Titre : L'Univers
Éditeur : L'Univers (Paris)
Date d'édition : 1874-10-20
Contributeur : Veuillot, Louis (1813-1883). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, Pierre (1859-1907). Rédacteur
Contributeur : Veuillot, François (1870-1952). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 octobre 1874 20 octobre 1874
Description : 1874/10/20 (Numéro 2590). 1874/10/20 (Numéro 2590).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
^ PARIS
Cn an. 88 fr;
Six mois..; SO
Trois mois....! 16
lue numéro, à'Paris : 15 cent.'
— Départements : 20 »
BUREAUX
Paris, 10, rue des Saints-Pères.
. ■' Oa s 'abonne, l Rome, via delle Stimate, 22,23, 24.
ffWllfPW fis
11 —1 B ^ El 9 |3 B 9 a _ \\—.. \\ /fj§Ê 11-. B 1 1 r -
. DÉPARTEMENTS
Un an.. 88 (r.
Six mois..... 80
Trois mois 16
ÉUUloii scml-sipolldlenne
Un an, 32 fr.—Six mois, 17 fr.—Trois mois, 9 fr.
L'Univers ne répond pis des manuscrits qui lui sont adressée
AimVOSICKS
CH. Ch. LAGRANGB, CERP et C", 6, place de la Benrf*.
FRANCE
PARIS, 19 OCTOBRE 1874
M. Senart l'emporte en Seine-et-Oi-
se ; dans les Alpes-Maritimes le succès
ira probablement aux radicaux, qui
n'ont été combattus par aucun candi
dat vraiment conservateur ; il y aura
très certainement ballottage dans lt
tas-de-Calais ; tel est le bilan des élec
tions d'hier. Certes, il n'y a dans ce
résultat rien qui doive nous satisfaire,
mais à l'examiner de près on y peut
trouver plus d'une leçon utile et, pour
les catholiques, plus d'un encourage
ment. Quelle que dût être l'issue' leur tentative dans le Pas-de-Calais
ils n'ont considéré que le devoir, et,
dans des conditions particulièrement
difficiles, leur candidat, M. Jonglez de
Ligne, se dévouant au nom de tous, a
soutenu vigoureusement, la lutte, te
nant haut un langage dont jusqu'ici
l'on était trop déshabitué.
' Parmi ceux mêmes qui se montraient
disposés à le suivre, nous en avons
entendu plus d'un qui regrettaient des
paroles, a leur avis trop ardentes. Ces
esprits timides Se 1 désolaient à la pen
sée que cette loyale déclaration de
guerre à la révolution, aurait pour
effet d'amoindrir encore les chances
d'un candidat qui voulait aller au com
bat sachant bien qu'il n'allait pas au
triomphe. Les faits ont démenti ces
craintes et, disons-le sans détour, dé
passé nos espérances. N'éût-il provo
qué que dix mille adhésions, cet
effort eût été fécond et resterait un
grand exemple. Mais, bien loin d'é
carter les électeurs, on peut mainte
nant affirmer sans témérité que la
franchise même du candidat catholi
que, en révélant toute la fermeté de
«on caractère, lui a conquis des suf
frages en plus grand nombre.
Ce qui importait d'ailleurs, c'était,
avant tout, de montrer que, livrés à
eux-mêmes, combattus par la Révolu
tion dans ce qu'elle a de plus habile
çt de plus brutal, par les souvenirs de
l'empire dans un département où ils
n'ont pas disparu et par l'adminis
tration elle-même, dont les agents ont
manifestement soutenu le candidat
bonapartiste, les catholiques ne déser
taient pas leur cause, qu'ils la défen
daient sans considérer leur nombre,et
qu'enfin ils étaient et voulaient être
une force vivace avec laquelle plus
que jamais il faudrait compter. Grâce
£ M. Jonglez de Ligne, la preuve est
faite, et cette vaillance portera ses
fruits ; le succès, qu'on ne cherchait
pas uniquement, viendra plus tard.
Dès'à présent ies catholiques ont le
devoir de marquer tout spécialement
leur reconnaissance au candidat qu'ils
ont porté et qui les a soutenus.. Si,
dans les Alpes-Maritimes, on avait èu,
le même zèle et la même constance; si
récemment, dans Maine-et-Loire! on
avait résolu dès l'abord de se placer
aussi sur le terrain de la lutte, qui
peut nier qu'aujourd'hui les catholi
ques auraient plus de force et, pour
l'avenir, iraient plus sûrement au
succès dans de nouveaux scrutins ?
Du moins l'exemple de M. Jonglez
de Ligne doit-il profiter aux catholi
ques des départements qui sont appe
lés le mois prochain à faire aussi des
élections. Nous avons dit, et il n'est pas
inutile de répéter, que nulle part les
conditions de la lutte n'étaient à ce
point de vue plus défavorables que
dans le Pas-de-Calais. L'esprit des po
pulations, le manque d'organisation
chez les vrais conservateurs, et aussi,
confessons-le, un grand défaut de zèle
et d'énergie chez la plupart, tout se
réunissait contre une tentative que
quelques-uns traitaient même de folie,
folie, soit. Depuis la folie de la croix,
les chrétiens ne refusent pas de s'ex
poser à ce reproche, toutes les fois que
leur conscience les y'engage, et l'ex
périence finira par démontrer que c'est
sagesse. Dès aujourd'hui, le gain qu'ils
ont obtenu dé la sorte est loin d'être
méprisable ; il est plus que suffisant
pour exciter ailleurs des dévouements
pareils et, s'il est possible, de plus
grandes générosités.
En parlant ainsi, nous songeons spé
cialement à un département limitro
phe, à ce département du Nord, où
les catholiques sont nombreux, orga
nisés, ardents, et où nous avons le
regret jusqu'ici de ne voir surgir en
core aucune candidature vraiment
conservatrice. La situation se présente
là exactement la même que dans
Maine -et-Loire. Entre le septennaliste
M. Fiévet et le radical M. Parsy, les
catholiques et royalistes se verront-ils
donc réduits aussi à s'abtenir? C'est
impossible et nous ne voulons pas le
croire, car ce serait une grande faute.
Quelques difficultés qui se rencontrent
à mettre en avant une candidature,
nous aimons à penser qu'elles seront
levées ou qu'on passera outre. Il est,
nous le reconnaissons, tels départe
ments où la lutte semble presque im
possible. Mais le Nord n'est pas un de
ceux-là, lui que l'on considère juste
ment comme, le foyer de la vie catho
lique et le centre de toutes les nobles
résistances.
Auguste Roussel.
Voici, d'après les' renseignements
fournis par le ministère de l'intérieur,
quelles étaient à une heure et demie
les nouvelles des élections :
ALPES-MARITIMES
MM.
Médecin, républicain 14.100
Chiris, républicain..... 14.600
Durandy, pseudo-conservat.. 10.ISO
Roissard, pseudo-conservat..; 10.050
Manquent 6.000 voix.
PAS-DE-CALAIS
MM.
Delisse-Engrand, bonapartiste 65.904
Brasme, républicain 61.505
Jonglez de Ligne, catholique
et royaliste 17.717
Manquent 10 communes.
« confondaient leurs vœux, pour voir un jour
« le nouveau frère devenir l'une des fortes
« colonnes de l'écossisme. »
M. le duc Louis Decazes aurait donc
commencé sa carrière maçonnique,
dès 1839, à l'âge de vingt ans. Il est à
présumer qu'il a fait du chemin de
puis lors et qu'il n'est plus simple
lowton ; il doit être au moins aujour
d'hui chevalier kadoch.
Il va sans dire que si-le Livre d'or de
« l'illustre loge centrale de France » a
porté indûment M. le duc Louis de
Gluksbierg, depuis duc Decazes et pré-
nue sous le nom de libéralisme ? Jurez-vous
fidélité à S. le roi don Charles VII?
Nous ne faisons qu'un vœu. C'est
qua. bientôt tous les professeurs de
tous les collèges espagnols puissent
être admis à prêter le même serment.
Lettres de Rome
, Home, 16 ootobre,
— « Pourquoi tout ce bruit à pro
pos d'une vieille carcasse de navire?
sentement ministre des affaires étràn- J L'Italie n'en parlait plus. G est le gou
gères, parmi les V.*. F. -. maçons, vernement français qui a le mente de
l'initiative dans le règlement de cette
les V.*. F.
nous accueillerons avec empressement
le démenti qui lui sera donné.
SEINE-ET-OISE
. MM.
Senart, républicain 59.637
Duc de Padoue, bonapartiste. 44.784
Le résultat est définitif.:
Nous recevons la dépêche suivante :
Arras, 10 h. 30 m. du matin.
Malgré la défection du centre droit, en dé.
pit d'une organisation incomplète et défec
tueuse, le candidat catholique, M. Jonglez de
Ligne, a obtenu 18,000 voix.
M. Delisse en a 66,000, et M. Brasme
61,000. Il y aura donc ballottage.
Devant le succès inespéré de leurs efforts,
les catholiques ont repris courage. Ils sont
plus que jamais disposés à la lutte.
On lit dans le Français s
Nous recevons de bonnes nouvelles du dé
partement du Nord. La réaction que nous
avons déjà signalée contre les prétendons in
tolérantes de quelques feuilles d'extrême
droite s'accentue. Une dépêche nous signale
une lettre par laquelle M. Kolb-Bernard dé
clare son vote acquis à M. Fiévet; l'honorable
député de la droite invoque pour motif de sa
conduite la nécessité de maintenir l'esprit
d'union entre Jes conservateurs et le devoir
chrétien. C'est là un acte considérable, dont
tous les hommes d'ordre et de bon sens
sauront le plus grand gré à M. Kolb-Ber
nard.
La joie du Français s'exhale en un
style qui ne correspond pas précisé
ment à l'effet que M. Kolb-Bernard,
d'après ce journal, se promet de sa
'ettre. Nous n'aurions garde, d'ail
leurs, de juger la lettre de l'honora
ble député du Nord sur le seul témoi
gnage du Français, et nous en avons
plusieurs raisons. La principale est
que, dans ces derniers temps, M. Kolb-
■A i . . .i.isl L 1- x •
Dans une ville du Nord, très proche
de Paris, il a été jugé, il y a quinze
[ jours, à l'audience de police correc
tionnelle, un nommé L..., repris de
justice, sept fois condamné déjà pour
rébellion, escroquerie, vol, etc., et en
dernier lieu, en 1873, pour avoir por
té dans un mouvement insurrection
nel (la Commune de Paris) un unifor
me! militaire, à treize mois d'empri
sonnement et cinq ans de surveillance,
par le conseil de guerre de Versailles.
Les débats d'audience ont révélé au
public que, dès le lendemain de son
arrivée dans la ville qui lui avait été
assignée comme résidence obligée, cet
individu s'enquérait, de l'adresse des
chefs du parti républicain; qu'amené
devant le commissaire de police, au
quel il donnait un faux nom et présen
tait un faux passeport, cet individu,
fouillé par la police, a été trouvé por
teur, entre sa chemise et sa peau, de
papiers, parmi lesquels se trouvait
la liste des principaux chefs du
parti démagogique de la ville , et
les "noms des deux députés républi
cains, et, en outre, d'une lettre, signée
d'un faux nom, portant l'adresse de
l'ancien rédacteur en chef de la feuille
républicaine de l'endroit ; lettre dans
laquelle le nommé L... réclamait un
secours pour se rendre « le plus vite
possible en Belgique, parce que, ajou
tait-il, après trois années de souffran
ce pour la sainte cause , on lui voulait
encore du mal. » '
Ce fait se passe de commentaires ;
il n'en est pas moins intéressant de
constater une fois de plus que la sainte
cause a toujours et partout pour adhé
rents les citoyens de cette espèce, et
que les chefs se servent de ces inté
ressants martyrs du bagne, de ces
apôtres du pétrole. ^
, 1 __, . Au lieu de garder prudemment le
Bernard a publié sur le septennat un I silence, le Rappel se trahit lui-même,
écrit oui ne s'éloienait Das beaucoup 1 II met un nom sur un article qu'il a-
vait intérêt à laisser anonyme. Nous
ne lui demanderons pas davantage de
nous faire connaître les auteurs d'au-
écrit qui ne s'éloignait pas beaucoup
des « prétentions intolérantes » con
tre lesquelles le Français le cite pré
sentement en témoignage, et nous ne
supposons pas qu'à un si court inter
valle M. Kolb-Bernard trouve bon au
jourd'hui ce qu'il désapprouvait alors,
ou réciproquement.
Le Bien public, de Gànd, ayant pensé
que M. le duc et ministre Louis De
cazes devait êtrè franc-maçon, comme
'avait été son père, longtemps grand
maître du rite écossais, a fouillé les
imprimés où sé trouvent ces sortes 'de
choses. Nous reproduisons le résultat
de ses recherches.
Voici, dit-il, les renseignements que le
Globe, Archives des sociétés secrètes , 1840,
t. II, p. 36, nous fournit sur l'état civil ma
çonnique de M. le duc Decazes. Ce recueil
emprunte lui-même ses renseignements au
Livre d'or de l'illustre loge centrale de
France :
l'univers.
« Sous la voûte céleste et le point vertical
du Zénith, par les 48°30'14'' de latitude
nord et 0 degré de longitude du grand méri
dien de France, Orient de Paris, l'illustre
grande Loge centrale du rite, régulièrement
convoquée, s'est réunie dans un lieu très
éclairé, très couvert et très fort, asile de la
vérité, du mystère et de l'union fraternelle, le
vingt et unième jour de Tebeth, dixième mois
5839 et vulgo le 27 décembre 1839...
« Une dèputation de neuf membres munis
d'étoiles brillantes se met en marche pour re
voir le très illustre grand-commandeur (M. le
duc Elie Decazes)...
« Le très illustre grand-commandeur re
mercie la grande loge de l'accueil fraternel et
favorable qu'elle vient de lui faire...
• « Le grand-secrétaire présente ensuite le
résumé des travaux qui se sont accomplis
pendant l'année 1839, et arrivé dans son rap
port à la loge l'Avenir, de Bordeaux, il s'ex
prime de la manière suivante :
« Le chapitre et la loge de l'Avenir conti
nuent d'être des modèles de régularité. Leurs
travaux sont suivis par une foule de maçons
du rite moderne. Notre grand-commandeur,
le duc Decazes et de Glulcsbierg, cédant à de
pressantes instances, s'est rendu au milieu de
très articles du même genre, publiés
par lui pendant la Commune. Notre
affaire n'est pas de le dénoncer ni de
demander compte à la justice militaire
de l'indulgence qu'elle a eue pour cer
tains fauteurs de la Commune, en re
gard de la rigueur qu'elle a montrée
pour de malheureux subalternes, beau
coup moins coupables.
Nous avions seulement voulu mon
trer que le Rappel est fidèle à lui-mê
me, qu'il ne désavoue rien de ce qu'il
a écrit pendant la Commune; bien plus,
qu'il se vante d'avoir eu alors les mê
mes rédacteurs que maintenant. Nous
sommes arrivés à lui faire dire tout
cela; nous avons son témoignage. Il
. n'y a donc pas à s'y tromper. Pour le
Rappel , comme pour les autres feuilles
radicales, la république c'est la Com
mune, servie et glorifiée il y a trois
ans par les républicains d'aujourd'hui.
Nous avons rapporté la parole du
Pape sur l'arrestation de M. le comte
d'Arnim. La Germania rapporte aussi
cette parole, et ajoute. :
Les historiens impartiaux, lorsqu'ils feront
le compte de l'ambassadeur, en ce qui re
garde son action à Rome, devront être d'une
grande sévérité à son égard.
Car on sait maintenant que c'est lui, lors
de son passage par Florence le 4 septembre
1870, qui s'entendit avec le ministère italien,
et surtout avec Lanza, Sella et Yenosta, pour
que Rome fût pris par la^force des armes.
Mais on sait également que c'est lui qui don
na au Vatican, et cela depuis le 10 jusqu'au
20 septembre, l'assurance formelle que les
Italiens n'entreraient pas à Rome par la force
armée, et l'on sait également qu'il se rendit à
Sette-Vene pour presser Cadorna d'occuper
Rome le plus vite possible.
Don Carlos vient de rétablir à Ver-
gara le collège des provinces basques
et de la Navarre, qui était fermé de-
cettVïoge, qui a compris la haute faveur de pu i 3 trois ans. Les" professeurs de cet
IMsséder Ie_souyerainde,Iordre. Sa présence établisMment ont.prêté, avant (dC
donna un vif éclat à la solennité. C'est au mi
lieu d'une aussi imposante réunion que M.
Louis Decazes, duc de Gluksbierg, reçut la
lumière et resserra, s'il est possible, les liens
qui nous unissent à son illustre père.
a Nous ne pouvons être plus exacts dans
l'analyse des deux séances de la Loge l'Ave
nir qu'en donnant les extraits de ses procès-
verbaux :
a C'est le 22 septembre qu'eut lieu la ré
el ception au premier degré du lowton Louis
« Decazes, duc de Gluksbierg. Environ deux
« cents visiteurs du rite français, parmi les-
« quels figuraient les vénérables, assistaient
« à la tenue et consacraient par leur présence
« les premiers pas du récipiendaire. Tous
trer en fonctions, le serment suivant :
Jurez-vous devant Dieu et les saints Evan
giles de protéger et de défendre notre sainte,
catholique, apostolique, romaine et seule
vraie religion? Jurez-vous de défendre le dog
me de l'Immaculée Conception de la très
sainte Vierge Marie, mère de Dieu? Jurez-
vous de défendre la doctrine définie par le
concile du Vatican, et particulièrement l'in
faillibilité du Pape lorsqu'il prononce ex ca-
thedrâ un décision concernant la foi et les
mœurs? Jurez-vous de défendre l'encyclique
Quanta cura et le Syllabus qui y est annexé
et qui réprouve et condamne les erreurs de
notre époque et particulièrement celle con-
petite affaire, et l'on doit lui en savoir
quelque gré^ mais l'offense au droit, à
la dignité de l'Italie n'était pas là.
Qu'on se taise donc sur YOrénoque. La
question est enterrée. »
Telle est la substance des articles de
la presse italienne. Il y a une certaine
concordance entre cette presse et les
officieux français, comme vous en
pouvez juger.
Les Italiens disent aujourd'hui : l'of
fense n'était pas là, parce qu'ils veu
lent le rappel de l'ambassade près le
Saint-Siège. Un journal " radicalement
prussien, le Diritto, invente une «ques
tion du Kléber ». De quel droit M. De
cazes, qui veut être l'ami de l'Italie, se
permet-il de destiner un vaisseau au
Saint-Père? Il y a là un acte de dé
fiance et une contradiction : un acte
de défiance parce que le Pape est
respectueusement gardé par la révo
lution italienne ; une contradiction,
parce que le ministre a déclaré lui-
même qu'il serait contraire aux désirs
de la France que le Pape quittât l'Ita
lie. M. Decazes se tirera difficilement
delà.
Lé rappèl de l'ambassade ne tardera
pas non plus à être mis sur le tapis,
soyez-en sûrs. Déjà l'on parle de dé
marchés qui seraient faites par le gou
vernement italien pour que lerang des
diplomates accrédités près de lui ne
soit pas inférieur à celui des diploma
tes accrédités auprès du- Saint-Siège,
etcommel'Italie, n'étant pas une grande
puissance, ne peut pas recevoir d'am
bassadeur, on proposera de réduire le
rang des diplomates accrédités près le
Pape ou mieux de supprimer ces di
plomates eux-mêmes.
M. de Bismarck avait voulu préluder
à une transformation de la représen
tation diplomatique près le Saint-Siège
en la désécularisant. Il proposa S. Em.
le cardinal Hohenlohe, et comme le
Pape refusa, ce prince de l'Eglise resta
éloigné de Rome
Aujourd'hui nous n'en sommes plus
là, on a fait du chemin, et M. de Bis
marck ne proposerait plus son cardi
nal; peut-être enverrait-il un simple
abbé dépendant de la légation près le
gouvernement italien.
On y viendra, et le Pape se montrera
inébranlable comme toujours.
Le discours du Pape aux femmes du
j peuple du cercle de Sainte-Mélanie,
au sujet de l'abstention dans les élec
tions politiques, est tout ce qu'il y a
de plus formel. Non licet. Mais les révo
lutionnaires qui, dans les deux camps
modéré et avancé, redoutent également
le concours des catholiques, accusent
le souverain Pontife d'avoir voulu lais
ser les électeurs dans le doute. D'après
ces gens de mauvaise foi et d'impiété,
le Pape ne condamnerait que les élus
et permettrait aux électeurs catholi
ques de* venir en aide, soit aux con
sorts, si l'on écoute les républicains,
soit aux républicains, si l'on écoute les
consorts. Mais les catholiques sont
fixés et toutes les manœuvres des par
tis ne les ébranleront point.
En attendant, les hommes de la ré
volution s'entre-déchirent. Ils nous
donnent ce spectacle, et nous les ver
rons s'entre-tuer pour se voler. Les ca
tholiques sont hors de jeu ; on leur a
tout pris.
Il est amusant de lire les insultes
qu'ils se jettent à la tête. Par exemple,
la Gazzetta di Torino qualifie le duc
Caetani de Sermonata de « vieil aveu
gle, impuissant et ridicule, « et ce duc
félon s'était montré le plus chaud par
tisan du roi galant-homme: ce fut lui
qui alla en 1870 porter à Victor-Em
manuel à Florence le plébiscite du 2
octobre et supplier S. M. de venir dans
sa capitale. Il est vrai que M. Caetani
est aujourd'hui républicain et siège à ]
l'extrême gauche.
La Capitale sè déchaîne contre le re- !
volutionnaire Bonghi, athée, devenu I
ministre de l'instruction publique^ et
rappelle ce que disait de lui Guerrazzi, :
autre révolutionnait fameux : « Une
nuit on enferma Bonghi avec un cra
paud; le matin, le crapaud était mort
empoisonné par l'haleine de Bonghi. »
Guerrazzi n'avait rien inventé. Il
connaissait probablement ce quatrain,
que je crois imité de Martial : j
Un gros serpent mordit Aurôle.
Que croyez-vous qu'il arriva ? !
Qu'Aurèle mourut ? Bagatelle.
Ca fut le serpent qui oreva.
Petruccelli délia Gattina, « très fort
en gueule », comme la Martine de
Molière et même un peu plus, insulte
tous ses amis et complices. 11 n'épar-
ne même pas M. Thiers et l'accuse
e mentir aux Italiens. « Thiers ne
peut être ami de l'Italie, dit-il. En
l'étant, il serait un très mauvais Fran
çais. » Petruccelli a tort : M. Thiers
est l'ami de l'Italie. Mais Petruccelli
a raison : M. Thiers est un très mau
vais Français.
Décidément, on va poser la candi
dature de Garibaldi dans deux ou trois
collèges de Rome. Il n'acceptera que |
si la Prusse le permet, et la Prusse le
permettra si elle n'est pa3 contente de
la monarchie.
Si l'on observe de sang-froid et sans pré
jugés le caractère et les procédés de cette
persécution insensée dirigée en ce moment
au Brésil contre Tépiscopat et l'Eglise catho
lique, on arrive, après mûre réflexion, à la
conclusion, monsejgnenr, qu'elle est comme
le fil de l'échevéau, comme la maille du filet,
de ces vexations innombrables que font subir
aujourd'hui au catholicisme dans les deux:
hémisphères le césarisme, le libéralisme, le
matérialisme. Ils se donnent tous les trois la
main et agissent sous la direction immédiate
des sociétés secrètes, dont ils sont les dociles
instruments. C'est ainsi qu'ils travaillent de
Prussiens n'âuraient eu qu'à signifier I
l'ordre d'empêcher l'expédition do Ga-1 °^ s a s n a ( ? - au Slgnal lransmis P ar la toule "
ribaldi, et le gouvernement n'y eût
.1. M- 1- l-ï.-i n
Un homme politique de la consorte-1
rie disait à quelqu'un qui exprimait ;
l'idée que la Prusse était* ennemie de
Garibaldi & cause de l'expédition du
héros en France pendant la guerre de
1870 : «Vous ne connaissez ni les Prus
siens ni le gouvernement du roi. Les
pas manqué. Maïs ils la voulaient. Ga
ribaldi allait accroître le désordre en
France, y soutenir la république du
septembre et aider à la , cause des
Prussiens, tout en ayant l'air de les
combattre. »
Garibaldi est très Prussien, comme
tout ce qui est révolutionnaire : il n'y
a d'antiprussien que les catholiques.
La police a fait Une-descente dans
une maison de la rue Marforio, où elle
a surpris et arrêté douze Romains, la
plupart anciens soldats du Pape, qui
s'étaient vêtus à la manière des sol
dats carlistes et se proposaient, dit-on,
d'aller prendre du service dans l'ar
mée de don Carlos. On a saisi un vieux
sabre, une canne à épée, "une broche
de rôtisseur et un de ces petits canons
qu'on vend chez les marchands de
jouets. C'était un enfantillage : la po
lice en convient elle-même, et regrette
de s'être rendue ridicule.
On parle du refus qu'aurait fait le
maître de la Chambre de Sa Sainteté
de demander une audience pour une
caravane^'Autrichiens.
On était instruit au Vatican que cette
caravane, conduite par des spécula
teurs juifs, avait reçu de ceux-ci la
promesse de vqir le Pape. La visite au
Pape était cpmprise dans le program
me du voyage à tant par tête. Le
maître de la Chambre a fait respecter
la dignité du Saint-Père on refusant.
Mais les Autrichiens qui ont Sollicité
une audience par l'ambassade l'ont
obtenue.
M. le général Kanzler est de retour
d'un voyage en France et en Alle
magne.
Les diplomates accrédités près le
gouvernement italien commencent à
arriver. On attend M. de Noailles.
La persécution au Brésil
Nos lecteurs connaissent la situation
de l'Eglise au Brésil. Nous recevons
sur la persécution qu'elle subit com
munication de la lettre suivante écrite
par l'un des deux prélats que l'empereur
tient en prison, Mgr Vital d'Ohviera,
évêque d'Olinda. Nous sommes heureux
de répondre à l'appel qui nous est fait
en donnant la traduction de cet impor
tant et précieux document
Lettre de Mgrl'èvêque d'Olinda (PernambucoJ
à S. G. Mgr Frédéric Aneiros, très digne
archevêque de Buenos-Ayres.
De ma prison, forteresse Saint-Jean,
le 2 août 1874.
Excellentissime et révérendissiine
seigneur,
J'ai éprouvé, une bien douce consolation en
recevant la précieuse lettre que Votre Gran
deur a daigné m'écrire en date du 30 avril
dernier, et dans laquelle vous me témoignez
la douleur profonde qu'a ressentie votre cœur
d'évêque catholique en voyant comment ont
été foulés aux pieds, d'une manière inique et
inouïe, dans ma patrie infortunée, les droits
inaliénables et les prérogatives divines de l'é
pouse chérie du Fils de Dieu. Vous donnez
en même temps une adhésion pleine et entière
& tous les actes que j'ai dû faire pour remplir
les devoirs sacrés de ma charge pastorale, et
vous me félicitez des fruits abondants de vie
qui commencent à en être la récompense.
C'est en ne considérant que Dieu, et guidé
seulement par le désir de m'acquitter des obli
gations difficiles et épineuses que m'impose
la sainte et auguste mission qui m'a été con
fiée, malgré mon insuffisance, c'est, dis-je,
par de telles vues que m'ont été inspirés tous
mes actes épiscopaux. Néanmoins il m'est ex
trêmement agréable d'apprendre que ces ac
tes, qui ont provoqué des clameurs si bruyan
tes et si confuses dans les rangs de l'impiété,
ont mérité l'approbation éclairée et motivée
de Votre Révérendissime Seigneurie.
Pour un cœur qui déplore amèrement les
maux de sa chère patrie c'est un grand sou
lagement et une douce consolation de voir la
manière judicieuse, juste et exacte dont Vçtre
Grandeur se rend compte du magnifique
mouvement religieux auquel donne naissance
cette inique persécution, malgré son déchaî
nement dans toutes les parties de l'empire.
Mouvement salutaire et béni, réveil subit et
heureux d'un peuple qui s'était endormi dans
les bras de l'indifférence en matière de reli
gion, sur le bord d'un abîme sans fond, le
protestantisme. ,
Votre Grandeur connaît en détail tous ceux
puissante franc-maçonnerie universelle, l'en
nemi le plus acharné, le persécuteur le plus
obstiné de l'Eglise catholique à l'époque ac
tuelle.
Toutes les apparences portent à croire à
l'existence d'un plan tracé d'avance et d'uii
accord conclu de longue main entre la
franc-maçonnerie et le gouvernement qui, à
l'heure présente, dirige les destinées de ce
malheureux pays.
Ces apparences, que bien peu trouvent in
vraisemblables et trompeuses, s'offrent à n»i
sous l'aspect de la vérité, et me frappent sur
tout par la relation intime et la vraisemblance
parfaite qu'elles offrent avec certaines révé- •
lations et certains pronostics faits, il y a en
viron trois ans, un peu avant le commence
ment des luttes maçonniques, par un journal
défenseur Juré de la secte et ennemi irrécon
ciliable de la religion catholique.
La prudence me fait un devoir de ne pas
rappeler ici ces révélations et ces pronostics,
parce qu'ils atteignent en quelque façon des
personnes auxquelles nous devons rendre
hommage et jiccorder notre respect, selon le
précepte des livres saints.
Quoi qu'il en soit, ce qui est plus clair que
le jour et hors de toute contestation, cest
que, s'il n'y a pas, eu de combinaison et
d'entente préalable, le gouvernement impé
rial, s'empressant de mettre à |prûfijt celle
occasion propice suscitée par la franc-ma
çonnerie, a tenté d'abattre Tépiscopat bré
silien, d'asservir notre mère et maltresse la
sainte Eglise de Dieu et de l'enchaîner au
char de l'Etat. Mais il s'est fait illusion !
Deux évêques, il est vrai, ont été dénon- .
cés, mis en accusation, pris, conduits à la
barre d'un tribunal incompétent, condamnés
et incarcérés; un sort pareil est probable
ment réservéaux autres évêques et aux admi
nistrateurs des diocèses de Para et de Per-
nambuco.
On ne peut attendre autre chose d'un gou
vernement qui prétend avoir en sa faveur
l'appui du droit, le bouclier de la loi, les de
voirs de sa charge et, par-dessus tout, le té
moignage d'une conscience éclairée par les
rayons du soleil de justice.
Cependant l'épiscopat, le clergé, l'Eglise,
en un mot, se montre avec toute l'énergie et
la vigueur de sa mission sainte; à mesure que
l'opinion catholique s'occupe dé nous, sem
blable au thermomètre qui monte en propor
tion de l'élévation de la température, elle së
relève imposante de l'état d'abattement dans
lequel elle était tombée et ellè se manifeste
dans tout son éclat.
Jamais cette terre de la sainte croix n'avait
présenté un spectacle plus grandiose, plus
consolant, plus riche d'espérances flatteuses
pour ses chefs religieux.
Il y a dans l'empire, monseigneur, deux
grands Orients : l'un de la vallée des Béné
dictins, reconnu par la maçonnerie fran
çaise, l'autre de la vallée de Lavradio, re
connu par la maçonnerie italienne. Que Vo
tre Grandeur veuille bien lé remarquer ; d,e
ces deux Orients, le second est reconnu par
la maçonnerie italienne, par celle qui, avec
des paroles de dévouement sur les lèvres,
l'extérieur de la piété filiale, des témoigna
ges déloyaux de soumission profonde et d'a
mour envers le vicaire de Jésus-Christ l'a
dépouillé du patrimoine de Saint -Pierre' l'a
réduit aux quatre murs du Vatican. a res^
treint sa liberté jusque dans l'exercice de
sou autorité apostolique; elle a pénétré
dans le sanctuaire de la pénitence et en
a chassé les chastes épouses du Cœur-
Immaculé; elle a fermé les portes du cloî
tre aux âmes pieuses, qui, fuyant l'agita
tion du monde, courent s'abriter « dans la cé
lèbre maison de paix, dans les tabernacles de
la confiance », contre les séductions périlleu
ses du siècle, contré les chimères de la vie •
elle a enfin tenté, après-tout cela, avec beau
coup de labeurs et des efforts suprêmes, ds
renverser le majestueux édifice élevé et sou
tenu depuis dix-neuf siècles par la main tou
te-puissante du Fils de l'Eternel.
Le grand-maître de cet Orient est M. le
vicomte de Rio Branco, chef du gouverne
ment de S. M. l'empereur. C'est pour ce mo
tif que cette branche de la franc-maçonnerie
est surtout appelée la maçonnerie impéria
le.
L'épiscopat brésilien vivait tranquille dans
le calme de la paix, monseigneur, lorsqu'il
fut réveillé soudain par une véritable grêle
d'agressions, parties de la franc-maçonnerie
C'est ce que va reconnaître Votre Révérendis
sime Seigneurie.
Le 3 mars 1872, le Grand-Orient de la
vallée de Lavradio célébra une fête pompeuse
et éclatante en l'honneur de son grand-mal-
tre, président du conseil des ministres, dans
le but, si je ne me trompe, de le féliciter de
la victoire remportée par là loi du 28 sep
tembre au sujet dé l'émancipation des nègres.*
loi d'ailleurs souverainement chrétienne.
A celte fête prit part, ô douleur 1 un prêtre
infortuné qui, oubliant les devoirs augustes
de sa mission divine, non content d'être affilié
à une secte frappée tant de fois des anathè-
mes de l'Eglise_, eut encore le malheur d'v
nnnnnn/tûit iirt <4îonAi«m« _ -1 i < - • *
^ V*** vuvvt c 1G Uldtueur Q y
de mes actes épiscopaux auxquels un prélat j prononcer un discours en style maçonnique,
si illustre de l'Eglise de Dieu a bien voulu | lequel il publia ou laissa publier plus tard,
donner une entière adhésion, et elle connaît
également les principes et les sacrés canons
qui justifient sans exception tous les points
de ma conduite. Il y a cependant une chose
que Votre Seigneurie ignore certainement,
c'est la longue série de provocations de toute
avec son nom, dans les colonnes du journal le
plus répandu de l'empire. Son évêqae, Mgr
dom Pedro Maria de Lacerda, dont l'attentioa
avait été douloureusement éveillée par une
telle conduite, aussi répréhensible que scan
daleuse, après avoir épuisé tous les moyens
espèce qui" m'ont forcé d'agir comme je l'ai de douceur et de persuasion que lui suggéra
fait. Il n'est pas surprenant d'ailleurs que la charité et la prudence pour ramener an
vous ignoriez la triste et honteuse histoire de bercail la brebis égarée, se vit enfin dans la
«° ■ - • dure nécessité d infliger la peine qu'il avait
méritée au coupable sourd, hélas! à tous les a*
vis et à toutes les admonestations salutaires
de l'amour paternel. Inde iras. /
Oa convoqua pour le 16 avril une grande
nniAn -— ' *
ces lamentables provocations, puisque ici
même, dans le sein de ce vaste empire, bien
peu la connaissent exactement, tant, à part
quelques rares et honorables exceptions, la
presse presque unanime à altérer les faits. . — ,r—B»auue
concernant cette question religieuse à jamais j réunion des .Frères universels, adhérents à la
regrettable, a gardé à dessein sur ceâ pro- | vallée de Lavradio
vocations le silence le plus profond et le plus
absolu.
Remontons
ments.
à la source même des événe-
Là, sous la présidence du grand -maître, le
vicomte de Rio-Branco, premier ministre du
gouvernement impérial, les maçons résolut
relit, par une délibération prise en session
Cn an. 88 fr;
Six mois..; SO
Trois mois....! 16
lue numéro, à'Paris : 15 cent.'
— Départements : 20 »
BUREAUX
Paris, 10, rue des Saints-Pères.
. ■' Oa s 'abonne, l Rome, via delle Stimate, 22,23, 24.
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11 —1 B ^ El 9 |3 B 9 a _ \\—.. \\ /fj§Ê 11-. B 1 1 r -
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Un an.. 88 (r.
Six mois..... 80
Trois mois 16
ÉUUloii scml-sipolldlenne
Un an, 32 fr.—Six mois, 17 fr.—Trois mois, 9 fr.
L'Univers ne répond pis des manuscrits qui lui sont adressée
AimVOSICKS
CH. Ch. LAGRANGB, CERP et C", 6, place de la Benrf*.
FRANCE
PARIS, 19 OCTOBRE 1874
M. Senart l'emporte en Seine-et-Oi-
se ; dans les Alpes-Maritimes le succès
ira probablement aux radicaux, qui
n'ont été combattus par aucun candi
dat vraiment conservateur ; il y aura
très certainement ballottage dans lt
tas-de-Calais ; tel est le bilan des élec
tions d'hier. Certes, il n'y a dans ce
résultat rien qui doive nous satisfaire,
mais à l'examiner de près on y peut
trouver plus d'une leçon utile et, pour
les catholiques, plus d'un encourage
ment. Quelle que dût être l'issue'
ils n'ont considéré que le devoir, et,
dans des conditions particulièrement
difficiles, leur candidat, M. Jonglez de
Ligne, se dévouant au nom de tous, a
soutenu vigoureusement, la lutte, te
nant haut un langage dont jusqu'ici
l'on était trop déshabitué.
' Parmi ceux mêmes qui se montraient
disposés à le suivre, nous en avons
entendu plus d'un qui regrettaient des
paroles, a leur avis trop ardentes. Ces
esprits timides Se 1 désolaient à la pen
sée que cette loyale déclaration de
guerre à la révolution, aurait pour
effet d'amoindrir encore les chances
d'un candidat qui voulait aller au com
bat sachant bien qu'il n'allait pas au
triomphe. Les faits ont démenti ces
craintes et, disons-le sans détour, dé
passé nos espérances. N'éût-il provo
qué que dix mille adhésions, cet
effort eût été fécond et resterait un
grand exemple. Mais, bien loin d'é
carter les électeurs, on peut mainte
nant affirmer sans témérité que la
franchise même du candidat catholi
que, en révélant toute la fermeté de
«on caractère, lui a conquis des suf
frages en plus grand nombre.
Ce qui importait d'ailleurs, c'était,
avant tout, de montrer que, livrés à
eux-mêmes, combattus par la Révolu
tion dans ce qu'elle a de plus habile
çt de plus brutal, par les souvenirs de
l'empire dans un département où ils
n'ont pas disparu et par l'adminis
tration elle-même, dont les agents ont
manifestement soutenu le candidat
bonapartiste, les catholiques ne déser
taient pas leur cause, qu'ils la défen
daient sans considérer leur nombre,et
qu'enfin ils étaient et voulaient être
une force vivace avec laquelle plus
que jamais il faudrait compter. Grâce
£ M. Jonglez de Ligne, la preuve est
faite, et cette vaillance portera ses
fruits ; le succès, qu'on ne cherchait
pas uniquement, viendra plus tard.
Dès'à présent ies catholiques ont le
devoir de marquer tout spécialement
leur reconnaissance au candidat qu'ils
ont porté et qui les a soutenus.. Si,
dans les Alpes-Maritimes, on avait èu,
le même zèle et la même constance; si
récemment, dans Maine-et-Loire! on
avait résolu dès l'abord de se placer
aussi sur le terrain de la lutte, qui
peut nier qu'aujourd'hui les catholi
ques auraient plus de force et, pour
l'avenir, iraient plus sûrement au
succès dans de nouveaux scrutins ?
Du moins l'exemple de M. Jonglez
de Ligne doit-il profiter aux catholi
ques des départements qui sont appe
lés le mois prochain à faire aussi des
élections. Nous avons dit, et il n'est pas
inutile de répéter, que nulle part les
conditions de la lutte n'étaient à ce
point de vue plus défavorables que
dans le Pas-de-Calais. L'esprit des po
pulations, le manque d'organisation
chez les vrais conservateurs, et aussi,
confessons-le, un grand défaut de zèle
et d'énergie chez la plupart, tout se
réunissait contre une tentative que
quelques-uns traitaient même de folie,
folie, soit. Depuis la folie de la croix,
les chrétiens ne refusent pas de s'ex
poser à ce reproche, toutes les fois que
leur conscience les y'engage, et l'ex
périence finira par démontrer que c'est
sagesse. Dès aujourd'hui, le gain qu'ils
ont obtenu dé la sorte est loin d'être
méprisable ; il est plus que suffisant
pour exciter ailleurs des dévouements
pareils et, s'il est possible, de plus
grandes générosités.
En parlant ainsi, nous songeons spé
cialement à un département limitro
phe, à ce département du Nord, où
les catholiques sont nombreux, orga
nisés, ardents, et où nous avons le
regret jusqu'ici de ne voir surgir en
core aucune candidature vraiment
conservatrice. La situation se présente
là exactement la même que dans
Maine -et-Loire. Entre le septennaliste
M. Fiévet et le radical M. Parsy, les
catholiques et royalistes se verront-ils
donc réduits aussi à s'abtenir? C'est
impossible et nous ne voulons pas le
croire, car ce serait une grande faute.
Quelques difficultés qui se rencontrent
à mettre en avant une candidature,
nous aimons à penser qu'elles seront
levées ou qu'on passera outre. Il est,
nous le reconnaissons, tels départe
ments où la lutte semble presque im
possible. Mais le Nord n'est pas un de
ceux-là, lui que l'on considère juste
ment comme, le foyer de la vie catho
lique et le centre de toutes les nobles
résistances.
Auguste Roussel.
Voici, d'après les' renseignements
fournis par le ministère de l'intérieur,
quelles étaient à une heure et demie
les nouvelles des élections :
ALPES-MARITIMES
MM.
Médecin, républicain 14.100
Chiris, républicain..... 14.600
Durandy, pseudo-conservat.. 10.ISO
Roissard, pseudo-conservat..; 10.050
Manquent 6.000 voix.
PAS-DE-CALAIS
MM.
Delisse-Engrand, bonapartiste 65.904
Brasme, républicain 61.505
Jonglez de Ligne, catholique
et royaliste 17.717
Manquent 10 communes.
« confondaient leurs vœux, pour voir un jour
« le nouveau frère devenir l'une des fortes
« colonnes de l'écossisme. »
M. le duc Louis Decazes aurait donc
commencé sa carrière maçonnique,
dès 1839, à l'âge de vingt ans. Il est à
présumer qu'il a fait du chemin de
puis lors et qu'il n'est plus simple
lowton ; il doit être au moins aujour
d'hui chevalier kadoch.
Il va sans dire que si-le Livre d'or de
« l'illustre loge centrale de France » a
porté indûment M. le duc Louis de
Gluksbierg, depuis duc Decazes et pré-
nue sous le nom de libéralisme ? Jurez-vous
fidélité à S. le roi don Charles VII?
Nous ne faisons qu'un vœu. C'est
qua. bientôt tous les professeurs de
tous les collèges espagnols puissent
être admis à prêter le même serment.
Lettres de Rome
, Home, 16 ootobre,
— « Pourquoi tout ce bruit à pro
pos d'une vieille carcasse de navire?
sentement ministre des affaires étràn- J L'Italie n'en parlait plus. G est le gou
gères, parmi les V.*. F. -. maçons, vernement français qui a le mente de
l'initiative dans le règlement de cette
les V.*. F.
nous accueillerons avec empressement
le démenti qui lui sera donné.
SEINE-ET-OISE
. MM.
Senart, républicain 59.637
Duc de Padoue, bonapartiste. 44.784
Le résultat est définitif.:
Nous recevons la dépêche suivante :
Arras, 10 h. 30 m. du matin.
Malgré la défection du centre droit, en dé.
pit d'une organisation incomplète et défec
tueuse, le candidat catholique, M. Jonglez de
Ligne, a obtenu 18,000 voix.
M. Delisse en a 66,000, et M. Brasme
61,000. Il y aura donc ballottage.
Devant le succès inespéré de leurs efforts,
les catholiques ont repris courage. Ils sont
plus que jamais disposés à la lutte.
On lit dans le Français s
Nous recevons de bonnes nouvelles du dé
partement du Nord. La réaction que nous
avons déjà signalée contre les prétendons in
tolérantes de quelques feuilles d'extrême
droite s'accentue. Une dépêche nous signale
une lettre par laquelle M. Kolb-Bernard dé
clare son vote acquis à M. Fiévet; l'honorable
député de la droite invoque pour motif de sa
conduite la nécessité de maintenir l'esprit
d'union entre Jes conservateurs et le devoir
chrétien. C'est là un acte considérable, dont
tous les hommes d'ordre et de bon sens
sauront le plus grand gré à M. Kolb-Ber
nard.
La joie du Français s'exhale en un
style qui ne correspond pas précisé
ment à l'effet que M. Kolb-Bernard,
d'après ce journal, se promet de sa
'ettre. Nous n'aurions garde, d'ail
leurs, de juger la lettre de l'honora
ble député du Nord sur le seul témoi
gnage du Français, et nous en avons
plusieurs raisons. La principale est
que, dans ces derniers temps, M. Kolb-
■A i . . .i.isl L 1- x •
Dans une ville du Nord, très proche
de Paris, il a été jugé, il y a quinze
[ jours, à l'audience de police correc
tionnelle, un nommé L..., repris de
justice, sept fois condamné déjà pour
rébellion, escroquerie, vol, etc., et en
dernier lieu, en 1873, pour avoir por
té dans un mouvement insurrection
nel (la Commune de Paris) un unifor
me! militaire, à treize mois d'empri
sonnement et cinq ans de surveillance,
par le conseil de guerre de Versailles.
Les débats d'audience ont révélé au
public que, dès le lendemain de son
arrivée dans la ville qui lui avait été
assignée comme résidence obligée, cet
individu s'enquérait, de l'adresse des
chefs du parti républicain; qu'amené
devant le commissaire de police, au
quel il donnait un faux nom et présen
tait un faux passeport, cet individu,
fouillé par la police, a été trouvé por
teur, entre sa chemise et sa peau, de
papiers, parmi lesquels se trouvait
la liste des principaux chefs du
parti démagogique de la ville , et
les "noms des deux députés républi
cains, et, en outre, d'une lettre, signée
d'un faux nom, portant l'adresse de
l'ancien rédacteur en chef de la feuille
républicaine de l'endroit ; lettre dans
laquelle le nommé L... réclamait un
secours pour se rendre « le plus vite
possible en Belgique, parce que, ajou
tait-il, après trois années de souffran
ce pour la sainte cause , on lui voulait
encore du mal. » '
Ce fait se passe de commentaires ;
il n'en est pas moins intéressant de
constater une fois de plus que la sainte
cause a toujours et partout pour adhé
rents les citoyens de cette espèce, et
que les chefs se servent de ces inté
ressants martyrs du bagne, de ces
apôtres du pétrole. ^
, 1 __, . Au lieu de garder prudemment le
Bernard a publié sur le septennat un I silence, le Rappel se trahit lui-même,
écrit oui ne s'éloienait Das beaucoup 1 II met un nom sur un article qu'il a-
vait intérêt à laisser anonyme. Nous
ne lui demanderons pas davantage de
nous faire connaître les auteurs d'au-
écrit qui ne s'éloignait pas beaucoup
des « prétentions intolérantes » con
tre lesquelles le Français le cite pré
sentement en témoignage, et nous ne
supposons pas qu'à un si court inter
valle M. Kolb-Bernard trouve bon au
jourd'hui ce qu'il désapprouvait alors,
ou réciproquement.
Le Bien public, de Gànd, ayant pensé
que M. le duc et ministre Louis De
cazes devait êtrè franc-maçon, comme
'avait été son père, longtemps grand
maître du rite écossais, a fouillé les
imprimés où sé trouvent ces sortes 'de
choses. Nous reproduisons le résultat
de ses recherches.
Voici, dit-il, les renseignements que le
Globe, Archives des sociétés secrètes , 1840,
t. II, p. 36, nous fournit sur l'état civil ma
çonnique de M. le duc Decazes. Ce recueil
emprunte lui-même ses renseignements au
Livre d'or de l'illustre loge centrale de
France :
l'univers.
« Sous la voûte céleste et le point vertical
du Zénith, par les 48°30'14'' de latitude
nord et 0 degré de longitude du grand méri
dien de France, Orient de Paris, l'illustre
grande Loge centrale du rite, régulièrement
convoquée, s'est réunie dans un lieu très
éclairé, très couvert et très fort, asile de la
vérité, du mystère et de l'union fraternelle, le
vingt et unième jour de Tebeth, dixième mois
5839 et vulgo le 27 décembre 1839...
« Une dèputation de neuf membres munis
d'étoiles brillantes se met en marche pour re
voir le très illustre grand-commandeur (M. le
duc Elie Decazes)...
« Le très illustre grand-commandeur re
mercie la grande loge de l'accueil fraternel et
favorable qu'elle vient de lui faire...
• « Le grand-secrétaire présente ensuite le
résumé des travaux qui se sont accomplis
pendant l'année 1839, et arrivé dans son rap
port à la loge l'Avenir, de Bordeaux, il s'ex
prime de la manière suivante :
« Le chapitre et la loge de l'Avenir conti
nuent d'être des modèles de régularité. Leurs
travaux sont suivis par une foule de maçons
du rite moderne. Notre grand-commandeur,
le duc Decazes et de Glulcsbierg, cédant à de
pressantes instances, s'est rendu au milieu de
très articles du même genre, publiés
par lui pendant la Commune. Notre
affaire n'est pas de le dénoncer ni de
demander compte à la justice militaire
de l'indulgence qu'elle a eue pour cer
tains fauteurs de la Commune, en re
gard de la rigueur qu'elle a montrée
pour de malheureux subalternes, beau
coup moins coupables.
Nous avions seulement voulu mon
trer que le Rappel est fidèle à lui-mê
me, qu'il ne désavoue rien de ce qu'il
a écrit pendant la Commune; bien plus,
qu'il se vante d'avoir eu alors les mê
mes rédacteurs que maintenant. Nous
sommes arrivés à lui faire dire tout
cela; nous avons son témoignage. Il
. n'y a donc pas à s'y tromper. Pour le
Rappel , comme pour les autres feuilles
radicales, la république c'est la Com
mune, servie et glorifiée il y a trois
ans par les républicains d'aujourd'hui.
Nous avons rapporté la parole du
Pape sur l'arrestation de M. le comte
d'Arnim. La Germania rapporte aussi
cette parole, et ajoute. :
Les historiens impartiaux, lorsqu'ils feront
le compte de l'ambassadeur, en ce qui re
garde son action à Rome, devront être d'une
grande sévérité à son égard.
Car on sait maintenant que c'est lui, lors
de son passage par Florence le 4 septembre
1870, qui s'entendit avec le ministère italien,
et surtout avec Lanza, Sella et Yenosta, pour
que Rome fût pris par la^force des armes.
Mais on sait également que c'est lui qui don
na au Vatican, et cela depuis le 10 jusqu'au
20 septembre, l'assurance formelle que les
Italiens n'entreraient pas à Rome par la force
armée, et l'on sait également qu'il se rendit à
Sette-Vene pour presser Cadorna d'occuper
Rome le plus vite possible.
Don Carlos vient de rétablir à Ver-
gara le collège des provinces basques
et de la Navarre, qui était fermé de-
cettVïoge, qui a compris la haute faveur de pu i 3 trois ans. Les" professeurs de cet
IMsséder Ie_souyerainde,Iordre. Sa présence établisMment ont.prêté, avant (dC
donna un vif éclat à la solennité. C'est au mi
lieu d'une aussi imposante réunion que M.
Louis Decazes, duc de Gluksbierg, reçut la
lumière et resserra, s'il est possible, les liens
qui nous unissent à son illustre père.
a Nous ne pouvons être plus exacts dans
l'analyse des deux séances de la Loge l'Ave
nir qu'en donnant les extraits de ses procès-
verbaux :
a C'est le 22 septembre qu'eut lieu la ré
el ception au premier degré du lowton Louis
« Decazes, duc de Gluksbierg. Environ deux
« cents visiteurs du rite français, parmi les-
« quels figuraient les vénérables, assistaient
« à la tenue et consacraient par leur présence
« les premiers pas du récipiendaire. Tous
trer en fonctions, le serment suivant :
Jurez-vous devant Dieu et les saints Evan
giles de protéger et de défendre notre sainte,
catholique, apostolique, romaine et seule
vraie religion? Jurez-vous de défendre le dog
me de l'Immaculée Conception de la très
sainte Vierge Marie, mère de Dieu? Jurez-
vous de défendre la doctrine définie par le
concile du Vatican, et particulièrement l'in
faillibilité du Pape lorsqu'il prononce ex ca-
thedrâ un décision concernant la foi et les
mœurs? Jurez-vous de défendre l'encyclique
Quanta cura et le Syllabus qui y est annexé
et qui réprouve et condamne les erreurs de
notre époque et particulièrement celle con-
petite affaire, et l'on doit lui en savoir
quelque gré^ mais l'offense au droit, à
la dignité de l'Italie n'était pas là.
Qu'on se taise donc sur YOrénoque. La
question est enterrée. »
Telle est la substance des articles de
la presse italienne. Il y a une certaine
concordance entre cette presse et les
officieux français, comme vous en
pouvez juger.
Les Italiens disent aujourd'hui : l'of
fense n'était pas là, parce qu'ils veu
lent le rappel de l'ambassade près le
Saint-Siège. Un journal " radicalement
prussien, le Diritto, invente une «ques
tion du Kléber ». De quel droit M. De
cazes, qui veut être l'ami de l'Italie, se
permet-il de destiner un vaisseau au
Saint-Père? Il y a là un acte de dé
fiance et une contradiction : un acte
de défiance parce que le Pape est
respectueusement gardé par la révo
lution italienne ; une contradiction,
parce que le ministre a déclaré lui-
même qu'il serait contraire aux désirs
de la France que le Pape quittât l'Ita
lie. M. Decazes se tirera difficilement
delà.
Lé rappèl de l'ambassade ne tardera
pas non plus à être mis sur le tapis,
soyez-en sûrs. Déjà l'on parle de dé
marchés qui seraient faites par le gou
vernement italien pour que lerang des
diplomates accrédités près de lui ne
soit pas inférieur à celui des diploma
tes accrédités auprès du- Saint-Siège,
etcommel'Italie, n'étant pas une grande
puissance, ne peut pas recevoir d'am
bassadeur, on proposera de réduire le
rang des diplomates accrédités près le
Pape ou mieux de supprimer ces di
plomates eux-mêmes.
M. de Bismarck avait voulu préluder
à une transformation de la représen
tation diplomatique près le Saint-Siège
en la désécularisant. Il proposa S. Em.
le cardinal Hohenlohe, et comme le
Pape refusa, ce prince de l'Eglise resta
éloigné de Rome
Aujourd'hui nous n'en sommes plus
là, on a fait du chemin, et M. de Bis
marck ne proposerait plus son cardi
nal; peut-être enverrait-il un simple
abbé dépendant de la légation près le
gouvernement italien.
On y viendra, et le Pape se montrera
inébranlable comme toujours.
Le discours du Pape aux femmes du
j peuple du cercle de Sainte-Mélanie,
au sujet de l'abstention dans les élec
tions politiques, est tout ce qu'il y a
de plus formel. Non licet. Mais les révo
lutionnaires qui, dans les deux camps
modéré et avancé, redoutent également
le concours des catholiques, accusent
le souverain Pontife d'avoir voulu lais
ser les électeurs dans le doute. D'après
ces gens de mauvaise foi et d'impiété,
le Pape ne condamnerait que les élus
et permettrait aux électeurs catholi
ques de* venir en aide, soit aux con
sorts, si l'on écoute les républicains,
soit aux républicains, si l'on écoute les
consorts. Mais les catholiques sont
fixés et toutes les manœuvres des par
tis ne les ébranleront point.
En attendant, les hommes de la ré
volution s'entre-déchirent. Ils nous
donnent ce spectacle, et nous les ver
rons s'entre-tuer pour se voler. Les ca
tholiques sont hors de jeu ; on leur a
tout pris.
Il est amusant de lire les insultes
qu'ils se jettent à la tête. Par exemple,
la Gazzetta di Torino qualifie le duc
Caetani de Sermonata de « vieil aveu
gle, impuissant et ridicule, « et ce duc
félon s'était montré le plus chaud par
tisan du roi galant-homme: ce fut lui
qui alla en 1870 porter à Victor-Em
manuel à Florence le plébiscite du 2
octobre et supplier S. M. de venir dans
sa capitale. Il est vrai que M. Caetani
est aujourd'hui républicain et siège à ]
l'extrême gauche.
La Capitale sè déchaîne contre le re- !
volutionnaire Bonghi, athée, devenu I
ministre de l'instruction publique^ et
rappelle ce que disait de lui Guerrazzi, :
autre révolutionnait fameux : « Une
nuit on enferma Bonghi avec un cra
paud; le matin, le crapaud était mort
empoisonné par l'haleine de Bonghi. »
Guerrazzi n'avait rien inventé. Il
connaissait probablement ce quatrain,
que je crois imité de Martial : j
Un gros serpent mordit Aurôle.
Que croyez-vous qu'il arriva ? !
Qu'Aurèle mourut ? Bagatelle.
Ca fut le serpent qui oreva.
Petruccelli délia Gattina, « très fort
en gueule », comme la Martine de
Molière et même un peu plus, insulte
tous ses amis et complices. 11 n'épar-
ne même pas M. Thiers et l'accuse
e mentir aux Italiens. « Thiers ne
peut être ami de l'Italie, dit-il. En
l'étant, il serait un très mauvais Fran
çais. » Petruccelli a tort : M. Thiers
est l'ami de l'Italie. Mais Petruccelli
a raison : M. Thiers est un très mau
vais Français.
Décidément, on va poser la candi
dature de Garibaldi dans deux ou trois
collèges de Rome. Il n'acceptera que |
si la Prusse le permet, et la Prusse le
permettra si elle n'est pa3 contente de
la monarchie.
Si l'on observe de sang-froid et sans pré
jugés le caractère et les procédés de cette
persécution insensée dirigée en ce moment
au Brésil contre Tépiscopat et l'Eglise catho
lique, on arrive, après mûre réflexion, à la
conclusion, monsejgnenr, qu'elle est comme
le fil de l'échevéau, comme la maille du filet,
de ces vexations innombrables que font subir
aujourd'hui au catholicisme dans les deux:
hémisphères le césarisme, le libéralisme, le
matérialisme. Ils se donnent tous les trois la
main et agissent sous la direction immédiate
des sociétés secrètes, dont ils sont les dociles
instruments. C'est ainsi qu'ils travaillent de
Prussiens n'âuraient eu qu'à signifier I
l'ordre d'empêcher l'expédition do Ga-1 °^ s a s n a ( ? - au Slgnal lransmis P ar la toule "
ribaldi, et le gouvernement n'y eût
.1. M- 1- l-ï.-i n
Un homme politique de la consorte-1
rie disait à quelqu'un qui exprimait ;
l'idée que la Prusse était* ennemie de
Garibaldi & cause de l'expédition du
héros en France pendant la guerre de
1870 : «Vous ne connaissez ni les Prus
siens ni le gouvernement du roi. Les
pas manqué. Maïs ils la voulaient. Ga
ribaldi allait accroître le désordre en
France, y soutenir la république du
septembre et aider à la , cause des
Prussiens, tout en ayant l'air de les
combattre. »
Garibaldi est très Prussien, comme
tout ce qui est révolutionnaire : il n'y
a d'antiprussien que les catholiques.
La police a fait Une-descente dans
une maison de la rue Marforio, où elle
a surpris et arrêté douze Romains, la
plupart anciens soldats du Pape, qui
s'étaient vêtus à la manière des sol
dats carlistes et se proposaient, dit-on,
d'aller prendre du service dans l'ar
mée de don Carlos. On a saisi un vieux
sabre, une canne à épée, "une broche
de rôtisseur et un de ces petits canons
qu'on vend chez les marchands de
jouets. C'était un enfantillage : la po
lice en convient elle-même, et regrette
de s'être rendue ridicule.
On parle du refus qu'aurait fait le
maître de la Chambre de Sa Sainteté
de demander une audience pour une
caravane^'Autrichiens.
On était instruit au Vatican que cette
caravane, conduite par des spécula
teurs juifs, avait reçu de ceux-ci la
promesse de vqir le Pape. La visite au
Pape était cpmprise dans le program
me du voyage à tant par tête. Le
maître de la Chambre a fait respecter
la dignité du Saint-Père on refusant.
Mais les Autrichiens qui ont Sollicité
une audience par l'ambassade l'ont
obtenue.
M. le général Kanzler est de retour
d'un voyage en France et en Alle
magne.
Les diplomates accrédités près le
gouvernement italien commencent à
arriver. On attend M. de Noailles.
La persécution au Brésil
Nos lecteurs connaissent la situation
de l'Eglise au Brésil. Nous recevons
sur la persécution qu'elle subit com
munication de la lettre suivante écrite
par l'un des deux prélats que l'empereur
tient en prison, Mgr Vital d'Ohviera,
évêque d'Olinda. Nous sommes heureux
de répondre à l'appel qui nous est fait
en donnant la traduction de cet impor
tant et précieux document
Lettre de Mgrl'èvêque d'Olinda (PernambucoJ
à S. G. Mgr Frédéric Aneiros, très digne
archevêque de Buenos-Ayres.
De ma prison, forteresse Saint-Jean,
le 2 août 1874.
Excellentissime et révérendissiine
seigneur,
J'ai éprouvé, une bien douce consolation en
recevant la précieuse lettre que Votre Gran
deur a daigné m'écrire en date du 30 avril
dernier, et dans laquelle vous me témoignez
la douleur profonde qu'a ressentie votre cœur
d'évêque catholique en voyant comment ont
été foulés aux pieds, d'une manière inique et
inouïe, dans ma patrie infortunée, les droits
inaliénables et les prérogatives divines de l'é
pouse chérie du Fils de Dieu. Vous donnez
en même temps une adhésion pleine et entière
& tous les actes que j'ai dû faire pour remplir
les devoirs sacrés de ma charge pastorale, et
vous me félicitez des fruits abondants de vie
qui commencent à en être la récompense.
C'est en ne considérant que Dieu, et guidé
seulement par le désir de m'acquitter des obli
gations difficiles et épineuses que m'impose
la sainte et auguste mission qui m'a été con
fiée, malgré mon insuffisance, c'est, dis-je,
par de telles vues que m'ont été inspirés tous
mes actes épiscopaux. Néanmoins il m'est ex
trêmement agréable d'apprendre que ces ac
tes, qui ont provoqué des clameurs si bruyan
tes et si confuses dans les rangs de l'impiété,
ont mérité l'approbation éclairée et motivée
de Votre Révérendissime Seigneurie.
Pour un cœur qui déplore amèrement les
maux de sa chère patrie c'est un grand sou
lagement et une douce consolation de voir la
manière judicieuse, juste et exacte dont Vçtre
Grandeur se rend compte du magnifique
mouvement religieux auquel donne naissance
cette inique persécution, malgré son déchaî
nement dans toutes les parties de l'empire.
Mouvement salutaire et béni, réveil subit et
heureux d'un peuple qui s'était endormi dans
les bras de l'indifférence en matière de reli
gion, sur le bord d'un abîme sans fond, le
protestantisme. ,
Votre Grandeur connaît en détail tous ceux
puissante franc-maçonnerie universelle, l'en
nemi le plus acharné, le persécuteur le plus
obstiné de l'Eglise catholique à l'époque ac
tuelle.
Toutes les apparences portent à croire à
l'existence d'un plan tracé d'avance et d'uii
accord conclu de longue main entre la
franc-maçonnerie et le gouvernement qui, à
l'heure présente, dirige les destinées de ce
malheureux pays.
Ces apparences, que bien peu trouvent in
vraisemblables et trompeuses, s'offrent à n»i
sous l'aspect de la vérité, et me frappent sur
tout par la relation intime et la vraisemblance
parfaite qu'elles offrent avec certaines révé- •
lations et certains pronostics faits, il y a en
viron trois ans, un peu avant le commence
ment des luttes maçonniques, par un journal
défenseur Juré de la secte et ennemi irrécon
ciliable de la religion catholique.
La prudence me fait un devoir de ne pas
rappeler ici ces révélations et ces pronostics,
parce qu'ils atteignent en quelque façon des
personnes auxquelles nous devons rendre
hommage et jiccorder notre respect, selon le
précepte des livres saints.
Quoi qu'il en soit, ce qui est plus clair que
le jour et hors de toute contestation, cest
que, s'il n'y a pas, eu de combinaison et
d'entente préalable, le gouvernement impé
rial, s'empressant de mettre à |prûfijt celle
occasion propice suscitée par la franc-ma
çonnerie, a tenté d'abattre Tépiscopat bré
silien, d'asservir notre mère et maltresse la
sainte Eglise de Dieu et de l'enchaîner au
char de l'Etat. Mais il s'est fait illusion !
Deux évêques, il est vrai, ont été dénon- .
cés, mis en accusation, pris, conduits à la
barre d'un tribunal incompétent, condamnés
et incarcérés; un sort pareil est probable
ment réservéaux autres évêques et aux admi
nistrateurs des diocèses de Para et de Per-
nambuco.
On ne peut attendre autre chose d'un gou
vernement qui prétend avoir en sa faveur
l'appui du droit, le bouclier de la loi, les de
voirs de sa charge et, par-dessus tout, le té
moignage d'une conscience éclairée par les
rayons du soleil de justice.
Cependant l'épiscopat, le clergé, l'Eglise,
en un mot, se montre avec toute l'énergie et
la vigueur de sa mission sainte; à mesure que
l'opinion catholique s'occupe dé nous, sem
blable au thermomètre qui monte en propor
tion de l'élévation de la température, elle së
relève imposante de l'état d'abattement dans
lequel elle était tombée et ellè se manifeste
dans tout son éclat.
Jamais cette terre de la sainte croix n'avait
présenté un spectacle plus grandiose, plus
consolant, plus riche d'espérances flatteuses
pour ses chefs religieux.
Il y a dans l'empire, monseigneur, deux
grands Orients : l'un de la vallée des Béné
dictins, reconnu par la maçonnerie fran
çaise, l'autre de la vallée de Lavradio, re
connu par la maçonnerie italienne. Que Vo
tre Grandeur veuille bien lé remarquer ; d,e
ces deux Orients, le second est reconnu par
la maçonnerie italienne, par celle qui, avec
des paroles de dévouement sur les lèvres,
l'extérieur de la piété filiale, des témoigna
ges déloyaux de soumission profonde et d'a
mour envers le vicaire de Jésus-Christ l'a
dépouillé du patrimoine de Saint -Pierre' l'a
réduit aux quatre murs du Vatican. a res^
treint sa liberté jusque dans l'exercice de
sou autorité apostolique; elle a pénétré
dans le sanctuaire de la pénitence et en
a chassé les chastes épouses du Cœur-
Immaculé; elle a fermé les portes du cloî
tre aux âmes pieuses, qui, fuyant l'agita
tion du monde, courent s'abriter « dans la cé
lèbre maison de paix, dans les tabernacles de
la confiance », contre les séductions périlleu
ses du siècle, contré les chimères de la vie •
elle a enfin tenté, après-tout cela, avec beau
coup de labeurs et des efforts suprêmes, ds
renverser le majestueux édifice élevé et sou
tenu depuis dix-neuf siècles par la main tou
te-puissante du Fils de l'Eternel.
Le grand-maître de cet Orient est M. le
vicomte de Rio Branco, chef du gouverne
ment de S. M. l'empereur. C'est pour ce mo
tif que cette branche de la franc-maçonnerie
est surtout appelée la maçonnerie impéria
le.
L'épiscopat brésilien vivait tranquille dans
le calme de la paix, monseigneur, lorsqu'il
fut réveillé soudain par une véritable grêle
d'agressions, parties de la franc-maçonnerie
C'est ce que va reconnaître Votre Révérendis
sime Seigneurie.
Le 3 mars 1872, le Grand-Orient de la
vallée de Lavradio célébra une fête pompeuse
et éclatante en l'honneur de son grand-mal-
tre, président du conseil des ministres, dans
le but, si je ne me trompe, de le féliciter de
la victoire remportée par là loi du 28 sep
tembre au sujet dé l'émancipation des nègres.*
loi d'ailleurs souverainement chrétienne.
A celte fête prit part, ô douleur 1 un prêtre
infortuné qui, oubliant les devoirs augustes
de sa mission divine, non content d'être affilié
à une secte frappée tant de fois des anathè-
mes de l'Eglise_, eut encore le malheur d'v
nnnnnn/tûit iirt <4îonAi«m« _ -1 i < - • *
^ V*** vuvvt c 1G Uldtueur Q y
de mes actes épiscopaux auxquels un prélat j prononcer un discours en style maçonnique,
si illustre de l'Eglise de Dieu a bien voulu | lequel il publia ou laissa publier plus tard,
donner une entière adhésion, et elle connaît
également les principes et les sacrés canons
qui justifient sans exception tous les points
de ma conduite. Il y a cependant une chose
que Votre Seigneurie ignore certainement,
c'est la longue série de provocations de toute
avec son nom, dans les colonnes du journal le
plus répandu de l'empire. Son évêqae, Mgr
dom Pedro Maria de Lacerda, dont l'attentioa
avait été douloureusement éveillée par une
telle conduite, aussi répréhensible que scan
daleuse, après avoir épuisé tous les moyens
espèce qui" m'ont forcé d'agir comme je l'ai de douceur et de persuasion que lui suggéra
fait. Il n'est pas surprenant d'ailleurs que la charité et la prudence pour ramener an
vous ignoriez la triste et honteuse histoire de bercail la brebis égarée, se vit enfin dans la
«° ■ - • dure nécessité d infliger la peine qu'il avait
méritée au coupable sourd, hélas! à tous les a*
vis et à toutes les admonestations salutaires
de l'amour paternel. Inde iras. /
Oa convoqua pour le 16 avril une grande
nniAn -— ' *
ces lamentables provocations, puisque ici
même, dans le sein de ce vaste empire, bien
peu la connaissent exactement, tant, à part
quelques rares et honorables exceptions, la
presse presque unanime à altérer les faits. . — ,r—B»auue
concernant cette question religieuse à jamais j réunion des .Frères universels, adhérents à la
regrettable, a gardé à dessein sur ceâ pro- | vallée de Lavradio
vocations le silence le plus profond et le plus
absolu.
Remontons
ments.
à la source même des événe-
Là, sous la présidence du grand -maître, le
vicomte de Rio-Branco, premier ministre du
gouvernement impérial, les maçons résolut
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