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Titre : Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. Supplément et complément. [vol. 1] / par F.-J. Fétis ; publ. sous la dir. de M. Arthur Pougin...

Auteur : Fétis, François-Joseph (1784-1871). Auteur du texte

Éditeur : Firmin-Didot (Paris)

Date d'édition : 1878-1880

Sujet : Musique

Sujet : Musiciens

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31142028c

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 2 vol. ; in-8

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Description : Bibliographie

Description : Biographie

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k697260

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-G-7168

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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mettre hors de page et le montrer supérieur encore à ce qu'il avait été jusqu'alors; le dernier surtout lui fit conquérir tout à fait les bonnes grâces du public et de la critique, et mit en relief ses meilleures qualités c'est-à-dire une émission de voix franche et naturelle, une rare largeur de style et une puissance remarquable d'expression.

Je crois que ce rOle est te dernier que M. Faure établit à l'Opéra-Comique. Environ deux ans après, il fut engagé a l'Opéra, et l'on ne manqua point de dire, comme Il arrive toujours en pareil cas, qu'il avait grand tort de quitter le théâtre Favart pour une scène plus vaste, que sa voix, excellente pour l'Opéra-Comique se briserait dans l'immense vaisseau de l'Opéra, et qu'en changeant de théâtre il perdrait le meilleur de son talent et ses plus précieuses qualités. Cea fâcheuses prédictions furent loin de s'accomplir. M. Faure débuta avec éclat sur notre première scène lyrique, vers la fin de 18C1 dans Pierre de Médicls,il reprit le rôle créé l'année précédente par M. Bonnette». Il parut ensuite avec le même bonheur dins Guillaume Teld, puis dans la Favorite, 11 déploya un talent de premier ordre. Enfin, par une sorte de coquetterie bien rare, et comme pour montrer tout le parti qu'un grand artiste peut tirer d'un rôle secondaire, Il se présenta au public dans le personnage effacé de Nevers, des Huguenots. Son élégance son talent de comédien et ses rares qualités de chanteur firent merveille dans ce role, dont l'importance sembla révélée pour la première fois.

La première création de M. Faure à l'Opéra ne fut pas très-heureuse, à cause du peu de va. leur de l'ouvrage à l'exécution duquel il concourait. Cet ouvrage était un petit opéra de genre, la Mule de Pedro, sorti de la plume ordinairement plus fortunée de M. Victor Massé, et qui n'eut que peu de représentations. Mais le chan- teur trouva bientôt un rôle à sa taille, celui de Nolusko dans l'Africaine, et 11 contribua puissamment au succès de l'oauvre nouvelle. Après s'être montré dans Moïse, i\ parut dans la reprise de Don Juan, et c'est surtout à partir du jour oh il s'empara de ce rôle, qu'il devint, on peut le dire, l'idole du public. Depuis lors il n'a cessé d'exercer une Influence considérable sur les destinées de l'Opéra, et il est permis d'affirmer que depuis la retraite de M.Duprez, aucun artiste n'a joui d'un tel crédit et d'une telle renommée. A ces divers ouvrages jouéa par M. Faure sur notre première scène lyrique, il faut ajouter Don. Carlos, Hamlet Faust la Coupe du roi de ThuU et Jeanne d'Arc; le rôle du mar-

quis de Posa dans Don Carlos lai fit le plus grand honneur, mais 'celui A' Hamlet a mia le comble à sa réputation, et l'a montré aussi grand comédien que chanteur Incomparable. Ce n'est pas seulement en France que M. Faure a conquis une renommée légitime, bien qu'il ait toujours refusé, pour rester à Paris, les engagements brillants qui lui étaient offerts en Russie et en Amérique. Depuis quinze ans il a pris l'babitude de passer tous les étés à Londres, toit au théâtre Italien de Drury-Lane, soit è celui de Covent-Garden, et son action n'est pas moins grande sur le public anglais que sur le public français; la variété du répertoire de ces théâtres lui permet d'ailleurs de déployer toute la souplesse de son talent, et de se montrer dans des rôles où les spectateurs parisiens n'ont jamais été à même de l'applaudir. C'est ainsi qu'il a joué à Londres Mignon (Lotarlo), les Huguenots (Saint-Bris), la Somnambula les Noces de Figaro VKUslre d'Amore, Il Guarang, etc. En Belgique aussi M. Faure a obtenu des triomphes éclatants.

Le talent de M. Faure est certainement des plus remarquables, à tous les points de vue, et la valeur de l'artiste est telle qu'aucun chanteur français ne peut lui être comparé. Je sais bien qu'on n'est pas sans lui.adresser quelques reproches, et sans lui trouver des défauts; tout artiste a les siens, et le beau absolu n'est pas de ce monde. Le principal est que la somme des qualités t'emporte sur celle des imperfections. On n'a pas tout il fait tort, en -vérité, quand on reproche à M. Faure un peu de prétention et d'afféterie, quand on lui en veut de viser un peu trop à l'effet, d'abuser de certains porta.menti de prolonger outre mesure certains sons favorables à sa voix et d'altérer parfois le rhytlime d'une façon fâcheuse mais à côté de ces faiblesses, je' trouve des facultés naturelles et des qualités acquises qui me semblent les racheter amplement c'est une voix merveilleuse, admirablement posée, d'une grande étendue, d'une justesse rare et d'une étoffe superbe, avec une étonnante égalité dans les registres, c'est un style généralement très-pur et souvent magistral une articulation remarquable par son ampleur, un phrasé plein de netteté, de grandeur et d'élégance, une diction irréprochable, une unité parfaite de sonorité, et enfin, – chose si rare 1 – un talent de comédien presque égal à celui du chanteur, souple, nerveux, vivant et coloré. L'ensemble de ces qualités, jointes à une grande élégance physique et à un sentiment de la plastique assez rare à rencontrer même chez les comédiens les plue .illustres, peut, a mon