Sur la dm'.ihn lettre as M, Fraii(ois-Angush' (h Trxm,
On a vu qac, laissé seul un moment dans sa prison, M. de Tliaa écrivit une lettre qui fut remise A son confesseur. « Voilà, disâit-ilj ](t drruière puisée qns je veux avtiv four ce vionâe, s. On a- vu ses efforts pour se détacher de cette dernière pensée, et ce redoublement. de prières ferveutC3 qu'il prononce en se frappant la poitrine. Il prie Dieu d'avoir pitié de lui; il repousse tout le monde; il s'enveloppe déjà dans son linceul. Cette dernière pensée était déjà la plus cruelle qui puisse faire saigner le cœur d'un homme; c'était un dentier" regard jeté sur une femme aimée; c'était un adieu à sa maîtresse, la princesse de Guèménèe. Le ton est grave,, et le respect du rasg ne s'y perd pas, non plus que celui de sa dignité personndîfe et tus moment solennel qui s'approche: J'ai retrouvé dernièrement cette lettre précieuse. (Bibliothèque royale de Paris, manuscrit n° 9276, page 223.) La voici
Copie de la lettre de M, de Thon, escrite à M"" la princesse de Guémêiiêe après la prononciation de l'arresi.
Madame,
Je ne vous ay jamais eu de l'obligation eu tonte ma vie qtt'aujourd'huy qn'es» tant prés de la quitter, je la pers avec moins de pope parce que vous e ('«̃ rendue assis mnlbwmtse j'espère que celle de l'autre monde sera bien différente pour moy de cellc-cy, et que j'y trouveray des félicités autant pardessus l'imagination dea hommes qu'elles doivent estre-dans leur espérance lâ^mienne, madame, n'est fondée que sur la bonté de Dieu et le mérite de la passion de soa £ilz,.scnle capable d'effacer mes péchez dont j'estois redevable & sa justice, et qui sont à un tel excea qu'il n'y a rien qui les surpasse que celay detsa misîri* eorde. Je vous demande pardon de tout mon eccov, madame, de toutes les choses que j'ny faictes qui vous, ont pu desplaire et fais la mesme prière d tontes les pirsontlesqeej'ay haies à vostre occasion, vous protestant, madame^ qu'au- tant que la fidélité que je ùoibs à mon Dieu me le doit permettre ]a meufs frop usscim'mml, madame, votre très hnmble et très obéissant serviteur. Du Too». ̃
De Lion, ce 12° septembre 1642.
(iuel reproche amer et quel mélancolique retour sur sa viel Si «ette femme était digne de lui; comment reçut-e!le une teîie lettre sans en mourir? Fut-elle jamais consolée de- mériter, un te! ̃-adioaJ. La vie de Mmo la princesse de Guémônée ne permet gttère de penser que ses rigueurs aient causé tant de tristesse et une douleur' si profonde. Tallemant des Réaux dit, en plusieurs endroits, que M. de Thou était son amant. On dit, ajoute-t'il (t. I, p. 418), qu'il lui écrivit après avoir été cotidaf/tw. C'est cette lettre qu'on vient dé lire. Rite me semble écrite par tin homme tetqae le misanthrope de Molière, avec plus de pitié, et ces. mots 1 toutes les personnes g»f j'ai haïes à votre occasion, ressemblent douloureusement' à t C'est que tout l'umveorest^HBw i*ç*« A* ?^»5r