pable envers vous mais je vous conterai tout ce qui m'étourdissait; je pourrai vous en parler, et j'avais honte do vous l'écrire. Mais que vous êtes bon votre amitié ne s'est point lassée.
Je vous connais trop bien, reprenait de Thou je savais qu'il ne pouvait y avoir d'orgueil entre nous, et que mon âme avait un écho dans la vôtre. » Avec ces paroles, ils s'embrassaient, les yeux hu» mides de ces larmes douces que l'on verse si rarement dans la vie, et dont il semble cependant que le cœur soit toujours chargé, tant elles font de bien en coulant. Cet instant fut court et, pendant ce peu de mots, Gondi n'avait cesse de les tirer par leur manteau en disant ̃
« A cheval à à cheval 1 messieurs. Eh pardieu, vous aurez le temps de vous embrasser, si vous êtes si tendres; mais ne vous faites pas arrêter, et songeons à en finir bien vite avec nos bons amis qui arrivent. Nous sommes dans une vilaine position, avec ces trois gaillards-là en face, les archers pas loin d'ici, et les Espa- gnols là-haut il faut tenir tête à trois feux. » Il parlait encore lorsque M. de Launay, se trouvant à soixante pas de là avec ses seconds, choisis dans ses amis plutôt que dans les partisans du Cardinal, embarqua son cheval au petit galop, selon les termes du manège, et, avec toute la précision des leçons qu'on y reçoit, s'avança de très bonne grâce vers ses jeunes adversaires et les salua gravement
« Messieurs, dit-il, je crois que nous ferions bien de nous choisir et de prendre du champ car il est question d'attaquer les lignes et il faut que je sois à mon poste.
Nous sommes prêts, monsieur, dit Cinq-Mars; et, quant nous choisir, je serai bien aise de me trou- ver en face de vous; car je i>\ti point oublié le maréchal de Bassompîei're et le boîâ do Chaumont vous savez mon avis sur votre insolente visite chez ma mère. ~i Vous êtes jeune, monsieur j'ai rempli chez ma-