~« Mais voulez-vous, ou non, m'écoûter? Ah! s'il est pour vous, vos aventures ne -peuvent lui sortir de la tête, votre beau duel avec M. de Coujtenan et la jolie petite épinglière; il en a même parlé au Roi. Allons, adieu, cher abbé, nous sommes fort pressés; adieu, adieu. » Et, reprenant le bras de son ami, le jeune persifleur, sans -écouter un mot de plus; marcha vite dans la galerie et se perdit dans la multitude des passants.. Le pauvre abbé restait donc fort mortifié de ne pourvoir trouver qu'un second et regardait tristement ̃s'écouler l'heure et la foule, lorsqu'il aperçut un gentilhomme qui lui était inconnu, assis près d'une tablè .et ..appuyé sur son coude d'un air mélancolique. Il portait des habits de deuil qui n'indiquaient aucun attachement particulier à une grande maison ou à un corps; et, paraissant attendre sans impatience je moment d'entrer chez le Roi, il regardait d'un air insouciant ceux qui l'entouraient et semblait ne les pas voir et n'en connaître aucun.
Gondî, jetant les yeux sur lui, l'aborda sans hésiter,, «Ma foi, monsieur, lui dit-il, je n'ai pas l'honneur de vous connaître; mais une partie d'escrime ne peut jamais déplaire à un homme comme il fçutj et, si ̃vous voulez être mon second, dans un quart d'heure nous serons sur le pré. Je suis Paul de Gondi, et j'ai -appelé M. de Launay, qui est aiv Cardinal, fort galant homme d'ailleurs. » ",c
L'inconnu, sans être étonné de cette apostrophe, lui •répondit sans changer d'attitude « Et quels sonê ses seconds? Mt! foi, je n'en sais tf en mais que vous importe qui le servira? on n'en est pas plus mal avee ses amis
jjpuf leur avo'ii* donné un pctii coup de pointe. »
L'étranger sourit nonohalaïqincut, resta un instant a passer sa main dans ses longs cheveux châtains» ci: lui dit enfin avec indolence ai, regardant à une grosse mon- tre ronde suspendue à sa cchiture: