aucune idée de déshonneur ne s'attachait au métier d'espion; toutefois, comme, en général, ceux qui le pratiquent ne pèchent pas par excès de scrupule,. ni de loyauté, ce n'était qu'à force de libéralités que le prince se les assurait, d'autant plus qu'ils se vendaient souvent au dernier enchérisseur.
6. La discrétion est une vertu particulièrement nécessaire au prince dont toutes les paroles ont une portée considérable.
On lui recommande aussi de s'entretenir volontiers des mérites d'autrui, de faire valoir les qualités et les services du prochain, mais de se taire sur ses propres vertus, « ce qui ferait sourire les auditeurs, » observe la glose. Il laissera aax autres le soin dë le louer, et certes jamais roi, de mémoire de courtisans~ ne manqua de thuriféraires, de sorte qu'il peujt=fort bien se dispende balancer lui-même l'encensoir devant sa propre personne.
L'appui des méchants est la canne de roseau dont parle l'Ecriture, qui se brise et perce la main appuyée sur elle (t). Toutefois, le.monarque ne pouvant se passer de soutien.ni de conseil, se retournera vers les gens de bien, aux dépens de qui le poète lui prescrit de ne~point s'eartc~M', lui donnant à entendre qu'il peut fort légitimement le faire, au détriment des méchants.
(~) tstttt, xxxvt, 6.