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Titre : Hermann et Dorothée : poème en IX chants (2e éd.) / par Goethe ; trad. par Bitaubé

Auteur : Goethe, Johann Wolfgang von (1749-1832). Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1894

Contributeur : Bitaubé, Paul-Jérémie. Traducteur

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb37299459g

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 124 p. ; in-32

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Description : Contient une table des matières

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k67787q

Source : Bibliothèque nationale de France, 8-Yh-510

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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Goethe, Johann Wotfgang von

JH~

8Yh 510

Paris

1894

D~

et


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des documents microfilmés

Original illisible N F Z 43-120-10


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des documents m!crof)!més

Texte déténoré retture défectueuse NPZ 43-120-11


~UOTBËQOE MONADE

NMANN ET MROTHËE


BÏBLMTHËQUE NATIONALE

tanMtMB t)M BNtMOM tttïMM ~CtBM) M MWBMtt

GOETHE

HERM~NNETDOROTHEE POEME EN IX CHANTS

TRADUtT PAR BITAUBË

PARIS -`

UMAtME M LA NM~THË<E NATMMAM

PASSAGE MONTESQUŒU (RUE MONTE8QUÏBU) fr~ h Pftht~<~

t894

Totte dfotts )r68erv69




M*ACE DU TRADUCÎEUH

Le poème dont Je présente ta traduction au public peut être considéré comme une épopée d'un genre nouveau; Fauteur, sans recourir au merveiiieu.x, ni prendre ses person" Bt~es dam les ctaMM brillantes de la société, les rend Intéressante par les situation o& M les place, et par la pelature de leurs caractères.

La durée de racthm, très courte, est d'une denu~ourBee. Mntér&t, excité dès t'entrée, va toujours en croissant. Le poète parto peu en son propre nom; son poême est souvent dramatique, ainsi que ceux d'Homère. !i offre même une singularité en ce qu'O l'est d&& ie début; l'exposition du sujet est mise en action, et se fait par les personnages, comme dans un drame. M enchérit sur l'exemple mis en précepte par BorMe aM<M<M fM, MM M<!u< ec <to<<M, e<«<~ofem rapit. En générai, Fauteur a Imité le poète grec en ce qu'il ne prépare tes événements qu'autant que le su-


jet Pex~e; la surprise ajoute & l'intérêt de ~sttaatton.

Entre plnsieura autres traits de Kssem' blance avec Homère, H transporte ses leoteurs au lieu de la scène par le tableau ndMe des mœurs et des usages, ce qui contribue & rtMasteat Ce taMeao est Movent îoeat, et doit rétre. Ceux qut veulent retrouver partout teum habitudes, pourront en être Messes; i! aura, au contraire, quelque !nt~r6t pour ua observateur et pour un ami de la nature. A la simplicité du style, & la peinture naïve des passions, on prendrait cet ouvrage pour un des monuments d'une ant!ou!t6 reculée. Le sujet est très sïm~e, mats le génie de l'auteur aa!t le féconder et t'agrandir! M y déptde quelqueMalesphM grands mouve. ments de l'éloquence. Avec queMe énerve M peint les beautés de la nature! son poème doit plaire aux âmes sensibles. On eat toaeM de ringenuïté des caractères de Dorothée, d'Hermann et de sa mère ïngënuKe qui nuit de la sagesse et de la simplicité de leurs m<Burs,et dont on voit un exemple remar. quable dans t'aveu que Dorothée fait de son amour en présence de la famille et des amta, au moment qu'une forte émotion i'atrouMée. Ce po8me eat moral; la Jeunesse, l'âge avaa~


e6 y trouvent des Ï~aa. Jamats ~n n'a tatem dêpetat an amour vextMMet dMeat, Mmoht pta~eutssttMMons ies deux MMnts sont p!ac~,etMrtoaHaB~ne~ !aiéressMtedu j~reeM,aa~ehMt.

L~otew a t'Mt tow & tour (Tattenddr ses

tecteora etdeïes égayer, sans qa'oo de ces eSets M!se A t'attire. Il y a même, dans son ouvrage, p!as!eors r~c~ts qu! produisent ces deux eSëts presque en même temps, entr'aa?? celui da phannaeien au i" chant; récit quï est paihéHqoe par tond, et qui a aoe teïBtodecomtqQe par ïocaraet&reetteton da persoBoag~ Pour me servir de Fexpres.ston d'HomèM, ces adroits font naîtM un tOM~fe e~~M~~ t<MW~.

La contrëe où se passe t'MMon est indtquëe, au No!M 5 pou pr&s, dans le poSme. H est écrtten vers hexamètres.

On sait qu'M a la ptas grande célébrité en AHema~Mt o&, depuis longtemps, GoEiraE est mis au rang des plus beaux génies dont eOe <~OBora.L'aateMPd'Bafwa: D<~o~e a d~areça en France une adoptton par plusieurs ~rsdacMoas de son ouvrage, tatttuïeeo allemand les P~~<M <~ yeM:e WM'~A~ ou?N~ MNivarseMement admire.

Après avoir term!n6 reatreprïM iMgao et


<uMc!te d'une traduction d'Home J'avais cris la résolution de ne plus me Mvrer & ce genre de travaux. La lecture d'B<M~«taa Boro~e m'a fait rompre cette espèce de vœu j'ai cédé au désir de traduire qMe!q&e? tnorcetux de ce poème. Ces essais m'ont fait coMattM toutes tesd!Mca!~s de cette ea~- prise. Elles auraient pu m'en dëtommer; eHea 0 m'ont, au contraire, Nervi d'atgaUton, et je ~'aï pouKOivte. Ceu qui ont lu ce poème, et qui ont quelque Mee de ~art de tradujtM, ne me contipediuront pas sur ce que J'avance aa sujet de ces difncuïtes. Ettes sont telles, rela- ` tivement & rentrême différence du génie des deux tances, a la grande shnpUcitA du stylo de cet ouvrage, a~ ta peinture de meeurs tre~ simples et souvent locales, et & d'antfes eon- sidérations trop Ïongues a détailler, que le J mot, Je n'e< p<M eiTM que ee~ /<!< p<MM! e ,1 été dit par plusieurs de ceux qui ont appris qu'on allait donner une traduction française de ce poème. Je n'indique pas ces diMcuites pour faire valoir mon Mavaii, mais pour lui servir d'apologie. Les astronomes, dans leurs calculs, sont quelquefois forcés de M conten- ter d'une approximation; le ~adneteur est fréquemment dans un cas semblable; le plus â habite approchera le plus de son origitu~~


Au chant, Hennaan, vivement toaeM do eortde Dorothée, dont la Mt~aïna! que celle dp ses compaMotes, a été causée par les per. ~eaHoM les plws iNjastes, veut reodM cette Jeune pef~nne plus totefe~acte aux yeux de Mn pere,en rafstmCaBt à des f~KM9 qui ont attiré tes re~rds de rEwope (4).

(<) t~ Mvamt HomhoMt, qat a tradott a~e NMc&a en XM'LS'~?~ ~.ËB'taM. a Mt <mpntMr M e~Mten détaHM daM&aed~efwMno <t< ~MMa/NM)M&oMf< ~e~ea~e ~S~eû~ ef~~CenMtMtM~ NM-a~a.tn.a~MSL~ waM ~ae! U s'aMehe prindpMemeBt &déve~ooMt qMMMs tdëes généreLtes mur les eSi~ de ta BoMeet «M'ta BStaM da )M9me épt~M. y~e"' "t JLejenM MtWtttgheaser ap<tMi6, daM !eN~ma«a <McMtop~<MtMe, oa MUrattdete !M&MMh~<~SM. Mon da eemmencoment do 6* chM~bon~MM. dat~t.M dana cet Mtt~t. et la mcttSe MbiieMm PCWMïgttQM mma-tnaniment, at !M ?SatSM de

M'depftv6e6ttaMt ptas MnvMt MeMn~ Mno-

MtM par haNgtMtiM dM pe~tM.



HERMANN ET DOROTHËË

fONMt BN M CHAKTS

1 11 .d. J. ¿j -'t"

CALUOPE

CBANT!"

t.t MAt.aEOR PAMACt

–Non, je n'a! Jamais ~u les mes et le marché si déserts on dirait que la TtUe est abacdûmée, elle est comme morte; Il n'y reste point. Je crois, cinquante de tous ses habltants. Que ne fait pas la curiosité! chacun va, court pour voir le triste spectacle de ce!: malheureux fugM~ B'ic! & !acbaassee o& m< doivent passer. R y a bien une petite heure de ehomitt. et t'en y court & m!dt, dana la brûlante poussière 1 le ne me remuerais pas de ma place pour voir nnfbrtuce de ce bon peuple, qu! abandonne. he!as! avec ce qu'O


$ pu eaaver, l'autre rive si belle du Rhin, e< venant & nous, erre A travers le recoin hea* reux et les sinuosités de noto fertile vallée. le te loue, ô ma femme t et e'ea: un trait de ta bonté, d'avoir envoyé notre ?& pour d!s- tribuer & ces pauvres gens notre vieux Mage. des alimenta et des boissona car donner est faSatre du riche.

Que ce jeune homme mène bien comme il dompte nos chevaux Mngants! 1 La peMte voiture, nouvellement faite, figure fort joliment quatre personnes, sans compter le oo.cher sur son banc, y seraient commodément assises. Cette fois notre enfant la conduisait e qu*eUe roulait légèrement en tournant la me! AiMl, M reposant a l'entrée de aa maison près du marché< et s'abandonnant au ni de ses Idées, parlait A aa femme l'hôte du MM<<'0f.

Mon ami, lui répond l'Intelligente et Mge ménagère, Je ne prodigue pas ordinairement le linge que nous cessons de porter il peut souvent être utile, et dans le besoin oa le rachèterait; mats aujourd'hui qu'on me parlait d'enfants et de vieillards réduits a la nudité, J'al donné de si bon cœur un cmnd nombre de nos meilleure: chemises et couvertures! Me le pardonneras-tu t J*at mis ansti ton armoire a contribution; particulièrement ta robe de chambre du plus nn coton, cette tndienne & aeurs. doublée d'une laine nne,je


Fa! donnée; elle est vieille usée, et tout & Mthorsdemode.

t'hote votant sourit.

le regrette cependant M peu, d!t.u, 1, cette vfe!Me robe de chambre, cette mdienao du plus nn coton; on ne trouvera plus rien de pare!L Soit, Je ne la portais plus. M faut sanw do'tte ne se présenter maintenant qu'en sortout et en bottea; tes pantouCes et le bonnet Mot bannta.

–Ah! de ce cote, tnten'omptt'eHo, )p&. viennent d~& quelques-uns de ceux qui aont aMes voir les tag!tt&! probablement,tout est pass& Comme teura Bonttera sont blancs de poasatere! comme leurs visages sont enSam' mes chacun y portant le mouchoir en essaie tasne<M'. Je ne voudrais certainement pas eoartr si loin, dam l'ardeur dn Jonf, pour aaaiater & an spectacle qui atMsterait mon ceao! Je me contentera! Mon da reott. Q~H est rare, dit rhote avec ~accent de t'assurance, qu'on at beaa temps arrive pour une telle récolte t Nous mettrons le Me & couvert dans la grange, comme nous y avona d~& mis le Mn, sans avotr une goutte de piute; le ciel est serein pas le plus léger nuage et le souMe du vent de Fest répand ane agréable tralcheur. VoUa un temps constant, et le bM est au plus haut point de sa maturtte; demain nous commençons à Joncher la terre de la ctu? rtohe moisson.


Pendant qu'il parlait s'augmentât à etMque Instant ta foule des hommes et des fem.mes qui traversaient le marché, et rentraient dans leurs demeures. A l'autre coin du marché, le riche voisin, marchMd le plus dta~agué du lieu, mené avec ses ânes dans sa voiture ouverte (elle avait été faite à t.andau), arrivait rapidement devant sa maison qu'M avait nouvellement réparée. Les rues devinrent vivantes, car la petite ville était peuplée, et l'on s'y appUqnait & dtvers genres de fabr!que et de commerce.

Le couple intime suivait de rœM les mou< vementsde la foule, et s'amusait par différentes observations.

Vois, dtt enfin restimable hotesao, le pasteur vient à nous de ce cote le pharmacien, notre voisin, raccompagne H faudra qu'ils nous racontent tout ce qu'ils ont vu, et dont le spectacle n'inspire pas la joie. Ils s'approchent amicalement, saluent toe époux, et, s'asseyant près d'eux sur les bancs de bols, Us secouaient la poussière de ieum BOuliers, et s'éventaient de leurs mouchoirs. Après les compliments réciproques, le pharmacien prenant la parole, dit. peu s'en faut, avec humeur

Voit& bien les hommes qu'il arrive an malheur à leur prochain, tous se plaisent & l'aller considérer la bouche béante. Chacun accourt pour voir les Qammes désastreuses


d'un incendie a'éleverdMS les aire, pourvoir le pauvre criminel nMXehant tristement au supplice < maintenant encore cHaeun se proméae bon de la ville pour eonasmpier te ~alheuF cea iKHtMs gemt chasses de leurs ~yws; et aucun d'eux ne songe qu'une !n(bt~aepmemepeutt'atte!odre,Meotôtpeut- être. Cette Mg&Mte, selon mol, est impaydon*nable; toutefois e!te est dans tocaMct&M de l'homme.

RempM de seM, le vénérable pasteur prend la paroïe. Il était l'ornement de la ville; jeune encore, K approchait de r~ge mûr. !1 connaiesait les scènes variées qui forment la vie humaine, et dirigeait ses entretiens vers rut!Ut6 de ses auditeurs pénétré de l'importance des livres sacrés qui nous dévoilent la condition de rhomme et le but de la ~rovtdence, M avait aussi puisé des hmteres dans tes écrits de ceux qui ont consacré !eunt veiMes & éclairer leur aièele. ~o n'aime point, dit*M, à Nâmer un penchant que la nature, cette bonne mère, ne donna pas a l'homme pour régarer car souvent ce penchant heuMux qui le guide et qui est irréaisdMe, produit ce que l'intelligence et la raison ne sauraient toufours opérer. Si la curiosité n'invitait pas l'homme par ses puissants attraits, dites, eot.il jamats connu l'étonnante beauté des rapports qui, dans la nature, umssent toua les étresî D'abord la nouveauté t'atti~t


:t recherche ensuite l'utile avec une ardeur infatigable enfin !t aspire à ce qui est bon par OMeltence, et c'est là ce qui Féteve et M donne son véritable prix. Jeune, il a une joyeuse compagne; la légèreté, qui lut cache te périt, et qui efface à l'instant même les vestiges de la peine cuisante, quand elle est passée. Prisons t'hommc que, dans un âge plus m ~r, le calme de la raison délivre de cette folle ivresse et dont FactMté se déploie avec succès dans le bonheur et dans ~infortuné; ses efforts créent le bon et répa~ent ses pertes.

L'impatiente hôtesse dtt aussitôt avec un air am!cat

Veuillez nous raconter ce que vous venez de votr; car c'est là ce que je désire d'apprendre.

Après ce dont j'at été le témoin, repartit le pharmacien d'un ton expressif, U sera bien dKBcile que je me livre de sitôt A la !o!e. Et qui pourrait raconter la plus grande variété d'infortunes réunies en une seule? i Déjà. avant d'être descendus dans la prairie, nous avons aperça de loin un nuage de poussière. et, sans que nous ayons pu discerner les objets, la multitude qui se portait de coteaux en coteaux, & perte de vue; mais après avoir gagné le chemin qui traverse obliquement la vallée, hélas 1 malgré la presse et ta eonfuston des piéttna, nous n'avons vu que


trop encore de ces malheureux à leur passage. L'aspect de chacun d'eux nous a fait connaître & la fois combien la fuite a de petnes et d'amertumes, et quel doux sentiment on éprouve d'avoir saisi l'unique et rapide instant de sauver sa vie. Les ~Sëts nombreux qu'une maison peut mettre à couvert, et auxquels !e judicieux économe assigne autour de lui la place la plus convenablè, pour les trou.ver toujours au besoin, parce qu'il n'y a rien qui ne puisse être utile tout cela, triste spectacle! était chargé pêle-mêle surdiSerentes voitures et charrettes, et eordeié avec précipitation le criMeot ta couverture de laine étaient sur!'armoire, les bois de lits dans la huche, les matelas sur le miroir. Et comme nous le vtmes, H y a vingt ans, dans le terrible incendie, le péril trouble si fort la raison, qu'on sauve les meubles les plus vils et qu'on laisse les plus précieux. De même ici, fatiguant les bœufi! et les chevaux, on voiturait, avec une prévoyance peu réBéchie, des etrets d'une mince valeur, tels que de vieilles planches, de vieux tonneaux, la poussini&re et le toit aux oies de môme les femmes et les enfants s'essoufflaient à se trafner avec des paquets, à porter des hottes et des corbeilles chargées de choses inutiles tant l'homme abandonne à regret la moindre de ses possessions 1 et de même encore la maititude. se foulant en désordre et en tumultee


s'avançait dans le chemin poudreux. L'ao, o mené par des animaux MNes, voulait aMer internent, l'autre voulait courir. La~élevotent confusément les clameurs des atomes et des enfants froissés, les mugissements des animaux, !e vacarme des chiens aboyants, et les voix lamentables des vteittards, des malades, assis sur des !tts et vaci!!antg au haut d'un chariot lourd et surchargé. Mtds, au bord d'un monticule, la roue pressée par ta foule s'égare de l'ornière et crie le charlot verse, se préc!p!te dan~ le fossé, et par la violente !mpu!ston,!es hommes, jetant des crîs enraya' bles, sont lancés au loin dans les champs la chute est cependant heureuse; les caisses tombent plus tard et & une moindre distance du chariot le témoin do ce désastre s'attendait certainement & voir le spectacle de ces hommes écrasés d'un poids énorme. Le cha. riot reste là brisé, et les hommes dénués de secours car les autres passent devant eux avec rapidité, ne s'occupant que de leur pro.pre sort, et entraînés par le torrent de la foule. Nous courons aux premiers; et ces malades et ces vieUards qui, dans leurs domiciles et sur leurs lits, pouvaient à peine supporter leurs longues BoufTra.acea, nous les trouvons étendus à terre, couverts de Mas*sures, poussant des gémissements et des plaintes, bfQMs des feux du soleil, étouS'éspM les flots de la poussière.


j Plein d'humanité, et vivement ému Puisse donc mon fils Hormann, dit t'Mte, les rencontrer, les ranimer et les vettrt t te ne voudrais pas moi-même être témoin de leur sort; je soucre à l'aspect de l'infortune. JLQ premier récit de si grandes peines me touche Il aurait sufn pour m'engage? à leur snvoyer promptement une partie de notre abondance, afin qu'au moins plusieurs de ces fugitif malheureux reprissant des forces, et cous soulageassent nous-mêmes en paraissant plus calmes. Maïs ne continuons pas de nous livrer à ces tristes images; la crainte et le souci, qui me sont plus odieux que le mal même, se glissent aisément dans le cœur de t'homme. Entrons dans ce salon reculé, qui est plus frais, où ne pénètre pas le soleil, et dont les murs épais ne permettent pas l'entrée à la chaleur de Fair. Et toi ma petite femme, apporte-nous un flacon du quatrevingt-trois pour dissiper la mélancolie, Ici nous ne boirions pas avec plaisir les mouches bourdonneraient autour de nos verres. Us se rendent dans le salon et Jouissent de sa fraîcheur.

Sa femme apporte avec soin sur ua plateau d'étain, arrondi et luisant, un Bacon poli, rempli de ce vin limpide et merveilleux, et le coupes verdâtres consacrées à la liqueur, présent des vignes du Rhin.

Les trois personnages étaient assis autour


de la table ronde, brunie, cirée, brûlante, et j reposant sur des pteds solides. Aussitôt les verres de t'hote et du pasteur se rencontreat e et rendent un son éclatant leur compagnon, tenant le sien, était Immobile et pensif, lors- que l'hôte lui adresse un déa amical par cea paroles

Courage, mon cher voisin, buvons. Jusqu'ici Dieu, par sa clémences nous a préservés de ce grand désastre, et M daignera nous eu préserver encore; car qui ne reconnatt que, depuis t'horrtbte incendte, ce châtiment e! rigoureux qn'H nous fit subir, tl nous a constamment envoyé des sujets dejote, quH a veillé sur nous constamment et avec autant de soin que l'homme veille sur la prunelle précieuse de son m! qui do tous 8M organes lut est le plus cher ï Nousrefaserait'U a ravenlr sa protoctton et son secourst C'est dans tes périls seulement que l'on commence & bfen connattre toute sa puissance. Cette ville nortssante, qu'H a comblée de bénédtcttons, après l'avoir relevée de sa cendre par nos mains, voudrait-il une seconde Ma la détruire, et anéantir tous nos travaux? Persévérez dans ces sentiments, répond le digne pasteur avec sérénité et d'une voix douce cette confiance donne à rhomme heureux de la tranquiiiité et de la raison, onr$ a l'infortuné la consolation la plus solide, et nourr!t notre plus glorieuse espérance.


L'hôte alors s'exprimant en homme ferme et Judicieux:

Combien de fois, au retour d'un voyage entrepris pour mes aSaires, ai-je avec éton" nement sa!u6 les Sots du Rhin Toujours M me paraissait grand et m'inspirait des idées et des sentiments élevés; mais je ne songeais guère que bientôt sa rive agréable nous servira!t de rempart contre tes Français, et son !a~ge Ut de fosse diMe & franchir. Voyez, c'est ainsi que la nature seconde nos braves Aîtemands qui nous défendent, et c'est aina! que nous défend le Seigneur. Qat voudrait se Uvrer à un fol abattement ? tes combattants sont fst!gu68, et tout annonce que la paht se prépare. Puisse donc aussi, lorsque cette tête s! longtemps attendue sera solennisée dans notre église (alors, de concert avec Forgae, retentiront les sons de la cloche et les sons perçants de la trompette, accompagnant te fe Deum élevé), puisse donc aussi, dans ce même jour, respectable pasteur, mon Hermann, enfin dec!de, se présenter avec sa fiancée devant vous a Faute! et puisse en. core a t'avenir, le Jour de cette fête heureuse qui sera célébrée dans tous les pays, m'apparattre comme l'anniversaire d'une Joie domestique Mais je vois avec peine que ce Jeune homme, si actif et si zélé sous nos yeux. est aiiieurs Indolent et sauvage; ti ne se produit point dans le monde. et même ii évite ta


société des jeunes personnes du sexe et ie plaisir joyeux de la danse, que toute la jeunesse recherche avec tant d'ardeur.

En achevant ces mots ii prêtai ForetHe. On entendait a'approcher de plus en plus le bruit éloigne de chevaux frappant du pied la terre; on entendait le bruit d'une vottura roulante et maintenant, dans sa rapïdtte prodigieuse, elle entre sous les voûteo de la maison avec le ff&CM du tonnerre.


TERPSICHORE

CHANT t! NtSMtANN

Dès que te jeune Ilermann, d'une Sgure parfaite, parait dans le salon !o pasteur di. f!ge vers lui ses regards pénétrants, et cous!dérant ses tratta et tout son maintien de t'cei! d'un observateur qui lit dans la physionomie, U sourit, et lui dit avec confiance: s je vous revois tout différent de ce que vous 6ttez:jamaïs vous ne m'avez paruat vif, ni vos yeux n'ont été e! animés vous êtes serein, content on voit que vous avez soutagé des malheureux, et recueilli !eur8 Mnedictions.

S! ma conduite est louable, je t'tgnorei répondit le jeune homme d'un ton sérieux; mais je vous raconterai tout ce que J'ai fait par tes mouvements de mon coeur. Ma n~re. vous vous êtes un peu trop arrêtée & chercher et à choisir des vêtements, le paquet a'en a été formé que tard et le soin de pta-


cer dans le caisson de !a voiture les alimenta et les boissons, a consumé bien des moments. Lorsqu'enfin sorti de la ville, Je me suis avan. cé dans la campagne, j'ai rencontré les Sots de nos concitoyens, dé)a retournant, avec leurs femmes et leurs enfants, a leurs demeu' res les fugitif avaient passé. le redouble la rapidité de ma course, et, la dirigeant vers le village où j'avais appris qu'Us devaient cette nuit prendre du repos, je suivais cette foute, occupé de mon dessein, lorsque j'a.perçois un chariot d'un bois solide, tratné par deux bœufs les plus grands et les plu. vigoureux des pays étrangers; à coté d'eux marchait d'un pas fort une Jeune Cite qui, d'une longue baguette, gouvernait ces animaux terribles, les excitait et les réprimait tour à tour, menant le chariot avec précaution. Dès qu'etto me voit, elte s'approche de mes chevaux avec calme « Notre situation, dit-elle, n'a pas toujours étô aussi déplorable que vom l'apercevez sur cette route, et je ne suis pas accoutumée à solliciter de l'étranger un don, accordé souvent à regret et pour <te délivrer du malheureux mais la nécessité m'y contraint. Là est étendue sur la paille la femme d'un homme opulent; elle vient d'être délivrée; elte était près de son terme quand Je l'a! placée sur ce chariot a peine ai-je pu la sauver avec le secours de cet at.tc!age; nous arrivons plus tard que les autres


fugitifs; elle n'a plus qu'un souffle de v!e, l'enfant nouveau-né est nu dans ses bras. Nous ne pouvons attendre de nos compagnons d'infortune qu'un faible soulagement il est même Incertain que nous les rencontn~ns au village le plus voisin, où nous devons aoas rapoMr ce jour je crains Mon qu'Us ne l'aient passé. St donc vous êtes de ce voisinage, et si par hasard vous avez quelque pièce de liage dont vous paissiez aisément <a!re le sacrifice, soyez assez bon que d'en gratiner des malheureux. o Telles étalent ses paroles et i'ac" couchée, pâle, défaiHante, se soulevant avee peine, me regardait attentivement « Je ne doute pas, dis-je, qu'une Intelligence céleste ne parle souvent au cœur des hommes sensibles, et ne leur fasse connattre la peine qu'e< prouve leur frère; car ma mère, par un pressentiment de votre détresse, m'a remis de quoi vous secourir. e Déliant aussitôt le paquet, Je lui donne la robe de chambre do mon père, les chemises et les couvertures Dans sa Joie, elle me fait des remerchnonts, et s'écrie w L'homme heureux ne croit pas qu'it arrive encore des prodiges; c'est dans le malheur qu'on apprend que le doigt de Bieu dirige les bons vers le bien. Puissiezvous recevoir de sa part des secours dont vous êtes le distributeur a Je voyais l'accou* chée passer entre ses maina avec satisfaction los pièces de tia~re. et particoU&rement !$


ïaine moelleuse de la robe de chambre, a !!atoa~MUs, lut dit la Jeune ntte, d'aller au vit. tagooo d~ja nos compagnons jouissent du re. pos des que nous y serons, j'aurai soin de préparer les ianges et tout ce qu'U faudra pour vous soulager. n Me faisant encore nn saiut et te remercïment le plus saasiMe, elle anime les bœufs, le chariot part. Jotarda!s m'élo!gaer et retenais mes chevaux. Mon cœur étatt partagé entre ta dessein de les pousser rapidement au village, pour distrtbuer les attmonta à d'autren Infortunés, et celui de remettre le tout & ta jeune persane pour qu'elle en fit une sage distribution; mon cœur fut bientôt décidé. Coaduisantm~a chevaux sur ses pas, et l'ayant atteinte en un moment: a Bonne ntle, dis-Je, ma mëre no m'& pas seulement remts du linge, mais encore des aliments et des boissons et te caisson de ma votture en est assez abondant ment pourvu. Je suis porté à déposer aua~ cea dons entre tes mains, et crois par rem. plir au mieux ses ordres; tu les distribueras avec discernement J'agirais au hasard. ~9 fêtai de vos dons, dit-elle, un juste emploi $ !os plus malheuraux les recevront, et vous aurez épanoui leurs oœura. n Ouvrant aussitôt le caisson de la voiture, j'en sors les lourds jambons, les pains, les flacons de vin et de bière, et remets te tout en sea maios; le lut aurais volontiers donné plus encore,


ma!s le catescn était vide. Elle place avec soht tous ces dons au ~teds de l'accouchée, et a'é!o!gue je fais prendre & mes chevaux rapides le chemin de la ville.

Dès qu'Hermann se tait, le voisin, toujoura prêt à discourir, s'écrie

Oh 1 combien est heureux cetutqu!, daua ces jours de fuites et de troubles, vit isolé dans sa maison, et ne voit pas une femme et des enfants collés à lui, trembler dans ses bras! Je sens à présent tout mon bonheur; ~e ne voudrais pas en ce temps-ci, pour tous les trésors, porter le nom d'époux ni de père. Déjà souvent j'at voulu futr:j'at rassemMé mes plus précieux eS~ts, mon ancienne vaisselle d'argent, les chaînes et les anneaux d'or de ma feue mère, que je n'a! pas vendus encore. !t me faudra sans doute abandonner bien des objets qu'il n'est pas si aisé de remplacer Je regretterai, quoique la marchandise ne soit pas d'un grand priix, les racines et les simples que j'ai recueillis avec tant de soin mais laissant mon pourvoyeur dans ma maison, J~ me consolerai d'en sortir. Si je sauve mon argent comptant et ma personne, tout est sauvé; un célibataire a des aHes s'U veut prendre la futte.

Mon voisin reprît le Jeune Hermann avec énergto, je suis fort éto!gn6 de penser comme vous, et je Marne votre opinion. Peuton estimer UB homme q'u. dans le bonheur


et dans l'infortune, uniquement occupé de soi, ne sait partager avec personne a! sM peines, ni ses plaisirs, ne trouve en sou cœur aucun sentiment qui l'y porte? Aujourd'hui plus que jamais, me déciderais a prendre une compagne; car un grand nombre de bonnesSHea peuvent souhaiter d'avoir un mari qui les protége, et les hommes une femme qui les rassérène, lorsque le malheur est en leur présence.

Votia parler selon mes désirs, dit son père en souriant; tu m'as rarement fait en.tendre un mot s! Judicieux.

-Mon n!s, tu as ration, dit la bonne mère avec vivacité, et nous t'avons donné l'exemple loin de nous choisir en des jours heu"reux, ce fut dans le jour le plus sinistre. Je me rappelle que c'était, il y a vingt ans, M lundi au matin la veille, un dimanche comme aujourd'hui, arriva. le terrible incendie qui consuma notre cité. La chaleur et la sécheresse étaient extrêmes, l'eau nous manqua tout le monde se promenait en habits de fête, dispersé dans les villages et dans !e< moulins; l'incendie commença à l'une des extrémités de la ville, et, par le courant d'un vent impétueux qu'il fit naitre, fut porte ra< pidement vers l'autre extrémité. Les granges et la riche moisson, ies maisons jusqu'au marche. celle de mon père, ceHe-ci qui en était voisine, tout fat la proie des flammes noua


ne sauvâmes que peu d'enets. Veillant sur ees débris, je passai une triste nuit, assise &ors de la ville dans un champ. Cependant le sommeil s'empare enfin de moi. Réveiitée au matin par ta fratcheur qu'envoie le soleil levant, je vois la fumée, tes charbons embraséf tout ét&tt détruit; ii ne restait que tes murailles et les cheminées. Alors mon coeur est serré; mais le soleil, plus éclatant que jamais, reparattet répand le courage dans mon âme. Je me lève aussitôt Je sens nattre en moi !a désir de voir la place qu'occupa notre maison, de savoir si mes poulets favoris s'étaient préservés du malheur car mon caractère tenait encore de l'enfance. Je montais sur les ruines fumantes de la maison et de la cour, et considérais cette habitation déserte et réduite en cendres, lorsque, mon.tant d'un autre coté. toi, à présent mon époux, tu parais à mes regards. Ton eeit attentif parcourait toute cette place pour dé.couvrir un de tes chevaux qui, daM récurie, avait été accablé par des poutres brûlantes et couvert par les décombres. Nous restons en présence l'un de l'autre, pensifs, saisis de tristesse; la muraUte qui séparait nos cours était abattue. Tu me prends la main et me dis: a Lisette, comment viens-tu ici? V&-t~n. tu embrases tes semelles; les décombres ardents bratent mes bottes, c Et m'enlevant dans tes bras: tu me portes le long de? ruines


tt travers ta cour la porte de ta maison et ta voûte subsistaient encore, telles que noua les voyons aujourd'hui, et c'est tout ce qui restait de ta demeure. Tu mo déposes, et me donnes un baiser je m'en défendais mais tu ma dis ces paroles tendres assez :nteHMbles « Vois, cette maison est détruite; ro~te ici. aide-moi A la relever, J'aiderai ton père & relever la sienne. Je ne compris piMnéan. moins le sens de ces paroles, jusqu'au mo~ ment où ta mère vint trouver mon père de ta part, et reçut aussitôt la promesse do l'heureux mariage qui nous unit. Je me ressouviens toujours avec plaisir do ces poutres à demi consumées, et de l'éclat avec lequel le soleil se levait sur t'horiMn car ce jour me donna mon époux, et les premiers temps de cette dévastation terrible le fils de ma jeunesse. Je te loue donc, Hermann, de penser auss~dans nos jours malheureux, avecia confiance d'une âme vertueuse, a te proco*rer une compagne, et d'oser former ce nœud au milieu de la guerre et sur des ruines. La pensée de notre enfant est louable, reprit avec vivacité le père et ton récit, ma petite femme, est conforme & la vérité, car c'est ainsi que tout se passa; mais le mieux est préférable au bien. Chacun ne réussit pas en recommençant, pour ainsi dire, à vivre chacun ne doit pas, comme nous et d'nutres, se tourmenter de travaux beu


reux celui t& qui son père et sa méM ont transmis une maison toute étabiie, et qui, en y prospérant, n'a plus qu'a t'emMUir! Les commencements, surtout ceux d'un ménage, sont pénibles; l'homme a des 6eso!ns nombreux, et tout renchérit de jour eu jour fllaut donc avoir de la prévoyance et une course plus garnie. Ainsi, mon Bermann, je m'attends à te voir bientôt conduire dans ma maison une épouse opulente un garçon estimable mérite une nUe' Mon dotée; et c'eat une satts&ction si douca torsau'aveo la Jeune femme que l'on désirait, arrivent aussi, en des caisses et des paniers, d'utiles effets. Ce n'est pas en vain qu'une mère prépare pour sa HHe, durant plusieurs années, hnt de gros et de nn linge, que les patrains lui font d'aonorabies pr~sen~ en argenterie, et que le père met pour elle en réserve dans son bureau !a pièce d'or qui est rare elle doit un Jour, par ces biens et ces dons, ajoa< ter au bonheur du Jeune homme qui l'aura pr~rée à toutes ses compagnes. Je sais cotaMcu se piatt dans son domtcHe une nouvelle mariép qui revoit dans sa cutsino et dans ses appartements ses propres effets, et qui a garni eHe-meme son tit et sa table, Je veux ne voir entrer ici qu'une Bancée qui ait de l'opu!ence; celle qui est dénuée de biens, risque d'otre en~n méprisée du mari ii traite en servante ceUe qui n'est venue qu'avec un


humble paquet. Les hommes seront toujours tnjustes le temps de l'amour s'envole. (ht<, mon Harmaca, tu comblerais ma vieillesse dejofe, si tu me présentais bientôt une jeune bru, amenée du votsmago, de cette matsoa verte. L'homme a beaucoup d& fortune; son commerce et ses fabriques (car où le marchand ne prospère-t-il pas?) l'accroissent chaque jour. n n'y a Il que trois M!ea, seules héritières i'améo~ je le sais, est prom!se; mais les cadettes, et pour peu de temps peut-être, sont encore libres. A ta place, je n'aurais pas Maises! tontemps, et j'aurais été prendre rune d'entre elles ainsi que J'emportai ta petite mère.

Mon dessetn, conforme au vôtM, répoNdit le fils avec respect aux paroles pressantes du père, était de choisir une des filles do notre voMa. Nous avons été élevés ensemble; dans nos premières années, nous nous réuni" mes souvent pour nos jeux près de la fontaine du marché, et je les défendais contre la pé. tulance de mes camarades; mats ces jours 6on< passés U y a longtemps U convenait ennn, & ces filles qui grandissaient, de rester à la ma~eon et de ~utr les jeux trop !!bres. EMes ont reçu une bonae éducation vos désira. l'unciennete de notre connafssanco, m'ont engagé & me reudre chez elîes de temps en temps: !:):t!s teur société ne m'a jamais été agréable. SMa cesse, et cela H fatMtMeB


fendarer, eUes trouvaient quelque chose a reprendre en mot; mon habit était trop tons MtoS~ .trop grossière, la couleur trop corn* mune, mes cheveux mal coupes et mal frisée Bonn la pensée me vint aussi de me parer, comme ces garçons marchands qui se proottdsent chez eUes le dimanche, et qui, en été, étaient leur pettt habit de sole; mats je m'aperçus assez tôt que j'étais toujours t'ob. jet de leurs railleries: c'est & quoi je fus se~ tdNe; ma Nertô en fut blessée; et ce qui sun' tout me navrait le cœur, c'est qu'eMos mé< connaissaient à ce point ma bonne voiontë pour eHes, et en particulier pour Minette, la plus jeune. Ce sentiment me conduisit encore dans cette maison a la dernière fête de Pâques j'avais mis mon habit neuf qui, à préseat, est suspendu là-haut dans mon armoire, et j'étais frisé comme nos autres jeunes gens. A mon entrée elles firent des ricanements; je ne crus point en être i'ob)et. Minette était & son clavecin; son père écoutait chanter sa jeune nUe, il était ravi et dans sa belle hu*meur. Les paroles de ces chansons me furent. en grande partie inintoUIgiMes j'entendais eeutement qu'il y était souvent question de JfamiM, de Tamino (t); je ne voulais pas néanmoins demeurer muet Dès qu'elle a cessé de chanter, je demande des éclaircissements

M) PerMBCMM d'un o~ra-comtqne allemand, la J'iWeetM~ttMë.dont Mozatt a cemtMMt la muâtes tt,!)f«x M [<f)t)u~)t<a


tatf te Hujet et sur 003 deux personnage~: tous se taisent et sourient mais le père dit < w N'est- pas vrai mon ami 11 ne connaît qu'Adam et Eve. e Alors aucun d'eux ne se contient les jeunes fllles rient aux éclats, les garçons écrient aussi de rire le vieHtard, ri.'tnt de to~te sa force, se tenait les cOtés. uëcontenancé, je laissai tomber mon chapeu et les ricanements se renouvelèrent durant toutes les pièces de musique qui furent exécutées. Honteux et chagrinée regagne en hâte notre demeure, suspends mon habit dans mon armoire, déboucle mes cheveux de mes doigts, et jure de ne plus remettre le pïed sur le seuil de cette maison. J'avais bien rai. son de prendre ce parti; car elles sont vaines, malignes, et je sais qu'~ présent encore e!!es ne me donnent pas d'autre nom que ce. lui do Tamino.

–Tti ne devrais pas, Hermann, dit la mère, etra si longtemps b!'on!!té avec ces enfants; car on peut les appeler ainsi toutes trois. Mtnette certainement -est bonne; elle a tou}oura su du penchaot pour toi it y a peu de jours qu'elle demanda encore de tes nouveUos tu devrais la choisir.

Je ne sais, répond-li d'an air rêveur, 1 mais je vous avoue que ce chagrin s'Mt teilement empaï'6 demon esprit, qn'Ii me ceraH iaopossiMe de la voir à son ctavecin et d'e. coûter Ma chansonnettes.


Alors le père s'emporte, et son oourp&ux éclate en .ces mots

–Tu me donnes peu de satisfaction. Je l'al toujours dit en voyant que tes seuls goûts sont les chevaux et !o labourage; tu exercer tes fonctions du valet d'un riche propriétairet ton père cependant se volt délaissé par un fils qui pourrait lut faire honneur et se distinguer, comme d'autres de nos jeunes gens, parmi nos concitoyens. Ta mère, dès tes premiers ans, m'a leurré de vaines espérances, lorsque je me plaignais de ce qu'a l'école tu restais toujours en arrière de tes camaradea pour la lecture, pour récriture, pour l'exercice de la mémoire, et de ce que tu occupât" toujours la dernière place. Voil~coqu~ &rr!vc quand l'ambition ne vit pas dans le cceur d'un jeune homme, quand ii n'a aucun désir do s'élever plus haut. Si mon père avait soigné mon éducation comme j'ai soigné la t!MNC, s'il m'avait envoyé à l'école et m'eût donné dca mattres, certainement je serais un autre personnage que l'hôte du Lion-d'Or.

Son fils se lève, s approcne de la porte en silence, à pas lents et sans bruit; mais il est poursuivi par ces paroles que prononce & haute voix son père dominé par le courroux Va, je connais ton esprit mutin, ~a, et en continuant à remplir tes fonctions, fais en sorte de ne pas t'attirer mes rép!'imande& Mais ne pense point a conduire dans ma mai.


son pour ma bru une vUla~eoiNe, une Site Indigente. ~al vécu longtemps; je sais me bien comporter envers tout le monde, et reçois les étrangers dans mon hôtellerie, de manière qu'ils partent satisfaits de moi; je sais leur plaire en les cajolant. 11 faut aussi qu'enfin je trouve dans une jeune bru un retour d'égards, et qu'alla m'adoucisse tant de soins j'ai droit, comme d'autres, d'en avoir anequi touche pour mol du clavecin; de vouJolr que les personnes les plus aimables etiea plus choisies de la ville se rassemblent avec plaisir dans ma maison, ainsi qu'elles se rassemblent le dimanche dans celle de notre vol<ln.

Après qu'il a dit ces paroles, son fils presse joucement le loquet et sort ainsi du salon.


TMAUE

CHANT Ht.

tJM BOOR6MM.

Le nia respectueux s'étant dérobé & la suite de ce discours mêlé d'emportement

Ce qut n'est pas dans le coeur de l'homme, cootinue le père sur le même ton, ne saurait en sortir, et Je ne puis guère espérer que mon vœu le plus ardent s'accomplisse; c'est que mon Sis, non content de m'égaler, soit meilleur que mot. Car que serait une maison, une ville, ai chacun, d'après i'exempie des temps passés et des autres pays, ne se faisait pas une étude agréabie et continue de t'entretenir et de ramé!torerî Un homme ne doit pas ressembler au champignon, qui, presque au sortir de la terre, pourrît & la place où IL est né, et ne laisse aucun vestige de force et de vie. Au premier aspect d'une maison, l'on connai). l'esprit du maître, comme e& entrant dans une cité on Juge de ses magistrats. Lea toura et les murailles tombent-elles en ruinea, tes rues et tes fosses sont-ils bourbeu, la


pterMM deJoîct-eHe sans qu'on la replaee, la poutre est-elle vermoutuCf et !a maison attendelle en vain an nouvel etançonnemeot ce Heu est mal gouverné. Lorsque les autorités supérieures ne veillent pas d'en haut sur l'ordre et la propreté le citoyen s'habitue à la plus sa!o nonchalance, comme le mendiant à ses ha!!tons. C'est pourquoi je yeux qu'Hermann ne tarde pas à voyager, à voir au motos Strasbourg, Francfort et ta riante Manheim, bStie au cordeau.

Quiconque a vu des villes propres et vastes, n'a pas de repos qu'il n~it embeïM celle où il est né, quelque petite qu'eHe soit. Chaque étranger ne loue-t-il pas nos portes que nous avons réparées, la tour que nous avons blanchie, l'église qui semble être nouvellement coastraite! Ne loue-t-il pas notre pavé, nos canaux couverts o<t feau coule abondamment, si bien d~tribuês pour nos besoins et pour notre sdreté à la première apparence d'un !ncpnd!e? tout cela n'a.-t-H pas été fait deputg notre grand désastre? J'ai six fois, dans notre conseM, eu la place d'Inspecteur des baMmenta; je puis d!re qu'en poursuivant avec ardeur mes entreprises, en achevant dea travaux commencés par des homwc probe' et restés imparfaits, j'ai obtenu, m<rite l'approbation et les remercîments senstbles des bons citoycos. Chaque membre du <;onset! prit ct)f)n de t'ëmutatton, se at un


plaisir de ces soins; à présent tous s'évop' tuent, et dé)& la nouvelle chaussée qui nous un!t & la grande route est nnie, et l'ouvrage est solide. Mais je crains bien que nos jeunes gens ne suivent pas ces exemptes les uns ne pensent qu'à la dissipation et & des pa rures passagères les autres croupissent dans leurs maisons, se tiennent derrière teu!f poètes, comme des pou!<~ qui couvent, et je crains qu'Hermann na :o!t de cette c!asset

Père, tu es toujours injuste envers notre fils, reparut aussitôt la bonne et &sge mère et par là le bien que tu désires s'nccompltt le moins. Nous ne pouvons pas en tout élever nos enfants à notre volonté tels que Dieu nous tes donna, tous devons les garder et les chérit, en consacrant nos 80108 leur éducation, sans voutoir forcer en eux la nature. Cetu!*ci a reçu te! don, cetut-ta te! antre chacun use du sien, et ne peut être bon et heureux que d'une manière qui lui est propre. Je ne souffre pas que mon Hermann soit grondé; je sais qu'il est digne des biens qui seront un jour son partage, qu'il soigne nos champs en économe instruit et habue, qu'il est le modèle de nos cultivateurs et de notre bourgeoisto, et je prévois avec certitude qu'il n'occupera pas au conseil la dernière place mais le gronder et le cenaurer joumelienient. comme tu viens de


le faire, c'est étouQer tout courage dans le ecaur de ce pauvre enfant.

En achevant ces mots, elle sort et se hâte d'alter trouver son fils, Impatiente de le rencontrot, et de rappeler par les paroles d'naa tendre mère (car ce bon fils le méritait) la joie dans son âme.

Dès qu'elle est sortie

Quel peuple singulier que les femmes et les enfants 1 dit le père avec un sourire; Na aimeraient tant de ne vivre qu'a leur fantaisie, et voudraient qu'ensuite on fat toujours prêt & !eur donner des éloges et à les cajoler. Une fois pour toutes, le proverbe ancien est vrai< et restons-en là: Qui n'avance, recule. .J'adopte volontiers ce proverbe, mon digne voisin, dit le pharmacien avec une mine reSechie, et je m'occupe, en regardant toujours autour de mot, a découvrir ce qui peut améliorer ma situation, pourvu que la nouveauté ne soit pas trop dispendieuse; 1 mais lorsqu'on veut embellir le dehors et l'intérieur de sa maison, et que les facultés sont limitées, pensez-vous que l'ardeur la plus actïve puisse y suppléer Disons que le bourgeois est trop borné dans ses moyens en vain il connaît ce qui est bon, M ne peut l'acquérir l'objet est trop grand et sa bourse trop petite; il est à chaque pas arrêté dans ses desseins. Que n'eusse-Je pas Mt? mata qui ne serait pas épouvanté, «urtout dans la crise


pissante, des frais qu'entraîneraient de tela changements? !I y a longtemps que ma maison aurait été an peu mise & la mode dt me rirait; qu'on verrait briller dans toute son étendue de grands carreaux de vitre; toutefois, peut-on suivre le marchand qui joint à ses richesses la connaissance des lieux où roc trouve ce qu'il y a de meilleur ? Voyez ia matson qui est en face; ne dirait-on pas qu'elle est neuve? Avec quelle magnMcenee le stuc blanc de la volute figure entre les panneaux verts combien les fenêtres sontgrandes corn*me lescarreaux éblouissent ce sontautant de miroirs tes autres maisons du marché restent éclipsées. Et cependant, d'abord après l'incendie, les plus belles étaient les nôtres, la pharmaciede r~~eeU'hôtetlerie duf.MM-O~.Mon Jardin aussi était renommé dans toute notre contrée; et chaque voyageur s'arrêtait pour regarder & travers la palissade rouge, le mendiant, statue de pierre, et celle du nain en habit coloré. Mats ceux auxquels Je présentais le café dans la superbe grotte qui, je l'avoue, est A présent souiMéede poussière et à demi rainée, témoignaient une grande joie à ra&cect de la lumière étincoiante et colorée qu'envoyaient les coquillages si heureusement assortis et le connaisseur ébloui considérait même les cristaux de plomb et les coraux. On B'adm!ra!t pas moins les peintures de la salle, eu t'en volt se promener dans un jardin les


dames et les messieursparés.tenantet oCraat des fleurs de la pointe de leurs doigts délicats. Eh Ment de nos Joura~ qui voudrait seulement regarder ces décodons? Dans mon humeur chagrine, Je ne vais presque plu dans mon Jardin on veut que tout prenne une autre forme, et, comme on le dit, soit marqué au coin du goût; i! faut queles lattes et les bancs de bois soient blancs; on n'aime que le simple et l'uni, on a proscrit la ciso. ~ure et la dorure; et cependant le bols etran* ger est à présent ce qui coûte le piu& Je consentirais sans peine à me procurer, comme d'autrea, quelques objets d'un goût nouveau, a marcher avec mon siècle, à renouveler souvent mes meub!es;mai8on craint de faire le plus petit pas: qui peut à présent payer les ouvriers?~ voulu, Il n'y a pas longtemps, iMre redorer l'enseigne de ma pharmacie, t'aage Miche!, aux pieds duquel se roule un dragon terrible le prix de ia réparation dtait ci grand, que J'ai préféré de le lataser encore <ot qu'il Mt, tout embruni.


EUTERPE

CHANT !V

'LA MÈRE ET LE FH.8

Durant l'entretien de ces amis, ia mère va chercher son <s, d'abord à rentrée de la maison, où Il avatt accoutumé de s'asseoir sur un banc de pierre; ne t'y trouvant point. elle porta ses pas vers l'écurie, dans la pensée qa'n y seratt peut-être pour soigner les superbes chevaux qu'H acheta poulains, soin dont ï! ne se reposait que sur lui-même. Le valet dit

Il est allé dans tejardtn.

Alors elle traverse avec rapidité ioa deux longues cours, passe devant tes étables et les solides bat!ments des grandes, entre dans !e vaste jardin qui a'eteadatt Jusqu'aux murs de la cité; elle le traverse aussi, et dans sa route elle voit avec plaisir les progrès de chaque plante, redresse les supporta sur lesquels reposatent les branches du pommter chargées de fru!ts, et du poirier pUant sous le poids des siens; eUe dégage promptement le chou


~IgoureM et rebond! de quelques chentttes < car une femme active ne fait point un pas qui soit inutile.

Arrivée dans le berceau de chèvre-feuille & i'ex~emité du Jardin, elle n'y trouve pas soa 61s, et ses yeux l'bnt en vain cherché dans toute rencelnte qu'elle a parcourue mais la petite porte qui. par la faveur particulière d'un aïeul, digne bourgmestre, fut placée dans le mur de la cité, était ontr'oMvert&. Elle en sort, et, passant le fossé qui étatt sec, arrive près du grand chemin au sentier escarpé de son vîgooMequt, ce!nt d'une forte haler étatt favorablement exposé aux rayons du so~!e!L Elle gravit ce sentier, et, dans son che~ min, elle voit avec satisfaction l'abondance des grappes de raisin, qui pouvaient a peine recevoir quelque abri du feuiitage. Traversant le milieu du vignoble, on parvenait au sommet par un degré formé de pierres non taitiées, et sous un beMeau de vigne; étaient appendus le chassetas blanc, et te raisin muscat, en grappes d'un bleu rougcâtre et d'une grosseur extraodinaire ces fruits, cultivés avec soin, étaient destinés à t'orne~ ment des desserts qu'on présentait aux étrangers le reste du vignoble portait dep ceps isolés l'un de l'autre, et chargea de plus petites grappes qui donnaient un vin excellent. Elle Jouit par avance des bienfaits de l'automne, de la fête où tout le canton, en chant,


eue!Ho les raisins, les foule au pressoir, et rempUt devtn les tonneaux; où le soir df8 feux d'artiace éclairent toute la contrée, et font entendre un brult éclatant pour honore? la p!uN belle des récoltes.

Cependant'elle marche avec plus d'inquié.tude, depuis qu'elle a deux et même trois fois appelé son fils, et que l'écho seut tu! a re* pondu, écho babillard qut a retentt des touri de la ville en sons nombreux. Il était si rare qu'elle eQt 1 chercher son fils Jamais H ne s'éloignait, ou fi avait soin de l'en prévenfr pour épargner do vives craintes à sa tendre mère mats e!!e espère encore le rencontrer en poursuivant sa route, puisque la dernière porte du vignoble, comme ta première, étatt ouverte.

Elle va dans le vaste champ qui formait le dos de la coHine; elle était toujours sur son propre terrain, et son ceeur éprouvait de la jote en voyant !e b!é qui, chargé d'épîs dorés et forts, s'Inclinait et s*agtta!t sur tout le champ. Elle suit dans une lislère un sonder en dirigeant ses regards vers !e grand poirier qui s'étevait sur un coteau, limite de s< possessions. On ne savait qui l'avait planté on l'apercevait de toutes parts à un& grande distance, et son fruit était renommé; soua cet arbre, a midi, les moissonneurs prenaient t Joyeusement leur repas, et les bergera qui gardaient les troupeaux s'asseyaient sous foo


ombrage on y trouvait des bancs' de pierre et de gazon.

Elle ne s'était pas trompée dans son espoir; tasonHermann était assis; M sefsposait!a tête appuyée sur son bras, et paraissait considérer dans l'éloignement les monts qui bordaient cette contrée; M avait le dos tourné contre sa mère. Elle se glisse doucement vers lui, et d'une main légère lui touche t'épaule; ti se retourne, eUe voit ses yeux chargés de larmes.

Ma mère, d!t4! étonné, vous m'avez tait une surprise.

Et it se hâtait d'essuyer ses pleurs, expresdon des sentiments généreux de ce jeune homme.

Quoi mon fils, tu pleures ? dit !a mère émue. Je ne te reconnais point à cette désolation je ne t'ai Jamais vu dans cet état. Dis-moi ce qui navre ton cœur, ce qui te porte à t'asseoir seul ici sous ce poirier, et ce qui remplit tes yeux de lames p t/exceiient jeune homme recueUtant tes forces de son âme

Vraiment, réptiqua-t-H, pour être & préseot Insensible à la misère humamo, a la détresse des exilés, Il faut n'avoir pas même un cœur, et avoir une poitrine d'airain pour vivre en nos jours sans aucun souci sur son propre bonheur ni sur le bonheur de sa patrte, M faut avoir une tête entièrement dô-


pourvue de sens. Ce qu'aujourd'hui J'ai vu et entendu a pénétré mon âme: je suis sorti do ta maison J'ai porté mes regards sur le paysage admirable, étendu, qu'embrassent an* tour de nous des coteaux fertHes; sur tes 6p}s dorés qui déjà se penchent en gerbes au-dovant de la moisson, sur les riches fruits qui promettent de rempMr nos gren!era: mais, hélas que l'ennemi est près de nous t Les flots du Rhtn nous défendent mais que peuvent maintenant les flots et les montagnes contre cette nation terrible qui a'approche comme un orage, qui rassemble de tootex parts la jeunesse et la vieillesse, et va toujours en: avant avec impétuosttô? 2 multitude qui ne craint pas la mort, multitude qui presse !a multitude et soudain la remplace. Et un Germain se hasarde de rester dans s;. maison tl espère peut-être d'échapper at) dés'astre qui menace d'être universel. M:~ mère chérie, je vous déclare que je suis chagr!n en ce jour d'avoir été exempté de l'enr0!ement fait, M y a peu de temps, parmi no~ citoyens. !t est vrai, je 8u<s votre ma unique (<); nos possessions et les soins d'en recue!Mj!r tous tes produtts, sont conaidéraMes' » mals ne mevaudrait-il pas mieux d'etMp!Mé en avant des frontières pour résister & l'ennemi, que d'attendre ici la misère et la serv~deî t M) Selon la régte établie, ceMe mrcofstattee lui doaoMt oo droit d'exemption.


Oui, mon esprit animé de courage, le désir ardent qui s'élève du fond de mon cœur, me disent de vivre et de mourir pour la patrie, et d'oCrir un digne exemple. Si la Qeur de la Jeunesse allemande se réunissait aux fron* tiares, déterminée par un mutuel engage" ment à ne point céder le terrain aux étrangers. oh 1 certainement Ils ne mettraient pas le pied sur notre sol heureux, lis ne con.sommeraient pas sous nos yeux les fruits de notre pays, iien'y commanderaient point aux hommes et n'y raviraient point les femmes. Apprenez, ma mère, que j'ai fermement résolu d'exécuter bientôt, a cet Instant même, ce que la raison et la justice m'ont paru exiger de moi. Les longues délibérations n'amènent pas toujours le choix le plus sage: s apprenez que je ne rentrerai pas dans notre maison d'ici je me rends & la viiie, et je consacre à nos guerriers ce cœur et ce bras pour le service de la patrie. Qu'après cela mon père juge si une ambition louable ne vit pas aussi dans mon âme, et si je n a! an~an désir de m'élever.

La bonne et sage mère répandant quelques larmes, car elles paraissaient facilement sur <? paupière

Mon aïs, dit-eiie avec un regard expresetf, qu'est-ce qui t*a changé à ce point? Tous tes jours. hier encore, tu ouvrais ton ccear A ta mère; pourquoi ne lut fais-tu pas cou-


naître ?8 aochaitaP Si quelque autre t'eût \entendu, sédcit par Fénorgio de tes paroïes, e comNeraK d'ôïog'es, et vanteratt ton f~sMa comme te plus gônoroM qu'on puisse tM'mer moi. Je te M&me; car, vois-tu je te eonoats mieux. Tu me voiles ton ocsur. Ce n'est pas le tambour ni la trompette qui t'excitent & partir; ta no désires pas de ta

produire en uniforme aux yeux de nosjeu< nés ailes; quelque brave que tu sois, ta vocation est de bien régler et de maintenir notre maison, et de veiller paisiblement sur la cul.ture de nos terres. Parle-moi donc avec ingénuité qu'est-ce qui te pousse à cette ré*solution 7

Ma mèretdtt-H avec un air sérieux, vous êtes dans t*eïrour. Les Jours ne se ressetB' blent pas: l'adolescent mûrit, devient homme; JI morit mieux pour les belles acMeas dans une vie calme et réglée, que dans unevte Incertaine et tumultueuse, souvent la perte des jeunes gens. Quoique mon caractère soit, att été patstMe, i! s'est formé dans mon sein un cœur qui Mt I~ajustice et l'oppression; l- j'apprécie très blen ce qui arrive dans le monde, et mon corps s'est fortifié par le trava! Tout ceci est vrai, je le sens et l'ose a<firmer. Cependant, ma mère, vous avez eu raison de me Marner, et vous m'avez surpris ne disant pas la vérité entière, et me rendant coupable de quelque dissimulation. Je l'avoue i


ce n'est pas rapproche du péril qui me fait quitter la maison de mon përe, ni la pensée; 1 généreuse d'être le défenseur de la patrie et t'eCroi de l'ennemi. Ce n'étaient i& que de~ paroles, elles vous devaient cacher les sentiments qui déchirent mon cœur. 0 ma rnere~ veuiUez me laisser: puisque ce Meur forme des voeux !aut!!es, que ma vie se donne Inutilement car je sais que si tous ne concourent pas au même but, se consacrer à notre défense, c'est vouloir se perdre~

Poursuis, reprit sa mère que je sache tout, depuis le plus grand sujet de ton agitation jusqu'au moindre. Les hommes sont vioients, ils se portent souvent à quelque extrémite, les oppositions directes achèvent de les mettre hors d'eux-mêmes une femme est habile à trouver des moyens, & prendre, s'il le faut, un détour adroit pour arriver au but. Ne me cache rien: pourquoi es-tu plus vivement ému que tu ne ras jamais été? pour quoi ton sang bouiUonnc-t-ii dans tes veines! 1 pourquoi des larmes, malgré toi, se pressentelles dans tes yeux pour s'en précipiter ? 1 Alors le bon jeune homme s'abandonne à aa douleur; ii pleure, ii sanglotte sur le sein de sa mère; 11 est vaincu, et profère ces paroles

Le reproche que m'a fait mon père m'a percé l'âme, reproche que je n'ai mérité ni aujourd'hui ni en aucun jour de ma vie. Ho.


aorer mon père et ma mère fut de bonne heure mon plaisir le plus cher; personne ne tne paraissait plus prudent et plus sage que ceux qui m'avaient donné la vie, et dont l'attention sévère m'avait guidé dans la nuit de l'enfance. J'ai eu beaucoup de support pour mes camarades, le venin de leur malice n'a pu nuire a ranëction que j'avais pour eux souvent, quand ils me jouaient de mauvais tours, je faisais semblant de ne pas m'en apercevoir; mais s'ils se moquaient de mon père lorsque, le dimanche, il sortait de i'église d'un pas grave et vénérable s'ils hâtent à la vue du ruban de son bonnet, et des fleurs de sa robe de chambre qu'il portait avec dignité, et qui n*a été donnée qu'aujourd'hui alors, fermant aussitôt un poing terrible, je me précipitais sur eux avec une rage aveugle, et frappais sans savoir où tombaient mes coups redoublés ils hurlaient, le sang coulait de leurs narines, et lis pouvaient à peine échap< per à la furie de ma poursuite.

Animé de ce respect filial, je croissais pour avoir & supporter bien des torts de la part de mon père. Avait-il à se plaindre d'autrui, l'avait-on chagriné dans la séance du conseil, trop do fois, s'en prenant à moi, il m'accablait de mots injurieux, et je portais la peine des querelles que ses collègues lui avalent suscitées et de leurs intrigues. Vous m'avez souvent plaint vous même J'endurats toua ces


tMitements, sans CMse occupé de la pensea d'honorer du fond de mon âme mes parenta les plus chers, de reconnattre leurs bienfaits, et ce tendre sentiment qu!. toujours' présent au cœur d'un père et d'une mère, les porte & se refuser beaucoup de Jouissances pour ao. croître le Mon de leurs enfants. Mats, hélas 1 ce n'est pas cette attention seule, dont les fruits sont tardifs, qui procure le bonheur; fi ne résulte pas d'amas accumulés sur amas, n! de champs ajoutés a champs, quoiqu'on ait eu soin de les bien arrondir. Un père, et avec tut ses enfants, avancent en Age paM jouir d'un heureux jour, sans être dégages des soucis du lendemain. Voyez l'étendue et la richesse de ces champs; au-dessous, le vtgnoble et le jardin; plus loin, les granges et tes étables; quelle série agréable de biens t mats lorsqu'au delà je regarde rarrl&ro-matson, le toit sous lequel je découvre la fenêtre de ma petite chambre; lorsque, me rejetant dans le passé, Je songe combien de nuits en ce lieu J'ai déjà attendu !:t lune, et combien de matins le sotell, quand ~e sommeil ."alutaire ne travail accordé que peu d'heuroa de repos, ah 1 non moins que ma chambre, la cour et te jardtn. et le beau champ qui a'etend sur la colline, me paraissent aiors s! solitaires? tout à mes yeux est si désert t H me manque une compagne.

0 mon ntst 1 dit la tendre mère, quand


tu souhaites de conduire dans ta chambre t'épouse qui t'aura été accordée, afin que la nuit soit pour toi une heureuse moitié de ta vie, et que le Jour tu te livres plus gatment & des travaux dont tu posséderas les fruits, tu ne peux former ce souhait avec plus d'ardeur que ton père et ta mère. Nous t'avons toujours exhorté, pressé même de te choisir une compagne; mats je le sais, et mon cœur me !p dit en ce moment quand l'heure n'est paa venue, l'heure véritable, et qu'elle n'amène pas la véritable compagne, le choii est reculé, et ce qui agit le plus est la crainte de prendre la fausse. Te le dirai-Je, mon nts? Je crois que le tien est fait; toa cœur est atteint, il est plus sensible qu'il ne t'a jamais été. Parle ouvertement car je me le suis dé}& dit cette jeune fille, expatriée, est celle que tu as choisie.

Mère chérie, vous l'avez dit, répond-Il avec feu, oui, c'est elle; et si je ne la conduis pas ce jour même dans notre maison comme mon épouse, si elle s'éloigne, et, ce que peuvent causer les troubles de la guerre et tant de funestes migrations, si elle disparait pour toujours à me~ yeux, o ma mère! en vain, dans tout le cours de ma vie, ces champs se couvriront pour moi des plus riches fruits, ea vatv chaque année m'apportera les dons de J'abondance. Oui, la maison où Je suis né, ie !ardin, ont perdu poor mot tout leur attrait i


et même, hélas la tendresse d'une mère ne console point cet infortuné. Jfe sans que l'amour relâche tous les antres nœuds en formant les siens; a! la jeune Me s'éloigne d0 Bon père et de sa mère pour auiv!~ son Mari, le Jeune homme qui voit partir sa seule bien. almce, oublie qu'JH a une mère et un père. Laissez-moi donc m'abandonner. à la route.où me pousse te désespoir car mon përo a prononcé ta sentence décisive, et sa maison n'est plus la mienne, quand il la .ferme a ceUe que seule je désirais d'y conduire.

Deux hommes opposés dans leurs aenU*ments, reprit la bonne et prudente mère, sonttis donc comme lesroeatBont-iiateUement Verset immobiles qu'aucun d'eux ne veuille taire un pas pour se rapprocher l'un de i~utre, ni ouvrir le premier ses lèvres et proférer des parole-; coaciiiantes? Mon fils, je t'en assure, duns mon coeur vit encore l'espoir que ton père, quoique si pronoacé contre le choix d'une fille indigente, te permettra d'épouser celle que tu aimes, pourvu qu'elle soit bonne et sage.

Dans ses vivacités il dit bien des choses qu'ensuite il n'exécute pM; aussi, tu!afrivc. t-il «cuvent de consentir à cp qu'il avait refusé mais il exige des paroles douces, et 11 peut les exiger de toi, H est ton père. NoM Mvons très bien aussi que son courroux ne dme pit-i lun~ :c!np8 ttprès son ''epas. Quand


table parle avec feu et se p!a!t à oonteste les raisonnements des convives, le vin réveillant toute la véhémence avec laquelle s'exerce la volonté, ne tut permet pas de bien satstr L'uT- expre~îona; n n'écoute que luf seul, et c'est affecté que de ses propres sentiments mais le sofr arrive, et les tongp entrettena auxquels il s'est livré avec ses amis sont passes; tt est plus doux, je le sais, quand la peMte pointe de vtn s'est évaporée, et qu'il sent les torta que sa vivacité a commis. Viens, fatsons sur-le-champ la tentative; risquer avec courage amène seul le auc~èa: le secours des amis asats encore à ses côtés nous est nécos~a!re, et particulièrement le dfgno pasteur nous secondera.

Elle dit avec feu; et se levant du banc de pierre, eUe en retire son fils, disposé & sutvM ses pas occupés de leur de~tn important. '!s descendent la coUtne en aiteaca.



POLYHYMNtB

CHANTV

LB COStKM'OUM

Les trois personnages encore assis, le paateur, le pharmacien et l'hôte, poorsuivatent leur entretien, dont le sujet, considère par eux sous toutes ses faces, était toujours le même.

Je ne cherche pas a vous contredire, dit le pasteur guide par des vues sages. L'homme, Je le sais, tend à l'amélioration de son état, M aspire à ~élever, on du moins la nouveauté réveUle ses desîrs; mais gardezvous de rien outrer; car, avec ce penchant, la natare nous Inspira aussi de l'attachement pour ce qui est ancien elle fait pour nom d'une longue habitude un plaisir. Tous les états sont bons, lorsque la nature et la raison ne les condamnent pas l'homme déelre beaucoup, et n'a besoin que de peu lea tours des mortels sont de courte durée et leur sort est borné. Je ne Marne pas celui


<m!, toujours actif et ne connaissant po'nt le repos, parcourt avec une ardeur audacieuse les mers et toutes les routes de la torre, sa- tisfait de s'environner, lui et les siens, de ses gains accumulés; mats je sais priser l'homme paisible, qui porte ses pas tranquilles autour de l'héritage paternel, et qui prenant l'ordre des saisons, cultive son champ. M ne volt p:M le soi changer à chaque année pour contfntf'r ses vœux, ni l'arbre nouvelle!n<'nt planté se nâter d'étendre vers le ciel des rameaux décorés des richesses de l'automne non, la patience lui est nécessaire ? U doit avoir une âme pure, égale et calme, une raison droite; il ne confie que peu de semences au sol nourricier, et ne sait élever que de petits troupeaux; l'utile est la seule pensée qui l'occupe. Heureux celui qui reçut de la nature un caractère si bien régtét nous devoas tous notre nourriture à des hommes scmblabioj. Heureux aussi l'habitant d'une petite cité, qui vit et de son champ et de sa profession! sur lui ne pèsent point la peine et les soucis qu'éprouve le villageois, circons crit en des limites étroites; 11 n'est pasmoins à l'abri des troubles continuels qui agitent les insatiables habitants des villes opulentes, et surtout les femmes, par l'ambition de rivaliser avec les plus riches et les plus grande, lors même que leurs moyens sont faibles. Notre hôte, bénissez doncconstamment t ppllcation


d6 votre fils à des travaux palslbles, et bénie' seziacompagae assortie à soncaractère, qu'un jour fi se choisira.

M achevait ces paroles, lorsque la mère entre, tenant son B!s par la main, le conduit et fe place devant son mari.

Bon p{:ro, dit-elle, combien de fois, en jasant ensemble, avons-nous fait mention du Jour heureux et longtemps attendu, où notre Hermann, par le choix de son épouse, nous comblerait enfin dejote! Nos pensées se p0!taient ç& et là; nous lui destinionstantôti'unp, tantôt l'autre, dans ces entretiens famiMeM d'en père et d'une more. A présent, ce jour est arrive; le ciel a conduit devant ses pas <~ fui a présenté Ron épouse, et son cœur s'est décidé. Ne disions-nous pas toujours? M doit former ce choix lui-même. C!en auparavant, n'as-tu pas souhaité de voir na!tre en lui cette vive inclination qui lui ferait trouver gon bonheur dans une compagne? L'heure est venue, f! a éprouvé ce sentiment, et a fait son choix en homme sensible. C'est cette ;euM fille, cette étran~re qui i*a rencontra Qa'i} robtieane de foi ~noa, M a juré qu' ao prendrait jamais d'épouse.

Que Je l'obtienne de vous, mon père, dit !e nts; mon cteur a fait un choix sûr, exempt de b!&me vous aurez en elle une 0!ie insomparaMe.

Mais io père gardait ie silence. Aussitôt


le pasteur se teve, et prenant la parole: C'est toujours d'un moment que la vie et la destinée de l'homme dépendent; car même après de longues délibérations, la d6cfsion est l'ouvrage d'un moment, et t'homme eensô prend seul la meilleure: c'est an tact du senttment, qu'on risque d'Amoaaser en se livrant alors à des constd6ratfons accessotr~ L'&ma d'Hormann est Baiae; Je le connais depuis son enfance; H ne tendait pas indiaë" remment les mains vers tous les objets; ce qu'il demandait pouvait lui convenir; alors auas! il ne lâchât pas prise. Ne soyez donc point surpris, eSarouché, de voir arriver sou.data ce que vous souhaitiez depuis si longtemps. ii est vrai que votre vœu, te) que vous t'aviez conçu peuMtre, n'est pas rempli; nos désirs aveugles nous dégntsent quelquefois t'objet désiré; les dons nous viennent d'en haut sous leur forme véritable. Ne méconnaissez donc poiitt la Jeune personne qui, la première, a touché i'ame de ce fils bon et judicieux que vous adorer Heureux celui à qui ia première qu'il aime donne aussitôt s* main, et dont le vœu le plus cher ne tang~t pas secrètement au fond de son cour < Oui, tout en tui me t'annonce, le sort de votre fils est décidé. Un penchant vrai, fait euMtement de l'adolescent un homme. Hermann est inébranlable si vous lui refusez votre coosMUteméat. je cratM que !c*! plus belles années


de M vie ne s'écoutent <ïaa8 la tristesse Le pharmacien, dont les paroles étaient prête3 depuis longtemps & s'échapper de ces lèvres

Prenons en cette occasion aussi la route moyenne, dit-il avec un air réfléchi; l'empet'cur Auguste même avait pour devise M~e" ~t <e~MCM~ Je suis très disposé & servir le chtif voisin, & mettre en œuvre pour son utiHté le peu qae J'ai d'intelligence; la Jeunesse, en particulier, a besoin d'être guidée. Laissezmoi donc partir; Je veux apprécier la jeune personne, questionner sa commune, qui doit la connaître on ne m'abuse pas si facilement, 9t le s<tis ôvaiuer les paroles.

Ces mots volent des lèvres du Sis

Faites cela, mon voisin, aUeit, prenez uea Informations; mais jo désira que le digne pasteur vous accompagne; deux hommes ai oxceMents sont des témoins IrreprouvaMeSt 0 mon père ne croyez pas que cette personne en venant ici ait fait une échappée elle n'est pas de ces vagabondes qui parcourent le pays pour enlacer par leurs intrigues les jeunes gens sans expérience. Non, ce fléau terrible, universel, la guerre qui ravage le monde, qui a déjà soulevé bora de leurs fondements tant de maisons aottdes, a banni aussi i'inibrtunée. Des hommes distingués et d'une illustre naissance ne sont-ils pas erranta et misérables? des prfn'!OH d~uis~f fuient,


des rois vivent dans le bannissement. Hë!as' elle est de même fugitive, elle, la meilleure de son sexe; oubliant ses propre? malheurs, elle assiste ceux qui en sont les compagnons, secourable encore lorsqu'elle est ello-môme sans secours. De grandes calamités s'étendent sur la terre. Serait-il impossible qu'un bien sortit de ces maux? et ne pourrai-Je pas, en recevant dans mes bras une compagne ndèle, me consoler de cette guerre, comme vous vous consolâtes de l'incendie t

Alors le père, rompant te si!ence,stgn!ne en ces mots sa volonté

Comment, o fils 1 s'est déliée ta langue, qui depuis tant d'années était engourdie, et ne formait des sons articulés qu'on des occasions urgentes ?Faut-H donc que j'éprouve aujourd'hui le sort dont tous les pères sont menacés, c'est qu'une mère trop indulgente soit toujours prête à favoriser ropinta-treté de son fils, et qu'ils trouvent dans chaque voisin un partisan, dès que le père ou l'époux essuie de leur part une attaque? Mais je ne veux pas lutter contre vous tous réunis; qu'en resul~terait-Il d'avance jo vois déjà la mutinerie et les larmes. Allez, et si vos informations lui !ont favorables, & la garde de Dieu, amenezia dans ma maison comme ma fille; sinon, qu'il l'oublie.

Ainsi dit le përo, et, transport de joie, ? aïs s'écrie s


Avant la on du Jour vous aurez la plus estimable SHe que puisse désirer un homme <M qui ?espiro Ja sagesse. Elle sera aussi heureuse quitte est bonne, c*@st ce que j'ose aiarMer. Oui, elle ma remerciera toute sa vie de' lui avoir rendu en vous un père et une mère, comme de leur cOté, un p&re et une mère désirent davoir des enfants vertueux. Mais plus de retard, Je cours harnacher mes chevaux et conduis ces amis sur les traces de celle que j'aime; Je m'abandonne à eux, à leur prudence leur décision, je vous en fais le serment, est ma r6g!e, et je ne revois plus la jeune étrangère qu'elle ne soit à moi. En même temps il sort; ceux qui restent dans le salon confèrent entre eux avec sagesse et se hâtent de se concerter pour cette aSaire importante.

Hermann vole vers Fécurie, où les ardenta chevaux se reposaient, et consommaient rapid-sment l'avoine pure et le foin sec, fauch*: dans la melUcute prairie. Aussitôt ii leur met le frein luisant, fait passer ic~ courroie~ dans les boucles argentées, attache les longues et larges guides, et conduit les chevaux dans la cour, où le zélé valet, tirant la v~ture par le timon, 'a fait avancer. Donna'n, aux traits leur exacte !ongueur, ils attelles les coursiers dont la vigueur emporte légère ment un char dans la carrière. Hûrmacn a saisi ie fouet, it est asais. et la voiture ëtaut


arrivée sous la voûte de la grande porte, et les deux amis ayant pris aussitôt leun places, elle roule avec rapidité, laisse en arrtere le pavé, les murs et les tours éclatantes. Il dirige vers la cét&bre chaussée sa course toujours également Impétueuse, soit qu'H monte les coteaux, soit qu'U descende dans les plaines mats torsqa'it aperçoit la tour du vittage et les chaumières entourées dejard!ns~ u se dit qu'il est temps d'arr&ter ses chevaux. Ceint du vénérable ombrage de tilleuls élevés jusqu'au ciel, et enracinés profondément depuis des siècles, s'étendait devant le village un grand pré, couvert d'un gazon vert, lieu de plaisance dea villageois et des citadins du voisinage.

Sous ces arbres, au bas d'un plan incliné, était une fontaine; en descendant les degrés, on voyait des bancs de pierre placés autour de la source pure, toujours vive et jat!Hssanté; un petit mur l'environnait et servait d'appui à ceux qui venaient pulser dans son onde épanchée.

Hermann prend la résolution d'arrêter ses chevaux sous cet ombrage; il l'exécute. Mes amis, dit-il, descendez à présent de ta voiture, et allez apprendre si cette jeune personne mérite que je lut o~fre ma mn!n. Pour moi, je n'en doute pas vous ne mo di ret rien a ce sujet qui me soit nouveau et me surprennes < jetais chargé seul de ma


conduite, je volerais an village, et la bonne ntie déciderait de mon sort en peu de mots. H vous MM aisé de la reconnattre; car j'ai peine à croire que la beauté de quelque autre puisM être comparable & la sienne cependsat Je vous donnerai encore pour Indices sea vêtements, dont la propreté est remarquable. Un rouge corps de jupe, fermé par an beau !acot, élève eon seîn arrondi; son Mraet noir marque sa taille eUe a soigneuttemeat plissé le haut de sa chemise pour former la fraise eut entoure son menton avec une grace pudique son visage ovate et agréable annonce la candeur et la sérénité { ses longs cheveux sont roulés plusieurs <bia en tresses fortes autour d'épingtes d'argent; son Jupon bleu, sous le corset, descend en plis nombreux & ses pieds. Mais ce que je dois vous dire encore, et ce dont je vous conjure expressément, c'est de ne point parier à ta jeune personne, et de ne point laisser apercevoir votre but; contentez~roua d'interroger ieaeu~'es, d'écouter tout ce qu'iievous raconteront à son sujet. Quand vous serez Msez éciaircia pour tranquilliser mon père et ma mère, venez me rejoindre et nous songeroas au parti qu'il faudra preadre. Je mf auis ibrmé ce plan durant notre route. A ces mots, tes deux amis se rendent au viHase. Les jardins, les granges et les maisMM ioarmiMaient d'une muMtudo d'hommes; tea «mttM Mt M<CM<<-


charrettes, pressant les charrettes, remplie saient la rue spacieuse les hommes soignaient los chevaux et les animaux mugissants qui restaient attelés; tes femmes se hâtaient d'&endre sur toutes les haies le linge pour le tâcher, et les enfants joyeux barbotnlent das"! t'ne eau limpide.

Les deux honnêtes espions, se faisant jour & < ravers les charrettes, les hommes et les an!:naux. portaient leurs regards & droite et ? gauche, cherchaient tes traita de la personne Indiquée; mata aucune des femmes qu'ils aperçoivent ne leur paratt être cette jeune merveiUe.

Bientôt la presse s'augmente devant leurs pas. Des hommes turbulents se querellaient autour des chariots; des femmes prenaient part à la querelle, et poussaient des cris perçants.

Aussitôt un vieillard qui marchait avec dtgnité, s'approche~ arrive près des contestants; xu moment qu'il a ordonné la paix et menacé fie punir du ton sérieux d'un père, le tumulte est étouSe.

Le malheur, s'ecrie-t-il, n'a donc pu encore nous mettre un frein, nous faire ennt< omprendre, quand même nous ne saurions paa toup également peser nos actions, que nous nous devons les uns anx autres de la p~ 'ience et du suppôt t?<I est trop vrai qae t'hoMme heureux est intraitable mats vc~


revers ne pourroat-ita pas vous apprendre à ae plus vivre en discorde avec vos frërM î Voyez donc avec bienveillance la place que l'un de vous obtient sor un sol étranger, et partagez ensemble ce qui vous reste de vos po~esstOM, afin de rencont!W & votre tour des âmes compat!ssantes.

Tel est le dtscours de ce vieillard, et tous gardaient an profond stïenco rappelés & la donceur, Ils rangent de bon accord les atte!agea et les chariot.

Le pasteur ayant entendu ces paroles, et vu dans la personne de cet étranger le calme d'un juge, s'avance vers tut, et ces mots exprtment les sentiment dont H est animé Père vénérable, quand un peuple coule ses jours en des temps heureux, où il vit paisiblement des fruits de la terre, qui ouvre de toutes parts son vaste sein, et renouvelle Hbéralement chaque année et chaque mois les dons qu'il désire, alors tout marche comme de sot-môme, cha<Mn s'esttme te plus prudent et le plus sage; on se maintient t'un a côté de l'autre, et le plus sensé est quelquefois confondu dans la foule, parce que les événements se succèdent d'un cours tranquilleotsemblent ôtre leurs pronTes moteurs. Mais le malheur vïent-it rompre les sentteM orcUnaires de la vie, renverser la matson, ravager le jard!n et le champ, bannir le mar! ot la femmf du setn ~e leur domicUe chéri,


et les entraîner dans un labyrinthe hnmensa, durant des jours et des nuits de cruetie détresse ah! l'on cherche alors autour de soi qui pourrait bien être l'homme le plus prudent, et M ne profère plus en vain ses oracles. Répondez, respectable étranger; vous exercez, j'en suis certain, les fonctions de juge parmi ces fugitifs, dont vous avez calmé i'&me en un moment. Oui, je crois aujourd'hui votr m'apparaitre un de ces plus anciens chefs qu! coadutsirentdespeuptesexUes parles désert et par des routes incertaines Je crois parler <t ~osué môme ou à Moïse,

Le Juge iui répond avec gravité r

M est certain que notre époque ressem. Me aux époques les plus extraordtnairesdont tassent mention les annales, soit sacrées soit humaines; car celui qui vécut hier et qui vit aujourd'hui, peut dire qu'en ce peu demo< ments ii a vécu des années, tant tes événe'nents se pressentdans leur succession rapide. Quoique je Eois encore plein de vie, si je me reporte un peu vers le passé, ii me semble que la vieillesse la plus chenue pèse sur ma tête. t)h noua pouvons bien nous comparer & ceux auxquels dans une heure terrible, Dieu le Seigneur apparut au milieu du buisson ar.dent car il nous apparut aussi au milieu des auées et des Qammes,

Le pasteur se propose de prolonger cet en. tretien pour connaitre le aort de ce vieillard


et de ceux dont 11 était le conducteur, lorsque son compagnon, empressé d'agir, lui dit secrètement &rore!Ue:

Continuez de parler avec te Juge, et dtngo!! !e discours sur la Jeune personne t moï, le vais de tous cotés pour la chercher, et revïeBs dès que je Fai trouvée.

Le pasteur l'approuve d'un signe de tête, et l'honnête espion parcourt les jardina, tes buMBons et les ~ran~est,



CHANT Vt

tE BtËCt.6

Le pasteur Interroge le juge sur les malheure de ce peuple, et sur le temps qui s'est écoulé depuis qu'il a été banni de sa patrte. Nos malheurs, répond l'étranger, ne sont pas récents; nous avons été abreuvés des amertumes de toute cette époque, amertumes plus horribles, putsqu'avec tant d'autres intbr.tuaés, notre plus douce espérance a été trompée. Car, qui pourratt nier qu'au premter rayon du nouveau soleU montant sur 1 horion, lorsqu'on entendit parler des droits communs à tous h s hommes, de la Mberté vtv!nante 9t de FegaUtÈ chérie, qui pourrait nter qu'il n'att senti son cœur s'élever et frapper de mouvements plus vitaux son sein plus Mbret Chacun alors espéra jouir de son ext~ <ence; tes chaînes qui assujettissaient tant de pays, et que tenait la main de t'oMveté et de rint&r&t, semblaient se déuer. Tous les peuples opprunés ao tourna!ent-Jts pas leuro

Ct,t0


regards vers !a capitale du monde? titre glorieux que cette ville portait depuis e! longtemps avec justice, et qu'elle n'avait jamats plus mérité qu'à cette époque. Les noms des hommes qui proclamèrer.t les premiers la tiberté, ne furent-ils pas égaux aux noms les plus célèbres, élevés Jusqu'aux astt~s? Chacun sentit rénale en soi le courage, f&me et la parole. Et nous, qui éttons voi~na, nous fumas les premiers animés de cette Camme vive. La guerre commença, et tes Français en batatMona armés s~approcbcrent mats Ils parurent apporter le don de t'amttie. L'eBet répondit Sabord à cetM apparence; tous avalent Famé élevée; t!t plantèrent gaiement les arbres danta de la uberté, nous promettant de ne pas envahir nos possessions ni le droit de nous régir nous.mêmes. Notre Jeunesse Bt éclater les transports de sa joie, la joie anima l'âge avancé, et tes danses de l'allégresse commencèrent & sa former autour des nouveaux étendards. Les Français triomphants gagnèrent d'abord l'esprit des hommes par leur vivacité et leur en.jouement, et ensuite le cœur des femmes par leur grâce Irrésistible. Le fardeau môme dey besoins nombreux de la guerre nous parut léger l'espérance en son vol nous dérobait l'avenir, et appelait nos regards dans les car.rtères nouvellement ouvertes. Oh comMcn est heureux le temps o~ dans une danse.


l'amant voltige aveo sa Hancêe, attendant le toNr de leur hymen, objet de teun vœux! tel, et plus heureux encore, fuite temps oA ce que fhommejngc être le Mon sap~mese montrai près <ie nous et pouvant être atteint tacitement.Rn'y &va!tpotntdetanguesmnettes;tes vieillards, les hommes d'un âge mur et jtesadotescoats parlaient à haute voix, pleinsde pen<f~es et de sentiments sublimes. MataMenMUe ciel se noircit une race d'hommes perveM, Indigne d'être l'instrument du bien, disputa les fruits de la domination Ha se massacrèrent entroeux.opprtmërenttes peuples voisins, leun frères nouveaux, et leur envoyèrent des e~ taimad'hommes rapaces. Les supérieurs, )'av!sseurs en masses, tes infêrteurs, jusqu'au moindre d'entre eux, tous nous pt!!erent, tous accn. mulèrent nos depouiMea; Ils semblaient n'avoir d'autre crainte que de tatsaer échapper quelque chose de co putage pour le tendematn. Notre malheur était extrême et rcppreaaton cro!asa!t d'heure en heure Il n'y eut personne qui écoutât nos cris; Ils étaient les dominateurs du jour. Alors le chagrin et le courroux s'emparèrent des âmes tes plus tranquilles; nous n'eûmes tous que la seule pensée, et nous fhnes tous te serment de ven* ger ces outrages nombreux et la perte amère d'une espérance doublement trompée. La fortune se tourna du côté des Germains; tes Fiançais. mis an broute, rccutèrent par des


marches rapides mais alors aussi nous conndnaes, he!as! ce que la guerre a de plus funeste. Le vainqueur a de la grandeur d'&me et de la bonté, au moins 11 en a les apparences il ménage, regarde comme ami vaincu dont M tire journellement de l'utilité, et qui le sert de sa fortune maiscelui qui fuit ne connaïtpointdeloi; il ne songe qu'à repousser iamort; iî dévore les biens sans prévoyance du lendemain d'ailleurs il est enflammé de courroux, et le désespoir fait sortir du fond de son coeur lea plusnoirsibrfaits: rien n'eatsacrô pour lui, tout est sa proie; sa cupidité féroce !e précipite vers une femme, et le plaisir devient un attentat; partout il voit la mort, et jou!as;'m (t'i sea derniers moments tn hotuutt) barbare, il se rejomt de voir couler le san~ d'entendre les hurlements do l'infortune. Nos Germains turent embrasas de la fureur la plus terrible pour venger leurs pertes et pour défendre ce qui leur restait tout alarma, appelé encore par la précipitation du fuyard, par sa face blême et ses regarda 6gar6a et craintiCs. Alors le son non interrompu des cloches fit retentir l'alarme; le péril futur n'arrêta pas la vengeance dechaïnëe; soudain les pataibles instrumenta du labourage se transforment en armes, la fourche et la faux dégouttent de sang; l'ennemi tombe saaa par' don; partout la force s'abandonne à une ct~ lère frénétique, ainsi que la faiblesse timidt


et rosée. Putsa~e ne revoir jamais l'homme plongé dans ces égarements horribles lIa bête féroce lut est préférable. Qu'il ne parle donc plus de liberté, comme &'tl se pouvait gouverner lui'môme; dès que les barrières sont ot~es, roparaît, déUvrée des obstacles, toute la méchanceté que la to! repoussa dans lot plus profonds répits de son ccoar.

Homme excellent, répond t'ecctéstasttque avec l'accent d'une &a')e sensible, st vous ne rendez pas assez de Justice & rhumantté, je ne puis vous en faire un sujet de censure; que de maux n'avez-vous pas soufferts d'une entreprise injuste Mais si, reportant vos regards en arriere, vou& vouliez. parcourir ces temps désastreux, vous conviendriez vousmême que vous avez aperçu beaucoup d'actions louables des qualités sublimes qui étaient comme ensevelies dans le coeur et que le péril fuit produire au jour, l'homme excité par le malheur à se montrer un Mgc, a paraître envers ses semblables un dieu tutélaire. Vous me rappelez sagement, reprit le vietitard avec un sourire, qu'après un incendie on avertit souvent le possesseur consterné qu'il peut recouvrer l'or et l'argent q ui sont fondus et épars dans .es décombres faiMe dédommagement, néanmoins précieux l'homme appauvri fouille dans les décombres et so réjouit de ce qu'il découvre. C'est ainsi que je tourne volontiers des regards sereins


vers ce petit nombre de bonnes actions dont tamémoireeonscrve le souvenir. Oui, je ne le nierai pas, j~: vu des ennemis se réconcilier pour sauver leur ville d'un malheur; j'ai va des amis, des pères, des mères, des Cts, tenter l'impossible en faveur de ceux auxquels ils étaient unis par les plus doux liens de la nature et de l'amitié j'ai vu l'adolescent devenir tout à coup homme mûr, le vieillard rajeunir, l'enfant même se changer en adolescent. Oui, le sexe que l'on nomme faible s'est montré animé de courage, de force, et de la présence d'esprit la plus vive. Et souf&ezqueje vous raconte en particulier l'action dont s'ennoblit, par un sublime essor de l'âme, une jeune ÛUe, l'honneur de son sexe. Elle était restée seule avec d'autres jeunes uUea dans une grande ferme les hommes étaient partis pour repousser les étrangers. La cour fut assttillie d'une troupe de vils fuyards qui se livrèrent au pillage, et bientôt pénétrèrent dans l'appartement des femmes. A l'aspect de la beauté, de la taille heureuse de la jeune personne, de ces ailes ornées de grâces, et qu'on pourrait nommer encore des enfants, un désir féroce s'empare de ces monstres Us se précipitent avec une fureur barbare vers ces colombes tremblantes, vora la 611e généreuse mais aussitôt elle arrache t l'un des scélérats l'épée dont 11 était ceinte et lui porte un coup terriblo qui l'abat aan-


ftlant à ses pieds; et délivrant ses compagnea par sa mate intrépidité. elle frappe quatre encore de ces brigands qui échappent & la mort par la fuite. Elle ferme ensuite la port~ de la cour, et dans son Mtte attend qu'oo vienne la secourir.

A cet éloge de la Jeuoe personne, le pasteur conçoit un espoir favorable à son ami; U était prêt & dire <. Qu'es~eUe devenue? a~t-elle accompagné la fuite malheureuse de ce

peuple 7

pharmacien arrive en ~.et.ie tirant par l'habit, lui dit tout bas à l'oreille No M-!e pas enfin trouvée parmi piusieut? centaines de femmes, d'après la description-r Venez donc, voyez-ia de vos propres yeux, et prenez avec vous le juge pour recevoir les informations nécessaires.

ns se tournent; mais le Juge, appelé par les siens pour une aiMre pressante, a d!a.

paru.

Cependant le pasteur suitaussMt, par 1'~verture d'une haie, son ami, qui l'Instruis

avec un air fin

~vou.Iajeune~eUeae~ .~iir~ la vieille

robe de coton et la tale bleue que renfermait

le paquet remis par liermaun entre ses mains

~SS~ emplot ~pX~

aotrea ne le sont pa~ moins: car son rouge


corps de Jupe, fermé par un beau lacet, éleva con sein arrondi son corset noir marque sa taille le haut do sa chemise, soigneusement pttssé, forme la fraise qui entoure ton menton avec un& gr&ca pudique; son visage t.vaie et agréaMe annonce la candeur et la sérénité les tresses fortes de ses cheveux sont roulées autour d'éptngtes d'argent. Quoiqu'elle soit assise, nous voyons la richesse de sa ta!Ue; Bon jupon bleu, sous le corset, descend en pits nombreux & ses pieds. C'est elle sans doute venez; apprenons de quelqu'un si eUe est bonne, vertueuse et habile menag~Fe. Le pasteur cocs!déraît d'un teil attentif la personne assise.

–Qu'eHeait charge notre jeune homme, dit-il, certainement je ne m'en étonne pas; elle peut soutenir l'épreuve aux yeux du plus éclairé. Heureux qui reçut de ta nature, notre mère, une forme qui enchante des qu'ti se produit, elle le recommande; ii n'est 6tr:mgûr nulle part; on le recherche et l'on se sent Mr&t& pr&!) de lui s'il joint à cet extérieur ra. vissant les qualités attrayautets 4e l'âme Je vous assure que ce jeune homme a trouvé une personne qui répandra la plus grande Bér~nité sur les jours do sa vie, sera pour lui dam< tous les temps une aide courageuse et adëlo, un corps si parfait enferme une &me saine, et ea jeunesse active promet une heureuse vieillesse.


t/apparence est souvent trompeuse, réSecMt son compagnon; je ne me Ce pas aisément à l'extérieur; j'at si fréquemment éprouvé la vérité du proverbe ? donne pa< ta con~MM A~M~oMM~ aw~, oo<!M< ~Me voM< ~'oyM TOHM~md <'M?e~M~ un &o~e<tM ~~M <~M< fap~Mj~ ? WO!~ ~M" MHCeMM et W~am! M~ (!M~ Cammençons donc par chercher quelques bonnes gens qui puissent nous raconter ce qu'ils savent de la jeune nï)e.

Ainsi qu'à vous la précaut!on me paratï Mgc, dit l'ecclésiastique en le suivant co n'est pas pour nous que noos recherchons une fille oa mariage cette démarche, raite pour un antre, est déûcate et demande beaucoup de prudence. Ils vont & la rencontre du juge toujours occupé de ses fonctions, et qu'Us volent rep&ra!tre.

Parlez, lui dit le pasteur, nous avons vu dans ce jardin voisin une jeune ntte assise sous un pommier, et qui fait des habits d'en:ant d'un vêtement de coton qu'on a d~ porté, et qu'elle a probablement reçu en don. Sa n~ure nous a plu; elle parait être une des plus estimables de son sexe. Dites-nous ce que vous savez son sujet; notre question na!t de vues iouabios.

Le juge étant aussitôt entré dans le !ard!a pour la considérer

Elle vous est déjà connue, dit-H: quand


Je voua faeantats l'action signalée d'une jeune ni!e an'achmt l'épée à un ravisseur, et se <?livrant elle et ses compares, c'est elle ((ont Je vous pariais. Vous voyez vous-même tU'eHo était capable de cette action; elle est née forte et courageuse, mals elle n'eat pas moins bonne. Elle a donné les plus ten~fM soins à son aleul Jusqu'au dernier jour où le chagrin du sort malheureux de sa petite ville et la crainte de se voir dépouillé ae ses possessions le précipitèrent dans le tombeau. Elle a supporte de même avec la fiarmetA du courage la douleur que lui &t éprouver la perte de son Sance, ce jeune homme dont rame était e!evëe, qui, dans la première tr* deur du généreux sentiment de seconder la cause sublime de la liberté, se rendit à Paris même, et bientôt y termina ses jours par une mort horrible; car n s'y montra, comme en son pays, t'ennem! de la ruse et de la tyrannie. Telles furent les paroles du Juge.

Les deux amis le remerolent, prêts & le quitter; le pasteur tire de sa bourse une pièce d'or Il avait fait une tUEtributien gé. néreuse de sa monnaie d'argent en voyant, II y avait peu d'heures, passer les troupes désolées des fugitif H présente cette pièce d'or au Juge

Partagez, dit-il, ce mince don entre voe pauvres; Dieu veuille l'accroître 1

Mais le Juge refusant de recevoir <~ doa <


No<B avons sauvé, dit-H, quelque wrgent, assez d'habits et d'autres eNOts, et j'espère que nous retournerons au lieu de nos domiciles avant d'avoir épuisa le tout. Le pasteur lui pressant la pièce dans ta mate

Personne, répond-il, ne doit en ces jours malheureux, être lent à donner, ni refuser d'être le dépositaire de ce qu'offre l'humanité. Sait-on combien de temps on garderait ce dont on est te possesseur paisible ? sait-on combien de temps encore on sera errant dans les paya étrangers, privé du jardin et du champ où l'on trouvait M nourriture î

Eh dit le pharmacien embarrassé, Il donc je m*éta!s muni d'argent i somme petite ou grande, vous l'auriez car un grand nombre des vôtres doivent en être dépourvus, le ne vous laisse pourtant pas aller sans vous faire un don; vous connaltrez au moins ma nonne volonté, quoique l'action ne t'égaie pas. Et tirant par les cordons une bourse decutr r brodée, dans laquelle it enfermait son tabac, il l'ouvre, et donne le contenu où se trou. valent quelques pipes.

Le don, ajoute-t-il, est bien petit. Du bon tabac, dit le juge, est toujot: a bien venu du voyageur.

A tors le pharmacien fait l'eioge de son tabac.


Ma!s le pasteur t'entraînant, et se séparaat du juge: Hâtons-nous, diM! notre jeuneami nous attend avec anxiété, qu'U entende au plus tôt,' f theNreusenouvoite.

Hs marchent d'un pas rapide, Ils arpiveat. Jeune homme, sous les tilleuls, était ap* payé contre st voiture; ses chovaux frïnganta frappaient du pied et déch!t'a!cnt le gazon; !t les tenait par la bride, et p!oNg6 dans M9 pensées, il portait devant lui des regards immobiles, et n'aperçott ses amis que lofsqa'afrivant Ils Fappettent et s~annonceat par des stgnea de jote. D6~ ~e pharmacien avait de loin commencé à parler; cependant !ts s'approchent, et le pasteur prenant les mains d*Hennann, et coupant la parole à son compagnon 1

Sois heureux, jeune homme, d!t-ti; ton coup d'tBit juste, ton cœur droit ont fait !e meilleur choix; soyez heureux td et la femme de ta jeunesse; elle est digne do ta main. Viens donc, tourne la voiture; qu'eMe nous conduise promptement au village pour quo nous fassions la demande, et que nous amenions la bonne <!i!e danjsia maison de ton père. Mats le jeune homme ne quittant point sa place, écoute, ~aas marquer de aatisthcHon, des paroles qui devaient l'animer de la plus douce confiance et d'une joie céleste; M t~ du fond de son co~f un soupir.


Venus avec rapidité, dit-il, nous nous en retournerons peut-être confus, à pas lents. Depuis que je vous ai attendus, j'ai été en proM au doute, au soupçon, à la crainte, et & tous ies sentiments qui peuvent tourmenter ,le cœur de celui qui aime. Parce que nous tommes riches, et qu'elle est dans la pauvreté et dans l'exil, croyez-vous qu'il nous suffise d'arriver pour que la jeune fille nous suive? La pauvreté même, non méritée, inspire de la fierté: cette exit6e paraît frugale et active, des lors le m~ndo lui appartient. Et croyezvous qu'en se formant, une personne si belle et qui annonce des mœurs si parfaites, n'ait channO aucun bon jeune homme? Croyezvous qu'elle ait fermé Jusque ce moment son ceour & l'amour? Ne nous menez pas si précipitamment au village noua pourrions retourner lentement les chevaux, et reprendre avec honte le chemin de notre demeure. Je crains bien qu'M n'y ait quelque part un jeune homme qui possède ce cœur, et que cette belle main n'ait touché celle du fortuné et ne lui ait donné sa foi. Ah! je me vois alors devant elle, avec ma demande, couvert de confusion.

Le pasteur allait l'encourager, lorsque son compagnon, toujours prêt divaguer, lui enlève la parole

Vraiment 1 autrefois que chaque action avait des formes régicea, nous n'aurions pas


été dans cet embarras. Quand les parente avaient choisi pour leur fils une épouse, t$ pfemïere chose était d'appeler conQdemment un ami on t'envoyait après cela au père et à la mère de la jeune personne, comme chargé de la demande en mariage. Paré s~ ienneHement, U allait un dimanche peut-être, après le dîner, faire une visite à rhonnête cttoyen !t coomeoçatt par s'engager amicalement avec lut dans une conversation gênérate, adroit à la conduire et & la tourner prudemment selon ses vues. Enna, après de longs détours, i! parlait aussi et avec éloge de la fille du père, et il ne louait pas moins l'homme et la maison dont il était l'ambassadeur.

Les personnes Intelligentes remarquaient le bat; l'ambassadeur tntelUgent remarquait bientôt leurs dispositions et pouvait s'expliquer. SI la demande était éludée. oa n'avait pas reçu en face un refus humiMant; mats si elle avait éM agréée, le négociateur occupait dans la maison, & perpétuitô, la première place à chaque festin de famUte; t car le couple, durant tout le cours de leur vie, se rappelait que cette main habile avait formé le premier nœud de leur union. A présent, tout ceci, comme d'autres bonnes coutumes est passé de mode, et chacun fait sa poursuite tui-mêmo que chacun donc aussi reçoive en personne le refus, joli présent qat


peut lui être destiné, et qu'il demeure bon' teux aux yeux de ta jeune fille.

Arrive ce qui pourra, répond le jeune homme, qui & peine a écouté toutes ces paMies, qui s'est déjà décidé en silence; j'irai moi-même, et veux apprendre mon sort de la bouche de celle en qui j'ai la plus grande connance, telle que Jamais femme D'en inspira de semblable à un homme. Je suis bien persuadé que ce qu'elle dira sera bon, raisonnable. Quand même Je la verrais pour la dernière fois. je veux une fois encore ~Montrer ces yeux noirs, ce regard ouvert; si je ne dois jamais la serrer contre mon CtBur, Je veux une fois encore voir cette taille accomplie, cette bouche dont un baiser et un oui me rendront heureux pour toujours, dont un non m'enlèvera pour toujours le bonheur. Maia soufrez que je reste seul et ne m'attendez pas; retourne)! vers mon père et ma mère; qu'ils apprennent que leur 61s ne s'est p~nt trompé. ot que la jeune personne est le plus digne objet de ses vœux. VeulHaz me laisser à moi-même. Le sentier qui mené travers le coteau jusqu'au poirier, et de là descend le long du vignoble, m'abrégera la route à mon retour. Oh! puisse-je leur conduire avec joie et d'un pas rapide ma bien-aimeel Peutrêtre qu'en suivant ce sentier je me glisserai seul vers notre maison, et qu'il m'est réservé de ce le parcourir désormais qu'avec tristesse.


n dit, et présente tes guides au pasteur qui tes reçoit; maitrisant avec habileté les coursiers écumants, 11 s'élance dans la vol.ture, et occupe la place du conducteur. Mais tu hésites d'y monter, voisin pré* cautiotmeux, et tu lu! dis a Mou ami, je vous conne volontiers mon &me avec toutes ses facuMs; mais le corps et ses membres n'ont pas une garantie bien s&ra quand une main sacrée s'empare des rênes de ce monde, o Tu souris, judicieux pasteur. o Pré'nez seulement place, réponds-tu, et confiezmoi sans crainte votre corps ainsi que votre ~me. Depuis longtemps cette main est exercée & diriger les rêaea, et cet ceii & saisir avec art les chemins tournants. Tous les jours & Strasbourg, o& J'accompagnais le jeune b&ron, notre char dont j'étais le conducteur, travéesant la foule d'un peuple qui passe sa vie aux promenades, sortait avec rapidité des portes retentissantes, franchissait les campagnes poudreuses, et roulait jusqu'aux prat' ries et aux tilleuls éteignes, o

A demi rassuré, le voisin monte dans la voitare, et en s'essayant prend la précaution de celui qui se dispose à faire un eaat avec pntdence.

Les coursiers volent, impatients de gagner l'écurie sous leurs pieds vigoureux s'élève un nuage de poussière.

Le jeune homme est longtemps & la mômo


ptace:Uvoi<! !& poussière s'élever dana iat airs, il la voit se (Uf~tpe~ et reste inunoMte sanp aucun sent!men&



CHANT VII

MMTBËN.

Comme le voyageur au coucher du aoleil, &M une fois encore les yeux sur cet astre, qui descend de l'horizon et disparaît; son œi! éMoui en voit flotter l'image dans un som bre bosquet, et près d'an rocher; partout où M dirige ses regards M ta voit à l'instant même ae reproduire, et, vacHIante, rayonner de riches couleurs ainsi Hermann voit rimage de la jeune nue passer légèrement devant lui, et suivre le sentier qui mené à sa demeure. Mais tout-a-eoup il sort du songe qui Féton ne, et M tourne avec lenteur ses pas vers le viUa~ge n retombe dans le même étoonement, voit reparattre, voit venir & sa rencontre la forme admirable. il la considère avec la plus forte attention; ce n'était pas une image iHusoire, c'était la personne elle-même tenant de ses mains par les anses deux cruches d'inégale grandeur. eUe se h&tait d'arriver à la fontaine.

ERATO


Ha~vancc vers elle avec Joie. et ranimé par sa vue, tandis qu'elle est vivement étonnée & son tour

Fille active, dIMi, Je te vois en ce moment encore, comme pou auparavant, occupée à soulager tes maux (Tautrui, à secourir l'humanité souffrante. Dis, pourquoi viens-tu seule a cette source éloignée, taudis que tes compagnons se contentent des fontaines du village? U est vrai que l'eau de cette source est douée d'une vertu particulière, et qu'on s'en abreuve avec plaisir; tu veux sans doute en apporter & cette femme Infirme, dont tu as sauvé la vie avec tant de zèle.

L'aimable personne fait un salut gracieux au jeune homme.

La peine que ~e prends de me rendre & cette source, répond-cité, est déjà récompensée puisque je rencontre l'homme généreux qui nous a comblés de ses dons l'aspect du bienfaiteur est aussi agréable que le bien. lait. Venez, voyez de vos propres yeux ceux qui ont Joui de vos largesses, et recevez les remercïments des cœurs tranquilles que vous avez ranimes. 11 faut cependant que je vou& apprenne pourquoi je viens seule puiser à cette source pure et Intarissable. Des hommes imprévoyants ont, & leur ar~vée, troublé toutes les eaux du village, en faisant passer les chevaux et les bcaufs par le réservoir qul en fourcit aux habitants pt le soin de laver


le tinge et tes ustensiles a souitié tous les putta et tous les abreuvoirs chacun n'est occupé que de soi absorbé par le besoin présent, il le soulage promptement et avec ardeur; le besoin suivant est loin de sa pensée. En disant ces mots elle a descendu tea larges degrés, accompagneed'Hermann ;i!ss'asseyen t sur te petit mur de la source. Ette se baisse sur t'eau pour y pulser; H prend l'autre cruche, et se baisse sur la même eau. !ïs y voient leurs Images, flottantes sur un oiel azuré Ils se parlent par un mouvement de tête et se saluent tendrement dans ce miroir. –Je veux m'abreuver de cette eau, dit ausaMt le jeune homme satisfait.

Elle tul présente la cruche. Ils restent assle suf le mur avec une confiance ingénue, appuyés sur les vases.

Cependant elle dit à son ami

Parle. comment te rencontre-je en ce Meu ? et cela sans ta voiture et tes chevaux, loin de celui où Je t'ai vu pour la première fois pourquoi es-ta venu ici î

Hermann pensif baissait sa paupière. M ièva ensuite un regard paisible vera Dorothée. l'attache avec tendresse sur les yeux de son amante, et 'i sent que son cceur se <'a!me et se rassure. Cependant lui parler de son mour, ii ne l'aurait pu; le regard fie la Jeune personne n'annonçait point d'amour, mds de t'intelUgence et de ta sagesse, a!


commandait une réponse dictée par la MÏson. H se décide aussitôt, et lui dit avec le ton d'une douce conNance

Ecou~'moi, mon enfant, je vais répondre ta question. Tu es le sujet de ma ve~ nue; pourquoi te le célert Un père et une m~ro que j'aime N'occupent du bonheur de Bt~ vie; mol, comme leur Sis unique, Je les aide avec zèle et ndéUt6 à r~gir notre maison et nos biens chacun do nous a des travaux assignés, its sont nombreux je soigne la culture de tous nos champs, mon père est radministr&teMr vigilant de la mat*son, et ma mère active surveille et anime le ménage. Mais tu as sûrement appris par ton expérience combien les domestiques, tantôt par iegereté et tantôt par mauvaise foi, tour" mentent la maîtresse de la maison, l'obligent t les renouveler fréquemment, c'est-A-dire t échanger leurs défauts contre d'autres défauts. Ma mère, depuis longtemps, désire d'tvoir auprès d'elle une personne qui la sou.lage, non pas seulement en mettant la main & t'touvre, mais encore en s'y trouvant pop* tee par attachement, et qui remplace sa nt!e chérie, morte, hélas & la fleur de t'age. Tu as paru aujourd'hui devant ma voiture; je t'ai "ue te Uvrcr de si bon cœur a des soins généreux, j'ai vu que la force et la santé relevaient encore en toi les autres avantages de la jeunesse, j'ai entendu la raison parler


par ta bouche; captivé, j'ai couru vanter à mon père, & ma mère et à nos amis l'étrangère selon tout son mérite. Je te dirai enfin ce qu'ils désirent ainei que moi. Pardonne ce discours embarrassé.

Ne craignez pointd'achever, répond-elle; loin d'être onënsée, vous me voyez reconnais*amto pariez ouvertement, le mot ne peut m'effrayer. Vous voulez me louer comme servante auprès de votre père et de votre mère pour entretenir l'ordre qui règne dans votre mai*son, et vous croyez trouver en moi celle qui leur convient, une nlle sage, active et d'un earactêre doux. Votre proposition était courte, ~a réponse le sera de môme. Oui, je vais avec vous, et crois suivre ainsi ma destinée. Ici mon devoir est rempli; j'ai rendu l'accouchée a ses parents, ils se félicitent qu'elle ait <té sauvée; la plupart d'entre eux sont réupis, les autres ne tarderont pas à les rejoindre. Tous s'assurent d'arriver bientôt au moment de retourner dans leur patrie; c'est ainsi que l'oxiM aime à se natter moi, dans ces jours malheureux qui nous en font crain' dre d'autres encore, Je ne me berce pas d eapéfaoces légères. Les liens du monde sont briBés; qui les renouera ? ce sera la nécessité seule, amenée par l'excès des malheura que nous présagent ceux dont nous sommes les témoins. Si je puis me nourrir en servant eoua les yeux de votre mère vertueuse, dane


ta maison de votre père vénôr&Me, J'y su~a hci-! disposée; car la réputation d'une 6t!e errante est toujours incertaine. Oui, je voua M!vrai, dès que j'aurai apporté ce;! cruches & mes am!f, et que ces bonnes gens m'auront donné leurs bénédictions. Venez, je désire que vous les voyiez, et que vous UM re<*ev!M de leurs mains.

Le Jeune homme, ravi de la voir d!s'posëe le suivre, détib~c s'il doit en ce moment t'instruire du véritable motif qui t'amène! mats il se détermine à ne pas la tirer d'erreur, déjà heureux de pouvoir la conduire dans sa maison, où H lut demandera son Ctaur et ?a main. C'aittcurs, ô perp!exit6! il a vu à son doigt un annea" d'or, et c'est ce qu! Fa porté & ne pas ricterrompre, à écouter attenta ment toutes ses paroles.

Partons, reprit-eue on N&me les jeunes files qu! se retardent près des fontaines, et cependant il est si agréable de s'entretenir à côté d'une source j&UUssante! 1

Ils se lèvent, se retournent, et, jetant un dernier regard sur la source, i!s éprouvent un doux regret.

En silence, elle prend les cruches et monte !es degrés suivie de celui qui l'aime. H veut la soulager en se chargeant d'une des cruches.

–Non, dit-elle, en portant de ch3<iue main un fardeau !'équHibro !'a!!ege, et le


maître dont & l'avenir je recevrai les ordM!) ne doit pas me servir. Ne me regardez pas avec tant de sérieux, comme pour plaindre ma destinée, ii faut qu'une femme se dévoue de bonne heure aux soins domestiques que sa vocation l'appelle à remplir, et c'est par 1& qu'eue mérite d'arriver au pouvoir qu'une maîtresse doit exercer dans sa maison. La j~une 6iie, attentive & servir son père, sa mère, son atné, va, vient, prépare et apporte ce qu'ils désirent c'est là sa vie heureuse si elle s'est habituée a ne trouver aucun chemin trop peniMe, & M pas distinguer les heure!' de la nuit de ceUea du jour, à ne juger aucun travail trop minutieux, aucune ai~guiiie trop fine, enfin à s'oublier elle-même et à vivre pour autrui Eite aura besoin da toutes ces vertus domestiques si eUe devient mère, lorsque le nourrisson la réveiiiera, demandera de l'aliment à la femme affaiblie, et que les soins s'uniront pour elle aux douleurs les forces réunies de vingt hommes ne aupporteraient pas ces fatigues; ils n'y sont point appelés mais ils doivent les regarder avec t'eeU de ? reconnaissance.

Elle parle ainsi, traverse le jardin* arrive avec son Mêle compagnon jusqu'à la grange ou reposait l'accouchée qu'elle avait laissée contente, entourée de ses filles, ces jeunes personnes qu'elle délivra des ravisseurs, et qui enraient la beUe image de l'innocence.


Us entrent, et d'un autre cote s'avance en même temps le Juge, tenant de chaque main an enfant; ils avaient été égares, le vieiMard venait de les retrouver dans la foule tumuttueuse. lis sautent avec joie vers leur mère chérie, t'embrassent, et se réjouissent à raspect du petit camarade, leur nonveaN frère, qu'ils voient pour la première fots Us sautent ensuite vers Dorothée, la saluent avec une vive amitié, demandant du pain, du fruit, et avant tout de la boisson. Elle présente & tous ceux qui t'entourent l'eau qu'elle apportait tes enfanta en boivent, l'accouchée en boit <mss!, ainsi que ses filles et le juge; chacun <est Abreuvé avec plaisir, et vante l'excel. lence de cette eau; eUe avait une pointe a<~ de, et c'était un breuvage restaurant et sahttaire.

Maista jeune nl!e prend un maintien sérieux. Mes amis, dit-elle, c'est, je crois, pour ta dernière fois que j'ai porté la cruche & vos lèvres et vous ai abreuvés de l'eau d'une source lorsqu'à l'avenir, dans un jour brûlant, un breuvage vous ranimera; lorsqu'à t'ombre vous Jouirez du repos, de la fraîcheur d'une source pure, voutiiez songer a moi, et aux soins que l'amitié, plus que la parenté, m'a portée & vous rendre. Durant tout le cours de ma vie, je me souviendrai avec reconnaissance de vos bons services, Je voM quitte à regret; mais en ce temps chacun


pour les autres une charge plutôt qu'ans consolation, et si le retour dans notre patrie nous est interdit. Il faudra bien qu'ea~n nous nous dispersions tous dans les pays êtrasS~fg. Votct le jeune homme qui a été notre bienfaiteur, auquel nous devons les tangcade cet enfant, et tes aliments qui noussNnM&rent envoyés par le ciel pour le soutien de notre <ri8. H est venu me proposer de me rendre dans sa maison pour servir son père et aa mère, qui ont des vertus et de roputence;je ne m'y refuse point; car partout une jeûna 6Me doit remplir des soins domestiques, et ce serait pour eHe un fardeau que de vivre dMM l'Indolence et d'être servie. Je suis donc valontters ees pas; n parait être raisonnable, et Je m'assure que son père et sa mère le sont aussi, ce qui donne un véritable prix à i'opa.lence. Chère amie, vivez heureuse; faites votre Joie du nourrisson plein de vie dont les regards, tournés sur vous, annoncent d~& ta force et ta santé et lorsqu'avec ses langes colorés vous le presserez contre votre sein, oh pensez au bon jeune homme à qui noua ea sommes redevables, et dont & ravenh* aussi je tiendrai la nourriture et Ïev&tement, moi votre parente et votre amie. Et voua, homme excellent, cont!nua-t-e!!e en se tournant vers le juge, recevez mes remerctmsnts. vous qui, dans un grand nombre roccaatona. m'avez servt de përo.

''M)tKtttTO<m..«t t

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Aiom 6'agenoutUant devait l'accouchée, 1, jïonir&me était sensible, elle embrasse cette tëmme qui fondait en larmes, et qui, dans sa douteur, peut peine bégayer sa bénédiction. Tol cependant, Juge vénérable, tu adre~aea & Cermann ces paroles

Mon ami, vous devez être compté papmi les hommes sages qui. pour le gouvernement de leur maison, s'associent des personnes estimables. rai. m souvent que lorsque s'agit d'acquérir, par échange ou par achat, des bœufs, des chevaux, des brebis, on en fait un examen attentif tandis qu'on semble se d6* elder au hasard ou se reposer sur son bon.heur, pour le cho!ï d'un homme qu'on amène dans sa maison et auquel on la confie, qut, a~U est bon et habile, en est le soutien, mais qut, s'il a les qualités contraires, en est la ruine on se repent ensuite, mais trop ta!fd, de cette décision aveugle. Pour vous, il parait que vous t'entendez; vous avez chotsi pour servir votre père, votre mëra et vous, me fille accomplie. Ayez pour elle de justes égards aussi longtemps qu'elle sera chargée des soins de votre ménage, vous aurez trouvé en elle, vous une seeur, eux une 611e. Cependant arrive un grand nombre des proches parents de l'accouchée, qui lui apportent divers secours, et l'instruisent qu'on lui prépare une demeure plus convenable. Ds apprennent la résolution que la Jeune aile a


pptse; !!a font de? vœux pour Bennana, ~t portent sur lui des regards qui expriment leurs pensées. Ces mots volent de chaque bouche & l'oreille du voisin

S! de son maître M devient son épons, elle est pourvue.

Hermann lui prenant la main

Partons, dtt-i! le jour décline, et nohr~ petite ville est éloignée.

Alors les femmes, parlant avec vivacité toutes a la fois, embrassent Dorothée. Hermacn t'entraîne elle les charge encore de salutations et de vœux pour ses amis mais les enfants désolea, se précipitant sur ses habita avec des cris excessifs et un torrent de larmes, ne veulent point laisser partir leur seconde mère. Plusieurs de ces femmes les répriment t. -< Paix, enfants 1 elle va dans la ville pour prendre les excellentes dragées que votre frère a commandées pour vous, lorsque la cigogne en nous l'apportant a passé devant le confiseur, et vous verrez bientôt revenir votre amie avec des cornets joliment dorés (i). A ces mots, les enfants abandonnent ses habits Hermann l'arrache à peine encore & de nouveaux embrassements et aux mouvements des mouchoirs, adieux dont elle es' longtemps accompagnée.

(t) En Allemagne dans qnelques classes de peuple, it est reçu de faire aux enfants te conto que ta cigo~na a a})port6 'o nouveau né.



MELPOMÈN6

CBANTVtM

mSMANt! ET fORMHES

Bs dirigent ensemble leurs pas vers le aoleil qut terminait sa course, et qui, euvotoppé do profondes nuées, annoaçatt un orage regards ardents dardaient ç& et là hors do ce voile, à travers les campagnes,de longs traita d'une lumière effrayante.

Puisse, dit Hermaon, le menaçant orage ne pas nous envoyer de la gr6!o et des torrents de pluie car tout promet ta plus belle récolte.

Us jettent un coup d'œ!) satisfait sur tes longues tiges de blé qui s'agitaient, et qui, dass leur passage au mttteu du champ, étaient près d'atteindre Jusquea Ma hauteur de leurs tailles etevées.

Homme bon, dit !a jeune 811e à l'ami qui !a guide, vous auquel je devra! bientôt un Eort heureux, l'abri d'un toit, pendant qu tant de fugitif sont exposes l'orage qui «(~ prépare, taltes-moi connattn'. avant tnun &f'


nvee, votre père et votre mère que Je stds disposée, du <bnd de mon âme, à servir avec zèle car n est plus aisé de complaire à son maître quand en connalt son caractère, les soins qu'Il regarde comme les plus importants et sur lesquels sa volonté est prononcée. Apprenez-moi donc comment je pourrai gagner .eur affection.

Oh! que je t'approuve, fille prudente, accomplie, répond le jeune homme judicieux, de vouloir t'instruire de leur caractère avant ton arrivée! Sans une attention semblable, ('aut-aia fait d'inutiles efforts pour servlr mon p&re à son gré, en me chargeant de ve!!ter matin et soir sur ta culture de ses champs et de ses vignobles, avec le même soin que s'iis m'appartenaient en propre. Je n'eus pas de paine à contenter ma mère, elle rendit justice à mon zèie; tu seras de même à ses yeux la plus excellente des filles en soignant sa maison comme si elle était a toi mats U eu est autrement de mon p6re i! aime qu'aux actions se Joignent encore de certaines appaf'ences qui le flattent. De!ie ôtrang&ro, ne me fcgardo pas comme un flls dénature aï, des mon abord, je te parle de son faible. Oui, je te le jure, c'est !a première ~bis qu'un tel aveu sort de mes ièvres, qui ne s'ouvrant ja. mais pour un babil léger mais tu m'iuspirea tant de confiance que mon cœur s~panche '~M toi. Ce bon père se platt & queique'< d~


corations dans le commerce de M vte, 8 exige des témoignages extérieurs d'attache ment et de vénération un mauvais serviteur. qui saurait profiter de ce penchant, parviendrait peut-être & captiver sa MenveiMance. tMtdia que le meilleur, s'iï ne s'y prêtait pM pourrait devenir l'objet de son aversion. –Jt'a! le ferme espoir de les contenter l'un et t'autro, répond-elle avec Joie, et en doo'blant lêg&roment le pas dans le sentier qui c'obscurcissait. Le caractère do ta mère est parfaitement semblable au mien, et dès mon enfance les manières agréaMe? ne me furent pas étrangères. Autrefois les Français, nos voisins, mettaient un grand prix à la civilité; = elle était commune aux nobles, aux bour* geois, et & ceux qui vivent sous le chaume chacun la recommandait à sea enfants. Chez nos Germains aussi, les enfanta venaient le matin souhaiter la bonne journée au père et & la mère, en leur baisant la main et en leur faisant la révérence, et Us ee conduisaient avec politesse et décence le jour entier. Tout ce que je ttena, depuis mon enfance. d'une bonne éducation et d'une heureuse habitude, tout ce que mon cœur pourra m'Inspire!' –je veux le consacrer au respectable vieiiiMd. Mais qui me dira ce qu'ii me reste & savoir, comment je dois me conduire on< vers toi-même, toi, son fils unique, at è t'avenir mon supérieur 2


Comme elle parlait ainsi, ils étaient arrivéa sous le poirier. La lune, dans toute sa rondeur, répandait sa clarté majestueuse du haut de la vooto céleste; la nuit était venue, avait jeté son voile aur les dernières tueurs du so.tell a team yeux s'étendaient, en de grande masses qui se touchent, une lumière ausst claire que celle du jour, et les ombres de la nuit.Hermann entend avec plaisir cette question amicale, sous le bel arbre qui l'ombrageait, au lieu qu'il aime, et qui, ce jour me" me, a été le témoin des pleurs qu'il a répan. dus pour sa chère exilée.

Tandis qu'ils s'asseyaient pour se reposer un moment, le jeune homme transporté d'amour, saisissant la main de la jeune fille: Que ton cœur te le dise, tut répond-~ ut suis librement ce qu'it te dira.

Mais M ne hasarde pas un mot de plua, quoique l'heure soit el favorable; il craint de s'attirer un MM; et sa main, héias a touché l'anneau qu'eue portait au doigt cet indice qui déjà l'a troubié.

Ils étaient assis en silence, lorsque la Jeune Siie prenant la parole

–QueUe douceur me fait éprouver ladmirable clarté de la lune! 1 elle égale celle du jour. Je distingue dans la ville les maisons, tes coura, jusqu'à cette fenêtre sous ce toit i je crois pouvoir en compter les carreaM. maison que tu vois, dit le jeune


homme contenu par cette réponse, est notre demeure où Je vais te déposer, et cette fenêtre sous le toit est celle de ma chambre, qui peut-être sera la Henné car nous ferons une autre distribution de nos logements. Ces champs nous appartiennent, tes blés y ont mûri pour tomber demain sous la faulx; ici, à l'ombre de ce poirier, nous goûterons le repos et prendrons notre repas. Mais descendons le vignoble et traversons le jardin vof? Forage épouvantable qui s'approche de nou" en lançant des éclairs, et qui bientôt enseveUra l'aimable clarté de la pleine lune. Hs se lèvent, descendent, portent leurs pas le long du champ & travers les riches épis. Prenant plaisir a la clarté nocturne, ils sont arrivés au vignoble, et commencent a marcher dans l'obscurité.

M la conduit sur les pierres nombreuses et Informes, degrés du berceau. Elle descend t pas lents, les maïns appuyées sur l'épaule da son guide la lune, dont la lumière fugitive vacillalt a travers le berceau jette sur eux ses derniers regards, et bientôt environnée de nuages orageux. eUe ialsse ce couple <~ns les ténèbres.

Hormann, plein do <brce, eat attentif & Mtutenir la jeune fille, penchée sur lui pour a~eurer sa marche; mais, comme elle ne connaît pas ce sentier et ces pierres de mass' < inégales, le pied manque, il éprouve u~


craquement léger, elle est près de s'abattre soudain le jeune homme Intelligent, se tour" nant vers elle, a étendu le braa et soutenu sa Men-aiméc! elle tombe doucement sur soB épauîo leurs sefns, leurs joues se touchent !mmob!te comme le marbre, contenu par les urdres sévères de sa volonté, tt ne la pressa pas sur son sotn d'une plus forte étreinte, et ee borne & ae pas <~der au poids. Chargé de ce précieux fardeau, H éprouve un sentiment plein de charme; il sent les battements et ta chaleur du cœur de son amante, H recuelUe l'haleine embaumée qu'eUe épanchait sm' ses tevrea, et u porte en homme sensible !a Jeune personne, l'ornement do son sexe par sa beauté et par la richesse de sa taille. Pour déguiser !a douteut qu'e!!e ressente z C'est, dit-elle en plaisantant un e!gM malheureux, selon l'avis des gens graves, lorsqu'en entrant daM une maison, non loin du seuil, le pied vient à craquer. Que n'at-je donc reçu un me!Heur présage! ArrétoDSnous un moment que diraient ton père et ta mère si tu leur amenais ~ne servante botteuse Ï tu leur paraîtrais un hôte peu inteïM" gent


UR~Mt~

CHANT !X

PBRSPECTtVE HBORMSB

Muses, si favorables au tendre amour, voue qui Jusqu'ici avez guidé l'excellent jeune homme dans sa route, qui avez pressé son amante sur son eceur avant qu'elle lui ait promis sa main, venez à notre secours, achevé!: de former l'union de ce couple ahnaMe, et d!sa!paz promptement les nuages qut sélovent pour troubler leur bonheur; mats aup~.ravant, d!tes-noua ce qui se passe en ce moment dans la maison paternelle.

ta mère, remplie d'impatience et de craintea, rentre pour la troisième fois dans le saton qut rêunissaït t'hûte et ses deux amts. et dont elle venait à peine de sortir; elle parif de ï'orsge qui s'approche, du suMt obscurcïssement de la tune, de la longue absence de son fils, et des périls où la nuit 1 expose; fHe Marne vivement les deux amis de s être al tôt séparés du Jeune h~xne, sans avoir


aborda l'étrangère, sans lui avoir proposa t'hymen auquel il aspire.

~aggrave pas le mal, dit te père mécontent tu vois que nous sommes nou~memea pleins d'Impatience, et dans l'attente de i'i&. v

sue.

Mais le voisin, assis tranquillement, prend la parole:

Dans ces heures de trouble, Je ne cesse de reconnattre ce que Je dois a feu mon père qui, lorsque J'étais enfant, arracha de mon cœur toutes ces racines de l'impatience jusqu'au dernier filet, et depuis ce temps je sats attendre mieux qu'aucun des sages.

Dites-nous, je vous prie, repartit !'eectéaiasttque, quel secret employa le v!etUM~ 0 pour opérer ce chef-d'œuvre?

-Volontiers, reprit le voisin, chacun peut ie mettre à profit. Dans mon enhnco, il m'advint une fois d'être impatient, en attendant avec un grand désir la voiture qui nous devait mener à la fontaine des tilleuls. Cependant elle n'arrivait pas; courant ça et ta comme nne belette, je montais, descendais les degrés, je me précipitais de la fenêtre a la porte le sang me picotait dans les doigts, je grattais les tables, trépignais des piedx dans toute la chambre, mes pleura allaient couler. Rien n'échappait à cet homme negmatique mais comme enfin je me portai jus.qu'au plus haut ooint de l'extravagance, u


me prit tranquillement par le bras, me coa* dulslt & la fenêtre, et me dit ces paroles ro*marquables a Vois-tu là en face de MM, 9 l'atelier de ce menuisier? Il est fermé ~u}our' d'hui, demain il sera ouvert; ta sont toujours en mouvement les rabots et les actes, et do matin au soir les heures s'écoulent dans la travail; mats écoute cent Un matin viendra b& te maître et tous ses garçons emp!o!6Mnf leur ïndastrte & te préparer un cercuen, qui eorHra bien vite de leurs mains; i!8 s'empres*seront d'apporter ic! la maison de planche, qut reçoit enfin le patient et Fimpattent, et qui sera bientôt pressée de son toit. o Mon imagination me fit tout voir en réaMté, les planches jointes, la couleur noire préparée = ~e m'assis paisiblement, et J'attendis la voiture avec patience. Depuis ce temps, lorsque d'autres, dans une attente Incertaine, courent de toutes parts en désespérés, moi Je suis forcé de penser au cercueil.

L'idée frappante de la mort, dit le pasteur en souriant, ne s'ocre pas au sage corn' me un objet d'épouvante, ni à l'homme pieux comme son dernier terme elle fait rétrograder celui-là vers la vie en lui enseignant & la bien régier, et soutient celui-ci lorsqu'il est dans l'aMIction. par l'espérance d'un bon. heur futur; le trépas, pour l'un et l'autre, se change en vie. C'est donc à tort que ce père n'a montré dans la mort que la mort à son


enfant sensible. On doit présenter & Fadoie~ cent un tableau d'un grand prix, celui d'un âge mûr! dans l'exercice des vertus, et au vieiHard le tableau de le jeunesse, afin que tous deux se plaisent & voir ce cercle perpétuel, et qu'ainsi la vie s'achève dans FactivM de la vie.

Mais la porte s'ouvre, et le couple admira~ ble paraît les tendres parents et les amts, 9 trappés de surprise à Faspect de h jeune personne, sont captivés par sa beauté et par la richesse de sa taille et la trouvent parMtement assortie au jeune homme; out, la porta semble être trop petite pour les recevoir au moment qu'ila posent ensemble le pied sur le eeun.

Hermann la présente à son père et & Il mère, et leur dit ce peu de mo~ avec rapïdt~: Votci une personne telle que vous pou.vez la des!rer. Mon père chéri, veu!Moz la bien accueillir, elle en est digne; et vous~ 1> ma mère chérie, interrogez-îa, des a présent, mr tout ce qui concerne la condutte !nterteure d'une maison, et vous verret! combien elle mérite de vous appartenir et de remplacer votre aHe.

Se hâtant de tirer le pasteur a L'écart 1 Homme excellent, venez promptementt mon secours, et déliez ce nœud, moment qu me fait trembler car je n'ai point eaga~ cette jeune fille a me suivre comme mon


épouse, elle croit entrer dans la maison

fuie avec courroux dès qu'on lui parlera

d'hymen; mais que tout soit décidé à cet S~He ne doit pas rester plus longtemps ~as FerMU~ et je ne P<~P~ X dans le doute, ~-v~ct~~ noMsan nouveau témoignage de votre M

80809 que nous honarona. es assis-

L'ecclésiastique rejoint aussitôt les assis-

tant$; mais, hélai3l 1 d8ja l'ii.nne de la jeune

personne a été blessée par ces paroles du

père, prononcées avec son ton badin, quoi- !m'm<iet<)mm)ittN'th'm:

~Si. qui me pMt. mon y~ de

~4Qt que son père qui, étant jeune, prenait

?r~

alla chercher la plus belle pour l'amener

dans ea maison comme son épouse, c'était

cette petite mère. On rec~nn8tt d'abord ù l'é-

~~e quel est le tour d'esprit de celui qui l'a

S~ B'a a le sentiment de ce qu'il faut. pas non plus n'e.t.ce p~t longtemps; il me BemMe~ en eSet qu'il n'est pas si pénible de le suivre. légère

s~

partie de ces parole' cependant il éprouve

néral, et tous les assistants t la fois gardent

le silence.


Nais la ni!e admirable, navrée jusqu'au fond de i'&me d'une raillerie qui lui paraît Insultante, reste Immobile; unorou~eursu. bite se répand sur son visage et sur son cou; néanmoins elle se contient t elle rassemble Res esprits, et dit ensuite au vieillard, saM cacher tout son chagrin –Oh 1 certainement votre nts ne m'a point préparée a une telle réception, quand f1 m'a tait le portrait de son père, de cet excellent citoyen. le sais que vous êtes un homme prudent, qui se comporte envers tout le monde selon la convenance des personnes; mais ti parait que vous n'avez pas assez de compassion pour la pauvre niie qui vient seulement de passer votre seui!, et qui est disposée a vous servir; sans quoi vous ne m'auriez pas e hit sentir, par une ironie amëre, la distance r de mon sort à celui de votre nia et à votre ï sort. Sans doute j'entre pauvre, avec un hnm* ble paquet, dans une maison pourvue de tout ce qui donne de l'assurance à ses joyeux habitants Je me connais très bien, et sais 1 quels doivent être nos rapports mais eat-H généreux de m'accueiiiir, à l'instant mémo 1 de ma venue, avec une raillerie qui. peu s'en <aut, me repousse loin du seuil ou j'ai à peine posé le pied?

Hermann, plein d'anxiété, s'agitait, et conjurait d'un signe l'ecclésiastique, son ami, de se jeter comme arbitre au milieu de ce


débat, pour dissiper cette erreur en un moment.

L'homme pr udent rapproche aussitôt; Il considère le chagrin tranquille de Dorothée, m sensibilité qu'elle mattrlse, ses larmes qu'elle retient au bord de sa paupière. Alors, par une prompte impulsion de son esprit, ii se détermine, au lieu de bannir tout it coup cette erreur, & ia prolonger un instant, afin de sonder les sentiments de la jeune personne, tandis qu'elle est émue.

0 fille étrangère! lui dit-il dans ce desleln, la résolution que tu as prise de servir dans l'étranger a été trop précipitée, si tu n'as pas assez considéré a quoi i'on se soumet en mettant le pied dans la maison de son maître; car de la main donnée dépend le sort de l'année entière, et un seul oui oblige a beaucoup de résignation. Les courses fatigantes, la sueur amère, causée par un travail qui presse et qui toujours renatt, ne sont pas ce que le service a de plus pénible un mattre actif prend quelque part à ces soins; mais Bouurir de son humeur quand ii Marne & tort, ou qu'il donne à chaque instant de nouveaux ordres sans pouvoir être d'accord avec soimême essuyer les emportements d'une mattresse qui prend feu à la moindre occasion, les rudesses et les mutineries des enfants; voilà ce qui est pénible, et ce qu'il fautes~ ppMdant supporter. sans nécliger son travati,


MM dépit nt murmure. Mais ta ne me parab ~aa faite pour cet état, puisqu'une plaisanterle de ce père a dé}& si profondément Nea86 ton ême, quoique rien ne soit plus roquant que de railler une Jeune RMe en soupçonnant qu'un jeune homme a touché son. cœur.

Frappée de cette dernière parole qui n'a pas manqué le but, vivement émue, elle ne ee contient p!ua; ses sentiments se manifestent avec énergie, sa poitrine se gonNe, un soupir s'y fait passage, et eUe dit aussitôt ea versant un torrent de larmes ardentes Oh que l'homme raisonnable qui veut donner ses conseils a FaSUgé, sait peu qu'une parole froide ne peut dégager un cour du poids des peines dont le ciel a permis qu'il fat chargé 1 Vous êtes heareux, la Joie est v<~tre partage; comment une ramerie pourraitelle vous blesser mats le malade sent avec douleur la main légère qui le touche. Noa, ïa feinte moseratt Inutile, quand même Je pourrais y recourir. Décidons-nous à cet instant le retard ne ferait qu'augmenter mes peines, les rendre plus profondes, et peut. être me plonger dans un chagrin secret quf minerait mes jours avec lenteur. Latasez-moi partir, je ne peux rester dans cette maison, veux ea sortir, et vais retrouver mes pauvres parents que J'ai laissés dans le malheur, ne songeant qu'à m'en tirer mot-même. C'est


:aa &:rme résolution elle me permet de voue faire l'aveu d'an sentiment qui, si j'étais restée ici. eût étô enseveli dans mon sain dorant de bngues années. Oui, la raillerie de ce p&M a profondément blessà mon &me. Ce n'est pas que J'aie un orgueil et une sensibilité peu convenables peut-ûtro & Mtat où rentrai; mais M est vrai que mon cœor a senti dn penchant pour le jeune homme qui, dans cejoar, m'est apparu comme un libérateur.

Quand U s'est éloigné de moi, et que M poursuivi ma route, fi est resté présent & ma peasea je songeais & la personne henMase & iaqueUe il avait déjà pénètre donné aa toi, et dont H portait l'image daa~ <i09 cour. Et quand te l'ai revu près de la sour.ce, il me semblait qu'un des Immortels paraissait & mes yeux satisfaits. le l'ai suivi de si bon cœur lorsqu'il a voulu m'engager à vous servir t Je veux l'avouer encore; durant notre route, un espoir a Cattô mon âme, colui de m6r!t~r peut-être un jour sa main, lorsque je serais parvenue à me rendre utile tu bonheur de votre maison. Je vois seulement à cette heure les dangers auxquels je m'expoaais en vivant près de celui pour qui ravala un secret penchant je vois u cotte heure la grande distance qui se trouve entre une fille dénuée de biens et un jeune homme opuleat, fut elle la première de Eon sexe par


aon mérite. J'at fait tout cet aveu pour que vous ne meconnaissie!! pas Famé qui a été blessée, circonstance à laquelle Je dois le dessein de m'étoigner sans elle, mon sort eût été de cacher mes tranquilles vœux, de le voir bientôt amener dans sa maison son 1 épouse; et comment eussé~e alors pu sup- [ porter mes peines secrètes ? Heureux avertisMment mon secret est échappa de mon scia lorsque !e mal n'est pas sans remède. Que tout soit révélé. Rien ne doit me retenir plus longtemps ici, où je me vois confuse, agitée, où j'ai fait le sincère aveu de mes sentiments et de ma folle espérance. NI la nuit qui se couvre au loin de nuages amoncelés, ni le tonnerre roulant qui retentit a mon oreille, ni les torrents qui se précipitent du ciel sur les campagnes avec violence ni le bruissement des vents orageux, rien n'arrêtera mes pas. J'ai soutenu tous ces assauts dans notfo fuite désastreuse et près de l'ennemi qui nous poursuivait. Je vais m'exposer encore à ce qui peut m'arriver sur la terre, comme J*y suis accoutumée depuis longtemps, saisie, entralnée par ie tourbillon du temps où nous sommes, qui me sépare de tout. Vivez heu' reux, je ne me retarde plus un moment, te sort en est Jeté.

En achevant ces mots elle se retirait précipitamment et dirigeait ses pas vers la porte, ttyaat encore son humble paquet, lorsque ta


mère entourant de ses bras la jeune nUe et la retenant o.

D!g, s'écrie-t-eMe stupéfaite, que signifient tout ceci et tes larmes inutiles? Non, Je ne te laisse point aller, tu es Fepouso de mon Sts.

Le père mécontent regardait la <iUo épioféo, et it dît avec humeur

Ainsi pour prix de toute ma complaiaance, ce qui m'est le plus d6sagréabto doit m'arrivera la 6n du jour car rien ne me révotte plus que les pleurs des femmes, les cris passionnés, qut rendent Inextricable ce qu*un peu de raison débrouillerait plus facHement. Je ne puis être témoin plus longtemps de cette étrange scène conduisez-la vous-même & sa fin, je me retire pour me coucher.

Se tournant aussitôt, M voulait se rendre à la chambre où était son lit nuptial, et où le sommeil lui faisait goûter le repos; mais son Ns le retenant

-Mon père, lut dit-it d'une votx supplante, ne précipitez rien, et ne soyez point Irrité contre la jeune personne. Je dois seul porter la peine de tout ce trouble, que cet ami, trompant mon attente, vient d'augmenter encore par sa feinte. Prenez la parote, homme estimable, vous a qui j'at confié mes inté*tMs; loin d'a)outer a nos tourments, veuilles tout échircir; car la vénération que je vous


porte 6'aSalbMrait si les peines d'autre!, aa lieu de vous engager à rexero!ce de votre haute sagesse, n'étalon! pour vous que le sujet d'une joie maligne.

QuoMc prudence, dit te pasteur avec un sourire, 3ut mieux réussi à tirer du cœur do cette excellente personne l'aimable aveu que nous venons d'entendre, et à nous dévoiler son caractère? Ta tristesse ne s'eat-ette pas aussitôt convertie en joie, en ravissement? Parle-lui donc toi-même iu! faut-il d'autres ôciaircissemec.ta que les tiens?

Alors Hermann s'avançant vers Dorothee s Ne regrette point tes larmes et cette douleur passagère, lui dit-il avec tendresse elles confirment mon bonheur, et, je l~spere, le tien. Je ne suis pas venu à la fontaine pour proposer à l'étrangère, à la fille la plus accomplie, d'être notre servante; J'y suis venu pour obtenir ton Meur et ta main. Mais, he" las t mon oit intimidé s'a pu voir quel était le penchant de tonccauï';je n'ai aperçu dan tes regards que de l'amitié lorsque tu m~aa aatu6 dans le paisible miroir de la source. Te conduire dana notre maison était déjà la moitié de mon bonheur. Veuille le rendre parfait; ont que je puisse bénir ce moment 1

Elle lève vers le jeune homme des yeux où règne l'émotion la plus tendre, et ne se refusa pas à cet embrassement et a ce htlser,


le comble des délices iorsqu'U est pour des amants le gage longtemps désiré du bonheur futur de leur vie, bonheur qui leur parait tlors HUmIté.

Le pasteur avait dissipé les incertitudes des autres assistants. Mais la jeune fille so présente avec grâce au père, s'incline devant ici, pénétrée de respect et d'anectton, et lui bainant la main qu'il retirait

Que !a justice, dit-elle, vous <aase pardonner & celle qu'une erreur a troublée, les larmes de la douleur et les larmes d@ !a joie. Oh 1 pardonnez-mol la sensibilité où d'abord le me suis ttvree pardonnez-moi aussi celle que j'éprouve en ce moment, et laissez-moi te temps de me reconnattre dans le bonheur Inopiné qui m'arrive, et que chacun ici par. tage. Oui, que ce premier chagrin, causé par mol qu'une surprise a égarée, soit le dernier. Le service fidèle auquel la servante s'était engagée, et que l'affection lui aurait aHégé, vous sera rendu par votre nue.

Aussitôt le père t'embrasse, en cachant ses larmes. La mère s'approche d'elle avec confiance, et la baise tendrement leurs matn~. l'une dans l'autre, s'agitent on signe d'amitié; tes deux femmes en pteurs gardaient le silence.

Alors le bon et Judicieux pasteur se hâte de saisir la main du père, et lui th'e, non sans peine, du doigt poteté. l'anneau nuptial ;i!


prend l'anneau de la mère, et unit les deux jeunes gens.

Que ces anneaux d'or, dit- soient des' tinés à former i'étroite union d'un second hymen, aussi heureux que l'ancien Herm&no est pénétré d'amour pour Dorothée elle avoue qu'it est l'objet de ses veaux. Je votM uab donc en ce moment, et vous bénis poeu* :e reste de vos jours, par la volonté d'un père et d'une mère, et sous les yeux de ce témoto notre ami.

Le voisin aussitôt 8*!nc!!oe vers eux, et leur adresse des vœux ardents. Mais le pasteur, c? voulant attacher l'anneau au doigt de ie Jeune personne, aperçoit avec étonnement celui qu'elle y portait, et qu'Hermann a con* sidéré avec tant d'inquiétudes lors de leur rencontre près de la source.

Quoi dit-il avec enjouement, ce sont donc ici tes secondes nançai!!es? Pourvu que le premier aancé ne se présente pas à l'autel pour s'opposer à votre union t

-Oh souQrez, répond-elle, que je consacra un moment à ce souvenir l'homme vertueux qui.&son départ, me donna cet anneau, et qui ne revit pas ses foyers, le mérite bien. 11 prévit tout. lorsque l'amour de la liberté et te désir de coopérer a de grandes révolutions ren. traînèrent à faria.U trouva la prison et la mort. a Vis heureuse, me dit-il, je pars tout s'agite sur la terre, tout semble se desuntf; 1


!es b!Mf3 fondamentales des États tes ptua stt*«des sa rompent, l'héritage abandonne Fancien possesseur, l'ami se sépare do son am!. l'amant même de son amante. Je te laisse en ce lieu, et si jamais Je fy revois, mais qui peut le savoir ce sont peut-être les dernières paroles que je t'adresse. On t'a dit avec faison, et on doit le dire à présent plus que Jamais, l'homme n'est qu'un étranger sur la terre; le soi ne nous en appartient piua a aucun titre; !es richesses sont errantes l'or et l'argent des maisons et des tempies se fondent, se dégagent de leurs former anciennea et sacrées tout est en mouvement, comme si 1'unlverii, dont la structure semblait coneommée, voulait briser ses liens pour re< brouaser dans te chaos et la nuit, et pour en sortir Nous une forme nouvelle. Tu me conaerveras ton cœur, et si Jamais nous nous retrouvons sur les ruines du monde, nous seMns des êtres renouvelés, libres, à l'abri des coups du sort car ceiu! qui aura franchi de têts jours, pourra-t-il encore recevoir des entraves ï Mais si nous ne sortons pas tous deux vainqueurs de ces orages, si c'est la dernière fois que Je t'embrasse, oh que mon Image soit présente a ta pensée, et attends avec la même égalité d'âme le bonheur et rtnfortune. Si une nouvelle patrie et un nouveau tien t'appellent, reçois avec gratitude tes avantages que la fortune t'aura destines; aime ceux


qui t'auront donné leur amitié, soie recon~ natasante envers ton bienfaiteur; mais que )a prudence guide tes pas; ne t'e&pose pas A l'amertume d'une seconde porte. Que t€o jours te soient chers; cependant n'attacha pas & 1& vie un plus grand prix qu'aux autr~ biens, U n'en est point qut ne soient trmpeura.< TeMea dirent ses paroles, et cet homme magnanime ne reparut plus & mes yeux. le perdis ensuite tout ce que Je possédais, et Je me suis bien souvent rappelé ses exhortations. J'y pense encore en ce moment où Fa* mour me prépare ici le bonheur, où ï'esp6"rance m'ouvre le plus riant avenir. Oh pardonne, mon excellent ami, si en serrant ton bras je tremble encore. Je suis comme ie nautoatcr, auquel le sol le plus solide, qu'enan il aborde, paraît chancelant.

Elle dit, et place l'anneau qu'elle vient do recevoir près de celui qu'elle portait. Mais Hermann dont l'âme est aussi intrô. pide que teadre

DorotMe, dit-H, que notre union, dw ce bouleversement général, soit d'&utant pim solide et durable; opposons ensemble aux malheurs notre courage-t songeons à conserver des jours qui doivent nous être chers, et la possession des Mens qui peuvent les em. belUr. Celui qui s'émeut en des temps od tout ~ébranle, étend le denaatro; mats celui donc t'ama est inaltérable se orée lui-même un


monde. Il n'est pas digne des Germains de propager ce moment épouvantable, ni de Ootter tour & tour d'un sentiment à l'autre que notre conduite soit conforme à notre ça" ractëre nous devons le dire et le penser. On loue encore les peuples intrépides qui s'ar"Btêreht pour la défense de leur patrie, de teurs lois, et des objets les plus chers de leur tendresse. Nous sommes l'un & l'autre, et maintenant tout ce qui est & mol m'appartient doublement et m'est plus cher que Jamais je ne veux point le posséder avec crainte et trouble mals avec assurance et courage. Si les ennemis nous menacent encore cette année ou dans un temps plus éloigï)é, viens me présenter mes armes et m'en revêtir. Persuadé, comme je pourrai t'être, que mon père, ma mère et ma maison seront les objets de tes soins, oh j'opp~era! aux dangers un cœur intrépide. Que tous s'eBQsmment du même sentiment, ia puissance se lèvera contre la puissance, et la paix sera bientôt le sujet d~me ~le~ase universel


~fMM~~a tvadneteur. < HERMANN ET DOROTHÉE

CNMT t-MaoM.– Le Matheur Mrta~ CMM- H. Hermann. CttAMf )! i~e Boufgeoi! CHANT !V.– La Mère et !eFHa. CjtAW V. Le CoMnopo!!te. Ea~NT VL Le Siëcte. eBANT YH. DorotMe. SBAKT Vttt. Hermann et Dot-oth~ ~B*RT <X. La PeMpective h~usc.

t'arb.])n)prht)crto Moufette (tUMhttea <'u*rt<'M),<t,)rMCadct~ A. MMj;cot, d(MEteNr.–M6-93.

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ŒUVRES DE MOLIÈRE

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Pr~voi.t. Mat~n: Lea~ut., < Qa<tttc.!Cnroo. t!<9tf)tre (l'A-, tô~mdrc.to ttraad. a aat)u!«ii< OUttvrca. ? ..RMi~Eathcr. A~tt~io. f ~-l'ti~it't). Mtftt.p~Ctt~ ,t

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