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Notice complète:

Titre : Coco, Coco et Toto / par Georges Courteline

Auteur : Courteline, Georges (1858-1929). Auteur du texte

Éditeur : Albin Michel (Paris)

Date d'édition : 1905

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb423266552

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb372919050

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. (77 p.) : ill. ; in-16

Format : Nombre total de vues : 82

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GTextes1

Description : Contient une table des matières

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k66297d

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Y2-21766

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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COUVERTURES SUPERIEURE ET INFERIFURE ~'IMPRIMEUR

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PARIS

ALBIN MICHEL, EDITEUR

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fMtf~tro.tMMM de L. B&H~M, ~&~ GM~~M~e et Barrère

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}?. MONSfEUR, <~M~ ~M~~ faire à MM~MC /<T ~f~M~ ? <<M MÀtTRE DE FORGES. Tu y C5. COCO ?

MADAME. Oui, COCO.

t<!OBtStEUR. Je commence. Nous en étions arrivés am moment ou PhnHppe Dcrblay se dispose à quitter ? 'la chambre nuptiatc.

{~)

Vp!)~ veoez en un instant de détruire tout mon


bonheur, ait Philippe d'unevoix émue, et je plettte madame, je pleure >

(5"tM!!g~M/'t!;M<)

Mon Dieu que c'est joli, ce Ma~c de Forges et comme c'est humain Voilà soixante et onze fois que que je le relis n'importe c'est toujours avec la même admiration.

(// lit.)

Mais c'est assez de faiblesse, continua Derbîay qui se leva et essuya du revers de la main une larme restée au bord de sa paupière. Vous parliez tout à ~l'heure de me payer votre liberté. Hc bien je vous la donne pour rien ~> (~M~~O~/)<!M~.)

Ce qui me ptaît ià-dedans, c'est que c'est bien écrit. Ah la forme la forme il n'y a que ça Tu le comprendras quand tu seras plus familiarisée avec la ïitté*rature.

(~ ?!.)

« Tout lien. &

(.S'~M~eo~NM~

Oh et puis tu verras la fin est encore plus cmc < Tout lien est rompu entre nous. Adieu, madame, voici votre appartement, voici le mien. A comptef d'aujourd'hui, vous ri'existez plus pour moi t> (5'Mt~O~tM~


Et quand on songe qu'il y a des gens qui n'apprécient pas Georges Ohnet Faut-y être bête MADAME. Tu es assommant, tu sais, avec tes interruptions continuelles.

MONSIEUR. Excuse-moi, ma chère amie. C'est l'enthousiasme qui me les nrrache.

(~ lit.)

< n'existez plus pour moi. Ainsi parla le maître de forges, et, se retournant, il fit voir à Mlle de Beaulieu. »

(Il <OM~M ~gc.)

quelque chosa d'énorme dont la fière jeune fille resta étonnée et troublée..> >

MACAME. Quoi ? quoi ? qu'est-ce qu'il lui fait voir ? C'est dégoûtant, cette histoire-là

MO~E~. Ne fais pas attention j'avais passe une page.

MADAME. Mouille donc ton doigt.

MOcrstEUR. Rétablissons.

(~ ~.)

et se retournant, il fit voir à Mlle de Beaulieu plus de dédain hautain que de réel mépris.. a MADAME. A la bonne heure.

(La lecture ccK<tM!)


MONSIEUR, qui ~M~~OM~< &~MS~MBMMM< de MOMMCM. Quelle connaissance du cœur humain Comme cette Claire de Beaulieu éprouve bien ce que nous éprouverions à sa place Et qaelle noblesse dans l'expression Ah le mot juste tout est là Et on parle des symbolistes Tiens, Coco, veux-tu que je te dise ? ils me font suer, les symbolistes (Haussement d'épaules.)

Où en étais-je ? Ah oui 1

(2~ /)

« Le châtiment était terrible mais non disproportionné avec la ~ute. La jeune femme pu. (Il tourne la /'0!)

.ait des pieds. ')

MADAME. Comment la jeune femme. MONSIEUR. Mais dame. Ah pardon chère amie, j'ai encore passé une page.

MADAME, agac~. Mouille donc ton doigt! MONSIEUR. Rerétablissons.

(Il lit.)

« la jeune femme pu.. nie dans ce ou'elle avait de plus sensible son orgueil. '>

MADAME. A )a bonne heure

(La ~C~MfC 60K<ÎMM~.


MONSIEUR, s'~M~~OMt/'NM< encore. Fais bien attention, nous voici arrivés au point culminant Uu récit, et c'est ici que le psychologue se révèle magistralement dans le charmeur.

Ecoute ça:

< Alors je ne sais plus ce qui s'est passé en moi, expliquait Claire à la baronne de Préfond qui l'écoutait avec une attention extrême, je me sentis envahie de sen.

(7~ <<M~MC ~)

sues.

MADAME. De sangsues ? envahie de sangsues ?. MONSIEUR. Mon Dieu. Oh que je suis bête. j'ai encore passé une page.

(M ?.)

< de sen. timents chère amie. de sentiments < Je me sentis envahie de sentiments contraires à ceux qui m'avaient agitée jusqu'alors. ')

MADAME. A la bonne heure. Mouille donc ton dotgt.

(La ~C<Myc S'<MMM. MM!!M7 sonne. Monsieur renvoie la Suite au prochain MKM!~0.

(La scène du coucher.)

(~Mt/ COMt~)


MONSIEUR, d'une voix qui se MMM~. Que la peau de ton épaule est douce, chère enfant

(Long M7eKCS.) ·

Puis MADAME, que, sans doute, poursuit une idée ~e ` Mouille donc ton doigt.


LES CHOUX

Pe !a pâle ruelte du lit où il s'étirait frileusement en attendit que l'heure sonnât de se lever pour le travail:

Çhott cria Monsieur à Madame allongée à son côté, puisque tu as 6m de le lire. passe-moi donc que je voie un peu les nouveUes. Non: répondit sèchement Madame. Les choux ne sont pas faits pour passer les journaux

Cette réplique troubla Mons~ur qui en médita longu~ent l'étrangeté inattendue. Madame, immobile, se t~sait, ses mains croies sous la nuque, jetant au Mnet d'un miroir qui s'inclinait en :'ombre ~p~cise de Mcove les sombres creux de ses aisselles et la mare d'encre qu'étendaient par le lit ses beaux cheveux éparpulés.

Cinq minutes s'écoulèrent.

Soudain

Chou cria de nouveau Monsieur puisque tu es auprès de h table de nuit, passe moi donc mon paquet de tabac~que je me fasse une cigarette.


Non répondit encore Madame. Les choux ne sont pas faits pour passer du tabac.

Elle dit et pinça les Icvres, l'œil au plafond où rayonnait en larges plis un ciel-de-lit Pompadour. A merveille dit alors Monsieur, une légère humeur dans la voix mais comme je m'embête en ce lit, ne pouvant ni fumer ni lire, je ne m'y attarderai pas une minute de plus. Passe-moi mes chaussettes, chou je me lève.

Et il se soulevait sur les paumes, en effet, quand à son étonnement extrême

Non répondit Madame une troisième fois. Les choux ne sont pas faits pour passer des chaussettes. Lui, se mit en colère, du coup.

Ça va durer longtemps ? En voilà une histoire a A-t-on idée de choux pareils ?. Par le diable, il faudrait s'entendre s'ils ne sont faits ni pour passer le tabac, ni pour passer les chaussettes, ni pour passer les journaux, pourquoi donc -,ont-ils faits, les choux i Madame n'eut pas un mouvement.

Simplement, amenant sur Monsieur la durete de ses yeux bleu-acier où flambaient, sombres, des rancunes

Pour qu'à la mode de chez nous, fit-elle d'une voix grave, on les plante


L'ILE

Il est M~ M. sont adossés dans les ~aCMM Mtt /OM~M< dit jour.

~MM&!tM

~DAME, Dis donc. Coco.

MONSIEUR. Quoi, COCO ? 2

MADAME. Une île britannique, qu'est-ce que

cest ?

Mo~s~UR. Ce que c'est qu'une île britannique ?.. (~~), On entend par Iles Britanniques !a réunion de l'Irlande, de l'Ecosse et de l'Angleterre. Vouent, C~ il n'y a que toi pour poser des quespareilles Alors, oui, tu croyais qu'on disait une Ne britannique, comme on dit un roc escarpé ou un vermoath-guignolet ?

MAD. Ne te paye donc pas mon visage, s'il te plait.


MONSIEUR. Je te jure. MADAME. Je la connais. C'est comme la fois où tu m'as dit qu'il y avait des animaux ayant les pattes un peu plus courtes du côté droit que du côté gauche, ce qui leur était très commode pour courir sur les ûancs des montagnes. Ça ne prend plus.

MONSIEUR. Mais.

MADAME. Ça ne prend plus!

Le menteur n'est point écouté Quand même il dit la vérité.

Attrape, Coco. Ça t'en bouche un coin, ça, mon vieux. (7fOM~MS.) Comme ça, tu voudrais me faire accroire que l'Angleterre est une île ?

MONSIEUR. Bien sûr, l'Angleterre est une île. MADAME. Veux-tu te cacher Si c'était vrai, y a longtemps que tu me l'aurais dit.

MONSIEUR. Je te l'aurais dit, si tu me l'avais demandé. Et puis, d'ailleurs, c'est bien simple. (Il saute du lit, et, en c/teMMse, va eAefcAef dans son C<!&tM~ un atlas qu'il <ï~0y<e ~aMN ouvert). Tiens, entêtée, regarde toi-même.

MADAME, coM!MKMCM<! C'est pourtant vrai Eh bien, je ne l'aurais jamais cr".

(Monsieur se recouche et y<M~ JOK journal Mada-


MM ~KCM~ a&SO~~ dans la COM~OM l'atlas Ï7M ~M~. ~o:«fat'M)

MADAME. Dis donc, Coco.

MONSIEUR. Quoi, COCO ? a

MADAME. Une île. comment ça se fait que ça ne se tire pas des pieds ? Ça devrait se tirer des pieds, pourtant, puisque ça n'est pas attaché

MONSIEUR. que e~MMMMce M ~M~ /'<!g<:cew~ 11 y en a des fois qui se les tirent.

MADAME. Oui ?

MONStEUR. Oui, mais il faut beaucoup de vent. MADAME. Oh je pense bien que ça ne se tirerait pas, comme un bouchon dans nnc cuvette, en soufgant dessus avec la bouche. (~Mss~M~ d'épaules) T'es bête. Coco Et alors, dis, s'il en faisait beaucoup du vent mais beaucoup, ce qui s'appelle beaucoup, enfm quoi, énormément de vent. est-ce qu'elle se tMemit, l'Angteterre ?

MONStEUR. L'Angleterre? Non! 1 elle est à l'ancre.

MADAME. Al ancre 1

MONStEUR. Oui.

MADAME. Ou~éque c'est que ça ?

MONSIEUR. Je vais t'expliquer en deux mots. On appelle amst une chose noire, quelquefois rouge, et souvent bleue, qu'on fait descendre au fond


de l'eau avec des. chaînes de la petite vertu. Ça sert à ecrire des lettres et à accrocher les navires. Les enfants s'en mettent aux doigts et les élèves du Borda en portent une sur leur casquette.

MADAME, eM~OM~MSMt~ II Sait tout, ce COCO, il sait tout


LES LOCUTIONS COMPLAISANTES

SCENE PREMIERE

La CA<!M&~C <:OM~A~ COM/M~ L'M lit de ?~)«' fCMS f~< clos.

MOttStEOR, ~Mt consulte M M!OM< Oh sapristi. huit heures Et Totoche qui m'attend à neuf Avec ça q<t'et!e est femme A me Msser A la porte pour un retard de dix minutes Hâtons-nous.

(COK~ ~'û*~ M~NHM ~M! <~< MM côté, ~<M ~atMBMy des o~t~e~. C~ayM~~c. M~f~MM WM~-CMt<j[ NMS. &~MtM MMMMf /NM. Dit. KMN~ léger de la cAeMtSCMe OM serpente ~<K yMA~K t'!M7 Of, ~7/MMM< d'aimables MaMcAeMT!.)

Hum i

(Z~ ~jM<e, se ~CMC& redresse. ~K~H~M/) Mon bon, sois raisonnable. Tu es sur le point de


prendre. la parole, ne gaspiUe pas ton souffle en vains interviews. Ménage ta faible éloquence.

(Il glisse une /6~ hors du lit.)

MAnAME, qui s'étire.- Tu te lèves ?

Lui, à part. Pincé. (~M<.)Tu vois.

ELLE, langutssamment. Oh pas encore, dis LUI, ~M~. Ne me donne donc pas, mon

amour, plus de regrets que je n'en ai déjà Si tu crois que je ne sois pas navré A-t-cUe un bras 1 (Il baise le ~a~.) A-t-elle une épaule (7/MMf ~M&.) A-t-elle un petit signe (Il ~Mc~N<4 ~~).Lève-toi, mon garçon. Il n'est que temps.

ELLE. Reste encore un peu.

t,ui, hésitant. Un petit peu ?

ELLE. Oui.

LU]:. Eh bien. Vrai, tu ne peux pas te douter à quel point tu as le réveil ravissant Eh bien. C'est ta bouche, surtout, qui est un rêve Eh bien. (A ~a~.) Prenons garde M6nanco Attention à l'extinction de voix.

ELLE. Eh bien

Lui, Eh bien. (Résolument) Non! Je ne peux pas; j'ai un rendez-vous.

ELLE, c~Me. Reste donc, voyons reste donc Il y aurait des raisons. spéciales, pour que tu restes. Lui, /OK~M~M~. Ah grand Dieu s'il y en au-


rait (Z~ se ~Mc~e..St~Kce. Long &aMey. Z.<t /'eM<~M~

sonne la <&MtM.~ La demie t

(H saute du lit.)

ELLE. COCO Coco i

Lt)t, qui <M~Mc son j&<tM~~M. Non! Ne me demande pas l'impossiMe (~4 ~} Jamais je ne serai à neut heures chez Totoche. Ça va en être une, de scène ELLE. C'est bien. Tu t'en repentiras.

LUt, avec m~ ~OM~ ~'MM/'a~Kcc. Eh j'ai mes a~Mt~s, que diable Tu es étonnante. Coco ELLE, yc~M~~ dans l'oreiller. Laisse faire, je te dis. Tu verras.

MoM~My ~'A~t~ ~M M<e et ~)

~r


SCENE II

Onze heures du soir. Le boulevard.

LUI, a~<!K<OM< trottoir, MtM cigarette aux ~e~X. Arrivé ce matin chez Totoche avec un retard de vingt minutes, il est advenu ce que ~e prévoy&is elle m'a. laissé sur le carré. Après avoir carillonné et recaril-

lonneras-tu, icint des hurlements de désespoir et mugi des explications le tout à travers la porte, je me suis décide à regagner mon /<oM«' Ma .femme était levée. Fâcheux.

J'ai passé une jojrncc insupportable dans l'état d'esprit du monsieur qui, ayant conçu un bon mot,


n'en a pas trouve le placement. Aussi. ne me suis-je pas attardé à mon cercle. H est onze heures. Dans dix minutes. Coco sera au dodo. I! n'en sera pas fâche.

SCEXE III

Af&M.C A?CW qu'à la .~t?MC /WW~V, mais !'tf de KMt~. J.f<?~<;M< COMf~C ~K~ /'0<V<7/C~. lit ~)7 ~MMM de Patfl Z?<??'rg< /<!<)~<tU'. SM~ ~<TK~ MMC. ~M:~M le reflet rose ~f'MO!~ d'aile <ftt.

LUt. <M~~M~. Bonsoir. mon loidou.

ELLE..SaMi; & /C-! /~M/< son.

i.ut. Hein tu ne diras pas qu'il est tard ? ELLE. .on.

LCt, ~Mt débotte. Tu n'as vu personne ? ELLE. sonne.

Lut. ~'o~. Elle boude. CI~-rp enfant Nous al-

«Jtons y mettre bon ordre. (77 ~rg~e /? t'e ~M e< M glisse MMs les coMM~M~) Ah qu'on est bien chez soi Qu'on est bien auprès de sa petite femme aimée (~VeHcc.)

ELLE.M~H<<fM~. Ah laisse'moi tranquille

MM. t'M~~K~- Mais.


ULLE. Fiche-moi la paix, je te dis.

L-ui. Voyons, tu ne vas pas faire la mauvaise tête, peut-être ?

ELLE, qui ferme ~S~MSS~M~M< son livre. Non, pardon. Ce matin, tu avais tes s~aws d

LUI. Oui.

ELLE. Eh bien moi, ce soir, j'ai mes occupations (Elle tourne le &OM<OM lampe. Nuit CO<M~~<e.)


UNE ENVIE

SCENE PREMIERE

(?:</ heures <~M soir.

MONStEUR. Chou, le moment est arrivé d'une explication catégorique. Depuis huit jours tu me fais la tête je commence à en avoir assez. (Gc~ <~1~:e~t/MM Ma~mM'.) Oh inutile de te défendre. En somme, tu es femme. tu es jeune, tu es. ch eli:! (27 regarde ~Mt ~t~ <t~t!<fM peignoir ~~<")!CK< hoM~c par <~aM<, Ma~tM). Chère petite (/~ baise la MMm.) Tu a:j donc tous les droits du monde aux faciles dépits et aux petites mauvaises humeurs des enfants un peu trop gâtes. Je dcsirc toutefois qu'aucun malentendu ne trouble notre bonne entente. Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon cœur, j'ai la certitude Je n'avoir rien fait ni dit qui justifie un mécontentement de ta part, et cependant, je te le te répète, tu me fais la tête Pourquoi ?


MADAME. Je ne peux pas te le dire, tu me gronde

rais.

MONSIEUR. Je te gronderais ? moi ? au moment où je suis, où jc~dois être plus que jamais. (.VoHt~M coup <<y!7 /M de ~?~K~ sur le /'C~MO~ ~OK~ Madame). chère petite (~ lui rebaise la main). le fidèle serviteur de tes volontés, de tes souhaits, de tes moindres caprices au moment où me sont doublement chers ta santé, ta tranquillité et ton bienêtre je te gronderais ? Vraiment, chou, tu me faisde la peine à me dire de pareilles choses.

MADAME. après un silence. Tu veux savoir la véri1)p ?

MONSIEUR. Certes, je le veux!

MADAME, /;o!:<e!<se. Hc bien. j'ai une envie. MONSIEUR. rotite bête! Et tu ne le dis pas Ignores-tu donc, imprudente enfant, quelles peuvent être les conséquences d'une envie contrariée de femme grosse ? que certains êtres portent sur eux, en marques indélébiles, les caractéristiques du caprice maternel non satisfait, depuis l'odieuse tache de vin jusqu'à la modeste framboise qui rougit à la belle saison ? Tiens, tu connais ma tante Zulma ? Etant enceinte, elle eut une envie de morue. C'était.idiot, .c'était grotesque, c'était tout ce que tu youdras, ma~


cnnn eue eut cette envie. Hé bien, elle accoucha d'une fille qui.

MADAME. Qui eut une tête de. ? Horreur MONSIEUR. I~on. elle n'en eut pas la tête elle n'en eut que les sentiments ~dix-huit ans, elle tournait mal

MADAME C'est épouvantable

MONSIEUR. C'est pourtant à quoi tu t'exposerais en t'obstinant à garder le silence. Par conséquent, crois-moi, vas-y de ta, petite confession, et, quelle que soit ta fantaisie, je prends l'engagement d'y répondre. Affectueusement, mais impérieusement, je te somme de t'expliquer.

MADAME. Je le vais taire. (Scw~e MoMSMHf.) Tu sais qu3 c'est bientôt le 14 juillet ? (~ MMeMe M~M~My.) Je voudrais donc Tu vas te fâcher.

MONStEUR. Je te jure que non

MADAME. <fMMe t-OM- ~,M ~<Me. Je voudrais donc qu'à cette occasion. tu fusses.nommé. officier d'académie.

MONSIEUR, qui &oM~ Off Ouf En voilà une envie Ah cà, est-ce que tu perds la tête ?

MADAME. Je le savais bien que tu te fâcherais.

v

~MoxstEUR. Je ne me fâche pas, mais, vraiment, c'est insensé A-t.o& idée d'un tel caprice Officier


d'académie Et à quel titre, bon Dieu ? (A la f~OM.) Je sais bien'que les titres. (Geste fa~Mc.) Seulement, j'ai beau .fouiller et refouiller mon passe, je n'y trouve guère qu'une condamnation à quinze jours d'emprisonnement pour avoir rossé un gardien de !a paix, et tout de même. comme titre, c'est trop peu. Ah 1 cre nom d'un chien de nom d'un chien !ceschoses*Jà n'arrivent qu'à moi Voyons, raisonne-toi. Les palmes Mais ils sont douze mille qui les demandent 1 Tu n'as donc pas lu les journaux ?

MADAME. Si.

MONSIEUR. au désespoir. Et tu veux Réitèctus, je L'en conjure Demande-moi tout, excepté'ça 3 MADAME, ~<M<ce~MM<. Ce n'est pas de ma. faute, que veux-tu ? c'est justement, de ça que j'ai envie. (5'~KCC.)

MONSIEUR. Hé bien, ça va être du propre

SCENEII

(/.a eAatH&ye coMcAë~.)

MADAME. Ah ah ah ah ah ah

MONSIEUR. Douxc heures que cela dure Douze heures

LA SAGE-FEMME. Un peu de courage, ma petite damc, clans une minute ce sera fini.


MADAME. Oh oh oh oh oh oh

LA SAGE-FEMME. Encore un petit effort. Là c'est cela très bien Eh allez donc ennn nous le tenons, ce gaiilard-Ià. Monsieur, iouex Dieu, vous êtes père

MOXStEUR, anxieux. Qu'est-ce que c'est ? i.A SAGE-FEMMB. Un Ms; et un beau, je vous réponds

MOKStEUR, qui se <f~M< Un fils. j'ai un nts LA SAGE-FEMME, Mtf<&HM. Ail bon sang MONSIEUR. Qu'y- a-t-H ?

i.A SAGE-FEMME, M<:t'~e. Hé ben, en voi!à une affaire Ah monsicm Ah monsieur II a des mains de canard

MONSIEUR, qui y~M!&C a~~C sur MK Patme



L'AMOUR DE LA PAIX

1~ ~MM~ ~~s<'M~ )nt ~e~)'< ~OM~o~ ~<!M:<

C/MMe-~M~MB .Po;M/)a<~W. J?!~<!t(,f ~c «'O'Ms~te sur /OM~ o~.t~f-f/e-Myxï/'Ae-cMMtc. Sny CACHU~B, ~C C/M~HC C~~ ~fMC /'C~" ~CH<<?& ~M~ ~C. ~e'M- MfMe~ €!< ~C tt'CMt~ ~X yO.!M.

~M~e M~~MMM de Mo!M:'eM~. MONSIEUR.

Personne ? Allons-y

(KtM<~ ~H~K~, /K~ C~ ~<î~~0}'~ ~tMC ~Mî ~'MS~M'aM trou ~t SOM/~Mf.)

Moi, je vais vous dire je suis le monsieur de la tranquillité chez soi l'homme de la paix à tout prix, tomme on disait pendant le siège. Ma femme est pleine de qualités, ce qui ne l'cmpec.hc pas d'avoir son pettt caractère. De là, les premiers temps de notre ménage, des discussions que je dus cle~ ~lus d'une


fois à coups de pieds dans le. trou laï trou laï trou la la. Mais l'âge est venu, et, avec lui, la saine horreur de la bataille. Les paladins devenus vieux se faisaient marchands de marrons, c'est connu. Je me fis donc marchands de marrons.

(Il C!!WM <K<~ ~fM~M~ <-< MM des m<Mti'~M~ la C/MMM'M~f Ott elle se brise CM W<7~ /~CM.)

.au <)p:urc, naiurcDcmcnt. Je sais bien que vous allez me dire

Et la paix ?

La paix je Fai tout de mcmc. Je !a conquiers à la. force de mon ingéniosité naturcUe. Ma femme. (Il ~'tK<C~OMt/'<.)

Une minute

(Il va se /'<M/~ ~?MM< les ft~MtfJf, dos MM~ au /tf'~C, dans la ~OS~KfC ~M iMaMM<'A'eM-MS de 7~M.tv//cx. 7.0M.? silcarce. !~yMe wtMWM~ de ~0;~r" SOifX /<~ /<'M!?/CS. 7('ePCM<TM<.)

je vous demande pardon. Ma femme donc,

s'cveiUa dernièrement avec l'idée d'avoir un chien. Une lubie, quoi une turtutainc Or, je ne peux pas sentir tes cagouinccs ça pue, ça donne des puces et ça, pisse partout. Jadis j'eusse accueitti cette fantaisie avec une bonne paire de claques, étant, comme j'ai eu l'honneur de vous le dire ( enlève M M'<


~c.) l'ennemi des vaines discussions. ~lais quoi (7t ~M/f~ MM ~) L'esprit de contradiction est teHemcnt inn6 chez la icmme, que le plaisir de m'embêter (Il af~oM~M~c ses &<-<) eût fait accepter A la mienne des milliers et des miUions de gincs, plutôt que d'en avoir le démenti.

7<M~ fM /'<Ï~M~ il a MM CM/0</C &<!S et !? S'C~

SCMM tK-r~M~ ~M~ la C/<aMC-/CK~M~ .PoW/V.f

Alors,

~<M~. Et <M;, ~H~ celle ~<M/~OM ~!<! H'CS< Mt~M~ ~«~ ~M~C< il ~«~ ~<!f~~MM< son récit.)

moi malin, qu'ai-je fait ? J'ai eu l'air d'ac-

ceptcr le chien. Seulement, le jour même de son -entrée ici. j'achetai une boîte de puces vivantes que


je semai sournoisement dans le lit conjugal et j usque dansia nourriture Le lendemain, je me procurai des boules puantes, lesquelles empestèrent l'appartement au point que ce ne fut plus tenable, et je goûtai l'âpre jouissance devoir ma femme, suffoquée, loucher de biais sur son carlin, en faisant de sourdes allusions à l'odeur de ce petit animal. Le troisième jour la bonne acheta un ris de veau. Je le chipai dans le buflet, et te chien reçut une trempe.

(7~ se redresse, se reculotte, )'eM<e~ son gilet. puis son /MM<.)

Ensuite, je cassai la vaisselle. Ce fut le chien qui paya la casse. A cette heure, comme vous "avez vu, j'ai mis le comble à ses perfections.

(Coup ~'Q?!7 M<tS/a!< promené autour de SOt'J

Ah c'est propre, ici c'est gentil Ma femme va avoir bien de la satisfaction en revenant du Bon Marché. Du reste, je l'entends. Attendez un peu 1 nous allons rire.

Entrée de M<t~a<He. S<M~eM~, puis AMt~MeM~! MADAME Horreur ma pendule mes rideaux ma chaise-longue Oh mais j'en ai assez, moi. de ce sale chien-là

MONSIEUR, indulgent.

C'est jeune, que veux-tu Ça ne sait pM 9


à MBe amie

MADAME.

Non son H est trop dégoûtant Je vais le donner



COCHON DE COCO

SCENE PREMIERE.

La CA<MM~ coMC/tc~ coH/M~a/c. ~a~aMM ~tS/'CM se mettre au lit.

MADAME. Minuit et demi Et Coco, qui devait être icit à c:ize heures Du reste je m'y atten-

dais comme je lui ai dit très bien < Tu me fais rire avec tes onze heures si tu es rentré à minuit, ce


sera encore bien joli C est même assez extraordinaire que tu ne puisses aller à ce banquet des PiedsGelés sans en revenir à des heures extravagantes. Ce que j'avais raison il est minuit trente-cinq. Sale bête. Tu vas me payer ça en rentrant.

(jE~e plonge sous les couvertures.)

SCENE II

Un palier. Le gaz est éteint. Ténèbres profondes. MONSIEUR. qui <t MMM~ MM e~~ <&- Aw~ qui, depuis trois quarts <tËM~, s'entête ù. .SOMMef (! la porte <MM logement MAa&t'<e On ne peut pas se faire une idée comme mon logement est incommode. C'est vrai qu'on y a une belle vue et que l'escalier est très clair. le jour mais c'est si bêtement distribué que c'est à peine, quand on sonne, si on entend de la chambre à coucher. Ainsi voilà une éternité que je suis là à carillonner et recarillonneras-tu pas moyen de me .faire entendre 1 Faut croire que ma femme se sera endormie. (li SOMKC. Long S!7cMCe.)

Rien de fait. Bon Dieu, quelle saleté de logement (Bruit ~'MKC <M);M&e qui ~MH&OK~'M~ sur d'M vitres i~M'OM MC ~<)


PJeut-y PIeut-y L-

(Il MK~. ~7~HCC.)

Rien encore

(~M~MMA)

Et dire que tout ça n'arriverait pas si mon imbécile

de femme consentait à me donner la cic quand je dois rentrer tard, le soir. Mais non, Madame ne veut pas Madame aime mieux faire la bête <' Tu n'as pas besoin de la clé je t'ouvrirai ') qu'elle me dit. e Je t'ouvrirai H »

(Exaspéré) r

Eh ouvre-moi donc, chameau 1

(f~ ~OMMC <t ~M*' t~ &fa.S. Lf( ~i'H~e, trop U~/fMtMMM~ ~e«Kec, ~dc/M, ~M<&c e~ fo«/e ~if /o~M, <&M~ les c~MS /'a~<t~)Me<~ vide. Co<t'<Ma&OM Mo<MMM~.)

Zat J'ai casa& ta sonnette a

SCENE III

La cA<MH&~ eoMg~/a/e.

MADA~œ, COM<&* ~ttM~ /'0~ï/

Une chose me met 'tors de moi c'est le sans-gêne

de cet être Il n'a pas la clé il le sait et il sait


également que quand il rentrera, il faudra que je me lève pour aller lui ouvrir. Ça devrait le faire se presser. Il devrait se dire Ma femme m'attend pour s'endormir conduisons-nous en galant homme et ne la laissons pas se morfondre. '> Maie ouitche c'est comme des pommes Monsieur aime mieux faire la fête avec un tas de galvaudeux, autour d'une nappe rougie, chargée de mets et d'alcools Mauvaise race Et ça se plaint, encore, quand on se venge (Haussement ~'t~aM~S. T~S ~OMg silence

Une heure sonne.)

Qu'est-ce qu'il peut faire ?. Qu'est-ce qu'il peut faire ? Il est une heure du matin Jamais il n'est rentre si tard. Ce que tu vas me payer ça

SCENEIV

MONSIEUR, à l'étage au-dessus la &OMC~ au trou de la serrure

Coco Coco Eh Coco i

SCENE V

MADAME < l'étage NM-~MOM~, ne lisant plus que d'un t?t7 ~~a<<

Cochon de Coco


SCENE VI

MONSIEUR. M~ Ct'C;!< de ~MCC~ <f<n/ /'Of<C tHM ~H!~CW.KM'm' de CÛM~ /'M< </CWe«rC. ~<M ~C< Voilà ce qui sera arrivé. Comme je banquetais aux Pieds-Gelés, ma femme, cmbctée de rester seule, sera. allée d'ticr chez sa mère. et elle attend, pourcn revenir, que la pluie ait cessé de tomber, car elle n'aime point prendre de voiture. Elle ne peut tarder maintenant. Je vais patienter en fumant une cigarette.

(7/ ~K/C MMC cigarette, M~M voir, puis, tire de sa poche boîte de <MO)M ~:M, Ka~f~M~ est c«~.)

TrÊs bien Pas une allumette !Que la vie est bête, bon Dieu

(Il s'assied ~«f t«M MM~A< et, les OH~/M aux <~M~, ~~M<~ le ff/O~~ /<')MM~. /at~~t' a CMS~S~t'A'KCC ~f <OMt& Ot'f fJ~e)~ les &OM~~OMM~MCM~ la )!:< t/M f/<M~ ~<F<f~ ~CCM/f KM ~C/C !)

~e donnerais bien vingt sous pour être dans mon lit. (A'otK'MM ~7<c< AFûMye~M quart d'heure. ~Vo~WaM M~C/C.)


J

Avec ça, j'ai une envie de pisser

(EHCUM le .t7c;!(-C. ~~M.SNMe;KeM<, l'horloge ~<MC église /(~'Ki'<K;M ~OMMC deux heures. ~M~

dans la <:M~ de l'escalier, c'est la g'<t~ d'une /OM7C de petites /'eH~M/f~, qui XOMMeM< <&tM' heures, elles a?M4! Un CO~COM les C/MM~ CM M~ sait ott, t)~~a)tco!t~Me, daMs les &att/eMf.! des mansardes.)

Je comprends qu'on soit économe, mais vraiment


ma. femme est trop pingre. elle aurait pu prendre une voiture.

(Le qlfart. Monsieur s'tM~a~<'H<e)

Oh 1

(La <&!<M!'C. MûMXMMf ï'e~MMe)

Ah!

(Les ~OtS ~<M~. ~CHSM!~ S':M~M~)

Ce n'est pas possible il est arrivé un malheur

Eh oui, parbleu ça ne <ait plus l'ombre d'un doute Elle aura fait une mauvaise rencontre. quelque souteneur qui l'aura assommée, fichue ensuite à la rivière. Bon Dieu de bon Dieu, je parie quelle est dans le le canal

(Trois ACM~C.)

SCENE VII

Madame

Trois heures Ah bien. non ça, c'est trop (Elle se SOM&~ sur SOM lit, et, la main étendue ~NM~&M<fe)~

Tu seras cocu, mon &mi


SCENE VIII

~OM~Mf ~0~, dans la MM~

Quand il fera jour, j'irai à la Morgue.


UN COUP DE FUSIL

j~t<~ Mf~& MMtMg'~ hoM~eOMe. ~It-~MSKS ~K cjMt'~ dressé et ~tf /'o~~e déjà servi dans les <MMe~ ~Mt~e 6~M~ <~M sa ~M~MMK. M<!<&ï~M très <~<M& t'a, t'~tt<. se lève, se rassied, se relève, va, de la porte à la /6M~c de <~ la ~~M<<fe la ~M<fM~.

Soudain la p0~ S'OMU~e. JPa~a~ M<MMMMf.

Sept heaces vingt! –Tu n'es pas honteux, de rentrer dîner à de teNes heures ? Tu t'es encore attardé à ta saleté de brasserie, à jouer ta saleté de manille, avec tes saletés d'amis, tas de bohémiens répugnants, qui se gobergent à ton compte et se fichent de toi, le dos tcume.

MONsu'-UR, ~<Mc <~ <&a~. Tais-toi ah tais-toi,


je t'en prie. ne dis pas cela (Il se laisse ~M~~f MMS:~<)

nt.u:»~r;lontaée et v~c~cccnzecat inqcca'ètc. ,~lh çâ, 1

MADAMH.~OMK~ <!< M<?t«'MMM< /H~M!C~C. Ah

niais..

(S'a/OC/MM< (/<? <'<M.) ·

Tu n'es pas malade ?

MONSIEUR. ~'MKe ~OM- /<?. P~Me'mP~ un verrcd'cau.

(Madame ~ay~ <T/of~ la eaM/e.)

MONSIEUR, af)rès avoir bu. Merci. (&M< !M sa /fHMMe avec une ~MMOM ~tMM~.) M~pa~vre chère ma pauvre chère Ah j'ai bien cru que je ne te rcven'ais jamais, va

HApAME, ~M~ ceM~ coups Tu me fais jnourit


d'inquiétude Il t'est arrivé quelque chose ? Tu as couru quelque danger?

MOXStEUR, peine J'ai reçu un coup de fusil.

~B. Un coup de. Ah'. Seigneur. d~noi tout je veux savoir la vérité. Oh je suis forte devant le ~Iheur. (Le M~ sur toutes les Tu es blessé?

tu~f" ne crois pas. Seulement, tu sais ce que c'est, la surprise. les nerf. j~ suis encore malade dation. Rcdonne~i un verre d'eau, vcux.tu ?

(A~a<~MM: !t'(-Mt~(.

~~7.

5~ casta.?M~)

~D. ou cela t'es.t.il arrivé, ~on chéri e tr~ boire. Dans le

tramway.

(Il at~c MM ~~c.)

~O~, co~~ dans le tramway! Tu as reçu un coup de fusil dans le tramway MONSÏKUR. Oui.

.°~

.croyable


Mox &tEUR. Croyable ou non, il en est ainsi cependant.

MADAME. Et qui est l'infâme ?.

MONSIEUR. Le chasseur, parbieu (Il se dresse, pris d'une XKM~.) Le chasseur! l'éternel chasseur l'indispensable chasseur, plaie de ce siècle pourri Qui nous depoisonncra du chasseur, grand Dieu (Il lève les MM~M N« riel.) Et puis d'abord~ je te le demande, de quel droit ces gens-là errent-ils par les rues avec des armes à longue portée, alors qu'oh m'arrêterait, moi, si je me hasardais à mettre le pied dehors avec un méchant revolver de six francs dans la poche de ma redingote ? C'est une honte, je te dis, c'est une véritable honte Tiens, donne-moi un troisième verre d'eau car le sang me, monte à la tête. Je Unirais par attraper une congestion. MONSIEUR, a! qu'il a &M. Voyons, catme-to!, je t'en supplie, et conte-moi la chose en détail. MONSIEUR. Eh bien voilà. M'étant attardé, en effet, à perdre un certain nombre de consommations et avide d'éviter tes éternels reproches, j'avais pris place sur la plate-forme du tramway Bastille-PorteRapp. A la hauteur de Saint-Germain-des-Prês, des c psst psst désespérés attirèrent mon attention, mais non point celle du conducteur, lequel e~atàtt


courses,tuyaux et performances avec un garçon pàtissier que surplombait un croque-cn-houche. Je me retournai aussitôt et vis un gros bougre essouffle qui, les mains tendue-; en avant, galopait derrière la voiture avec l'espoir de l'attraper. Il avait des ~uctres do cuir et une veste à boutons de mcta! la crosse du fusil à deux coups qu'il portait en bandoulière battait la la mesure sur ses fesses culottées d'un vc!nurs à raies. Et je songeais: < Y a-t-il des gens qui sont bctes Voilà pourtant un gros fourneau qui pense rattraper des chevaux à !a course An l'imbcci!ite humaine est un bien curieux spectacle o

MADAME. Tf aurais pcut-ctrc tnicox fait de p)cvenir le conducteur c& aurait été ph)'! charitable. MO!<s!EUR. Tiens, Test-ce que ça me regardait, moi A ce moment, d'ailleurs, et j'en demeurai ébahi, l'homme parvint d'un suprême ctïort à sauter sur le marchepied. La force acquise le projetant en avant, il pénétra ainsi qu'une nechc à !'intcricur du tramway, tandis que moi-même, précipitamment, je me rejetai en arrière, non sans avoir eu le nez heurté du bout bnnqucba!!é de son arme

MADAME, aM~MMSf. Et âpres ?

MO~StEUR. Quoi et après ?

MADAME. ~K~< C'est tout ?

MOKStEUR. tMT. Alors non tu ne comprends


pas qu'elle eût pu être chargée, cette arme ? que chargée, elle eût pu partir ? que, partant, elle eût pu me ravager la face, me priver de l'usage si précieux de mes yeux ?.(~oM:~Mf). Ah que voilà donc bien les femmes: Sans doute il eût fallu, sale bête. pour que tu daignasses t'émouvoir, que l'on me rapportât infirme, estropié à tout jamais, sur un brancard municipal

MADAME, Ao~s de soi. Non, jamais, depuis que le monde est monde, on n'eut exemple d'une stupidité plus grande, d'une plus écœurante poltronnerie! Ainsi, voilà un idiot qui rentre chez lui dans l'état que vous savez, avale deux litres d'eau, me tourne les sangs, m'affole, et tout ça parce qu'un chasseur lui a, du canon de son fusil, effleuré le nez au passage MONSIEUR. Du canon. Au fait, mais c'est vrai (Il se trouble, ~!<, ~M/e des ye.~ Aa~~s.) Ce n'est pas un coup de fusil que j'ai reçu. (~"cc éclat.) C'est un coup de canon Ah mon Dieu mon Dieu 1 Eh bien je l'ai échappée belle J'ai reçu un coup de canon dans le tramway de la Porte-Rapp Ah Ah! 1 Ah de l'eau t. Je m'évanouis De l'eau, donc De l'eau (~M songer du couru, Monsieur ~M:&C C!!

N~/N~MM.)


LE PETIT MALADE

LE MËDECtX, le C~a~MM à la MMK!. C'est ici, madame, qu'il y a un petit malade ?

MADAME. C'est ici. docteur entrez donc. Docteur, c'est pour mon petit garçon. Figurez-vous, cc pauvre mignon, (je ne sais pas comment ça se fait), depuis ce matin tout le temps il tombe.

LE MÉDEC)~. H tombe

MADAME Tout !c temps out, docteur. LE M~DECtX. Par terre ?

MADAME. Par terre.

LE MBDECïNL C'est étrange, cela. Que! âge

a't-il ?


MADAME. Quatre ans et demi.

LE MÉDECIN. Quand le diable y serait, on tient sur ses jambes, à cet âge-là Et comment ça lui a-t-il pris ?

MADAME. Je n'y comprends rien, je vous dis. Il était très bien hier soir et il trottait comme un lapin à travers l'appartement. Ce matin, je vais pour le lever, comme j'ai l'habitude de faire. 'Je lui enfile ses bas, je lui passe sa culotte, et je le mets sur ses jambes. Pouf il tombe

LE MÉDECIN. Un faux pas, peut-êUe..

MADAME. Attendez! Je me précipite; je le relève. Pouf il tombe une seconde fois. Etonnée, je le relève encore. Pouf par terre et comme çt sept ou huit fois de suite. Bref, docteur (je vous le répète, je ne sais pas comment ça se fait), depuis ce matin, tout le temps il tombe.

LE MÉDECIN. Voilà qui tient du merveilleux. Je puis voir le petit malade ?

MADAME. Sans doute.

(Elle sort, puis ~<tMt!~ tenant <~MS ses bras le g~MM'M.

Celui-ci arbore sur ses /OMM les couleurs ~'MMC extravagante <'oKMe santé. Il est w<M ~'MM /MK<a~'M d'une MoMM lâclte, etM/~s~e de COK/:<M ~e&set.)


LE M~nEcrN. Il est superbe, cet cnfant-ià! Mettez-le à terre, je vous prie.

(La M~f obéit /<:M~K~ ~;M&C.)

LE MÉDECt~. –Encore une fois, s'il vous plaît. (MBMM yCM que ci-dessus. Z.'eH/<!H< <OM:&C.)

MADAME. Encore.

(7~'OM~MM <MMC S«~ /'M~, MMM!~M/~M:CK< ~M!t'~ <&* C/tM/f. dit petit malade qui /OH!&C tout le /~M/)

LE MÉDECtN!, ~MMf. C'est inouï, t

(~4M ~t< malade, ~!«' MM<MM< sa M:<~ ~0!M les bras.) Dis-moi, mon petit ami. tu as du bobo quelque part ?

TOTO. Non, monsieur.

LE MÉnECt'<. Tu n'as pas mal à la tête ?

TOTO. Non, monsieur.

LE MÉDECIN. Cette nait, tu as bien dorau


T<yro. Odi, monsieur.

L~ MEDECIN. Et tu. as appétit, ce matin ? mangerais-tu volontiers une petite soasoupe ?

TOTO. Qm, monsieuf.

LE MÉDECIN. Parfaitement. (Compétent.) C'est de la paralysie.

MADAME. De la para Ah Dieu

(Eile ~t'e les bras a!t ciel. L'~M/aM~ tombe.)

LE MÉDECIN. Hélas oui, madame. Paralysie

complue des membres inférieurs. D'ailleurs vous allez voir vous-même que les chairs du petit malade sont frappées d'insensibilité absolue.

(Tout CM ~a~<!K<, s'est approché du gamin e< il s'apprête à ~Hce indiquée, mais ~OM< COM~)

Ah çà mais. ah çà mais. ah çà mais.

(Puis éclatant)


Eh sacrédié. madame, qu'est-ce que vous venez me chanter, avec votre paralysie ?

MADAME. Mais, docteur.

LE MÉDECIN. Je le crois tonnerre de Dieu bien. qu'il ne puisse tenir sur ses pieds. vous lui avez mis les deux jambes dans la même jambe du pantalon



INVITE MONSIEUR A DINERA

MOXS!EUR. jroM cAa/)MM M<f He bien, je Ste. Si o& vient pour ie gaz, tu diras que j'irai payer. Ah il est également à craindre que l'on vienne de chez thtfaye! ta diras qu'on repasse demain ou samedi. dans quelques jours, quoi! Cré sateté de purée quand est-ce donc que ça finira ?. J'ai ~cnt à Ferdinand pour lui emprunter dix louis, mais je doute que ça réussisse. Enfin 'Au revoir. (~4 /'cK/<ïM<, qui s'amuse dans MM cf!~ oMC :tH &oMc&o~.) Tu seras bien sage, hein, Toto, pendant que je serai sorti ? TOTo. Oui, j's'rai sage.

MONsmûR. T'auras d~ bonbon.

Toro. Pour combien ?

MONStEUR. –.Pour 100,000 francs. Cré saleté de parée.

(7~ sort. M~~MM Toto ~S~K< MM~. SoM~M! eûM/' SOMM~te. ~4~<ïf~OM <~ /'AOM:MM ~(t MBM~ ~'OMf ~e ~N2.)


L'HOMME Qui VIENT POUR LE GAZ. Madame, je viens pour le gaz.

MADAME. faussement désolée. Mon Dien que c'est contrariant. Juste mon mari sort~d'ici et il a emporté les clefs. On passera payer.

L'HOMME QUI VIENT POUR LE GAZ. On passera payer Via huit fois qu'vous me la faites, ceUe-là, je commence à la connaître.

MADAME. Mais.

L'HOMME Qui VIENT POUR LE GAZ. Il n'y a pas de mais Je vous dis que vous devez 60 mètres et que la compagnie en a plein le dos. Qu'est-ce qui m'a fichu des bohèmes comme ça, qui ne veulent pas payer ce qu'ils doivent et qui disent tout le temps < On passera '>. Quand on n'a pas le moyen d'avoir le gaz chez soi, on fait comme moi on brute de la chandelle. En voilà encore des crasseux.

MADAME, ~Kj~O~Mëe. VOUS êtes un. (~ /'<-M/<!Kt qui ne cesse de répéter « Maman! CM <tfa~ ~ay sa y'M~c.) Quoi ?

TOTO. Invite monsieur à dîner.

MADAME. Tu m'ennuies Qut~ntàvous. vous vous êtes un malotru

L'HOMME QUI VIENT POUR LE GAZ. Ah c'est comme ça ? Des gros mots et .pas de galette ? Eh bien je vous ferai couper la conduite


MADAME, ~OK!~M~. Vous me ferez couper la con. duite, vous ? z

L'HOMME OU! VIEXT FOUR LE GAZ. Oui, moi JC vous la ferai couper, la conduite.

AnnAME. Ah la la

(DMCMMMM M'O/~M~. On entend: ~Wa~X, Fo~ '~MMMeMfM~. .yat~M:~)Ha~. Fo/~HiaM,/c rai quelque etc., elc.. le tout ~W!MC par la !OM ~MC ~M~ mMM~ qui braille ci ~KC-< !> ~Mt'~e donc MMMMC!<~ <t tf<M< ~)f:~ ~OM<- )HO)!MM~ à ~!Mt~/ t) A la /tM, MM~ ~MMMM, A;< ~f <~S/'<t~/MW de ~'AoMtM~ f~MK ~OM~ ~? )

MAUAME. A nous deux, maintenant. Ah ça, est-ce que tu perds la tête, d'inviter ce voyou à dîner ? Et puis d'abord de quoi te mêles-tu ? Es. ce que je fai chargé de faire les invitations r TOTO. Non.

MADAME. Eh bien alors ?

TOTo. J'aime bien quand on invite du monde. Quand y a q'toi et papa à d:ncr, je m'emb&te, MADAME. Tais-toi Va jouer avec ton bouchon, ça vaudra mieux.

CoMy<e SC~H~ tMM~, p!<~ !!OH!/MM coup de son-


nette. Apparition de /0;KMM qui vient ~ÛMf Dulayel.

L'HOMME Qui VIENT POUR DUFAYEL Madame, je viens pour Dufaycl. MADAME. Mon mari est sorti, monsieur, Revenez dans quelques jours.

L'HOMME QUI VIENT POUR DUFAYEL –Encore MADAME. Mais..

L'HOMME QUI VIENT POUR DUFAYEL. Vous VOUS foutez d<~ moi, à la fin Quatorze fois que vous me faites revenir, pour un misérable versement de 40 sous! Croyez-vous que j'achète des chaussures pour en user les semelles à grimper vos sales escaliers ?

MADAME. Mes sales escaliers

L'HOMME QUI VIENT POUR DUFAYEL. Oui, VOS sales escaliers.

MADAME. Brute!

L'HOMME QUI VIENT POUR DUFAYEL. ROSSE. MADAME. Insolent

L'HOMME QUI VIENT POUR DUFAYEL. Chameau. 1 TOTO. Invite donc monsieur à dîner.

L'HOMME Qui vn!NT vouR DUFAYEL. On n'a pas idée d'un sale monde pareil

MADAME. C'est vous qui êtes un sale monde.


L'HOMME QUI V!XT rot' m.'FAVT:L. ;\h C'est moi qui suis un s~ie mon(!c ? te bien je vais vous faire flanquer les huissiers au derrière.

Toro. Invite-le donc à dîner, te monsieur. (Z.a ~M~K~ ~~<'MtT<' <*M. j;<M!M~<7< J:'f'/«!MgC ~</MM' /NMM.<a~~ :«<' /'OMS.V<' </t' /'af/ M <<(W. .ÏC<<' tMSt.!&' ~Mf/C ~<W~ <jf<f'OM g<C « </<HCf /0<H<;tC ~C C/M* DK/<tyC~, ~K~ CH/~M (/M<'<!t/.)

MADAME, Ao~

Tôt ta proct~ame fois que tu te permettras d'inviter les gens à dîner, je te nanqucnu une fessée que le demëre t'en saignera


5'eCOKd~ scène M!:< /'MM troisième coup de SOMMC< ~t'~OK Fc~~aM~.)

Ferdinand

MADAME.

FERDINAND.

Eh oui, c'est moi, J'ai rcçn la lettre d'Emile et je me hâte d'apporter la petite somme. MADAME, tM~OMM.

Ferdinand Ah Ferdinand vous êtes un véritable ami. Vous aller dîner avec nous.

TOTO, <f~t~.

Ne dîne pas, monsieur ne dîne pas Maman a dit que si tu restais à dîner, elle me ficherait une fessée jusqu'à ce que le derrière m'en saigne


PREMIER EN ANGLAIS

TOTO

Moi, comme j'ai été le premier en anglais. maman a dit comme ça « Comme cet enfant. q~'c!)e a dit. a été le premier en angtais. pendant tes vacances de Pâques, on le mènera voir ht c.)m<(Hp puisqu il a cté te premier en anglais. >>

–Ah! 1

Oui. Atofs papa est allé louer des places. Ça fait qu'H a rentré mardi en disant « Je viens de louer des p!aœs « Pour que tn as loué des places ? > q't'&dtt maman Papa a dit qu'il avait toué des places pour aMer au TM.âtrc-Français voir jouer le Supplice ~MMe /FMMM. Alors, maman sa fichu en colère elle a dit que papa était un imbécile et qu'il ne. faisait que des bêtises.

Ah?

–Oui,EUe criait <- Est-ce que tu perds ta tête,


de mener cet enfant A une pièce pareille ? Tu veux donc lui donner des mauvaises idées ? '> Et papa baissait le nez parce qu'il ne savait pas quoi répondre. A la fin, maman a dit que papa ne savait pas ce qu'il faisait, mais quelle aimait encore mieux que j'aie de mauvaises idées que de laisser perdre des places qui avaient coûte vingt-cinq francs. Alors on a été tout de mêmc voir jouer Le sM/~tcp ~'Mne /eK<Mte. Ah ?

–Oui. En voilà une pièce qu'est bétc 'mon vicux,on n'y comprend rien C'est rien que des gens qui parlent à tort et à travers et qui disent tout ce qui leur passe par la,tête. T'as jamais rien vu de plus bctc. Et tout le temps maman me disait < N'écoute pas ce qu'ils disent, Toto c'est (tes mensonges et elle disait A papa « II faut être aussi fou que tu l'es pour avoir amené cet enfant à une pièce aussi immorale. A la fin, on a rentre et maman a dit comme ça. Je ne veux pas que cet enfant reste sous le coup de mauvaises idées demain soir, on ira voir jouer La CAaMe B~a):6~e. '>

Ah ?

Oui. Ça fait que le lendemain on a été au Châtelet. Mon vieux, c'est ça qui est rupin Pour sûr. alors, c'est rupin Si tu savais (Les ye< Ao~ la ??.) Mon vieux, il y a des dames toutes nues


c'est joli On voit tous leurs estomacs A un mo ment, y en a qui dansent des fois elle relèvent leurs jupes et eUes font voir leurs derrières. Tu ne peux pas te faire une idée comme c'est chic Cré nom.~ j'ai rudement rigolé Maman aussi. Tout le temps elle disait « Tu t'amuses, Toto ? '> et elle disait à papa Il Hein ? Voilà un vrai spectacle à faire voir à des ehfants. Au moins, ça ne leur donne pas de mauvaises idées ,je serais toi, je dirais a ~a mère de te mener voir CAa~e 7?/a)t.tc. C'est pas comme TLc .SM~te<! o!'MM~ /MMMM où on ne sait pas ce que ça vc-Ht dire. On comprend, mon vieux On comprend.



LE NEZ DU GÉNÉRAL SUIF

MADAME. Ecoute, Toto. Tu sais que ce soir nous donnons un grand dîner. Nous aurons pas mal de de personnes et notamment le général Suif, qui a. eu le nez enlevé d'un coup de sabre, au Tonkin. Or. comme tu ne manquerais pas de t'écrier: « 0)) c'ncz!') en apercevant le générât. Toto je te préviens d'une chose si tu dis un mot, un seul mot. relativement au nez du général Suif, c'est à moi que tu auras affaire. Sous aucun prétexte, Toto. tu ne parleras du nez du général Suif, ou tu auras une telle fessée. que le derrière t'en saignera.

TOTO. Bah tu dis toujours la même chose, et, à la fin du compte, ça ne saignp jamais.

MADAME. Ça ne saigne jamais ?.Eh bien, parles' en pn petit peu, du nez du généra! Suif tu verras si ça saigner.

TOTO. C'est bon, c'est bon j'en parlerai pas. MADAME. C'est que je te connais, beau masque. Ttt es malfaisant par excellence et pour le plaisir de


l'être. à ce point qu'on n'a jamais vu un enfant plus insupportable Tiens, l'autre jour, quand les Kusseck sont venus dîner, est-ce que tu n'as pas inventé de te faufiler dans la salle à man~r un peu avant qu'on se mette à table, et, comme il y avait des cerises pour le dessert, d'en retirer tous les noyaux avec tes doigts 1 TOTO. Tu ne me l'avais pas défendu.

MADAME. Défendu Pouvais-j e supposer que tu serais assez dégoûtant pour aller enlever tous les noyaux des cerises ? Et il y a quinze jours. Toto, quand le chef de bureau de ton père est venu déjeuner chez nous, te rappelles-tu ce que tu as fait ? a TOTO. La fois que j'ai vidé le pain et que j'en ai retiré toute la mie ?

LA MÈRE. Oui, et que tu as pelé les- pêches. Je m'en souviendrai de celle-là Des pêches superbes que j'avais bien payées trois sous pièce, s'il vous

table, dans un compotier de cristal C'est très bien, nous entrons dans la salle à manger, et au lieu de mes pêches, qu'est-ce que je vois ?. des espèces de globes jaunâtres, qui transpiraient comme des pieds' (~M~c.) Monsieur avait pronté de ce que je ne le voyais pas, pour s'en venir peler les pêches 9 TOTO. Je croyais bien faire. Je pensais que le chef de bureau allait dire « A la bonne heure Il est


gentil, ce petit garçon! H a pelé les pêches luimême, afin d'épargner de la peine aux invites LA MÈRE. Tu es un petit cochon, voilà tout ce que tu es. Et puis, parle un petit peu, Toto, parlcs en un petit peu, pour voir, du nez au général Suif TOTO. Quand je te dis que j'en parlerai pas.

SCENE II

On est à table.

Fin de repas.

~<W~Mr COMt~. Le général Suit occupe la

~'AoMMeM~, près de la MM<~Me

MMMOM. Ventre O/~M~ moustache ~HMM!~<

~< d'officier de la ~M <f'/MK)MM~ MMM

absence complète de toute e~ce M~. Toto a

~~COMMMa& tout le repas, il M. cet

~M/aM/, MM/ MM< il s'est borné ~f.

y< M~<M et M~!K'~ nez

M~ ~K~.

OM M~. que J'oM verse.

~< au M~M ~M ~C~~tM~K~ qui acconz-

/'a~M' celle o/'cfa~'oK

TOTO, d',<,M voix éclatante. Mais maman, j'peux pas en parler, du nez du général Suif puisqu'il n'en a pas.



MONSIEUR FÉLIX

SCENE PREMIERE

La c/t<MK&M' <M<w'<<: c/ <<t.se donl parle le /)oc'/e. La /?eM<i!M~f MM~MC HCM/ /;CM~M.

f.<M&' de la f~CMttHM, 0:( MM /6!< de C/;<!)~0~

/<*<V<' siffle CfMtM;C MM Mf~ pris, .C/0'! ~'</'fe~.<tCM cie ~!f~i. /~MS~, Mo):StCH)', /M ~f;Mte~M MMM~JM A la ~M~HM, CMTC les dents <tN<'C MM~ ~tM~C chapeau CM ~M<!M< dans le Scir la S~tttC du P<!f~HMK<.

JE'M face de /Kt, sa /CM!MM brode à la clarté dc la /<ïMt~c. P~~ /e~c, c;~c ~!<.r. le ~KHc Totc y<MM /atM' N)?!~ son f~')T~C.

Silence ~~oM~e. C' ~'t'H~')H~ ~o!<ec et ea/M~ des M~MNg'CS ~M'/CHMH< !(HM.

~OMAttM. COM~' de .!OKH<-</e.

MO~stEUR. absorbé par sa ~Mfe. Bon! Ou~

est ce qui vient nous raser ?


MADAME, M ~<M~. Neuf heures ce ne peut êtrf que Félix.

-iOTO. au cow&~ joie. On a sonné On a sonné On a sonné

MONSIEUR. He ne danse donc pas comme ça tu nous donnes le mal de mer.

A la &OMKC qui apparaît.)

Qui est-ce ?

LA BONNE. C'est M. Félix.

MONSIEUR. Encore Ah ça. ce bougre-ià passe sa vie ici

MADAMH, /M y< penchés ~Mf SOM OMf~p'. Le fait

est.

MOKS~UR. Comment le fait est ?. Nous sommes jeudi, ça fait la cinquième fois qu'il vient nous cm. depuis le commencement de la semaine, et tu trouves que le fait est ?

MADAME Puisque je suis de ton avis.

MONSIEUR. Zut

MADAME. Ne t'excite donc pas.

MONSIEUR. Tu m'embctcs

MADAME. fcs~Hee. Bien.

MONSIEUR. Et lui aussi, il m'embête Vous m'embêtez tous les deux


7'0/û, d'abord WM~, donne ~tt~MM't'H! MM ~&~ COM~ a:<,V S~H~Mf~~ f/t' /t~-6- qui ~'a~K~. ~CM /~MM~ ~Ma~ ~cA~e COMM~ /OM~ d'une CM/0//S trop Mtwe. ~.a ~~ee x'eMt/)~ AH~M~M~.

MADAME. Tu vois, avec tes cotércs ? Tu fais pleurer le petit, voilà tout ce que tu fais.

MOXStEUR, qui S'C~ ~e qui ~!W~MC/M<'H/, :w f/ Mf~. C'est insensc, ça. aussi, ne de plus pouvoir être chez soi Je suis de là, les pieds aux feu, à goûter !a paix de mon toycr en Hsant le compte rendu de ta Chambre je me dis « Un tel a bien parle ou « Le cabinet est 6chu ou « Gare à rinterpe!!ation cn6a, je pense, quoi je réfléchis. Bon on sonne c'est M. Félix (~o~s ) Et encore M. Féiix Et toujours M. FéHx Alors, quoi ? je n'ai plus qu'à en prendre mon parti et à perdre toute espérance. C'est la condamnation à perpétuité ?

MADAME. Ce garçon est excusable. Il a si peu de relations!

MOKStEUR. C'est le dernier des goujats MADAME, CCMC~MM~B. Mais non.

MONSIEUR. Et des munes 1

MADAME. Tu exagères.

MONStEUR. On n'est pas fourré chez les gens de-


puis le jour de l'an jusqu'à la Saint-Sylvestre, ou on est le dernier des muffles voilà la loi et les prophètes. Tu m'embêtes, encore une fois. Quant à ce monsieur, je ne veux plus en entendre parler

(A la bonne.)

Vous avez dit que j'étais ?

LA BONNE. Mon Dieu, je l'ai dit sans le dire. J'ai

dit. J'ai dit.

MONSIEUR. Oui, enfin, tranchons le mot, vous êtes une idiote.

LA BONNE. Une idiote ?


Mo~stEUR. Vous n'êtes pas contente ? La porte est là, ma fille, et le tramway passe devant. Qu'est-ce qui m'a bâti une buse pareille, qui coûte trente-cinq francs par mois et qui a encore le toupet d'élever des réclamations ? (/.a &o.~ tente de /~c~ M't MM~.) .~ssez! Fictiez-moi la paix! (/< Ma~MM.) Je va.ts passer dans le salon. Toi, tu vas me faire le plaisir de recevoir M. Félix.

MADAME. Bien.

Toro. Moi aussi, j'irai dans le salon Moi aussi, j'irai dans le salon

MOMStEUK Tu l'expédieras en cinq secs. TOTO. Je veux y aller avec papa Je veux y aitcr avec papa

Mo~stEUR. et tu lui feras comprendre. TOTO. Je veux y aller tout de suite Je veux y aller à f instant même a

Mo~stEUR. Veux-tu te taire, tonnerre de Dieu (~ O~M~ tu lui feras comprendre que ses visites commencent à devenir trop fréquentes. Et puis tu sais. inutile de prendre des gants on ne se gêne pas avec des muffics. :II,

w.

MADAME. Et s'il me demande où tu es ?

Mo~rsïBUR. Tu diras que tu n en sa!s rien.


TOTO. Quand est-ce qu'on va y aller, dis, papa, dans le salon ?

MONsnst~. Mon Dieu que cet enfant m'agace (~To~.)T~nIe!

(Sortant, ~~<~ Toto, /'ay MNf <Mc.) Cinq visites Cinq Cinq en cinq jours! 'J'ai vu des gens avoir du culot, mais pas dans ces proportions-là

-E~.

Madame reste ~M~?.

MADAME. Faites entrer, Victoire.

Disparition de la bonne. Un temps, puis


SCENE II

M. FEUX, surgissant dans le cadre de /<! porte OMsc~. Mada~ne. Monsieur (Il s'<MC/M:e /tM~M'~

<iew.) J'étais de passage dans !e quartier je n'ai pu résister am désir de monter prendre de vos nouveUes. MADAME. Ce n'est pas b peine H n'y est pas. (Les &~<M ~ca~ï.) Mon F6!ix

M. t~Êux. Mon Octavie

MADAME. Mon amour

M. FÉnx. Ma bien-aimée

? ~H~e~eK~ ~~M)K<M<.


SCENE IÏI

1.~ M~OM. ~M~M&f~ et ~C! 0& S'e~ ~/Hg~

Monsieur. Une bougie & f<M de boMche à t'une des appliques du ~MMO, jetant plus ~'OM&~ que de lumière. Les meubles MM< ~Mtus de /X7MMM. Z.~ trappe de ~C~MM~, révèle MM vierge de souillures, ~M?~, daazs son cadre de CMt't' ~M~ <MM petit ~<M~'<' dont OK aM~t< ,<'K~~ les décors. !7K~ pluie a6oM~a)!<e /OM~ ~M vitres.

MONSIEUR, assis ~Mf le c<!Ma/'t'. Ah câ, il ne va pas foutre le camp

TOTO. J'ai froid.

MONSIEUR. Personne ne t'en empêche.

ToTO. Ah 'Et toi, dis papa, t'as chaud ? MONSIEUR. A croire que je suis au bain de vapeur C'est au point que si ça continue, je vais attraper une congestion. (Il se /< ça aM piano et y allume MMC. e!) A vrai dire, ce M. Félix, qui est déjà le dernier des goujats, serait aussi le dernier des crétins si ma femme n'était encore plus bête que lui. Mais la stupidité de Coco est sans bornes et sa niaiserie défie toute comparaison. Quelle uic

(Dt~ /t6M~S MMMCM< une église ~Otn<<!tM.)


Qaand en pense que, depuis une heure, elle subit la conversation de ce Jocrisse, de ce niais, de cet imbécile, et qu'elle n'a pas encore trouvé le moyen de se débarrasser de lui Croyez-vous qu'elle en a une couche

1 /!a<M;K' les c/~M/M et i't'caKc.

TOTO. je m'embête.

MOxsiEUR. Tu en as le droit.

TOTO. Ah Et toi, papa, tu t'amusca ? a

MOKStEUR. Comme une petite folle, tout bonne.ment.

(~ ~iM'KM<)

Un bouffon manquait à cette fête. Serviteur au rhume de cerveau Ah on pourra dire ce qu'on voudra et phnosopher à perte de vue on ne fera jamais que femme ne soit ta subalterne de l'homme! Race inférieure' Tas de bonnes arien! Je vous demande un peu s'it y a du bon sens à se laisser canuter une heure par un idiot, quand il serait si simple de lui dire « Je serai franche vous nous raser; Monsieur Féiix. Restez chez vous et ncheznous la paix. Enfin, voyons

(J/ ~~MHF.)

Ça y est! c'est le coryza tui-mcmc

(yeMt~<M~tM< &~ty<tMt~M~.)


Oh mais non, en voilà assez J'en ai plein le dos à la fin Ecoute voir un peu, Toto.

(Toto s'approche.)

f, Ote tes souliers.

TOTO. Faut que j'ôte mes souliers ?

MONSIEUR. Oui.

TOTO. Pourquoi ?

MONSIEUR. Ote tes souliers, que je te dis. (Toto enlève ses souliers.)

Bon. Maintenant, fais bien attention. Tu vas aller sur la pointe du pied écouter à travers la porte ce que disent M. Félix et ta maman, et tu viendras me le rapporter.

TOTO. J'aurai deux sous. ?

MONSIEUR. Oui, t'auras deux sous.

TOTO. Chic J'y vais

Il sort sans bruit.

Long ~tM~S.

Monsieur, qui s't<M~eM<e, exécute, ~a!' les ~M~onales du salon, une promenade de lion CM cage. Au dehors, la pluie redouble. L'horloge de de l'église voisine soKHe quart après <~ heures.

EM~M. ~~aft<MM du jeune Tofo.


MONSIEUR. Ah te voità enfin. Eh bien TOTO, Mt~~MM.f. Tu ne sais pas ? Y a M. Félix qui veut faire caca par terre.

MoxstEUR, aAMM. --Comment faire caca, par terre' TOTO. Oui J'ai écouté à la porte et j'ai très bien entendu. Il disait comme ça à maman qu'il allait retirer sa culotte. Faut croire, des fois, qu'il a envie 3


TABLE DES MATIÈRES

Le Maître de Forges 3 Les Choux 9 L'Ite il I Les Locûtions complaisantes 15 5 Uoeenvie. 2t L'Amourdeïap&ix. 27 Cochon deCoco. 33 3 Uncoupdeiust! Le petit malade 47 ï Invite Monsieur à dîner 53 PremiefenangMs. 59 Le nez du général Suif 63 Monsieur FéUx. 67

*")tMt]'-fnu-j!mM. )n)p. Loun SeUenaam


Of~nat Mt coûtât Mf Z 43-1M-B