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Titre : Le feu : (journal d'une escouade) / Henri Barbusse

Auteur : Barbusse, Henri (1873-1935). Auteur du texte

Éditeur : E. Flammarion (Paris)

Date d'édition : 1916

Sujet : Guerre mondiale (1914-1918)

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31761560f

Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb167647788

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 1 vol. ([4]-378-[1] p.) ; in-16

Format : Nombre total de vues : 386

Description : [Le feu (français)]

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : GG14182

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : CentSev001

Description : Contient une table des matières

Description : Roman

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k65983d

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 8-Y2-24750

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 15/10/2007

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mon passage, juste sur mon passage, à moi, t'entends bien? Tu m'diras qu'elle s'est sauvée; c'est qu'elle est timide, ça, oui.

Il se figea au milieu de la rue et me regarda en face. Sa figure épaisse, aux joues et au nez humides de graisse, était grave. Il porta son poing globuleux à sa moustache jaune sombre soigneusement roulée, et la lissa avec tendresse. Puis il continua à me montrer son cœur. J' la veux, mais, tu sais, j' la marierai bien, moi. Elle s'appelle Eudoxie Dumail. Avant j' pensais pas à l'épouser. Mais depuis que j' connais son nom de famille, i' m' semble que c'est changé, et j'marcherais bien. Ah 1 nom de Dieu, elle est si jolie, c'te femme. Et c'est pas tant encore qu'elle soit jolie. Ah!

Le gros garçon débordait d'une sentimentalité et d'une émotion qu'il cherchait à me prouver par des paroles. Ah mon vieux! Y a des fois qu'i'faudrait me r'tenir avec un crochet, martela-t-il avec un sombre accent, tandis que le sang affluait aux quartiers de chair de son encolure et de ses joues. Elle est si belle, elle est. Et moi, j'suis. Elle est si pas pareille t'as remarqué, j'suis sûr, toi qui r'marques C'est une paysanne, oui, eh bien, elle a je n'sais quoi qu'elle a qu'est pire qu'une Parisienne, même une Parisienne chic et endimanchée, pas? Elle. Moi, j'

Il fronça ses sourcils roux. Il aurait voulu m'expliquer la splendeur de ce qu'il pensait. Mais il ignorait l'art de s'exprimer, et il se tut il restait seul avec son émotion inavouable, toujours seul malgré lui.

Nous nous avançâmes à côté l'un de l'autre le long des maisons. On voyait se ranger devant les portes des baquets chargés de barriques. On voyait les fenêins s donnant sur la rue se fleurir de massifs multicolores de bottes de conserves, de faisceaux de mèches d'amadou de tout ce que le soldat est forcé d'acheter. Presque tonsles paysans cultivaient l'épicerie. Le commerce local avait été long à se déclencher; maintenant l'élan était donné;