Rappel de votre demande:


Format de téléchargement: : Texte

Vues 48 à 48 sur 48

Nombre de pages: 1

Notice complète:

Titre : Revue scientifique

Éditeur : G. Baillière (Paris)

Éditeur : Édition de la Société anonyme française d'edition et de publicitéÉdition de la Société anonyme française d'edition et de publicité (Paris)

Date d'édition : 1943-05-01

Contributeur : Moureu, Charles (1863-1929). Éditeur scientifique

Contributeur : Flat, Paul (1864-1918). Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34378388w

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34378388w/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 77317

Description : 01 mai 1943

Description : 1943/05/01 (A81,FASC4,N3216)-1943/05/31.

Description : Collection numérique : France-Brésil

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6577899d

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 10/02/2014

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 100%.


Ce phénomène peut rendre impossible la détermination analytique du toxique principalement dans un cas isolé d'intoxication aiguë.

La thérapeutique doit empêcher la diffusion du poison dans l'organisme; elle consiste principalement dans l'emploi de vomitifs, dans des lavages d'estomac, dans des injections intraveineuses de bleu de méthylène.

L'application immédiate et énergique de ces pratiques à un malade modifie son aspect clinique qui évolue en quelques heures vers la guérison; aucune séquelle n'est observée; seule, une légère asthénie persiste chez quelques sujets.

La dose de nitrite de sodium mortelle pour l'homme n'a pu être établie avec précision; toutefois, l'individu qui en avait absorbé 20 g (soit o',3o par kilogramme) aurait vraisemblablemeut succombé s'il n'avait été traité immédiatement.

Il est donc nécessaire d'envisager des mesures pour rendre impossible la confusion entre le nitrite de soude et d'autres produits de consommation courante (chlorure de sodium, bicarbonate d'ammonium).

A. T.

L'OPOTHÉRAPIE TESTICULAIRE ET LE PROBLÈME DU VIEILLISSEMENT

PROLONGER la vie humaine, reculer l'échéance de la vieillesse, inhiber les processus variés qui la caractérisent, l'améliorer en procurant à l'individu âgé un regain de vitalité physique, psychique et intellectuelle, en un mot le rajeunir, tels sont les problèmes qui préoccupent intensément certains esprits humains. Ces différentes questions toujours fort discutées ont fait l'objet de nombreuses publications dont les résultats sont accueillis, soit avec raillerie, soit avec scepticisme. Loin d'apporter les bienfaits annoncés, les diverses méthodes préconisées ont eu bien souvent des conséquences désastreuses.

C'est BROWN-SÉQUART et D'ARSONVAL qui découvrirent l'action dynamogénique de l'hormone de la glande sexuelle mâle. BROWN-SÉQUART expérimenta sur lui-même son liquide organique fabriqué avec des extraits de testicule. Dans un article très-documenté, M. le Professeur BINET (') rappelle les faits suivants : âgé de 72 ans (en 1889), BROWN-SÉQUART se sentait fatigué; sa vigueur générale avait diminué graduellement depuis une dizaine d'années ; il ne pouvait rester debout au laboratoire plus d'une demi-heure; un besoin intense de sommeil se faisait sentir; il était somnolent et en même temps insomniaque. Après la première injection de liquide testiculaire, il réacquit sa vigueur primitive; la station debout ne le fatiguait plus; il demeurait au laboratoire pendant des heures entières sans s'asseoir ; le travail intellectuel (rédaction d'un mémoire) après le dîner, redevint possible. Une amélioration très-sensible était donc manifeste; le principe de l'opothérapie testiculaire était posé, en dépit des critiques et des doutes soulevés par cette expérience.

Depuis cette époque, les immenses progrès de l'endocrinologie et de la chimie biologique ont montré que « BROWN-SÉQUART avait raison ».

On a réussi l'isolement et la préparation synthétique de l'hormone de la glande sexuelle mâle (testostérone) ; administrée sous forme de propionate, elle donne des résultats indiscutables. La castration du Coq détermine des modifications physiques et psychiques bien nettes ; le Chapon a une petite crête, pâle, farineuse, exsangue ; il est calme et silencieux. Des injections de testostérone provoquent, au bout de quelques semaines de traitement, la réapparition des caractères sexuels secondaires (crête rouge et dressée, chant, ardeur belliqueuse, instinct sexuel.). On constate chez de vieux Rats traités par des injections de

(1) Professeur BINET : Biologie médicale, 33, ig43, p. 4g.

10 mg de testostérone, une augmentation de poids et un accroissement de la force musculaire.

Deux notes récentes concernant le problème du vieillissement méritent d'être signalées.

Le D' RAOULT-DESLONGCHUIPS (1) rapporte une observation personnelle.

A l'âge de 63 ans, sans aucune lésion organique, il ressentit, pendant plusieurs mois, toute une série de troubles (faiblesse cardiaque, asthénie physique et psychique, amaigrissement, vomissements biliaires, vertiges, troubles de l'audition) qu'il attribua à une insuffisance hormonale aiguë, coïncidant avec la vieillesse. Il expérimenta le traitement suivant : absorption, par voie rectale, d'huile dans laquelle étaient broyés des testicules de Porc. Il observa une rapide amélioration de l'état général et un retour d'activité musculaire et intellectuelle.

L'autre cas est signalé par MM. les Professeurs L. BINET et F. VERLIAC (2).

Le 1" avril 1942, l'hôpital Necker hospitalisait un homme, âgé de 88 ans, incapable de marcher et même de se tenir debout; en excellente santé, jusqu'en 19/41, les forces de cet individu diminuèrent progressivement et la marche devint difficile; après une chute, il ne peut se relever seul; debout, il faut le soutenir de chaque côté; le croisement des jambes rend la marche impossible; étendu, les mouvements volontaires des membres s'effectuent, mais la force musculaire est très-faible: une atrophie des muscles est évidente. Les réflexes rotuliens existent, le réflexe cutané-plantaire a lieu en flexion des deux côtés, les réflexes achilléens semblent avoir disparu. Aucune tare viscérale n'est observée ; deux troubles importants sont présents : 1° une incontinence fréquente, mais non constante pour les urines et matières; 1° un ralentissement psychique notable; il témoigne d'une profonde indifférence pour tout ce qui l'entoure; toute son activité intellectuelle se résume dans la lecture non quotidienne du journal. Deux mois de repos n'ont déterminé aucun changement dans son état. Le 28 mai, on lui inclut dans le tissu cellulaire sous-cutané de la paroi thoracique, 8 « pellets » de 100 mg chacun de propionate de testostérone. Trois semaines après, une amélioration est constatée. A partir du 18 juin, il se tient debout sans soutien; à la fin de juin, il marche avec une canne; en août, il descend seul deux étages, reste dans le jardin une partie de l'après-midi et remonte seul les deux étages. A ces transformations s'ajoutent la disparition complète des troubles sphinctériens et une reprise psychique (attention soutenue, lecture, jeu de dames). Des variations quantitatives du poids (à l'entrée, 48\500; fin mars 1943, 62k,4oo), du nombre des globules (2860000 en mars 1942, 4070000 en mars 1943), des valeurs dynamométriques (à droite, les chiffres du dynamomètre passent de 19 k à 27 k, à gauche de 16 k à 26 k) sont enregistrées. Le 21 mars 1943, il a 89 ans; dix mois se sont écoulés depuis le traitement; l'amélioration physique, psychique et intellectuelle se maintient toujours.

La technique appliquée, l'implantation de comprimés d'hormone, réalise un progrès notable en palliant aux inconvénients offerts par l'ingestion buccale.

Il semble donc incontestable que l'hormonothérapie a obtenu d'intéressants succès dans ce domaine; il ne s'agit pas de prolonger la vie mais plutôt d'améliorer la vieillesse; cette vue est réalisable puisque certains troubles physiques, psychiques et intellectuels imputables à un âge avancé ne résistent pas à l'opothérapie testiculaire convenablement pratiquée.

Ces nouvelles observations illustrent une citation de J. PERRIN : « Les physiciens vont renouveler en l'amplifiant le miracle de Prométhée, mais seul comptera le miracle biologique qui supprimera la vieillesse et fera reculer la mort. »

A. T.

(') RAOULT-DESLONGCHAMPS : Le Concours Médical, 35, 1" sept. 1943, p. 6g5.

(2) C. n. Ac. des Sciences, 216, 1943, p. 43o.