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Titre : Bulletin de la Société de secours aux blessés militaires des armées de terre et de mer : publié sous la direction du Comité central français

Auteur : Société de secours aux blessés militaires (France). Auteur du texte

Auteur : Croix-Rouge française. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1918-07-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32724205h

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32724205h/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 449

Description : 01 juillet 1918

Description : 1918/07/01 (N10)-1918/07/31.

Description : Note : GG14181.

Description : Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale

Description : Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine commune

Description : Collection numérique : La Commune de Paris

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6557636n

Source : Croix-Rouge française, 2013-304397

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/10/2013

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BULLETIN de la SOCIÉTÉ FRANÇAISE de SECOURS AUX BLESSÉS MILITAIRES Fondatrice en 1864 de la Croix-Rouge en France PLACÉE SOUS LE HAUT PATRONAGE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

ÉTATS DE SERVICE Guerre de 1870 — Expédition de Chine 1900-1901 - Campagne du Maroc 1907-1908 Tremblements de Terre : Sicile 1908, Provence 1909 — Inondations de la Seine et de la Loire 1910 Seconde Campagne du Maroc 1912-1913 — Indo-Chine 1912

Siège Central : 21, Rue François-Ier. -- PARIS (Ville:) Téléphone : Passy 43=20


CONSEIL CENTRAL DE LA SOCIÉTÉ

PRÉSIDENT : M. le Général de division PAU.

Vice-présidents : MM. le Docteur Félix GUYON, le Vice-Amiral TOUCHARD, le Général DELANNE, le Vicomte D'HARCOURT.

Secrétaire général : M. Victor DE VALENCE. — Secrétaires généraux adjoints: MM. le Vicomte DE NANTOIS, le Marquis DE VOGÜÉ, le Comte JEAN DE KERGORLAY. — Secrétaires: MM. BOUTIRON, le Colonel Comte DARU,François DE WITT-GUIZOT.

Trésorier: M. le Baron Ed. DE ROTHSCHILD. — Trésorier adjoint : M. Henri FONTANA.

Directeur des Services financiers : M. le Comte Charles DE MONTALIVET; Directeur adjoint, M. Casimir PETIT.

Conseillers : MM. le Comte DE BAGNEUX, le Dr CAUTRU, R. CLÉMENT, l'Intendant général DELEUZE, FOURNIER-SARLOVÈZE, S.A. R. Mgr le Duc DE GUISE, le Comte D'HAUSSONVILLE, le Comte DE KERVEGUEN, Ferdinand LAMBERT, le Général de division LEFORT, le Professeur LEGUEU, le Dr MICHAUX, le Général de division DE MONARD, DE NALÈCHE, NOBLEMAIRE, le Dr POTHERAT, le Dr POZZI, le Médecin principal de IRE classe RADOUAN, le Général de division DE ROINCÉ, le Général de division SONNOIS, TEISSIER, l'Intendant général THOUMAZOU, le Général de division Baron DE VAULGRENANT, le Professeur WEISS.

Membres adjoints: MM. le Colonel UCHARD, le Comte Armand DE KERGORLAY, Gaston DE MONICAULT, le Baron DURRIEU, BOUVIER, DUTEY-HARISPE, le Comte André DE MONTA- LEMBERT, D'ENFERT, BAULANT, le Baron Jean DE NEUFVILLE.

COMITÉ CENTRAL DES DAMES Présidente : Mme la Comtesse D'HAUSSONVILLE.

Vice-Présidente honoraire : Mme la Générale VOISIN. — Vice-Présidentes : Mmes Paul DIOLLAY la Marquise DE MONTEBELLO, la Générale HERVÉ, LYAUTEY.

Secrétaire : Mme PÉAN. — Secrétaire déléguée: Mme NÉLATON.

Conseillères: Mmes ANDRAL, la Duchesse D'AUERSTAËDT, la Comtesse DE BÉARN, la Marquise DE BOIDENEMETZ, la Comtesse DE BOISBOISSEL, R. BONNEVILLE DE MARSANGY, BOUTIRON, la Vicomtesse DE BUSSIERRE, la Comtesse DE CASTRIES, Mlle DE CATERS, Mmes CAVAIGNAC, CHAUFFARD, Armand COTTIN, la Baronne DESMOUSSEAUX DE GIVRÉ, DE DOMPIERRE D'HORNOY, Mlle FIDIÈRE DES PRINVEAUX, Mmes la Générale FocH, Achille FOULD, la Vicomtesse DE FRANCE, la Marquise DE GANAY, GEOFFRAY, GIRARD-MANGIN, Dren médecine, la Comtesse DB GRAILLY, MUe Mathilde D'HAUSSONVILLE, Mmes la Comtesse DE KERHUÉ, la Comtesse DE LA JAILLE, la Comtesse GUY DE LA ROCHEFOUCAULD, Félix LEGUEU, H. LHOMME, la Marquise DE MAC-MAHON, DE MARGERIE, Mlle OBERKAMPF, Mmes PANAS, la Générale PAU, la Baronne André PIÉRARD, la Comtesse Paul DE POURTALÈS, la Vice-Amirale REGNAULT DE PRÉMESNIL, la Baronne James DE ROTHSCHILD, Mlle SEIGNOT-BONNET, MMES Henri SIMON, SOULANGEBODIN, TERNAUX-COMPANS, THOME, THUREAU-DANGIN, la Générale TOURNIER, la Générale TRÉMEAU, Auguste THURNEYSSEN, VALLERY-RADOT, Cornelis DE WITT.

DÉLÉGUÉS AUPRÈS DES GÉNÉRAUX COMMANDANT LES RÉGIONS Gouvernement Militaire de Paris: le Vice-Amiral TOUCHARD; M. BOUTIRON, adjoint. — Régions Militaires : Région du Nord, M. LAMY; M. Georges HUGUET, adjoint. — 3E Région : M. le Comte DE BAGNEUX; le Colonel DE MERVAL, adjoint. — 4e le Commandant BELLEVILLE; M. Gustave SINGHER, adjoint. — Se le Marquis DE KÉROMAN; M. DESCHELLERINS, adjoint. —

6* M. LASSERRE ; M. DE SINÇAY, adjoint. — 7e le Commandant VAUTHERIN; M. POSTANSQUE, adjoint. — 8e M. COL; M. Ferdinand COSTE, adjoint. — 9e M. Raoul DU SAUSSAY ; le Comte PAUL DE POURTALÈS, adjoint. — 10e le Général DE GEYER D'ORTH. — lie le Marquis DE MONTAIGU; M. DE FRÉMOND, adjoint. — 12e M. SAINT-MARC-GIRARDIN; DE LAJUDIE, adjoint. — 13E M. PRESTAT; M. DES CHAMPS DE VERNEIX, adjoint. — 14e M. ROSSET; M. André GILARDIN, adjoint. — 15E M. DE FERRY; Aimé GARDAIR adjoint. — 16E M. Fr.

DURAND; le Capitaine DE LA VILLARMOIS, adjoint. — 17E le Dr JEANNEL ; le Capitaine D'ESQUERRE, adjoint. — 18E M. Ferdinand DELALANDE ; M. PEYRELONGUE, adjoint. —

20E et 21e M. Henry CLAUDE ; M. PIGNEROL et M. Bernard DE JANDIN, adjoints.


SOMMAIRE

Nécrologie : M. Furne, M. le Commandant du Bourquet, M. le Baron de Mackau, M. le Docteur Paris, M. Nivard, Mme Boisseau, Mlle Flateau.

Livre d'or de la Société : Addition au tableau des infirmières qui ont donné leur vie pour la France. — Citations. — Insignes des blessés. — Médailles des épidémies. — Décorations étrangères.

Nominations d'un délégué régional et de deux délégués adjoints.

Les Etats-Unis et la guerre.

Service d'accompagnement des trains de réfugiés.

L'œuvre de là Société française de Secours aux Blessés militaires dans les ambulances de S. M. la Reine de Roumanie.

Les Croix offertes par la Société française de Secours aux Blessés militaires aux familles de soldats morts dans ses hôpitaux.

L'œuvre des Permissionnaires.

Office Central des Secours aux Blessés à Dijon.

Action de la Société dans la 11e région.

Informations.

Nécrologie.

M. Constant Furne, Délégué adjoint de la région du Nord.

La Société a fait au mois d'avril dernier une perte sensible en la personne de M. Constant Furne, son délégué adjoint pour la région du Nord.

En l'hiver 1914-1915, lorsque les grandes batailles des Flandres et d'Artois remplissaient les hôpitaux et surtout ceux qui étaient situés derrière le front de combat, il devint nécessaire d'adjoindre à l'ancien délégué de la 2e région, devenu délégué de la région du Nord, un collaborateur particulièrement actif et capable.

La Société avait un rôle de première importance à jouer dans ces parages, où les communications étaient trop difficiles pour qu'un seul homme pût être présent partout où l'on avait besoin de lui.

Le marquis de Vogüé fit appel à M. Furne, qui habitait près de Boulogne et qu'il avait appris à apprécier à la Société des Agriculteurs de France. Il le chargea de donner à nos formations hospitalières du Pas-de-Calais et du Nord l'énergique impulsion que les circonstances rendaient désirable.

M. Furne hésita à accepter. Sa santé lui permettrait-elle de remplir ces diffi-


ciles fonctions? Il la sacrifia et se mit à la besogne.

Ce caractère si droit et si bon, si éclairé et si sage, conquit la confiance complète des trois médecins inspecteurs qui se succédèrent à la direction du Service de Santé de la région du Nord, ainsi qué celle de tout le personnel de la Société dont il était le chef.

Ses forces mirent quarante mois à s'épuiser. Pendant cette période, les événements de la guerre varièrent singulièrement sa tâche.

Constamment il se montra à la hauteur de son rôle, soutenant sans jamais se décourager le moral de tous, acceptant tous les fardeaux dès qu'il voyait une bonne œuvre à faire ou un service à rendre.

Au printemps de 1918, il voulait aller se refaire aux eaux de Dax, mais le danger que l'offensive du 21 mars faisait planer sur la région du Nord et l'achèvement d'une cantine de gare à Pontde-Briques, qu'à force de persévérance il venait d'édifier, le retinrent à son poste.

Les hommes commettent toujours la même faute, disait un philosophe militaire. Si c'en est une de s'oublier soimême et de ne jamais tenir aucun compte de ses intérêts personnels, M. Furne fut victime de cette faute. Il avait dépassé la limite de ses forces; en quelques jours le mal le terrassa et l'emporta. Toute la population du pays se joignit aux autorités civiles, militaires et religieuses pour faire cortège à cet homme de bien, témoignant que le prestige de la vertu est encore aujour d'hui la plus belle de toutes les auréolesLe Commandant du Bourquet, Secrétaire général de l'Œuvre des Jeux du Soldat.

La Société de Secours aux Blessés militaires a été profondément affectée par la perte qu'elle vient de faire en la personne de M. Pol du Bourquet, capitaine de frégate en retraite, officier de la Légion d'honneur, décédé à Paris, au mois de février 1918. à l'âge de 64 ans.

Le Commandant du Bourquet avait eu dans la marine une carrière très

remplie : entré à l'Ecole navale en 1870, second du Parseval en 1883-1885, il fit la campagne du Tonkin, y oblint la croix de chevalier de la Légion d'honneur; fut successivement aide de camp des amiraux Zédé et Fournier; capitaine de frégate en 1889, il embarqua comme second sur le croiseur d'Assas en 1899 et 1900; officier de la Légion d'honneur en 1906; il sembait destiné à un brillant avenir.

Mais en 1908, une grave maladie l'obligea à renoncer à sa carrière de marin, qu'il adorait, et à prendre prématurément sa retraite.

Voulant que ses loisirs fussent utiles à ses camarades de l'armée et de la marine, il accepta de se consacrer comme secrétaire général à l'Œuvre des Jeux du Soldat. Cette œuvre, qui est une filiale de la Société de Secours aux Blessés militaires, s'est donné pour mission d'offrir à nos soldats des distractions honnêtes, en leur distribuant des jeux d'intérieur et de plein air. Sous l'active impulsion de son président, le général des Garets, admirablement secondé par le Commandant du Bourquet, elle prit rapidement un grand essor, et surtout depuis la guerre, elle put rendre des services tous les jours plus appréciés.

Non content de se consacrer à cette œuvre, aussi modeste qu'utile, le Commandant du Bourquet, quand la guerre survint, se multiplia pour apporter à la Société de Secours aux Blessés militaires le concours le plus empressé.

C'est à lui que fut confié la mission importante de coordonner et de régler les efforts des Comités créés dans les vingt arrondissements de Paris, et la belle floraison de dispensaires, de cercles de soldats, qui a surgi de toutes parts dans la capitale est un peu son œuvre.

De même, aussi, il fut pour le service des Ouvroirs, organisé par Mme Geoffray, un auxiliaire précieux.

Tant de dévouement eût mérité de connaître la joie du succès final. Ce bonheur fut refusé au Commandant du Bourquet : le mal qui le minait fit tout d'un coup des progrès alarmants, et en quelques mois, alors que de longues


années lui paraissaient encore promises, il fut enlevé à l'affection de ses parents et de ses amis.

Avec lui disparaît un bon serviteur de la Société de Secours aux Blessés militaires, qui emporte la reconnaissance et les regrets de tous ceux qui l'ont connu.

M. le Baron de Mackau, Président du Comité de Vimoutiers Orne.

M. le Baron de Mackau vient d'être emporté par une cruelle maladie qui, depuis quelques mois, inquiétait ses très nombreux amis.

- C'est une noble figure bien française qui disparaît. Elle rappelait des gloires déjà lointaines et d'éminents services rendus au pays.

Dès avant la guerre de 1870 M. de Mackau comprit le rôle de la CroixRouge et depuis un demi-siècle il se montrait l'un des plus fermes soutiens, l'un des meilleurs amis de notre Société.

Fonda eur et Président du Comité de Yimoutiers, il avait libéralement contribué, depuis le début de la guerre actuelle, à organiser et à entretenir un hôpital de 63 lits où nos soldats blessés trouvèrent toujours les meilleurs soins.

\otre Société salue en lui le doyen de ses Présidents et exprime ici la respectueuse reconnaissance qu'elle lui garde.

M. le Docteur Paris, Président du Comité de Luxe 11 il.

M. le Docteur Paris, Président du Comité de Luxeuil, vient d'être soudainement enlevé à l'affection des siens.

Pendant de longues années la subdivision de Vesoul n'avait vu se fonder sur son territoire aucun autre Comité que ceux qu'avait fait éclore la guerre de 1870, l'un au chef-lieu, l'autre à Lure en 1914.

M. le Docteur Paris prit hardiment l'initiative de fonder un Comité à Luxeuil. En quelques années, il avait réuni les fonds et le matériel néces-

saires pour organiser un hôpital de 5o lits et, depuis quatre ans que dure la guerre, grâce aux dévouements dont le Président fut le premier à donner l'exemple, l'hôpital de Luxeuil s'est ouvert à 80 blessés, qui y ont toujours été traités de la façon la plus parfaite.

La Société française de Secours aux Blessés tient à rendre hommage à M. le Docteur Paris et à témoigner à sa famille la gratitude qu'elle conserve pour les services qu'il a rendus.

M. Nivard, Convoyeur du Groupe chirurgical nO 7.

M. Nivard était depuis longtemps convoyeur du Groupe chirurgical n° 7, où il s'était rapidement fait apprécier par ses éminentes qualités de cœur et de dévouement. Dans les ambulances où ce groupe avait été employé, les épreuves ne lui avaient pas manqué : le bombardement de Giennes, l'incendie de Somme-Suippe, la retraite opérée tout récemment sous le feu de l'ennemi à Tricot avaient été pour lui autant d'occasions de se faire apprécier par tous ceux qui l'avaient vu à l'œuvre. Sa bravoure et son imperturbable sangfroid lui avaient valu une considération particulière.

Dans la soirée du 2 mai, un avion allemand jeta deux bombes sur l'ambulance où il servait. M. Nivard fut tué sur le coup par la première de ces bombes; il expirait au moment où la seconde atteignait deux infirmières et deux conducteurs des voitures du même groupe chirurgical.

Sa mort a douloureusement ému le personnel de l'ambulance et les obsèques qui lui furent faites le lendemain sont le. plus éloquent témoignage des sentiments d'estime et d'affection qu'il avait inspirés.

La Société de Secours aux Blessés militaires, en inscrivant avec fierté son nom parmi les nombreuses victimes que la guerre a faites dans ses rangs, s'incline respectueusement devant le nouveau sacrifice ainsi fait à la Patrie.


Mme Boisseau, Infirmière à l'hôpital auxiliaire 74 à Jonzac (Charente-Inférieure), 18e région.

Notre Comité de Jonzac vient de faire une perte douloureuse. Mme Boisseau, femme du médecin militaire, a été enlevée en vingt-quatre heures par une grippe infectieuse contractée dans son service.

Elle était, depuis le début de la guerre, infirmière dans nos hôpitaux : à Libourne d'abord, à Jonzac ensuite, elle a fait preuve d'un dévouement que M. le Directeur du Service de Santé de la 18e région a signalé dans les termes les plus élogieux : « Mme Boisseau, disait-il dans une lettre à M. le Délégué de la 18e région, apportait aux soins donnés aux blessés tout son cœur et toute son activité, au delà même de ses forces. -

« Elle est tombée victime du devoir et de son dévouement, ayant altéré sa santé et contracté au chevet de nos soldats l'affection qui l'a terrassée.

« Son nom est à ajouter à la liste déjà si longue de celles qui ont succombé à leur tâche et qui resteront la gloire des Sociétés de la Croix-Rouge, après avoir si bien mérité du Service de Santé et de la France. »

A ces éloges si mérités, la Société de Secours aux Blessés militaires tient à

ajouter son respectueux hommage. Elle a à cœur d'exprimer à celui qui s'est intimement associé à ce généreux sacrifice et qui est si douloureusement frappé, sa sympathie la plus profonde.

Mlle Flateau, Infirmière à l'hôpital auxiliaire lh à Beauvais.

Comme Mme Boisseau, Mlle Flateau, infirmière de la Société, a payé de sa vie son dévouement aux blessés.

Un phlegmon de l'œil gauche, contracté en soignant l'un d'eux, a entraîné une phlébite à marche foudroyante des sinus et déterminé la mort de la malheureuse jeune fille le 3o avril dernier.

Le ministre de la Guerre, en exprimant au Président de la Société ses sentiments de très douloureuse condoléance, lui a fait connaître en même temps que la médaille de vermeil des épidémies avait été aussitôt accordée à Mlle Flateau.

La Société inscrit, avec une fierté qui ne fait que grandir avec la durée de la guerre, ce nom à la suite de tous ceux qui figurent à son Livre d'or. Elle prie la famille de cette dévouée infirmière d'agréer l'expression de ses sentiments de respectueuse condoléance.


LIVRE D'OR de la Société française de Secours aux Blessés militaires. (1)

ADDITION AU TABLEAU D'ENSEMBLE des Infirmières ayant donné leur vie pour la France.

(Voir pages 228-229 du Bulletin d'Avril 1918.) Année 1917.

Mlle KESSISSOGLU Infirmière dipôlmée. Croix de guerre, deux citations. Décédée le 14 août 1917 à l'hôpital de Zuydcoo (méningite cérébrospinale).

CITATIONS A L'ORDRE AVEC CROIX DE GUERRE Infirmières.

Citation à l'ordre de l'Armée.

Hôpital d'évacuation n° 32.

Mme DUTREIL, infirmière de la Société française de Secours aux Blessés militaires à l'H. O. E. n° 32. « Au cours de fréquents « bombardements par avions, s'est prodi- « guée au chevet des blessés, les récon« fortant par son calme souriant, témoi- « gnant d'un mépris du danger et d'un « dévouement à toute épreuve. A été griè« vement blessée au cours d'un bombar« dement ennemi. »

Ordre du 2 mai 1918 (Journ. off. du 25 mai 1918.) Dépêche ministérielle au Président de la Société française de Secours aux Blessés militaires du 14 mai 1918 : Citation à l'ordre de la 10e Division coloniale.

Hôpital mixte de Commercy.

Mlle BURKY (Elise), infirmière de la Société française de Secours aux Blessés militaires. « Dans un hôpital du front plu« sieurs fois soumis à des bombardements « par le canon, s'est dévouée à ses blessés « avec un remarquable mépris du danger. »

MU® ROCHELLE (Jeanne), infirmière de la Société française de Secours aux Blessés militaires. « infirmière d'un dévouement « éclairé; dans un hôpital du front plu« sieurs fois bombardé par le canon, a « soutenu le moral de ses blessés par son « beau calme sous le feu. » (Mars 1918.) Le général commandant la division. Signé : MARCHAND.

(1) Voir les Bulletins d'avril ~1916 à avril 1918.

Citations à l'ordre du Service de Santé.

Nme Armée Direction du Service de Santé.

Ordre N° 89.

Le médecin-inspecteur, médecin de l'armée, cite à l'ordre de la direction du Service de Santé : Ambulance 1/38. Mlle POIVRE (Mathilde), infirmière de la Société française de Secours aux Blessés militaires. « Demeurée à « Douai,d'août 1914 à décembre 191 6, sous « la domination allemande, s'est consacrée « avec un dévouement inlassable aux soins « des blessés français, montrant la plus « grande énergie pour améliorer leur sort, « forçant l'admiration du personnel en« nemi.

« Pendant les bombardements de la ville de « Soissons, en mars-avril 1918, a montre « un sang-froid et un courage qui ont « largement contribué à maintenir le « calme parmi les blessés. »

Approbation du général commandant en chef, N° 24.973, du 19 mai 1918, au Quar tier Général, le 23 mai 1918. Le médecininspecteur. Signé: LASNET.

Nme Armée Direction du Service de Santé.

Ordre N° 85.

Le médecin-inspecteur, médecin de l'armée, cite à l'ordre de la Direction du Service de Santé : A. C. A. 12. Mlle DE BRAY (Gabrielle), infirmière de la Société française de Secours aux Blessés militaires. « Infirmière d'un « courage exemplaire, et qui en a donné « des preuves multiples depuis le début « de la campagne : le 21 mars 1918.

« sous un bombardement par obus de gros « calibre, précédemment au cours des


« bombardements successifs en mai, juin, « juillet et août 1917, s'est précipitée au « secours des blessés dans les baraques « d'hospitalisation éventrées, que les « avions ennemis survolaient encore.

« Le 12 septembre 1914, renversée et con« tusionnée par l'éclatement d'un obus de « gros calibre, s'est relevée pour reprendre « immédiatement son service. »

Approbation du général commandant en chef, N° 15.009 du 12 mai 1918, au Quartier Général, le 23 mai 1918. Le médecininspecteur. Signé : LASNET.

Nme Armée Direction du Service de Santé.

Ordre N° 85.

Le médecin-inspecteur, médecin de l'armée, cite à l'ordre de la Direction du Service de Santé : A. C. A. 12. Mme SCHLŒSING (Deasy), infirmière-major de la Société française de Secours aux Blessés militaires. « Le 21 mars « 1918, pendant un bombardement de la « formation par obus de gros calibre, est « restée dans une salle d'opération sans « aucun abri, avec le calme le plus absolu.

« A déjà donné des preuves du même cou« rage tranquille, au cours des multiples « bombardements par avions de la forma« tion en mai, juin, juillet et août 1917. A « fait continuellement l'admiration de tous « par son dévouement de tous les instants « et son courage à toute épreuve. Semble « ne connaître ni la fatigue, ni le danger. »

Approbation du général commandant en chef, N° 15.008 du 12 mai 1918, au Quartier Général, le 23 mai 1918. Le médecininspecteur. Signé : LASNET.

Armée d'Orient.

Citations à l'ordre de la Direction du Service de Santé des Armées alliées.

Mlle OGEREAU (Anna), infirmière à l'Hôpital Temporaire n° 2. « Infirmière depuis le « début de la guerre, en particulier dans « une ville occupéeparl'ennemi. En Orient « depuis le début de la campagne, a assuré « sans un jour de défaillance et avec le « dévouement le plus complet son service « d'infirmière. » La présente citation comporte l'attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze. (18 octobre 1916.) Mlle OBERKAMPF (Yolande), infirmière-major à l'Hôpital temporaire n° 7, à Salonique.

« Infirmière dont le long passé de dévoue« ment s'est couronné par un effort méri-

« toire à Salonique. Au Maroc en 1907, « 1911, 1913, dans les hôpitaux voisins du « front depuis le début et cinq mois à « Moudros. » (19 octobre 1916.) Mlle GIRAUD (Jeanne-Henriette). « D'abord « en France, puis à l'armée d'Orient, dès « son débarquement n'a cessé de se con« sacrer avec le plus grand dévouement « au traitement des malades de cette armée « sans quitter son poste un seul instant. »

(31 décembre 1916.) Mlle JARDIN (Elisabeth). « Infirmière d'une « activité inlassable et d'un dévouement « à toute épreuve, étudiante en médecine, « s'est montrée un collaborateur précieux « pour le médecin traitant de son service « et a su donner aux malades les soins les « plus éclairés et les plus dévoués. »

(12 avril 1917.) Mlle LAPORTE (Marie), infirmière-major à l'ambulance 10/10. « Infirmière attachée à « l'Hôpital maritime de Brest, à l'Hôpital « d'évacuation de Moudros, de Corfou, « puis à l'ambulance 10/10. A partout fait « preuve d'un dévouement infatigable et « de capacités professionnelles qui lui ont « attiré la reconnaissance des malades et « chefs de service dont elle fut l'intelligente « collaboratrice. » (12 avril 1917.) Mme TROUSSEAU (Nina). « Soit auprès des « blessés, soit auprès des malades, a tou« jours prodigué les soins les plus dévoués « avec l'activité la plus grande et un zèle « infatigable. » (14 juillet 1917.) Signé : RUOTTE, Médecin-inspecteur chef supérieur au Service de Santé des armées alliées.

Convoyeurs.

Citations à l'ordre du Service de Santé.

Ordre N° 65.

Le rrédecin principal de 1re classe de Viville, directeur du Service de Santé du Nme corps d'armée et des forces françaises en Italie, cite à l'ordre du Service de Santé : M. D' AUBIGNY, convoyeur de la Société française de Secours aux Blessés militaires.

« Dégagé de toute obligation militaire, « donne l'exemple du plus beau caractère « depuis trente-six mois de présence cons« tante au front. S'est particulièrement « distingué sur l'Yser les 12 et 13 mai 1915, « à la Section sanitaire n° 2, en assurant « pendant quarante-huit heures un service « d'évacuation rendu très pénible par le « feu de l'ennemi. S'est encore signalé par


« son dévouement à l'ambulance de Ba« leycourt, au cours des bombardements « de Verdun 1916. » (5 mai 1918.) Le Directeur du Service de Santé. Signé : DE VIVILLE.

Ordre du Service de Santé du 6e Corps d'armée.

M. DAGRON, convoyeur radiographe du G. C. C. N° 42. « Pendant les combats « livrés dans la Somme et notamment « dans les journées du 31 mars au 6 avril « 1918, s'est particulièrement signalé dans « un poste chirurgical avancé, fonctionnant « dans une zone journellement bombardée, « par son habile direction de l'évacuation « des blessés, permettant ainsi à un très « grand nombre d'entre eux de recevoir « très rapidement des soins d'une urgence « absolue. » (20 mai 1918.) INSIGNES DES BLESSÉS Mme COCHET.

Infirmière, Hôpital de Zuydcoote. Eclats d'obus.

Mlle LAMBERT DE CURSAY.

Infirmière, Hôpital de Vadelaincourt. Eclats d'obus (sept. 1917.) Mme HENROT (née Jeanne Grandval).

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 2, à Troyes, et 13, à Guingamp.

Mlle DE LA MAIRIE.

Infirmière, Hôpital de Vadelaincourt. Eclats d'obus (sept. 1917).

Mme L'HOTTE.

Infirm.-major, Hôpit. complémentaire n° 40, à Troyes.

Mlle POTEL-DOYAT.

Infirmière, Hôpital de Vadelaincourt. Eclats d'obus (sept. 1917).

^Mme ROCQUE (née LE BARON).

Infirmière-major, Hôpital de St-Nicolas-du-Port.

Perte d'un œil.

MÉDAILLES DES ÉPIDÉMIES Médaille d'or.

■'S œur ANGÉLIQUE CAMAU.

Directrice, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 3 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

COMTESSE DULONG DE ROSNAY (née Orville).

Directrice, Hôpital des Alliés, à Paris.

Déc. Min., 7 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle FISCHER (Gertrude).

Infirmière, Hôpital temporaire n° 2. Armée d'Orient.

Déc. Min., 19 mars 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme ROCQUE (née Le Baron).

Infirm.-major, Hôpital de Saint-Nicolas-du-Port.

Déc. Min., 7 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Médaille de vermeil.

MARQUISE DE BROC (née Worms de Romilly).

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, au Mans.

Déc. min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme CARTERON (née Boirot).

Infirm.-chef, Hôpital du Val-de-Grâce n° 3, à Paris.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme COLINEAU (née Andrée Mena).

Infirm.-major, Hôpital auxiliaire n° 2, à Troyes.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle DARDENNE (Madeleine).

Infirmière-major, 20e Région.

Déc. min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

COMTESSE DE DURFORT (née de Chateaubriand).

Fondatrice-directrice. Hôp. aux. n° 7, à Combourg.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle FLATEAU (Claire-Marie).

Infirmière à Beauvais.

Déc. Min., 22 avril 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme DE MONTGOLFIER (Suzanne).

Infirmière-major, Ambulance 14/20.

Déc. Min., 3 février 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

COMTESSE DE VILLESTREUX (née Conquéré de Montbrison).

Infirmière, Hôpital n° 14 bis, à Villiers-sur-Marne.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle VOISIN (Marguerite).

Infirm.-major, Hôp. complém. n° 17, à Châlons-surMarne.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Médaille d'argent.

Mme ARNAL (née Marguerite Diederich).

Infirmière, Hôpital militaire 116 bis, à Bourgoin.

Déc. Min., 8 février 1917. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme BANGUET (Marie-Stéphanie).

Infirmière-major, Hôp. aux. n° 87, à Bry-sur-Marne.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle BAUWENS (Augustine).

Infirmière, Ambulance 14/20.

Déc. Min., 3 février 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme BOURGEOIS (née Hellot).

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 36, à Paris.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle BRUN (Céline-Jeanne).

Infirmière-major, Hôpital auxiliaire na 36, à Paris.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle CABRIÉ (Amable).

Infirmière-major, Hôpital auxiliaire n° 1, au Mans.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme CAILLARD (Cécile).

Infirmière, Hôpital temporaire n° 18 Corbineau, à Châlons-sur-Marne.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme CONSTANTIN (Aline).

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 20, à Lyon.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Dg., 2 juin 1918.

Mlle COUSINS (Eléonore).

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 309, à Armainvilliers.

Déc. Min., 3 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle DUBOIS (Yvonne-Jeanne).

Infirm., Hôp. complém. du Val-de-Grâce na 3, à Paris.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle DURVILLE.

Infirmière.

Déc. Min., 3 mai 1917. — J. Off., 8 mai 1917.


Mme FERRAND (Madeleine).

Infirmière, Hôpital complém. n° 35, à Bordeaux.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle GAZAIX (Adrienne-Félicie).

Infirmière-major, Hôpital auxiliaire n° 70, à Paris.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle GOUBY (Marie-Louise).

Infirmière-major, Hôpital auxiliaire n° 36, à Paris.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme GOULDEN.

Présidente du Conseil des dames du Comité de SaintRaphaël. Infirmière, Hôpital n° 44, de Boulouris.

Déc. Min., 5 mai 1918. - J. Off., 2 juin 1918.

Mlle HEITZ (Marie-Louise).

Infirmière, Hôpital bénévole n° 1 bis, à Besançon.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme HUARD (Florentine-Marie).

Infirmière-major, Hôp. aux. n° 87, à Bry-sur-Marne.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle JACQUEMART (Germaine).

Infirmière, Ambulance 7/2 HOE du Mont-Frenet.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme JACQUEMIN.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 49, à Paris.

Déc. Min., 3 février 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme DE LA BÉGASSIÈRE (née Caignant de 1 Saulcy).

Infirmière-major, Hôpital complém. n° 63, à Dinard.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle LABOURDETTE (Jeanne).

Infirmière, Hôpital temporaire n° 62, à Gravelines.

Déc. Min., 3 février 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme LANOIX (Marie-Louise).

Infirmière-major, Hôpital auxiliaire n° 11, au Mans.

Déc. Min., 5 mai 1918. - J. Off., 2 juin 1918.

Mlle DE LANSADE (Germaine).

Infirmière centre hospitalier de Luxeuil.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

COMTESSE DE LA RIBOISSIÈRE (Marguerite-Herminie-Jenny).

Infirmière fondatrice-directrice, Hôp. de Louvignédu-Désert.

Déc. Min., 23 décembre 1917. - J. Off., 2 juin 1918.

Mme MARTIN DE LONGCHAMP.

Infirmière.

Déc. Min., 8 mai 1917. — J. Off.. 14 mai 1917.

Mme MINIÈRES (née Dessoliers).

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 13, à Orbec.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle DE MONTESSON (Marguerite-AdrienneMarie-Josèp he-Jeanne) Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, au Mans.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle MORTAGNE (Suzanne-Marie).

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, au Mans.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme DE NANTEUIL DE LA NORYILLE.

Infirmière.

Déc. Min., 8 mai 1917. — J. Off., 14 mai 1917.

Mlle PÉAUD (Madeleine).

Infirm., Hôpital complém. n° 12, à La Roche-sur-Yon.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle PIÉCHAUD.

Infirmière. Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 3 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Sœur PRADEL.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme DE SEGOGNE (née Hersant).

Infirmière-major, Hôpital auxiliaire n° 53, à Paris.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle DE SÉGOGNE (Béatrice-Lucie-Marie).

Infirmière, Hôpital n° 53, à Paris.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle TRESSEL (Marie-Louise).

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 70, à Paris.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle DE VICOULINE.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. - J. Off., 2 juin 1918.

Mme VIEILLARD (Marie).

Infirm., Hôpital complémentaire n° 58, à Bordeaux.

Déc. Min., 5 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Médaille de bronze.

Mme BERGE.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 jnnvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918- Sœur BÉTAILLOULOUX.

Infirmière, Hôpital auxiliaire no 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle BLOND EAU.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme BOCHARD.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Sœur BOCRIÙÉ.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle BRÔLEMANN (Marie-Ellen).

Infirm., Hôp. auxiliaire n° 30, à Tessé-la-Madeleine.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Sœur CALMEL.

Infirmi're, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Sœur CASTEL.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Sœur CORMEAUD.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Sœur FENASSE.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme FOUASNON (en religion Sœur Mélanie de la Miséricorde).

Infirm., Hôp. auxiliaire n° 30, à Tessé-la-Madeleine.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme GAUCHER (Mathilde).

Infirmrre, Hôpital complémentaire n° 5, à Evreux.

Déc. Min., 20 sept. 1917. — J. Off., 27 sept. 1917.


MUE GAVET.

Infirm., Hôp. complém. du Val-de-Grâce n° 3, àParis.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

MME GUÉRIN.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle HÉBERT (Henriette-Marie-Emilie).

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 70, à Paris.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Sœur ISSOULIÉ.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Ille JOUSSET (Suzanne-Marie-Henriette).

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 70, à Paris.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle LE BOUCHER (Germaine-Marie).

Infirmière, Hôp. aux. n° 30, à Tessé-la-Madeleine.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918..

Mme LEDOUX.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 6, à La Loupe, i Déc. Min., 18 mai 1917. — J. Off., 24 mai 1917.

MLLE MOREAU (Renée-Jeanne-Marie).

Infirm., Hôp. complém. du Val-de-Grâce n° 3, à Paris.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Sœur MOULIN.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mlle MOCNIÉ (Marguerite).

Infirmière, Hôpital complémentaire n° 45, à Cognac.

Déc. Min., 14 mai 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

MLLE NJIICET (Clotilde).

Infirmière, Hôpital auxiliaire no 40, à Paris.Déc. Min., 14 mai 1918, — J. Off., 2 juin 1918.

Sœur POMMEZ.

Infirmière, Hôpital auxiliaire no 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Sœur RADET.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Dée. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

Mme RENAUD.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. - J. Off., 2 juin 1918.

Sœur ROUSSILHE.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. — J. Off., 2 juin 1918.

COMTESSE DE SOLANGE.

Infirm.-major, Hôpital aux. n° 3, à Nogent-le-Rotrou.

Déc. Min., 18 mai 1917. — J. Off., 24 mai 1917.

Sœur VIGROOX.

Infirmière, Hôpital auxiliaire n° 1, à Bordeaux.

Déc. Min., 25 janvier 1918. - J. Off., 2 juin 1918.

DÉCORATIONS ÉTRANGÈRES Croix de la reine Marie de Roumanie.

Croix de 1re classe.

M. LE COMTE DE BEAUMONT (Etienne).

Croix de 2e classe.

MM. ADAIN, BLOCH, CAUDRELIER, CHAIX, GAUTHIER, GRASSET, hIBERT, LEMOING, LOGEAIS, MADRANGE, PAGES, PINARD, HEINBURG, REVER- CHON. RUDELLE, SEMPÉ, SIEUR, THIEUX, TUAL.

Croix de 3e classe.

MM. ARNAUD, BONNET, CHAIPETIER, DELSALLE, DE DREUX, FAURE, HÉBERT, MARCHANDPEIRSON, PERNIN, PUYNEUF, ROBERT.


1 Nominations de Délégués

Par décision de la Commission exéCll- tive, en date du 14 Mai 1918, ont été nommés : Délégué adjoint à la Région du Nord, M. Georges Huguet, en remplacement de M. Constant Furue, décédé.

Délégué à la 20e Région, M. Henry Claude, en remplacement de M. Ambroise, démissionnaire. Délégué adjoint à la 20e Région, M. Bernard de Jandin, en remplacement de M. Claude, nommé Délégué.

Les États=Unis dans la Guerre

Discours prononcé par le Général américain Hagoôd.

Le 12 mai dernier, une conférence était donnée au cercle interallié de Paris, sous la présidence de M. le Maréchal Joffre. par M. Bergson, de l'Académie française, à l'occasion de l'établissement de a French homes ) pour les militaires américains.

M. le Général américain Hagood a prononcé à cette réunion le discours s ivant qu'il nous a semblé intéressant de reproduire ici, parce qu'il montre avec autant d'éloquence que d'autorité le but que se sont proposé les EtatsUnis en entrant dans la guerre actuelle.

La noblesse de l'idée, le désintéressement avec lequel elle se poursuit méri- tent d'être mis en lumière, car la confiance dans l'issue finale de la lutte et l'amitié pour nos excellents alliés doivent en être augmentées : Alesdames el Messieurs, Je regrette de ne pas pouvoir 111 exprimer en français, mais puisque l'illustre maréchal Joffre s'est servi de sa propre langue en Amérique, il me semble que je peux en faire autant ici, d'autant qu'il n'y a que fort peu d'entre vous qui ne sachent pas

assez d'anglais pour comprendre les quelques mots que j'ai à vous dire.

C'est pour moi un très grand honneur de parler au nom de l'Amérique et de répondre au maréchal Joffre, le plus grand soldat de notre époque, — je sens cependant qu'il est utile que vous puissiez voir en moi l'image de ce qu'est réellement l'A mérique.

Le maréchal et vos autres grands généraux sont les professeurs de l'art militaire.

Aloi et tous les soldats américains nous sommes les élèves de votre Ecole de guerre.

Vous représentez la maturité et l'instruction. Je suis, moi, un jeune débutant d'une nation non militaire ; je représente la jeunesse, la vigueur, et. avec l'inexpérience, une grande ardeur d'apprendre.

L'Amérique entre dans la guerre non pas pour venir en aide à la France, mais pour combattre à ses cotés pour la même cause.

Nous avons été lents à nous décider et la forme de nos institutions a rendu lente notre préparation. Mais nous sommes aujourd'hui dans la guerre avec tout notre esprit, tout notre cœur, avec la résolution de vaincre.

L'Amérique est comme un garçon qui a


grandi trop vite. Il voit tout en grand. Il veut avoir le plus d'argent, les plus rapides coursiers, les champs les plus vastes, les plus longues rivières, les plus hautes maisons du monde. Nous nous figurons que Jious faisons tout mieux' que les autres.

, Aussi, dès que nous avons eu réalisé l'idée de là guerre et que nous avons résolu d'y prendre part, nous avons juré de la poursuivre jusqu'au bout, de donner tout notre, argent, tous nùs hommes et de ne nous arrêter qu'après là victoire.

La France a fait un immense effort, -supérieur à celui de tous les alliés, mais elle a la guerre à sa porte; elle subit l'horreur de la présence de l'ennemi sur son sol et tout Français saisit la nécessité de le chasser. Mais pour l'Amérique, m Woignée de la guerre, il est difficile de la comprendre. Il est dur pour des- mères, pour des femmes, pour des amantes d'A métrique d'envoyer leurs jeunes hommes à travers l'Océan, lorsqu'elles savent que beaucoup ne reviendront pas.

Tout jeune homme qui part d'Amérique, 4oute mère, toute épouse, toute amante comprend qu'il reviendra victorieux ou môrt..

Nous ne penons pas ici pour des intérêts

matériels. Nous venons combattre pour le droit et, après la victoire, nous reviendrons les mains vides, à moins que nous ne rapportions nos morts.

Mais en même temps que notre but est de combattre nous sommes heureux de profiter de l'occasion pour nous faire de Vous des amis. Beaucoup de nous ont du sang français dans les veines. Je suis moimême dans ce cas. - - L'armée américaine voudrait 'voir que.

les deux natioits s'unissent, qu'ellesse com- prennent, qu'il se crée des amitiés non seulement pour la guerre mais pour l'aprèsguerre, des (lmitiés cimentées non seulement par la fraternité des armes, mais par les douces relations du foyer.

C'est le but de l'Association des « French homes » et, pour cette hospitalité que vous nous offre;, je vous remèrcie au nomade l'armée américaine. Vous nous l'offrez à un moment où toutes vos maisons portent le deuil des pertes jaites sur les champs de bataille.Que Dieu bénisse cè témoignage de sym- , palhie donné du soldat américain, qu'il , nous accorde à tous une prochaine délivrance et une paix durable après une victoire éclatante. ,


Service d'accompagnement des trains de Réfugiés par les Infirmières de la Société

L'oflensive des Allemands sur Amiens et la côte de la Manche en mars igi8 a ramené pour la Picardie et l'Artois les sombres jours de l'hiver 1914-1915.

Comme la première fois, les routes se couvrirent des malheureuses populations de ces contrées qui, pour fuir l'odieux contact de l'envahisseur, abandonnaient leurs foyers, emportant avec elles leurs misérables hardes.

L'autorité militaire faisait évacuer les villages au fur et à mesure que les progrès de l'ennemi s'étendaient, et sur toutes les routes se formaient de lamentables colonnes, où toutes les misères semblaient s'être donné rendez-vous.

# * *

Boulogne-sur-Mer fut un des centres sur lesquels le réseau routier déversa le plus abondamment les émigrants de la région.

Le gouverneur, M. le Général Dubois, remué jusqu'au fond de l'âme par les navrants spectacles qui s'offraient à lui, fit un appel direct et pressant à la Société française de Secours aux Blessés militaires. Il télégraphia pour qu'on lui envoyât d'urgence des équipes d'infirmières.

Dès le lendemain trois de nos dames partent; vingt-quatre heures après, cinq autres les suivent.

Avec le concours d'infirmières du Comité de Boulogne et des personnes du pays, qui déjà desservaient, à l'entrée de la gare, la cantine de Pont-de-Briques, on organise le ravitaillement des trains qui passent nuit et jour, venant du Nord. La misère y est grande — quelques évacuations se sont faites sous les obus, — il y a des blessés; il faudrait les panser; le temps manque. Un train d'enfants de l'Assistance publique les suit; ils devaient avoir été ravitaillés à une station précédente. C'est un malentendu. Ils n'ont rien reçu.

Le coup de feu dure huit ou dix jours.

Boulogne envoie alors ses infirmières plus près du front, à Fruges et à Arques, où se trouvent rassemblés par centaines des vieillards gâteux, aliénés, malades, provenant d'asiles du Nord. Les sœurs qui sont avec eux ne se sont pas déshabillées depuis dix jours. Tout est à organiser. L'infection est partout, des maladies éclatent.

Nos dames appellent à leur aide les Anglais cantonnés dans le voisinage; elles font elles-mêmes la cuisine, nettoient, pansent, rétablissent l'ordre, et en ceci, elles sont secourues bientôt par les troupes françaises, qui arrivent pour doubler les divisions britanniques, et, avec leur beau moral, répandent l'espérance tout autour d'elles : « Ne vous en faites pas! Ça va! Y a pas de danger ! !

Nous v'là!» Mais les évacués continuent à affluer de plus en plus nombreux, de plus en plus misérables, et la besogne est de plus en plus dure pour les infirmières.

Enfin, après une quinzaine de jours de travail intense, un train emporte les infortunés vieillards et les pauvres évacués sur Avgnon.

Nos infirmières rentrent alors à Paris prêtes à reprendre d'autres emplois.

Elles n'ont fait dans la région de Boulogne qu'un effort isolé, mais leur effort fut très fructueux et elles rendirent de grands services.

* * *

Ce ne fut pa-s là la seule forme sous laquelle nos infirmières apportèrent leur assistance aux réfugiés. Monsieur le Président du Conseil exprima le désir que les trains spéciaux formés pour transporter les réfugiés à destination fussent accompagnés de bout en bout par nos dames. Il insista surtout sur l'importance de leur action morale, qui se réper- cuterait sur le moral des troupes; en ffe ,1e soldat originaire des pays envahis, inquiet du sort des siens éprouverait


certainement une grande tranquillité d'esprit à voir sa famille suivie et aidée dans sa pénible épreuve.

Rouen nous fut indiqué comme point principal de concentration et origine des trains spéciaux de réfugiés pour l'ouest et le midi. Louviers était une annexe.

Après une .visite de ces deux centres, il fut décidé que nous ferions, en principe, accompagner tous les trains spéciaux par deux dames, l'une infirmière diplômée, spécialement chargée des pansements, l'autre qui ne serait pas nécessairement infirmière, s'occuperait surtout du bon ordre. Un crédit fut ouvert par le Conseil central de la Société pour munir ces dames de la pharmacie et des effets de lingerie les plus utiles.

A Louviers, les réfugiés sont cantonnés dans trois écoles et une usine abandonnée. Des dames et des messieurs de la ville s'occupent, sous la direction du Sous-Préfet, de la nourriture. Des infirmières du Comité de Louviers, placées sous l'habile direction de Mlle de SaintGermain, infirmière-major, donnent aux réfugiés tous les soins que réclame leur état. Les unes et les autres s'offrent pour accompagner les trains.

A Rouen, autour de la gare d'embarquement (gare des lignes du Mans et d'Orléans) de grandes baraques sont presque instantanément sorties de terre.

Grâce à l'impulsion du Préfet, très heureusement secondé par la Croix-Rouge américaine et par le personnel de notre Comité, les réfugiés sont restaurés à la gare d'arrivée (gare du Nord) et transportés en camions automobiles améri- cains à la gare de départ. Ils y trouvent non seulement un abri, mais des cantines, une infirmerie et toutes les orga- nisations accessoires désirables.

Pendant le long mois qu'a duré l'évacuation, M. et Mme du Boullay, l'un secrétaire général et l'autre Présidente du Conseil des dames du Comité de Rouen, se sont multipliés sans compter avec la fatigue, pour assurer les divers services.

Dès l'aube, avec un personnel d'infirmières, de dames, de jeunes filles de la

ville pour lesquelles un tour de servie est établi, les pansements commencent On prodigue les conseils aux mamans voici un baby qui n'a pas été changé depuis huit jours. Les infirmiers de l'infirmerie de gare s'en mêlent; devant chaque mère ils placent une cuvette: une éponge, une serviette pour la toilette du baby. Souvent le pelit a des plaies ou des brûlures, il passe alors aux mains expertes des infirmières.

Une propreté rigoureuse règne d'un bout à l'autre de la vaste baraque, où il y a à peu près autant de postes d'infirmières au travail que de travées. C'est l'infirmerie de fortune modèle. On comprend bien que certaines mères de famille hésitent à làisser leurs filles prendre du service dans les hôpitaux de blessés; mais ici les jeunes filles sont au contraire dans leur élément. Aussi tout Rouen est là.

Les malades qui ne peuvent pas être mis en route sont reçus dans un des hôpitaux du Comité, où une salle pour les hommes, une salle pour les femmes leur sont exclusivement réservées. Les

hospitalisations sont faites au compte de la Préfecture.

Le service de l'infirmerie des réfugiés ajouté à celui des diverses formations entretenues par le Comité absorbait toutes ses ressources en infirmières. Il fut donc convenu qu'en principe les infirmières devant accompagner les trains seraient envoyées de Paris par le siège central, que le comité fournirait les dames auxiliaires ; et, comme la gare prévoyait en moyenne l'expédition journalière de trois trains de réfugiés, ce sont trois infirmières et trois dames qui chaque jour devaient être prêtes pour ce service.

* * *

Les prévisions de Monsieur le Présidentdu Conseil relativementà l'influence morale de nos infirmières étaient fondées. Pour s'en convaincre, il n'y avait qu'à se frayer un chemin au travers des innombrables ballots encombrant les trottoirs de la gare de Rouen, au moment où se préparait le départ d'un train. Les malheureux évacués sont échoués sur


les colis de tout genre qu'ils traînent laborieusement avec eux depuis des jours et des jours : c'est tout ce qui leur reste, tout ce qu'ils ont pu sauver. Ils sont exténués. Mais voici qu'une infirmière en fenue vient à passer, elle leur parle, elle leur annonce qu'elle part avec eux.

Ces infortunés se transfigurent, l'espoir semble renaître sur leurs visages si tristes; le courage résigné, même fataliste qui jamais ne les a abandonnés, fait place presque à de la joie. C'est une protectrice qui leur apparait : ils l'interrogent, la consultent et, dès le premier abord, lui témoignent une confiance touchante; chacun veut causer avec elle, chacun lui raconte son histoire, ses malheurs, ses projets.

Les trains se composent d'une trentaine de wagons, wagons à bestiaux pour la plupart, mêlés à quelques voitures de troisième classe. En tête, un ou deux wagons à couloirs, contenant environ 70 places, où l'on fait monter les femmes avec enfants, les vieillards, les malades, enfin, autant que possible, tous ceux dont la misère réclame le plus de soins.

C'est là que s'installeront aussi les infirmières pour veiller constamment sur eux. Elles ont avec elles une boite de pansements et de médicaments et, en outre, une réserve de langes, de couches et de jupons. Pendant les arrêts, elles iront le long des wagons offrir leur aide aux autres voyageurs. Mais l'éclairage fait défaut : des craintes d'incendie proscrivent l'emploi des bougies, même des lanternes.

Dès avant le départ les infirmières ont fort à faire pour établir un peu d'ordre, mais tout le monde les appelle « Ma Sœur » et on sait combien, par le souvenir des bienfaits qu'il évoque, ce nom lonne d'autorité. Nos infirmières bénéicient de cette assimilation. Leur voix est toujours écoutée : elles font rentrer dans les wagons les jambes qui pendent sur les marchepieds. Elles établissent dans chaque compartiment un chef chargé de veillerà l'ordre etàla propreté; elles donnent de ci, de là, des renseigne- ments sur la marche du train, sur les repas qu'on peut espérer trouver en route. Elles font télégraphier aux sta-

tions de ravitaillement l'heure où l'on doit s'y arrêter et le nombre de voyageurs du train. Elles s'efforcent de se faire désigner les familles qui doivent débarquer sur divers points du parcours chez des amis pour ne pas les laisser s'égarer en route.

Enfin le train se meten marche. D'ordinaire, l'heure annoncée pour le départ est passée depuis longtemps. La marche n'est pas rapide et les rencontres dans les gares de trains chargés de troupes obligentà des arrêts qui allongent encore le voyage.

Par Dreux, Chartres, Orléans, Nevers, les trains gagnent les lignes de Bretagne, du Sud-Ouest, du Sud-Est et i-e dirigent les uns sur Rennes ou Quimper, d'autres sur Carcassonne, Aen ou Toulouse, d'autres sur Alais, Le Puy, Nice, etc. Le voyage dure deux ou trois jours, aussi les incidents de route sont- ils nombreux.

Ici, c'est une famille qui a perdu ses enfants dans le désor dre de l'évacuation.

A force d'interrogations, l'infirmière parvient à réunir un faisceau de renseignements qui, à 1 arrivée, aideront la famille à se retrouver. Là, c'est un enfant de huit ans isolé qu'on trouve couvert de sang et qui, après un minutieux examen, est reconnu indemne. On arrive à découvrir que ses parents ont été tués à côté de lui par une bombe d'avion.

Puis ce sont des maladies qui s'aggravent en cours de route, et nécessitent des mesures intelligenles et des soins immédiats ; des souffrances qui s'exaspèrent et poussent des malheureux à descendre du train, à jeter leurs bagages sur la voie, et à s'abandonner au désespoir. La douce autorité de l'infirmière ramène le calme et fait prendre patience. On a affaire à des fous, à des idiots, à des épileptiques. Toutes les misères apparaissent les unes après les autres dans ces réunions d'infortunés et donnent à des femmes de cœur et de tête l'occasion de répandre le bien autour d'elles.

Sur sa route, le train rencontre des stations où il existe des infirmeries de gare ou des cantines. Sur la demande du ministère de l'Intérieur. toutes les installations que la S. S. B. M. a organisées pour les blessés ou les permissionnaires


ont été mises à la disposition des évacués.

La Croix-Rouge américaine, toujours prête à donner son concours quand il y a du bien à faire, nous a mis en mesure de constituer des réserves de vivres dans la plupart de nos infirmeries de gare.

La seule difficulté est de prévenir à temps leurs administrateurs : quand ils ont une heure devant eux, leur expérience jointe à leur dévouement, depuis si l. Ing- temps éprouvé, a vite fait d'assurer le ravitaillement; et tous les rapports reçus sur ces pénibles voyages sont unanimes àsignalerla joie, le bonheurqui éclatent parmi ces pauvres évacués, habitués depuis de longs jours à manquer de tout, à rouler de privations en privations, à n'éprouver que déceptions et mécomptes, lorsqu'ils se voient offrir des places à des tables propres, servies d'avance, où les rations ne leursont pas parcimonieusement ménagées, où ils ont le choix des mets, où enfin ils sont gracieusement servis.

Les retards des trains ont souvent fait longtemps attendre ces bons moments.

La faim s'est parfois fait durement sentir.

Heureux pourtant quand la station où on a fait espérer un repas a été prévenue à temps. Hélas! il est arrivé parfois que le déjeuner a manqué et qu'une épreuve de plus s'est ajoutée à tant d'autres.

Dans la plupart de ces arrêts, les autorités civiles et militaires ont rivalisé d'empressement avec le personnel de nos Comités locaux pour aider les infirmières des trains dans leur tâche de bienfaisance. Tantôt c'est un docteur qui visite les malheureux et soigne les plus malades, tantôt ce sont les dames du Comité qui aident les femmes et les enfants à faire leur toilette ; elles leur distribuent du linge et des vêtements ; ce sont les langes et les couches pour les babys qui sont le plus demandés. Enfin les infirmières du train trouvent pour elles-mêmes dans ces arrêts un réconfort que rend bien utile la fatigue à laquelle elles sont soumises. Mais tous les arrêts ne sont pas aussi bien organisés les uns que les autres ; il a été impossible quelquefois de prévenir et il est arrivé — surtout pendant la nuit — i

de ne trouver personne dans les gares.

Comme l'éclairage manque dans les wagons et dans les gares, on se doute des difficultés qu'éprouvent les infirmières à assurer le service.

On arrive enfin à destination, c'est-àdire au chef-lieu du département, d'où les évacués seront répartis par petits groupes dans les diverses localités du territoire Là presque toujours l'accueil estextrêmement cordial et empressé. Un repas est préparé et on y fait honneur.

Des dispositions sont prises pour loger les arrivants, les uns provisoirement, les autres de façon définitive. Les malades sont transportés à l'hôpital; aux bien portants, on offre du travail, ce qui est toujours la meilleure sauvegarde dansie malheur. Mais là, il faut bien reconnaître que tous les évacués n'ont pas la force d'âme nécessaire pour surmonter leur dure épreuve : la main-d'œuvre est rare maintenant dans toutes les régions de France et un ouvrierse fait facilement 8 à 10 francs par jour. Il est néanmoins beaucoup de réfugiés, surtout parmi les ouvriers des villes, qui préfèrent se contenter de l'indemnité de 1 fr. 5o qui leur est allouée, plutôt que de la sacrifier et de vivre de leur travail, qui serait cependant très rémunérateur. Cette faiblesse indispose souvent contre eux les habitants du pays. Ils ont raison en théorie, mais ils devraient considérer qu'ils n'ont pas passé par les mêmes épreuves et que le découragement, du moins pour un temps, est excusable chez ces malheureux exilés.' * * *

L'offensive qui, après celle du Nord, s'estproduite entre Reimset Noyon a fait subir aux populations de la région de la Marne à l'Oise le même sort qu'à celles de Picardie et d'Artois. On a vu refluer sur la Seine, entre Troyes et Paris, les mêmes lamentables colonnes qu'avaient vues nos infirmières à Boulogne, Arques et Fruges.

A ce moment, les évacuations de Rouen étaienHerminées. Nos infirmières ont alors continué le même travail. Les points de départ ont changé, le service est le même. Elles le font avec le même


dévouement et le même succès. Celles qui ont déjà eu l'honneur d'accompagner des trains n'aspirent qu'à en reprendre d'autres. Du Ier avril au 15 juin, 68 trains ont été mis en marche et ont été accompagnés par 136 infirmières, et Mme la Générale Hervé, qui, depuis le début, a la lourde charge d'organiser les départs, reçoit chaque jour des offres de service de plus en plus nombreuses.

* , *

C'est qu'en effet, plus on voit de, près les effroyables misères qui pèsent sur ces bandes de réfugiés, plus on se sent pris d'admiration pour l'extraordinaire stoïcisme avec lequel ces malheureux acceptent la mauvaise fortune. Ils représentent une partie de la population qui a déjà l'habitude de faire tête au malheur,

car les gens aisés ont en général trouvé des amis qui leur ont donné une hospitalité plus ou moins désintéressée. Mais ceux qui restent, ceux que charrient d'un bout de la France à l'autre les trains où montent nos infirmières, sont ceux qui n'ont ni parents, ni amis, ni relations à appeler à l'aide. On n'a jamais offert beaucoup de services à ceux qui n'ont pas le moyen de les rémunérer.

A vivre dans leur intimité on prend d'utiles leçons; et, dans ce temps où tout est ébranlé, où l'on ne peut comptersur le lendemain, où l'on sent la fragilité de toutes les choses que l'on était hier habitué à regarder comme les plus solides, on comprend d'instinct qu'il est utile d'apprendre de ces pauvres gens à avoir de la tenue dans les épreuves, et de la foi dans la divine Providence.

L'Œuvre de la Société française de Secours aux Blessés militaires dans les ambulances de S. M. la Reine de Roumanie

En septembre 1916, à l'entrée en guerre de la Roumanie, un Comité se constitua tant en France qu'en Roumanie, sous la présidence de Sa Majesté la Reine, pour organiser sur le front roumain un service analogue à celui que les Convois auxiliaires d'ambulances avaient assuré sur le front français.

Des sommes importantes furent réunies en dehors de la Société française de Secours aux Blessés militaires.

Les souscriptions montèrent :

En septembre, à Fr. i.5oo.ooo En octobre, à i.36o.ooo En novembre, à 270.000

Le Comité pria M. le Comte de Beaumont, chef des Convois de la Société de Secours aux Blessés militaires et membre

du Comité, de constituer, avec le concours de la Société française de Secours aux Blessés militaires, un matériel de neuf groupes chirurgicaux complémentaires, composés chacun de : deux camions automobiles Renault ; d'une salle d'opérations et de radiographie; d'une stérilisation chirurgicale complète ; d'un matériel d'instruments très étendu, constituant chacun une unité propre à former, dans les meilleures conditions, un poste chirurgical d'avant.

En outre, 3oo voitures de transport de blessés devaient faire le service des neuf formations chirurgicales et cons-


tituer les noyaux d'importants hôpitaux d'armée.

Réuni dans un délai de deux mois; ce matériel complet et très luxueux partit pour la Roumanie, accompagné par une mission constituée par un ordre ministériel adressé à M. le Comte de Beaumont.

Le personnel comprenait 9 chirurgiens, 6 assistants de chirurgie, 9 convoyeurs radiographes, tous membres de la Société française de Secours aux Blessés militaires et délégués par elle, plus 7 spécialistes également membres de la Société. Le départ pour la Roumanie eut lieu le 4 novembre I 916. Le matériel fut embarqué en même temps et convoyé par les membres de la Société française de Secours aux Blessés militaires qui en avaient la charge.

Après un voyage long et difficile, personnel et matériel arrivèrent au complet en Roumanie, où ils furent employés à assurer, pendant les quinze mois qu'a duré la guerre, le service de santé de la seconde armée entièrement, et partiellement celui de la première.

Le personnel rendit les plus grands services tant au point de vue technique que pour l'organisation et l'administration des hôpitaux de la Reine.

Tous les médecins furent l'objet de récompenses semblables. Leur dévouement fut en effet sans bornes. Le Docteur Adin, médecin-chef du Groupe 7, contracta en service commandé le typhus exanthématique et en mourut.

Le préparateur radiographe Faure, de la Société française de Secours aux Blessés militaires, fut atteint de la même maladie et si gravement qu'on le tint pour mort et que la nouvelle de sa fin fut communiquée au Bureau des Convois par le sous-secrétariat d'Etat du Service de Santé. Heureusement la nouvelle était fausse et peu de jours après un télégramme annonçait que M. Faure était en meilleur état de santé. Il reçut, la médaille d'or des épidémies.

Rattachés à la Mission française, les médecins et les convoyeurs radiographes de la Société française de Secours aux Blessés militaires furent admis à l'honneur de participer à la citation

d'ensemble de la Mission française en Roumanie.

D'autre part, après l'offensive de 191 7, l'ensemble de la Mission des Ambulances de Sa Majesté la Reine de Roumanie fut cité à l'ordre de Sa Majesté le Roi, à l'ordre de l'Armée roumaine et à l'ordre de l'Armée française.

Enfin, Sa Majesté la Reine fit ad resser à M. le Comte de Beaumont, chef de la Mission, en même temps qu'elle lui faisait parvenir la cravate de Commandeur de son Ordre, un rapport sur l'ensemble des membres de la Mission, qu'elle annotait dans les termes suivants : Il m'est agréable de constater le dévoue- ment dont tous les jeunes gens faisant partie de la Mission Croix-Rouge fran- çaise ont fait preuve au service de mes Ambulances. Ils ont rempli leur mission avec soin et intelligence en amenant ici un matériel précieux dont ils ont assuré avec compé- tence le fonctionnement.

L'organisation de mes Ambulances a né- cessité leur concours dont l'importance a été confirmée par un an de service courageux.

Je remercie la Société de Secours aux Blessés de l'appui qu'elle a ainsi donné à mes Œuvres et sur lequel j'aime à compter dans les heures peut-être encore difficiles que mon Pays aura à supporter.

MARIE, Cotofanesti, nov. 1917. Reine de Roumanie.

Depuis son retour en France, en mai 1917, M. le Comte de Beaumont, chef de la Mission, organisa une propagande pour l'entretien de l'Œuvre et envoya à Sa Majesté la Reine une première fois une somme de 210.000 francs, et une seconde fois une somme de 137.000 francs.

Le 10 mai 1918, les membres de la Mission au complet revinrent à Paris à l'exception de MM. Tual et Pernin qui furent attachés à la propagande française de la légation en Roumanie.

Au départ des membres de la Mission le matériel fut entièrement remis aux mains du Service de Santé de l'armée roumaine.


Croix offerte par la Société française de Secours aux Blessés militaires aux familles des Soldats morts dans ses Hôpitaux

La Société française de Secours aux Blessés militaires a fait ciseler une croix de bronze, très artistement conçue, sur le modèle de celle qui lui sert d'insigne à elle-même, et elle offre cette croix aux familles des soldats qui sont morts entre les mains de ses infirmières, dans les hôpitaux.

Cette croix de bronze peut être fixée sur la croix de bois noir qui abrite déjà la tombe et qui porte le nom du soldat.

Elle peut aussi être conservée par la famille comme souvenir et être suspendue au foyer comme un titre de noblesse destiné à l'enseignement des générations à venir.

La lettre ci-après de M. le Président du Comité d'Amiens' est l'émouvant témoignage des sentiments que provoque notre envoi dans les familles qui pleurent un des leurs. 7.000 croix leur ont déjà été remises.

Le Président du Comité d'Amiens à M. le Secrétaire général de la Société fran- çaise de Secours aux Blessés militaires.

Paris, 6 mars 1918.

Monsieur le Secrétaire général, Les familles des soldats morts dans notre hôpital ont reçu avec une pieuse consolation les croix de bronze que la Société a eu la pensée de leur faire remettre. On ne saurait trop dire combien cette pensée, délicatement conçue, heureusement réalisée, a été unanimement appré- ciée, et combien les familles ont été touchées de voir la « Société française de Secours aux Blessés militaires » continuer à veiller sur la mémoire de ceux à qui elle n'a pu conserver la vie.

Le Comité d'Amiens en a reçu des témoignages répétés. En novembre 1915, il avait tenu à dire aux familles de ses morts qu'il ornait leurs lombes. A la fin

de 1910, il a saisi l'occasion offerte par l'envoi des croix de bronze, pour leur renouveler l'expression de sa sympathie.

Presque toutes les familles ont remercié en termes émus et ont préféré garder la croix parmi leurs chers souvenirs: « Je vous aurais bien prié, nous écrit une mère, de l'attacher à la croix de bois noir qui orne sa lombe, mais je ne puis m'y décider; elle rapproche du lointain cimetière où l'on ne peut aller. Je préfère la garder, car. il me semblera que c'est sur sa tombe que je puis prier ». « Je la garderai dans ma pauvre maison, écrit une autre, en lui donnant la place d'honneur. Devant elle je prierai pour mon pauvre disparu.

Merci mille j'ois pour le bien que vous faites. »La certitude que nous entretenons les tombes, et que, aux grands anniversaires, nous remplaçons, auprès de celles-ci, les familles absentes, est, pour elles, un l'éconfort. Pour nous en remercier, les femmes les plus frustes trouvent des accents touchants.

il Combien vous êtes bons. nous dit l'une d'elles. de ne pas oublier les pauvres veuves de ceux que vous avez vu mourir pour notre chère Patrie, et qui feraient tant besoin chez eux ou l'on souffre réellelp.ent. »

Ces croix, les mères les placeront sous les yeux de leurs enfants, pour leur l'appeler .les exemples et les vertus mili- taires de leurs pères. « Je tiens à la garder comme une précieuse relique, au milieu de nos plus chers souvenirs de famille. Sa présence dans ma maison désolée m'aidera à entretenir dans le cœur de mon jeune enfant la pieuse mémoire de son père, et sera pour moi un fidèle témoignage de générosité de votre bienfaisante association, que je remercie profondément, pour moi et au nom de mon enfant. »

Beaucoup de ces braves gens traduisent


leur émotion d'une façon touchante. Pour eux, ta Société de Secours aux Blessés militaires, qui a soigné le mari ou le JiLs, qui a rendu moins angoissants leurs derniers jours, qui gardera maintenant la chère tombe, est devenue comme une famille plus lointaine, à qui l'on confie naïvement son chagrin et ses doux souvenirs.

Souvenirs de deuil, souvenirs de gloire aussi! « Cette croix montrera à mes enfants que leur père, comme tant d'autres, a fait J

son devoir, qu'il est mort pour eux, pour leur conserver l'intégrité de notre sol», écrit une veuve avec la nette compréhension des grandes choses qu'ont souvent les humbles.

Je tenais à ce que vous sachiez, Monsieur le Secrétaire général, quel écho la généreuse initiative de notre Société a trouvé dans les familles de nos héros!

Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire général, l'expression de mes sentiments bien distingués et dévoués.

F. LEFRANÇOIS.

1

L'Œuvre des Permissionnaires 193, Boulevard Saint-Germain

Nos lecteurs connaissent certainement. au moins de nom. une œuvre qui s'est fondée pour accueillir les militaires des territoires envahis. Elle est destinée à remplacer les parents de ceux d'entre eux qui, n'ayant plus de foyer familial, viennent passer leur temps de permission à Paris. Il n'est pas besoin d'explications pour faire ressortir l'utilité d'une pareille entreprise.

Le rapport ci-après montre les résultats obtenus. C'est le meilleur témoignage des services rendus à l'armée par les bienfaiteurs et par les directeurs de l'œuvre.

RAPPORT DU COMTE TERRAY Fondateur de l'œuvre des Permissionnaires Paris, le 26 mars 1918.

L'œuvre, à la date du 26 mars 1918, a logé et nourri 13.400 permissionnaires; ce qui représente : 160.800 journées de présence ; 021.600 repas servis.

Budget.

L'œuvre accueille en moyenne 5.000 permissionnaires par an.

Les chambres, pour la presque totalité, sont mises gratuitement à notre disposition.

La durée des présences est de dix jours, plus le jour de l'arrivée et celui du départ, ce qui donne 60.000 journées de présence.

Les repas, bien que comportant soupe, plat de viande, légume, dessert, café et quart de vin, ne nous sont comptés que I fr. 25, d'où une dépense

de 60.000 x 2 fr. 5o. Fr. i5o.ooo Au moment de son départ, le permissionnaire reçoit 2 fr.

pour retourner au front; Deux mois après nous lui adressons, pour remplacer la famille dont il est momentanément séparé, un mandat de 3 fr., c'est donc 5 francs qu'il reçoit tous les quatre mois et par conséquent 15 francs par an ; ce qui donne 5.000 x i5. 70.000 Il convient d'ajouter: frais de bureau, imprimés, timbres, tickets de métro et location de chambres. 5.000 , Au total. Fr. 230.000


Ressources.

Pour faire face à cette dépense, nous avons : 1° La générosité de nombreuses dames qui se chargent de la nourriture d'un ou plusieurs permissionnaires, soit en les nourrissant avec leur personnel, soit en nous remboursant les repas pris dans nos divers restaurants ; 2° Des cotisations mensuelles souscrites à raison de 5, 10, 20 francs et plus ; 3° Des dons, pour la plupart spontanés ; 4° La subvention du ministère de la Guerre, qui nous a été spontanément allouée, à raison de 2 francs par jour de permission, non compris celui de l'arrivée et du départ.

Conditions d'admission.

Le courrier journalier nous apporte plus de 5o lettres.

La plupart demandent des promesses d'hébergement; nous ne pourrions les accueillir toutes favorablement sans dépasser les capacités de l'œuvre.

Nous avons donc dû limiter les deman- des etnaccepter que leshommes appartenant aux territoires envahis, Français ou Alsaciens-Lorrains, venant du front, ayant une permission de dix jours au plus (12 jours pour les croix de guerre), étant déjà venus à l'œuvre, ou recommandés par leurs officiers.

Situation financière.

L'encaisse à ce jour est d'un peu plus de 11.000 francs.

Ce chiffre, à quelques variations près, se maintient depuis un an.

Concours dévoués.

Ce rapport serait incomplet s'il ne signalait les concours nombreux et dévoués apportés à l'œuvre par : I° Les personnes qui mettent des chambres à la disposition des permissionnaires qu'elles accueillent amicalement et qu'elles entourent d'un réconfortant intérêt ; 20 Celles qui servent dans nos restaurants et s'appliquent aux mêmes soins moraux; 3° Celles qui accueillent nos permissionnaires pendant les six heures d'ouverture de notre bureau ; 4° Celles qui passent à domicile s'assurer que la conduite de nos pensionnaires ne laisse rien à désirer; 5° Celles qui assument la tâche du courrier journalier.

Le concours assidu et dévoué de toutes a collaboré au bon fonctionnement de l'œuvre.

Leur nombre, qui dépasse la centaine, ne nous permet pas de les citer nominativement, mais elles méritent une égale reconnaissance de la part de la Société.


UNE GRANDE ŒUVRE DE GUERRE

L'Office Central de Secours aux Blessés à Dijon

Le 3 septembre 1914, la Chambre de commerce de Dijon, appuyée par les autorités locales, faisait appel au dévouement de différentes personnalités dijonnaises, sans distinction de parti, de rang ou de fonction, pour fonder l'Office Central de Secours aux Blessés.

Il s'agissait de provoquer et de régulariser la charité, de distribuer les dons, d'aider les œuvres anciennes, d'étudier ou de provoquer les nouvelles, de répondre efficacement aux appels utiles.

On devine ce qu'un pareil programme exigeait de tact et d'impartialité, avec quelle rapidité et quelle précision il fallait agir.

La Société française de Secours aux Blessés a été une des premières œuvres appelées à bénéficier de cette organisation. Depuis 4 ans, les deux hôpitaux du Comité de Dijon reçoivent d'elle des dons importants et des générosités de toute nature. De plus, par une entente fort utile, l'Office, servant, d'intermédiaire entre les commerçants et le Comité, fait bénéficier le Comité d'une remise de 40 sur tous les achats et commandes.

L'Office a institué le Comité fédératif des prisonniers de Guerre, dont le nombre des fiches contrôlées s'élève à quinze cents environ, l'aide à l'œuvre de

Rééducation des mutilés, au Comité des Aveugles, au Comité des Réfugiés, au Comité de l'Or. Ajoutons encore le Panthéon des Enfants de Dijon morts pour la Patrie, pieusement entretenu dans le magnifique local de l'Office, l'entretien des tombes des soldats, d'accord avec le Souvenir Français, le service des quêtes à la gare, enfin la remarquable Cantine des Permissionnaires en gare de DijonVille. Je dis bien remarquable, car elle l'est par son confort, son ampleur, la variété de ses installations, que les poilus de France et des armées alliées, les réfugiés, les rapatriés, la Presse, les grands chefs connaissent et admirent.

Quelques chiffres suffiront à donner l'idée de son activité : au Ier mars 1918 elle avait distribué 887.473 soupes, 1.465.061 cafés, I.505.602 rations de pain, et ainsi du reste.

Depuis 4 ans, des hommes de dévouement et de devoir ont donné sans compter à cette tâche leur travail et leur temps. Ils ont créé un type d'organisation bien française ; ils ont pratiqué l'union sacrée; ils ont fait enfin beaucoup de bien aux soldats et aux réfugiés.

La Société française de Secours aux Blessés militaires, qui leur doit beaucoup, les remercie et les admire.


Action de la Société dans la 11e Région d'Août 1914 à Janvier 1918.

DÉLÉGUÉ RÉGIONAL : Marquis de MONTAIGU.

DÉLÉGUÉ RÉGIONAL ADJOINT : M. de FRÉMOND, du 17 novembre 1914 au 25 novembre 1916.

- - - M. Armand de FRÉMOND.

Avant la guerre, la Société française de Secours aux Blessés militaires avait obtenu dans la IIe Région le classement de 8 hôpitaux, répartis dans les départements de Loire-Inférieure, Vendée, Morbihan et Finistère, et formant un total de 630 lits. Elle avait organisé en outre 4 Infirmeries de Gare à Nantes, La Roche-sur-Yon, Vannes et Quimper.

Répondant au désir exprimé par M. le Ministre de la Guerre, le nombre de lits de la région était successivement augmenté et arrivait, en 1916. à 1.613, sans mentionnerles lits crées dansles annexes ou hôpitaux bénévoles. De même le nombre des hôpitaux s'élevait à 17, dont 5 avaient des salles de radiographie.

Jusqu'au Ier janvier 1918, plus de 20.000 blessés ou malades y ont été soignés, donnant lieu à 896.142 journées d'hospitalisation.

LOIRE-INFÉRIEURE Comité de Nantes.

HOPITAL AUXILIAIRE 3. — Cet Hôpital fut installé dans l'immeuble de BelAir, dont une partie fut sous-louée à l'Evêché et l'autre mise gratuitement à la disposition de la Société par la Compagnie du Gaz, propriétaire de l'immeuble, dont le Comité de Nantes est heureux de constater la grande générosité.

Le nombre de lits, fixé avant la guerre à 200, fut porté à 221 dès les premiers jours de la mobilisation, puis à 271, et enfin à 301, le 30 septembre 191 6, à la fermeture de l'Hôpital auxiliaire 9.

Le médecin-chef. M. le Dr Guillou, le chirurgien-chef, M. le Dr Rivet, ont été

admirablement secondés par les Drs Joeph et Charles Morault, Bécigneul, Chevalier, Aubry, Sourdille, Polo, Aumaître, par M. le pharmacien Michaud et par 65 infirmières, dont 51 diplômées.

Médecins et pharmaciens ont tous donné leurs soins gratuitement.

Trois Administrateurs se sont succédé à Bel-Air: M. le Commandant de la Tour, qui avait surmonté toutes les difficultés de l'installation, a dû donner sa démission dès le mois de janvier 1915 pour raisons de salté. M Aignan, qui lui a succédé, a habilement administré l'Hô- pital lu 19 janvier 1915 au 25 mars 1917.

Chargé d'occupations multiples, il a dû à son tour renoncer à ses fonctions qu'il a passées à M. le Vicomte de Lusignan.

Ce dernier les remplit à l'entière satisfaction de tous.

Dès le début de la guerre, M. L'Heudé, expert-comptable de grande expérience, se mit gratuitement, ma gré ses nombreuses occupations, à la disposition du Comité et sut imprimer une excelente direction au service de la comptabilité de l'Hôpital.

Les fonctions de Surveillante générale ont été remplies avec zèle, pendant ces quatre années de guerre, par une Religieuse de la Sagesse, Sœur Sainte-Appol- line, Directrice du Dispensaire Ecole qui a formé à Nantes toutes nos infirmières diplômées au nombre de i(\k.

Mme la Comtesse de la Villesboisnet, Présidente du Comité des Dames, avait tenu à prendre la direction de la salle des grands blessés et s'y est tellement dépensée que ce lourd service a épuisé ses forces. Elle a succombé le 8 novembre 1916, victime de son dévouement. Elle


a été remplacée, au mois de février 1917, par Mme la Marquise de la Ferronnays, qui a su donner un grand élan à son œuvre.

Au commencement de l'année 1917 et sur la demande du Service de Santé, fut créé à Bel-Air un service d'Oto-Rhino- Laryngologie dirigé par des médecins mobilisés.

Au 1er janvier 1918, l'Hôpital avait soigné 3.221 blessés représentant 165.352 journées.

HOPITAL AUXILIAIRE 9. — Cet Hôpital a été installé dans un établissement scolaire religieux, l'Externat des Enfants nantais. Classé avant la guerre pour 45 lits, il fut porté à 70 dès les premiers jours de la mobilisation et à 100 au mois de mai 1915.

Les soins médicaux y ont été donnés par le Dr Bécigneul qui fit de l'établissement un Hôpital modèle, les soins chirurgicaux par M. le Dr Rivet.

M. le Chanoine Lemoine, Supérieur de l'Externat, secondé par M. de Chantelou, ancien Officier du Commissariat de la Marine, y a rempli avec autant de zèle que de dévouement les fonctions d'Administrateur ; Mme Tertrais, celles de gestionnaire ; Mlle Bonamy, celles de Surveillante générale. Parmi les

brancardiers, il y à lieu de mentionner M. le brancardier-chef Gouin et M. de Bournat qui n'a quitté l'Hôpital que pour aller prendre sur le front les fonctions de convoyeur de lacantine n° 5, où il fut l'objet d'une citation à l'ordre de l'Armée.

Au 3o septembre 1916, date de sa fermeture, l'Hôpital 9 avait soigné 974 blessés représentant 34.781 journées.

HOPITAL AUXILIAIRE 10. — Cet Hôpital, classé pour 25 lits, exclusivement réservé aux Officiers, était installé dans la propriété du Commandant Levesque, rue des Dervallières. Le Commandant étant parti pour le front dès les premiers jours de la mobilisation, Mme Levesque en prit la direction dès le 10 août et l'exerça pendant plus de trois ans avec autant de zèle que d'habileté.

Les soins médicaux et chirurgicaux y

ont été donnés avec un rare talent par les Drs Gustave, Bureau, médecin-chef, et Vignard.

Le 21 septembre 1917, date de sa fermeture, l'Hôpital 10 avait soigné 627 officiers et enregistré 15.259 journées , il n'eut que 2 décès à déplorer.

HOPITAL AUXILIAIRE 15.— Installé dans une Ecole libre de Jeunes filles, cet Hôpital de 5o lits fut fondé par Mme Gaillard et entretenu par elle pendant tout le temps de son fonctionnement (deux ans et demi). Le service médical et chirurgical y a été fait remarquablement par le docteur Dausy.

Cet Hôpital n'a été rattaché à la CroixRouge que pour faciliter ses relations avec le Service de Santé. Comme celui de Mme Levesque, il n'a occasionné aucune dépense au Comité de Nantes.

A sa fermeture, le 31 décembre 1916, l'Hôpital avait soigné 408 blessés ou malades donnant un total de 23.689 jour- nées.

INFIRMERIE DE GARE DE NANTES P. O. Cette Infirmerie a commencé à fonctionner le 7 août 1914 sous la direction de M. le Dr Bellouard secondé par le Dr Chevalier. Elle fut administiée par M. le Comte de la Villesboisnet qui s'y consacra tout entier et qui vient de mourir, regretté de tous. M. Ollivier, ancien député, qui l'avait secon dé, lui succède actuellement. 3 irfnmières, en permanence à l'Infirmerie, donnent leurs soins aux malades et blessés de passage, et 6 autres infirmières assurent le ravitaillement des trains.

Au 31 décembre 1917, l'Infirmerie avait distribué 68.595 repas.

Il a été en outre distribué gratuitement aux militaires de passage, sur le produit des quêtes faites à la gare, 398.000 quarts de bouillon et 80.000 quarts de rafé.

Nous devons signaler l'a^m'r&ble dévouement de Mme de Villéon, admirablement secondée par une femme de grand cœur Mme Rosalie Hudon, et de Mme Vigneron Jousselandière, qui, pendant trois ans et demi. ont assuré à la plus entière satisfaction des autorités


militaires et des blessés, les services de l'Infirmerie de gare.

Une cantine de gare pour permissionnaires a été ouverte à la Gare de Nantes P. O. le 8 janvier 1918. Le Service est assuré par des infirmières de la Société.

Son fonctionnement ne laisse rien à désirer.

BUREAU DES RENSEIGNEMENTS. —' Au Siège Social du Comité de Nantes fonctionnent, sous l'active direction de M. Renou de la Bourdonnerie, Brancardier Principal, un Bureau de renseignements et une Agence pour la recherche des disparus et des prisonniers de guerre. 8.959 fiches ou dossiers donnant lieu à 32.000 enquêtes aboutissant à des renseignements concernant 2,3OO familles : telle est l'œuvre réalisée.

Quand, au 1er janvier 1915, la Ligue patriotique des Françaises et plus tard, en avril, le Conseil général de la LoireInférieure eurent la pensée d'envoyer gratuitement des secours aux soldats de ce département prisonniers en Allemagne, c'est au Bureau des Brancardiers de la Société de Secours que ces organisations eurent recours, profitant ainsi de leur expérience acquise par plusieurs mois de fonctionnement.

Le Bureau des Brancardiers a procédé à l'expédition de 180.150 colis dont 94.102 gratuits envoyés à 4.500 prisonniers reconnus nécessiteux de la LoireInférieure.

Une centaine de demandes tendant à obtenir l'internement en Suisse de prisonniers malades ont été instruites et transmises à Berne.

Le Bureau des Renseignements s'occupe en outre du rapatriement des prisonniers civils ; certaines de ses demandes ont été couronnées de succès.

II a procédé, sur la demande d'expéditeurs illettrés, à l'établissement de 1.485 mandats destinés aux prisonniers.

Enfin les Brancardiers sont à la disposition du public pour le renseigner sur toutes les questions intéressant leurs parents prisonniers ; ils font le samedi sur tous les marchés de Nantes une quête au profit des soldats blessés ou malades de nos Hôpitaux.

Le Bureau des Brancardiers a rendu à la ville de Nantes et au département de la Loire-Inférieure d'inappréciables services, qui lui ont conquis toutes les sympathies.

Parmi les nombreux collaborateurs de M. Renou de la Bourdonnerie, qui ont droit avec lui à la reconnaissance de tous, il nous faut citer M. Robiou du Pont, M. de la Bigne de Villeneuve et le Commandant de Marolles.

OUVROIR. — Le Comité a installé, dès le début de la guerre, au cercle catholique, un ouvroir dirigé avec un dévouement admirable par Mesdames Cossé et Brissonneau qui se sont consacrées entièrement à eette œuvre, si secourable à nos formations sanitaires.

Grâce aux dons et aux confections d'effets et d'objets de toute nature, cet ouvroir assure le renouvellement de la garde-robe de nos blessés et la lingerie des hôpitaux.

Telle est l'œuvre accomplie dans le ressort du Comité de Nantes, sous l'active direction de M. l'Intendant général de Kervenoael, Président du Comité depuis de longues années.

Il nous faut rendre hommage à ses qualités d'organisateur, au tact avec lequel il sut accueillir et diriger les nombreux dévouements dont il disposa, à l'effort qu'avec eux il réalise encore en s'attirant les sympathies de tous.

M. de Bustiel, Vice-Président, et le Commandant Condroyer, trésorier du Comité, sont ses collaborateurs de tous les instants et font preuve à ses côtés du plus grand dévouement.

Comité de Saint-Nazaire.

HOPITAL AUXILIAIRE 6. — Installé dans les locaux d'une Ecole libre (ancien couvent des Franciscains) appartenant à M. le Marquis de Vanssay, et ouvert le 12 août 1914 avec 20 lits, l'Hôpital fut, avec la collaboration de l'Union des Femmes de France, porté le 18 août à 60 lits, puis à 110 lits. Il recevait ses premiers blessés le 25 août 1914.


Il fonctionne sous la direction du Président du Comité, M. Guillet, admirablement secondé par M.Mollat, administrateur adjoint, Mme d'Argencé et Mlle Savary, successivement infirmièresmajor.

Le service médical est assuré par le 1 Dr Cado, médecin-chef.

Saint-Nazaire étant devenu port de répartition, l'Hôpital 6 a reçu, pendant plusieurs mois, les grands blessés évacués de Belgique par navires hôpitaux. A la même époque, l'Hôpital a assuré le service d'une infirmerie de gare.

Au 1er janvier 1918 la formation avait hospitalisé 1.705 blessés ou malades, donnant un total de 67.883 journées.

HOPITAL AUXILIAIRE 12. — Ouvert le 2 septembre 1914, FHôpital 12 fut installé dans le local de l'ouvroir de jeunes filles dépendantde l'Hospice de Missillac.

Ces deux immeubles appartiennent à Mme la Marquise de Montaigu; le voisinage de l'Hospice permettait d'organiser de façon toute spéciale le service des blessés, en mettant à leur disposition des chambres séparées pour isoler les hommes réclamant un repos complet, des salles de bains et une salle d'opération avec les instruments et appareils nécessaires.

L'Hôpital 12 comprenait 25 lits au début : ce nombre fut successivement porté à 35, puis à 50. Le service médical, sous la surveillance directe du Dr Metin, médecin-chef de l'Hôpital complémentaire n° 21 de Nantes, fut confié au Dr Rouault, au Dr Foucauld, et enfin au Dr Le Chaix, après la mobilisation successive des deux premiers.

Des Sœurs de Saint-Gildas étaient chargées de tous les services intérieurs, avec trois infirmiers militaires.

Du 2 septembre 1914 au 3 septembre 1917, le nombre des journées de malades traités s'est élevé à 25.219 : un seul décès a été enregistré.

Mme la Marquise de Montaigu et sa fille, Mme la Comtesse CharlesduLuart, ont assuré à elles seules le fonctionnement de cet Hôpital, aidées dans cette tâche par l'inlassable dévouement des Sœurs de Saint-Gildas, parmi lesquelles

une place d'honneur doit être réservée à Sœur Marthe, Supérieure de l'Hospice de Missillac.

Comité d'Ancenis.

HOPITAL AUXILIAIRE 13. Le Comité d'Ancenis, qui venait de se constituer sous la présidence de Mme la Générale Hagron et de M. Mitry, ouvrit, dès le 28 août 1914, un Hôpital de 20 lits dans une salle de patronage, avec le concours de Mme la Comtesse de Cossé-Brissac, infirmière-major.

Le nombre des lits était porté le 15 septembre à 3o et le 5 octobre à 102, par suite de l'organisation d'une annexe dans l'Ecole Joubert contiguë à l'Hôpital temporaire n° 15. Une nouvelle salle d'opérations fut établie et un service radiographique créé en août 1915 par Mme la Marquise de la Ferronnays.

L'Hôpital 13 devint dès lors le centre de chirurgie de la Place d'Ancenis, enregistrant 1.400 interventions chirurgicales.

A Mme la Comtesse de Cossé-Brissac succédait, en juin 1916, Mme la Marquise de la Ferronnays. Elle fut secondée avec un dévouement inlassable par de nom-

breuses dames de la région.

Au 1er janvier 1918, l'Hôpital 13 avait soigné 2,176 blessés et réalisé 63.841 journées.

M. Mitry, qui, dès le début, avait assumé les charges d'administrateur et de gestionnaire, mourut peu de temps après. M. François, ancien ministre plénipotentiaire, appelé à lui succéder le 19 mai 1915, s'assura les concours dévoués de MM. de Rodellec du Porzic, Caron et de M. Baudouin, qui mourut en 19 15.

L'Hôpital 13 eut deux filiales bénévoles :io La filiale organisée par Mme la Marquise de la Ferronnays, dans l'Ecole libre de garçons, à Saint-Mars-la-Jaille, avec le concours de Mme la Comtesse de Bourmont et de dames de la localité.

Cet établissement de 3o lits reçut 422 blessés.

2° La maison de convalescence établie à Joué-sur-Erdre, dans le patronage de


M. le Comte de Goyon, et dirigée par le Comte et la Comtesse le Gualès de Mézaubran.

VENDÉE Comité de Fontenay-le-Comte.

HOPITAL AUXILIAIRE 7.— Le Comité de Fontenay-le-Comte, fondé en 1910 et présidé par M. le Colonel Branger, qui s'y consacra tout entier, obtint dès 1913 le classsement d'un Hôpital qui fut installé dans l'immeuble de l'Ecole libre du Sacré-Cœur, contigu à un vaste parc ouvert aux hospitalisés par son propriétaire, M. Hervineau.

Prévu pour 20 lits, l'Hôpital était porté à 00, puis à 55 et 65 lits, dont 3 d'officiers. La clinique Guéry, gracieusement offerte comme annexe par l'établissement de l'Union Chrétienne, y contribua pour 20 lits dès le 1er septembre 191 4.

Le personnel, d'un dévouement éprouvé, se composait des D13 Audé, médecin-chef et Faucheron, disposant chacun d'une équipe d'infirmières diplômées dont deux religieuses de l'Union : Chrétienne.

Le Commandant Sorlet remplit les fonctions d administrateur pendant toute la durée d'existence de l'Hôpital, avec le même zèle, la même assiduité dont il a donné tant de preuves comme Vice-Président du Comité. Il trouva dans Mme Lucas, Surveillante générale, et dans M. Amédée, Administrateur de l'annexe, de précieux collaborateurs.

En octobre 1917, survint la fermeture, suivant de quelques semaines celle des autres Hôpitaux temporaires de Fontenay. Le total des entrées a été de 985, produisant 27.52.3 journées, sans aucun décès.

Pour éviter l'encombrement, nombre de malades ont été dirigés sur l'Hôpital bénévole de Sainte Hermine, distant de 25 kilomètres, créé en septembre 1914 pour 5o lits par Mme Chevallereau avec ses ressources personnelles.

Dix-huit Hôpitaux bénévoles donnant à l'origine 350 lits, s'organisèrent ainsi dans le ressort et sous l'égide du Comité sans lui être rattachés.

Indépendamment de ces généreux concours, les Sociétaires du Comité de Fontenay, résidant à Luçon, ont donné à l'Hôpital Complémentaire 46 de cette, ville une somme de 22.000 francs pour diverses améliorations.

Actuellement guidées par leur zélée Présidente, Mme Sabouraud, les Dames du Comité oripntent leur activité vers l'œuvre des tuberculeux et s'ingénient à secourir les rapatriés des régions envahies.

Comité de La Roche-sur-Yon.

HOPITAL AUXILIAIRE 17. — Le 27 août 1914, cet Hôpital fut ouvert pour 30 lits, à La Roche-sur-Yon, dans la clinique Moreau gracieusement offerte par la Congrégation des Dames Ursulines de Jésus de Chavagnes-en-Paillers.

Jusqu'au 1er octobre 1914, date de son classement, il vécut de ses propres ressources, sur l'initiative de Mme Libaudière, Présidente du Comité. De généraux secours permirent alors de le porter à 55 lits.

Le personnel comprend le médecinchef Dr Blé, l'administrateur M. Deker; l'administrateur adjoint, M. Joseph Libaudière, trésorier ; Mme Libaudière, surveillante générale ; des Dames infir- mières diplômées, laïques ou religieuses, dirigées par Sœur Louise de Montfort, qui, en novembre dernier, succédait à Sœur Joseph Gabriel, appelée à diriger un autre établissement.

Jusqu'en mai 1915, l'administration de l'Hôpital avait été confiée à M. Jean Libaudière qui, mobilisé, fut remplacé pendant un an par M. Pervinquière, auquel succéda le titulaire actuel.

Le Dr Moreau ayant bien voulu mettre à la disposition de la formation sa salle d'opérations et son autoclave, l'Hôpital 17 fut, l'an dernier, classé comme Hôpital de grande chirurgie.

Il y a été effectué 616 interventions, avec le concours des chirurgiens militaires de la Place.

Au 1er février 1918, le nombre total des entrées s'élevait à 1.321, ayant produit 38.032 journées de traitement.

L'Hôpital 17, grâce au constant dévoue-


ment de toutes les personnes qui présidèr nt à sa direction, et à l'active collaboration qu'elles trouvèrent dans le personnel laïque ou religieux, a rendu, depuis le début de la guerre, les plus précieux services.

INFIRMERIE DE GARE DE LA ROCHE-SURYON. — Installée dès la mobilisation, cette infirmerie eut surtout à pourvoir au ravitaillement des trains sanitaires à destination de Fontenay-le Comte, Luçon, les Sables d'Olonne. Son fonctionnement a toujours été des plus satisfaisants.

Son personnel comprend : le médecinchef, Dr Maigre ; l'administrateur, M. le Capitaine de vaisseau de réserve Boyer; l'administrateur adjoint M. Reaux, adjudant de gendarmerie en retraite ; trois Dames infirmières, dont une Sœur de la Miséricorde.

Au 1er février 1918, elle avait alimenté 60 trains sanitaires, soigné 12. 911 malades ou blessés, distribué 15.373 repas. Elle a en outre assuré des repas aux malades isolés n'ayant reçu ni vivres, ni indemnité de route, et aux prisonniers de guerre de passage.

Dès les premiers mois de la guerre, le Comité de La Roche-sur-Yon a mis l'Infirmerie à la disposition de la Préfecture pour prêter assistance aux trains de réfugiés et de rapatriés, et restaurer les évacués civils qui s'arrêtent en gare.

L'Infirmerie de gare de La Roche-surYon a fait de nombreux pansements et donné des soins aux militaires isolée, aux employés du chemin de fer, et aux voyageurs. C'est là qu'une infirmière, particulièrement dévouée, Mme le Goff, a contracté une maladie grave en soignant un contagieux.

Comité de Challans.

HÔPITAL AUXILIAIRE 11. — Le Comité de Challans, sous la présidence d'honneur de M. le Marquis de Baudry d'Asson et la direction de M. Boiscourbeau, Président, ouvrit le 9 septembre 1914 un Hôpital de 3o lits dans l'Ecole libre de garçons à Challans.

Mme la Marquise de Baudry-d'Asson, la Directrice, et M. le Dr Derotrie, le médecin-chef, furent secondés avec un dévouement constant par Mlle Maisonneuve, sous-directrice, Mlles Lory et Douet et plusieurs religieuses infirmières de l'ordre de Mormaison.

Le Comité contribua à l'organisation d'Hôpitaux bénévoles à Challans, dans l'Hospice des vieillards (20 lits), à SaintGilles-sur-Vie (65 lits), à Saint-Jean de Monts (40 lits).

Avec un zèle infatigable, Mme la Marquise de Baudry-d'Asson et Mlle de Janssens ont contribué à la prospérité du Comité par les ressources de toutes sortes que procurèrent leurs collectes.

Le 15 janvier 1917, jour de sa fermeture, l'Hôpital 11 avait réalisé 17.090 journées.

Sous-Comité des Sables-d'Olonne.

Émanation du Comité de Fontenayle-Comte, le Sous-Comité des Sablesd'Olonne a été affilié régulièrement le 24 décembre 1915. Ne pouvant réaliser de suite son projet d'ouvrir un Hôpital, ce Sous-Comité répartit ses infirmières diplômées dans les Hôpitaux bénévoles rattachés à l'Hôpital Complémentaire 53 des Sables-d'Olonne Cette utilisation ne suffisant pas à son activité, il créa un Foyer du Blessé destiné aux soldats en traitement dans les formations sanitaires de la Place et un Dispensaire-Ecole, qui rend de précieux services, parfaitement dirigés l'un et l'autre par le Baron d'Hastrel de Rivedoux, Président, et Mme Louis de la Bassetière, Présidente.

Mme de la Bassetière a remplacé à la présidence du sous-Comité des Dames, Mme Auvynet, décédée en 1916.

MORBIHAN Comité de Vannes.

HÔPITAL AUXILIAIRE 1. — Installé dans des locaux du Collège Saint-FrançoisXavier, mis gratuitement à la disposition du Comité, l'Hôpital fut ouvert le 24 août 1914, à l'effectif de 150 lits. Ce


chiffre fut porté à 300 dès le 1er septembre 1914, sur la demande du Service de Santé.

Depuis le début de la Guerre, l'Hôpital a pour médecin-chef M. le Dr Audic et pour chirurgien le Dr Letoux, qui exerçaient à l'Hôpital mixte de la ville.

Tout en continuant leur service, ils ont mis leur inlassable dévouement à la disposition de l'Hôpital auxiliaire. Ils sont assistés par des Religieuses de l'ordre de Jésus de Kermaria et par des infirmières de la Société.

Les fonctions d'administrateur ont été exercées successivement par M. le Capitaine Bourel et par M. Léon Huchet, qui ont secondé avec une grande compétence le regretté Colonel de Taflart de Saint-Germain, Président du Comité, décédé en 1917, auquel sont dus en majeure partie les résultats acquis, et dont le Colonel Theven de Guéléran était le successeur tout désigné.

Au 1er janvier 1918, l'Hôpital avait soigné 3.001 blessés, réalisant un total le 151.780 journées.

INFIRMERIE DE GARE DE VANNES. —

Ouverte le 5 août 1914, elle a évacué des milliers de blessés, qui, dès le début de la guerre, ont été dirigés sur les neuf hôpitaux de la ville et les formations sanitaires de Kermaria, Saint-Gildas et la Roche-Bernard. A cette époque, trois Religieuses de Kermaria et une dame infirmière de la Société prodiguaient chaque jour leurs soins aux malades ou blessés de passage, procédant à un nombre considérable de pansements.

Le nombre des repas distribués aux hommes évacués par les trains sanitaires s'élève à 27.775.

En outre un service de ravitaillement gratuit pour tous les soldats de passage fonctionne depuis le début de la guerre dans l'Infirmerie de Gare. Des rations diverses et du café sont distribués sur leur demande aux permissionnaires.

Dès les premiers jours, un très grand nombre de militaires isolés ou stationnant sur les quais de la Gare, ont été recueillis, couchés et ravitaillés gratuitement. Beaucoup d'entre eux, appartenant aux régions envahies, ont reçu du

linge, des chaussettes et des secours pécuniaires.

Les rapatriés civils des régions envahies ont reçu des secours et des soins dans la mesure du possible.

Ce service, si complexe et absorbant, a été parfaitement dirigé, depuis le début de la guerre, par le Commandant Pobéguinet M. Morel,administrateur,secon- dés par un personnel qui rivalisa de dévouement dans l'accomplissement de la tâche dévolue à l'Infirmerie.

Comité de Lorient.

HOPITAL AUXILIAIRE 2. — Dès 190/J, le Comité de Lorient avait organisé un Hôpital auxiliaire de 5o lits, installé dans un local appartenant à la Municipalité et dénommé « Sdlle des Fêtes », vaste bâtiment bien situé, bien aéré, avec le chauffage central et tout le confort moderne.

Au mois de septembre 1909, par suite de l'adjonction des locaux de l'Ecole primaire à la salle des Fêtes, le nombre des lits de l'Hôpital fut porté à 100 et la formation classée en première série.

Les premiers blessés arrivèrent à l'Hô- pital auxiliaire n° 2 le 25 août 1914 : leur nombre fut tel que, par suite d'une convention avec la Municipalité, l'Hôpital s'agrandit des classes de l'Ecole Primaire Supérieure, et le nombre des lits atteignit 130 (10 septembre 1914), puis 150 (20 octobre 1915) et enfin 200 lits (1er octobre 1916).

L'Hôpital possède un laboratoireradiologique.

Le service est assuré par trois médecins civils, dont un médecin-chef, M. le Dr Waquet. Ils sont aidés par 38 dames infirmières et 4 religieuses, une Directrice de la lingerie, une dépensière et 2 gardes de nuit.

Le chiffre des hommes traités jusqu'au Ir janvier 1918 a été de 1.952, représentant 102.876 journées d'hospitalisation.

L'Hôpital auxiliaire n° 2 — parfaitement géré par son administrateur, M. Gayet, sous la haute direction du Président du Comité, M. Jouan, commissaire en chef de la Marine, qui consacre toutes ses forces et tout son


temps à la S. S. B. M. — a fonctionné depuis le début, en donnant toute satisfaction, tant aux Directeurs du Service de Santé de la Marine qu'aux Directeurs régionaux du Service de Santé ; ceuxci la lui ont manifestée à plusieurs reprises au cours de leurs inspections, en décernant à son personnel les éloges mérités par les services rendus.

POSTE DE SECOURS DE LA GARE. — Dès la mobilisation, le Comité de Lorient a organisé à la gare un Poste de Secours.

Ce poste, sous la direction des Sœurs de la Sagesse, comprendun docteur, deux infirmières bénévoles et un infirmier volontaire. Au 1er janvier 1918, il avait distribué plus d 4.000 repas chauds, » pansé et même couché provisoirement 200 blessés environ, en attendant leur transport dans les Hôpitaux.

FINISTÈRE, Comité de Quimper.

Fondé en 1910 sous la présidence de M. Roussin à qui succéda le Commandantde Guiny, actuellement LieutenantColonel aux Armées, le Comité de Quimper a poursuivi son œuvre sous l'habile direction du vice-Président, M. le Vicomte de la Villemarqué.

Cornouailles.

HOPITAL AUXILIAIRE 4. — Installé dans les locaux du Grand Séminaire, mis gracieusement à la disposition de la Société, l'Hôpital 4 fut ouvert le 11 août.

Le nombre de lits fut porté de 20 à 40, puis à 50 en 1916.

Le personnel administratif et médical était composé de : Vicomte de Jacquelot du Boisrouvray, administrateur ; M. Moreau de Lizoreuse, administrateur adjoint, décédé en 1916; Dr Renault, médecin-chef; la Générale de Jacquelot du Boisrouvray, directrice; Mlle François et Sœur Godeberte des Filles de Jésus, infirmièresmajor.

A la fin de 1917, le Vicomte de Jacquelot du Boisrouvray, qui s'était dépensé sans compter dans l'accomplissement de sa tâche, donna sa démission pour

raisons de santé. M. Mauduit lui succéda.

Au 3o décembre 1917, l'Hôpital avait soigné 789 blessés ou malades représentant 29.573 journées. 2 décès seulement furent à déplorer.

INFIRMERIE DE GARE DE QUIMPER. — Le personnel de l'Infirmerie comprenait : M. de Couesnough, administrateur; Dr Giffo, médecin chef ; Dr Pilven, médecin adjoint décédé en 1916 ; Mme Hardy de la Trébonnière, infirmière major, secondée par 6 infirmières.

: L'Infirmerie a distribué 17.549 repas et hospitalisé 121 blessés. En outre, grâce aux quêtes faites dans les trains, les blessés ou soldats voyageant isolément ont pu être ravitaillés.

Par suite de changements dans l'organisation des trains de blessés, l'Infirmerie fut supprimée, par décision du ministre de la Guerre, le 16 septembre 1916.

HOPITAL AUXILIAIRE 14. — Dès le début de la guerre, les adhérents de l'arrondissement de Quimperlé travaillèrent à la création d'un Hôpital. Grâce aux actives démarches du Président du Comité de Quimper, l'Hôpital 14, établi au Lézardeau, à 3 kilomètres de la ville de Quimperlé, commençait à fonctionner le 10 septembre 1914 avec 20 lits.

Les fonctions d'administrateur furent exercées avec une grande compétence par M. Paul Choquet, secondé par Mme Joseph de Mauduit, trésorière, et Mlle Wattier, infirmière-major, qui démissionna et fut remplacée par Mlle Josée Savary, actuellement infirmière-major à Saint-Nazaire.

Pour assurer le service de cette formation, les infirmières de Quimperlé effectuaient chaque jour à pied le long trajet les séparant de l'Hôpital 14.

Fermé le 3o décembre 1916, l'Hôpital a soigné 317 officiers, sous-officiers et soldats et réalisé 12.784 journées.

Comité de Brest.

L'HOPITAL AUXILIAIRE 5 fut installé dans les locaux d'un patronage, mis à la dis-


position du Comité par son propriétaire, M. l'Abbé Roall, curé de la paroisse Saint-Louis, il s'étendit ensuite dans des annexes construites sous l'intelligente direction du Vice-Président du Comité, M. Crosnier, architecte. L'Hôpital 5 fut ouvert le 20 août 1914 avec 100 lits. Le mois suivant 25 lits nouveaux étaient créés, sur la demande de l'Autorité militaire.

Le Président du Comité, M. Deschard, Commissaire général de la Marine en retraite, assuma la charge d administrateur, qu'il remplit depuis trois ans et demi avec une compétence qui n'a d'égal que son dévouement; grâce à lui, l'Hôpital auxiliaire n° 5 a fonctionné de la façon la plus parfaite. Il fut secondé par M. Ardouin, gestionnaire, et M.

Hallé, comptable.

Le service médical fut assuré de façon parfaite par les Drs Guyot, ancien médecin principal de la Marine, médecinchef, et Bouquet, ancien médecin de la Marine ; le service chirurgical par le Dr Civel. Ils étaient aidés par 20 infirmières diplômées, 2 religieuses, Filles de a Sagesse, et 6 infirmières auxiliaires.

Au 1er janvier 1918, l'Hôpital avait enregistré 1. 332 entrées, 87.882 journées et 6 décès seulement. i Il fut pratiqué 460 interventions chirurgicales.

En dehors des infirmières attachées à l'Hôpital 7, de nombreuses infirmières, instruites par les soins du Comité de Brest, sous la direction de la Présidente Mme Chevillotte-Delambre, ont servi et servent encore dans les Hôpitaux de la région. Mme Tornezy dirigea longtemps un Hôpital. Mme Laporte prit du service dans une formation à Salonique.

Une œuvre créée à Brest par les deux Sociétés de la Croix-Rouge, l'œuvre de visite aux Blessés, a obtenu d'excellents résultats. Les visiteuses organisent pour les convalescents des travaux qui leur procurent quelques bénéfices.

Comité de Landerneau.

HÔPITAL AUXILIAIRE 16. — Fondé sous la direction de M. Robert, Président du

Comité de Landerneau, l'Hôpital recevait ses premiers blessés le 13 octobre 1914.

Il fonctionna toujours à l'entière satisfaction des blessés qui y furent hospitalisés et qui reçurent les soins de médecins civils dévoués aides d'infirmières rivalisant de zèle. M. Robert assura jusqu'au dernier moment les fonctions d'administrateur.

La fermeture de l'Hôpital, prononcée par le Service de Santé, fut efiectuée le 23 janvier 1917. Cette formation de 42 lits avait soigné 191 blessés et réalisé 10.097 journées.

Ses locaux et son matériel ont été utilisés depuis pour hospitaliser des réfugiés de l'Aisne.

Comité de Morlaix.

HOPITAL AUXILIAIRE 8. — Classé avant la guerre par les soins du Président du Comité, le Comte Alfred de la Barre de Nanteuil (1), l'Hôpital 8 fut, sous la direction de M. Laurent, installé dans un local mis gracieusement à la disposition du Comité par les Religieuses du Couvent de Saint-François-Xavier, près Morlaix.

Il fonctionna dès ies premiers jours de la guerre ; le nombre des lits fut porté rapidement de 20 à 70.

Les Drs Prouff, médecin-chef, et Dumarcet, y assurèrent le service médical jusqu'à la fermeture de la formation. Mme Bouguen, puis Mme BaraducMüller y remplirent successivement les fonctions d'infirmière-major; elles furent parfaitement secondées par des dames de la région.

Les fonctions d'administrateur furent exercées d'abord par M. Laurent, puis par MM. Sabot, Crombé, Dazin-Motte et Richer de Forges.

Le 27 décembre 1916, date de sa fermeture, l'Hôpital avait enregistré 22.481 journées.

A M. Laurent, qui donna sa démission de Président du Comité, succéda M. le

(1) Ancien officier de marine, qui, au début de la guerre, a combattu à fa brigade des fusiliers-marins et est tombé à Dixmude.


Général Lebon, aidé avec autant de tact que d'intelligence par M. le Capitaine Le Vacher, vice-président.

* * *

Ce bref résumé ne donne qu'une idée imparfaite de l'œuvre accomplie dans la 11e Région. Chaque Comité conserve dans son livre d'or les noms des bienfaiteurs, médecins, administrateurs, infirmières, infirmiers, brancardiers qui travaillèrent sous son égide à adoucir les maux créés par la guerre.

Il est difficile d'apprécier à leur vraie valeur les dévouements qui se dépensèrent dans cette grande œuvre, où la sharité et le patriotisme se confondent

et s'exaltent parfois jusqu'au sacrifice complet. Dieu seul les voit et les juge; mais la reconnaissance des blessés, l'estime mutuelle qui naît de la communauté de la tâche accomplie, enfin la satisfaction personnelle des services rendus sont déjà une belle récompense pour ceux et pour celles qui surent pratiquer la simplicité dans le dévouement, l'abnégation dans le sacrifice. La Société, les unissant tous dans le même éloge, est heureuse de pouvoir leur adresser ici l'hommage de sa profonde gratitude. Elle se reprocherait de ne pas y associer la Délégation de la 11e Région, à qui revient pour une grande part l'honneur du bien accompli.

Informations

Action de la Société dans la 9e Région.

- On nous prie d'ajouter à l'article paru dans le Bulletin de janvier dernier sur l'action de la Société la note ci-après : COMITE DE CHATEAUROUX. — A l'Hô- pital auxiliaire n° 7 de Châteauroux s'est ajoutée une annexe organisée en août 1914 à Cluis (Indre). Cette formation avait 20 lits. Elle fut dirigée par Mlle de Saint-Martin, qui en assuma tous les frais. En février 1916, elle dut cesser de fonctionner par suite du désir exprimé par le propriétaire de reprendre son immeuble pour en faire un atelier.

Erratum. — Dans le même article il y a lieu de rectifier comme il suit les chiffres donnés pour l'Hôpital auxiliaire n° 2, (page 199, lignes 5 à 9) : entrées 3.752 au lieu de 2.766, journées d'hospitalisation 304982 au lieu de 223.092, opérations 1.939 au lieu de 1.639.

Action de la Société dans la 10e Région. — De même, l'article sur l'action de la Société dans la 108 Région, publié au Bulletin d'avril 1918, doit' être complété comme il suit : COMITÉ DE RENNES : L'Hôpital auxiliaire n° 20, ouvert le 4 octobre 1915 dans l'Ecole municipale de Quineleu, n'a compté que onze mois d'existence, l'immeuble, ouvert en octobre 1914, ayant été repris en septembre 1915.

Il avait pour administrateur le Comte de l'Orne d'Alincourt, qui a bien voulu accepter de cumuler cette charge avec celle d'administrateur adjoint de l'Infirmerie de gare.

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M. le Dr Audet, médecin principal de 1re classe en retraite, en fut le premier médecin-chef. Appelé peu après à l'activité, il eut pour successeur M. le


Dr Lhuissier. M. le Dr Huchet en était le médecin traitant.

Mme Seelweger était surveillante générale, Mlle Lepetit, infirmière-major; MM. Loufier et Ruban remplissaient les fonctions de comptables.

L'Hôpital contenait 96 lits, 479 blessés y furent reçus. Le nombre des journées d'hospitalisation a été de 18.727.

COMITÉ DE FOUGÈRES. — Au château de Monthorin, près Louvigné-du-Désert (arrondissement de Fougères), s'ouvrit en septembre 1914 une formation hospitalière qui fonctionna depuis lors sous la direction de la Comtesse de la Riboissière.

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Ouvroir du Comité de Château duLoir (4e Région). — Nous n'avons cessé de recommander à nos Comités la création d'ouvroirs.

Jamais plus que maintenant les ouvroirs ne furent utiles, car les malheureux que les circonstances actuelles obligent d'évacuer de leurs villages sur l'intérieur du territoire, manquent de tout. Leur dénuement est affreux et qui n'a pas vu l'un des centres où ils sont groupés pour être ensuite transporés sur leur destination définitive, ne peut avoir qu'une idée incomplètedes misères

de la guerre. Ce lamentable spectacle, lorsqu'on en a été témoin, ne peut s'oublier.

Or, la fermeture de certains hôpitaux laisse disponibles un nombre important d'infirmières des sociétés d'assistance. Celles d'entre elles que des devoirs de famille attachent à leur domicile ont dans les ouvroirs un excellent emploi de leur activité.

L'ouvroircréédèsle début de la guerre à Château-du-Loir par Mme Cavaignac, présidente d'honneur du Comité de cette ville, s'est beaucoup accru depuis le début de l'année 1917, époque à laquelle l'Hôpital auxiliaire 35 a cessé de fonctionner.

Une vingtaine de dames de la S. S. B.

M., auxquelles se sont adjointes quelques dames de l'U.F. F., ont réorganisé l'ouvroir du Comité. Avec des matières premières dues à la générosité privée, elles confectionnent les objets les plus utiles aux blessés ou aux évacués : chemises, taies d'oreillers, chandails et plastrons en tricot, robes de chambre, chaussettes se multiplient.

Nous recommandons spécialement la confection de langes et couches pour babys. Ce sont les objets que réclament le plus instamment nos infirmières lorsqu'elles nous reviennent de leurs voyages d'accompagnement des trains de réfugiés.

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Le Gérant : II. OUDIN.


Gomment poavez-voas faire partie de la Société ?

En faisant parvenir à l'adresse soit du Président de la Société, 21, rue François=Ier, à Paris soit du Président d'un des Comités locaux : Une cotisation de 30 francs comme MEMBRE TITULAIRE Une cotisation minima de 6 fr. comme MEMBRE SOUSCRIPTEUR Une cotisation de 5 fr. à 1 fr. comme MEMBRE ADHÉRENT Tout versement de 10 francs et au-dessus donne droit à l'envoi du Bulletin de la Société.

FORMULE DE LEGS destinés à la Société

La Société Française de Secours aux Blessés Militaires (Croix-Rouge Française), ayant été reconnue d'utilité publique par décret en date du 23 juin 1866, a qualité pour recevoir les dons et legs qui lui sont faits en argent ou en nature.

La formule ci-dessous, insérée dans les dispositions testamentaires, suffit pour assurer l'exécution des dernières volontés du donateur : c Je donne et lègue à la Société Française de Secours aux Blessés Militaires « (Croix-Rouge Française), dont le siège est à Paris, 21, rue François-Ier, la somme de(1)

« nette de tous droits et de frais. »

(1) Ou bien : tels objets. ou tels immeubles.

OBJETS DE PROPAGANDE La Société Française de Secours aux Blessés Militaires a créé divers Bijoux, Objets de Papeterie et de Maroquinerie, tous ornés de la

Croix Rouge. Elle a créé aussi des Timbres destinés à être apposés sur la correspondance.

Pour se les procurer, s'adresser au Siège Central, à Paris, 21, rue François-Ier, et dans tous les Comités de la Société.

ENVOI DU CATALOGUE SUR DEMANDE


DISPENSAIRE ET HOPITAL-ECOLE DE LA SOCIÉTÉ Square des Peupliers, Paris, (13e) Téléphone 810-02 :: DIRECTRICE: Mademoiselle GÉNIN :: ———— f}.g. ————

DÉPOT CENTRAL DU MATÉRIEL & DE LA LINGERIE 62, Avenue Victor-Hugo, BOULOONE-SUR-SEINE - Téléphone 675-/9

BIBLIOTHEQUE MÉDICO-CHIRURGICALE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE SECOURS AUX BLESSÉS MILITAIRES

Éléments d'instruction pratique pour l'obtention du Dipiôme simple d'Infirmière 4 fr.

Petit Arsenal Chirurgical illustré à l'usage des Infirmières, par M. le Docteur H. COLLIN Fils. 2 fr « Cet ouvrage est destiné à faire connaître aux Infirmières les instruments dont on se sert dans les dispensaires et les Ambulances en temps de guerre, à leur en indiquer l'usage et à leur permettre de les grouper avec méthode, afin de les tenir d'avance à la disposition des chirurgiens pour les opérations qu'ils ont à pratiquer. »

Manuel d'Anatomie Professionnelle des Infirmières, par R. GRÉGOIRE, prosecteur à l'École Pratique de la Faculté de Médecine de Paris. Préface du professeur FÉLIX GUYON, avec 108 figures dans le texte. 5 fr Manuel de pharmacie pratique à l'usage des Dames Infirmières. (Epuise Principes d'hygiène hospitalière, par M. le Médecin-Major de 1 re classe ROUGET, professeur agrégé au Val-de-Grâce. 2 fr Manuel pour l'Administration des Hôpitaux auxiliaires du terri- to i r( 1 l'r Cours pour l'Administration des Hôpitaux auxiliaires du territoire et des Infirmeries de gare, par M. l'Officier d'Administration principal BRETON. 1 fr.

Technique des Bandages et Appareils de pratique courante, par M. le Docteur A. BESSON.. (Epuisé, Vocabulaire en 5 langues à l'usage des infirmières de la Société : Anglais, Arabe, Espagnol, Italien, Allemand, avec prononciation figurée.

(Prix spécial pour les Infirmières). 5 fr