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Titre : Bulletin de la Société végétarienne de France

Auteur : Société végétarienne de France. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Éditeur : [Société végétarienne de france][Société végétarienne de france] (Paris)

Date d'édition : 1919-09-01

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb43649706x

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb43649706x/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 778

Description : 01 septembre 1919

Description : 1919/09/01 (N18)-1919/09/30.

Description : Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale

Description : Appartient à l’ensemble documentaire : BvdPrs001

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6557306g

Source : Ville de Paris / Bibliothèque historique, BHVP, 2013-304264

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/10/2013

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COMITÉ niKEC.TKUlî : Les Président et Vice-Présidents de la S. V. de F.

RÉDACTION ET ADMINISTRf\TION 17, Rue Duguay-Trouin (PARIS, VIe)

sommaire Souscription permanente pour la propagande du Végétarisme.

Echos : A ha s l'alcool. — La muqueuse Ínlcs/lflll'C et ['Ín/II.i"f/!ÍIIII, - l'our conserver les fruits sans sucre. — On demande des charrettes municipales sans Ixcu/'s. Pourquoi hfa'mer les bouchers ? Devoir îles américains (limant la vie.

Communications officielles (p. 3 il 10). Compte rendu du Secrétaire général.

Causeries éducatives sur le Végétarisme.

Carnet d'un Végétarien : On ne travaillera que huit heures (J. MOKAMI).

Notre régime pendant la guerre (J. WKIL).

DES VARICES par Mme LE D' SOSSOWSKA, vitv-présideiUe de la S. V. de F.


Souscription permanente pour la propagande du Végétarisme 5* Liste igiy

M-* Chochon 2 » M. Quénisset 2 » Anonyme, 0,80 M. Leclercq 2 » Total de la 5' liste. 6,80 Listes précédentes. 490,20 Total général. 49; ,00

ECHOS

f A bas l'alcool !

Le drame de Chambéry. — A Chambéry, l'ouvrier tourneur Ferrero, demeurant rue Doquin, a, dans une crise d'alcoolisme, tué sa femme, née.

Taclieto, et la fille de cette dernière, vingt ans. Son crime commis, Ferrero arrosa ses meubles de pétrole, y mit le feu et se barricada chez lui.

On dut faire le siège de la maison. Ferrero Lirait sans discontinuer des coup de revolver. Le brigadier de police Dublez recut une balle dans l'épaule, et un autre agent fut légèrement blessé.

Une fusillade nourrie fut dirigée sur l'appartement, et Ferrero, qui s'était enfermé dans un placard, tombait, tue par une balle. -

(La Croix d'Avignon et du Comtat).

La muqueuse intestinale etl'autointoxication Les toxines les plus dangereuses produites dans le canal alimentaire sont certaines toxi-albumines qui ressemblent aux venins de serpents parleur virulence. Une muqueuse saine est presque imperméable à ces poisons actifs; mais une muqueuse congestionnée, ulcéree ou excoriée les laissepasser dans le sang, et ils vont de là empoisonner toute l'économie.

(Le Messager de l'Hygiène).

Pour conserver les fruits sans sucre Puisque décidément, cette année, comme l'année dernière, le sucre nous est refusé pour les confitures, il faudra trouver autre chose pour conserver les fruits.

L'Institut Pasteur y a songé. Il a même trouvé.

Son directeur, le docteur Roux, signale'un procédé, imaginé et expéri- menté avec un plein succès par M. Gabriel Bertrand, pour « préparer les conserves de fruit, à froid, sans sucre, sans addilion ni alcoul, ni d'antiseptique ».

En juillet et août 1918, M. Gabriel Bertrand, opérant sur des cerises, des groseilles, des framboises, des prunes, des abricots, a lavé d'abord ces fruits, puis les a placés dans des bocaux remplis d'eau distillée et qu'il a fermé hermétiquement, après s'être assuré qu'il n'y avait dans le liquide aucune bulle d'air.

Ces fruits de l'été dernier sont restés ainsi traités, absolument frais. Ils.

ont gardé, avec leur couleur, tout leur parfum, toute leur saveur, toutes.

leurs qualités.

(La Croix d'Avignon.) On demande des charrettes municipales sans bœufs Secrétaire de la Municipalité, Bombay Monsieur, Je me permets d'attirer votre attention sur les paroles suivantes du- Dr William O. Stillman, président de l'Association Américaine humanitaire, Albany.

« L'introduction de l'automobile a diminué les abus dont souffraient les «

(Voir suite page 32),


SOCIÉTÉ VÉGÉTARIENNE DE FRANCE La Société Végétarienne de France n'est responsable que des opinions formulées officiellement par son Comité. Celles émises dans toute autre condition n'engagent que lelll"s ailleurs.

cornu ri iCATions OFFICIELLES COMPTE RENDU DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

Assemblée générale et Assemblée extraordinaire de 1919 Pour ne pas revenir sur ce qui a été dit au sujet de ces Assemblées .dans le Bulletin n° 17, juillet 1919, nous prions nos collègues de vouloir bien s'y reporter.

Nous passerons donc de suite à l'énumération des questions que le Comité a décidé de faire figurer à l'ordre du jour de -ces séances, afin que tous les membres de la Société puissent prendre part aux votes qui seront émis.

L'article VII des statuts prévoit cette possibilité : 5' ALINÉA : Les membres empêchés d'y assister peuvent se faire représenter par délégation de pouvoir enregistrée avant 1 l'ouverture de la séance.

Chacune des questions porte un numéro, il ne sera nullement utile de les reproduire, l'indication de ce numéro suffira, en le faisant suivre du mot « APPROUVÉ » ou de la réflexion jugée nécessaire.

A la fin il suffira d'inscrire la mention : Je donne à M. tout pouvoir pour me représenter à l'Assemblée.

Date Signature Une feuille séparée sera établie pour l'Assemblée générale et pour lAssemblée extraordinaire. Elles ne comporteront, l'une et l'autre, que le nom de l'Assemblée, les numéros des questions, leurs réponses et la délégation de pouvoir.

A nouveau nous prions très instamment tous nos collègues de nous adresser leurs réponses dès la réception du présent Bulletin, aucun d'eux ne doit se désintéresser du fonctionne-


ment de la Société et nous serons très heureux d'enregistrerleurs décisions dont il sera fait état.

Assemblée générale du 25 octobre 1919 I. — Approbation du Rapport du Secrétaire général Ce rapport sera un résumé des activités de la Société au cours des Exercices 1914 à 1918 (inclus), dont il a été fait mention dans le Bulletin. Il n'y sera ajouté que des renseignements d'ordre administratif et les réflexions qui pourront nous être suggérées par nos sympathiques collègues.

Pour cette raison le dit rapport ne peut être publié dans le présent numéro. * * *

II. — Approbation des Rapports financiers du Trésorier Ces rapports ont été publiés comme suit : Exercices 1914 et 1915 (pp. 13 à 15 - Bulletin n" 1 — Octobre 1916) Exercice 1916 (pp. 10 et 11 — Bulletin n° 3 — Mars igi7y Exercice 1917 (pp. 11 et 12 —Bulletin n° 11 — Juillet 1915} Exercice 1918 (pp. 7 et H - BiIfleLin n° 17— Juillet 1919); prière de s'y reporter.

* * #

III. — Ratification de l'admission des membres nouveaux par le Conseil, pendant les exercices 1914 à 1918 (inclus) L'admission des membres est faite par le Conseil et ratifiée parl'Assemblée générale (Dernier alinéa. Art. II des statuts).

Exercice 101 4 membres actifs 28 < » associés 58 l 7 cs ( » perpétueLs 1 Exercice 1915 membres actifs 5 < » associés 3 8 n membres | » perpétuels o pe lie s 0 Exercice 1916 membres actifs 17 5 » associés 8 25 membres ( w perpétuels o à reporter. IO

report 120 Exercice ion membresactifs 10 T < » associés 18.

29 ,membres» perpétuels 1 Exercice 19181 membres actifs 21 < » associés 123j membres » perpétuels 2 30o membres ( perpétuels 2 Total 184

Nous'n'avons pas cru devoir rappeler ici les noms de nos nouveaux collègues qui nous ont honoré de leur adhésion et se sont joints à nous, soit pour prendre part à notre œuvre de diffusion du végétarisme, soit pour marquer à notre Société l'intérêt qu'ils lui portent ; l'inscription de la plupart d'entre eux, ancienne déjà, leur confère, nous semble-t-il, un droit qui ne saurait plus être mis en cause.

* *


IV. — Régularisation de la situation des membres réservés Tout membre dont la cotisation n'aura pas été versée avant l'Assemblée générale, sera rayé de droit après avis motivé du trésorier (Art. III des Statuts.) Les Assemblées générales n'ayant pu avoir lieu pendant les hostilités, le Comilé a pris la décision de ne prononcer aucune radiation, il a versé ceux d'entre nous qui ne se sont pas acquittés vis-à-vis de la Société dans la catégorie des membres réservés, laissant à l'Assemblée le soin de statuer.

Une régularisation maintenant s'impose et nous prions nos membres de vouloir bien la décider.

Il va de soi que cette radiation n'a qu'un caractère purement administratif et qu'avec une satisfaction bien vive nous réinscrirons nos amis le jour où ils reviendront vers nous.

Quatre cent soixante-dix de nos Sociétaires sont dans la situation de Membres réservés.

* * #

V. — Approbation de la décision du Conseil -:- concernant les membres perpétuels. Bien qu'il y ait eu contrat tacite avec nos membres perpétuels, lorsqu'ils ont racheté leur cotisation, le Conseil a jugé de son devoir d'appeler leur attention sur le privilège dont ils jouissent.

En effet, au taux primitif de versement des membres perpétuels (50 francs), la Société ne récupère chaque année que 2 fr. 50, l'intérêt de cette somme étant calculé à 5 o/o, chiffre très inférieur à la cotisation des autres Sociétaires et absolument insuffisant, puisqu'il ne correspond même pas à la participation de tous aux frais généraux de la Société et laisse à sa charge le service du Bulletin.

Le Conseil n'a voulu que signaler la situation toute particulière dont les membres perpétuels anciens sont bénéficiaires, les laissant seuls juges de trancher la question dans le sens qui leur paraîtrait le plus équitable.

Le rachat actuel de la cotisation est de 15o francs, somme inscrite au J. aUnéd" de l'article 11 des statuts de igi/f.

Nous demanderons aujourd'hui aux Membres de la Société s'il leur convient d'approuver cette décision.

* #

VI. — Renouvellement du Comité administratif Le Comité sortant a été élu en 1914 pour une période de trois années. Les événements n'ayant pas permis de procéder en 1917 à une élection nouvelle, les membres de la Société ont été consultés par une note, à laquelle ils ont répondu en pro-


logeant son mandat jusqu'à la fin de la guerre (Voir Bulletin M06 6 et 7. Septembre et Novembre I9 17).

La paix étant maintenant signée, un Comité nouveau doit régulièrement succéder à celui que l'Assemblée de 1914 a honoré de sa confiance.

L'Association est administrée par un Conseil composé de huit membres au moins et quinze au plus, Français, abstinents, choisis parmi les membres actifs ; ils sont élus pour trois ans par l'Assemblée générale.

Les membres sortants sont rééligibles (Art. IV des statuts.) Les membres sortants dont les noms suivent, consultés individuellement, se représentent aux suffrages de leurs collègues : M. le docteur J. Giiand ; Mme le docteur H. Sosnowska ; M. J. Roux ; M. J. MOLAND ; M. le Professeur J. LEFÈVRE; M. le docteur L. Pascault ; M. le professeur P. FAUVEL; M. le docteur DANJOU ; M. X. Déjean ; M. Ed, LAMOUR; M. J. Dkmahquettiî.

MM. Lamour et Démarquetle ont bien voulu accepter, au cours des années de guerre, de prêter leur concours au Comité de IgU¡, sur la demande qui leur en a été faite.

M. Géré, notre trésorier et M de Noircarme, empêchés par leurs occupations actuelles, ne se représentent pas.

Aux noms figurant sur la liste ci-dessus est à ajouter celui -de M. le professeur SPIRUS-GAY, l'un de nos plus dévoués collaborateurs, et des plus actifs propagandistes du végétarisme intégral, ainsi que celui de M Quénlsset, astronome, que nous nous honorons de compter depuis bien des années au nombre de nos collègue".

La liste proposée par le Comité comporte donc 13 membres à élire.

# * * VII. —Annulation de l'ancien, compte. Fonds de réserve, devenu inutile par l'application des nouveaux statuts. 5 0/0 des cotisations étaient autrefois versés à ce compte.

Actuellement (Art. XII des statuts), les ressources annuelles -olle l'Association se composent de : 1° Des cotisations et libéralités de ses membres ou autres don atours ; 2° Du bénéfice réalisé par la librairie de la Société ; 3° Des souscriptions aux annonces admises dans le Bulletin.

40 Du revenu de ses placements.

m * VIII. — Constitution d'un Fonds de garantie A ce Fonds sont versées les sommes destinées au rachat des cotisations des membres désirant devenir membres perpétuels.


Assemblée extraordinaire du 25 octobre 1919.

Approbation pleine et entière des statuts adoptés par l'Assemblée générale et le Referendum de 1914, légèrement modifiés par le Comité.

Un exemplaire de nos statuts modifiés a été encarté dans le n° 7 du Bulletin en novembre 1917, tous nos membres les ont en leur possession et peuvent les revoir à nouveau avant de donner leur approbation définitive.

Nous rappellerons, au sujet des modifications, ce qui a été dit dans le dit Bulletin n° 7.

« Les événements survenus depuis l'Assemblée générale de 1914 qui avait accepté les nouveaux statuts présentés à cette époque, acceptation confirmée par le referendum de la même année, ne pouvant laisser espérer qu'une demande de reconnaissance d'utilité publique serait agréée avant longtemps, le Conseil a pensé préférable de les alléger des articles devenus, de ce fait, sans utilité. Soumis à tous les membres du Comité, ils ont reçu leur approbation ? »

La modification n'a porté que sur ces articles complètement inutiles, la Société restant libre et en dehors du contrôle administratif de l'Etat. Tous les autres articles ont été scrupuleusement respectés.

Nous demandons aujourd'hui aux Membres de la Société une adoption nouvelle et définitive de ces statuts dont ils ont le texte en mains, ce que nous n'avons pu faire plus tôt, et les prions de prendre part à ce vote qui est absolument nécessaire pour que les actes de notre Société ne soient entachés d'aucune irrégularité.

Les réponses et, pouvoirs des Membres qui ne pourront assister aux Assemblées générale et extraordinaire du 25 octobre doivent être adressées au Secrétariat avant le 25 septembre.

Causeries éducatives sur le Végétarisme Ces causeries commenceront sitôt après l'Assemblée générale, c'est-à-dire le 8 novembre et se poursuivront jusqu'en avril, les deuxième et quatrième samedis de chaque mois, à 17 heures (5 heures), à l'HOTEL, DES SOCIÉTÉS SAVANTES, 8, RUE DANTON.

Nous vous invitons à en faire part à nos amis qui viendront toujours plus nombreux, nous n'en doutons pas.

Dans notre dernier numéro, nous avons nommé ceux de nos collègues qui prêteront leur concours, voici les sujets qu'ils comptent traiter:

M. LE DOCTEUR DANJOU. Membre du Comité de la S. V. de F.

La Machine humaine : ses besoins, son fonctionnement dans le travail organique et social.


Mme M DOCTEUR SOSOW!:iJ{A. Vice-présidente de la S. V.

de F.

Première causerie : La Circulation du sang. Cœur et Artèces.

Deuxième causerie: L'Artério-sctérose. Symptômes et thé- rapeutique.

M. J. MORAND. Secrétaire général de la S. V. de F.

Première causerie: Le Concours féminin dans l'œuvre végétarienne.

Deuxième causerie : L'Alimentation des travailleurs.

M. LU PnOFEStiEUU, SPIRUS-GAY. Membre du Comité de la S.

V. de F.

Energétique et mécanique humaines au point de vue anthropotechnique.

Première causerie : Les Secrets de notre pouvoir : fonds et stimulus.

Les principes rationnels du triple équilibre harmonique (physique, intellectuel, moral).

De la réalisation statique et dynamique de la puissance vraie.

(Lois biologiques, anatomiques et physiologiques du Végétarisme.) Deuxième causerie : L'Equilibre vital et la maîtrise de soimême, dans leurs rapports avec l'hérédité, l'éducation et l'hygiène. La vigueur consciente considérée comme critérium énergétique de la valeur,

(Lois chimiques, mécaniques et psychiques de l'Harmoniums.) M. LE DOCTEUR DÉMARQUETTE.

Première causerie Le Végétarisme et la réforme de la Société.

Deuxième causerie : L'Aspect moral du Végétarisme.

M. ED. LAMOUR.

Pourquoi nous sommes naturistes et végétariens?

Objections. Réponses.

M. X i) IC.I liAN.

Première causerie : L'homme complet. Il faut s'entraîner dans tous les sens.

Deuxième causerie : Le Secret de Jouvence.

Nous rappelons que des cartes d'invitation seront envoyées à nos collègues de Paris, Seine et Seine-et-Oise, cartes dont nous les engageons à se dessaisir en faveur des personnes qu'ils désireraient intéresser à nos idées.

Les Causeries éducatives de la Société sont publiques et gratuites.

Annales antialcooliques LE DOCTEUR LEGRAIN. Président fondateur de l'Union française antialcoolique, a repris la publication de ses intéres-


santes Annales, qu'il dirige avec la plus incontestable autorité, en novembre 1918.

Nous rappellerons que les Annales antialcooliques sont un journal de vulgarisation et d'études, organe des groupements abstinents et prohibitionnistes français et de l'Ordre des Bons Templiers.

Leur programme est le suivant: Postulats: Les boissons fermentées ne sontpas hygiéniques.

Les eaux-de-vie dites naturelles sont aussi dangereuses que les autres. -

But: La prohibition admise et librement consentie par les citoyens.

Morens: La Vulgarisation, la Controverse, l'Exemple ; la conservation des fruits et des jus sucrés naturels ; l'industrialisation de l'alcool.

Les Annales sont mensuelles: leur abonnement est de 5 fr.

Nous ne saurions trop engager les végétariens à s'y abonner, en adressant un mandat poste à leur directeur, M. le Docteur Legrain; Médecin chef de l'Asile de Villejuij (Seine).

Le Docteur Legrain vient de prendre l'initiative de créer une Commission d'études pour l'utilisation, sous des formes nouvelles et multipliées, des raisins, des pommes et d'autres fruits livrés le plus ordinairement à la fermentation.

Nous invitons nos collègues qui auraient quelque chose à dire sur cette importante question de nous en donner commu- nication, nous nous ferons un grand plaisir de transmettre au docteur tout ce qui nous parviendra dans cet ordre d'idée.

# # *

La Croix bleue française Cette Société de secours et de protection aux animaux vient de nous aviser, par la voix de sasympathique secrétaire générale, M "ie StMOi\S, qu'elle est convaincue qu'une collaboration éventuelle de nos Sociétés amènera d'heureux résultats.

En ce moment elle s'efforce de mettre sur pied une maison de repos pour les charretiers, où elle compte les retenir par des séances de cinéma et des conférences, auxquelles Mme Simons nous invitera à prendre une part effective.

# # *

Traductions M. ROTIlWELL, un de nos collègues anglais, a traduit l'ouvrage publié par notre Président, le Dr Jules GRAND, sur l'Hygiène rationnelle et le Végétarisme, et cette traduction vient d'être éditée à Adyar (Indes anglaises).


Viande végétale Notre ami, M. ARNOLD ROTH, ayant été condamné l'an dernier à une amende de wo francs pour tromperie, à la suite de l'emploi du mot Viande végétale, a fait appel du jugement qui l'a frappé.

Le 21 février la Cour d'appel de Paris a infirmé ledit jugement et déchargé M. Roth des condamnations prononcées contre lui, considérant qu'il était impossible de relever l'intention de tromper l'acheteur sur la nature, les qualités essen- tielles ou la composition du produit mis en vente, alors que l'étiquette porte imprimé en caractères apparents « Pâté de fruits oléagineux et de céréales ». Produit naturel, très nourrissant et sain remplaçant la viande et se préparant comme la viande. Ni les médecins, qui pouvaient prescrire l'aliment vendu par M. Roth, ni les commerçants qui l'achetaient, ne pouvaient conserver aucun doute sur sa composition, exclusivement végétale.

Malgré ce jugement, M. FRANCIS MARRE, chimiste-expert près les Tribunaux de la Seine, conseille malgré tout la pru- dence dans l'emploi du mot «Viande », afin de ne pas donner à entendre que le Protose ou tout autre aliment végétal vaut la chair des animaux.

Aussi M. Roth termine-t-il sa communication en disant: Pauvre viande! comme elle a besoin qu'on la protège.

* * *

Nécrologie HORACE FLETCHER, l'expert en matière de diététique et le père de la fletchérisation, est mort à Copenhague,le 13 janvier, à l'âge de soixante-dix ans.

Le Secrétaire général J. MORAND

CAUSERIES ÉDUCATIVES SUR LE VÉGÉTARISME Des Varices (i).

Nous nous proposons aujourd'hui de parler des varices, maladie très répandue et très douloureuse qui entrave I. Causerie faite à la Société le 17 mai 1919.


trop souvent la vie des gens astreints à un travail assidu et pénible. Comme toutes les maladies chroniques, elle diminue le rendement de l'organisme en l'amoindrissant par la douleur physique.

Il est donc humain de rechercher tous les moyens deprévenir cette affection, tout au moins de soulager, sinorv.

de guérir ceux qui en sont atteints.

La chose est-elle possible? Oui, par le traitement quenous préconisons: culture physique, marche, gymnastique-

et régime végétarien.

Qu'est-ce,en réalité, que les varices ?

C'est une maladie chronique des veines caractérisée- par l'allongement et la dilatation (ectasie) permanente des veines. Les. membres inférieurs semblent être le lieu de prédilection de cette maladie, cependant on voit des varices des membres supérieurs, de la poitrine, des testicules; ces dilatations veineuses changent souvent de nom.

Elles s'appellent hémorroïdes, quand elles intéressent la muqueuse ano-rectale ; varicocèles, quand le scrotum est atteint.

Avant de donner la cause des varices, il est bon de rappeler le rôle des veines dans le systême circulatoire, et d'en expliquer la structure avec quelques détails.

Rôle. — D'abord poussé dans les artères par l'impulsion du cœur, le sang se rend dans les capillaires où se fait le travail d'oxydation d'échanges nutritifs, le métabolisme en un mot; après quoi, vicié, chargé d acide carbonique, dépourvu d'oxygène, il est recueilli par les capillaires veineux, culs-de-bac veineux, veinules, veines, rameaux et troncs veineux, pour revenir de nouveau dans l'oreillette droite Par conséquent, le sang descend du cœur dans les artères, et y remonte par les veines.

Structure de la veine. — Si nous examinons une veine normale, nous y trouvons une tunique interne, une moyenne et une externe.

La tunique inferne est formée intérieurement d'un endothélium continu à cellules losangiques, moins allongées que et-11es des artères.

L'endotholiuni repose sur une cou. lie fort mince formée- d'une ou de plusieurs uimes élastiques plus ou moins fibreuses, parsemées de noyaux allongés. Les lames élas-


tiques reposent sur une couche de fibres élastiques longitudinales ; enfin, certaines veines présentent des fibres musculaires lisses dans leur tunique interne. De distance en distance (4 à 5 centimètres pour les membres supé- rieurs, et 3 à 4 centimètres pour les membres inférieurs , « l'on distingue des saillies ou replis membraneux faisant office de soupapes, pour empêcher le sang de descendre, — surtout dans la station debout, où le sang a de la peine à remonter — ; ces sortes de soupapes s'appellent valvules.

Leur présence se traduit à l'extérieur par un petit renfle- ment ou nodosité du vaisseau veineux. Les valvules sont conslruites comme la tunique, mais ne possèdent nj nerfs, ni vaisseaux. Chacune d'elles-possède un bord libre convexe, un bord adhérent et deux faces. La face concave dirigée vers l'oreillette dans l'état d'expansion de la valvule, est appliquée plus ou moins contre la paroi du vaisseau pendant l'état de relèvement de la valvule.

Les valvules sont généralement associées par deux, rarement par trois : dans les petites veines, elles peuvent être uniques.

Dans la tunique moyenne, les fibres musculaires lissés des veines sont généralement transversales ; on en trouve cependant de longitudinales.

Les éléments élastiques forment deux plans distincts: l'un profond, assez mince, à fibres longitudinales disposées en réseaux, l'autre plus épais, à fibres circulaires.

La tunique externe ou adventice est formée de fibres conjonctives et élastiques qui se continuent avec le tissu conjonctif environnant.

En résumé, les veines sont donc formées de segments courts, égaux, sépares par des valvules disposées généralement par paires. Chaque segment veineux reçoit une veine afférente débouchant dans le voisinage immédiat des valvules.

Les valvules manquent dans les veines cave, pulmonaires, porte, dans les branches anastomotiques entre le plan profond et le plan superficiel des muscles. Elles sont particulièrement développées dans les membres inférieurs où le sang veineux circule contre les lois de la pesanteur.

Nous avons vu plus haut que toute varice est due à l'allongement et à la dilatation des veines ou ectasie.


L'ectasie des parois veineuses, d'abord régulière, devient peu à peu irrégulière.

Les flexuosités de la veine indiquent cet allongement ; mais comme il n'est pas uniforme, l'on peut constater des coudes et des saillies anormales.

L'ectasie suivant le diamètre, produit l'élargissement- des canaux veineux; souvent elle comprend toute la paroi qui s'hypertrophie, mais fréquemment, l'on constate sur quelques points des ampoules qui démontrent l'inégalité -de résistance des parois, d'où résultent les déformations indescriptibles des varices très développées.

En quoi consiste l'altération de la paroi ? — Examinée à l'œil nu, la veine est plus ferme et plus indurée qu'à l'état normal ; elle est grisâtre, béante à la coupe (à l'état normal, elle est affaissée) ; la membrane ou tunique interne, parfois rouge et tortueuse, offre ordinairement -des plicatures longitudinales qui font relief à sa surface.

Au-dessous de cette tunique interne et dans les mailles du réseau élastique de la tunique moyenne, on trouve au microscope de gros faisceaux de tissu conjonctif, longitudinaux, qui expliquent ces replis. Les vaisseaux (vasavasorum) de la paroi forment en outre de véritables plexus et le sang extravasé est accumulé en petits êpanchements disséminés. Il y a aussi hypertrophie des fibres musculaires : les parois internes et externes de la veine variqueuse sont deux fois plus grosses qu'à l'état normal, et la paroi moyenne l'est six fois plus.

Les valvules dilatées s'épaississent, deviennent bientôt insunisantes, réduites à un nodule ou aplaties ; on constate même à leur niveau dans la première période des- renflements caractéristiques.

Il s'en faut, d'ailleurs, que les lésions soient constantes, car, à côté des points hypertrophiés et épaissis, la paroi en présente d'autres qui sont atrophiés et amincis ; les portions les plus dilatées sont dans ce cas. L'examen histologique y a montré une atrophie des couches interne et externe ; la couche des fibres musculaires longitudinales .a disparu, les fibres circulaires seules persistent.

Les varices se divisent en varices superficielles et en varices profondes.

Chez les variqueux, dès la première période de leur


affection (varices superficielles). la circulation du sangdans le domaine de la saphène interne(veine des membres inférieurs), ne se fait plus suivantles règles normales; au contraire, le contenu de ce vaisseau n'obéit plus qu'aux règles de la pesanteur. Ce fait, dû, comme le montre l'anatomie pathologique, à ce que les valvules saphéniennes sont forcées et déchirées dès le début de la maladie variqueuse, ce fait, disons-nous, explique pourquoi tant de varices ont une tendance aussi invincible que fâcheuse à s'aggraver.

-. Dans les varices superficielles, l'on voit ensuite de nouvelles ectasies (dilatations) veineuses apparaître dans le domaine de la saphène externe. Celles qui existaient déjà dans le territoire de la saphène interne deviennent de plusen plus larges, de plus en plus flexueuses. Sur certains.

points, les tuniques veineuses se laissent complètement forcer, d'où la formation de véritables tumeurs, généralement arrondies, grosses comme un pois, une noisette, ou même un œuf de pigeon.

Les tumeurs variqueuses, constituées par des vasa-vasorum, devenues énormes au point d'acquérir quelquefois le calibre d'une saphène, sont situées en dedans des fibres musculaires dans la couche interne.

A une période avancée de l'affection, on observe quel- quefois une sorte d'adhérence veineuse et l'existence d& dépôts calcaires qui transforment le vaisseau enun cylindre dur et résistant.

D'autre part, des varices de moindre calibre,arrivent souvent à s'accoler et à s'agglomérer sur certains points. Ainsi se forment des paquets variqueux, fréquemment situés sur la face interne du genou. Il arrive que ces grosses ectasies, soit les paquets agglomérés, subissent la dégénérescence fibreuse. Dans ce cas, leur paroi s'épaissit, devient dure et irrégulière. Parlois, le sang s'y est coagulé ; leur cavité s'oblitère peu à peu et cestumeurs deviennent dures, pierreuses chez certains sujets, c'est ce qu'on appelle des phébolithes. Les phlébolithes sont composées de phosphates, de sulfate de chaux et de matière protéique. Elles ont leur lieu d'élection au point d'implantation des valvules, et leur dépôt se fait entre les tuniques interne et moyenne.

Les ueincs contiennent du sang veineux, mais en rai-


son de la circulation défectueuse de ces canaux, surtout au niveau des ampoules, le sang se coagule assez souvent, déposant des caillots fibrineux qui diminuent la lumière du conduit ous l'oblitèrent partiellement.

Les tissus ambiants comme le tissu conjonctif et celluleux sont aussi influencés par les varices, par la gêne de la circulation, et eux aussi, sont enflammés ainsi que les petits nerfs qui s'y rendent.

Tout cet état d'ensemble produit ce qu'on appelle la panniculite ou cellulite, maladie très douloureuse qui accompagne presque toujours les varices. La peau du membre atteint de varices est souvent luisante, pigmentée, eczémateuse.

Symptômes. — Le symptôme le plus important est la douleur. Toutes les fois qu'une veine d'un certain calibre vient à s'enflammer, il apparaît à son niveau de vives douleurs spontanées, exagérées par la palpation, qui suivent le trajet du vaisseau, et souvent survivent, pendant longtemps, à son inflammation. Ce phénomène est particulièrement net au cours des phlébites, et au cas de varices. Les autres troubles d'origine veineuse consistent en démangeaisons, fourmillements, inquiétudes dans les membres, crampes, sensation de pesanteur, névralgies, manque de sommeil.

L'œdème est fréquent. Le plus souvent léger, il ne se montre que transitoirement le soir, quand la circulation est affaiblie par la fatigue de la journée, mais d'autres fois (compressions. veineuses, phlébites oblitérantes, thromboses veineuses), il devient énorme, douloureux, dur, résistant au doigt qui a peine à déterminer dans les tissus infiltrés le godet habituel. L'œdème est alors le plus souvent blanc ; mais il peut être compliqué de cyanose.

Des éruptions diverses, eczémateuses ou bulbeuses, se montrent souvent sur les téguments dont le sang veineux est mal drainé ; le purpura en particulier est commun.

Les ulcérations d'allure chronique s'observent dans le cas des varices.

Dans les varices profondes, les 'symptômes sont les mêmes que ceux qui ont été énoncés précédemment, mais le diagnostic est plus difficile à établir. On devra cher-


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cher avec le plus grand soin les petites taches brunâtres, pigmentées, siégeant au-dessus des malléoles; de légères varicosités superficielles ; une dureté et un empâtement spéciaux du mollet après la marche, avec douleur à la pression, et parfois œdème local. - Lorsque les veines superficielles sont lésées, leur saillie augmente souvent, leur contour est moniliforme ; on les voit décrire, sous la peau, des méandres en forme de serpents ; les veinules superficielles normalement imperceptibles, deviennent fréquemment visibles sous la forme de filaments bleuâtres ou violacés qui ont l'air peints sur la peau.

La palpation confirme ces premières constatations.

Aussi doit-elle être pratiquée systématiquement, sauf dans un cas; celui de la phlébite.

Appliqué sur une veine superficielle normale, le doigt éprouve une sensation douce, presque indistincte ; c'est à peine s'il arrive à sentir l'existence du cordon veineux au cas où celui-ci est saillant et fait relief à la surface de la peau. Lorsque la paroi veineuse est altérée, il en est tout autrement. Cette paroi constitue un corps dur, facile à délimiter par la palpation, souvent moniliforme et de consistance différente d'un point à un autre.

Complications des varices. — Les complications des varices peuvent être mécaniques, infectieuses ou trophiques.

Les complications mécaniques sont les hémorragies.

D'habitude, c'est une veine superficielle qui se rompt, ans cause apparente; mais en réalité, la rupture est produite par un coup, ou une tension veineuse exagérée (cette dernière par abus de boisson ou de nourriture)

Une veine se rompt, dans tous les cas, quand la paroi veineuse n'est plus assez forte pour supporter la pression intra-veineuse exagérée. Aucune douleur n'avertit le malade de l'hémorragie ; tout d'un coup, il sent, sur sa jambe, couler quelque chose de chaud, et il s'aperçoit, en regardant, que du sang coule d'une veine. Quelquefois, l'hémorragie se produit sous la peau, dans le tissu souscutané, et alors on voit une énorme tache bleue (un héma-

tome) au lieu de sang liquide.


L'hémorragie veineuse n'est pas grave, on peut l'arrêter aisément.

Mais si l'hémorragie se produit sur un membre serré par une jarretière, le sang coule en jet, et le malade peut en mourir.

Les ruptures profondes des varices produites sur une des veines anastomotiques du mollet, et connues sous le nom de.coup de fouet, sont très douloureuses.

Les hématomes se guérissent très bien par le repos absolu.

Les complications infectieuses des veines sont représentées par la phlébite variqueuse dont les symptômes sont les suivants : rougeur, tension, œdème persistant au lit, douleur, et mouvement thermique plus ou moins accentué mais constant. C'est une complication dangereuse des varices, car elle peut provoquer l'embolie et la mort.

Cependant quelques phlébites sont bénignes.

Parmi les complications trophiques, la plus importante est à coup sûr l'ulcère variqueux qui siège à la partie inférieure de la jambe. Il est en général douloureux et excessivement difficile à guérir. La peau du membre où il se trouve est lisse, glabre, inextensible, parfois pigmentée et recouverte d'eczéma.

Causes. — Maladie de tous les âges, les varices se montrent surtout entre vingt et quarante ans, et vont toujours en empirant jusqu'à la mort. Les hommes sont plus sujets que les femmes aux varices; cela tient surtout aux professions pénibles qu'ils exercent. Les laquais, les débardeurs, les porte-faix, les imprimeurs, les garçons de café, les ouvriers des ports chez lesquels le métier nécessite la siation debout; les cuisiniers, les verriers dont les jambes sont en outre exposées a une forte chaleur, en sont particulièrement atteints ; pour ces derniers, il y a une double cause d'appel et de stagnation du sang dans les veines des extrémités inférieures. Les blanchisseuses y sont sujettes ; les herpétiques et de même certaines personnes que l'atonie de leur système veineux prédispose à cette infirmité. Les arthritiques ont un vice originel, le défaut de résistance des tissus dérivés du feuillet moyen. Il y a chez eux de la tendance aux ptôses, à l'atonie intestinale en même temps qu'au varicocèle, aux hémorroïdes, aux varices du plexus péri-utérin et des membres inférieurs.


Chez les femmes, la grossesse est souvent cause de varices Oo o/o), parce que l'utérus comprime les veines du bassin, et s'oppose ainsi à l'écoulement facile du sang veineux ; d'où stase et dilatation des parois veineuses.

Après l'accouchement, il ne reste que peu de lésions des tuniques, et la guérison spontanée est la règle générale, si la malade prend des habitudes d'hygiène locale favorables. Avant les règles les varices sont toujours gonflées On voit quelquefois après des fièvres graves, des veines se développer avec une rapidité étonnante ; après la grippe, par exemple. On doit alors admettre que la paroi veineuse a été spécialement intéressée par l'intoxication.

Mais dans les vraies varices, les varices communes, l'hérédité joue un rôle prépondérant. Nous avons vu une fillette de dix ans atteinte de varices congénitales des deux membres inférieurs car sa grand'mère et sa mère étaient variqueuses.

On peut remarquer au début une prédisposition de la paroi veineuse à la sclérose précoce. Les accidents appa- raissent plus vite chez les sujets obligés de rester souvent et longtemps debout, mais les veines ne demandaient {jU'i!. se laisser dilater, et la sclérose progresse, envahissant tous les tissus voisins des veines; comprimant les filets nerveux.

L'une des causes les plus importantes des varices, c'est l'hypertension persistante du sang veineux, C'est elle qui, agissant sur des parois prédisposées, en détermine la dilatation, et lorsque les parois ne peuvent plus réagir, cause l'issue du sérum sanguin hors du vaisseau, d'où l'œdème, d'abord péri-vasculaire, puis généralisé.Les fibres musculaires étaient déjà comprimées par les nombreuses veines intra-musculaires distendues, l'œdème vient infiltrer tout le tissu, causant cette impotence relative qui fait de certains variqueux, des infirmes.

L'infiltration du périnerve cause les douleurs névralgiques, et on a le droit de penser que c'est cette infiltration qui prépare, favorise et aggrave l'évolution des périnévrites, cause des troubles trophiques fréquents dans les varices anciennes.

Pourquoi les membres inférieurs sont-ils plus que toute autre partie du corps, sujets aux varices? La raison est celle-ci : l'anneau fibreux qui traverse la saphène interne


avant de se jeter dans la veine fémorale ; celui que les veines prolondes de la jambe franchissent en passant sous le soléaire (muscle) et celui que la saphène externe rencontre au creux du jarret, entravent le courant sanguin et prédisposent aux varices. En ajoutant à ces raisons, l'action de la pesanteur, nous comprendrons pourquoi les jambes sont plutôt le siège de cette affection.

Le traitement des varices est excessivement intéressant ; c'est le triomphe de la physiothérapie.

Aucun traitement ne peut guérir, ni la prédisposition à la diathèse variqueuse, ni les varices mêmes, comme le régime végétarien. C'est le triomphe d-u massage, de la gymnastique et du régime.

Avant tout, la jambe variqueuse doit être l'objet de soins de propreté particulièrement minutieux. Lavage fréquent à l'eau tiède et au savon; friction au gant de crin ou à la brosse pas trop dure.

1° Massage.— Chaque jour, pendant quelques minutes, masser le membre variqueux. Ce massage consiste : en des effleurages très doux de bas en haut, pour dégorger les veines dilatées et pour faciliter le retour du sang veineux vers le cœur; 2° à prendre à pleines mains le mollet et tous les muscles, et à faire, pendant une minute, du secouement léger mais profond sur place ; même mouvement sur la cuisse. Eviter de masser les veines. Ce traitement n'exige pas l'intervention d'un médecin, il peut être exécuté par la personne elle-même.

2° Gymnastique. — L'arbre veineux est au moins deux fois plus grand que l'arbre artériel. Le cœur droit (oreillette droite et ventricule droit) qui reçoit le sang veineux de tout l'organisme, en reçoit beaucoup plus pendant l'inspiration que pendant l'expiration. C'est pendant l'inspiration que les veines des membres supérieurs se dégorgent, et pendant'l'expiration celles des membresinférieurs.

Le mouvement d'inspiration en appelant l'air dans les poumons, appelle en même temps le sang veineux dans l'oreillette droite, et par conséquent décongestionne les varices. Voilà pourquoi la gymnastique respiratoire est si importante dans le traitement des varices. Les expérien-


ces de Delbet en font foi. Chez son malade variqueux assez avancé, donc à médiocres valvules, la pression manométrique dans le bout supérieur d'une veine coupée était 16 m/m Hg, le malade couché : de 20, le malade assis ; de 40, le malade debout ; de 160 dans un effort relativement faible ; de 260 dans un effort considérable. Là, intervient assurément l'afflux important du sang vers des muscles en travail ; mais là, aussi, nous voyons la valeur de l'effort expiratoire avec la glotte fermée, diaphragme abaissé, pression abdominale augmentée. L'absence de valvules a permis le reflux centrifuge.

Les autres mouvements de gymnastique, surtout ceux que préconise M. Spirus-Gay, très rationnels et très en souplesse, sans efforts, nous paraissent les plus indiqués.

Nous conseillons tous les mouvements, la malade étant couchée. Les ineilleurs sont: le relèvement des jambes en l'air, la flexion des jambes sur les cuisses et des cuisses sur le bassin, etc.

11 arche. - - L'évacuation systolique du ventricule gauche favorise indirectement la circulation de retour, en exagérant momentanément le vide thoracique. Le muscle, en se contractant, gonfle par le milieu et déprime les parties molles voisines. Le segment veineux comprimé ne peut laisser échapper le sang que dans la direction du cœur, car les valvules empêchent le liquide de refluer vers la périphérie ; elles cèdent au contraire facilement dans la direction du cœur. Dès que la compression cesse, le segment veineux peut de nouveau se remplir de sang pour se vider ensuite à la contraction suivante. La contraction et le relàchement alternatifs des muscles, notamment pendant la marche, constitue un adjuvant puissant de la circulation de retour des membres inférieurs. Dans la station verticale, le sang, pour remonter vers le cœur, doit lutter contre son propre poids. Si les valvules n'existaient pas, les veines du pied, par exemple, auraient à supporter le poids d'une colonne de sang de plus de I mètre de hauteur.

C'est sur cette vérité physiologique que le regretté docteur Marchais péconisa, il y a quatorze ans, un nouveau traitement des varices qui consiste en marche forcée.


Il considère cet exercice, quand celui-ci est possible, comme la meilleure thérapeutique à opposer aux troubles de circulation veineuse du membre inférieur.

Il faut arriver à fournir un minimum de deux heures et demie par jour. Ce temps peut être fragmenté en autant de fractions qu'on le voudra : 5 marches d'une demiheure ; 10 d'un quart d'heure, ]5 de 10 minutes. Les trois ou quatre premiers jours, le malade marchera. Une demi-heure ou une heure : 12 fois 5 minutes (repos couché ou étendu après chaque marche de 5 minutes.) Le traitement doit durer deux ou trois mois.

La cadence est la cadence militaire de 110 à 120 par minute.

Comme il faut s'asseoir toutes les 5 ou 10 minutes, au commencement, le malade doit avoir avec lui un tabouret. Les ulcères variqueux mêmes se trouvent améliorés et quelquefois guéris par ce traitement.

En dehors de ce traitement, il faut conseiller aux variqueux l'hrdrolhérapie froide; les compresses froides sur les mollets soulagent beaucoup les malades.

Les bains chauds, les bains de va peur sont contre-indiqués.

Les bas élastiques, surtout chez les femmes, doivent être déconseillés, car ils entravent l'éducation de la cir- culation veineuse inférieure et, plus tard, les malades ne peuvent plus se passer de cette compression : au contraire, nous leur conseillons de quitter leurs bas l'été et de mettre des chaussettes.

Ce à quoi il faut viser, c'est de soigner les veines, en les vidant et en essayant de leur rendre la tonicité qu'elles ont perdue en partie ; de modifier la cellulite, la périphlébite qui accompagne les varicosités ; de rendre la souplesse à ces tissus scléreux, dans lesquels les canaux sanguins de retour sont emprisonnés et comprimés.

En général, il faut cependant être excessivement prudent en faisant de la physiothérapie contre les varices.

C'est un instrument merveilleux manié par des mains habiles, mais néfaste clans des mainsjnexpérimentées. Le mieux est de ne rien essayer sans le conseil de médecins ou de personnes compétentes.

Dans les cas de phlcbites ou de périphlébite, on peut toujours observer le repos absolu : c'est le meilleur traite-


ment. Malheureusement, ces affections sont à répétition, très chroniques ; elles peuvent durer des mois et même des années Je puis même citer le cas d'une femme qui est restée au lit deux ans pour des phlébites à répétition ; elle a dû subir l'opération de l'extirpation d'une saphène ; opération qui a été couronnée de succès.

4° Régime. — En général, les varices s'attaquent plus- volontiers aux arthritiques, &ux ralentis de nutrition qui ont, ainsi que nous l'avons dit plus haut, une prédisposition à la faiblesse des parois veineuses. Les repas copieux, l'exagération de boisson provoquent une dilatation des veines qui peut atteindre de 1 à 100. 1 Pour éviter ces accidents, nous conseillons donc à tout variqueux notre régime végétarien et peu de boisson pour ne pas augmenter la tension veineuse et le préserver ainsi des complications toujours si douloureuses des varices.

Mais, c'est surtout le régime fruitarien qui est excellent dans cette affection ; faire des saisons de fruits (15 jours à un mois). Eviter d'engraisser pour ne pas surmener le cœur.

Dr HÉLÈNE SOSNOWSKA

CARMET D'UN VÉGÉTARIEN

On ne travaillera que huit heures !

Toute médaille a son revers et si la journée de huit heures, tant réclamée et enfin obtenue, offre dans son application de remarquables avantages, elle n'est pas sans présenter aussi des inconvénients pouvant être gros de conséquences.

Il est assurément parfait que l'homme ne soit plus obligé de vivre dans des conditions anti-hygiéniques et parlois pénibles pendant un temps aussi long; parfait qu'il puisse échapper plus tôt à son milieu déprimant et se revivifier par de sains exercices à l'air libre, en cultivant son jardin et en vivant la douce vie de famille; parfait encore que la femme puisse se retrouver chez elle, OQ.


de multiples besognes l'attendent, qu'elle pourra accomplir sans trop se presser et prendre sur son repos ; mais tous les hommes n'ont pas un jardin, beaucoup préfèrent la fréquentation des camarades et nombre de femmes ont perdu le goût de leur intérieur.

On est donc fondé à craindre que ceux qui n'ont pu ou su se créer, un foyer agréable, ceux chez lesquels l'initiative fait défaut, ceux qui croient, leurs huit heures remplies, n'avoir plus qu'à se reposer ou s'amuser et ceux qui, faibles ou.inconscients, suivent facilement les fâcheux exemples, ne fassent un regrettable emploi de ce temps gagné sur le travail.

Beaucoup ne sachant trop que faire déambuleront en désœuvrés, gaspillant ainsi une énergie précieuse au détriment de leur famille, de la société et d'eux-mêmes.

Les autres, sans hésitation, suivront leur penchant et ne quitteront l'atelier que pour entrer au cabaret où ils trouveront un milieu d'autant plus pernicieux qu'ils s'y complairont davantage et le bien-être qu'ils auraient pu prouver fera place à des habitudes de plus en plus vicieuses, nuisibles à l'intelligence, à la santé et à la vie.

On a protesté contre M. Augagneur le jour où il a dit, lorsqu'on a réclamé l'élévation de certaines taxes : Après tout, on peut se passer de tabac!

On peut se passer aussi de poudre de riz, d'asperges, de théâtre, de faux-col, de vin, de moutarde, d'amour et de pommes de terre frites, a-t-on répliqué, rien n'est indispensable, si ce n'est un morceau de pain et une écuelle d'eau.

Et le critique ajoutait : « Moi, je prétends que le tabac m'est nécessaire, le fumeur est infiniment plus intéres- sant que bien d'autres, au moins, lui, rapporte à l'Etat.

En tout cas, c'est le moins qu'on ne le traite pas comme un triste individu, dont la basse passion peut être implacablement exploitée aux applaudissements des vertueux moralistes qui ne fument pas. »

Aussi protestait-il contre ces Tartufes, estimant que nous devons la victoire au tabac, le perlot ayant plus fait pour la défense du droit et de la civilisation que la littérature officielle ou académique.

C'est ainsi qu'on élève les habitudes à la hauteur de vertus, qu'on les accrédite dans l'esprit des faibles et les


renforce, qu'on amoindrit la valeur du travail, déjà par trop insuffisant, et crée le droit pour certains d'user de ce scandaleux sans-gêne ou de cette remarquable inconscience, qui les fait agir comme si les autres n'existaient pas.

Que fera-t-on du temps inoccupé? Le moins est qu'on l'emploie à se délasser, à s'accorder la douce satisfaction qui a donné naissance à tant de héros ! Cependant, ces loisirs forcés, pour ceux qui ne savent s'employer utilement, ne sont pas sans rendre soucieux le spirituel écri- vain auquel j'ai emprunté les quelques lignes citées, il n'est pas le dernier à s'en préoccuper. La question de l'organisation des loisirs se pose à son esprit d'une façon pressante, la petite maison de banlieue ne faisant pas, pour beaucoup, une heureuse concurrence au cabaret et au cinéma.

Pour faine du sport il faut des terrains, pour excursion- ner les trains sont nécessaires, la maison commune que d'aucuns réclament sera bien petite ; il y a il est vrai les fêtes populaires, mais notre chercheur redoute ici les cantates inspirées par l'amour du progrès, les processions laïques en l'honneur de-la Science, de la Paix, de l'Industrie et de la Fraternité universelle, auxquelles il préfère le parfum des gaufres et les chevaux de bois.

Alors? alors il ne sait plus Les gens qui nous mènent ne sont jamais à court pour imaginer des choses assommantes, les plaisirs sont moins faciles à inventer.

De fait, quand on a pris soin d'exalter les besoins factices, d'écarter les moralistes barbeurs et les hommes prêts à se donner pour enseigner la connaissance de la nature et les bienlaits d'une civilisation plus réelle, il ne resle plus qu'à mener les gens à la fête, les assourdir à coups de grosse caisse et les griser de boniments. A ce compte on peul se demander s'il n'était pas préférable de les laisser travailler, en allégeant leur besogne pour la rendre moins pénible et en s'efforçant d'améliorer les conditions du travail qu'on devrait apprendre à aimer. Ce qui plaît le mieux n'est pas toujours le meilleur; le moindre effort et la recherche de la satisfaction immédiate et non durable ne peuvent aboutir qu'à un engourdissement, sinon à un amoindrissement des facultés humaines, ce qui est fort loin d'être désirable et va à l'encontre de tout progrès.

J. MORAND


NOTRE RÉGIME DURANT LM GUERRE

Un journal censuré qui a paru à Bruxelles durant l'occupation s'est demandé un jour te qu'étaient devenus les végétariens et pour quelles raisons leur propagande ne se manifestait pas à un moment si favorable à leurs chères idées.

Ce journal ignorait que la propagande était au contraire très active, mais qu'elle s'exerçait sans bruit par peur d'intervention intempestive des boches.

Il est certainement intéressant de savoir ce qu'ont fait durant la tourmente les végétariens des divers pays, comment ils se sont débrouillés avec le régime de la réduction de certains produits, la disparition de certains autres.

Ont-ils su se débrouiller mieux ? Ont-ils vécu à meilleur compte ? Ont-ils souffert dans leur état physique comme les mangeurs de viande ?

Une enquête faite un peu de tous côtés nous édifierait et nous intéresserait certainement.

Nous allons essayer de lui fournir quelques éléments en décrivant notre situation en Belgique occupée et les phases de notre régime durant ces cinq années.

Au début nous fûmes privilégiés, nous autres amateurs de fruits et de légumes. Les légumes si réputés de Malines, les tomates et raisins produits par les milliers de serres des environs de Bruxelles ne pouvant plus être expédiés à travers le pays, ni à l'étranger, baissèrent de prix. Nous pûmes faire de véritables cures de tomates et de raisins.

Durant ce temps le public songeant à l'avenir acheta jambons et saucissons, poissons séchés et conserves en boîtes. On se jeta 'surtout sur le café vert et sur le torréfié, sur la chicorée également. Tant de femmes belges du peuple ne pourraient vivre sans leur rioir breuvage.

On achète également pois et haricots secs.

Songeant également à notre régime nous trouvons facilement ce que d'autres négligent : froment, seigle et malt Kneip. Et, oh 1 surprise, ce que nous ignorions exister surplace : des lentilles roses. Egalement du riz, quelques estagnons d'huile d'olive, des biscuits et du Hollande.

Peu à peu les magasins se vident et les prix montent. Les boches commencent à réquisitionner-et les communications avec la campagne deviennent difficiles.

La viande monte et le poissnn disparaît.

Cependant l'Amérique intervient et les magasins communaux et ceux du Comité Américain commencent à fonctionner


et à nous délivrer des rations de divers produits. Le public aie tient guère au « Suggar Corn » (maïs cuit en boîte) et il faut faire de la propagande pour qu'il y goûte et s'y fasse. La Céréaline (maïs laminé) ne lui plaît pas non plus et cependant i elle se prête à de multiples combinaisons et permet la confection de gâteaux et de petits fours. < C'est le moment d'inventer de nouveaux plats.

Le café dont le prix devient inabordable (70 fr. et plus le kilo), le thé introuvable ou à des 120 francs le kilo doivent être remplacés par de la torréaline (malt torréfié).

Le pain devient complet par ordre des boclies. Cela ne nous gêne pas car nous avons l'habitude de ces produits. Et nous rions en entendant les plaintes de nos amis, amateurs de pain blanc ou amateurs de café brésilien.

La viande n'est plus servie dans les ménages qu'une fois par jour, puis seulement deux ou trois fois par semaine, puis le dimanche uniquement, enfin une ou deux fois par mois. Songez un rôti pour un repas de 4 ou 5 personnes revient à des 45 et 5o francs.

Les gros ventres fondent à vue d'œil mais leurs propriétaires avouent ne s'être jamais si bien portes.

Le public est perdu, désorienté. Il met les moindres bobos sur le compte de ce pain noir, de ce liquide noir sans force (torréaline), de ces racines jadis uniquement réservées aux bestiaux (Rutabagas).

Les topinambours, peu connus jusque-là, ne lui disent pas grand'chose. Les Hélianthis ou salsifis d'Amérique n'ont pas grand succès.

Le prix des œufs monte et atteindra 2 fr. 50.

Il suffit que les Allemands fixent un prix maxima sur un produit pour qu'immédiatement ce produit disparaisse. Il faut alors l'acheter en fraude à des prix fabuleux.

Ainsi pour les pommes de terre dont la délivrance parcimonieuse par les magasins communaux cesse bientôt. Tout le monde part en exploration à travers les campagnes, de jour et de nuit, à des kilomètres de distance. On confectionne des jupes spéciales, des pardessus à tubes, des paniers à doubles parois car les boches veillent aux entrées de la ville, ils visitent paniers et valises, ils confisquent et les amendes pleuvent.

Se priver de viande, on y consent; mais se passer de pommes de terre, impossible.

Et cependant pour ne pas encourager cette exploitation éhontée du ciladin par le paysan qui se faisait payer 5 francs, le kilo ce qu'il vendait jadis 5 francs les 100 kilos, nous nous passions du précieux tubercule.

Il en est de même pour le beurre. Une centrale est créée pour le répartir à des prix abordables, mais les répartitions.


ne viennent qu'à de rares intervalles, tous les deux mois. Et -comme il y a des gens qui ne savent absolument pas se passer de tel ou tel produit, de beurre en particulier, le paysan gagnait encore des sommes fantastiques.

Le public se demandait ce qu'il pouvait bien manger Ou dépensait facilement 20 francs par jour et par personne dans les milieux bourgeois et ce chiffre était considéré comme normal et impossible à réduire.

Avant la guerre on souriait de notre dada, on se moquait -de notre propagande. A présent on nous abordait etou nous demandait si nous élions toujours végétariens ? — Question - plutôt bizarre puisque tout le monde le devenait par nécessité.

Mais que pouvait-on bien manger ? Et surtout comment parer à cet amaigrissement qui atteignait tout le monde.

sauf nous autres.

Nos menus n'ont pas changé durant les événements. Je relève sur le carnet de la ménagère :

1°) Salade, 3 demi-salades o,55 ( vinaigré 0,0;) ! 1,90 1 œuf i,3o ( a") Croquettes de riz.

3oo gr. riz à i,5o le kilo. o,45 !

(prix réel ra fr.)

chapelure 0,10 I i.25 un peu de sauce tomate. o,5o ) g'raisse. 0,20!

3°) Pain., 0.70 3,8»

(Pour six personnes).

Souper du 23 juin 1918

4") Crème ri avoine 0,50 1 litre de lait. i,3o sucre. 0,20 1/2 livre fraises. 0,90 2,90 6^5 Souper semblable en 1914» 1.75

10 juillet ioi 8 pour 7 personnes

A midi; 1 kilo pommes de tel'l'e.,.. 3,40 0,200 pbul'piel' 1,00 1 litre petits poids fl'uis. 2,90 salade éuite. o,3o


-Soupe: semoule (5o gr.). o,3o i poireau. o,35 groseilles 1 /2 litre. 0,60 8,85 Le soir : bouillie d'avoine (3oo gr.) avec sucre et lait. 2,00 4 fromages blancs 3,00 sucre ellail. 1,00 pain o,5o 6,5o

Le pain varie chaque jour et renferme tantôt du seigle, tantôt du maïs, des marrons, de la farine de pois ou de haricots.

Il est nutritif et se digère parfaitement. Mais que de gens qUL tiennent au pain blanc, qui se font inscrire comme malades, qui blutent tant et plus la farine reçue.

Il fautavouer qu'à plusieurs reprises le pain fut confectionné avec des tarines plus ou moins avariées et que pour pouvoirle manger il fallut le couper en tranches et le griller fortement

Le minimum de la ration journalière a été de 250 grammes..

Ceux qui ne pouvaient s'en contenter fabriquèrent du pain avec des haricots moulus, avec du riz, avec de la céréaline.

A plusieurs reprises nous avons tait dans des Universités Populaires (une fois à la Maison du Peuple) des causeries contradictoires intitulées : Que peut-on bien manger actuellement ?

Ces causeries sont très animées, très vivantes. Certains petits groupes se font un plaisir d'essayer de mettre le conférencier dans l'embarras, de le démonter par des plaisanteries. Mais ceux qui désirent s'instruire posent des questions précises et prouvent leur intérêt au sujet traité. — Le publie fut toujours très étonné de l'importance de la liste des produits énumérés. Il se croyait dépourvu de tout et constatait qu'il était plus riche qu'il ne le pensait.

À moment donné le lait devint rare et ne permettait plus la préparation de yoghourt, de fromage blanc. On nous -dis- tribua du miel artificiel ou sucre inverti qui n'a absolument rien du miel ; mais le beurre valait 45 francs, en fraude, car on n'en trouvait pas autrement et le miel valait dans les 20 francs le kilo.

On trouvait un Brie d'imitation à 9 ou 10 francs le kilo et du fromage de Herve à 5 francs, un cube de 5 centimètres de côté..

Les fruits manquèrent : mauvaise récolte et accaparement par les Allemands.

Mais il y eut toujours des raisins, des pommes, des tomates,, surtout des tomates à des prix presque ordinaires.

Egalement des concombres à 20 et 30 centimes pièce de 3o à 40 centimètres de longueur et qui cuits se marient très bien à d'autres légumes.


Les topinambours presque inconnus au marché avant la guerre y apparurenlen assez grandes quantités. On vit vendre à la criée des soleils pour les graines et un plateau se vendait de 5 à 8 francs. On vit apparaître toutes les variétés comestibles de champignons des bois et des prairies, des bolets, des.

morilles, des polypores, etc. Cependant les légumes vinrent à être moins abondants au marché. Malines est un grand centre producteur et en même temps le siège d'un arsenal. Les ouvriers refusant d'aller travailler pour l'ennemi celui-ci leur coupa une ressource pécuniaire importante en encerclant la ville et en défendant la sortie des légumes. Cela lui permit de racheter en sous-main les légumes à bas prix et de les expédier chez lui.

Les légumes étaient devenus inabordables : un poireau 3o à 5o centimes, 1 chou 2 francs..

Nous eûmes l'idée d'étudier une flore et de préparer un tract pour faire connaître les plantes sauvages comestibles. A ce moment parut une brochure rédigée dans le même but. Nos.

plantes sauvages comestibles, de A. Bracke, botaniste et E. de Rumer, agronome. Prix : 0 fr. j5.

Nous fîmes des essais avec la ficaire en salade (fleurs et feuilles),avec l'ortie jeune,avec les feuilles de radis, de navets.

Au marché on vendait les grosses nervures des feuilles de rhubarbe et on jetait les feuilles. Nous fimes de la propagande pour l'utilisation des feuilles qui, cuites, se mêlent bien aux pommes de terre ou à d'autres légumes plus fades.— De même on rognait les feuilles entourant la fleur du chou-fleur et des tomberaux entiers étaient balayés à lin de marché. Notre propagande porta ses fruits : les marchandes coupèrent ces feuilles dans des paniers et les vendirent à 20 et 30 centimes le kilo.

Parmi les plantes sauvages, orobe, saxifrage,ortie blanche, lierre terrestre, pas d âne, populagc, barbarée, pulmonaire., cardamine, campanule, etc., etc., toutes utilisables, nous eûmes surtout grand plaisir avec l'arroche. On avait partagé en lots tous les terrains non bâtis, pelouses de parcs publics, terre-pleines de nos avenues et on les avait distribué aux ouvriers qui se donnèrent beaucoup de peine pour produire quelques légumes. Ces terrains étaient envahis de plantes sauvages et entre autres d'Arroche et de Bon Henri. Que de peine - nous- eùmes, que de salive nous usâmes pour obtenir que ces colons lissent un essai de cuisson et de dégustation de ces deux légumes sauvages qui sont aussi bon,si ce n'est meilleur, que l'épinard ordinaire.

Notre forêt de Soignes nons donna de nombreuses variétés de champignons : Bolets de toutes catégories, champignons, de toutes les variétés, polypores en grosses masses, clavaires,, pezizes, morilles, craterelles, etc., etc.


Avouons, en passant, que les Allemands firent une très active propagande en Allemagne en faveur des champignons.

On publia de nombreuses brochures très bien illustrées et -coloriées et à prix très réduit. On fit de nombreuses conférences dans les écdles.

Il nous semble qu'en France les champignons sont étudiés dans des ouvrages gros et coûteux mais qu'il manque précisément des éditions populaires abondamment illustrées et surtout bien et finiment coloriées. Il me serait agréable d'être -contredit avec preuves à l'appui.

Dès 1915 on avait réquisitionné les noyers et abattu partout cès arbres. Les noix devinrent rares et coûteuses. Elles atteignirent le prix de 6 francs et 7 francs le cent, mais au point de vue richesse calorifique elles étaient plus avantageuses que bien d'autres produits.

Nous eûmes, il est vrai, les faines que petits et grands ramassèrent durant des semaines dans la forêt de Soignes et que l'on vendit dans les magasins.

Mûres sauvages,myrtilles, baies de sureau firent leur apparition chez les marchands. -

Plus de café du Brésil. Le Comité National d'alimentation nous vendit de la Torréaline qui n'était que du malt (céréales torréfiées).

Faute de vin et de bière on but de l'infusion de tilleul, de pelures de pommes, de feuilles de cassis, etc.

On peut dire qu'en somme tout le monde fut réduit à se contenter du régime végétarien, car la viande (même la basse viande et le lapin), atteignit des prix très élevés. Naturellement toutes les affections et tous les maux furent mis sur le compte du régime. Et il est évident que le public en général était désorienté et n'avait aucune direction pour composer ses menus.

Peut-êlre quelques chiffres sont-ils intéressants à relever sur notre livre de ménage consciencieusement tenu?

En 1912-1913-1914 la dépense alimentaire pour notre ménage -de 6 personnes était de 90 centimes par jour et par personne.

En 1915.,.,. 1,25 J9l6

igi5 2,66 i9~8. 4,6o 1919 (6 mois). 2,45

Le chiffre de 1918 est trop élevé, car il tient compte des achats en denrées alimentaires pour la réserve. Celui de 1919 est trop faible, car la ménagère prélève sur les réserves. Peut-être la moyenne de 3,50 peut-elle être adoptée.


Ces chiffres sont excessivement faibles, comparés à ceux des carnivores.

Et nous pouvons affirmer que nous avons conservé depuis 1912 et durant tous les événements, le même nombre de plats.

Déjeuner du matin : Café au lait avec tartines au beurre, à.

la confiture, au miel artificiel ou au beurre artificiel.

Les 4 enfants, chacun un œuf.

A midi: un fruit frais, un plat de légume et un plat de féculent.

A 4 heures : les 4 enfants, café au lait et tartines.

Le soir: un légume ou une salade et des pommes de terre et un plat sucré (riz, céréaline, semoule, tapioca, avoine) ou un gâteau sec.

Durant les six mois de froidure chacun 4 noix par jour.

Pour la salade de l'huile d'olive durant l'hiver, du yoghourt durant l'été.

Alors que tout le monde a diminué de poids, nous constatons que les enfams, mensuellement pesés, n'ont pas diminué.

La courbe des poids est peut-être un peu inférieure à ce qu'elle eût été en temps normal, mais elle suit une gradation régulière. Egalement pour les mensurations.

La santé s'est maintenue bonne d'une façon générale. Le travail fourni a été certainement plus grand qu'en temps normal. Faute d'aides, trop coûteuses, on devait, se lever de, très bonne heure pour permettre aux enfants d'être à l'heure à l'école. Madame qui n'a jamais laissé la préparation des repas à d'autres, devait s'adonner aux soins du ménage, à la confection des vêtements, à la surveillance des travaux scolaires.

Monsieur, en dehors de son travail journalier de bureaucrate, s'occupait du feu en hiver, de l'achat des denrées alimentaires au marché et dans les magasins communaux.

Les journées n'étaient certes pas de 8 heures puisqu'elles allaient et vont encore de 6 h. 1/2 matin à 10 h. 1/2 du soir. Et le travail cérébral alterne avec le travail manuel et nous mettons, et santé du corps, et santé de l'esprit, sur le compte de notre cher régime.

Que d'autres apportent également leurs observations afin de nous permettre d'énoncer un jugement. J Weil Riz, semoule, tapioca, etc., toujours 300 grammes pour 6 personnes, gonflés avec 750 centimètres cubes de lait ou plus.

Je relève quelques chiffres utiles: 200 gr. lentilles deviennent cuites. 625 gr.

3oo gr. riz au lait » » 1.610 gr.

25o gr. riz à l'eau » » 1.365 gr.

180 gr. semoule au lait » » 2.010 gr.

Chiffres pouvant varier selon la quantité de liquide incorporée.


animaux. Dans les rues les charrettes tirées par les chevaux ont disparu.

La traction la plus lourde est maintenant automobile, les lignes suburbaines, et celles qui desservent les districts ruraux utilisent des voitures à gazoline. Beaucoup de fermes ont été envahies par les moteurs à gazoline, qui font les labours et conduisent les produits au marché.» « Les cars automobiles diminueront l'éloignement des centres de production dont souffre le commerce de détail dans les villes. » - a De même l'avance du moteur a fait beaucoup pour soulager les souffrances des animaux. » La Revue Nationale humanitaire, décembre 1918.

Dans le cours du temps, les bœufs deviendront vieux et affaiblis, et alors leurs conducteurs les tortureront ouvertement ou en secret pourles faire travailler aussi dur que possible, et finalement ces pauvres animaux doivent être envoyés à l'abattoir où, si la direction n'est pas bonne, beaucoup d'entre eux peuvent souffrir douleur et maladies pendant des années. Le seul moyen d'empêcher ce malheur est de se servir de véhicules à moteur.

Je prie votre Conseil de se servir de charrettes automobiles dans tous les services de votre Municipalité, supprimant ainsi la nécessité de disposer chaque année d'environ 200 bœufs hors service, ainsi que l'in- dique le Bornbay Chronicle du 3 mars 1918.

( Traduit de l'anglais par M. X. Déjean) Pourquoi blâmer les bouchers ?

Devoir des Américains aimant la vie J'ai lu dans le Open Door, New-York, février 1916, l'article suivant de l'éditeur de PEvening Globe, relatif à l'exposé des horreurs du commerce de la viande de M. Alfred Mc Cann : « 11 semble presque incroyable que dans une cité possédant un service de santé organisé avec d'amples pouvoirs, l'industrie qui répand la maladie, après avoir construit des abattoirs dans l'avenue Johnson à Brooklyn, puisse fleurir en ce moment.

A plusieurs reprises, durant ces trois dernières années, M. Me Cann a exposé le trafic honteux en viande malade dont les boucheries de l'avenue Johnson sont le centre. Après une petite interruption ce commerce révoltant a repris. Quelque amélioration a été obtenue en changeant les inspectl linS du Service de Santé. Quand le bureau d'inspection de la viande fut modifié, il y a quelques jours, l'espoir se fit jour que le scandale de l'avenue Johnson prendrait fin Lundi un nouveau supervisiteur fut nomme. Deux jours plus tard M. Me Cann trouva dans la même avenue Johnson de la viande de vache corrompue par la tuberculose, en vente dans une boucherie et portant le timbre de garantie du service de santé.

Le mauvais état de cette viande ne pouvait faire de doute pour aucun inspecteur, àmoins qu'il ne soit aveugle et qu'il n'ait perdu lesens du toucher. Aucun spécimen plus répugnant n'a jamais été remarqué par M. Mc Cann que ces carcasses de vieilles vaches malades, porlant le sceau du Service de Santé. Pour quelle raison celte viande a-t-elle pu entrer dans l'approvisionnement de N. Y.-.M. Mc Cann puse la question; le temps est venu d'y ré; o.idrc.

Le ssul remède Si les bouchers ne' tuaient que des animaux sains, ils perdraient beaucoup de dollars, ils seraient ruinés et leurs familles mourraient de faim.

Ainsi ils tuent autant d'animaux malades qu'ils Je peuvent. Le seul remède contre ce danger est que, au lieu d'attendre que les bouchers ou les inspecteurs deviennent des anges, les Américains se résolvent à devenir végétariens, se sauvant ainsi eux et leurs proches du risque de quelque maladie mortelle, choléra ou autre.

Cher Lecteur, méritez la véritable bénédiction d'établir une Société Végétarienne dans votre ville ou votre village dans le but de prêcher aux gens les avantages de la diète végétarienne au point de vue de la santé, de l'économie, etc Quand il y aura une grande demande de blé, légumes et fruits, les bouchers deviendront fermiers ou maraîchers. On peut obtenir de la littérature végétarienne au secrétariat de la Société,207,Deansgate à Manchester.

(Traduit de l'anglais par M. X. Dejean)