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Titre : Les Hommes du jour / dessins de A. Delannoy ; texte de Flax

Auteur : Flax (1876-1933). Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1916-12-16

Contributeur : Delannoy, Aristide (1874-1911). Illustrateur

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32787229g

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32787229g/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 5083

Description : 16 décembre 1916

Description : 1916/12/16 (N455).

Description : Note : GG14181.

Description : Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k65459250

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 28/10/2013

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L'AUTEUR DU « FEU » : UN BEAU LIVRE .- rl- Directeur : HENRI FABRE.

, ,IF" - .-..

Photo Henri Manuel

Itebctoznadair : le Samedi -- ! 'Jéc«mbre 191 G. — N° 455.

25 CENTIMES (Tél. : Louvre 21-42)

HENRI BARBUSSE

1 ADMINISTRATION 19, rue J.-J. Rousseau ABONNEMENTS : 1 an, 10 fr. ; 6 mois, 5 fr.

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HENRI BARBUSSE ------------0-0-0-0-0-0------------

Si M. Gustave Téry ne m'était pas indifférent, il me serait antipathique. Il m'est donc facile de lui rendre justice et, partant, de reconnaître que l'originalité lui reste d'avoir, eu publiant chaque jour l'Œuvre, produit le seul journal français lisible en cette époque où le sang féconde à l'envi l'absurdité. La vérité y éclate-t,-elle irrésistiblement; l'audace y est-elle grande; la volonté d'être moins bête que la guerre y brille-t-elle toujours ? Non, certes. Mais ce journal est écrit ; la vérité, l'audace n'eu sont pas toujours absentes ; le lecteur, « poire » inépuisable, y est assez souvent pris au sérieux : et c'est bien là une façon de miracle.

M. Gustave Téry n'apoint méprisé d'y faire parfois un sûr honneur à cet esprit français qui, si l'on n'y prend pas garde, sera, finalement, la plus grande victime de cette guerre. Il y maintient une critique littéraire, à laquelle il a donné l'aimable et haute autorité de Laurent Tailhi>de, écrivain et poète rare. Voilà, dans la presse française telle que nous la font le troupeau de vendeurs de papier .vieillis dans l'envie et l'imitation du Chilien BUllilu-Varilla, voilà une dissonance oigne d'être remarquée.

Et M. Gustave Téry a trouvé tout naturel de publier en feuilleton le Feu, de Henri Barbusse.

Emerveillons-nous. Aujourd'hui, selon l'éthique et l'esthétique du Matin, c'est à qui, parmi les directeurs de journaux, s'efforcera, de trouver les Msytères de New-York les plus propres à enniaiser la conseiencb française, à dépraver le plus noble génie qui jamais fut dans les races, à féconder, dans des élites de crétins, les voleurs les mieux instruits, les assassins les plus l'affinés dont se doit glorifier notre plus prochain avenir. M. Gustave Téry, lui, n'a pas trouvé bizarre de publier et — j'y insiste — de, publier en feuilleton une œuvre profondément pensée, héroïquement vécue -et grandement écrite, une œuvre où l'ombre sublime de Tolstoï a souvent passé, et qui, fleurie exactement de la plus épouvantable des guerres, en est le plus loyal comme le plus durable aveu. Pour avoir beaucoup aimé le Feu de Henri Barbusse, il vous sera, Monsieur Téry, beaucoup pardonné. -

* * *

Le Feu, m'affirme-t-on, est assuré d'un prix de l'Académie Goncourt. Je compte dans cette Académie trop d'amis sincères pour leur dissimuler qu'ils ne feront, par cette attribution, que réparer une indécente injustice : celle qu'ils ont commise, en 1909" en refusant leur utile faveur à l'Enter, qui n'est pas, dans l'oeuvre de Henri Barbusse, un moins grand livre que le Feu.

Si je préciise cela, c'est pour préveniir une autre injustice : celle qui ferait dater de la publication et du succès du Feu le mérite et la gloire de Barbusse.

Les journaux vont, snrns doute, TIÜUS conter sur lui, - cela, dans le plus pur style Pilules Pink, — de belles histoires. Ce son t. des histoires vraies. Elles vous montreront Henri Barbusse, qui est dans la. quarante-quatrième année de son âge, s'engageant dès le début de la guerre ; puis Henri Barbusse brancardier, Henri Barbusse toujours humain, toujours pacifiste (il fut le secrétaire du vénérable Frédéric Passy), et si calme d'un si parfait courage qu'il fit toujours, devant la mort qui le cernait, figure de mystique,

d'apôtre. Parmi ceux qui portent haut l'héroïsme de tuer, il a pratiqué, avec une ponctualité comme religieuse, l'héroïsme de sauver. 11 fut, d'élection, la première main tendue au blessé, le soin le plus fraternel penché sur un corps d'homme, qui recouvre la vie ou qui se délivre dans l'âme.

Les journaux vous diront cela, avec des mots un peu gros, des mots qui se lisent facilement, des mots « à la Hervé », afin que ce soit « bien public ». Et le sourire que Barbusse nourrit dans sa face de « grand barbare blanc » aura — n'est-ce pas, mon vieil ami ?

— un peu plus de mélancolie, et ce qu'il nous faut d'ironie pour pardonner aux hommes qui ne comprendront jamais, et puur nous en défeudr-e. Lui, seul, sait vraiment le cœur et l'esprit qu'il mena dans la guerre; et ce cœur, où la pitié est comme dans son temple, et cet esprit, où la pensée se conquiert chaque jour sur sa propre liberté, sont bien, ô journalistes ou.

poètes pour troupeaux de mâles belliqueux, ce qu'il y a de moins « réquisitionné » au monde.

Ces histoires sont merveilleuses. On doit, pourtant, à Barbusse de préciser qu'elles n'éclipsent point une histoire plus ancienne dans sa vie, et dont elles ne sont, somme toute, sous la pression d'événements furieux, que les naturelles conséquences. Cette histoire, à laquelle, je puis en jurer, Barbusse se fût avec joie limité, c'est celle d'un poète venu très sérieusement à la vie, et qui, au gré d'instincts pacifiques, d'une sensibilité où la tendresse a souvent des éclats de blessure et d'une imagination toute populeuse d'idées, l'a cultivée avec un désir, un amour et une dignité insurpassables. C'est l'histoire de l'homme seul en proie, au démon de créer, et qui fonde, sur le chaos organisé des patries versaFles, la Cité de Dieu. On ne manque à personne, je crois, en faisant remarquer que cette histoire est plus conforme à notre prétention-de civilisés européens que celles où Barbusse s'illustre, sous le règne de Nécessité l'ingénieuse, depuis vingt-neuf mois.

La guerre n'a point fait Henri Barbusse. Les Pleureuses, les Suppliants, VEnfer et Nous autres avaient, avec une force délicate où le lyrisme et la réalité sont harmonieusement mêlés, avoué pleinement le rare génie dont il est habité.

Le Feu est bien de la famille de ces livres supérieurs.

Je suis heureux que la popularité lui soit venue. La popularité se désencanaille lorsqu'elle choisit de telles œuvres ; et, quand elle sourit à Barbusse, il est juste de marquer que, pas plus dans son dernier livre que dans les précédents, il n'a rien tenté, rien concédé pour lui complaire.

Un poète s'est trempé dans la guerre ; il en émerge : et c'est un poète plus « poète » encore. Il était, naturellement et volontairement, humain — : si, toutefois, il est permis de conserver à ce mot une signification d'esprit et de bonté. Il nous revient plus humain encore.

Aussi le Feu survivra-t-il à la guerre, et contre elle.

* * < * Ce n'est pas un plaidoyer. L'éloquence n'y excite pai> le troupeau des mots faciles, meuglants ou hélants.

C'est le journal d'une escouade, celle dont Barbusse a partagé les périls, l'abnégation et les sacrifices. G est, au


gré d'un lyrisme précis, et dans une prose où les mots semblent parfois souffrir comme de la chair blessée, où d'étonnantes altérations reproduisent les bruits

Le livre n'est pas bien composé ; il ressemble ainsi sincèrement à la guerre. On voudrait que l'argot y fût plus strictement dosé. Mais la guerre ne fut jamais une excitation à bien parler notre langue, qui est une fête de l'Ordre et du Goût.

Selon une illustre formule, ce livre est Vérité et Poési. Il est la guerre : et c'est épouvantable ; mais il est, aussi, un homme : l'Homme, c'est-à-dire, un esprit affranchi des choses, et d'autant plus affranchi qu'il a plus profondément, plus douloureusement, plus insupportablement ressenti la misère de leur chaos.

Il est l'épopée, l'exacte et, pourtant, infinie épopée, de l'attente devant la mort, de la nuit abondante en menaces, de la boue qui scelle l'homme à la terre, du froid qui le glace j,usqu'à -sculpter sa statue, des éléments rués en cyclone sur lui. Il est la guerre monstrueuse, exécrable, et que ne suffisent point à ennoblir les sacrifices fabuleux qui la couronnent. Il nous montre, avec une vérité immense et, souvent, dérisoire comme la pitié, ce que des millions de braves gens promus ou contraints à être des gens braves, endurent depuis vingt-neuf mois. vingt-neuf mois !. que la raison a déserté l'Europe.

Le grand livre cLe Barbusse ne conclut point. parce que l'art, quand il a cette humanité, suffit, par ce qu'il révèle, à ses conclusions mêmes. Mais nous éprouvons, après avoir lu le Feu, que ce qui se lève de cette œuvre, c'est la Pitié, ressuscitant d'entre les morts, c'est la Raison, -ressuscitant d'entre les iruin-es. Et voici, tout vivant, notre remords.

* * *

Quoi ! ces hommes peuvent un tel courage., une (telle endurance, de tels sacrifices, dont le moindre eût suffi à la fondation d'une vie meilleure, où le travail aurait toute sa noblesse, où la justice trouverait, enfin, sa part, où la bonté pourrait s'attarder un peu, où l'amour ne serait plus en exil !. Ces hommes peuvent cet héroïsme, cette sainteté. Cette sublime matière était créée pour s'épanouir, sous les doigts d'un artiste pareil à Prométhée, en la statue de l'homme accompli, enfin, dans l'esprit. Et voilà tout ce que nous lui avons demandé : de servir la haine et die servir à la mort.

«

Et maintenant encore, vous allez, béats, bornés, cyniques. Vous qui n'avez pas senti l'admirable moisson qui germait sous votre inclairvoyance, vous qui n'avez pas fait une lueur sur cet océan fertile des cœurs les plus nobles, vous disposez de l'avenir. Vous n'avez pas découvert, la profondeur du monde où le hasard vous suscita, où votre chance vous illlustra; pourtant,

vous dictez des lois au monde qui nous succédera ; vous lui donnez votre mesure et votre obscurité. Misère de nous ! Horreur de nous !.

Il n'est pas impassible, je crois, dIe tirer du Feu, lorsqu'on l'a bien lu, une conclusion faite de ces mots insuffisants.

C'est un livre singulièrement grand et nécessaire que celui qui nous oblige ainsi à nous connaître sans feinte dans les héroïsmes de l'avant et dans ceux, plus faciles, de l'arrièro.

GEORGES PIOCH..

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Des Paroles ? Non, des Actes !

■■ • O-O-O

Pauvre Parlement ! en subit-il des humiliations !

Courbé comme un cheval qui sent venir son maître, 1 ..Et, pourtant ? Le Parlement, par définition, parlemente. C'est le pouvoir exécutif qui exécute. Je rougis de formuler une si évidente vérité.

Mais le Parlement a pris l'habitude de recevoir les coups de bâton. S'il ne dit rien — « Au large, l'inutile! »

s'il parle — « Fi ! le vilain bavard. »

Et le Temps, qui est le moniteur officiel des optimistes béats,mê le sa voix grave au concert de lazzi et de « pets de nonnes » qui assourdissent et empuantissent l'atmosphère.

Si Mistral, si Roux-Costadau, si Brizon parlent, apportant dans le débat tout le poids d'une réflexion mûrement soupesée, l'écho des impuissances viriles répond : « L'heure est à l'action ! » Aussi me garderai-je de citer de si pénibles exemples. J'aime mieux les laisser aux prises avec leurs contradicteurs, qui deviendraient les miens. Et puis, ne sont-ils pas de taille. Je me rabats sur ce brave Brousse, des Pyrénées-Orientales. J'aime son accent, frotté d'ail et de citron, qui détonne dans une assemblée qui s'adapte admirablement à ce qu'il est convenu d'appeler le « ton et l'esprit bien parisiens ».

Son labeur ne me trouve pas, du reste, indifférent J'aime sa documentation solide et son effort vers plus de clarté.

Il mérite vraiment, lui qui siège près des travées de droite, un plus cordial accueil. Mais comme sa critique est impitoyable, les batraciens qui aiment la pluie lui jettent en choeur « Quelles sanctions ? quels résultats ? quels actes ? » Le pôvre ! comme s'il lui appartenait de vrendre des sanctions ! de fournir des résultats ! de commettre des actes ! L'acte, le seul qu'il puisse accomvlir en tant que parlementaire, c'est précisément de contrôler, de critiquer, d'indiquer des remèdes.

Mais c'est son crime !

Plusieurs années de campagne éhontée contre le Parlement nous ont amené à discréditer a priori les meilleures volontés et les plus belles campagnes parlementaires en vue du redressement des torts de notre ad.-. mi.nis.lra.tion, éternellement tabou.

Ah ! que l'on me permette de citer : « Mais d'abord, - que la Chambre se discipline elle-même. Que son patriotismé comprenne qu'il faut. enfin, de toute nécessité, de toute urgence, au'elle réforme ses méthodes de discussion. » Vous l'avez deviné ? C'est le Temps qui parle ! Conclusion ; Que l'on renvoie les Chambres, et tout ira pour le mieux dans la plus doulce des France.

M. Charles Maurras, lui-même n'écrirait pas mieux.

Il faut un bouc-émissaire. Le voilà tout trouvé. La manœuvre doit réussir d'autant mieux que l'attaque est im-


personnelle ; qu'elle atteint toru à tour et les travées de droite et celles de gauche, avec des coups de griffe légers, en passant par le centre. C'est formidable de machiavélisme !

Eh bien ! non ! Le Parlement doit parlementer. C'est sa seule besogne, sa seule raison d'être, sa seule façon d'agir. Il y a un gouvernement responsable pour les actes. C'est à lui de s'inspirer des volontés des Chambres, émanation légale de la volonté du pays.

L'heure est trop grave pour nous laisser distraire par les braillements des folliculaires qui ne représentent que leurs intérêts propres — c'est beaucoup dire ! — dans le droit de commentaire des événements terribles dont nous sommes les jouets.

M. Sapène et M. Bunau-Varilla, que l'on retrouve toujours à la base des campagnes odieuses contre la représentation nationale, n'ont que le droit de se taire. Je sais bien que Sapène est roi et c'est une chose peu banale dans notre démocratie - et que M. Bunau-Varilla n'est que son domestique — encore que des esprits peu clairvoyants affirment le contraire. Mais c'est ça qui est follement burlesque. Mistral, Roux-Costadau, Brizon et Brousse, représentants du peuple, guidés par le seul instinct d'une conscience angoissée, en éveil devant le péril, impatiente d'apporter le petit jet de lumière qui doit composer le flambeau capable de nous éclairer, sont invités à régler leur montre, le flot de leur éloquence, la somme d'arguments qu'ils ont à fournir: mais Sapène. lui, peut.

chaque matin, dans un journal qui salit la clarté lumineuse et adorable de ce mot, en des colonnes qui demandent des heures et des heures pour les écrirt, s'exprimer, dire sa pensée — sa pensée ! — instruire — instruire ! — des centaines de mille de lecteurs, de bonnes âmes naïves, qui marchent franc jeu et qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Zut/ Zut!. Zut!.

Ah ! je n'ai pas connu ce brave Adrien Hébrard. A peine sais-je qu'il a beaucoup aimé. Pourquoi ne lui serait-il pas beaucoup pardonné ? Mais que ses successeurs me permettent de leur dire qu'il avait une autre allure et qu'ils diminuent son œuvre et assombrissent sa mémoire. Que le Matin se déshonore de plus en plus.

Un veu plus ou un peu moins, au point où il en est.

Quelle importance ! Mais un journal de tradition comme le Temps n'a pas le- droit, lui qui peut planer si haut, de se ravaler à ce diapason.

La vie française n'est plus amusement journalistiqueC'est la douleur, la souffrance le sang des hommes, ouvriers. artistes et bourgeois, qui la pétrissent Comme c'est loin des Mystères de New-York, - de la vente du papier et des contrats de publicité.

L'heure a sonné de nous compter, de faire l'appel de ceux qui n'ont pas, au cœur, toute flamme éteinte ; de ceux qui pensent au-dessus des partis des intérêts, même les plus respectables, des idéaux les moins discustés comme les plus chimériaues, de tous ceux qui, dans le drame qui nous étreint, ne consentent vas à renouveler le geste de Ponce-Pilate - HENRI FABRE.

Le Massacre de l'Innocence o-o-o

Voici Noël : fête de la divine promesse. Voici Noël : espoir de rédemption. Voici Noël : terme des jours noirs, aube des jours clairs. Voici Noël : acte de foi du onde grelottant en la douceur du printemps proche. Voici Noël : avènement de l'esprit nouveau. La vie indomptée s'élance du passé qui meurt vers l'avenir. L'enfant qui ne connaît que la joie est le vainqueur de l'homme qui connaît l'amertune.

La glace paralysait Le fleuve. Etait-ce donc fini de l'éternelle course et de l'éternelle chanson du courant ?

Voici le dégel, la débâcle des glaces. L'eau bondit plus impétueuse, plus sonore, vers l'horizon bleu.

Vous que l'hiver retient, vous que le deuil écrase, vous qui êtes le passé qui part à la .dérive, qui allez vous offrir en don de joyeux avènement à l'enfant qui commence ?

Tairez-vous vos sanglots et vos haines sauvages pour célébrer l'éternel renouveau ?

Aux yeux purs évoquant la magie des légendes, vous donnez — insensés ! - la cynique caricature de l'horreur, née de votre ignorance, de votre faiblesse, de votre cruauté. Des canons, des fusils, des baïonnettes, tout le sinistre appareil de destruction : tels somt les jouets que l'on s'apprête à offrir à l'innocence qui souriait.

* *

Un soir, je m'arrêtais devant la vitrine d'un grand magasin. Etalage de jouets : .misérable et grotesque évocation de la plus sanglante des douleurs. Marionnetes armées esquissant, des gestes meurtriers, marionnettes couchées évoquant des cadavres, marionnettes avec bras levés jouant )a détresse de la suprême prière. Ruines de carton, lueurs d'incendies., jusqu'aux taches vermeilles de sang frais.

La foule s'entassait. On portait les enfants sur les bras afin de leur faire admirer cette laideur, cette misère. Près de moi, un soldat — un vrai — s'écria écœuré : — Ah ! mince, ils n'en ont donc pas assez.

* * *

On se plaint des spectacles démoralisants des cinémas.

On interdit la vente des armes dans les baraques du jour de l'An.. Mais pour fêter la vie éternelle qui jaillit de l'hiver, l'espérance éternelle qui jaillit du monde supplicié !.

On massacre l'innocence. On apprend la haine aux petits qui balbutient le rêve. On étale avec impudeur l'incomparable laideur devant leurs yeux purs. On arrache la bonté des cœurs candides. Et l'on tue le Messie avant qu'il ait tenté d'accomplir la promesse.

Si l'on flétrit l'âme de l'enfant, si l'on détruit l,a fleur en bouton, .si le présent tragique salit l'avenir, si la vision du sang remplace la féerie joyeuse des Noëls écoulés, si la mort s'installe en vainqueur même dans l'esprit des petits, si le progrès est tué en "germe, si le mal étouffe toutes les possibilités de mieux, s'il n'y a plus de foi en ce qui .doit venir, plus de respect pour ce qui naît, il ne reste qu'à se couvrir la tête de cendres et à attendre la fin comme Job sur son fumier.

* * *

Dans quelle aberration sommes-nous donc tombés pour que l'on oublie à cette heure le devoir primitif des grands envers les petits ?


LE REGIME DE TERREUR EN POLOGNE

- C'est un suspect ?

— Ya, il avait la langue chargée.

ECHOS DE LA GRANDE GUERRE

— Mais, Madame, je n y comprends plus rien, il m'écrit qu'il est en Grèce, qu'il se bat contre les Bulgares, qu'il est blesse par une balle allemande et qu'il est soigné dans un hôpital américain.

(Dessinos de Vidaillet.)


Qu'y a-t-il de plus délicat, de plus beau, de plus pur, de plus adorable dans sa faibless.se et dans son espérance que l'âme d'un enfant ? Qu'y a-t-il de plus respectable en ce monde que l'innocence d'un coeur qui se donne à la vie ?

Qu'y a-tnil de plus tendrement sacré que l'esprit ingénu qui s'ouvre à la lumière ? Les plus pervers, les plus endurcis, les plus mauvais ont devant les yeux clairs des petits l'instinctive pudeur de cacher leur bassesse. Il n'est qu'une brute insensée pour ne pas éprouver la. honte d'être vil au regard de l'enfant.

C'est une vieille coutume de dire que les hommes jouent la comédie de la perfection devant les femmes. La réciproque est aussi juste. On se montre sous l'aspect le meilleur pour être digne de sympathie. De même que la parure s'emploie à remédier aux imperfections physiques, à mettre en beauté les avantages naturels, il exislte une coquetterie morale qui tend aux mêmes fins. L'instinct commande aux êtres de s'élever au-dessus d'eux-mêmes pour attirer le bonlieur souverain qu'est l'amour. L'instinct commande aussi aux créatures dWIl!celamt.es que sont les « grandes personines » de sTélever au-dessus d'elles-mêmes pour que s'épanouisse en sa fraîcheur première cette souveraine espérance : l'enfant. C'est la vie qui veut être, c'est la loi naturelle qui aspire à la joie comme à la lumière. Et les plus amers, les plus endoloris, tous ceux qui ont souffert et des hommes et des choses, songent devant le petit qui s'éveille : — Il n'apprendra que trop tôt.

Pour l'humanité qui subit Ta douleur, l'ingénu, le chétif, l'innocent, le petit, c'est la promesse du progrès, l'annonciation rédemptrice. On s'ingénie — maladroitement trop souvent — à créer autour de lui une atmosphère propice à la floraison des possibilités qu'il porte on M, comme la pluie s'infiltre au cœur des terres, comme le soleil luit pour que la graine donne la plante et La plante la fleur. Si l'espoir est deçu ? Si la promesse trempe ? Si pour ceux de demain l'existence est aussi noire que pour ceux d'aujourd'hui ? Tant pis. La terre, l'eau et la lumière donnent sucs et chaleur à la tige qui portera son fruit comme à celle que décapitera la chèvre ou que foulera le pied de l'homme. Il est nécessaire d'agir avec l'aveugle bienveillance ut la nature. Lorsque l'on a pris la responsabilité de créer la vie, il faut avoir foi en elle. Et l'élémentaire devoir est de donner tout son effort, tout son amour, tout son courage pour que de l'ingénu, du chétif, de l'innooent, du petit, puisse naître l'ineffable progrès que la peine des hommes attend depuis toujours.

Il faut préserver l'innocence, il faut respecter la jeunesse.

Noici Noël : au oœur de l'hiver, de la nuit et du malheur, le pauvre monde appelle l'espérance. Sauvons l'avenir !

MARCELLE CAPY.

La mort de Dalleré.

Le 19 novembre, sous. la signature de « l'Inconnu », Excelsior. publiait un article intitulé « La mort d'un héros » surla fin douloureuse de notre camarade Maurice Dalleré. Le noble caractère du défunt y étant dénaturé, son ami Paul Charrier, directeur de La Caravane, a protesté en ces termes dans le Bonnet Rouge du 6 courant : « Il est toujours pénible de troubler le repos des morts.

« Pourtant, je ne puis me résigner à laisser passer, sans élever une courte protestation, ces lignes signées par Il l'Inconnu » et qui, si elles n'étaient pas en partie réfutées, montreraient Dalleré sous un aspect qu'il n'eut jamais.

« Certes, il fut un « héros n. Mais non pas un héros dans le sens étroit et quasi irionstrueux que l'en donne à ce mot depuis que la guerre et des gouvernants, aidés en cela par une Censure regrettable, ont permis à la masse de se mouvoir, guidée par des sentiments pour la plupart superficiels, et le plus souvent sans grandeur.

« Dalleré était socialiste. Pendant les deux années qu'il vécut sur le front, il sut le rester et son « héroïsme », celui qui le rend plus grand à nos yeux, plus cher à notre mémoire, est précisément d'avoir su conserver intacts, malgré l'horreur des batailles auxquelles il dut prendre part, malgré les galons qu'il dut accepter, malgré les déceptions qu'il dut subir, son idéal, sa soif de justice et d'égalité, et sa foi en des hommes meilleurs.

« Tout cela, je l'ai déjà dit ailleurs, comme j'ai dit aussi que nous trouvions une autre preuve de ce même héroïsme üüns l'énergie dont il sut faire preuve pendant cette lutte ininterrompue et plus douloureuse à son âme que toutes les autres, entre ses idées d'homme libre et ses actes de soldat résigné. »

Une lettre.

Il est des Tettres qui suffisent à la récompense de tout un effort libre et conscient ; celle .que nous reproduisons ici, — avec immodestie, nous en convenons, avec fierté H gra-.

titude -— est de ces lettres précieuses et chères.

Rive-de-Gier, le 7 décembre 1916.

Cher Monsieur Fabre, Un de mes meilleurs amis, M. Chevalier, instituteur à Grand'-C'roix (Loire) vient de décéder dans une clinique des suites d'une oiDération chirurgicale. Avant son départ pour la clinique il m'avait chargé d'une mission dont je m'acquitte aujourd'hui.

Mon pauvre camarade était abonné aux Hommes du Jour et lecteur assidu du Journal du Peuple dont il partageait les idées.

« Si je meurs, m'a-t-il dit, tu enverras 50 francs au Journal du Peuple.» Vous trouverez donc, ci-joint, cettte somme en un mandatposte. Vous seriez bien aimable de m'accuser réception de ce mandat.

Avant de terminer, je puis vous assurer de toute la sympathie de mon pauvre et cher camarade qui était estimé de tous pour ses idées généreuses et son dévouement à la classe ouvrière. Il avait 31 ans.

Les instituteurs perdent là un de leurs meilleurs collègues qu'ils avaient placé au sein du Bureau de leur Association professionnelle.

Veuillez agréer, Monsieur Fabre, l'expression de ma cordiale sympathie.

M. G.

Instituteur à Rive-de-Giers (rue V.-Hugo) (Loire) abonné aux Hommes du Jour


* * Fantomas.

A. M. Roger Allard.

au temps des phalzars percés et du Chat là-haut perché, nous étions fort engoués d'ia lune et des ailes et pour notre rhume, prenions des pastilles Géraudel ou le tabac supérieur du flic tombant toujours à pic oui, Alphonse, car nous ignorions nous pouvions, sans larmes, éplucher les oignons et les bouffer sans colique.

en ce temps-là, plan ratapian, hélas !

v'là l'Mac Mahon qui passe.

(1) « Félicien Champsaur qui a la chance opportune De rimer 'avec hareing saur » chez nous, les peintres, s'amenait à la Brune : je suis, qu'il dit, un poète sans thune.

mais j'ai inventé, au lieu de la majuscule de commencer mes vers par la minuscule !

c'est une mirifique trouvaille et qui vaut bien, pour les orner, poil au nez, , un dessin où vous êtes sains entrailles.

A. WILLEÎTE et poète.

Réaction.

Dans la Haute-Loire, au pays des Inventaires, on se croirait revenu à l'époque du 1G mai, à en juger par les procédés de certains fonctionnaires.

Samedi matin 25 novembre, avait lieu au Puy -la conférence pédagogique des Instituteurs et hititutrices des deux cantons.

Quel ne fut pas l'étonnement de nos braves maîtres d'école d'entendre un Inspecteur primaire, certainement autorisé par son chef, M. Matte, inspecteur d'académie qui assistait à la Conférence, demander si la réunion était d'avis que parmi les examinateurs du certificat d'études primaires on admît des membres ides Ecoles congréganistes.

De par son recrutemeiu 'môme, le corps enseignant de la Haute-Loire n'est pas des plus avancés, sa mission étant d'ailleurs des plus délicates dans ce département si arriéré, mais nos instituteurs et institutrices sont d'assez bons républicains pour ne pas livrer l'école laïque aux mains de nos pires adversaires. Aussi, la question posée par l'Inspecteur souleva des murmures, des protestations de tous et finalement fut laissée de côté.

En de pareils moments où le Trône et l'Autel jouent leurs dernières cartouches pour le renversement de la République, il est à croire que cet inspecteur n'a pas dû réfléchir à la gravité d'une pareille proposition et à l'effet désastreux qu'elle produirait dans les familles et dans les milieux qui ne sont pas les défenseurs de l'école neutre.

Aussi, nous demandons à M. Painlevé si c'est avec l'autorisation du ministre de l'Instruction publique que pareille consultation, que l'on peut qualifier de réaction, a été faite auprès des Instituteurs de la Haute-Loire.

La paille et la poutre.

Dans l'Homme enchaîné' du 6 décembre, M'. Clemenceau veut un « gouvernement qui fasse la guerre, au lieu de la réthoriquer. » Entendez qu'il en a assez de discours. des autres. Il veut en faire à son tour.

En outre, il ne parait pas comprendre qu'on peut aussi « réthoriquer » en articles. Et que les deux manières se valent.

« E't la pluie des dis cours, tombait touj ours » dit Polybe, le 7 décembre. Hélas ! également la pluie des adjurations antiques, et des stratégies en. chambre.

(1) Ces deux vers -commencelnt par une majuscule rappel qu'ils sont de Charles Monselet.

Les petits profits.

Vous voulez effectuer un paiement en Suisse par mandat de poste ? On vous, comptera le change en sus. Vous envoyez un mandat en Italie, où la valeur de l'argent est en ce moment inférieure à ce qu'elle est en France ? On ne vous déduira pas le change. Mais votre correspondant sera payé en valeur italienne, et on revanche s'il vous envoie de l'argent il devra solder la différence.

L'Etat donne toujours l'exemple de la correction dans les affaires.

Des chefs, des chefs !

A l'instar des grenouilles de la fable, notre Gustave national coasse éperdumeiht en réclamant un roi, plusieurs rois, plusieurs dictateurs, et de la bonne façon, meule in Gcrmany l Car il ne se contente pas, lui, du soliveau. Gageons qu'il ne se contenterait même pas de la grue.

Mais où trouvera-ton le chef assez! énergique pour l'obliger à se taire ?

« Un mal qui répand la terreur. »

De l'Humanité, 6 décembre : « Au Sénat, M. Chautemps a là franchise de notef que l'avarie est un des fléaux qui se sont multipliés dans là suprême horreur de la guerre. »

Peut-être convient-il de se préoccuper en outre d'une maladie dont les ravages sont non moins effroyables ; nous voulons parler du Bourrage de crânes ou avarie morale.

C'est encore là un de ces « fléaux qui se sont multipliés dans la suprême horreur de la guerre, » comme dit si pathétiquement notre confrère.

Pour Rodin.

Voici une nouvelle liste d'adhésions à la protestation élevée, ici, pour « Rodai et contre les Eunuques », par notre cher collaborateur Royer-Allard.

Capitaine Bigand-Kané ; Jacques Vaché de la Resterie, peintre' ; J.-F. Chas.senite, secrétaire-adjoint du Syndicat des Instituteurs ; Citoyenne Elbure, étudiante ; Emile Brossard ; Andrée Morelle ; Eugène Tozza, avocat à La cour de Paris ; Edouard Gazanion ; S. Bovy, chef d'orchestre au Grand Théâtre de Lyon ; Mme A. Comte, première danseuse au Grand Théâtre de Lyon ; A. Robin ; Mafurice Veil, artiste peintre ; J. Roux ; E. Salter ; Marie Delpiron ci Mme Halfreyt, institutrices ; Paul Dardé, tailleur de pierre ; H.-W. Adrien ; Pieart-Ledoux ; Gérard Peyrôndat, niâréchal des logis 19e section du Parc Automobile ; J. Bernier, publiciste ; Douin ; Belmondo ; Marcel Garan ; CharlesEdouard Duminy ; Guillemin ; Grenier Edmond ; E. Oriot.

Une autre liste suivra.

@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@w@@@@@@ LES COLLABORATEURS DU JOURNAL DU PEUPLE QUOTIDIEN Après Pierre Brizon., Paul Brulat, Roux-Costadau, Paul-Meunier, B. Mayéras, Pressemane, Léon Wetth, Fanny Clar, Jean Longuet, Jean-Bon, voici SEVERINE qui a tenu à venir elle-même nous assurer de son cordial et précieux concours. Avec sa généreuse et active collaboration, Séverine nous apporte un roman presque inconnu : LES BLOUSES Par J ULÈS VALLÈS Pas de commentaires !.

Et voici encore HAN RYNER qui nous crie : « Je suis des vôtres. Et avec grande joie. »

Le sympathique député de la Seine, PAUL PONCET, aimé des lecteurs des HOMMES DU JOUR, qui ont eu souvent l'occasion d'apprécier le mordant de son crayon, se met cordialement à notre disvosition.

Et la liste n'est pas close !


1

AVIS AUX PRETENDANTS

- Tu n'épouseras qu'un homme ayant eu pour le moins la croix de guerre avec trois palmes.

OUI, GRAND-PERE

- Ah ! si j' n'avais pas mes rhumatismes !.

(OM«III Bout.)


MARRAINES

Ben, toi, on peut t'appeler « poilue de l'avant » !

qqume Zut ï C est ça, la maréchale de Bezmécuis ?

(Dessins de Lucien Laforle.)


Le Collier de Bellone Petite anthologie (suite) o-o-o—

— « L'année 1914 est t'année de l'amitié, préparant 1U5, l'année de la victoire. » M. Barrès, Echo de Paris, 1er janvier. 15.

- « Disons-nous chaque soir : « Celle journée passée sans incident est une petite victoire française. » M. Barrès, Echo, 5 février 15. l." — « Sous oèverons la ligne' ennemie, quand le vainqueur de la Marne le décidéra. » M. Barrès, 4 lévrier 15, Echo.

- « Le manillon ? Vaut rien ! A moi la manille ! et je te rentre dans le chou. croûte ! Ait ! nous attendons que Joflre fasse le signal du départ. Tout le monde poussera de Vacant. Et ce sera épatant. » M. Barrés, Echo, 13 fé— « La gaieté règne dans les tranchées ! Vous le savez par les journaux et par les lettres de vos entants, maris et frères. Il ne faut rien exagérer cependant ; il ne faut pas tes croire sur parole, les braves gens ; il ne faut pas s'imaginer qu'ils sont là, par ces longues nuits pluvieuses, comme dans un restaurant de fête. » M. Barres, Eciio, 17 décemb. 14.

— « Ce matin, m'écrit un chirurgien, je disais votre Forjet dans une de mes salles d'hôpital à cinq ou six petits saldats estropiés. Ah ! si vous aviez vu leur foie ! » M. Barrès, EdlO, 18 décembre 14.

« L'Allemagne sera toute transformée, le jour où elle apprendra la vérité, que, nous, nous n'éprouvons aucune gène à étaler et à discuter devant tous. » M. Barrès, Echo, 28 décembr. 14.

— « Entants des familles militaires, ils marchent devant toute la nation, mais Mute la nation les suit, les rejoint, se sacrifie avec une générosité terrible oit les sages pourraient croire que nous nous épuisons, si les plus sages ne prophétisaient que cette excessive manière de payer la dette militaire, sans tenir compte d'aucune variété - d'aptitude, va faire sauvagement, sublimement, notre régénération. »

M. Barrés, Echo, 17 février 15.

— « Une poussée d'humanisme semblable à un grand flot du large, brise les liens que ÚL prudence a tressés. Si no-us voulons cueillir sur l'autre rive les rameaux d'olivier, embarquons-nous hardiment ! Si nous voulons l'air pur des plateaux tyroliens, jetons-y les cavales farouches ! Rien ne peut échapper au frisson que soulèvent les tempêtes déchaînées. » Léon Chavcnon, Information, 13 janvier 16.

— « Quelle joie ce sera alors de reparaître à l'étranger ; d'imposer -nos méthodes d'esprit à des neutres hypnotisés par le germanisme triomphant ; de voir la rive gauche du Rhin soustraite à une hégémonie envahissante ; de retrouver classés chez nous au premier rang les vieilles vertus militaires, les hautes notions d'honneur. » M. Barrès, Echo, 31 déc. 15.

(c En arrivant ici, je m'attendais à descendre les asegrés boiteux de la douleur physique, et je viens de monter les, marches trhomphdXés dé la beauté morale. » J. de BomieIon, Journal, 6 déc. 16.

— « La Triple-Entente a, en ce moment, un diplomate de premier ordre en Orient : c'est l'amiral anglais qui bcnnbarde les Dardanelles. » Jean Herbette, Echo, 23 fév. 15.

— « Le kronprinz est-il mort ?. Telle est la question que l'on se vose actuellement et à laquelle il semble que l'on peut répondre par l'affirmative. » La Croix, (lra page), 25 février 15.

— « Le rôle même qu'a joué la Ligue dies Patriotes dans la préparation de la guerre ne lui permet pas de se désin-

téresser du traité qui couronnera recoure des armées alliées. » M. Barrès, Echo, 20 février 15.

(à suivre)

[Nos lecteurs, en nous envoyant des perles aestinés à cet écrin, sont pris de n'ajou,ter aucun commentaire, ni sic ; il suffit de reproduire fidèlement et de citer exactement la source et la. daté. Ces joyaux n'ont besoin d'aucune fioriture.] @@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@ Emile Verhaeren o-o-o

J'ai appris la mort d'Emile Varhaeren dans un petit village de la Meuse, sur les bords du canal de la Marne au Rhin où glissent, tirées par des chevaux ou des ânes, de lourdes péniches aux noms flamands.

C'était le 29 novembre, le soir. Avec quelques camarades, nous profitions d'une heure de paix dans la guerre : à la lueur de la lanterne qui projetait sa lumière jaune sur les visages et les mains, Les uns jouaient aux ca-rte-s ; d'autres écrivaient i d'autres encore, parmi lesquels j'étais, disaient des bètis.æ. Des journaux traînaient sur la paille.

je n'en avais lu aucun depuis plusieurs jours, car mes amis résumaient diversement et commentaient leur texte dan, les conversations. Et je ne sais pourquoi j'ai ouvert celui-là.

* * *

J'y ai vu Son portrait. J'y ai connu le Drame. Je suis sorti.

La nuit était légèrement brumeuse et le croissant de la nouvelle lune s'enveloppait d'un tissu vaporeux. Il gelait.

J'ai marché sur la route dure où la boue de la veille ne cédait plus à mon pas. Je n'avais pas froid, mais mon cœur était serré, plissé, replié sur lui-même, la gorge me faisait mal et je sentais mes yeux piqués comme par une aiguille intérieure.

Il y a quelques jours, allant en permission, j'ai rapporté chez moi des livres que j'avais reçu au front et que je désirais sauver d'un désastre possible. En les confiant à ma femme, je lui ai dit : — Conserve-les parmi ce qui nous est précieux. Il y a en eux plus de richesse que dans Les plus beaux de nos meubles.

L'un. était la Belgique dévastée qu'Emile Verliaeren m'avait envoyé et que j'avais reçu par un soir lunaire tel que celui-ci, mais un soir où se joignait à la clarté de la lune celle ides fusées et des obus incendiaires.

Maintenant, je revois le livre — le livre tout petit, mais petit à. la façon des gouttes de rosée et de la goutte de sang — posé dans la main de ma femme chérie à cette heure d'adieu ;. je vois les lignes écrites sur la feuille de garde, et où le graruf poète — dans la gloire — s'affirmait toujours fraternel pour ceux, si humbles .soient-ils, vers lesquels il avait une fois- tourné son regard ami.

Ces lignes sont les dernières que je recevrai de lui. et jè considère comme une relique les mots où sa pensée s'est appuyée ;. ils sont, pour moi, tel que le lin où s'est fixée sa sainte face.

* * *

Verhaeren !. Toute a poésie, toute l'expression de l'humanité qui aime, qui souffre et qui espère ; toutes les aspi-

(1) Nous ne serons jamais trop pour déplorer la mort d'un tel poète, et pour le célébrer dans son œuvre. Un poète; qui est soldat au front : Touny-Lérys, nous adresse cet hommage à Verhaeren (à qui notre dernier numéro fut consacré), hommage que nous publions bien volontiers.


Etonnant Odéon ! On peut ne pas admirer : car, en vérité, le pire .s'y trouve trop abondamment mêlé au mieux Mais on ne peut nier que l'effort y soit énorme, et que ce rêve, peut-être médiocre, mais, certainement, lucratif des directeurs de théâtre : plaire à tout le monde, y soit plus que partout ailleurs réalisé. On y va de Dostoievski en Sar-

dou, de Racine en Murger, de Lenôtre en Bouhélier, etc., etc. On organise ainsi le plus agréable comme le plus. prospère des théâtres de quartier ; et, peut-être, finalement, rOdéon aocomplit-il ainsi, grâce à M. Paul Gavault, son véritable destin. La dernière révélation (sic), c'est Nos bons Villageois de Sardou, pièce qui a autant d'adresse, autant d'amusement et aussi peu d'importance que toutes celles qui émanent de cet auteur doré. Le merveilleux, c'est que de telles pièces parurent audacieuses au temps de leur révélation.

A l'Opéra, Mme Marguerite Carré a fait sa rentrée dans Thaïs. Qu'en pouvons-nous dire, sans encourir les redoutables faveurs des Muses (neuf ou davantage ? qui ouït délaissé, le Parnasse pour le Palais de Justice ?- Prudent comme il convient, et galant comme il sied, nous avons pris le conseil d'un expert. Cet homme excellent, qui est bétonné de philosophie comme une forteresse l'est de. béton, nous a tenu un langage remarquable : ce qu'il appelle, en homme qui a, hélas ! beaucoup entendu, « du pavot pour cantatrices célèbres M. Empruntant ce docteur, nous dirons donc que, tout simplement sublime au deuxième acte de Thaïs, Mme Marguerite Cairré fut tout bonnement divine à l'acte suivant. A l'acte de l'oasis, elle ne manqua point d'être immarcescible, idéale, éthérée, fluidique, baignée de perfection comme de mysticisme. Tant et si bien qu'au dernier acte, alors que Thaïs s'endort dans la mort et dans Jésus pour

faire plaisir à. notre bien vivant bon maître Anatole France et à notre défunt bon maître Massenet, on ne douta point que ce fût indulgente concession aux traditions de l'œuvre.

Et tout le monde savait bien que Mille Marguerite Carré est immortelle. Ce dont, — dût ce miracle nous coûter 20.000 francs encore, — personne, en cette vallée de larmes, n'est plus réjoui que nous.

A l'Opéra-Comique, la première représentation des Quatre Journées est imminente. C'est une œuvre d'Alfred Bruneau, qui a mérité, par sa vie comme par son œuvre, l'hommage d'une très affectueuse admiration. Il nous revient que l'œuvre est émouvante, et que MM. Gheusi et Isola, lui ont donné les soins d'un art merveilleux, ptrécis et qui, pourtant, ne se f..,.,clie pas de la musique. Cela n'est point pour nous étonner.

Ailleurs, on reprend. infatigablement.

Le Journal du Peuple" QUOTIDIEN o-o-o

Le Peuple a-t-il son journal ?

Non, n'est-ce pas ?

Le Peuple doit-il, enfin, avoir son journal ?

Oui ! Oui ! clament, depuis longtemps, des milliers d'amis qui approuvent l'attitude des HOMMES DU JOUR et du JOURNAL DU PEUPLE, hebdomadaires.

Eh bien ! AVEC VOTRE CONCOURS, le JOURNAL DU PEUPLE va paraître quotidien à partir du 1er janvier prochain.

Quelles plus belles étrennes pouvez-vous vous offrir que celles de contribuer, avec vos moyens, à la fondation d'un organe destiné à défendre, DANS L'ESPRIT DE LA REVOLUTION FRANÇAISE, les intérêts maté-

riels, moraux et intellectuels du prolétariat et de l'humanité !

Le journalisme moderne défend les intérêts capitalistes. Par une information tendancieuse et savamment truquée, la grande presse FAIT L'OPINION et la dirige contre nos véritables intérêts. Il est nécessaire de réagir, vigoureusement, si nous ne voulons pas que notre pays soit, plus longtemps, la proie de satrapes audacieux que l'on retrouve toujours en étroite complicité avec les puissances mauvaises qui, semble-t-il, ont pris à tâche de le déconsidérer et de le ruiner.

Il serait impardonnable, de la part de citoyens fidèles aux idées généreuses, de rester impassibles devant l'océan de bêtise criminelle qui monte, déferle et nous submergera bientôt si les hommes libres, républicains de la vieille et bonne école, socialistes, syndicalistes et libertaires, qui n'ont pas sombré dans un nationalisme grossier, ne font pas face au péril, comme un seul homme !

Il nous faut un quotidien ! un organe du PEUPLE, du TRAVAIL, des ARTS, des SCIENCES et des LETTRES.

Le JOURNAL DU PEUPLE sera cet organe.

Il doit être, pour vous tous : travailleurs manuels, hommes de lettres, savants et artistes, VOTRE journal.

Il doit être VOTRE journal, non seulement par la communion d'idées, mais aussi par la contribution matérielle que vous pouvez, que vous devez, soucieux de vos intérêts, lui apporter.

Sous quelle forme votre concours peut-il- S8 manifester ? C'est fort simple : 10 En VOUS ABONNANT (Un an, 18 fr. — Six mois, 9 fr.). Une heureuse combinaison de primes nous permet de rembourser votre abonnement en livres à 3 fr. 50 dont vous trouverez le détail à la page 15 ; 2° En nous envoyant votre contribution volontaire, si minime soit-elle, et en faisant circuler, dans votre entourage, des listes de souscription, que vous nous ferez parvenir aussitôt couvertes ; 3° Enfin, ceux qui sont riches ne doivent pas hésiter à nous apporter leur commandite.

L'effort est léger devant la tâche formidable à remplir. C'est pourquoi nous vous orions : Tous à lloeuvre ! tous au travail pour que l'aurore du 1er janvier 1917 préside à la naissance d'un journal qui sera le défenseur indéfectible dee travailleurs manuels et intellectuels depuis trop longtemps écrasés.

En avant ! pour LE JOURNAL DU PEUPLE 1

MARCELLE CAPY, HENRI PABRE, GEORGES PIOCH.


rations du cœur ardent qui veut sont dans ce nom : Verhaeren !. Rien de ce qui a pu être une part. de beauté, une part de bonheur ne l'a laissé indifférent ; rien de oe qui a pu être une part de souffrance n'est passée sans émouvoir sa pitié., non pas une pitié vaine eL décevante, mais une pitié dans laquelle il y avait le relèvement de .son âme forte, tendue comme urne main. Il est mort en héros, sur la brèche du mur où il défendait l'humanité qui veut vivre contre la bestialité qui s'efforce de la tuer. Et je me demande quelle conquête les nommes "pourront mettre en face de la perte qu'ils viennent de faire ?.

Son œuvre, je la vois — dans la tempête que nous subissons — comme la claire tour qui sur les ilôts domine, et jamais le beau vers de Laurent Tailhade ne me paraît aussi resplendissant. La vision est d'une luminosité intense et, sans penser aux moyens, peut-être différents, par lesquels les deux poètes songèrent à l'atteindre, j'admire la lumière que Verhaeren, exaltant les plus nobles efforts des hommes et saisissant dans leur âm,e ce qu'elle a de meil,leur, offre, par cette œuvre, au monde émerveillé.

Henri de Régnier — un des plus purs poètes dont s'honorent les lettres françaises — dans un article ônm consacré à Verhaeren (1), rapporte ce propos tenu par un de leurs amis communs : « Verhaeren, il aura une vieillesse: à la Hugo. » - Et, certes, l'ampleur de leur génie, comme les événements au milfeu desquels leur vie est passée, met en effet ces deux mémoires auprès l'une de l'autre , mais il me semble, et c'est pour cela. que Verhaeren sera putêtre moins vanté et plus aimé, qu'ils ne. s'assirent pas à la même place pour regarder les, jours, et que la voix d'Hugo, même lorsqu'elle se fait la plus familière, parle en maître, — tandis que celle de Verhaeren reste en ses plus nobles accents celle d'un ami.

* * * ~a~~ ** :-'H.">P � Si l'on a pu sans hésitation comparer Hugo à un Dieu, je crois qu'il serait tinduste, vis-à-vis de Verhaeren de vouloir voir en lui autre chose qu'un homme.

Fier, sans orgueil, recevant sans en faire état — et ne les appelant jamais — les témoignages d'une sympathie qui allait juisqu à 1 adoration, ce poète a été uin Homme de Bonté, un Homme de Beauté parmi les autres hommes. Et, comme il y a dans certaines forêts un arbre admirable auprès duquel on s'arrête avec joie, il a été cet arbre : on est venu vers lui, on s'est réposé à son ombre, on a écouté la chanson du vent dans se6 branches, on a aimé, on a rêvé, on a espéré et l'on est reparti avec plus de courage. Un bûcheron stupide — la guerre, car c'est bien elle qui l'a assassiné — l'a fauché alors qu'il était en pleine vie et qu'à ses rameaux superbes d'autres rameaux pleins de sève se seraient ajoutés !.

Au feu de ses branches innombrables, beaucoup iront chauffer leur cœur, — et son tronc restera de ceux qui soutiennent les monuments qui défient les siècles.

4 décembre 1916.

» TOUNY-LERYS.

(1) Le Journal, 3 décembre.

Inventions nouvelles et Dernières Nouveautés, par G. de Pawlowski .(BiLMothèqme Charpentier). — Fasquelle d bien [ait. de publier ce livre, et de le pu.blool' pendant la guerre.

Dans un temps où l'imprévu lui-même fleure la réquisition, il y a un reconfort véritable à se plaire atux feux d'une imagination qui trouve son royaume et sa consolation dans la fantaisie.

M. G. de Pawlowski est un « cas: » littéraire. Je me serai fait suffisamment comprendre, je crois, quand faurai précisé que c'est un scientifique que la science n'a point limité, et qui a demandé à l'intuition, cette muse des Lettres, des raisons de vivre qui le justifient du délice de déraisonner.

Il eût pu — Polochon le prouve — être remarquable dans la postérité de Georges Courteline, qui est, souvent, aussi grand que Molière. Il ne s'en tint point à cette veine agréable. Et le Voyage au pays de la quatrième dimension nous fit la surprise d'un grand bon sens familiarisé avec l'occulte et qui peut tenir devant les anticipations d'un Wells.

Le dernier livre de M. G. de Pawlowski : Inventions nouvelles et Dernières Nouveautés, beaucoup plus fragmentaire, participe de la veine du livre qui l'a précédé. Il serait banal de dire qu'il est -d'une lecture dilvertissante : il est l'amusement même. Il est beaucoup mieux : il manifeste l'eïo'nnante cu,riosité d'un esprit jamais las, de reculer les horizons de la Connaissance et de s'y chercher. C'est un livre très sérieux, sans qu'il y paraisse toujours ; et l'on peut [aire des réalités avec les, utopies qui le composent. C'est, aussi, un livre satirique : satirique du dolent Prométhée qui enr chaîne, finalement, l'homme autant qu'il l'affranchit ; satirique de cette impuissance de l'homme à laisser le Mouvement se tirer, tou,t seul, de la fonction peu enviable de régler cette planète, — la nôtre, — dont il est convenable de dire qu'elle est saoule et couverte d'hommes saouls. Flaubert, quand il produisait Bouvard et Pécuchet, eût aimé ce livre tissu de nouveautés, et qui est d'une lecture infiniment délectable. — Georges PIOCH.

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AUX ABONNES DES « HOMMES DU JOUR »

« o-o-o

Etant donné les circonstances difficiles que nous traversons, les charges q i nous incombent du fait de l'augmentation du prix du papier, les dépenses qu'exige le lancement du JOURNAL DU PEUPLE quotidien, nous prions les abonnés des HOMMES DU JOUR dont l'abonnement expire fin décembre 1916, de bien vouloir renouveler leur abonnement pour 1917 au plus tôt.

PRIMES GRATUITES : aux abonnés d'un an (10 fr.), deux volumes à choisir dans l'annonce qui paraît en page 15, relative au JOURNAL DU PEUPLE. — Aux abonnés de six mois (5 fr.), un volume. (Joindre 0 fr. 25 par volume pour le port de la prime.) Les lecteurs qui s'abonneront dès maintenant pour 1917 profiteront des mêmes avantages.

Adresser la correspondance à l'Administrateur des HOMMES DU JOUR, 19, rue J.-J.-Rousseau, Paris.


0

LE BRAVE HINDENBURG

*

HINDENBURG. — Nous aussi, nous irons jusqu'au bout !

GUILLAUME. — Et après, qu'est-ce que nous ferons ?

HINDENBURG. — Nous en reviendrons !

L'ENVERS DE LA MEDAILLE

- Le Kaiser va venir vous apporter la croix de fer, - Ça nous fera une bqle jambe ! (PessiW? de Luc-Çyl)


§"Le Journal Ê M Mite" QUOTIDIEN à 5 Cent. Paraîtra le l'r Janvier 1917 "~- ,,- ~f Ot J Y~*~ ~, Directeur : HENRI FABRE y ~/v L PRINCIPAUX COLLABORATEURS :

SEVERINE W.

SEVERrNE t~t))~ t~- W Jean-Bon, député ; Pierre Brizon, député ; Paul Brulat, jr

Marcelle Capy, Fanny Clar, Delépine, Han Ryner, Maurice W'X~N! Jabouille, Jean Longuet, député ; Mayéras, député ; Fernand ifl il * ,

Morelle, Mesniâ, Paul-Meunier, député ; Fernand Mysor, F j Allard, Roux-Costadau, député ; Victor Snell, Léon Werth, I I J t I

Poncet, député ; Pressemane, député ; Georges Pioch, Roger- t Charles Vildrac.

~~:~ Dessinateurs : Bour, Depaquit, Luc-Cyl, H.-P. Gassier, L I |

Lucien Laforge. "t 1

@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@ *■"■■■*• Primes gratuites offertes aux Abonnés I Y

~??8 Les abonnés d'ùn an (18 fr.) recevront six volumes

à choisir dans la collection ci-dessous (joindre 80 cent. Y pour le port) ; les ab.onnés de six mois (9 fr.), trois

~p~ volumes (joindre 85 cent. pour le port) ; les abonnés > A t~$~ de trois mois (k fr. 50), un volume franco. — Adresser J I A ~~M les abonnements à l'Administration du Journal du Peuple, 19, rue Jean-Jacques Rousseau, Paris. I yi| ~:~~ t~:~~ Prière d'indiquer quelques volumes en dehors des volumes U *- ~~$~ t~ préférés, au cas où un volume demandé serait épuisé. fu' fr°lnL tg](tp[gi[gi[|ptg][gi[ijiS]cg3[gi®®[g:[g]cg][gi[g3iS'[51S|^1iSlc5][§1c§3c§3[51èIi51 £ 5|iSi[S,[Si[S](gii5;,iS1[S|tS> * Héros Les Lyriques. »i Georges Pioch L'Impuissamoe d'Hercule. Hess Une Algérie Nouvelle. i i i \,y~' t ~S~ - ., Les Dieux chez nous. A. )be)s AUoTis-y.

L. de la Noé ., Sumnne et les 2 vieiUa.rds. ? Allons-y. i i E. Mitchell Petite Sagesse. La Crise nationale. 111 Camille Pert La Lettre de la Femme. Laf* ond de Saint-Mur Impressions de Voyage 11 Maurice Dreyfus Ce que je tiens à dire (t. I) dans Paris ancien et mo- il Acker Petites confessions (t. I). - - - (t. II). d-erne. ( ( ( j, — - - (t. II). Nonce Casanova Le Journal de Nénesse. Lagiaize Fantoches d'opéra. il — — ( t.II). Nonce Casanova. LeJouraaJdeNénesee. - Figurines dramatiques. 11 Paul Adam La Morale des Sports. E. Schayé Le Journal de Cloud Bar- - Le saiaire et la loi. Ml — L'Icone et le Croissant. bant, neurasthénique. Benolt-Maion Le socialisme intégral, to- Il H — Contre l'Aigle. René Perroult Marius Pilgrin. Benoit.Malon Lesooialisrme inœgrnl, ta.

me 1, tOmo 2 Ajalbert Quelques dessous du pro- - Gœry Coquart. bourgeois. me 1, tome 2.

cèe de Bennes. d'Epinal. Mari. n » ,E-,sterhazy. cès de Renne«. d'Epinal. * Félix Faure. - Choses du monde à gens J. Antoine Nau Chris tobal le poète. Marsil Réforme de la justice m i - » d'Eglise, choses d'Eglise J. Pergolo Crime de Mère. litaire. in M à gerns du monde. F. Ramuz La vie de Samuel Bel et.Mizrakl et .Soul..ie. — Servitudes militaires des Henry Bauer Idée et Réalité. - - Histoire. Mlzrakl et Sou,llé. Servitudes mi1ita.ires des Bertheroy Les Dieux familiers. R de Hendel Bismarck et sa famille. fortifications de Paris. M Barbey d'Aurevilly Deuxième mémorandum. Laffon Labedat Journal de ma déportation Naquet « L'Humanité et la Patrie.

Belliot Le roman d'une fée. Joseph Reinach La loi militaire et la fixité Doméla Nieuwenhuis Le Socialisme en danger. Bienstock Tolstoï et les Doukhooo,I'!S'. des effectifs. Pardo Bazan Le Naturalisme. P®"® Siéffert —,,. Flottes rivales. R. de Billing Le baron Bobert de Bilr Gabriel Mourey Propos sur les beautés du Pwtinax Les coulisses d'un barreau ling, sa vie et sa coures- temps présent. Pertlnax - Les coulisses d'un barreau pondance.. Paul Caulot L'Expédition du Mexique Ed. Picard. Synthèse de ]'.a.ntJÎJsémiM Bouneveau La Jungle, poésies. tome I), tisme. (| 1 Bourrienne Mémoires sur Napoléon L'Expédition du Mexique Pourot ..,, Premiers soupirs, poésies. (les 3 premiers volumes. ftomp TI), Pressensé Un héros. les seuls). Proudhon Napoléon III. Radiguet Le ministère de la lâcheté H. de Bruchard La fausse gloire. - René Ciraut Campagne d'un, musicien* Repmak, er extérieure. m H. de Bruchard La, fausse gloire. - René Clraut ., Campagne d'un musicieQ Une âme de femme.

VI Champsaur L'Abattoir. d'état-major. Une âme de femme. /A F. Calmettes Le Vice, roman. Jules Case Tablettes littéraires. - L'éoole des rots.

Caraguel .., La maison passionnée. Mermelx .,.., Jje Tmnsvaal et la Char- - Emma Beaumont. M mi A. du Casse. Les dessous du coup d'Etat tered. - Le gouffre de la liberté. 1 1 Chausroux La passion de Jésus, dram, Victorien Sardou La Maison de Robespierre. Purification.

^P^ime César. Charzillet Les erreurs de Léon XIII. Savitch.,.. Aventure au Caucase (in.), Vengeance, I l C. Clemenceau Des juges Lam Les Pauvresses, poésies. - ..,.,.,., Vengeanc, ', - La Hopte. Landis .,., Une page de la vie russe. J- Reinach Essais de politique et il - Justice militaire. Lauzanne Ephémérides et shanaons. d'histoire.

Ml Y. Cordier Une bataille pour une idée Laverdiôre —,. La question biblique chez d. Renard Critiques de oombat, 2' ser. Ch. Cros. Le coLlim- de griffes, poés. le modernes ja,po.nats. ossel., Mmoireos et oom-espon- J. Cruppl Pour l'expansion économie J,.egendre. r paaitins ouns ficelles. dance. in I qu de la Fr.anoo. -.,.,. Le son d'une âme, poésies. C. Rouanet Les complicitée du Pa- Dagan Superstitions politiques et Leriche. Nos colonies teUes qu'elles nama. ,

phénomènes sociaux. sont. Saint-Auban L Idée sociale au théâtre. C. Darien La. belle France. Cand Caboche de fer. Sa)nt-Ma''cet,. Aventurjiie. M ! i 1 Darricarrère Au pays de la fièvre. -., Chaussons d'un X'Ustre,I>Oé- Sautarel PhUosophie du determi- Deschaumes La banqueroute de l'amour sies. 1llimQ. il 'l 'i Drumont La fin du monde. P. Ciffard ",. Roubles et iroublards. Spencer L'aiirore de la civilisation. m — Le secret de Fourmies. C. Gourdon Le !Sang de France, poésies Taxil La menagerie politique.

Henri Duvernols Marchands d'oubli. Criveau .,. Au fil de la plume, ppés. ., Les assassinats maçonini- in Abel Faure L'individu et l'esprit d'au- James Guillaume Etudes révolutionnaia-es. - ques.

torité. - 2 volumeg. Toppy c est arrivé. il - L'individu et les diplômes. Jules Hoche. Eros. Villedieu-Chassagne Jours de deuil et jours de - Justin Pissard, professeur Harmant La vérité sur la retraite joie. /, en Sorbonne. de Langson. Vitrac-Desroziefs Les dessous mm.i.st.e.o-i.e.. Ls.. m i i Floridlan Lee coulisses du Panama. Hawtorne Confessions d'un condam- Walstenffel .;;.. Six mois de paix aarmee. J.-H. Rosny. Le Chemin d'Amouol'. né. Le Cofflé .;;., Double Confession.

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- Chronique de la Mode O-O-O

L'hiver est venu avec ses longs fours tout remplis de neige et de pluie. Il nous a obligées à laisser les mille fantaisies légères et délicieuses des mois derniers, et l'on ne rencontre plus aujourd'hui dans nos rues que des femmes très « emmitou-

flées », le bas du visage caché dans les fourrures de grands manteaux amples et lourds, et aussi, bien rentrés en tête, de petits chapeaux de peluche ou de velours, sans grande garniture, si ce n'est une voilette brodée à mi-largeur. Mais c'est bien trop de « pratique » pour des lemmes, sur-

tout des femmes françaises ! Nous savons, heureusement, mêler l'agréable au pratique, et, sous les grands paletots masquant un peu la taille, existent les plus jolies robes du monde. Il y en a de bien riches, mais surtout il y a de ces petites robettes simples et de couleur foncée, bien au ton du jour, faites de plis ou de souples godets, allant le long des formes et s'arrôtant un peu, au-dessus des èhevilles.

Les trois modèles que l'on voit ici sont du dernier chic. L'une de ces robes en poult de soie bleu marine est amusante au possible avec son bouffant tout autour des hanches, elle peut se faire également en velours, le bas du bouffant rehaussé d'une grosse cordelière. L'autre robe en gabardine « vieux bordeaux » est garnie de fourrures ; sa jupe montée en fronces à la taille, forme des godets innombrables étoffant bien. Le troisième modèle est en charmeuse « gris argent ». Le corsage est garni à mi-hauteur d'un galon ancien, sa basque descend bas sur la jupe, elle se termine par une bande de renard. Ce qui

donne une note nouvelle à l'ensemble, c'est une large ceinture de satin souple prenant bien la taille, pour finir par un gros nœud au miliett du dos. MARINE.

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