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Titre : Pages de guerre écrites au jour le jour : (paraissant chaque semaine)

Éditeur : Rigot & cie (Nancy)

Date d'édition : 1916-04-10

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32831237s

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32831237s/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 7906

Description : 10 avril 1916

Description : 1916/04/10 (FASC90,T1)-1916/04/16.

Description : Collection numérique : BIPFPIG54

Description : Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale

Description : Collection numérique : Fonds régional : Lorraine

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6530411d

Source : L'Argonnaute (La Contemporaine), 2013-54726

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 03/06/2013

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Ecrites au Jour le Jour (Paraissant chaque Semaine)

FASCICULE QUATRE-VINGT-DIXIÈME (Du 10 au 16 Aiiril 1916)

PRIX : 0^25

En vente dans toutes les Librairies, Kiosques et BureaDl de tabac vente dans toutes les Librairies, Kiosques et Bureaoi de tabac

ÉDITÉ PAR L'IMPRIMERIE LORRAINE, RIGOT & C" 51-53, RUE SAINT-GEORGES, NANCY

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FASCICULE QUATRE-VINGT-DIXIÈME

En pleine Guerre 1g Avril 1916 EN FRANCE ET EN BELGIQUE A l'ouest de la Meuse, le bombardement a continué violent aU cours de la nuit, particulièrement dirigé sur la cote 304.

L'attaque lancée hier par l'ennemi, en fin de journée, sur le ::\lort-Homme, et qui a été repoussée dans son ensemble, avec (les pertes importantes pour l'adversaire, a permis aux Allemands de pénétrer sur une longueur de 500 mètres environ dans notre tranchée avancée de la cote 295 ; nous avons fait lIlle centaine de prisonniers. — A l'est de la Meuse, lutte très ive au cours de la nuit dans le petit bois de la FontaineaiIlt-Martin (est de Vacherauville) ; nous avons progressé E aIls les boyaux ennemis au sud du village de Douaumont.

, 11 VVoëvre, bombardement des villages au pied des Côtes-ded leUe, — Il se confirme que la journée du 9, dans la région e Verdun, marque la première grande tentative d'offensive fIlérale de l'ennemi, s'étendant sur un front de plus de vingt lloIères. Nos adversaires, qui n'ont obtenu aucun résultat PPréciable, eu égard surtout aux efforts déployés, ont subi de3 pertes dont témoignent les cadavres amoncelés devant nos dIgnes, - Aucun événement important à signaler sur le reste uu front.

cuxième communiqué officiel : a a.ns la région de Roye, une forte reconnaissance ennemie fil ete dispersée par notre fusillade, avant d'avoir atteint nos fils de fer, au nord d'Andéchy. En Argonne, notre artillerie a causé de sérieux dégâts aux organisations allemandes au


nord de La Harazée. Nous- avons caunoniié- énergique ment la" partie du bois d'Avocourt occupée par l'ennemi.

A l'ouest de la Meuse, le bombardement a continué avec une intensité EROLSÂANTE aaï COUT de la iurMe. Ves midi, les Allemands ont lancé une attaque débouchant de le région Haucourt-Béthincourt, sur nos positions au sud du ruisseau de Forges. Malgré la violence des assauts, qui ont coûté des pertes très sérieuses à l'ennemi, notre ligne n'a pas bougé dans son ensemble. Sur notre front le Mort-Homme-Cumières, des tentatives d'attaques consécutives à une intense préparation d'artillerie ont été arrêtées par nos tirs de barragê.

A l'est de la Meuse, très violent bombardement de la côte du Poivre. L'ennemi, en fin de journée, a attaqué à. plusieurs reprises nos positions du bois de la Caillette. Il a été partout repoussé. — En Woëvre, assez grande activité de l'artillerie. —

Journée relativement calme su* te reste du front..

LES RUSSES Au Caucase, dans la direction de Raïbourt,, nos troupes, après avoir délogé les Turcs des massifs montagneux, progressent avec succès.

Des tentatives de l'ennemi déelanchéæ en contre-attaque ont été invariablement stériles, et notre feu. a causé à, l'ennemi des pertes importantes.

Sur le lac d'Ourmiah, des engagements se soat produits avec des hordes considérables de Kurdes,. soutenue» par l'infanterie régulière turque.

1 1 Avril

EN FRANCE ET EN BELGIQUE Sur la rive gauche de la Meuse, les Allemands ont lancé hier, en fin de soirée, sur nos positions du Mort-Homme, une attaque accompagnée de jet de liquides enflammés ; l'attaqu, qui débouchait du bois des Corbeaux, a été refoulée par nos tirs de barrage et nos feux d'infanterie, sauf à l'est, où l'ennemi a pris pied dans quelques petits éléments de tranchées. Sur la rive droite de la Meuse, les Allemands ont essayé, au cours de la nuit, de nous rejeter des tranchées prises par nous ces derniers jours au sud du village de Douaumont. Leur tentative, également accompagnée de jet de liquides enfl.arn--


Thés, a subi un sanglant échec. — 'Bombardement violent de.la.

région Douaumont-Vaux. — Quelques raffiiles d'artillerie m Woëvre. - Nuit calme sur le reste du front.

Deuxième communiqué officiel : Au nord de l'Aisne, notre artillerie a pris sous son feu uneforte colonne allemande, qui se déplaçait sur le chemin des Dames. Le tir, bien réglé, a causé des pertes sérieuses à l'ennemi. En Argonne, grande activité de notre artillerie sur l'ensemble du front adverse.

A l'ouest de la Meuse, bombardement assez intense au cours de la journée sur notre front le Mort-Homme-Gumières. Aucune action d'infanterie.

A l'est, après une très violente pfé-paration d'artillerie, complétée .par un envoi intensif d'obus lacrymogènes, les Allemands ont lancé, vers 16 .heures, une forte attaque sur nos tranchées, entre DÓuaumont et Vaux. L'ennemi, qui avait pris pied dans quelques éléments avancés de nos lignes, en a été rejeté peu après par une contre-attaque de nos troupesau cours de laquelle ont été faits prisonniers une centaine d'Allemands valides, dont un officier.

En Woëvre, lutte d'artillerie dans les secteurs de Mouhiinville, Ronvaux et Châtillon. Au nord-est de Saint-Mihiel, nos Pièces à longue portée ont oanonné avec succès un train arrêté au nord de la gare de Heudicourt..Aucun événement important à signaler sur le reste du front.

LES RUSSES Sur le front de la Dvina, duel d'artillerie par endroits. Bans, la région de la tête de pont d'Uxkull, les Allemands ont tenté de prendre l'offensive, mais sans succès. Dans la région de DVinsk, et au sud, dans la région des lacs, les deux artilleries adverses ont manifesté dans plusieurs secteurs une vive activité.

EN ITALIE Dans la partie du front entre la vallée de l'Adige et le val Sugana, l'ennemi a ouvert le feu avec de nouvelles batteries d lune grande puissance ; celles-ci ont été contrebattues efficacelllent par les nôtres. Le tir précis de notre artillerie a pro.

Vogué de vastes incendies dans les environs de Calcerani-


pac de Caldonazzo) et il a fortement endommagé le fort de Luserna (Haut-Astico).

Sur l'Isonzo, il y a eu hier une intense activité de l'artillerie, le long de tout le front, surtout sur les hauteurs au nordouest de Gorizia. Sur le Carso, des colonnes ennemies qui se dirigeaient sur Oppachiasella et Hudilog ont été efficacement eanonnées par notre feu.

12 Avril

EN FRANCE ET EN BELGIQUE Sur la rive gauche de la Meuse, les Allemands ont lancé ce matin une attaque avec emploi de liquides enflammés sur nos positions du bois des Caurettes, entre le Mort-Homme et Cumières ; l'ennemi a été partout repoussé. — Sur la rive droite, grande activité d'artillerie entre Douaumont et Vaux, mais l'ennemi n'a pas renouvelé au cours de la nuit ses tentatives d'attaque. Il se confirme que l'action offensive très violente dirigée hier soir sur ce secteur, vers 16. heures, et que nous avons repoussée, a coûté à l'ennemi des pertes particulièrement élevées. — Nuit relativement calme sur le reste du front.

Deuxième communiqué officiel : En Belgique, notre artillerie s'est, montrée très active dans la région de Langemark. Entre la Somme et F Oise., nos tirs de destruction ont bouleversé les tranchées à l'ouest de Parvilliers, dans la région de Roye.

En Argonne, nous avons fait jouer 4 camouflets : à la FilleMorte, à la Haute-Chevauchée et à Vauquois. Après un combat à la grenade, nous avons occupé les lèvres sud de deux entonnoirs en avant de nos tranchées, dans le secteur des Çourtes-Chausses.

A l'ouest de la Meuse, bombardement violent et continu de la cote 304, de la région d'Esnes et du Mort-Homme.

A l'est de la Meuse et en Woëvre, activité moyenne d'artillerie. Aucune action d'infanterie au cours de la journée.

LES ANGLAIS Près de Richebourg-1'Avoué, nous avons exécuté avec succès une petite incursion dans les tranchées allemandes. Nous avons tué une dizaine d'ennemis.


A l'est de la route d'Ypres-Pilkem, les Allemands ont pris pied dans nos tranchées, mais ils en ont été rapidement chassés. Repoussés dans deux autres attaques, ils ont laissé environ 25 morts devant nos tranchées et 3 prisonniers.

Activité considérable de l'artillerie au nord-ouest de Wytsc haete.

LES nUSSRS Au Caucase, à l'ouest d'Erzeroum, nos troupes se sont emparées de nouveaux secteurs de positions turques.

Dans la région de Bitlis, nous avons repoussé toutes les attaques de l'adversaire. Au sud du lac d'Ourmiah, des détachements kurdes, que nous avons défaits, se replient en toute hâte vers la direction du sud.

EN ITALIE Dans la vallée de Ledro, par de méthodiques actions offensives, nous avons poussé notre occupation sur les hauteurs au nord du Rio-Ponale, entre la vallée de Concei et le lac de Garde.

Notre infanterie, avec l'appui efficace habituel de notre artillerie, a pris d'assaut une forte ligne de retranchements et de redoutes le long des pentes méridionales du Monte,.Pari et de la Cime d'Oro, et sur les rochers du Monte-Sperone. Les occupants ennemis, après avoir essuyé de graves pertes, ont réussi, en profitant du terrain, à. se retirer ; cependant, nous avons fait une vingtaine de prisonniers.

Hier, d'intenses actions d'artillerie ont continué dans la zone entre l'Adige et la Brenta, à la tête du But, sur la Fella et le long de l'Isonzo. Les tirs efficaces de nos batteries ont empêché nos adversaires de réparer le fort de Luserna (HautAstico) ; nous avons détruit des dépôts de ravitaillement à Santa-Catherina et à Uggowitz (vallée de Fella).

j Avril EN FRANCE ET EN BELGIQUE Nuit calme dans toute la région de Verdun. Une attaque demande qui se préparait hier en fin de journée vers nos Positions de la cote 304 n'est pas sortie des tranchées. — Les lrs de barrage de notre artillerie et le bombardement dirigé


par nos batteries du secteur voisin sur les colonnes ennemies rassemblées dans: le bois de Malancourt, paraissent avoir fait avorter cette opérations — Aucun événement important à signaler sur l'ensemble du front.

Deuxième communiqué officiel ; Entre l'Oise et l'Aisne, activité de notre artillerie sur les organisations ennemies de Moulin-sous-Touvent et de Nampeel. A l'ouest de la Meuse, bombardement continu de la cote 004 et de notre front le Mort-Homme-Cumières. A l'est de la Meuse et en Woëvre, activité moyenne de l'artillerie. Aucune action d'infanterie au cours de la journée.

Une de nos pièces à longue portée a tiré sur la gare de Novéant-sur-Moselle et sur le pont de Corny (nord de Pontà-Mousson). Un incendie s'est déclaré dans les bâtiments de la gare. Journée calme sur le reste du front.

LES ANGLAIS

Mardi soir, près: de la: Boisselle, après un. violent bombardement, où ils ont employé des obus lacrymogènes, les Allemands ont exécuté une incursion dans les tranchées britanniques et nous ont fait quelques prisonniers, mais ils ont été chassés.

Hier soir, au nord-est de Camoy, les Allemands ont prononcé trois attaques,. au cours desquelles ils ont atteint nos tranchées, mais ils en ont été'chassés^ y laissant des morts.

LES RUSSES Après; une, préparation dïartillerde, lès Allemands ont tenté «l'approcher d?un secteur de la tête, de pont d'Uxkull ; ils en ont été repoussés par notre' feu.

A l'ouest du lac de Nàrotch, le 12 avril, à 6 heures du soir environ, l'ennemi a canonné violemment nos positions ; peu après, il s'est avancé du côté du village de Mokritza, par petits groupes d'abord et en fortes colonnes ensuite.

Le feu de notre artillerie a dispersé les Allemands, qui se sont repliés sur leurs tranchées.

EN ITALIE Dans la vallée du. Ledro., pendant la nuit du 11 au 12 avril, l'ennemi, par une attaque violente et soudaine, a réussi à


feire irruption dans les parties de tranchées occupées par ::nous sur le Monte-Sperone.

Le soir du 12 avril, après une intense préparation d'artillerie, nos trGmpe® ont contre-attaque et ont réussi, après une lutte acharnée, à reconquérir ces positions et à réaliser de nouveaux progrès sur JeIS roches du Monte-Sperone.

Dans la vallée "de Sugana, dans de petites et brillantes rencontres, notre infanterie-a pris à l'ennemi 22 prisonniers, dont 2 officiers.. Dans le bassin de Plezzo, durant la nuit du 12, ï'&dversair-e a assailli en farces nos positions de Ravnilaz.

Arrêté d'abord par notre feu, il a été ensuite contre-attaqué et repoussé. Une tentative de l'ennemi de faire irruption sur Ja voreeka subi le même sort.

14 Avril EN FRANCE ET EN BELGIQUE Sur la rive gauche de la Mus, bombardement violent au cours de la nuit, de nos premières lignes à l'ouest de la cote 304. — Sur la rive droite, les Allemands ont déclanché hier, en fin de soirée, sur nos positions au sud de Douaumont, une petite attaque qui a été complètement repoussée ; la nuit a été relativement calme, sauf un bombardement assez vif de la région sud d'Haudromont. — En Woëvre, duel d'artillerie dans le secteur de Moulainvme. — Aucun événement important à signaler sur le reste du front.

Deuxième communiqué officiel : En Argonne, nos batteries ont été actives dans la région de Saint-Hubert, où des ouvrages allemands ont été endoml'nagés, ainsi que sur les routes et cheminements de l'ennemi Qans la région JVIontfaucan-Malancourt. A l'ouest de la Meuse, au cours de la journée, activité des deux artilleries dans la région du Mort-Homme. A l'est, bombardement de nos "QeUXièmes lignes.

, Quelques rafales d'artillerie en Woëvre. A l'ouest de Pont^Mousson, nous avons dispersé des convois sur la route d'Esoiey à Noiisard. Aucun événement important à signaler sur le reste du front.

LES RUSSES £ >ans la soirée du 12 avril, les Allemands ont pris l'offen-:nve dans le secteur entre les lacs Sventen et Ilzen ; ils ont


été repoussés. Après une préparation d'artillerie, les Allemands ont repris l'offensive dans le même secteur ; ils ont été de nouveau rejetés par notre feu et ont abandonné devant nos tranchées un grand nombre de morts et de blessés.

L'artillerie ennemie a manifesté une vive activité dans la région du lac Miadziel et plus au nord, ainsi que dans la région du lac Narotch et plus au nord du bourg de Smorgonié.

En Galicie, dans la région de Tziboutchovtze, au sud-est de Boutchatch, nous avons repoussé une attaque ennemie.

Dans la région de l'embouchure de la Strypa, nos éléments ont enlevé la hauteur dite « le Tombeau de Popoff », et des tranchées plus au sud. Deux contre-attaques de nos adversaires pour reconquérir le secteur perdu ont été repoussées par nous avec de grosses pertes pour l'ennemi.

Selon les renseignements parvenus jusqu'ici, nous avons fait dans ce combat plus de 100 prisonniers, dont 5 officiers.

Les attaques des Turc sur le centre de l'armée du Caucase, qui ont duré six jours, ont toutes été repoussées, et l'ennemi, ayant subi de grosses pertes, s'est partout replié eu désordre, poursuivi énergiquement par nos troupes.

EN ITALIE Dans la zone d'Adamello, pendant qu'une forte tourment sévissait, nos hardis détachements ont attaqué, le 11 avril, les positions ennemies sur la crête escarpée de Lobbia-Alt3 et de Doss-di-Genova, qui s'élève des glaciers à plus de 3.300 mètres.

Le soir du 12 avril, ces positions ont été complètement prises d'assaut et immédiatement renforcées par les nôtres. Nous avons fait 31 prisonniers, dont un officier, et nous avons priS une mitrailleuse à l'ennemi.

Dans le bassin de Plezzo, pendant la nuit du 13 avril, l'enemi a renouvelé son attaque contre nos positions de RaVIn- laz, mais il a encore été repoussé.

Sur le Merzli (Monte-Nero), une attaque, commencée hier par l'adversaire, a continué pendant la journée entière avec diverses vicissitudes.

Le soir, nos troupes, par un dernier et vigoureux assau, appuyé par les tirs efficaces de l'artillerie, ont rejeté définitivement l'ennemi des tranchées contestées.


15 Avril EN FRANCE ET EN BELGIQUE Au nord de Roye, une reconnaissance ennemie, qui tentait d'aborder nos tranchées dans la région de Parvillers, a été dispersée par notre fusillade. — Aucune action d'infanterie au cours de la nuit dans toute la région de Verdun. — A l'ouest de la Meuse, bombardement assez vif de nos positions entre le bois de Malancourt et la cote 304. Nos batteries se sont montrées très actives sur cette partie du front, notamment à. l'ouest du bois des Corbeaux et sur les points de pasSage du ruisseau de Forges. — A l'est de la Meuse et en Woë^e, bombardement intermittent. — Dans les Vosges, quelques contacts de patrouilles. — Une reconnaissance allemande. a été fortement éprouvée par notre feu au sud du col de SainteMarie-aux-Mines. 1 Deuxième communiqué officiel : En Argonne, nous avons canonné les routes de la région de Montfaucon où l'on signalait des mouvements de troupes.

A l'ouest de la Meuse, l'ennemi a violemment bombardé, au cours de l'après-midi, nos positions du bois des Caurettes et la région d'Esnes.

A l'est, intense activité des deux artilleries dans les secours de Douaumont et au sud du bois d'Haudromont.

En Woëvre, journée relativement calme. Rien à signaler sur le reste du front.

LES RUSSES Dans la région de Dvinsk, nos tirailleurs, dans la nuit du 14 avril, ont pris l'offensive dans le secteur du village de GUinovka. Au sud du village de Garbounovka, nos tirailleurs Ont coupé quatre lignes de fils de fer et ont occupé deux collies à l'ouest et au sud de ce village. L'ennemi a concentré s la colline une canonnade et une fusillade, puis il a déclané plusieurs contre-attaques, mais chaque fois il a été refaUSSé. Le champ de la lutte entre les collines occupées et les anchées ennemies suivantes est parsemé de cadavres allemands.

et Duel d'artillerie sur l'isthme situé entre les lacs Miadziol et tarotch et dans la région de Smorgonié. Après une prépar .l. Gn d'artillerie, des groupes ennemis ont pris l'offensive


dans la région au nord-est de Smorgonié ; ils ont été relWussés par notre feu.

Dans la région au sud d.e la gare d'Olyka, nos éléments ont avancé et se sont retranchés, malgré les rafales du feu de l'ennemi.

Selon des renseignements complémentaires, au cours de la prise de la hauteur dite de Popova-Mogrla, nous avons fait prisonniers 5 officiers et 238 soldats non blessés et 30 bl??46^' Au Caucase, nos troupes de la région de Bitlis ont, après beaucoup de journées de luttes, vaincu une division turque récemment arrivée en Arménie, venant de Constantinopl0Elles ont poursuivi énergiquement ses éléments en retraite et ont fait prisonniers 13 officiers et 350 askaris (soldats turcs), et ont pris des mitrailleuses.

EN ITALIE Dans le val Sugana, le 12 avril, nos troupes ont pris c1'ëlS- saut, par une brillante attaque, la position de Santo-Os\vald°; à l'ouest du torrent de Larganza. Nous avons fait à l'ennenll 74 prisonniers, dont 3 officirs, Dans la journée du. 13 a^; malgré le feu vielemt de l'artillerie ennemie, la position a cte solidement renforcée par les nôtres.

te Avril EN FRANCE ET EN BELGIQUE Au cours de la nuit, le bombardement a continué sur 1£1 rive gauche de la Meuse, dans le secteur d'Avocourt et é bois des Caurettes. — Sur la rive droite., nous avons déclare£ hier, en fin de journée, une vive attaque sur les positions aIremandes au sud de Douaumont. Cette tentative, qui a pleinement réussi, nous a permis d'occuper quelques éléments de tranchées ennemies et de faire 200 prisonniers, dont 2 officiers.

— En Woëvre, bombardement intermittent de nos prenüère5 lignes. — Aucun événement important à signaler sur le reste d'u front en dehors de la canonnade habituelle.

Deuxième communiqué officiel : Sur La rive gauche d-e la Meuse, l'ennemi a bombardé av violence nos positions du bois d'Avocourt et de la cote 304.


Sur la rive droite, activité des deux artilleries dans la réSion de Douaumont, et en Woëvre, dans les secteurs de Mouiainville, Haudiomont et les Eparges.

Journée relativement calme sur le reste du front.

EN SERBIE (Communiqué français) Du 1er au 15 avril, il n'y a eu aucune action importante sur la frontière grecque, mais l'activité des deux artilleries et des Patrouilles a été assez grande. Il en est résulté quelques petites escarmouches, notamment à Pataros, Sedgeli, Reselli et au sud-ouest de Doiran, où une forte reconnaissance allernande a été repoussée.

LES ANGLAIS La nuit dernière, après l'explosion de deux mines, nos trouPes ont fait une petite attaque contre les tranchées ennemies au sud de la route de Béthune à La Bassée et elles ont obtenu des résultats satisfaisants.

Aujourd'hui, on signale de l'activité dans la région d'Ares, de Neuvllle-Saint-Vaast, de Grenay et de Loos.

LES RUSSES L'artillerie ennemie a bombardé la tête de pont d'Uxkull.

Dans la région au nord de Smorgonié, les Allemands, au Point du jour, le 15 avril, ont repris l'offensive ; toutes leurs tentatives pour progresser, accueillies par nos concentrations de feux, ont échoué.

Au Caucase, dans la région du littoral et plus au sud, nos poupes, après un combat très acharné, et avec l'appui de artillerie de terre et de mer, ont délogé les Turcs d'une position puissamment organisée sur la rive gauche du Kara-Déré, à 25 verstes à l'est de Trébizonde ; nous poursuivons énergiquement l'ennemi.

b Les attaques réitérées de l'ennemi dans la direction de Baïboul't, ont toutes été repaussées avec de grosses pertes pour adversaire.

EN lT ALlE Dans le val Sugana, nous avons obligé l'ênnemi à évacuer une position sur le mont Carbonile, au sud-est de Levioo, que ïl°Us maintenons sous les tirs de barrage de notre artillerie.


Sur le Carso, de hardies attaques de notre infanterie, à l'est de Selz et de Monfalcone, nous ont donné la possession de nouvelles positions avancées ; nous avons fait une vingtaine de prisonniers et nous nous sommes emparés de caisses de munitions et de bombes.

DANS LES DEPARTEMENTS LORRAINS

Visites préfectorales M. Mirman a visité les communes d'Ognéville, de Lalœu^' Gélaucourt, Bassigny, Favières, Saulxerottes, Gémonvill6' Tramont-Saint-André, Tramont-Emy, Tramont-Lassus, BBuve zin et Aboncourt.

Il a été heureux de constater les très louables efforts réalisé par la mise en valeur du domaine rural, et l'excellent esprit qui animos municipalités et nos populations lorraines.

Dans les écoles, M. le Préfet a constaté avec plaisir que la tenue des classes et des enfants était satisfaisante.

La circulation dans la zone des armées Depuis le 15 avril, en raison de l'augmentation de la durée du jour, la circulation dans la « zone réservée » n'est pltl interdite que de 21 heures à 4 heures, au lieu de 20 heures & 5 heures.

Pont-à-Mousson Sous la direction de Mlle Thévenet, directrice de l'Œuvre des Colonies de vacances de la Chaussée du Maine, une trentaine d'enfants de Pont-à-Mousson sont arrivés à la gare de l'Est, le mardi 11 avril. Après quelques jours de repos, les enfant ont été conduits à Blois et aux environs, où ils resteront jU5 qu'à la fin des hostilités.

Médailles d'honneur des épidémies M. le Ministre a accordé les médailles d'honneur des épi démies ci-après : Médailles d'a;gent. — Mlle Justine Lydia, infirmière à l'bô- potal temporaire Rébeval no 1, à Neufchâteau ; Mme Durait


oen religion sœur Rose, infirmière à l'hôpital mixte de ComIïlercy ; Mlle Jeanne Rochelle, infirmière de la Société française de secours aux blessés militaires, à l'hôpital de Commercy ; Mlle Marguerite Humbert, infirmière à l'hôpital auxiliaire no 108, à Commercy.

Médailles de bronze. — Mlle Vilmain, infirmière-major de la SOCiété française de secours aux blessés, militaires, hôpitaux de Verdun ; Mme Vauglin, infirmière de la Croix-Rouge, à hôpital temporaire no 2, à Verdun.

M"e Marie-Louise Henry, infirmière de la Croix-Rouge, àl'hôPItal temporaire n° 2, à Verdun ; Paul-Marcel Barjon, soldat au 152e régiment d'infanterie, à l'hôpital temporaire de cou^®rture de Gérardmer ; Mme Amélie Levôtre, infirmière de DIlIOR des Femmes de France, à l'hôpital mixte de Comercy ; Mme Oui, en religion sœur Denise, infirmière à l'hoslce mixte de Commercy ; Mme Marchand, en religion sœur Sués, infirmière à l'hospice mixte de Gommercy.

lia Vie à Toul Inauguration de l'Ecole professionnelle.

l' t'inauguration officielle de l'Ecole professionnelle créée à 11 oUI, sous les auspices de la Municipalité, a eu lieu la semaif e dernière. MM. Mirman, Chapuis, sénateur, maire ; Lacarge, adjoint au maire ; le sous-préfet de Toul, et Toussaint, ttseilier municipal, ont visité les locaux de l'ancienne brasle de Champigneulles, transformés en ateliers..La préoccun dominante de l'instigateur de cette œuvre a été d'enlev er aux dangers de la rue les jeunes gens peu surveillés par mIte de l'absence de nombreux chefs de famille et de la fer1.1re des ateliers.

br - Mirman a adressé aux jeunes gens de l'Ecole une virate allocution et a exprimé à M. Lafarge toute son admiIOn pour son heureuse initiative.

Comice agricole.

1'ed la sortie de l'Ecole d'apprentissage, M. le Préfet s'est tio 11 à la réunion du Comice agricole. D'importantes quesvas y ont été discutées, entre autres la coopération des tra6Urs militaires, la reprise à Toul de la vente des chevaux


réformés, l'approvisionnement en sulfate de cuivre à constituer pour les vignerons du Toulois, la taxation des denrée?

actuellement à l'ordre du jour au Sénat.

M. Mirman a promis son concours le plus actif pour la solution de ces diverses questions.

Baccarat

Un grand quotidien raconte Vanecdote suivante : C'était vers la fin d'août 1914, quand les Allemands occupaient encore Baccarat. Un matin, vers 11 heures, une cavalcade déboucha des casernes et traversa les rues de la petite cité ; des cris, des rires, des jurons de soldats ivres accompagnaient la troupe. En tête de la troupe, marchait un couple, en costumes de mariés. Le marié, redingote trop lrge.

chapeau haut de forme brossé à rebours, était attaché par le bras à la mariée, qui portait un voile déchiré et une couronne de fleurs d'oranger posée de travers ; ils marchaient lamentablement, poussés par des coups de crosse. C'étaient deux vieillards, deux prêtres : l'un curé à Sainte-Barbe et l'autre curé de Ménil, que les Barbares promenaient ainsi avant de les emmener en otages.

* * *

Un autre confrère publie encore un détail ignoré de l'occupation allemande, en août 1914 : « Les Bavarois ayant trouvé une tombe où reposaient onzi' soldats français du 86e, près de la scierie qui est le long de la Meurthe, s'en servirent comme de fosse de vidanges et Y jetèrent toutes sortes de détritus : viande, bêtes crevées, etcMais de courageuses femmes et jeunes filles de Baccarat aIlè rent toutes les nuits nettoyer les tombes et y porter des fhmrs, l" Spinal Un marché mouvementé, Depuis quelque temps, le beurre et les œufs subissaient une hausse constante que rien ne pouvait justifier. C'est ainsi quedernièrement, au marché couvert, le beurre se vendait 3 fr. 5 la livre, et les œufs 1 tir. 80 la douzaine. Une certaine effervescence ne tarda pas à se manifester parmi les ménagèrS,


qui commentèrent avecaminration les prétentions des campagnardes. Un rassemblement se forma devant une des vendeuses, et tout à coup, sans que l'on sut oommentaela-Se fit, un panier d "œuÍ'S fut jeté à terre. L'exemple ne tarda pas à être suivi et un second panier fut renversé également.

La police, qui arriva, rétablit l'ordre. Mais beaucoup de vendeuses, voyant la tournure que prenaient les choses, jugèrent prudent de mcdérer leurs prétentions.

La SEMAINE DIPIOMATICPIE LUNDI 10 AVRIL 1916, — Les rapports officiels français et Américains sont connus à Washington au sujet du torpillage ÙU Sussex.

- 6.COO prisonniers français malades en Allemagne vont Priver en Suisse.

- Une mission navale japonaise est arrivée à Pétrogmd.

- On aurait découvert à Ccrfou une vaste organisation Pour renseigner les sous-marins allemands.

— Le Gouvernement pei-san a fait un complet revhem-eaai eri faveur de la Russie et de l'Angleterre.

L'appel des hommes de 18 ans va avoir lieu en Angleterre.

- Le Gouverneur allemand de la Belgique exige l'emploi de a langue allemande dans tous les documents.

- On a arrêté un lieutenant grec espion dans les lignes de Salonique.

MATRÛI 11 AVRIL. —Les débats du Reichstag donnent de plus ei1 plus l'impression du troubl-e des oansc lances allemandes.

.- Les membres du Comité parlementaire français sont arriVe, s à Londres et ont été reçus pétale roi d'Angleterre.

- Une grosse nouvelle qui vient de Norvège : les femmes Pourront désormais devenir membres du Gouvernement.

- Le Cabimet igrec a subi un remaniement et un replâtrage.

- Le Congrès américain va être saisi de la question de la ruptu,re évent-mielle des relations diplomatiques avec l'Alleïuagn~ '-,


— Le cardinal Hartmann, de Cologne, est arrivé à Bruxelles pour essayer d'aplanir le conflit avec le cardinal Mercier.

— L'Italie est définitivement installée dans l'Albanie.

— La situation économique a pris un caractère extrêmement grave en Bulgarie.

MERCREDI 12 AVRIL. — Devant les parlementaires français venus à Londres, M. Asquith a fait une réponse énergique au discours du chancelier allemand.

— Le ministère de coalition au Portugal a démissionné pour élargir ses cadres.

— Les élections espagnoles ont donné une grosse majorité au ministère Romanonès.

— M. Skouloudis s'est fait voter par la Chambre grecque un vote de confiance pour sa politique de neutralité.

— Les chemins de fer espagnols ne peuvent plus circuler, faute de charbon.

— Les Allemands ont commencé à libérer les hommes de 46 ans.

— Guillaume est rentré à Potsdam, où il ne reçoit que les membres de sa famille.

— Le cardinal Hartmann est sur le front ; il a été l'invité du trop fameux kronprinz de Bavière.

— Il est faux que des parlementaires turcs soient arrivés en Suisse pour s'aboucher avec des diplomates français et anglais en vue de la paix.

— Le Parlement français et les Académies se prononcent centre tout changement d'heure.

JEUDI 13 AVRIL. — Les membres des Gouvernements alliés ont affirmé de nouveau qu'ils étaient liés par un pacte solennel en vue d'une paix générale.

— Il est faux qu'un accord ait été conclu entre les alliés sur la question des Détroits, accord qui serait défavorable à la Russie.

— L'Italie prépare dès maintenant un accord politique et économique avec la Serbie.

— On assure qu'une amnistie générale sera accordée en Portugal à tous les condamnés politiques, monarchistes ou républicains.

— Le roi d'Espagne a demandé à; tous les chefs des Etats


belligérants de conclure un accord pour l'enlèvement des blessés après chaque journée, sur les divers fronts.

— L'Angleterre a décidé de mettre en quarantaine un certain nombre de commerçants neutres favorables aux intérêts Allemands.

VENDREDI 14 AVRIL. — La domination allemande s'étend de Plus en plus à la Turquie et à ses pays vassaux.

— La majorité du Parlement luxembourgeois est redevenue radicale, à la suite d'une élection partielle.

— Les Allemands ont répondu très évasivement à la Note américaine au sujet des torpillages de navires neutres et américains.

— Le Danemark avoue que 42 de ses navires ont été torPillés par l'Allemagne depuis le début de la, guerre.

— La Grèce continue à se débattre dans de terribles difficultés financières.

— Le Congrès panaméricain de Buenos-Ayres a clos ses séances.

— On dément à Rome que le Pape ait donné une mission Quelconque au cardinal Hartmann.

— Les menées allemandes continuent de plus en plus à Rio-de-Janeiro et dans tout le Brésil.

- Tous les Dominions anglais demandent à être représentés la grande Conférence économique.

SAMEDI 15 AVRIL. — On mande de Berlin que Guillaume est Centré malade à Potsdam.

- La Roumanie assure que la victoire prochaine sera la vi, ctoire du parti libéral et de tout le pays.

- M. Filipesco, fils de l'ancien ministre roumain, a été <trrêté à la frontière allemande de Lindau.

- Les Alliés viennent de promulguer un nouveau règlement SUI' le blocus général et les droits de la guerre navale.

- Les civils mexicains ont attaqué les troupes officielles ,américaines.

- La Roumanie fait démentir que sa frontière soit fermée à d la Russie.

r De nombreux délégués italiens vont prendre part à la OIlférence interparlementaire des alliés.

'<l - Le Parlement italien va discuter la politique extérieure � U Gouvernement.


— Six provinces chinoises, fortes de 70 millions d'habitante ont déjà proclamé leur indép-e-adance.

— Le cardinal Mercier a répondu admirablemeait au gouverneur allemand von Bissing.

DIMANCHE 16 AVRIL. — Les Etats-Unis ont adressé une Note très énergique à l'Allemagne aoa sujet du tonpfllage du SmsseJ — On assure que la gramme armée britannique -est poeête sur le front d'Ypres à Amiens.

— La Hollande et l'Espagne, en-coumgées par l'Amérique, prennent une attitude énergique contre PAliemagiîîe.

— Le général mexicain Carranza a protesté contre l'expédition américaine.

— La Note américaine à F Allemagne a pris le caractère d'un ultimatum.

— Le cardinal Hartmann, de Cologne, a célébré la. messe devant le Kaiser dans une église française du Nwd.

- Le Ministre &es Affaires étrangères WAutriehe est arrivé à Berlin.

— L'interruption des communications -g<péco4migares a eu lieu sur les voies ferrées.

— Le roi de Grèce a reçu les ministres d'Allemagne et d'Autriche.

- L'aTt'tSpatMe entre les TUTCS et les Allemands devient de plus en plus vive.

Les Etats confédérés de l'Empire commencent à protester contre la politique financière de Guillaume.

v

Nous commencerons dans l'un de nos prochains fascitcule* i(l publication de documents inédits ayant powr titre : « Sc-ivenirs et impressions de guerre et de captivité ». Dus à la plante ej pprfp d'un de nos hôtes, qui pendant dix mois fut soumis alLI rigueurs de la captivité, 'ces récits, d'une rigoureuse exartitade, ne manqueront pas de retenir l'attention de nos fidèle..;: le c leur s.


Ce qu'on dit et Ce qu'on fait à Nancy

Lundi 10 Avril i946. — En l'année 1552 — il y a longtemps, mais l'histoire se renouvelle — l'empereur d'Allemagne, Charles-Quint, chef du saint Empire romain germanique (qui n'avait rien de saint ni de romain), vint mettre le siège devant Metz-la-Pucelle, qui s'était donnée à la France comme Toul et Verdun : les Trois Evêchés.

L'Espagnol teutonisé, ptit-fils de Chalers le Téméraire, le vaincu de Nancy en 1477, voulait attacher à son vaste empire, sur lequel le soleil ne se couchait jamais, les territoires évcchods que le roi Henri II, avec le concours des- Guises, nos Princes lorrains issus de René II, avait réunis à la couronne de France.

Metz fut sauvée ; au prix de quels efforts, de quelles ruines, de quels dévouements, on le sait.

L'héroïque François de Guise, qui la défendait et qui la sauva, comme il sut rendre Calais à la France, n'hésita pas à employer des moyens excessivement rigoureux. Il fit abattre toutes les abbayes, toutes les églises, tous les monastères, tous les monuments et toutes les maisons qui se trouvaient hors des murs de la cité vierge, qu'Attila n'avait pu violer jadis.

Dans le nombre, il en était d'illustres ; il y avait notamment le Saint-Denis de l'Austrasie et des Carolingiens, la fameuse abbaye de Saint-Arnould, qui gardait, avec les reliques de l'ancêtre, le saint évêque de Lay-Saint-Christophe, les tombeaux de sainte Hildegarde, première épouse de Charle^agne, de plusieurs de leurs enfants, de Louis le Débonnaire, de son demi-frère, DrogoR) évêque de Meta, etc. Tout fut rasé aU-dessus du sol, et l'on transféra au cœur de la cité les tombes, les reliques, les objets précieux.

Ainsi Verdun, la voisine de Metz, Verdun aux évêques d'aulefois casqués et mitrés, Verdun vient de voir partir les châsfes de ses saints évêques, les souvenirs des temps de gloire, es richesses artistiques et ,reJigieuels de ses églises, de ses


musées, de ses archives, de son collège fondé par Nicolas Psaulme, de sa bibliothèque, etc. Et les os des saints Saintin, Paul, Pulchrône., Magdalvé, Possesseur, etc., ont quitté l'antique cité d'Articlave pour se réfugier à Bar-le-Duc, en attendant leur retour triomphal dans Verdun reconstruite, glorieux boulevard de la plus grande France !

Mardi 11 Avril. — Malgré les événements que l'on sait, malgré bombardements et taubades à intermittence, Nancy tient à conserver son surnom de Coquette et d'Elégante.

Et c'est plaisir de voir comment, depuis le début de la guerre, grâce à l'infatigable dévouement de M. Toussaint, dévouement servi par une volonté énergique et une robuste confiance, la Ville de Nancy voit ses beaux Monuments remis en ordre et parfaitement nettoyés, restaurés, embellis.

Ce fut d'abord, on s'en souvient, la Jolie chapelle des anciennes Visitandines, à notre Lycée de garçons, chapelle à la riche façade et aux délicates statues de Sontgen, que presque tout le monde ignorait, par suite d'empâtements successifs.

Ce fut ensuite le nettoyage successif des socles de nos statues, de nos portes monumentales, enduites de poussières séculaires à l'intérieur, et panachées d'herbages et d'arbustes et de mousses lépreuses sur leurs corniches et leurs entablements. N'a-t-on pas découvert, au fronton principal du portail de Bonsecours, un énorme groseiller, dont les fruits auraient pu être envoyés, confits; à la trop célèbre et trop indolente Commission des Monuments historiques !

C'est maintenant le tour de la Croix de Bourgogne, à l'inscription historique entièrement disparue ; le tour aussi de tous les frontons triangulaires des bâtiments du Marché-Couvert.

Ce sera demain la remise au point et le rejointoiement complet de notre belle porte Désilles ou porte de Metz, le nettoyage des lampadaires de Jean Lamour aux divers bâtiments et pavillons de la place Stanislas et de la rue Héré ; le rétablissement artistique (après la guerre seulement !) de notre admirable fontaine d'Alliance ; la réfection de la méridienne du Pavillon Jacquet.

Reste encore la suppression de ces cadres de mauvais goût qui déshonorent le portail principal de la CathédralePrimatiale, et qui, sous prétexte de concessions de mines ou de salines, seraient mieux placés à l'une des portes latérales de la rue du Cloître ou de la rue de la Primatiale.


Nous sommes en guerre, oui. mais faisons toujours la guerre aux abus, aux malpropretés, aux fautes de goût !

Mercredi 12 Avril. — Un homme est mort aujourd'hui qui a joué, à diverses reprises, un rôle important à Nancy.

Louis Lanternier, l'homme aimable, le citoyen avisé et sa-gace, l'architecte de goût, l'ingénieux idéologue, n'est plus.

Il a disparu, jeune encore (55 ans ! ) à Nice, où son état de santé l'avait récemment emmené, loin de son cher Nancy qu'il aimait tant et qu'il a su doter — à lui seul et à quel prix !

— d'une œuvre grandiose pour laquelle il fut si peu récompensé.

Il est bien certain que si l'un de nos concitoyens devait êtr& décoré à l'occasion de l'Exposition de Nancy, c'était Lanternier le tout premier, à tous égards, lui qui venait de doter notre cité, à ses risques et périls, d'une source thermale de tout premier ordre et d'une abondance merveilleuse.

Louis Lanternier était né à, Gorze. On se rappelle sa belle et féconde carrière d'architecte, les nombreuses églises qu'il édifia un peu partout dans notre région de l'Est, sa curieuse église de Mars-la-Tour, sa pittoresque maison du faubourg Stanislas, etc. C'était un talent original, aussi original que son tempérament primesautier et son caractère indépendant qui n'admettait aucune entrave, aucune contrainte, aucun enlisement dans les groupes ou les partis.

On l'a bien vu durant les longues années que Lanternier siégea au Conseil municipal de Nancy, où il se lit élire tout seul, sur sa liste à lui, sans le concours de personne, voulant rester libre et indépendant et le montrant bien dans ses votes, ses idées, ses projets, ses manifestations artistiques, historiques, philanthropiques.

Louis Lanternier — j'aimais à le lui redire — était comme Emile de Girardin : il avait au moins une idée par jour, idée Parfois claire et précise, judicieuse et sensée, parfois aussi extravagante, prodigieuse, irréalisable, sinon avec d'immenses capitaux. Il fut peut-être un peu trop l'homme des à-côtés.

Au lieu de se cantonner exclusivement dans son art où il » aurait pu et dû accomplir des merveilles d'architecture, car il avait beaucoup vu, lu, appris et comparé, Lanternier voulut se dépenser en toutes sortes d'œuvres étrangères qui absorbèrent ses talents, son esprit aigu et avisé et surtout toutes ses ressources.


Il vimlut foader une Cure d'air à Liverdun, cure d'air qui aurait peut-être réussi si Lanternier avait foré là-bas, daD5 ce site merveilleux, son trou du parc Sainte-Marie, clou de l'Exposition de 1909, mais pas cheville d'or pour le hardi fondateur de Nancy-Thermal.

Ne voulait-il pas dans un projet grandiose, amener les eaux des Vosges à Nancy, renouvelant ainsi les travaux des Romains, de Gorze à Metz ? Ne m'a-t-il pas confié son dernier projet, un peu en dehors de toute application pratique : 1° chauffage de tout Nancy par l'eau chaude ?

Comme il jonglait avec les millions et les millions.! Et comme il était pressant, enveloppant et séduisant dans l'expose de tous ses projets mirifiques !

N'est-ce pas à lui que l'on doit les premiers sondages pour la recherche de la houille en Lorraine, sondages qui lui coûtèrent bien cher et ne lui rapportèrent que des déboires !

Un jour de l'année 1907, dans les modestes bureaux où M. E. Lami avait installé la direction de l'Exposition et ses premiers services, Lanternier vint nous parler de son idée bien arrêtée de forer un trou quelque part, pour doter Nancy d'une source thermale qui l'emporterait sur Vittel, Contrexéville, Plombières, Bourbonne, etc. Les timorés de l'Hôtel de Ville, le maire en tête, se moquèrent de lui et haussèrent les' épaules, comme ils avaient combattu jusqu'à sa mort Emile Jacquomin .dans sa tenace idée d'Exposition à Nancy.

Comme Jacquemin et Lanternier étaient des gens de chez nous, on les bafoua, on les critiqua sans raison et co-mm6 sans mesure, en attendant que des étrangers vinssent s'emparer de leurs idées et de leurs projets. en chaussant les souliers des morts, des oubliés, des méconnus et des laborieux laissés de côté.

Et ce fut là ce qui hâta la fin de Louis Lanternier. Ses démêlés avec la Compagnie fermière des Thermes de Nancy ne sont pas clos, et le malheureux architecte, créateur de la source qui porte son nom, préparait un ouvrage important ou il racontait toutes ses difficultés, toutes ses misères, toute sa ruine. *

D'autres viendront, et ils sont déjà venus, qui remettront en usage le fameux adage de Virgile : Sic vos non vubis.


Mais le nom de Louis Lanternier ne périra pas, car il a doté Nancy d'une institution grandiose qui portera loin dans les âges la renommée de l'architecte ingénieux qui sut tirer du ,Ous-sol lorrain, à mille mètres de profondeur, une eau bienfaisante aux admirables propriétés.

Jeudi 13 avril. - Ce fut aujourd'hui, à Nancy, la Journée du colonel Driant, mort pour la patrie devant Verdun.

La veille, en pleine séance du Conseil municipal, M. Gustave Simon, maire de Nancy, avait prononcé de belles et touchantes paroles, qui iront droit au cœur de Mme Marcelle Driant et de ses enfants : « C'est avec une très grande émotion que nous avons apprisla. mort du li eratenant-c olone 1 Driant, tombé le 22 février, au bois des Caures, Aux témoignages d'unanimes regrets qui ont accueilli cette nouvelle, maintenant trop certaine, la Municipalité de Nancy tient à associer les siens.

« Depuis 1910, M. Driant représentait à la Chambre des Députés la 3e circonscription de Nancy. Par sa valeur personnelle, par son patriotisme, par son dé voletaient aux intérêts supérieurs de la défense nationale, il l'a représentée dignement, non seulement au Parlement, mais devant le' pays ; cette vie si bien remplie a été couronnée par une mort glorieuse.

« Nul de nous ne saurait l'oublier. L'union sacrée, dont tous les Nancéiens se sont fait un devoir dès le premier jour des hostilités, n'est pas, ne doit pas être un simple sursis à toute discussion de parti ; elle nous incite, en chaque circonstance grave, à nous unir dans un grand élan des cœurs.

« Je suis donc convaincu, Messieurs, d'exprimer votre sentiment à tous en saluant très respectueusement, au nom de la ville entière, la mémoire du lieutenant-colonel Driant. »

Aujourd'hui, la Cathédrale de Nancy était comble, comme aux jours lointains des funérailles de Désilles, em octobre 1790, Pour honorer pieusement la mémoire du colonel Driant.

Toutes les autorités civiles et militaires étaient là, ainsi que les sociétés d'anciens soldats et de nombreuses personnalités nancéiennes appartenant à tous les rangs de la société et a tous les partis politiques.

On regrettait l'absence forcée de Mme Driant et de ses en-


fants, de nos sénateurs mobilisés et de nos députés retenus au Parlement.

On aurait aussi désiré voir la cérémonie présidée par le jeune évêque-soldat, Mgr Ruch, coadjuteur de Nancy, qui aurait pu rendre un émouvant et solennel hommage au héros glorieux que la France entière pleure et regrette.

— La veille aussi, M. le Maire de Nancy avait associé leshéroïques défenseurs de Verdun à l'hommage public rendu au vaillant colonel Driant : « Pendant que se continue cette terrible bataille, dont la grondement parvient jusqu'à nous et nous résonne dans le cœur, toute notre pensée va vers les combattants de Verdun.

Nous vous demandons de clôturer cette séance par un ordre du jour où nous leur exprimerons les sentiments qui nous animent à leur égard : « Le Conseil municipal de Nancy, se faisant l'interprète des « sentiments de la population tout entière, en ces jours d'hé« roïsme où nos armées, avec un indomptable courage, coni' « battent à outrance pour la défense de la Patrie ; « Portant spécialement sa pensée vers ceux qui soutiennent « en ce moment le poids de la lutte la plus formidable qui ait « jamais été engagée ; « Adresse aux soldats de France, aux combattants de Verte dun et à notre glorieux 20e corps l'hommage de son admi« ration, de sa reconnaissance et de sa foi dans le triomphe « définitif que leur sublime effort doit nous assurer. »

On le voit, la Municipalité de Nancy n'a pas oublié, dans cet * ordre du jour, notre glorieux 20e corps, toujours à la peine depuis 21 mois, et qui a tant de droits à notre gratitude infinie.

Vendredi 14 Avril. — Un certain nombre de familles nancéiennes qui ont perdu, depuis le début de la guerre, des fils, des époux ou des frères, nous ont demandé d'éditer un petit volume, imprimé avec un luxe discret, qui serait le Livre d'Or des Enfants de Nancy morts au champ d'honneur ou dans les ambulances et les hôpitaux.

L'idée a été longuement étudiée par notre Imprimerie Lorraine, dont toutes les productions revêtent un caractère qui la spécialise ; elle a résolu de publier, en un format élégant, le Martyrologe des Enfants de Nancy, 1914-1916.


Ce Livre renfermera, le nom de tous les Nancéiens (Nancéiens d'origine ou habitants de Nancy) qui auront donné leur vie pour la Patrie au cours de cette terrible guerre.

Le tout sera présenté par ordre alphabétique, avec une courte notice sur chacun de nos héros, le texte des citations, quand il y aura lieu, peut-être aussi la photographie du cher disparu.

Toutes les familles de nos glorieux morts (et Dieu sait s'il y en a déjà depuis 21 mois !) voudront, non seulement posséder ce petit Livre d'Or nancéien, mais encore y contribuer en Ilous envoyant les petites Notices nécessaires à ce véritabledictionnaire de la gloire, de l'honneur et du Souvenir !

Après la guerre de 1870-71, l'archiviste de Meurthe-et-Moselle, Henri Lepage, publia un volume in-4° intitulé : Le tableau d'honneur de la Meurthe. C'était déjà le Livre d'or des héros de notre département, tombés durant l'année terrible. Mais, hélas ! la guerre actuelle a déjà tant fait de victimes, qu'il faut nous borner — au moins pour le moment — a nos chers morts de la ville de Nancy.

Plus tard, on pourra établir un second Livre d'Or pour nos glorieux soldats du département. Un tel livre, pour Nancy, d&ns la sévère élégance qui le revêtira, devra rester comme 1111 pieux Mémorial dans toutes les familles, dans toutes les ecoles de la cité, chez tous ceux qui ont le culte du Souvenir !

et quel souvenir !

dès aujourd'hui, nous commençons ce Martyrologe nancéien, et nous prions les personnes qui veulent nous aider dans cette intéressante publication, de nous envoyer les Notices de leurs chers morts le plus tôt possible à cette adresse : MM. RIGOT et Cie, Imprimerie Lorraine, 51-53, Rue Saint-Georges, Nancy.

t Samedi 15 Avril. — Le 21 novembre 1861, le plus grand oraeUr catholique du xixe siècle, le R.-P. Henri Lacordaire, ourait, jeune encore, en son collège de Sorèze. Et une vieille dernIlle du pays, apprenant cette mort si regrettable, s'écriait darl-8 son patois méridional : « Abion un rey, l'aben perdut.

OUs avions un roi et nous l'avons perdu ! »

Aujourd'hui, l'âme pleine d'angoisse et le cœur brisé de uleur, je puis redire à mon tour : « J'avais un fils, et je ai Perdu ! » Un fils de mon esprit et de ma dilection, que


j'avais formé depuis de longues années, l'ayant reçu tou enfant de son père et de sa mère, un fils adoptif qui aval grandi, avec quelle grâce, avec quelle belle intelligence ; tous ceux qui l'ont connu peuvent le redire !

André S. était sergent au 26° de ligne. Un de ses can1arades qui a pu échapper à la mieu-r trière attaque, me rapporte ainsi ses derniers moments : « La nuit s'était passée terrible comme les précédentes, aveC l'effroyable bombardement des jours d'avant. Dans la t~~ chée de première ligne où nous nous trouvions, il nous fallût nous tenir accroupis depuis des heures et des heures. AnMe partit avec deux hommes pour nn ouvrage avancé.

« Il revint bientôt, seul et la figure en sang. Ses deux eofl1' pagnons avaient été tués net par un obus. Une large blessure coupait son beau visage si fin, éclairé de vaillance, de lumière et d'espoir. Et puis soudain le bombardement devient plVS horrible encore. les flammes nous aveuglent, les gaz aspbY- xiants nous prennent à la gorge. C'est la mort qui arrive POIF nous tous, avec le sinistre bruit des mitrailleuses allemand au-dessus de la tranchée. 1 « André s'était levé, le front pâle, entouré d'un linge- 1 prit sur son cœur une petite médaille de la Vierge de Lvr- raine, Notre-Dame de Sion, il murmura doucement un per- nier Ane, et pendant qu'il disait : « maintenant et à l'h^yI de notre mort. », il aperçut une troupe de Boches qui s'a Tançaient vers nous.

« — En avant, mes amis, et Vive la France !» Et il toiï~' le corps criblé de balles, héros glorieux de Nancy et de 1/1 patrie. »

Il n'avait pas 24 ans ; il y avait près de trois ans qu'il see' vait au 26e de ligne, -et depuis Vitrimont il avait été bleS deux fois. t André n'est plus. nous n'avons plus de lui qu'un triste et bien doux souvenir. avec la consolation de savoir qu'il mort en chrétien et en héros et que sa mort ne sera pas tnlrll e à la patrie. Gloria victorïbus !

Dimanche 16 Avril. C'est aujourd'hui .les Pâques fleiwi®6^ Il y a de& fleurs aux arbres, oui, mais venues trois se t trop tôt, car la neige, la bise et le grésil leur font rudonletit tie tort depuis une huitaine. Il y a a.ussi les âmes blanCW


.'de nos morts, en nos cimetières nancéiens, qui se lèvent P()Ur cette fête du renouveau et des Rameaux bénits. Et les falhilles éplorées vont au Sud, vont à Préville pour déposer SUI' les tombes — pieuse coutume de chez nous — une branche <le buis qui rappelle à la fois le souvenir et les espérances de survie.

Il y a beaucoup de monde en nos d'eux cimetières en cette Première fête du Printemps.

Rien n'est plus mélancolique que cette visite à travers les 'noos pendant que le soleil éclaire pâlement les marbres et les granits mouillés et qu'un vent froid circule par les tombaux entassés ! Est-ce le printemps qui arrive, est-ce l'hi\7-êr qui revient ? Est-ce la vie qui va. triompher de la mort ?

Egj;ce la mort qui va l'emporter sur la vie ?

Et j'erre lentement, à travers-la nécropole,, autour des petites }!OiX blanches de nos soldats morts. ayant l'âme grise comllile le temps, le coeur prêt à se briser et des larmes plein les Yeux,., comme ceux-là qui n'ont plus d'espérance !

- La mort !' Elle f.rapp, partout et dans tous les rangs, et QaILs toutes les c-oBùiÜQn.s" Et l'on vient de dresser ce Tableau d'honneur du clergé du diocèse de Nancy, depuis le début de cette terrible guerre : PREMIÈRE CATÉGORIE : Combattants. — Blessures graves ou Maladies, 25 ; tués on morts de blessures, 10 ; priS()nn.irs, 14 ; Médaille militaire, 1 ; croix de guerre, 7 ; citations à l'ordre du jour, 8.

2e CATÉGORIE : Non combattants. — Brancardiers, 108 ; service de santé, 94 ; aumôniers, 18 ; blessures graves, 35 ; tués Gu morts de blessures, 8 ; prisonniers, 20 ; Légion d'honeUr, 2 ; médaille militaire, 1 ; croix de' guerre, 23 ; médailles des épidémies, 3 ; citations à l'ordre du jour, 32'.

CATÉGORIE SPÉCIALE : Volontaires..- Ont demandé d'être verés dans les brancardiers, 25 ; aumôniers non mobilisables, 3.

En marge de la guerre. - Citations à titre civil, 4 ; prêtres o.n mobilisés-fusillés par les Allemands, 11 ; morts des suites e mauvais traitements, 3 ;. emmenés comme otages, 34 ; morts captivité, 4.

Qu aj outer à cette Liste, si glorieuse et si douloureuse à la f ls ? C'est un Martyrologe que n'a jamais, connu le diocèse de Nancy, sinon aux heures tragiques de la Révolution, lors 3a coupes sombres de la guillotine ou des fusillades de FrucIdor dans les fossés de la place de Grève. Pierre DUROC.


La Grande Guerre et les Petits Lorrains

CE QU'ILS EN DISENT ET CE QU'ILS EN PENSENT

Un de nos meilleurs confrères de la presse départemelltal, actuellement mobilisé, se trouvait ces temps derniers à la-Tour, où il assurait le règlement des réquisitions 1H1 taires.

Répondant au désir de l'aimable institutrice de Ménil' Tour, Mlle Petetin, qui le priait d'entretenir ses élèves de la « Grande Guerre » actuelle, notre confrère fit aux enfants de l'école communale une pittoresque causerie sur les év-eJ1e ments glorieux dont notre chère France est présentement théâtre.

La conférence plut aux enfants et les intéressa. Nos 1 leurs s'en convaincront facilement en parcourant les extr{1e que nous détachons du cc devoir » que les petits écolier8 j Ménil-la-Tour viennent de faire sur la Guerre et dans leqtle, ils ont tenté de résumer les passages principaux du ihe1 patriotique que notre confrère avait développé devant SO juvénile auditoire.

* * * Adrien DOCQUIN, âgé de 12 ans, s'exprime en ces termes: A l'école de Ménil-la-Tour, nous avons eu la visite A0 soldat qui nous a parlé de la guerre. pEn commençant, ce monsieur a demandé si un élève CO e naissait les motifs de la guerre. Un d'entre nous a dit Q l'Autriche avait fait des fortifications sur la frontière ser L'archiduc François-Ferdinand, qui devait régner après la mort du vieux François-Joseph, et qui vérifiait le travail, ^t assassiné à Sérajévo, par Prinzip, de race serbe, mais SIJ]. Et autrichien. L'Autriche envoya un ultimatum à la Se disant qu'elle voulait parcourir son territoire pour pun1* coupable. Le 29 juillet 1914, l'Autriche déclara la guerre; jt Serbie. L'Allemagne déclara la guerre à la Russie qui v 2it protéger les Serbes. Puis ce fut le tour de la France, qté avait le devoir de prêter main-forte à son alliée. Par le treité


e Berlin, toutes les nations devaient respecter les pays neul'es,.. Le traité de Berlin ne fut pour l'empereur d'Allemagne qu.'un chiffon de papier. Il viola la Belgique, et alors l'Angleterre déclara la guerre à l'Allemagne.

L' Notre petit écolier consacre quelques lignes aux sièges de lege, de Namur et d'Anvers ; il parle du sac de Louvain PUis il ajoute : , -endant ce temps, du côté de Nancy, on a repoussé l'ennemi sqU'à Château-Salins, Dieuze et Morhange, mais là nous pIJ.IlJ.es forcés de reculer. Il y a eu une grande bataille à Chamlloux : je m'en rappellerai longtemps, parce qu'un soldat rr e la commune y est mort pour la France et un autre" a été ('>llèvement blessé.

^-drien Docquin rappelle les combats livrés en Artois, en C"ïc,, n pagne et en Argonne ; mais les faits d'armes qui se sont foulés aux environs de Ménil-la-Tour retiennent plus parti14tièrement son attention : ]. nos côtés, au bois de Mortmare, il y a eu beaucoup de y eSsés. On allait au devant d'eux pour porter leur sac et les cler à marcher.

^°tre jeune narrateur n'a pas oublié les atrocités de Gerbéç er, ni l'héroïque courage de Sœur Julie. D'autre part, il -8t heureux de la conquête du « Vieil-Armand » : 11 Quand les diables bleus auront définitivement cette position, Us pourrons bombarder toute l'Alsace.

il Mais ce bombardement n'est pas sans le chagriner, car, ditil y a là-bas de beaux villages ».

q¡t(lJ'ien Docquin ne conclut pas, mais il estime que tous les 4luJJens doivent apporter leur or à la Banque de France pour e « notre chère patrie soit victorieuse ».

* * * ° Suzanne LORRAIN a 11 ans ; elle n'ignore rien des inciF:Íl * diplomatiques qui ont précédé la déclaration de guerre.

P, a lu « le jonrnal » et elle sait que les Allemands, après la CI ite de Charleroi, se sont avancés jusqu'à Meaux : ÜîQéjà, dit-elle, Guillaume avait donné le menu d'un grand fli v)"' qu'il pensait faire dans un grand hôtel allemand des


Champs-Elysées, à Paris. Mais, grâce à l'ardeur et au couratg^ de nos soldats, l'armée allemande fuit biem vite repoussée..Voyant elils ne pouvaient rien près de Paris, les Prussien3 se sont avancés vers le « Grand-Couronné » de Nancy. OD leS a repoussés, mais ils parvinrent cependant à établir quelques pièces de cano-n sur la corne du Bois-Morel, près d'ft.rnaDe et ils bombardèrent Nancy. Pendant la nuit de Noël 1914, ils-- ont envoyé un-Zeppelin à Nancy. Mais les Nancéiens D'Ot pas eu peur, même qu'un ami du Monsieur qui nous a fa la conférence sur la guerre, a composé une dhanson. Si Ie l'avais, je l'apprendrais pour la chanter.

Nous renvoyons à M. Bomiuique Bonnaud le désir de le petite écolière de Ménil-la-Tour, et nous sommes persuades qu'il le réalisera.

En attendant, notre jeune compatriote rappelle que : Le Kaiser voulait offrir Nancy le 15 août à l'impératric: comme l'avait fait en 1870 son inoubliable grand-père. Ma.r Guillaume fut bien déçu, car il n'a pas ?u la capitale de t\

Lorraine.

Elle évoque en quelques lignes naïves le sac de Gerbéviller; la-Martyre : Gerbéviller est une jolie petite ville qui n'a été que feU. e sang. Elle a été défendue par soixante-dix chasseurs à Vie a contre une armée de Boches. Les Allemands, furieux, paSse- rent leur colère sur les vieillards, les femmes et 'les enfat Mais Sœur Julie tint tête à un général qui voulait brûler l pital, où il y avait des malades, des blessés français et al; mands. Elle l'empêcha aussi d'incendier une vingtaine de, maisons.

Le devoir se termine ainsi Les Allemands ont de nouveau bombardé Nancy. 0 a envoyé les étrennes aux Nancéiens, au Nouvel-An 1916. NOlis allons prendre notre revanche en leur démolissant leur p1 de canon, qui a été repérée par nos aviateurs. il Depuis la guerre, nous avons eu bien des malheurs. ici, t'l est passé quantité de blessés, car nous ne sommes pas bien loin du front. Il y a eu un emprunt national, et la r 1. ra amassé quatorze milliards. Enfin, j'espère qu'avec cet ar.

gent, nous verrons bientôt la fin de cette longue guerre.


* * *

La narration de MlIe Yvonne NOYAUX (13 ans) est plus coPieuse.

Comme préambule, elle trouve que « le Monsieur qui est venu nous faire une petite leçon mr la guerre est très gentil ».

Et, pour le remercier de son amabilité, « elle va s'efforcer de taire un bon devoir ».

Nous n'insisterons pas sur les motifs de la déclaration de ellerre, Mlle Yvonne Noyaux en donne un excellent résumé.

etie apprécie en ces termes la bataille de la Marne, : 1 G'est dans cette bataille que les soldats français ont montré 6llr courage en disant : « Il faut vaincre ou mourir, mais ne Pas laisser les Boches entrer à Paris. »

Voyant qu'ils ne pouvaient entrer à Paris, les ennemis se nt jetés sur Nancy. Ils ont profité d'un violent orage pour , °*hbarder cette ville, dans les premiers jours du mois de sepre 1914. Le 11 septembre, alors qu'on se battait avec Acharnement à Champ enoux, un soldat de notre commune Courut glorieusement et un autre fut blessé assez grièvement.

, Vers le 24 septembre 1914, il s'est fait une bataille de notre ôté, et le lendemain nous avons eu beaucoup de blessés. A j Ur passage et à. leur arrivée, les jeunes filles de Ménil-lanOU? allaient leur porter du lait, de la tisane ou du bon vin.

il Y eut aussi une bataille en décembre 1914 et aux environs , 16 Pâques 1915.

d,Les habitants de Ménil-la-Tour ont logé des soldats qui ont efelldu Dieuze.

Le succès de l'emprunt national a favorablement impresnné les esprits. On en parle dans nos campagnes lorraines , Ce qu'en disent les enfants reflète -certainement Vopinion ues parents : ( L'emprunt national, écrit notre petite narratrice, a rapporté ( at°rze milliards et demi. Avec cet argent, la France pour- g a acheter des canons et des munitions pour terminer la erre plus vite et assurer la victoire finale.

et ® monsieur nous a demandé si nous croyions à la victoire et nous lui avons répondu : « Oui, Monsieur !. »

Quant à moi, je vis toujours dans l'espoir que nos soldats


remporteront la victoire finale et qu'il n'y aura jamais plus de guerre aussi terrible.

* * # Telles sont les réflexions que la guerre actuelle suggère à nos jeunes compatriotes.

Au lecteur d'en tirer, lui-même, les conclusions qu'elles corn- portent.

René SOLIGNAC.

jYiorfs au Champ d'2{onneur Placide Xouillot, soldat au 153e régiment d'infanterie, mort au champ d'honneur, le 2 octobre 1914, à l'âge de 31 ans.

— Auguste Xouillot, adjudant au 26e régiment d'infanterie, mort au champ d'honneur, le 25 septembre 1915, à l'âge de 24 ans.

— Léon Xouillot, sous-lieutenant au 22e régiment d'infanterie coloniale, mort au champ d'honneur le 9 février 1910, à l'âge de 27 ans.

— Paul Mossot, engagé volontaire, tombé au champ d'holl- neur, le 26 février 1916, à l'âge de 18 ans.

— Léon-Alfred Robinet, adjudant chef au 353e d'infanterie.

décédé le 29 mars 1916, des suites de ses blessures, à l'âge de 39 ans.

— Jean Daum, lieutenant au 8e régiment d'artillerie, mort au champ d'honneur, le 2 avril 1916, à l'âge de 31 ans.

— Hubert Dassy, soldat au 141e d'infanterie, tombé aU champ d'honneur, le 26 février 1916, à l'âge de 24 ans.


Reliure des Fascicules parus

1914 - Reliure des 23 premiers asci- enles formant le 1 "volume. 2OO

191,5 setuestre), l'el e, de5 f 191,5 - se"les'iI,<>)' reliure de 25 fas— ciuules, nos 2 4 à 48 Inclus; formant le 2" volume 2,00 ., , -f. - -. 1915 - (2è elnestpe), reliure de 27 fasci- cules, n" 49 à 75 inclus. formant le 3' volume 2,00

On trouve dans nos Bureaux ;

* - t. volume relié au prix de , 7 75 » jr e e volume - - 8 '25 t * 3e volume - - SjTS