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Titre : À la France : sites et monuments. L'Auvergne (Puy-de-Dôme, Cantal) / [notices de Onésime Reclus]

Auteur : Reclus, Onésime (1837-1916). Auteur du texte

Auteur : Touring-Club de France. Auteur du texte

Éditeur : Touring-Club de France (Paris)

Date d'édition : 1900-1906

Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31185614w

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 32 vol. : fig. et cartes en coul. ; in-4

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Description : Contient une table des matières

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k64953341

Source : Ville de Paris / Bibliothèque du Tourisme et des Voyages, 2012-362696

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 09/04/2013

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PUY DE DÔME CANTAL

ARCHIVOCUMENT A TIOM TOURING CLUB de FRANCE





SITES ET MONUMENTS



A LA FRANCE

0 Sites et Monuments

6 ———

L'AUVERGNE

( PUY- DE - iDonvniE - g^iett-A-L )

PARIS

TOURING-CLUB DE FRANCE 10, PLACE DE LA BOURSE, 10

1901



L'AUVERGNE

(PUY-DE-DOME — O _A_ INI" L )

De grands géologues ont dit en substance : Paris, oÙ tout accourt, est le pôle positif de la France,. F Auvergne, cïoù tout descend, que tous fuient, en est le pôle négatif.

Nous avons changé tout cela : si Paris reste encore notre pôle positif, l Auvergne a cessé d'être notre pôle négatif; elle ne repousse plus, elle attire.

Les savants la recherchent pour ses volcans tertiaires, ses cratères quaternaires, ses chéires, tous ses problèmes; les touristes pour ses originalités et beautés de nature; les malades pour ses eaux du Mont-Dore, de la Bourboule, de Saint-Nectaire, de Royat, de Châtelguyon, de \ic-sur- Cère ; et bientôt les fourbus, les déselnparés, les neurasthéniques et convalescents iront respirer air sans microbes dans ses sanitoires de grande altitude.

« Je suis Auvergnat » n'est pas encore un cri de triomphe, mais dans : « Je reviens d'Auvergne » il y a déjà quelque orgueil.

Alors qu'on pouvait la traiter équitablement de pôle négatif et même bien avant, celle province oÙ nul n'allait, tout le monde la connaissait en France à cause de ses Auvergnats. Ses fils la quittaient par milliers chaque année, ceux-ci pour toujours fsans le savoir et sans le désirer), ceux-là passagèrement, comme hommes de peine, porteurs d'eau, commissionnaires, ramoneurs de chenânée; ils parlaient de leur pays, de ses nezges, de ses mœurs fiustes, et surtout, très inconsciemment, ils le popularisaient par leur accent merveilleux, qui est encore aujourd'hui, avant ou après l'accent lnarseillais, - qui oserait donc en décider? — la joie la plus franche des cafés-concerts. Que celui qui n'a jamais entendu le nom de « Chaint-Flour » lève la main; et aussi celui qui n'a c~ �� � � �/��/ � � � /Mm � « C' /M � �- F /OM/' )) ~u~/~a � �' �� a~ c~ � � �� /� � jamais ri à quelque saillie « chuintante », mise par le monologuisle ou le chansonnier dans la bouche narquoise d'un Auvergnat, ou si l'on préfère, d'un Auverpin ! Comment


ignorer ce nom d'Auvergne quand il n'est pas un bourg de France sans un Auvergnat frais venu ou de pullulants Auverpins, qui sont des fils ou des petits-fils d'immigrés ?

Extraordinairement antique par son soubassement de gneiss et micaschistes, de granits, de porphyres, l'Auvergne appartient par le socle au Plateau central, l'une dès seules trois terres, disons plus congrument, des seules trois roches « françaises » bien aant qu'il y eût une France. Ces trois « pierres », jadis unies en une seule, c'était la Bretagne, le Massif central avec le Morvan et les Vosges; puis ce rocher «.fondamental » se divisa en îles baignées par une mer jurassique ; enfin des calcaires, des craies, des sables ressoudèrent ce que l'onde avait séparé par son « détroit de Paris son « détroit de Bourgogne » et son « détroit du Poitou ». 1 Sur cette table de schistes cristallins, de granits et de porphyres travaillèrent l'air, le soleil, les pluies, les transports de pierre et de terre, les rayures et rampements des glaciers, les poussées d'en bas, les laves, les affaissements, les ruptures, les érosions et ravinements, et lAuvergne « devint », qui est une province très fouillée, très diverse.

Ce sont surtout ses vieux Etnas, ses Vésuves éteints qui l'ont faite célèbre dans le monde.

A divers âgés de la Planète, des volcans flambèrent sur le Plateau ventral, par des cheminées dans les gneiss qui sont l'assise de la Terre la plus profonde à nous connue; ils ouvrirent leurs soupiraux sur un piédestal de 800 à 1,000 mètres d'altitude..

On a déterminé par à peu près les contemporanéités et les dffiérences d'âge - de ces volcans, à force de patience, de petits faits, de raisons et combinaisons,, les menus indices, que ne voient même pas le négligent et l'étourdi, finissant par s'enrégimenter en un bataillon de preuves qui emportent la certitude. 1 Le premier qui fuma, qui toussa, désagréablement s'il avait eu des voisins, mais de longtemps l'homme n'existait pas encore, l'ancêtre fut le Cantal, dont on peut dire: quantum mutatus ! avec autant de vérité que du héros Hector apparaissant en songe au pieux Enée, pour lui prédire le « Mane, Thekel, Pharès » de la Troie des Dardanides. Il s'élevait alors près ou plus de deux fois aussi giganiesquement qu aujourd'hui, presque comme un Mont Blanc, sinon plus qu'un Mont Blanc, et ses cratères groupaient leurs cônes d'éruption en un cromlech redoutable de 33 kilomètres de tour : enceinte dont il reste encore, et diminués de plus de moitié de leur taille, le Plomb du Cantal, haut de 1,858 mètres, le Puy Gros, l'Elancèze, le Puy Mary (1,787 mètresj, cône élégant, le Puy de Chavaroche ou l'Homme de Pierre, etc. Ce cratère cracha longtemps, au temps miocène, puis au temps pliocène, de plusieurs gueules, comme Cerbère ou Scylla, et des crachats divers, basaltes, trachytes,


phonolites, andésites, et des cendres, soufflées spasmodiquernent jusqu'à sept ou huit lieues, en telles nuées qu'elles se sont tassées çà et là en cendriers où la cinérite a 60 et jusqu à 80 mètres d'épaisseur.

Dans ces coulées, pâtes et cendres incessamment sculptées par toutes les forces agissantes, surtout par la toute puissante érosion, les siècles de siècles ont créé circulairenlent, autour de la grande chaudière centrale, un ètoilement de seize vallées aussi

» charmantes que belles, un pays merveilleux qu'on ne saurait mieux décrire que par la voie des contraires, en le comparant dèrisoirement au Sahara.

Si dans la « Plus grande France », et même sur la Terre entière, le Désert * majeur represente l infini, le nu, le vide, la sécheresse et l'embrasement, s'il ne s'anime * * » que du passage des ouragans, du soziflle des brises du soir et du scintillement des étoiles de la nuit, le Cantal se berce au murmure des forêts, il résonne de la voix des eaux; à l'inverse du Sahara, qui voit tout, mais qui ne voit rien que de l'espace autour et du vide en haut, chaque vallée cantalienne, enfouie dans sa profondeur, ne voit rien qu'elle-même, mais elle voit tout ce qu'il est beau de voit- : les sources claires, le jeune torrent, la cascade, les rochers, la ruine de château, la prairie, les arbres, les deux détours du val, un pan du ciel.

L'érosion « souveraine » n'a pas manqué de transformer aussi le premier aspect qu'eut la Planèze quand elle venait de naître, à l'orient et en bas du Cantal, par l'étalement de basaltes fluides sur 30,000 hectares de roches primaires. Moins du grand cratère du Cantal que de petits volcans dispersés jaillirent ces basaltes ; ils s'entremêlèrent en une plaine ou les cônes d'éruption se levaient, comme en lner un mont Saint-Michel : ainsi se dressent encore aujourd hui les puys des DÔlnes sur l'assise de leur plateau. Puis les vents de souffler, les pluies de tomber, les torrents d'èlimer, les glaciers de raser; et les cratères de scories et de cendres de s'amenuiser et disparaître. Maintenant, de lAlagnon à la Truyère, de Saint-Fioul' au Plomb du Cantal, au-dessus de 900 mètres en Basse-Planèze, de 1,000 en Haute-Planèze, une campagne plate s'étend, sombre de couleurs, morne d horizon : ce sont tourbières et marais qui furent des mares ou des lacs, sillons dafjluents de la Truyère, gros villages sur des mamelons et des pentes; des champs de seigle, pas d'arbres, huit mois d'hiver et la froide bise toute l'année durant.

* Après le Cantal, avant les Dômes éructa le Mont-Dore, resté plus haut que le massif cantalien, mais de très peu, son Puy de Sancy montant à 1,886 mètres, à la source même de la célèbre Dordogne. Le ciseau du temps, « ce grand sculpteur », l'a si profondément égratigné qu on ne reconnaît guère ce qu'il fut, et s'il n'eut qu'une


gueule d'expectoration, là où se lève le Sancy, ou s'il en eut deux. La discordance d'orientalion des coulées semble indiquer deux puits démission, l'un au sud, et en effet dans le massf i du Sancy, l'autre au nord, quelque part aux environs du lac de Cuéry, entre le Puy de l'Angle et la Banne d'Ordanche : entre les deux chaudières se creuse la faille profonde où murmure l'encore enfantine Dordogne, devant les bains de la Bourboule, dans le sens de l'est à l'ouest, perpendiculairement à la première direction de la rivière qui, de sa source au delà des bains du Afont-Dore, descend du sud au septentrion.

Que deux foyers aient cuit, recuit, puis expulsé des pâles rocheuses avec pluies de cendres, ou qu'une seule fournaise ait fumé, les trachyles, basaltes et laves du Afont-Dore remplissent une ellipse de 35 kilomètres sur 25. Ces contributions de l'inlérieur à l'extérieur du Globe exhaussèrent de 1,500 mètres le pays : le Puy de Sancy dut s'élancer à 2,500 lnetres, sinon plus, le socle de gneiss, surtout de granit, en ayant de 800 à 1,000.

Telle fut la tension de la poussée intérieure, el telle est la puissance de l'érosion que le Sancy a diminué d'au moins 600 lnètres, que parmi les autres puys, les uns ont tout autant perdu de leur hauteur et que les autres, qui n'ont plus de nom, qui n'en eurent jamais fpiusqu alors il n'y avait pas d'hommesj, ont été balayés à la longue comme des poussières - et de fait, ils étaient poussière par leurs cendres, et pour le reste roche calcinée ou cassante; - ils ont descendu grain par grain, suivant la pente du pays, el il se peut que maints gouffres béent là oii pointaient des dyhes orgueilleux sur le plan refroidi dune lner dont les vagues fluides, l'une poussant l'autre, s'étaient épandues en coulées raboteuses; c'est comme autour du Cantal ou les météores ont ratissé de monstrueuses boursouflures. Le subtil Eole a vaincu Plulon, el dans les gorges qui rayonnent des Dore, on voit les pierres « immanentes » que recouvrit le déluge enflammé el que la coulée ne recouvre plus.

Le Sancy commande à toute la France intérieure, et pas une roche plus haute que la sienne jusqu'à l'Atlantique, à la Manche, à la Belgique, à l'Allemagne, il ne s'humilie que devant les Pyrénées, presque doubles, el les Alpes, quasi triples. De sa pointe aiguë on voit jusqu'aux bornes du regard, mais on voit triste : des puy s, des croupes, des plateaux, des montagnes indistincles, beaucoup d'Auvergne, un peu de Limousin, et des lacs dont le plus beau, le plus proche, le Pavin, se cache derrière un volcan.

Le Pavin est un gouffre d'un vert sombre, un large puits de Ir/, heclares, une eau dont le fond, 02 mètres, défierait même les plongeurs des contes de fées. Suspendu au flanc d'un volcan, il se range parmi les lacs de cratère, qui ne se nO/Junent pas


ainsi de ce qu'ils occupent un vrai cratère, une chaudière de laves, mais de ce qu'ils dorment dans un cratère d'explosion soudainement creusé par une détente de gaz. A l'altitude de 1,197 mètres, l'hiver en raidit la surface et l'on peut marcher sur l'abîlne.

Rigides aussi le lac de Montcineyre (mont des Cendres), à 1,170 mètres, et le lac Chauvet, grand de 53 hectares, profond de 63 mètres; et le lac de la Godivelle, œil glauque, semblable au Pavin, à 1,225 mètres au-dessus des mers.

Coupes ovoïdes ou rondes, la plupart de ces laquets de plateau n'ont d'autres pourvoyeurs que des rus plus que minuscules, des sources, ou parfois seulement les gouttes de la pluie; aucun n'arrête un grand torrent dans sa course, et c'est là ce qui - en fait des lacs essentiels, si pourtant un mot absolu comme celui d'essentiel peut s'appliquer à un phénomène aussi passager que l'existence et la durée d'un lac. Tout au contraire, à l'est et en bas du plateau, le lac de Chambon, qui arrête la Couze de Champeix M qui, vaste de 60 hectares, n'a pas 6 mètres de creux, est un lac de barrage, une vasque de comblement, une éphémère apparition, ainsi que l'intercepteur du cours de la Veyre, le lac d'Aydat, de même étendue que le Chambon, avec profondeur de 14 à 15 mètres.

Le laquet du Chambon naquit de l'obstacle jeté en travers du torrent par les laves du volcan du Tartaret, chaudière du temps quaternaire, donc contemporain des Dômes; le laquet d'Aydat se forma derrière une coulée du Puy de la Vache, cratère de ces DÔlnes eux-mêmes.

La chaîne des Monts Dômes, ou chaîne des Puys n'a justement rien d'une chaîne.

C'est à la fois une concentration et un éparpillement assez régulier de volcans de l'ère quaternaire, ainsi donc bien moins anciens que Dore et Cantal, sur un socle granitique et gneissique de 800 à 900 mètres au-dessus des océans. Disséminés sur une longueur de 30 kilomètres, avec largeur de 3 à 4, au S.-O., à l'O., au N.-O. de ClerntontFerrand, soixante-quinze dômes ou cônes surgissent du plateau d'entre l Allier et son affluent de gauche, la Sioule, à l'occident de la « tant belle » Limagne.

Taupinières dans un champ, voilà ces volcans. Mais dans la dispute cruelle des vents, des brises, des pluies, des neiges, des ouragans, des tonnerres, ce « champ » n'a d'autres confins que l'horizon,) et sa moindre « taupinière » a 150 ou 200 mètres ; la plus haute 600 : c'est le Puy de Dôme, dont se nomme un département et qui atteint 1,465 mètres quand, à sa base, le plateau en a 800 à 900, quand, tout à fait en bas, Clermont-Ferrand est à 400 mètres, et la rivière de la Limagne, l'Allier, à 300.

Il est vaste; le champ des taupinières, et plus triste encore avec ses chéires lugubres. *


La chéire, c'est la bouillie dégorgée par les cratères, puis coagulée par le froid, contractée, rétractée et devenue ce qu'elle est restée, une plaine chaotique, en pente suivant l'inclinaison à laquellë obéit jadis la coulée, et gardant fidèlement les antiques remous, les ressauts, les bosses, les creux de ses basaltes, andésites et labtadorites, selon que se figea la lave_: fidèlement, parce que la très poreuse chéire absorbe l'eau comme une éponge et que toute pluie s'enfonce incontinent dans les tuyaux et tuyauticules de la roche pour se concentrer et couler sous la chéire, comme un Arvéron sous la mer de Glace, et jaillir au bout de la coulée en fontaines de toute pureté. Pas d'eau de surface, donc pas d'érosion, et la chéire « demeure », immuable, toujours sèche, avec ses tristes couleurs du gris et roux au rouge noirâtre, avec son aridité désolée ou le peu que la mère nature accroche de broussaille à ses scories. La plus longue des chéires a 14 kilomètres; nulle ne dépasse 4 en largeur.

Dômes ou cônes, soit intègres, soit ébréchés, il n'y a que cinq puys sur soixantequinze qui manquent de cratère, et parmi eux le Puy de Dôme, parce que le trachyte qu'ils auraient dû verser sur le soubassement de granit et de gneiss était trop pâteux pour s'épancher à l'aise au dehors; il se solidifia dans la gaine du puits des laves et il en devint le couvercle. Cônes et cratères ont conservé leur première apparence, et jeunes en ce sens, ils ont l'air caducs, faits qu'ils sont de scories, de pouzzolanes, de lapilli, de ponces, sombre et croulante biocaille qu'on dirait crachée d'hier; de rares gazons tiennent en cohésion ces pierres incohérentes; rarement des arbustes, des arbres; mais le plateau se reboise, et aussi quelques-uns de ses volcans.

Ainsi, le Cantal, les Dores, les Dômes se suivent du sud au nord; et de ce sud à ce nord ils se sont allumés les, uns après les autres, le, long d'une fracture de la dure ecorce du Globe. Combien de siècles de siècles séparèrent le premier allumement de la dernière extinction de ces phares fuligineux ?

Des Dômes, des Dores, du Cantal, on contemple au loin le socle des volcans d'Auvergne. Des Dômes, le regard plane jusqu'aux lointains bleuâtres, sur les collines de la Combraïlle; des Monts Dore il voit fuir les plateaux de Laqueuille et ÏArtense; du Cantal il erre sur la Planèze prochaine et la Châtaigneraie éloignée, Ainsi se prolonge la France centrale autour du Cantal et de la « Mauvaise Montagne », qui est la région des chaudières et des chéires « doriennes » et « dômiennes ». Semblables par l'inclémence des vents, l'âpreté du climat, les neiges de l'hiver et, dans l'ensemble, mornes et sauvages, ces hautes terres dfifèrent à quelque degré les unes des autres: selon qu'y domine le granit ou le gneiss; suivant la roche l nue, la pâlure ou la forêt, suivant qu'elles se vêtent de bouleaux; de hêtres, de pins et sapins, de chênes, de


châtaigniers; et selon que l'eau s'y, endort en étangs ou que sa fuite est rapide, de ressaut en ressaut, vers les vallées d'en bas. x - A l'extrême septentrion de l'Auvergne, la Combraille disperse, puis rassemble au fond d'entailles raboteuses, pour les envoyer vers la Sioule, la Bouble, le Cher naissant, des ruisseaux nés sur la lande ou dans des bois de hêtres, parmi des coteaux de 600 - à -800 mètres d'altitude.

Au nord-ouest du Sancy, sur les plateaux de Laqueuille, d'Herment, de Pontaumur, on a beau vaguer en Auvergne, c'est comme si l'on n'avait pas quitté le Limousin ou la Marche. On est toujours sur des granits et devant des granits, sur - des croupes mornes ou dans les brandes, ou sur les bords du ruisseau toujours hésitant -sur sa route et dont l'indécision double ou triple_ la promenade entre le moulin d'amont et le moulin d'aval; et toujours le brouillard sur l'étang, la buée sur la cascade et la brume à l'horizon. ,

Au sud-ouest du Sancy, TArtense déroule des croupes herbues et bocagères d'où l'on voit. d'autres croupes, des plans de gazon, des rideaux et des caps de forêt; des laqllets, des étangs où se mire la vivante muraille des bois, l'eau supplémentaire s'échappe en. torrents à cascatelles penchés vers la Dôrdogne.

La Châtaigneraie, nom qui- traduit exactement le Costognaou des Auvergnats toucherait, au nord-est, à la Planèze, si des laves cantaliennes n'avaient propagé leur houle confuse sur l'assise rupestre devenue le plateau dù Carladès; autrement appelée Veinazès, elle cache parmi les châtaigniers, sur des roches rouges, de pauvres villages, de misérables hameaux de cabanes, qui seraient des chaumières si leur toit était de paille el non de bruyère et d'ajonc. Ses ravins en précipice conduisent leurs cascades au sud vers les côtes très hautes et brusques de la rive droite du Lot, à l'ouest, vers le Célé, tributaire de ce Lot, au nord, vers la plaine d'Aurillac ou d'Arpajon, lac des longtemps périmé, devenu fond de prairies, jardins et vergers : c'est ici le midi de l'Auvergne et le fruitier de Clermont-Ferrand, à la rencontre des admirables vallées de la Cère et de la Jordanne.

Le plan dArpajon est une Limagne, mais la grande, la vraie Limagne' est ailleurs, au nord-est, de l autre coté des puys et cratères, tout au long de lAllier : d abord Limagne de Langeac; puis Limagne du Brivadois, dans la plaine de Brioude; ensuite Limagne d lssoire; enjin Limagne de Clermont ou Grande Limagne ou « Limagne des Limagnes », après que son grand torrent, divaguant entre les' îlots, sur les sables et les graviers; s'est concentré pour creuser un porphyre de toute dureté par les défilés de Four-la-Brouque et de Saint-Ivoine. C'est, en France du centre, la terre de fécondité proverbiale et, bien que sous le climat le moins pluvieux de lAuvergne, la plus verdoyante,


la plus artistement et abondamment arrosée, du fait de torrents des montagnes qui surgissent en superbe dominance : à l'occident, la Margeride, les Dores, les Puys; à l'orient, la chaîne du Forez. A elle le-trésor de l'Alagnon, fils mutin du Cantal, et les Couzes de la raboteuse Chandesse, et les fontaines « dégainées » par le fourreau des chèires, et la Dore qui est le torrent des monts Dolore et des granits sans humus du Livradois, puis la rivière des terres grasses de. la Limagne d'Ariane et d'Ambert; à cette Dore il vient, de : la tombée d'occident des monts du Forez, des eaux très fantasques, très indisciplinées, très évaporées, pourrait-on dire, puisque, à chaque ressaut de la roche, elles se vaporisent en cascate-lles; en haut l'onde, en bas la brume et la pluie.

Une autre Dore d'un destin moins court, ne se borne pas, comme celle d'Ambert comme l'Alagnon, les Couzes, la Morge, la Sioule, à se mêler- au flot d'une longue rivière, l'Allier. Elle devient longue rivière elle-même, et vit d'une vie large, impérieuse; dans le bas de son cours, agitée par la marée, c'est une « mer », ainsi que disent ses riverains de l'Entre deux Mers, l'autre « mer » étant la Garonne. Cette Dore, née du -Mont Dore, au flanc du puy de Sancy , devient la Dordogne, dès en aval des Bains du Mont Dore; elle rassemble, par la Rue, la Sumène, la Maronne, la Cère, les eaux du versant le plus mouillé d'Auvergne, celui contre -lequel battent les vents d'ouest, haleines océaniques amenant quarante-trois fois plus d'ondées que les vents - de la partie d'orient : sur ce versant là, les douze mois de l'année font « dégouliner » - en moyenne de 1,000 à 1,200 millimètres d'eau; 1,400 à 1,600 tombent sur les vallées supérieures jusqu'à la tranche des - monts, tandis que la Limagne de la rive gauche de l'Allier n'en reçoit que 500 à 600; après quoi le ciel redevient plus humide dès que ses nues se heurtent au rempart forestier de Pierre-sur-Haute et des monts du Forez. Un autre et fort beau courant d'Auvergne, la Sioule, s'irrite la percée d'une chéire dans la gorge de Pontgibaud; puis, sur des granits, des porphyres, obscure par la profondeur de son sillon dans le plateau, elle dort fmais émue de-ci de-là par des rapidesj, entre les hautes roches, et dans son eau presque immobile les roseaux s'inclinent à peine dans le sens de l'aval.

Pour compléter ïAuvergne, il reste un bout des monts d'Aubrac, qui contemplent Chaudesaigues, la ville aux eaux presque bouillantes, mais la masse aubracoise est plus languedocienne qu'auvergnate; il y a la Margeride, mais cette sauvage et sombre, celle sylvestre et solitaire, est surtout roche de Gévaudan, c'est-à-dire languedocienne également, par elle-même et par son grand torrent, la Truyère, franchie à 122 mètres au-dessus de son flot par le viaduc ultrafameux du Garabit; on peut pourtant la considérer comme chaîne des Arvernes autant que montagne- des Gabales ou gens du Gévaudan, parce qu'elle se continue en réalité par delà l'Alagnon sous le nom de


Cézcdlier (1,555 mètresj, puis par delà la Rue sous le nom d'Artense; après quoi elle se lie. par delà la Dordogne aux monts du Limousin et de la Marche. Mais il y a changement de noms, el- les noms, les mots sont la moitié de l'intelligence, de la science humaine. Enfin, il y a les monts du Forez, mais ceux-ci fidèles à leur désignation, sont bien foréziens avant tout par leur plus longue pente, leurs maîtresses vallées, leur célèbre Lignon, leurs volcans de Montbrison; seulement ils font dégringoler en Auvergne leur Durolle ou Petite Dore, le torrent pittoresque de Thiers, qui est la ville aux couteaux, Voilà donc comment se comporte le pays des illustres Auverpins, qui furent des Celtes, avec leurs villes de Nemetum (Clermont), Briyas fBrioudeJ, Iciodorus flssoire), et Ricomagus fRiomJ. Quand Rome eut courbé les Gaules, Nemetum fut Augustonemetum, et ce nom double, à la fois romain et celtique, présageait la naissance de la race gallo-romaine, qui devint la française, en général, et ici, en particulier, l'auvergnate. Au sommet même du Puy de Dôme s'éleva un temple superbe dont on, a dégagé les ruines : le panthéon des Arvernes y fraternisa avec les dieux de Rome, et le « genie » topique, Vasso, transformé en Mercure dômien, régna dans ce temple sous l'image d'une statue du sculpteur Zénodore, la plus colossale, nous dit-on, qu'il y eût alors dans tout le monde gréco- latin.

Lentement les Arvernes se cristallisèrent en Auvergnats : Celtes, sans doute, mais qui ne sont pas- que des Celtes; même au plus reculé de la montagne, même chez les triples Auvergnats, comme on dit, ou chez les Fouchtras, comme on dit aussi, ces excellents compatriotes ne sont pas de race homogène; mais partout, chez eux et hors de chez eux, voire dans les grandes villes, quand les foules qui les pressent ne les ont pas encore 'dénaturés, on leur reconnaît la droiture, la probité, la franchise, l'énergie, la ténacité, le ferme bon sens, l'intelligencela bonté, avec tendance nécessaire aux défauts de ces qualités. Au fond, l'Auvergnat est un brave et digne homme, affectueux dans sa rudesse, malicieux sous sa forme épaisse, spirituel et même spiritualiste derrière son enveloppe épaisse, son large rire béat, son dandinement d'ours, et plein de saillies drôles en son patois dont les ch font sinon la plus grande, au moins la plus « éclatante » moitié.

Il faut distinguer parmi eux, entre les montagnards et les gens de la Planèze, surtout des Limagnes. Les Limaniens sont empâtés jusqu'au cou dans la glèbe; ils ne vivent pas, ils ne sentent pas pour eux, mais pour leur enclos, leur domaine, travail de leur journée, souci de leur nuit, leur espoir dans ce monde, on oserait presque dire dans l autre, tant il leur semblerait naturel de l'emporter avec eux par delà la tombe outrageuse. N'aimant que la' terre, ils ont horreur de la diviser; ils n élèvent donc


qu'un minimum d'enfants, trop souvent pas un seul, el ils ne laissent derrière eux personne, os de leurs os, chair de leur chair, pour continuer la loyale Auvergne.

Mais ce quils ne font pas, l'Auverpin d'en haut le fait. Il tient au sol par des racines lnoindres; il ne le bêche el ne le laboure guère; son royaume c'est l'herbe qui, dit-il, pousse toute seule; son peuple c'esl le bélail qu'il conduit dans la gazonnière, avec lequel il passe l'hiver dans l'étable, monseigneur le porc y compris, quand on a le bonheur de posséder ce serviteur fidèle el bon en toutes choses. Dispensé de vivre ou de vivoter à la force des bras, il songe, il calcule, il combine, il rêve, il fait des châteaux en France, el aussi en Espagne, l'un des deux pays de son énâgraLion, l'autre étant la France elle-même. N'ayanl pas à partager le plateau de pâture, qui est à tous, il sème les enfants à la volée, la famille foisonne; el part qui veut partir à la conquête du Inonde.

Le flot de celle émigration coule surtout du Cantal; beaucoup moins du Puy-de-Dôme, qui est plus agricole, avec plus de villes, plus stérile en honunes, plus français, moins auvergnat.

Ce que Paris en reçoit lui vaut à milliers des charbonniers, des commissionnaires, des concierges, des débitants du divin nectar assez aventurèment qualfiié aujourd'hui de « jus de la treille ». Quant à la robuste autant que joviale corporation des porteurs d'eau, elle n'est plus depuis que la Dhuis, la Vanne, l'Avre, Chaintreauville versent leur onde à la « mirobolante » métropole : ainsi les « aguadeiros » galiciens ont disparu de Lisbonne depuis l'arrivée des sources de l'Alviella dans la ville qui se prétend fondée par Ulysse.

ONÉSIME RECLUS.

La veillée en Auvergne.


Vue générale de Clermont, prise de Royat.

PUY-DE-DOME

I. - CLERMONT-FERRAND

CLERMONT - FERRAND. VUE GÉNÉRALE. Clermont-Ferrand, préfecture du Puy-deDôme, chef-lieu du i3° corps d'armée, siège d'un évêché et d'une académie, est bâti sur une hauteur au pied de laquelle coule la TireT taine.

En réalité Clermont-Ferrand, qui ne compte que 5o,ooo habitants, en renferme au moins un tiers en plus, si l'on considère que Clermont ne fait qu'une seule et même agglomé-

ration avec Royat et Chamalières d'une part, et Montferrand d'autre part.

Aucune solution de continuité - n'existe entre ces quatre localités, et la division entre elles est purement administrative et nominale.

Clermont-Ferrand se voit admirablement de loin. La ville occupe le centre d'un cirque formé par les montagnes qui l'entourent et

que domine le puy de Dôme. Mais c'est de Royat que la vue est surtout remarquable.


Le départ pour le puy de Dôme.

Au premier plan, les thermes de Royat, puis le viaduc de la ligne de Clermont à Limoges, et à l'horizon la masse sombre formée par l'agglomération des maisons de Clermont que domine la belle cathédrale placée sur le point le plus élevé et en même temps le plus central.

On ne trouvera peut-être pas à Clermont des monuments d'une magnificence extraordinaire, d'une beauté parfaite et indiscutable.

Si l'Auvergne, au point de vue architectural, ne peut revendiquer la première place, au moins tiendrait-elle un rang fort honorable. En revanche, au point de vue des sites, du pittoresque, elle est, à coup sûr, une des régions les plus intéressantes de notre pays.

Les environs de Glermont sont de toute beauté ; ceux du Mont-Dore sont absolument admirables. La vallée de la Sioule est magnifique et l'Allier arrose une des plus fertiles et des plus riches vallées de France : la Limagne.

A Clermont même nous trouverons

quelques monuments intéressants, et une curiosité naturelle, la fontaine pétrifiante de Saint-Allyre. C'est une source chargée de carbonate de chaux qu'elle dépose sur les objets qu'on y plonge pendant un certain temps.

Ce sel se dépose de lui-même sur les bords du cours d'eau et y a formé en quelques endroits des stalactites, et même un véritable pont.

Un fort beau jardin public, le jardin Lecoq, se trouve auprès de la gare et renferme, avec le jardin botanique, les Facultés.

LES CARS D'EXCURSIONS A CLERMONT. — L' Auvergne voit chaque

année beaucoup de touristes ; et pourtant bien des régions y sont moins connues qu'elles ne devraient l'être, et celles que l'on visite le plus mériteraient de l'être davantage.

Le syndicat d'initiative de Clermont-Fer-

La fontaine d'Amboise, à Glermont.


rand fait cependant les plus louables efforts pour encourager les visiteurs. Des cars alpins partent chaque jour de la place de Jaude pour le puy de Dôme, pour le lac Chambon, pour tous les environs de Clermont dans un rayon assez étendu. C'est une ressource précieuse, à la fois commode et économique.

CLERMONT-FERRAND. LA FONTAINE D'AMBOISE.

- Au centre d'un carrefour formé par le cours Sablon, l'avenue Centrale et l'avenue Carnot, se trouve la fontaine d'Amboise.

Ce très curieux monument de la Renais- J

sance, en pierre de Volvic, a été élevé en 1515.

Les armes de la famille d'Amboise qui y figurent lui ont donné son nom.

Elle se compose d'une vasque supérieure surmontée de statuettes, et d'un étage inférieur à six côtés orné de statues sur chacune de ses faces. Au sommet est un Hercule armé d'une massue.

Cette fontaine a été plus d'une fois

Notre-Dame-du-Port. (Cliché de M. Grêaud.)

restaurée, et plus d'une fois aussi changée de place.

CLERMONT-FERRAND. NOTRE-DAME-DU-PORT.

- Notre-Dame-du-Port, qui touche presque la place Delille, est un édifice fort ancien qui ne fut achevé qu'au XIIe siècle. Mais certaines parties de l'église remontent certainement au xe, peut-être plus haut. C'est l'église vénérée

entre toutes par les Clermontois. Elle est bâtie sur une crypte, et se compose de trois nefs, d'un transept fort curieux et d'un chœur qui est sans doute la partie la plus ancienne.

Ses trois tours, dont deux sont carrées, l'autre octogonale, accusent une origine relativement moderne, ou du moins des reconstructions récentes. 1 Le chœur est tout à fait remarquable par ses corniches saillantes soutenues par des colonnes avec chapiteaux ornés. Une des portes est située au bas d'un escalier aul quel donne accès un porche du XVC siècle.

D'autres édifices religieux méritent au moins d'être cités. L'église des Carmes Déchaux n'offre rien de remarquable à l'extérieur ; à l'intérieur, l'autel est formé par un ancien tombeau datant des premiers siècles de l'ère chrétienne, et qui fut peut-être celui de Sidoine Apollinaire.

Saint-Eutrope et Saint-Joseph sont des édifices mo-

dernes, avec imitations du style gothique et roman auvergnat. La première est située près de la fontaine de Sainte-Allyre, la seconde près de la gare. Mais cette dernière, quoique tout récemment construite, a subi des tassements qui ont nécessité d'échafauder sa façade.

La cathédrale surpasse a coup sûr ces derniers monuments, mais ils ne sont pas sans mérite.


CLERMONT-FERRAND. LA RUE DES GRAS. —Une des curiosités de Clermont, c'est la rue des Gras et les ruelles qui l'avoisinent. Non

pas que la rue en ellemême présente rien de remarquable, seulement elle est bordée par une série de vieilles maisons dont les façades parfois ont perdu leur caractère, mais dont les intérieurs, les cours, ont gardé toute la saveur des xve et xvi° siècles.

La rue des Gras commence devant le portail inachevé de la cathédrale, tout près de la maison natale de Blaise Pascal, maison qui, malheureusement, a perdu tout intérêt autre que le souvenir du célèbre adversaire des Jésuites. Au n° 34 de la rue est la maison dite des Architectes, construite en i56o ; au n° 22, une autre maison du XVIe siècle.

Tout autour- de la rue des Gras, d'autres ruelles renferment des maisons curieuses, par exemple : la rue des Petits-Gras, la rue

La rue des Gras, à Clermont-Ferrand.

Coifferie et surtout la rue des Chaussetiers.

1 1

CLERMONT-FERRAND. LA CATHÉDRALE.

La cathédrale, dédiée à Notre-Dame, est un

magnifique édifice, commencé en 12^8 et inauguré cent ans plus tard, mais avant son achèvement. Elle n'a été à peu près terminée

que de nos jours, par Viollet-le-Duc. L'intérieur en est fort remarquable, et le visiteur qui a le courage de monter au sommet des tours, embrasse de 'là un panorama merveilleux.

Devant la cathédrale s'étend la place de la Cathédrale, C'est un rectangle planté de beaux arbres, au centre duquel s'élève le monument des Croisades Cet édifice, ,tout moderne, porte son sommet la statue du pape Urbain II.

C'est, en effet, à Clermont qu'eut lieu, en 1095, le fameux concile où fut prêchée, par Pierre l'Ermite, la première croisade.

Le long du chœur de la cathédrale se trouve la rue des Grands-J ours, en souvenir d'une sorte de lit de justice dont Fléchier fut l'historien et qui fit preuve d'une extrême sévé-

rité vis-à-vis des tyranneaux qui avaient mis l'Auvergne au pillage.

La maison natale de Pascal fait l'angle de la place et de la rue des Chaussetiers.


L'AUVERGNE — PUY-DE-DOME 21

Cathédrale de Clermorit-Ferrand.


Maison de la rue des Cliausscliers, à Clermonl.

(Cliché do M. Gréaud.)

CLEIIMONT-FEMI VM). VIEILLE M VISON DE LV RI E DES Cil Al SSETIEUS. La rue des Challssolicrs est une ruelle parallèle à la rue des Ciras, et, comme elle, ren ferme de vieilles maisons dont l'une est eélèhre à juste lilre : c'est, au 11° 3, la maison Savaron. Dans la cour de celle maison se Irouve une lourelle d'escalier a\ec des arcades reliant les étages, qui datent de i 5i3.

MoXTEERRAM) LA RUE DE LA Fo\TAI>E. Monlferrand est une petite localité de 3,ooo à /| .ooo habitants, située au nord de Clermont, et réunie à cette dernière par un tramway électrique. Ce qui caractérise Monlferrand, c'est, d'une part, la disposition de ses rues qui se cou pent presque toutes à angle droit, et surtout ses vieilles maisons qui malheureusement disparaissent avec une grande rapidité sous la pioche des démolisseurs.

Lorsqu'on arrive de Clermont, on aperçoit 1 agglomération de Montlerrand comme perchée sur un coteau au sommet duquel conduit la rue de la Fontaine. Cette rue, — c'est la grande route de Hion1, - doi t son nom à une fontaine qui se trouve au pied de la bu lté de Monlferrand, et elle est curieuse par les vieilles maisons qui la bordent. Chacune de ces maisons a une histoire plus ou moins authcntique; mais certaines méritent d'être visitées pour leur parfaite conservation et la pureté de leur sljle.

La rue de la Rodade est perpend iculaire h la rue de la Fontaine et va de l'église de Monlferrand, qui mérite une visiLc, à la place de la llodade. De cette place on a une fort belle vue sur Clermonl que, tout au fond de l'hor izon, domine le puy de Dome.

La rue de la Fontaine, à Montlerrand.


Maison de l'Apothicaire, à Montfcrrand.

MONTFERRAND. LA MAISON DE L'APOTHICAIRE.

- Parmi les vieilles maisons de Montferrand,

l'une des plus curieuses, mais non des plus anciennes, est la maison de l'Apothicaire, située à l'angle de larue de la Fontaine et de la rue de la Rodade.

Elle est construite en pans de bois avec charpentes saillantes en dehors. Ces charpentes sont ornées de sculptures dont les sujets rappellent certaines scènes du « Malade imaginaire », et évoquent le souvenir de Monsieur Purgon et de son client. On remarque d'une part l'apothicaire offrant ses services, et, à l'autre angle, le client se disposant à les recevoir.

Ces sculptures, qui nous sembleraient aujourd'hui d'un goût dou-

teux , étaient fréquentes au xve siècle, et les monuments religieux n'en sont pas toujours exempts.

Il

LE MARCHÉ A CLERMONT.

- Les vieux costumes de l'Auvergne disparaissent comme presque partout en France. Tout au plus pourrait-on trouver quelques coiffures intéres santés. C'est au marché qu'on a chance de faire quelque trouvaille en ce genre. Il se tient sur la place du Poids-de-Ville, entre la place de Jaude, la plus belle de ClermontFerrand, et le joli square où l'on a élevé une statue au plus illustre des fils

de l'Auvergne. : le philosophe Blaise Pascal, né à Clermont en 1623 et qui mourut en 1662.

Le marché, à Clermont-Ferrand.


Substructions gallo-romaines, à Iloyat.

PIOYAT. SUBSTRUCTIONS GALLO-ROMAINES. —

Royat est relié à Clcrmont, comme Montferrand, par un tramway électrique, et n'est séparé de Clermont que par le fanhourgilldns-

triel de Chaînai lèrcs. La ville est construite en amphithéâtre sur les bords d'un ravin creusé par la Tiretaine, qui y tombe de cascade en cascade.

Royat est tout d'abord masqué par le viaduc de la ligne de Clermont à Limoges. Derrière la masse imposante de ce viaduc se trouve, au fond de la vallée, l'établissement thermal, et sur la limite même des jardins des Thermes, on voit les restes des anciens bains romains qui datent probablement des Antonins.

Tout auprès se trouve la grotte du Chien, profonde excavation remplie d' acide carbonique, qui

rappelle, mais d' assez loin, celle de Capri.

ROYAT. VUE PRISE DE L'ÉGLISE. — Royat se compose de deux parties : l'une qui occupe le fond de la cuvette creusée par la Tiretaine, et ren ferme les thermes, prend le nom de Saint-Mart.

L'autre, qui comprend la ville proprement dite, est située sur la crête de la hauteur ou en escalade les pentes.

La prospérité de Royat date d'une soixantaine d'années. Aussi, à côté de l'ancienne ville, peu

importante, mais au contre de laquelle se trouve l'église, a-t-on construit une ville toute neuve, composée de villas, de casinos et d'hôtels luxucux.

Royat, vue prise de l'église.


ROYAT. L'ÉGLISE. — L'église est 'située au centre du vieux Royat, sur le rebord d'une plate-forme coupée à pic par la Tiretaine.

C'est un édifice très ancien qui, pour certaines parties au moins, remonte au XIe siècle et présente quelques restes d'anciennes fortifications très curieux a visiter.

Église de Royat.

Elle a été récemment restaurée. La tour qui la surmonte forme, à son sommet, une plateforme d'où la vue est fort belle.

Devant l'église, on voit une assez vaste place ornée à l'un de ses angles d'une croix érigée en i486, brisée pendant la Révolution et restaurée dans ces dernières années.

LE VIEUX ROYAT - Le vieux quartier de Royat s'étage dans là gorge étroite creusée par la Tiretaine, au-dessus de l'établissement thermal et au delà des nouvelles constructions de Saint-Mart, sur la route du puy de Dôme.

C'est un fouillis de vieilles maisons qui se pressent le long du cours bienfaisant de la

Tiretaine, afin d'utiliser chacune des chutes de ce ruisseau. C'est dire que cette partie de la ville est surtout industrielle. On y voit des confiseries, des blanchisseries, etc. Là se trouve également la grotte des sources. Ces sources, au nombre de sept, jaillissent au travers des roches de basaltes et servent, en partie tout au


moins, à l'alimentation des fontaines de Clermont. Le reste va se perdre dans la Tiretaine.

De Saint-Martà Royat, deux routes s'offrent au visiteur : l'une, sur la rive gauche de la Tiretaine, est la plus pittoresque. L'autre, sur

Vieilles maisons, à Royat.

la rive droite, permet de voir le plus beau quartier de la nouvelle ville.

LE puy de DÔME. — L'excursion au puy de Dôme est en quelque sorte obligatoire.

Elle n'exige ni endurance extrême, ni fatigue excessive. Elle est à la portée de tout le monde. Le syndicat d'initiative de Clermont l'a singulièrement facilitée par ses cars alpins, dont les voyages ont lieu tous les jours pen-

dant la belle saison.

Elle n'est pas très coûteuse et ne prend qu'une journée à peine.

On part généralement de Cler mont ou de Royat vers 9 ou i o heures du matin et on revient pour le dîner.

On suit presque touj ours à l'aller la route de Fontanat, et au retour celle de La Baraque. Le trajet en sens inverse serait peut-être plus commode.

La route de Fontanat est la continuation de la rue qui traverse Royat par la rive droite de la Tiretaine. Si la pente est rude pour gagner les hauteurs de Royat, elle s'accentue encore pour gagner Fontanat. Le puy

de Dôme, en effet, a i,465 mètres d'altitude, et la voiture vous laissera au pied du cône, au col de Ceyssat, à près de 1,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Or, Clermont n'est qu'à 40.7. mètres d'altitude.


Vue prise du puy de Dômc.

On met de deux à trois heures pour arriver au col. Il reste alors a gagncr le sommet. Ou

y parvient h pied eu moins d'une heure.

La route par La Baraque est meilleure que ce lle de Fontanat; elle ramène à Clermont en une heure.

VUE PRISE DU SOMMET DU PUY DE DÔME. — Le puy de DÙlne est une sorte de mamelon

Le puy de Dôme.

qui s'élève brusquement au-dessus du col de Ceyssat et que termine un plateau rocailleux

fort inégal, sur lequel 011 voit un petit restaurant, les ruines du temple du Mercure arverne, et l' obsenatoire.

Du sommet du p 11 y de Dôme, quand le temps le permet, on découvre un immense et magnifique panorama. Du côté de l'est et du nord,


c'est le petit puy de Dôme, avec son cratère auquel sa forme a fait donner le nom de Nidde-la-Poule, le puy de Pariou, puis Clermont, Riom et parfois Moulins, avec la vaste et belle plaine de la Limagne que l'Allier traverse comme un ruban d'argent.

Le temple de Mercure, au sommet du puy de Dôme.

Mais, au sud-ouest, le spectacle est encore plus curieux peut-être. On a, en effet, sous les yeux, comme dans un gigantesque plan en relief, toute -' la chaîne des puys, avec leurs sommets arrondis percés de cratères et flanqués des coulées de lave qu'ils ont vomies jadis.

LE TEMPLE DE MERCURE. — Sur le puy de Dôme, au point culminant du sommet, est un observatoire relié à Clermont par un fil télégraphique, qui transmet le résultat des observations, alors même que la neige pendant l'hiver interrompt toute possibilité de commu-

nication autre avec l'observatoire et ses habitants.

En creusant pour établir les fondations de l'observatoire, on a mis au jour les restes d'un ancien temple consacré à Mercure Dômien, dit une inscription trouvée parmi les ruines.


LE MONT-DORE ET LE PIC DU CAPUCIN. —

L'une des plus belles excursions que l'on puisse faire en France est la route de Clermont- Ferrand au Mont-Dore. Autant le chemin de fer, obligé à un détour considérable pour éviter la chaîne des puys, présente peu

Le Mont-Dore et lè pic du CfipuéiLÍ. - 1

d'intérêt, sauf en quelques points assez rares, autant la route par Randanne, les roches Thuillière et Sanadoire, le lac Guéry et la vallée de la Dordogne, offre des points de vue variés, souvent incomparables.

Ce qui frappe surtout en arrivant au MontDore par ce chemin, c'est la montagne qui

domine la ville et qui porte le nom de pic du Capucin. La ville occupe le fond d'une sorte de cirque formé par la chaîne des monts Dore, que domine le Sancy, dont la tête s'élève à plus de 1,800 mètres.

Le Capucin est la promenade favorite du

Mont-Dore et son succès s'explique par la vue admirable qu'on a du sommet. Une route y conduit; mais on y arrive plus vite et plus commodément par le funiculaire, qui dépose les visiteurs à 1,2^5 mètres d'altitude, sur une sorte de plateau gazonné, ombragé d'arbres séculaires, auquel on a donné le nom de Salon


du Capucin. Pour gagner le sommet, il faut faire un assez long circuit au milieu de la forêt, et tout à coup, à l'endroit où finissent les arbres, on se trouve en présence d'un cône isolé, dénudé et abrupt, qui semble inaccessible du côté du Mont-Dore, mais qui se laisse

Le Mont-Dore, vue prise de la route de la Tour-d'Auvergne.

aisément gravir du côté du Sancy. A côté de lui se trouve un énorme rochét qu'une vague ressemblance avec un moine encapuchonné a fait appeler le Capucin.

Du sommet du Capucin, la vue est magnifique. La ville du Mont-Dore est presque sous les pieds du touriste.

VUE DU MONT-DORE PRISE DE LA ROUTE DE LA TOUR-D'AUVERGNE. — Lorsqu'on-arrive de la Bourboule au Mont-Dore, après avoir laissé à droite la route du Capucin, on débouche tout d'un coup sur une sorte - de balcon d'où l'on plonge sur la ville du Mont-Dore et la vallée

de la Dordogne. Au premier plan se trouve la gare, point terminus de la ligne du Mont- Dore à Laqueuille, puis les hôtels somptueux dont se compose en grande partie la ville, l'établissement thermal, l'un des mieux installés et des plus luxueux de France, et enfin les montagnes qui enserrent la vallée.


LES ROCHES THUILLIÈRE ET SANADOIRE. - La route du Mont-Dore a Clermont est une des plus belles de la France. Quinze minutes après le lac de Guéry, à la bifurcation de cette route et de celle du pittoresque village d' Orcival, la route, qui déroule son ruban pierreux à flanc

Les roches Thuillière et Sanadoire.

de montagne, domine de trois ou quatre cents mètres un ravin profond où coule un petit torrent, affluent de la Sioule.

Ce ravin est comme fermé à l'une de ses extrémités par deux roches isolées qui semblent les seuls restes de deux gigantesques piliers d'un portique dont le cintre se serait effondré.

A droite, en allant vers le Mont-Dore, est la roche Thuillière, à gauche la roche Sanadoire.

Entre les deux, s'ouvre la vallée où, dans le fond, dort le petit village d'Orcival. La roche Thuillière al, 296 mètres et est d'une escalade presque périlleuse. Le touriste qui parvient au

sommet se trouve au-dessus de l'abîme effrayant qui sépare les deux cimes.

La roche Sanadoire a 1,288 mètres. Il paraît qu'elle portait autrefois les ruines d'une forteresse, assiégée et prise par Louis III, de Bourbon sur les Anglais. Ce château se seraitil écroulé avec le sommet de la roche ?


Cliaises à porteurs, au Mont-Dorc.

LES CHAISES v POUTEIus. Par suite (le l'orientation do la \allée, son altitude et Je voisinage des montagnes, les nuils sontfraîches an A!<)))L-!)orc. Pour éxiter des refroidissements auv malades qui iennent Y faire une cure, on a illiagillé de les transporter de chez cn\ au\ dillerenles

Cascade de Queureuilli.

parties de l'établissement au moyen de chaises à porteurs, d'un modèle con fortable, dans lesfi neUesils sou t comme emprisonnés et où le jour pénètre par une fenêtre enlr' ouverte seulement quand il s' agit d'absorber le verre d'eau strictement gradué selon l'avis de la Faculté.

CASCADE DE QI ELREUILTI. — Les cascades ne sont pas rares autour du Mont-Dorc. La Grande Cascade et celle de Qucureuilli sont les plus rapprochées. L'une et l'autre sont facilement accessibles. La première est sur la route du Sancy, l'autre sur la route de Laqucuille, à

Lac de Guéry.

une demi-heure à peine du Mont-Dorc. Le torrent qui forme celle dernière est un afllucnt de la Dordogne. L'eau tombe d'une roche de basalte d'une hauteur de Jo mètres dans un bassin semé de rochers et ombragé de sapins.

Quelques celltaincs de mètres plus loin, le même ruisseau forme la cascade moins intéressante du Hossignolet.

LE LAC DE CI EU Y. - Le lac de Guéry se trouve sur la route de Clennollt, entre le Mont-Dorc et les roches Thuilhère et Sanadoire,


- à une heure et demie de marche. Il est formé - par un torrent qui tombe de la Bànne d' Ordanche. Il en sort une petite rivière, affluent de la Dordogne et plus importante que celle dans laquelle elle se jette.

La surface du lac est de 22 hectares, sa

La route du Sancy.

profondeur ne dépasse pas 23 mètres. Son altitude. étant de 1,260 mètres, il reste gelé une bonne moitié de l'année. Sa forme est un ovale dont les bords, couverts d'une herbe courte, sont nus et déserts.

Tout auprès on a installé un établissement d'aquiculture.

LA ROUTE DU SANCY. — Le Sancy est la plus haute montagne de la France centrale. Il atteint 1,.886 mètres. Du sommet, qui porte une croix souvent frappée de la foudre, on embrasse un immense horizon. Toute l'Auvergne se déroule en un splendide panorama aux yeux

du visiteur. C'est une des plus belles ascensions qu'on puisse faire, et des plus faciles, puisqu'on peut arriver à cheval jusqu'à dix minutes du sommet.

On monte au puy de Sancy en moins de deux heures et demie; on redescend en une heure.

Pour y parvenir il faut suivre la route qui


Cascade de la Vcrnièrc.

remonte le cours de la Dordognc sur la rive droite. On gravit les pentes du puy de Cacadogne; on laisse à gauche la cascade du Serpent; on continue a monter entre les deux vallées de la Dore et de la Dogne et en moins de deux heures on arrive à la buvette du Sancy, d'où un mauvais sentier conduit en un quart d'heure à peine au sommet.

CASCADE DE LA V ERNIÈRE. - Une très belle route et le chemin de fer, suivant la même vallée, celle de la Dordogne, conduisent de la Bourboule au Mont-Dore, qui sont à quatre ou cinq kilomètres l'une de l'autre. Un chemin, un sentier plutôt, fort agréable, et plus pittoresque que la route, remonte la rive gauche de la Dordogne et s'en éloigne pour suivre la vallée du ruisseau

de la Vernière, qui descend du pic du Capucin. Ce torrent forme presque aussitôt la cascade fort belle de la Vernière.

En une demi-heure, on remonte sur la rive droite de ce ruisseau, et on a devant soi la curieuse cascade du Plat-à-Barbe.

CASCADE DU PLAT-A-BARBE. — La cascade du Plat-à-Barbe doit son nom à la forme de la chute d'eau. Elle a été aménagée d'une assez ingénieuse façon, et, par un escalier relativement facile, on arrive à une sorte de belvédère d'où l'on domine, sans le moindre danger, la cascade ombragée par de beaux arbres.

On peut désirer voir la chute en face

Cascade du Plat-à-Barbe.


Les aiguilles de la gorge d'Enfer, au Mont-Dore.


La Bourboule.

de soi, surtout si l'on veut la photographier.

Dans ce cas, on descend sur les bords du ruisseau, qu'on traverse au-dessus de la chute ; on remonte par l'autre rive, puis, à travers les

arbres, on parvient, non sans peine et sans péril, juste en face de la cascade, sur un rocher glissant.

LES AIGUILLES DE LA GORGE D'ENFER.

— Pour aller au puy de Sancy, la route la plus commode est celle qui escalade les pentes du puy de Cacadôgne. II- en est une autre plus courte, mais plus raide, qui remonte lé cours de la Dordogne .et traverse le ruisseau du val d'Enfer.

On arrive par là au vallon de Lacour, dont l'entrée est gardée par deux piliers gigantesques formés de roches taillées à pic. On pénètre dans une sorte de cirque, sur le côté duquel se trouve une ouverture par où

on débouche dans le val d'Enfer. C'est un ravin sauvage, resserré entre des rochers aux formes bizarres et comme écrasé par de hautes cimes aux découpures étranges, con-, treforts de la chaîne du Sancy.

LA BOURBOULE. - La Bourboule est une des stations thermales les plus recherchées de notre pays. Moins élevée que le Mont-Dore, son altitude n'est que de 846 mètres, ce qui lui donne un climat plus tempéré.

De Tune des stations

de la ligne de Clermont à Limoges (Laqueüille) se détache un embranchement de 11 kilomètres qui dessert La Bourboule et le Mont-Dore.

La ville est traversée par la Dordogne endi-

Quais de la Dordogne, à La Bourboule.


guée, sur les bords de laquelle s'élèvent les thermes et les principaux établissements de la ville. Les sources, connues dès la plus haute antiquité, étaient presque complètement négligées, et, chose curieuse, la ville s'est développée d'un seul coup, d'une façon tout à fait anor-

Saint-Saturnin.

maie, en 25 ans à peine. En 1875, La Bourboule n'était qu'un village; c'est aujourd'hui une petite ville de 2,000 habitants, population doublée peut-être en été. Les environs sont fort beaux ; il suffit de citer la Roche-Vendeix, le

puy Gros et la Banne d' Ordanche, Saint-Sauves et Tauves, les gorges de la Dordogne, etc.

LES QUAIS DE,LA DORDOGNE A LA BOURBOULE.

- La Bourboule est une station thermale recommandée surtout aux enfants. Aussi les quais de la Dordogne sont-ils bordés d'un régiment d'ânes et de chevaux qui attendent les promeneurs. Ce coin rappelle certaines

localités des environs de Paris, Montmorency ou Robinson, par exemple.

SAINT-SATURNIN. — Saint-Saturnin est un petit village qui touche Saint-Amand- Tallende.

Deux kilomètres seulement les séparent. La petite ville est bâtie sur les bords d'un promon-


toire rocheux et domine d'une assez grande hauteur le ravin sombre creusé par la Veyre.

On y parvient en partant des Martres-deVeyre, station de la ligne de' Clermont-F errand à Arvant, ou de Coudes, qui n'est qu'à i4 kilomètres.

Château de Saint-Saturnin.

Elle possède deux édifices remarquables, un château et une église du XIe siècle, surmontée d'un clocher octogonal. L'autel porte les armes de Marguerite de Valois et de Henri IV, ce qui lui assigne la date du xvie siècle.

LE CHATEAU DE SAINT-SATURNIN. — L'autre édifice intéressant de Saint-Saturnin est son vieux château du xve siècle, bâti sur les bords mêmes du précipice où coule la Veyre, et dont les murs sont assis sur l'arête des rochers au milieu desquels le torrent a creusé son lit

profond. La façade du château est tournée vers la place de la ville, au milieu de laquelle est une gracieuse fontaine du xve siècle, admirablement conservée, tout comme le château lui-même.


II. — AMBERT

OLLIERGUES. VUE GÉNÉRALE.— L'arrondissement d'Ambert n'est pas sans mérite, bien qu'il soit le moins visité du Puy-de-Dôme.

Ambert possède une belle église Renaissance, et les parties qui touchent au département de la

Loire sont très pittoresques.

Un des plus jolis coins de l' arrondissement est la petite ville d'Olliergues, dans une situation charmante sur la Dore.

La ligne de Paris à Saint-Germaindes-F ossés et Vichy est continuée à partir de Pont-deDore par celle d'Olliergues, Ambert et Ariane.

- C'est l'amorce de celle qui tôt ou tard reliera Le Puy à Saint-Germaindes-F ossés par La

Ponts d'Olliergues.

Chaise-Dieu. Olliergues est à 12 kilomètres d'Ambert, son chef-lieu d'arrondissement, et à 62 kilomètres de Clermont-Ferrand par Pont-de-Dore, où se rattachent les deux lignes de Clermont à Thiers, Brioude et SaintÉtienne, et celle de Saint-Germain à Arlanc par Ambert.

OLLIERGUES. LES PONTS. — La rivière qui arrose Olliergues s'appelle la Dore. Malgré la similitude des noms, elle n'a rien de commun avec l'une des deux sources de la Dordogne.

C'est un modeste affluent de l'Allier, et elle

traverse Olliergues, dont les rives sont réunies par deux ponts pittoresques , dont un fort ancien.

Toute cette vallée de la Dore est charmante et présente partout des coins jolis et parfois superbes. A Courpière , la route domine la verte vallée où elle serpente, d'une hauteur considé rable. Elle y dessert des mines de plomb argentifère.

Au-dessus d'Olliergues, la Dore,

qui sort du massif montagneux, au milieu duquel se trouvent Ariane et la Chaise-Dieu, n'est pas moins pittoresque, et la ville d' Ambert, dans une situation remarquable, se voit du chemin de fer, quatre ou cinq kilomètres avant qu'on y arrive.

Les environs d'Olliergues sont magnifiques.


Olliergues.


La place, à Issoire.

III. — ISSOIRE

ISSOIRE. LA PLAGE. — Issoire, à 35 kilomètres de Clermont, est une sous-préfecture de 7,000 habitants, située sur la Couze, à 2 kilomètres du confluent de cette rivière et de rAllier. C'est une ville fort ancienne que les Romains nommaient Iciodorum, où ils fondèrent une école célèbre ; mais de ces souvenirs du passé rien ne subsiste, la ville ayant été détruite entièrement pendant les guerres de religion par le duc d'Alençon qui l'enleva en 1577 aux protestants commandés par le

marquis de Ghavagnac. Si les protestants y avaient commis toutes sortes d'excès, l'armée catholique ne s'y comporta pas mieux ; les habitants furent décimés, la ville presque rasée, et sur la place une colonne s'éleva qui portait cette inscription : Ici fut Issoire.

La. place de la République est le centre de la ville. On y voit une maison du xve siècle avec porche, une assez jolie fontaine et le théâtre surmonté d'une tour portant une horloge.


Église d'Issoire.

ISSOIRE. ÉGLISE. - L'édifice le plus intéressant de la ville est l'église, le plus beau type du style roman d'Auvergne. Consacrée à saint Paul, et bâtie sur le même plan que j\ olre-Damc-du-Port, à ClenllonL-Fcrralld, elle remonte au XII" siècle, et a été restaurée de nos jours. La façade et les tours, un peu massives, sont en partie modernes. L m teneur est orné d'une profusion de peintures d'un go lit douteux.

Derrière l'église se trouve une

place sur laquelle s'ouvre le jardin public qui aboutit au chemin de fer, et qui est arrosé par la Couze.

Les environs d'Issoire méritent une mention spéciale.

La route d Issoirc a Ambcrt traverse la ligne du chemin de fer, suit la Couze par la rive droite, franchit l'Allier, passe près du château assez curieux de Pareil tignat, puis à Varennes et enfin à Sauxillanges, à 12 kilomètres d'Issoire. Sauxillanges mériterait une visite. De là on gagne Condat (37 kilomètres), Echandelys (3o kilomètres), où la route devient très pittoresque. On franchit la Dolore près de sa source, et on arrive à Ambert, à 56 kilomètres d'Issoire.

Église d'Issoirc.


COUDES ET MONTPEYROUX. — Coudes, à 25 kilomètres de Clermont et à 10 kilomètres d'Issoire, n'a de remarquable que sa situation et un joli pont suspendu sur l'Allier aux allures de torrent. Mais c'est le point de départ d'assez jolies .excursions.

Montpeyroux.

L'une des plus recommandées est celle du château de Buron qui domine la gare et d'où l'on a une admirable vue sur la vallée de l'Allier. Une autre tout aussi intéressante est celle de Montpeyroux, dont les maisons sont étagées sur une colline que vient baigner la Couze, et qui est dominée par une tour du

xme siècle. Du pont de Coudes cette tour

produit un grand effet.

CHATEAU DE MUROLS. - On vient généralement à Murols dii Mont-Dore. C'est une assez rude étape, car la route, qui pourtant ne

compte que 23 kilomètres, est assez caillouteuse et franchit le col de Dyanne, appelé aussi col de la Croix-Morand, entre le puy de la Tache et le puy de la Croix-Morand, à une altitude de 1,636 mètres, c'est-à-dire, 200 mètres plus haut que le sommet du puy de Dôme.


C'est, avec la route de Clermont au MontDore, l'une des plus belles excursions que l'on puisse faire. La montée du col de Dyanne est longue, mais abonde en panoramas d'une étendue et d'une variété étonnantes ; la descente, assez difficile, est une merveille. La route suit les parois du Sancy pour descendre

Château de Murols.

dans la vallée où la Couze prend naissance.

Après avoir laissé l'entrée de la vallée de Chaudefour, trop peu visitée, Chambon et son lac, on arrive à Murols, petit bourg pittoresquement assis au pied de l' ancien volcan du Tartaret, et dominé par les ruines imposantes et superbes de son ancien château.

Du bourg, pour monter au château, il faut compter au moins un quart d'heure et le chemin accuse une pente assez dure. Il s'agit d'escalader le cône de basalte sur lequel, à 929 mètres d'altitude, se dresse l'un des plus beaux restes de l'architecture militaire au moyen âge.

On ignore l'époque précise a laquelle le château fut construit; mais certaines parties paraissent antérieures au XIVe siècle ; d'autres sont évidemment postérieures de deux siècles.

C'est une vaste circonférence d'épaisses murailles qui font le tour du dyke de basalte sur lequel elles sont construites, et au milieu


Vue prise du château de Murols.


desquelles s'élève un donjon énorme. Du haut de ses murailles la vue sur la vallée de la Couze et sur le Tartaret est de toute beauté.

VUE PRISE DU CHATEAU DE MURoLs. LE LAC CHAMBON. - Du côté opposé a la route

Le lac Chambon, vu de Murols.

d'Issoire, on aperçoit toute la route suivie pour arriver à Murols. A quatre kilomètres, les eaux bleues du lac Chambon dorment paresseusement entre les montagnes couvertes de forêts, et la route du Mont-Dore serpente, toute blanche, entre les masses sombres des bois qu'elle traverse.

L'excursion de Murols étant assez longue se fait généralement en voiture. On part du Mont-Dore et on franchit le col de Dyanne.

Mais pour un bon marcheur, elle se ferait plus agréablement et plus vite par le. chemin du Sancy, puis par celui de Besse, qui s'en dé-

tache auprès de la grande cascade dont on contourne le ruisseau. Au sommet de la chaîne de montagnes qui sépare les vallées de la Dordogne et de la Couze, se trouve le plateau de Durbize. Arrivé à la Croix-Robert, on a devant les yeux l'immense panorama de la vallée de

la Couze où l'on descend par les Angles.


LES BORDS DU LAC CIUAMBO-N.- Le petit village de Chambon et son lac sont situés sur la route du Mont-Dore à Coudes et à Issoire, 18 kilomètres du Mônt-Dore, à l'entrée de

la vallée de Chaudefour. Une église du xn° siècle fort curieuse, et, dans le cimetière, une chapelle sépulcrale très intéressante, appelée le Baptistère, mériteraient d'arrêter le visiteur quelques instants, quand bien même le lac n'éveillerait pas son attention par ses rives pittoresques.

Situé à près de 900 mètres d'altitude, formé par la Couze, dont une digue de laves vomies autrefois par le Tartaret arrête le cours et dans laquelle des fis-

Le lac Chambon.

sures, qui augmentent incessamment, font diminuer chaque année le niveau de l'eau, le lac Chambon est entouré d'une végétation superbe et présente de toutes parts des anses

pittoresques où la verdure et les rochers se mélangent dans un foiiillis digne de tenter la palette d'un peintre.

Il paraît, du moins certains savants l'ont

Le lac Chambon.

prétendu, qu'au bord du lac' Chambon était située une maison de campagne où Sidoine Apollinaire venait se reposer a l'ombre des sapins et des hêtres qui bordent ses rives.

Le lac Chambon est à plus de deux kilomètres de Murols, mais de là on aperçoit, dans le lointain et se détachant avec une parfaite netteté sur l'azur du ciel, la sombre et puissante masse de l'antique château, qui vient boucher la trouée par où

la Couze, descendue du massif du efancy, a l'opposé de la Dordogne, gagne Saint-Nectaire et Champeix, avant d'aller se perdre dans l'Allier, au-devant de Coudes.


SAINT-NECTAIRE. — Saint-Xectaire, sur la route du Mont-Dorc à Issoire par Murols, est à 28 kilomètres du Mont-Dorc et à 2 G kilo-

Sainl-Ncctaire-lc-IIau t.

mètres d'Issoirc. Saint-Ncctairc se compose de deux groupes distants de plus d'un kilomètre : Saint-Ncctairc-lc-Bas, plus près d'Issoire, et Saint-Nectaire-lc-Haut, plus rapproché

du Mont-D orc. Saint-Nectaire-Ie-Bas n'est pas une ville ; c'est un établissement thermal bien aménagé, assez fréquenté l'été, dont les eaux in-

crustantes comme celles de SaintAllyre, à Clermont, sont à des températures variant de 19 à 46 degrés. Saint-Nectaire-ie-llaut possède également des sources thermales. La ville est bâtie en amphithéâtre sur une colline parsemée d'arbres et dominée par une éiilise du xi° siècle O très rcmarquablc.

Elle est entourée de montagnes, parmi lesquelles on remarque le mont Cornadorc, sur les pentes duquel se trouve un établissement il 1er mal important, et qui avait autrefois donné son nom à la ville de Saint-Ncclairc.

Ce q 111 11 u 11 énormément au développement de Saint-Nectaire,

c'est son éloignement de toute ligne de chemin de fer, et l'on étudie en ce moment la possibilité de la rapprocher d Issoirc par un tramway.


CHAMPEIX. - A moitié route très exactement entre Issoire et Saint-Nectaire, soit à 13 kilomètres de l'une et de l'autre, se trouve

la petite ville de Champeix, que traverse la Couze" Sur une hauteur qui domine la ville, on voit une vieille tour blanche qui contient l'horloge et sur un autre monticule voisin, les restes d'une autre vieille tour cylindrique, débris d'un château que Richelieu fit démolir en 1635.

Près de Champeix se trouvent un menhir, haut de 4 mètres, appelé Pierre Fichade, et des débris de monuments, d'une origine incertaine , nommés le Temple des Fées.

Près de SaintNectaire-le-Bas , dans les jardins de l'un des hôtels qui composent la station thermale, on peut voir le plus

beau dolmen du département du Puy-deDôme.

Il se compose d" une belle table épaisse de 75 centimètres, et mesurant 4 mètres de

longueur sur une largeur d'environ 2 m. 5o.

Elle est soutenue par trois supports.

Les eaux de Saint-Nectaire contiennent du

Champeix.

chlorure de sodium, des sels de fer et d'arsenic. Les sources exploitées sont au nombre de quinze, non compris celles qui servent uniquement aux pétrifications.


LE DYKE DE VERRIÈRES — Verrières est une bourgade pittoresquement plantée sur une hauteur qui domine la vallée profon-

Le dyke de Verrières.

dément encaissée de la Couze. La rivière y est traversée par un pont de construction romaine et au centre de la ville se trouvent les débris d'un château du XVC siècle.

Sur les bords de la Couze, dans la coupure faite par la rivière, se dresse un roc isolé, une sorte d'aiguille ainsi décrite par George Sand :

« C'est une scorie si mince, « si poreuse, d'aspect si « fragile, qu'elle semble « prête à tomber en pous« sière. Elle est pourtant là (( depuis des siècles dont « l'homme ne sait pas le « nombre, et quand on « touche les fines aspérités « de ce géant de charbon et « de cendres, on s'aperçoit « qu'il a une résistance et « une dureté presque métal« liques. » C'est ce qu'en géologie on appelle un dyke. Verrières est à 8 kilomètres de Champeix et la même distance le sépare de Coudes. C'est un simple hameau, qui ne compte pas cent cinquante habitants et que domine un cône boisé de 760 mètres d'altitude.

A 2 kilomètres, du côté de Saint-Nectaire, au hameau de Saillan, la rivière fait un brusque saut de 8 mètres.

D'ailleurs, la Couze a sur tout son parcours des allures de torrent et son nom sert

à désigner plusieurs autres ruisseaux de la région, qui, comme elle, vont grossir l'Allier dans son cours à travers le département du Puy-de-Dôme.


Église Saint-Amable, à Riom.

IV. — RIOM

RIOM. SAINT-AMABLE. Riom est la ville la plus importante du Puy-de-Dôme, après Clermont, au point de vue administratif.

C'est là, en effet, que siège la - Cour d'appel.

La ville, située à 5a kilomètres de SaintGermain-des-Fossés, soit à 07 kilomètres de Paris et à 14 kilomètres de Glermont, est bâtie sur une élévation au pied de laquelle coule l'Ambêne. Sa forme est une circonfé, rence assez régulière, nettement tracée par de larges boulevards qui ont remplacé les anciennes fortifications.

La principale église de Riom est SaintAmable, qui date du XIIO siècle ; mais elle fut presque complètement rebâtie au XVIIIe, et encore remaniée de nos jours.

En face l'église est une place que bordent les halles, et où l'on peut voir un château d'eau construit en lave de Volvic, comme presque toute la ville.

Près de là, se dresse un obélisque élevé à la mémoire des enfants de Riom morts pour la patrie. La. ville est fière, a juste titre, des grands hommes auxquels elle a donné le jour.


La tour de l'Horloge, à llioin.

Riou. TouR DE L'IIOULOGE. — La ville est traversée par une rue principale qui porte les noms de rue Saint-Amable et rue de l'J[ûtc!de-Ville. Perpendiculairement a celle rue,

La maison des Consuls, à Riom.

s'en trouve une autre qui, sous le nom de rue du Commerce, puis rue de l'Horloge, coupe la première à angle droit.

A l'intersection de ces quatre rues se trouve une ancienne maison aux sculptures remarquables, près de laquelle s'élève la tour de l'Horloge, de forme octogonale, chargée d' ornements délicats, et surmontée d'un joli dôme. En face est une maison dont la cour

iïglisc du Marlhurct, à Hioin.

ultérieure présente une fort belle tourelle (t escalier.

PnoM. MAISON DES COSULS. — Dans la rue de II lo tel-de-Ville, - on voit que presque toutes les curiosités de Riom sont réunies en une sorte de petit centre — se trouve la maison dite des Consuls. Elle lait 1 angle de la rue Croisier.

C'est une magnifique construction de la


Vue générale de Pontgibaud.

Renaissance qui repose sur des"pil iers ornés, dont les fenêtres et lucarnes sont finement sculptées. Une tourelle en encorbellement fait saillie a l'angle des deux rues sur lesquelles donne la maison,

RIOM. ÉGLISE DU MARTIIURET. — L'église du m Martiiuret se trouve au bas de la rue du Commerce. A la porte même, dans un des

Château de Pontgibaud.

piliers, on remarque une vierge en lave, couverte d'un vernis dont on n'a pu trouver, paraît-il, la composition. Le portail de l'église, nouvellement restauré, est vraiment remarquable.

PONTGIBAUD. VUE GÉNÉRALE. Pontgibaud se trouve dans la vallée supérieure de la Sioule, à 38 kilomètres de Clermont, sur la ligne de Clermont à Limoges. La ville est bâtie sur une coulée de lave descendue du puy de Cômc, au

Vieille porte, à Pontgibaud.

pied de laquelle la rivière s'est creusé un lit que traverse un pont en pierre.

POTGIBAUD. \IEILLE ponTE. - La ville est dominée par un château auquel on accède par une vieille porte formée de deux tours découronnées.

En face de la porte s' ouvre une belle avenue qui conduit au château.

PONTGIBAUD. LE CIIATEAU. — Le château de Pontgibaud, entièrement


restauré de nos jours, se compose d'un corps de bâtiment principal, de forme carrée, crénelé tout autour, et de plusieurs tours isolées.

Cette forteresse a plusieurs fois changé d'aspect. Dans tous les cas, elle est fort ancienne, puisqu'il existait a cette place un château en 532, reconstruit en 1190. Il fut pris, en 1213, par Philippe Auguste, occupé en i566 par le capitaine Merle pendant les guerres

de religion, et reconstruit au XVO siècle peutêtre par un ancêtre de La Fayette.

Sur une éminence qui domine la Sioule on voit la chapelle sépulcrale des seigneurs de

Cour du château de Tournoë

Châtelguyon.

Pontgibaud, et, au pied l'usine qui traitait les minerais de plomb argentifère dont les gisements sont nombreux dans la région, mais qui sont actuellement abandonnés.

CHATELGUYON. - Une belle route de 5 kilomètres conduit de Riom a Châtel- guyon.

Châtelguyon-les-Bains est une petite ville de moins de 2,000 âmes, remarquable par ses eaux minérales et sa situation pittoresque : vingt-six sources, dont la température varie de 25 à 35 degrés et qui sont fort abondantes, y attirent chaque été un grand nombre de malades.

La station thermale, qui forme un quartier spécial au-dessous de la ville, sur les bords d'un petit cours d'eau, le Sardon, est de création toute récente et prend chaque année une extension plus considérable.

La vieille ville occupe les pentes d'un monticule que couronne un calvaire d'où l'on a une fort belle vue. Les environs de Châtelguyon sont intéressants : les gorges d'Enval, à 4 kilomètres, passent pour une des beautés


de la région et ne manquent pas de grandeur sauvage. uent pas de gran d eur La petite ville de Volvic est située au pied d'une colline sur laquelle a été érigée une statue de la Vierge, en lave du pays.

Un sentier rocailleux et abrupt que bordent de petits oratoires, stations d'un chemin de

croix, permet d'accéder au sommet de la colline d'où l'œil plonge sur Volvic et toute la plaine de la Limagne.

Au haut de la colline on trouve

Château de Tournoël.

un sentier charmant, qui, a travers bois, conduit vers Tournoël. A un détour du sentier, on se trouve tout d'un coup en face de la masse énorme et imposante du château que domine la haute et formidable tour du donjon.

G H AÏE AU DE TouRNOËL. EXTÉRIEUR. — Le château de Tournoël est situé sur la route

qui va de Chàtclguyon à Volvic, ou plutôt il domine cette route du haut du rocher sur lequel il est perché à plus de 5o mètres, ce qui, en dehors de sa masse, contribue à lui donner un aspect plein de grandeur et de maj esté.

Propriété de la famille de Chabrol, il a joué un rôle dans l'histoire.

En 1 G02, Gaston d'Orléans, qui l'avait occupé, voulut s'en faire une arme contre le cardinal de Hichelieu; et, auparavant, au XIn" siècle, il fut assiégé et pris par PhilippeAuguste.

Les ruines du château occupent le sommet d'un rocher qui est coupé à pic de presque tous les côtés.

Les bâtiments, quoique ruinés, font encore

un saisissant effet, et le donjon, qui occupe l'un des angles de la plateforme élève sa grosse tour à plus de 3'2 mètres de haut. Un chemin de

ronde, ménagé entre les murs, permet de faire le tour du château et de là le visiteur embrasse un panorama magnifique sur la plaine de Riom et la chaîne des puys.

GIIATEAU DE TOURNOËL. INTÉRIEUR. — L'intérieur du château mérite une visite. Une fort belle tourelle d'escalier, aux fenêtres ornées


La Sioule, à Châteauneuf.

de sculptures qui dénotent le XVIe siècle, plusieurs salles qui ont conservé des cheminées remarquables, et dans le cellier une cuve rectangulaire en pierre qui servait à contenir le

vin de la dîme, soit 13 hectolitres, sont les principales curiosités qu'on y peut voir.

LA SIOULE A CHATEAUNEUF.

- Si la vallée de la Sioule est superbe dans sa partie supérieure, à Rochefort et à Pontgibaud, elle n'est pas moins intéressante dans son cours inférieur: Les pentes boisées qui descendent à pic dans son lit tantôt tranquille, quand il s'élargit, tantôt aux allures torrentueuses quand il se resserre, les luxuriantes prairies quelle traverse, forment presque partout des sites d'une réelle beauté. Nous la

retrouverons a Ebreuil, dans l'Allier. A Châteauneuf elle est très pittoresque. Elle y coule entre des collines de porphyre dénudées où elle a creusé des gorges profondes parmi lesquelles elle serpente, se repliant sur elle-même au point de former des promontoires qui ne se rattachent à la rive que par des isthmes étroits. En un point, elle s'élargit, prend des aspects de fleuve, et l'on a dû installer un bac pour la traverser.

CHATEAUNEUF-LES-BAINS. Châteauneuf est une série de hameaux échelonnés le long de la Sioule sous des noms divers :

Chambon, Bordats, La Chaux, Coin, Méritis.

Montagnes pittoresques, vallées fertiles, tels sont les deux points caractéristiques de cette région; roches granitiqties sur la rive gauche

Châ teauneuf-les-Bai ns.


de la Sioule, et porphyriques sur la rive droite. Devant Châteauneuf, la Sioule forme une boucle autour d'un rocher d'où l'on découvre une vue extraordinairement belle, et dont un escalier permet l'ascension.

Châteauneuf doit sa prospérité relative à

La place, à Menât.

ses sources minérales utilisées par trois établissements, les Grands Bains, le Petit Hocher et la Rotonde.

Malheureusement Châteauneuf est à 37 kilomètres de Riom. Une route plus courte, bien qu'encore assez longue (3o kilomètres), unit Châteauneuf à Saint-Éloy, d une petite

ligne de chemin de fer vicnt rejoindre à IJ kilomètres la station de Lapeyrouse, sur la ligne de Montluçon à Gannat.

MENÂT. — Menât est un simple chef-lieu de canton qui n'a de remarquable que son

église romane, au clocher octogonal, seul reste d'une abbaye bien située, fondée au YIO siècle, et des mines assez maigres de schistes bitumineux et de tripoli. La ville est groupée autour d'une place centrale très vaste, ornée d'une fontaine et dont un des côtés est occupé par l'église.


LE PONT DE MÉNAT. — La Sioule coule à près de 2 kilomètres de Ménat. Le pont qui porte ce nom n'est donc pas dans le village ; il se trouve à l'entrée des Inagnifiques

gorges de la Sioule, qui, de ce point jusqu'à Ebreuil, dans l'Allier, traverse un des plus pittoresques défilés qu'on puisse voir, mais d' un accès malaisé. Le chemin de fer qu'on projette d'y construire y fera certainement venir une foule de touristes.

Le pont de Ménat.

Le pont de Ménat se compose en réalité de deux ponts : un tout moderne sur lequel passe la route actuelle qui mène à Ebreuil, et un second plus ancien qui livre passage a la

route de Châteauneuf. A quelques kilomètres, se trouve le bourg d'Ayat, où l'on a érigé un monument au général Desaix, qui y est né.

Ce monument consiste en une pyramide de

granit devant laquelle sont placés quatre canons de bronze, contemporains du célèbre général.

LE CHATEAU ROCHER. - Le château n'est plus qu'une ruine, mais une rlune imposante par sa masse et sa situation.

Perché sur

l'arête d'un rocher qui domine de très haut la vallée de la Sioule, ce château a été construit au XIIo siècle par un seigneur de Bourbon. --

Le château Rocher.


Vue générale de Thiers.

V. — THIERS

THIERS. VUE GÉNÉRALE. — Thiers est la ville la plus industrieuse et la plus pittoresque du Puy-de-Dôme. Sur la ligne de SaintGermain-des-Fossés et de Clermont à Montbrison et Saint-Etienne , à 39 kilomètres de Clermont, à 65 kilomètres de Montbrison, à 2 kilomètres de Pont-de-Dore où se réunissent les lignes de Saint-Gèrmain-des-F ossés à Ambert et Ariane, et de Glermont à Montbrison, Thiers est bâtie sur les pentes d'une colline assez abrupte, le Besset, a plus de cinq cents mètres d'altitude.

Sur ces pentes, la ville étage de la façon la plus curieuse ses rues et ses maisons qui

dégringolent du sommet jusqu'aux rives de la Durolle, affluent de la Dore, qui sépare Thiers d'un faubourg assez intéressant, le Moutier.

Thiers est une ville très ancienne, et les vieilles maisons y fourmillent. C'est aussi une ville industrielle au premier chef, et elle doit son industrie à la rivière qui l'arrose et qui n'est- pas une des moindres curiosités de l'endroit.

La Durolle, par une série de cascades, les unes naturelles, les autres artificielles, fait mouvoir près de deux cents usines établies sur ses rives, et parfois même dans son lit.


Papeteries, quincailleries, coutelleries surtout, doivent leur activité à la Durolle.

THIERs. LE PONT DE SEYCHALLES. Les rues de la ville, à part quelques percées modernes et d'où la vue sur la vallée de la Dore est remarquable, sont étroites, tortueuses, et descendent en pentes très raides vers la

Le pont de Seychalles, à Thiers.

Durolle. Elles aboutissent, pour la traverser en trois endroits : au pont du Moutiér, au pont du Creux-Saillant, - et au pont SaintJean ou pont de Seychalles. Ce dernier est composé de deux arches du XIIIO siècle, en forme de dos d'âne. Tout près du pont se trouve une belle papeterie et, en face, une maison du XVIO siècle, en partie ruinée, à l'origine d'un chemin qui conduit au plateau

de Margeride, d'où la vue est immense et fort belle.

Le pont du Moutier se trouve au bas de la ville et traverse la Durolle, assez calme en cet endroit, pour conduire au faubourg du Moutier qui n'a de remarquable que son église et des restes de fortifications de xve siècle transformés en habitation moderne.

THIERS. LA MAISON DU PIROU. — Thiers abonde en vieilles maisons curieuses, où le bois et la pierre ont été travaillés, sculptés, gravés, de la plus singulière façon. Nulle ville en France n'en pourrait montrer de plus intéressantes. Certains quartiers sont encore tels qu'ils étaient au moyén âge, et ils en évoquent le souvenir exact et fidèle. La Ville Noire dont parle George Sand n'a pas sensi-


La maison du Pirou, à Tliicrs.


blement changé depuis des siècles. Aussi estelle très visitée, et elle fait la joie des artistes -- et des amateurs de pittoresque.

L'une des plus curieuses, la mieux

Les chutes de la Durolle.

conservée, parmi ces constructions d'un autre âge, est la maison du Pirou, qui forme un des côtés de la petite place de ce nom. Elle est bâtie en pans de bois apparents, formant des croisillons, avec deux étages allant en

surplomb, et terminée par un toit en pointe.

Occupé aujourd'hui par le - commerce, ce château, comme on l'appelle à Thiers, fut bâti par les ducs de Bourbon au xve siècle.

Non loin se trouve l'église Saint-Genès, fondée en 575, tombée en ruines en 111 o, et reconstruite en 1120, ravagée en i568 par les protestants, et remaniée à plusieurs époques.

Une rue en pente très raide conduit au cimetière, dans une situation des plus pittoresques, surplombant d'une quarantaine de mètres la Durolle qui gronde au fond de sa vallée.

THIERS. LES CASCADES DE LA DUROLLE. La Durolle n'est pas une rivière comme une autre, c'est, au moins pendant ia traversée de Thiers, une succession de cascades. Elle coule d'abord d'un cours assez rapide dans un vallon charmant, et mérite une promenade le long de ses rives. Elle fait mouvoir l'importante papeterie de la Charbonnière , qui fabrique le

papier du Timbre, puis se précipite par chutes successives dont beaucoup sont artiifcielles, et donne la vie, et le mouvement a toute une série d'ateliers échelonnés sur ses bords sinueux. Des fabriques de boutons, des pape-


teries., des fabriques de limes et d'outils, des coutelleries surtout, s'y pressent et s'y enchevêtrent.

La plus belle des chutes de la Durolle - est

celle du Creux-Saillant.

La masse d'eau de la rivière, bien que diminuée par de nombreuses prises d'eau particulières, y tombe avec fracas d'une dizaine de mètres de haut. Elle passe alors sous le pont de Seychalles ; puis, après de nouvelles chutes, au pont du Moutier, où elle prend une allure tranquille pour arroser la plaine qu'elle traverse avant de rencontrer la Dore.

LA DUROLLE A THIERS.

- Non seulement la Durolle fait mouvoir les usines, mais elle permet la division du travail. Chacune de ces usines fait le travail pré-

paratoire , dégrossit la besogne. Puis chaque ouvrier emporte la première ébauche chez lui et la famille entière s' y attelle. Chaque maison, chaque chambre devient une fabrique et plus de

15,000 ouvriers sont occupés de la sorte. Les affaires a Thiers se chinrent par 12 ou 15 millions chaque année.

Rien n'est plus pittoresque que les bords de la rivière, et les usines enfumées, noircies

par la houille, bruyantes et mouvantes, forment un étrange contraste avec la verdure qui les entoure et le bleu limpidedes eaux de la rivière.

La Durolle, à Thiers.

C'est à la limpidité de ses eaux, à leur , pureté presque absolue que les papeteries de

Thiers doivent la belle qualité et la blancheur de leurs produits. C'est à l'action bienfaisante de ce cours d'eau torrentueux, mais discipliné


par l'homme, que les usines qu'il fait mouvoir doivent une économie de combustible qui leur donne une incontestable supériorité commerciale

UNE RUE A TIIIERS. — Presque toutes les rues de Thicrs sont curieuses et abondent en vieilles demeures du moyen âge. Bien que la

pioche du démolisseur y ait fait de nombreux ravages, on trouverait en maint endroit des coins qui sont restés sans le moindre changement depuis plus de quatre siècles.

Quelques-uns pourtant sont particulièrement caractéristiques. La rue de La Va lire, notamment, qui descend de la place du Piroux, n'est guère composée que de maisons avec étages en surplomb, avec poutres apparentes presque touj ours remarquablement sculptées, avec fenêtres encadrées d' ornements délicats.

La rue de La Vaure n'est pas large, comme toutes les vieilles rues

Une rue, à Thicrs.

de la ville; elle est une des moins passagères ; elle pèche par l'inégalité de son pavage, par l'absence de trottoirs, en un mot, on n'y trouverait pas le confortable moderne, et c'est ce qui en fait le charme. On s'y croirait reporté de plusieurs siècles en arrière; on y retrouve les mœurs et les habitudes de nos ancêtres, et cette évocation du passé est plus fréquente à Thicrs que partout ailleurs.

« La ville de Thicrs avait conservé jus« qu'aux dernières années de la Restauration (( l'aspect de nos anciens jours. Le touriste, (( qui gravissait les pentes du « Grun », de « Durban ou de la Pierre-Qui-Danse, d'où « l'œil embrasse la ville presque entière, dé« couvrait les tours qui protégeaient jadis « l'enceinte de son château, et, au-dessus

« d'elles, l'énorme don(( jon avec ses créneaux « ébréchés. Les giroflées (( suspendaient au prin« temps leurs corolles « d'or aux fentes des « vieux murs ; des nuées « de martinets venaient « y établir leur demeure, « croisant a l'entour, (( jusqu'au profond des « airs, leurs vols in fat i(( ga bles. On recollnais« sait sans peine l'eii« ceinte fortifiée du « xve siècle. Quelques « tours a demi écrou« lées, des vestiges d'an« cieimcs portes, des cc murailles encore de« bout en profilaient le « tracé sur un long par(( cours.

« Des fouillis de mai« sons, groupées autour

« de ce qu L lut autrefois le château de Thicrs, « partait une longue rue gravissant la mon(( tagne et prolongeant jusqu'au château des « Orts ses maisons aux toits plats ; tandis que « les trois faubourgs du Pont-de-Seychallcs, « de Saint-Jean et du Mou lier dévalaient le « long des pentes, pour atteindre la rivière, « bordée dans tout son cours de tanneries, « de rouets a couteaux et de moulins à pa-


« pier. Ces restes du temps passé ont en (( partie disparu. » — HUBERT JACQUETON.

THIERs. PONT SUR LA DUROLLE. — On a, dans ces dernières années, tenté de moderniser la ville. En tous cas, on a voulu

Pont sur la Durolle. à Thiers.

y pratiquer des percées devenues indispensables par suite de l'extension de son industrie.

Pour faciliter les voies d'accès, des routes fort belles, aux pentes assez bien ménagées, ont été créées, et celle qui traverse la Durolle a exigé la construction d'un pont qui est

par lui-même une œuvre d'art remarquable, mais dont le mérite propre est encore rehaussé par la beauté du site dont il occupe le centre.

Il se compose d'une seule arche, très hardie, qui franchit le ravin où coule la Durolle et où

passe la route qui en suit la rive gauche. Six petites ouvertures en plein cintre, près des piles, supportent le tablier.

On aperçoit un autre pont plus modeste dans le fond ; c'est celui qu'utilise la route qui mène aux papeteries importantes de la Charbonnière.


ATTELAGE AUVERGNAT. - Tous les lundis, à Clermont-Ferrand, on voit arriver des charrettes chargées de linge. C'est le jour des blanchisseuses, dont l'attelage et le costume sont assez curieux.

Autrefois l'Auvergne, comme toutes les anciennes provinces de la France, avait ses

costumes et ses coutumes. L'hiver on se réunissait pour la veillée et chacun y racontait une histoire. Doit-on regretter que la civilisation, les communications plus faciles aient apporté à ces mœurs primitives de tels changements que la couleur locale ait presque entièrement disparu ?

Attelage auvergnat.


Vue générale d'Aurillac.

- CANTAL

I. — AURILLAC

AURILLAC. VUE GÉNÉRALE. — Aurillac, a 554 kilomètres de Paris, — 6o3 par le chemin de fer, — est bâtie a 622 mètres d'altitude, sur la rive droite de la Jordanne, affluent de la Cère qui grossit elle-même la Dordogne.

Au centre d'une vallée pittoresque et fertile formée par la Cère, Aurillac a pris depuis un demi-siècle une extension assez considérable.

Elle compte aujourd'hui près de vingt mille habitants.

La gare se trouve à l'extrémité de la ville neuve, qui présente de belles percées, de larges rues et des boulevards de belle apparence,

mais où il n'y a rien de particulier à signaler.

La vieille ville, au contraire, aux ruelles tortueuses, étroites, est plus pittoresque. Elle


vient se terminer sur les bords de la Jordanne, pour escalader les pentes d'un coteau couronné par l'ancien château.

Ce château paraît antérieur à la ville ellememe. Saint Céraud y est né vers 856. Quarante ans après, il ronda l'abbaye qui porta son nom, et d'où sortit le premier pape français, GcrlJCr L

Cliàlcau d'Aurillac.

Pendant les guerres de religion, les protestants s' emparèrent, par trahison, d'Aurillac et mirent la ville à feu et à sang.

L'église, dédiée à saint Géraud, a été reconstruite au XYIO siècle et récemment ornée d'une (lèche gracieuse et légère. Elle renferme un beau tableau attribué au peintre espagnol Zurbaran.

Sur les bords de la Jordanne s'étend la place du CL avier ou cours Montyon, aux deux

extrémités de laquelle s'élèvent les statues du général Delzons et de Gerbert, devenu pape sous le nom de Sylvestre II.

Tout auprès se trouve la place du Palais-deJustice, au centre de laquelle est un square, rendez-vous des oisifs d'Aurillac.

On peut enfin citer, dans le faubourg des Carmes, F église des Cordeliers, qui renferme

la Vierge Noire si b e vénérée à Aurillac.

LE CIIATEAU D'AuRILLAC. — La ville est dominée par une tour massive et d'aspect sévère.

Ce sont les restes de l'ancien château Sain t-Etienne.

Cette tour carrée, parfaitement conservée, est englobée dans les bâtiments de l'école normale d'instituteurs.

Entouré autrefois de fortes murailles, le château était la résidence des premiers abbés du monastère fondé par saint Géraud.

On raconte même que saint Céraud y soutint un siège contre un seigneur du Limousin.

Du haut de la tour qui seule subsiste, on a une très belle vue sur les vallées de la Cère et de la Jordanne, et cette vue n 'est limitée que par les cimes parfois neigeuses du plomb du Cantal, du puy Mary et du puy de Teyrearse.

La vallée de la Jordanne, presque parallèle à celle de la Cère, est fort intéressante, et le cirque de Mandailles vaut peut-être celui du


Falgoux, aux 1 sources de la Mars. L'excursion est du reste une des plus belles du Cantal et mérite d'être vivement recommandée.

La route de Mandailles- quitte Aurillac par le faubourg du Bjiis et suit la rive droite de la

Jordanne, en s'élevant peu a peu dans la vallée. Elle traverse Saint-Simon, à 6 kilomètres.

Tout près de la est la maison qui a vu naître le pape Gerbert. On raconte que Gerbert, dans son enfance, garda les troupeaux, et la maison qui porte son nom fut bâtie, paraît-il, sur l'emplacement même de celle qu'il habita avant de devenir pape.

A 9 kilomètres d'Aurillac, près de Rouffiac, la route franchit le ruisseau de la Jordanne et continue à remonter la rive gauche.

A Velzic, 13 kilomètres d'Aurillac, commence la plus belle partie de la route. A Saint-

Maison des Consuls, à Aurillac.

Cirgues, on traverse une gorge superbe sur un pont d'une grande hardiesse, et avant d'atteindre Mandailles, on aperçoit de magnifiques cascades formées par la Jor danne, dont une est célèbre sous le nom de Saut de la Menette.

MAISON DES CONSULS A AURILLAC. — La rue Marchande, k Aurillac, est l'une des plus fréquentées de la vieille ville. On y voit une ancienne maison, de grande apparence, aux fenêtres ornées de belles sculptures, terminée

par un toit pointu avec jolies tourelles aux angles, qui porte le nom de maison des Consuls.

A la fin du XIIe siècle, les habitants d'Aurillac se révol tèrent contre la tyrannie et les exactions des abbés successeurs de saint Géraud, dont le désordre et l'indiscipline avaient exaspéré tout le monde.

Une charte de coutume fut octroyée à Aurillac, et des magistrats, sous le nom de consuls, gouvernèrent la ville. A côté d'eux furent établis, en 12 7 7, un bailliage, et en 1551, un présidial.

La maison oc-

cupée par les premiers consuls était peutêtre sur l'emplacement de la maison actuelle.

Mais celle qu'on voit aujourd'hui ne remonte pas plus haut que le XVIe siècle. Elle n'en est pas moins intéressante d'ailleurs et nu l touriste ne passe à Aurillac sans lui faire visite.


LA JOHDANNE A AURILLAC. — La Jordannc est un simple cours d' eau, que la fonte des neiges grossit parfois démesurément, et qui prend sa source dans les environs du puy Mary.

Elle arrose une vallée très resserrée et fort

La Jordannc, à Aurillac.

pittoresque, passe a Mandailles, puis serpente dans la plaine où Aurillac est construit.

Endiguée et coupée de barrages, la Jordanne coule paisiblement au-devant de la vieille ville.

Les quartiers les plus populeux et les moins fréquentés se réfléchissent dans le

miroir de ses eaux, et c'est un spectacle assez singulier que ces masures enchevêtrées, pleines de mouvement, de vie et d'activité, avec balcons ouverts sur la rivière, avec guenilles pendues au dehors.

Les bords de la Jordanne, à Aurillac, sont

une des curiosités de la Aille. Il suffit pour jouir de ce spectacle de traverser la rivière sur l'un des deux ponts qui relient les deux rives.

Au bout de la place du Gravier, la Jordannc, coupée par un barrage, forme une assez jolie cascade.


Château de Pestel, à Polniinliac.

PoLMIMIAC. G HATE AU DE PESTEL. - Les environs d'Aurillac sont intéressants, mais la

vallée de la Gère, au-dessus aussi bien qu'au-dessous d'Aurillac, est une des plus belles régions de la France.

En quittant Aurillac par la ligne de Murât, on rencontre le joli village d'Arpajon, puis la gare qui dessert le bourg d'Yolet-Ie-Doux, et enfin Polminhac. Tous ces valages possèdent des châteaux curieux, mais celui de Pestel, à Polminhac, est le plus intéressant. Construit a la lin du xive siècle, il a remplacé un manoir plus ancien, brûlé par les Anglais. De cette époque date un donjon carré qui a survécu au pillage des huguenots, et qui fut restauré au XVIe siècle.

Le Pas de la Cère.

LE PAS DE LA CÈRE. — Vic-surCère est une charmante petite station balnéaire qui occupe a peu près le centre de la haute vallée de la Cère.

Quand on suit la route de V-ic à Murât, on monte en pente douce, mais continue, à liane de coteau, sur la rive droite de la rivière. Peu à peu la vallée s'enfonce et la profondeur augmente. Au bout de deux kilomètres, on contourne en corniche le magnifique rocher de Muret qui portait autrefois une forteresse détruite au XVIO siècle et qu'un beau tilleul a remplacée.

La il faut abandonner la route et descendre par un sentier abrupt vers les prairies dont


les pentes amènent le visiteur au bord de la coupure appelée le Pas de la Gère.

Le Pas de la Cère est la fin d'un magnifique défilé creusé par le torrent au milieu de brèches andésitiques qui fermaient la vallée.

Depuis Thiézac, 4 kilomètres plus haut, la rivière était encaissée entre des digues naturelles, entre deux murs verticaux. Tout à coup, elle se précipite d'un seul jet par

Vue générale de Vic-sur-Cère.

l'ouverture qu'elle s'est frayée, et tombe par une jolie cascade dans une large vasque de rochers.

VIC-SUR-CÈRE. - La petite ville de Vicsur-Cère que dessert la ligne de Paris à Murât, par Aurillac, est a 20 kilomètres du chef-lieu du département du Cantal, à 700 mètres d'altitude. Son climat tempéré, sa situation au

milieu de la verdure et des prairies arrosées par de nombreuses dérivations de la Gère, ses eaux thermales, en font une station fréquentée par de nombreux baigneurs.

Vic ne joua pas un grand rôle (dans l'histoire; la ville eut à souffrir de la guerre de Cent Ans et des guerres de religion. Elle eut le bonheur de recevoir la reine Marguerite de Valois, qui y apprit à danser la bourrée d'Au-

vergue, ce dont elle fut satisfaite au point de l'introduire à la cour d'Henri IV.

Vic-sur-Cère se divise en deux parties reliées entre elles par une belle avenue de 800 mètres : la ville neuve, où se trouvent les sources, et la vieille ville qui consiste en une rue peu près unique. Cette rue n'est autre chose que la route d'Aurillac a Murat par le Lioran. Le seul monument de Vic-sur-Cère est

l'église. Mais le plus intéressant à Vie ce sont les environs dans la magnifique vallée arrosée par la rivière.

On pourrait cependant remarquer à Vie l'ancien hôtel du bailli sur la place de l'Eglise, la maison du conventionnel Coffinhal que signale sa tourelle carrée et qui date du xviie siècle, l'ancien hôtel des juges d'appeaux du Carladès/ainsi qu'une cave voûtée, ancien


preche des protestants, et une fontaine sur la place de l'Hôtel-de-Ville.

! L'ancienne capitale du Carladès mérite donc une visite pour elle-même, en dehors de ses promenades aux environs qui sont de premier ordre..

Hôtel de 'laéoinpagnie d'Orléans, à Vic-sur-Cère.

VIC-SUR-CÈRE. HOTEL DE LA COMPAGNIE D'ORLÉANS. — La haute vallée de la Cère, sillonnée de routes pi ttoresques, sur les deux bords de la rivière, aurait suffi à attirer les touristes. Mais la découverte des sources a doublé ces attraits.

Tout auprès de la gare du chemin de fer, près du pont sous lequel passe la route de Mur-de-Barrez, un kiosque, entouré d'un joli jardin, montre l'endroit où les quatre sources ont été captées et réunies. En face se trouve l'établissement où l'on fait la mise en bouteilles.

L'eau sort a la température de 12 degrés environ. Elle est acidulée et gazeuse, ferrugineuse et bicarbonatée, contient un peu de sodium et de chlore. Elle excite l'appétit, facilite la digestion. L'affluence touj ours grandissante des voya-


geurs et la beauté du site ont engagé la Compagnie des chemins de fer d' Orléans a construire sur le versant gauche de la vallée, à quelques pas de la gare, un vaste hôtel, des plus confortables, qui se cache dans la verdure, et qu'en-

La haute vallée de la Gère.

tourent des bouquets d'arbres et un parc avec des massifs et des pelouses ma gnifiques.

Inutile de dire que, chaque été, il est envahi par une foul e de baigneurs et surtout de pro- .r;; meriéurs attirés par le charme de cette vallée.

LA HAUTE VALLÉE DE LA CÈRE. - Plus on se rapproche des sources de la Gère, plus la vallée devient intéressante et vraiment splendide. Le massif des monts du Cantal, qui la ferme et d'où la Cère descend en bonds suc-

cessifs, forme un horizon merveilleux.

De nombreux villages se rencontrent dans cette vallée. Voici tout d'abord Thiézac, à 803 mètres d'altitude, à un kilomètre et demi de la station de ce nom. Ce bourg de 1,500 habitants est situé entre deux gorges superbes de la Cère. Au-dessous de lui, nous avons déjà rencontré le Pas de la Cère; au-dessus est le Pas de Compaing, aussi grandiose , aussi sauvage, aussi curieux que l'autre.

Entre Thiézac - et Saint-J acques-des- Blats , station suivante, on pourrait visiter le Chaos, masse énorme éboulée de la montagn,e et qui, au pied d'une haute falaise coupée a pic, a formé un éboulis de pierrailles, véritable champ dévasté et que recouvre une végétation maigre, mais très particulière.

- Au delà de Saint-Jacques-des-Blats, la vue devient magnifique sur la vallée et sur le Plomb du Cantal, et surtout sur le Lioran, dont la voie se rapproche en franchissant la Gère et sa vallée sur un viaduc des plus pittoresques.


La Roquebrou.

LA ROQUEBROU. — Si la Cère, au-dessus d'Aurillac., roule avec fracas ses eaux dans une des plus belles vallées de la France, au-dessous d'Aurillac, elle offre des points de vue peutêtre plus spéciaux, mais tout aussi admirables.

Tout d'abord, son lit s'élargit, elle renonce

a ses bonds et a ses cascades. Au torrent * succède la large rivière aux paisibles allures. C'est ainsi qu'elle se présente devant La Roquebrou.

La ligne de Paris à Toulouse, par ', Capdenac, laisse à gauche un embranchement qui part de Saint-Denisprès-Martel, pour retrouver, a Miécaze, la ligne de Paris à' Aurillac par Eygurande-Merlines. C'est sur ce petit embranchement de moins de 60 kilomètres, que se trouve La Roquebrou, à 52 kilomètres de SaintDenis-près-Martel, et à 24 kilomètres d'Aurillac.

La petite ville, de 15 à 1,600 habitants, est dominée par les restes im-

portants d'un château féodal et traversée par la Cère, que franchit un pont pittoresque de trois arches inégales. 1 En face du château, sur la même rive, se dresse un rocher à pic couronné par une statue colossale de la Vierge.

LES GORGES DE LA CÈRE. — Au delà de La Roqtiebrou, le paysage change brusquement. La Cère qui coulait dans une large vallée, se trorve tout à coup rétrécie par des montagnes dont les bords sont coupés à pic. Les eaux, pressées dans ce défilé parfois sauvage et d'autres fois plein de verdure, se précipitent, creusent la roche,

l'affouillent, roulent des blocs détachés dont les plus gros entravent sa marche et déterminent des. cascades, des remous, des détours aux sinuosités étranges.

A Siran commencent véritablelnent. les gorges de la Cère, gorges admirables et qu'on

Gorges de la Cère.


ne peut malheureusement visiter qu'en chemin de fer. Il n'existe aucune route, aucun sentier dans ce magnifique défilé. Le chemin de fer s'y est creusé une voie à coups de mine. Tantôt il surplombe la rivière, tantôt il roule sur des ouvrages en maçonnerie établis dans le lit même du cours d'eau ; trop souvent il franchit en tunnel les éperons de roches qu'il n'a pu contourner, et, en 27 kilomètres, pendant lesquels le spectacle est aussi admirable que varié, on ne compte pas moins de vingt-deux tunnels.

Il n'existe nulle part de ligne ferrée plus intéressante à parcourir. Mais combien il serait préférable de pouvoir prendre un peu plus de temps pour admirer à l'aise une des curiosités les plus originales de la France.

MARCHÉ A AURILLAC. - Le marché se tient sur la place du Gravier. C'est là seulement qu'on peut espérer voir des costumes et des , types. Mais le développement des communications n'est pas favorable à la conservation de la couleur locale, et l'exode annuel d'un grand nombre d'Auvergnats qui gagnent la capitale pour y exercer principalement les métiers de marchands de vins, marchands de charbons, etc., où d'ailleurs ils excellent, fait disparaître tout ce qui pourrait les singulariser. Il en est de l' Auvergne comme de toutes les parties de la France : les déplacements faciles et fréquents, le commerce continu avec , le reste du pays, confondent les nuances en une seule, enlèvent peu à peu l'origflialité, et rien ne distingue plus les races.

Un marché, à Aurillac.


Notre-Dame-des-Miracles, à Mauriac.

II. — MAURIAC

MAURIAC NOTRF,-DAME-DES-MIP..ACLFS. Mauriac est une sous-préfecture qui ne compte pas 4,ooo habitants, à 491 kilomètres de Paris et a 64 kilomètres d'Aurillac. L'histoire locale ne présente pas de faits bien saillants ; tout au plus voit-on que la ville fut prise par les Anglais en 1357 pendant la guerre de Cent Ans, et par les protestants en 1574 pendant les guerres de religion, Mauriac possède un collège où Marmontel fit ses premières études, et une église, NotreDame-des-Miracles, qui mérite une visite.

Construite au XIIe siècle, elle doit son nom et la grande vénération qu'elle inspire à une Vierge Noire qui surmonte le maîtreautel et qui fait l'objet d'un pèlerinage annuel.

Mauriac est dominé par une colline qui n'atteint pas 800 mètres et qui porte le nom de puy Saint-Mary. Du sommet où l'on a érigé une chapelle, on embrasse un fort beau panorama, sur la ville, la vallée de l'Auze qui passe au pied avant de se jeter dans la Dor- dogne, les massifs du Mont-Dore et du Cantal et les collines du Limousin.

I


Cascade de Salins.

CASCADE DE SAUS. — A huit kilomètres de Mauriac, au sud-est, sur la route d' Aurillac,

ou trouve le petit village de Salins, dans une situation pittoresque, où le beau château de Mazcrolles émerge de la verdure. Salins est arrosé par le petit cours d' eau, l'Aiize, qui baigne plus bas la colline de Mauriac, et qu'un pont franchit.

En montant vers la balte de Salins, on trouve sous le magnifique viaduc par où le chemin de 1er traverse la vallée, une profonde coupure dans laquelle l'Auze se précipite d'un seul jet et tombe d'une hauteur de trente

mètres dans une gorge de roches basaltiques.

VIEILLE MAISON A SALERS. — Salcrs, qui a donné son nom à une race bovine relnarquable, est une des curiosités du Cantal. Sa situation sur un belvédère auquel on n'accède que par des rampes assez abruptes, ses maisons et ses rues qui n'ont subi presque aucune modification depuis des siècles, quelques monuments intéressants , mériteraient d'attirer davantage les touristes.

Malhcurcuscment les

moyens de couimunicalion ne sont pas ucs commodes. Les routes sont belles, mais pré-

Vieille maison, à Salcrs.


sentent de fortes côtes, et la station la plus proche est à Drugeac (12 kilomètres).

Ce qui frappe tout d'abord à Salers, ce sont les vieilles maisons, fort curieuses, qui se trouvent presque à chaque pas. Certaines pré-

sentent des cours intérieures ornées de bal cou s délicatement sculptés, et presque toutes s'ouvrent avec empressement devant le visiteur.

SALERS. LA MAISON DU NOTAIRE. — Parmi ces vieilles maisons, les plus faciles à voir commodément sont situées sur la place. L'une d'elles est célèbre sous le nom de maison du Notaire. C'est une maison construite en pierres nOIres, avec joints en ciment d'une blancheur qui tranche sur la pierre sonlbre, avec ornements sobres cl gracieux, flanquée sur le côté d'une jolie tourelle en encorbellement.

Toutes ces viei lles maisons qui datent des XVO et XVIe siècles, contribuent à donner à la ville 1111 cachet archaïcpw.

SALERS. LA PLACE.D'autres maisons de ce

genre se trouvent sur la place, qui est ornée d'une belle fontaine et d'un buste en bronze de M. Tissandier d'Escous, agronome distingué.

L'église, construite au XIIlC siècle, contient de belles choses parmi lesquelles un sépulcre

en pierre ou est représenté le Christ au tombeau, avec personnages en grandeur naturelle.

LouPIAc. LA V ATLÉE DE LA M Mi ON NE. — De la promenade de Barrouze, à Salers, on a une

La maison du Notaire, à Salers.

admirable vue sur la vallée où serpente la Maronne. Mais cette vallée mériterait d'être plus connue. La encore les communications sont assez précaires, et si une route dessert les vallées superbes de Malneu et de Fontanges,


il n'en existe aucune qui suive les bords mêmes de la Maronne dont le cours capricieux tantôt serpente au milieu des prairies, tantôt se précipite en des défilés sauvages

Cependant cette vallée présente des attraits variés : à SaintMar tin- Va lmc-

Maisons sur la place, à Salcrs.

roux, comme à Salers, des vieilles maisons du xvcsiècle; à Fontanges, outre de merveilleux paysages, le souvenir de la belle duchesse distinguée par Louis XIV ; entre Loupiac et Saint-lllide, l'un des plus beaux trajets qu'il soit possible de rencontrer.

La vallée de la Maronne, à Loupiac.


Vue générale de Murat.

III. MURAT

MURAT. VUE GÉNÉRALE. — Murat est une jolie sous-préfecture de 4,ooo âmes, pittoresquement bâtie au pied d'un .gros et curieux rocher, le roc de Bonnevie, qui porte une Vierge colossale.

Murât, a 47 kilomètres d'Aurillac, est assez curieux a visiter. Ses rues en pente, ses maisons anciennes, quelques monuments, dont l'église Notre-Dame-des-Oliviers, une fontaine sur la place Notre-Dame, méritent d'arrêter l'attention.

Mais ce qui attire-a Murât, ce sont les magnifiques promenades ou excursions dont la

ville est le centre. C'est de Murât que part la route du puy Mary ; c'est de Murat -, qu'on peut commodément visiter la belle vallée de l'Alagnon ; c'est de Murât qu'on part pour monter au Lioran, au plomb du Cantal, au puy de Griou.

-Enfin, aux portes mêmes de Murat se trouvent deux curiosités qui ont bien leur mérite : le château d'Anterroche et le rocher de Bredons.

Le château d'Anterroche se trouve, à une demi-heure de marche, sur la route du Lioran.

Il est planté sur le versant d'une hauteur couverte de châtaigniers et de chênes.


MURAT. LE ROCHER DE BREDONS. — Murat est au pied même du rocher basaltique de Bonnevie, qui présente des colonnades extrêmement régulières, qu'on appelle parfois, comme à Bort, les Orgues.

Un^sentier pierreux et très dúrpermet d'arri-

Le rocher de Bredons, à Murât.

ver au sommet, au pied même de la statue' de la Vierge (140 mètres). De là, on embrasse un vaste panorama sur Murât, d'abord, sur la gare et sur la vallée de l'Alagnon, au milieu de laquelle se dresse, comme un immense champignon, le dyke volcanique qui s'appelle le rocher de Bredons. Ce mamelon basaltique

dont l'ascension est facile se termine par un plateau gazonné sur le bord duquel est une chapelle d'où la vue n'est pas moins belle que celle du rocher de Bonnevie. C'est de là qu'est prise notre vue de Murât.

Un château s'élevait autrefois sur ce rocher ;

il n'en reste que quelques pans de mur. La chapelle qui le couronne date du XIe siècle; elle possède un portail intéressant, et de belles boiseries avec un retable et des stalles sculptés. Elle conserve précieusement une statue de la Vierge en bois de cèdre, que saint Louis, dit-on, rapporta de Palestine.


L'ALAGNON A MURÂT. — L'Alagnon prend sa source au Lioran dans les forets de sapins dont la montagne est couverte. Il tombe en cascades à l'entrée du tunnel où on a du le

Tunnel du Lioran.

canaliser, puis descend dans la vallée de Mural et serpente alors paisiblement parmi les prairies.

Un pont le traverse pour permettre le passage de la route (lui monte au Lioran par sa rive droite et ce pont que douhle, tout à côté, celui du chemin de 1er, est très pittoresque.

TUNNEL DU LIOUAN. - Entre Aurillac et Murât, il faut franchir la chaîne de montagnes qui forme le nœud du système oro-

L'Alagnon, à Murât.

graphique du Cantal. Aucun col aisé ne se présentait pour permettre un facile passage.

Celui du Lioran était fermé l'hiver par la neige.

On a du, pour y tracer la route, creuser un

tunnel de i, 4oo mètres de long. Large de o 8 mètres et haut de 7, il est éclairé par des lampes espacées de 100 en 100 mètres. Creusé en 1839, il transperce le Lioran de part

en part. On a ménage, en certains endroits, des caves assez vastes, où se font des fromages semblables au Roquefort.

Lorsque, longtemps après la construction de la route, il a fallu établir le chemin de fer, pour faire communiquer la vallée de la Gère et celle de l'Alagnon, 011 a creusé un tunnel pour la voie ferrée, juste au-dessous du tunnel de la route. Les deux souterrains se trouvent ainsi superposés. La Cère et l'Alagnon

roulent en cascades aux deux extrémités du tunnel. La station du Lioran, qui ne comporte que quelques maisons, mais deux hôtels, est intéressante a plus d'un titre. Par son altitude


La gare du Lioran (i,i5a mètres d'altitude).


élevée (i, i àg. 'mètres), c'est une station estivale très fréquentée.

LA GARE DU LIORAN. - Le Lioran, ou plutôt les deux hôtels qui touchent la gare de ce nom, est desservi par une station du che-

La route du puy Mary.

min de fer d'Aurillac a Murat, dans une situation des plus pittoresques, ce qui n'est pas fréquent sur les lignes ferrées. A gauche de la gare, l'Alagnon, parfois a sec l'été, roule au printemps ses eaux tumultueuses sous le pont qui relie la gare à la route. A droite, le chemin de fer est adossé à une montagne cou-

verte de puis et la commence, pour la voie, une descente rapide qui amène à Murât.

LA ROUTE DU PUY MARY. — Pour gagner le puy Mary, on quitte Murat par une route qui s'élève au nord et dont les pentes accentuées

longent le rocher de Bonnevie.. On arrive, en une heure environ, dans une magnifique plaine arrosée par un petit affluent de l'Alagnon, la Chevade, sur les bords duquel se dresse le rocher de Chastel. Là se trouve le point de partage des bassins de la Loire et de la Garonne. De là, en effet, descendent, vers


la Loire, les affluents de l'Alagnon, affluent de l'Allier, et, de l'autre côté, des ruisseaux qui se jettent dans la Dordogne.

Au septième kilomètre, on laisse à droite la route de Mauriac, on descend dans la vallée de la Santoire et on arrive a Dienne dont on aperçoit le château ruiné. On trouve à gauche un ruisseau qui descend du puy Mary, l'Impradine, et on remonte dans des prairies par-

Maison cantonnière, au puy Mary.

semées d'abord de quelques arbres, puis dénudées, couvertes a peine d'une herbe rare, où broutent des troupeaux de chèvres, et où se voient quelques burons habités l'été par les bergers.

Entre les vallées de l'Impradine et de la Rhue, s'ouvre le col de l'Eylac où se trouve la maison cantonnière et, après deux kilomètres de montée, on arrive au Pas de Peyrol, ou col du puy Mary, d'où, en moins d'une demi-

heure, on peut gagner le sommet du puy Mary.

Le Pas de Peyrol est à 23 kilomètres de Murât, il passe à 1,582 mètres d'altitude entre le puy Mary et le puy de la Tourte. De là, par une route médiocre et terriblement en pente, on descend rapidement, par des lacets successifs, dans le cirque de Falgoux, une des plus curieuses vallées de l'Auvergne..

En un endroit, la route semble barrée par

un rocher isolé et coupé à pic, le roc du Merle, d'où on plonge sur un abîme effrayant. On remonte alors au col de Nérone, à 1,2^2 mètres d'altitude, et on passe dans la vallée de la Ma- ronne dont la route contourne toutes les sinuosités à une grande hauteur.

On aperçoit à gauche le puy Violent et on gagne ensuite Salers après un trajet de 43 kilomètres.

LA MAISON CANTONNIÈRE AU PUY MARY.

— Deux kilomètres avant d'arriver au Pas de Peyrol, dans un repli de terrain, sur un petit

plateau qui domine d'une hauteur énorme le ravin où coule un des ruisseaux qui forment la Rhue, s'élève une maison cantonnière, véritable refuge ouvert au voyageur, du ier juin au 15 septembre. L'administration des ponts et chaussées, en construisant cette maison hospitalière, a rendu plus,facile le passage de cette route où le voyageur se trouverait sans abri dans l'un des endroits les plus difficiles et les plus éloignés de toute autre habitation.


Vue générale de Saint-Flour.

1 IV. — SAINT-FLOUR

SAINT-FLOUR. VUE, GÉNÉRALE. — SaintFlour, a 548 kilomètres de Paris, vient couper la monotonie du froid et vaste plateau de la Planèze, riche en céréales, mais peu pittoresque La ville, qui compte près de 6, ooo habitants, se compose de deux parties ; près de la gare, en bas, est le faubourg. Soixante mètres plus haut, sur le rebord d'une terrasse de basaltes, qui semble suspendue au-dessus de la plaine, est la ville proprement dite.

- L'aspect de la ville, telle qu'elle se présente au touriste que le chemin de fer amène à ses

pieds, est tout à fait curieux et bizarre. Ce nid d'aigle, perché sur une hauteur dont l'escalade paraît assez rude, produit un saisissant effet. On semble toucher la base du rocher qui le porte, et cependant la route qui y grimpe compte deux kilomètres.

SAINT-FLOUR. LE FAUBOURG. — La ville compte peu de monuments vraiment remarquables, a part la cathédrale d'un style un peu lourd à l'extérieur, mais dont l'intérieur est vraiment intéressant. On pourrait y signaler


Le faubourg, à Saint-Flour.


encore un assez grand nombre de vieilles maisons des Xv6 et xvi" siècles. Le faubourg SainteChristine ou du Pont, que traverse le Lander, montre encore, par endroits, les restes d'anciennés fortifications et deux tours assez bien conservées, mais.enchevêtrées dans des cons-

Château du Saillans.

tructions de dates postérieures. Un vieux pont et un autre plus moderne traversent le Lander qui serpente au milieu des prairies.

CHATEAU DU S AILLAIS s. - La ligne de Neussargues à Saint-Flour compte deux stations entre ses deux points extrêmes : Talizat, au

débouché du tunnel de Mallet, et Andelat, à 4 kilomètres de Saint-Flour, au confluent du ruisseau du Saillans et du Lander.

Dans le vallon qu'arrose le Saillans, sur un plateau de basaltes isolé, au-dessus du gouffre où se précipite le ruisseau, on voit, du chemin

de fer même qui le contourne, les ruines magnifiques et la masse imposante du château du Saillans. C'est un vaste corps de bâtiments précédé de deux ailes en retour, flanquées de neuf tours aux toits pointus. Derrière, une tour carrée et massive, et presque détachée du château; c'était le donjon.


Cascade du Saillans.

CASCADE DU SAILLANS. — Le ruisseau du Saillans longe les murailles du château, ou

plutôt a creusé le long des rochers qui les portent, un ravin profond et abrupt. Après avoir arrosé un coin des plaines de la Planèze où il prend naissance, il arrive au rebord d'une sorte de coupe basaltique qui semble s'être effondrée d'un seul coup, et, d'une hauteur de 40 mètres , il tombe en une jolie cascade dans une sorte de vasque ombragée d' arbres. Cette chute porte le nom de Cascade de Basbarie.

Après la chute, le ruisseau reprend son cours

tranquille au milieu des prairies et des arbres, alimente un moulin, abreuve le petit village que le château domine de sa masse imposante, et va se perdre dans le Lander.

ROFFIAC. — Rofliac est un bourg de 5oo habitants environ, à 2 kilomètres ouest d Andclat, à 5 kilomètres de SaintFlour. Le bourg est situé au centre de belles prairies sur les bords du Lancier endigué. Il n'a de remarquable que son église du XIIO siècle, surmontée d'un clocher de forme singulière et pré-

cédée d'une tour isolée, restes d'un château féodal. La tour cylindrique présente un étae

Roffiac.


octogonal et est couverte d'un toit pointu. Le clocher de l'église est une construction aplatie, munie de contreforts, et percée de quatre ouvertures en forme de fenêtres où sont installées les cloches. Cet ensemble est assez pittoresque.

Alleuze.

ALLEUZE. A treize kilomètres au sud de Saint-Flour, sur les bords de la Jurolle, on trouve le petit village de la Barge perché sur le versant d'une colline qui descend en pentes brusques vers la rivière. Sur la rive gauche, audessus d'un~ petit plateau isolé, on remarque une vieillie - chapelle réservée aux cérémonies

funèbres, et un vieux cimetière aux tombes clairsemées qu'orne, en son milieu, une croix sculptée.

De l'autre côté de la riiB:r,._sur un mamelon isolé, qui forme eominç "une île et se détache à peine de la muraille boisée située derrière,

s'élèvent les ruines du château d'Alleuze, construit au XIVO siècle et qui domine, du haut de son roc, cette silencieuse et morne solitude.

C'est une construction carrée, flanquée d'une tour ronde aux quatre angles, qui se dresse solitaire et abandonnée sur ce rocher couvert d'une herbe rare où broutent les chèvres.


LA VALLÉE DE LA TRUYÈRE A GARABIT. La ligne que le réseau du Midi détache à Neussargues, après avoir laissé Saint-Flour et Ruines, traverse la Truyère sur le viaduc de Garabit, a 14 kilomètres de Saint-Flour.

La Truyère, un affluent du Lot, descendu des monts de la Margeride, coule dans une

Vallée de la. Truyère, à Garabit.

gorge sauvage et profonde en formant comme une coupure énorme au milieu des plaines sans fin de la Planèze.

LE PONT DE GARABIT. - Le pont de Garabit est vraisemblablement le travail d'art le plus remarquable des chemins de fer de la France,

et il en existe peu dans le monde qui le dépassent ou l'égalent.

Construit en deux ans, par la maison Eiffel, sous la direction de l'ingénieur Boyer, il relie, depuis 1884, les deux rives de la Truyère.

Elevé de 122 mètres au-dessus de la rivière, il a une longueur de 565 mètres. De chaque côté,

trois arches en maçonnerie servent d'amorce et de support à une longue travée métallique jetée hardiment au-dessus de l'abîme et supportée par deux piles principales en fer qui descendent au fond de la vallée. Mais ce qui donne à ce viaduc son caractère, c'est l'arc central de 165 mètres d'ouverture, reposant


Viaduc de Garabit.


sur les deux piles principales et supportant le tablier par trois piliers métalliques.

De rune ou de l'autre rive, mais surtout de la rive droite, l'effet est saisissant.

CHAUDESAIGUES. - Comme son nom l'indique, Chaudesaigues doit sa renommée et sa

Chaudesaigues.

prospérité à des sources thermales fréquentées. La route de Saint-Flour a Chaudesaigues mesure 3o kilomètres. C'est la route de l'Aubrac, pays curieux entre tous, et cette route présente des passages d'une remarquable beauté- On sort de Saint-Flour par la route de Murat qu'on laisse bientôt à droite; on

monte, par des pentes bien ménagées, sur le plateau de la Planèze et, par instants, on a une fort belle vue sur les monts du Cantal, la butte de Tanavelle, et, après le huitième kilomètre, on débouche dans le vallon des Ternes, au fond duquel on traverse un ruisseau pour remonter sur l'autre versant.

A Cordesse (18 kilomètres de Saint-Flour), on débouche sur la vallée de la Truyère dont on aperçoit les méandres à une très grande profondeur. La route descend en corniche, en dominant de plusieurs centaines de mètres la rive droite de la Truyère.

Une grotte inexplorée et appelée Porte-


Arrivée du courrier, à Chaudesaigues.

d'Enfer, s'ouvre à droite, dans un repli du rocher. - A gauche, au fond de la vallée, qui paraît un immense abîme, la Truyère se replie sur elle-même et, au moulin du Tour, semble former une île d'où émerge un rocher étrange. On continue a descendre, sur la rive droite, la côte d'où l'œil embrasse des échap-

pées superbes, avant d'arriver au pont de Lanau où l'on traverse la rivière en vue d'un pittoresque village, On longe, pendant un kilomètre, la rive gauche de la Truyère jusqu'à la rencontre du Remontalou, son affluent, dont on remonte la rive droite. On le franchit au moulin de la Nation, sur un pont en fer, et on suit la rive gauche par une route taillée en corniche, qui monte peu à peu dans le flanc de la montagne et domine bientôt le cours du torrent à une assez grande hauteur.

A un détour de la route on aperçoit -la chapelle Notre-Dame-de-la-Pitié, et, après, Chaudesaigues.

Chaudesaigues, qui ne compte pas 2,000 habitants, est a 65o mètres d'altitude, au fond d'un cirque que traverse le Remontalou.

Les eaux de Chaudesaigues, connues des Romains, ne sont guère fréquentées que depuis un demisiècle. On compte sept sources qui fournissent dix mille hectolitres par jour. Une seule, la source du Par, en donne la moitié, et c'est un spectacle assez curieux que de voir couler sur la voie publique un ruisseau d'eau presque bouillante, dont la source est invisible. Ces eaux sont bicarbonatées, sodiques. Une des sources est froide et ferrugineuse.

Les environs de Chaudesaigues

sont magnifiques et, à défaut des sources thermales, mériteraient d'attirer davantage les touristes.

CHAUDESAIGUES. ARRIVÉE DU COURRIER. Ce qui nuit a Chaudesaigues, c'est la trop grande distance qui sépare la ville de la plus

Les Ternes.


proche station. Saint-Flour, en effet, est à 30 kilomètres, et la route comporte des différences de niveau assez sensibles. Cependant, chaque jour, un courrier vient de Saint-Flour et y retourne. L'arrivée de la diligence « du rapide », comme disent les gens facétieux de Chaudesaigues, excite toujours la curiosité et l'empressement des indigènes.

LES TERNES — Quand on va de Saint-Flour à Chaudesaigues, à 10 kilomètres du point de départ, on trouve un bourg d'à peine un millier d'habitants qui s'appelle Les Ternes.

L'église, très ancienne, a un clocher en forme de prisme, surmonté d'un toit aux pentes accentuées, et un porche orné de belles sculptures.

Le château, dont la fondation remonte au moins au XVC siècle, a été restauré et converti en pensionnat.

UNE PORTEUSE D'EAU. — La fillette qui vient d'une source éloignée a, pour alléger sa charge, muni ses épaules d'une sorte de joug qui encadre le cou. De ce joug pendent des cordes qui soutiennent les seaux et ne laissent aux bras qu'une charge moindre.

Porteuse d'eau, au puy Mary.

-ARCHIVFS-DO'-UMFNTATION TOURING CLUÔ de FRANCE


TABLE DES GRAVURES

DÉPARTEMENT DU PUY-DE-DOME

La veillée, en Auvergne 16 ARRONDISSEMENT DE CLERMONT-FERRAND

Vue générale de Clermont, prise de Royat.. 17 Le départ pour le puy de Dôme 18 La fontaine d'Amboise, à Clermont 18 Notrc-Dame-du-Port. 19 La rue des Gras, à Clermont-Ferrand. 20 Cathédrale de Clermont-Ferrand 21 Maison de la rue des Chaussetiers, à Clermon t. 22 La rue de la Fontaine, à Montferrand. , ., 22 Maison de l'Apothicaire, à Montferrand 23 Le marché, a Clermont-Ferrand 23 Substructions gallo-romaines, à Royat. 24 Royat, vue prise de l'église 24 Eglise de Royat. , ,. 25 Vieilles maisons, à Royat. , 26 Vue prise du puy de Dôme 27 Le puy de Dôme 27 Le temple de Mercure, au sommet du puy de Dôme 28 Le Mont-Dore et le pic du Capucin. , 29 Le Mont-Dore, vue prise de la route de la Tour-d'Auvergne. , , ., 3o

Les roches Thuillière et Sanadoire , , , , , ,. 31 Chaises à porteurs, au Mont-Dore, , , 32 Cascade de Queureuilh. , , , , , , 32 Lac de Guéry. 32 La route du Sancy. , , , , , , , , , , , , ., 33 Cascade de la Vernière. 34 Cascade du Plat-à-Barhe.. , , , , ,. 34 Les aiguilles de la gorge d'Enfer, au MontDore 35 La Bourboule 36 Quais de la Dordogne, à La Bourhoule. 36 Saint-Saturnin. , , , , , , 37 Château de Saint-Saturnin. , , , , 38

ARRONDISSEMENT D'AMBERT

Ponts d'Olliergues. , ,. 39 Olliergues 40

ARRONDISSEMENT D'ISSOIRE

La place, à Issoire. 41 Église d'Issoire 42 Montpeyroux. , ,. 43


Château de Murols. 44 Vue prise du château de Murols. 45 Le lac Chambon, vu de Murols. 46 Le lac Ghambon 4 7 Saint-Nectaire-le-Haut 48 Champeix 49 Le dyke de Verrières. 5o

ARRONDISSEMENT DE RIOM

Église Saint-Amable, à Riom 51 La tour de l'Horloge, à Riom 52 La maison des Consuls, à Riom 52 Eglise du Marthuret, à Riom. 52 Vue générale de Pontgibaud 53 Château de Pontgibaud. 53 Vieille porte, à Pontgibaud. 53 Chàtelguyon. 54

Cour du château de Tournoël. 54 Château de Tournoël. 55 La Sioule, à Châteauneuf , 56 Châteauneuf-Ies-Bains. 56 La place, à Ménat.. 57 Le pont de Ménat. , , 58 Le château Rocher 58

ARRONDISSEMENT DE THIERS

Vue générale de Thiers. 59 Le pont de Seychalles, à Thiers. , , 60 La maison du Pirou, à Thiers. °. , 61 Les chutes de la Durolle 62 La Durolle, à Thiers. 63 Une rue, à Thiers. 64 Pont sur la Durolle, à Thiers. 65 Attelage auvergnat. , 66

DÉPARTEMENT DU CANTAL

ARRONDISSEMENT D'AURILLAC

Vue générale d'Aurillac67 Château d'Aurillac. , 68 Maison des Consuls, à Aurillac 69 La Jordanne, à Aurillac. 70 Château de Pestel, à Polminhac.. , , 71 Le Pas de la Cère. , , 71 Vue générale de Vic-sur-Cère 72 Hôtel de la Compagnie d'Orléans, à Vic-sur- 73 Cère. 73 La haute vallée de la Cère. 74 La Roquebrou. 75 Gorges de la Cère 75 Un marché, à Aurillac. 76

ARRONDISSEMENT DE MAURIAC

Notre-Dame-des-Miracles, à Mauriac. 77 Cascade de Salins. 78 Vieille maison, à Salers. 78 La maison du Notaire, à Salers. , 79 Maisons sur la place, à Salers. : 80 La vallée de la Maronne, à Loupiac. 80 ARRONDISSEMENT DE MURAT

Vue générale de Murat 81 Le rocher de Bredons, à Murat. : 82 Tunnel du Lioran. 83 L'Alagnon, à Murat. 83


La gare du Lioran. 84 La route du puy Mary. 85 Maison cantonnière, au puy Mary. 86

ARRONDISSEMENT DE SAINT-FLOUR

Vue générale de Saint-Flour. 87 Le faubourg, à Saint-Flour 88 Château du Saillans. 89

Cascade du Saillans. go Roffiac go Alleuze gi Vallée de la Truyère, à Garabit. * 92 Viaduc de Garabit g 3 Chaudesaigues 94 Arrivée du courrier, à Chaudesaigues g5 Les Terne. 95 Porteuse d'eau, au puy Mary 96

Mise au tombeau, dans l'église de Salers.


PARIS. — IMPRIMERIE L. POCHY, 117, RUE VIEILLE-DU-TEMPLE.


Carte extraite de La Grande Encyclopédie.

TOURING-CLUB DE FRANCE Sites et Monuments

PUY-DE-DÔME


Carte extraite de La Grande Encyclopédie.

TOURING-CLUB DE FRANCE

Sites et Monuments _---------------

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