RECONSTRUCTION DU PONT DU CHEMIN DE FER SUR L'OISE, A PONTOISE
Par M. CAMBOURNAC INGÉNIEUR EN CHEF ADJOINT DES TRAVAUX ET DE LA SURVEILLANCE DE LA COMPAGNIE DU CHEMIN DE FER DU NORD
La Presse quotidienne a fait connaître au grand public l'opération qui s'est déroulée à Pontoise le 13 Septembre 1932 : entre 8 heures et 18 heures, substitution au tablier ancien du Pont de chemin de fer, de 110 m environ de longueur, d'lin tablier neuf construit sur échafaudage à côté de l'ancien, substitution opérée par déplacement de l'ensemble des deux tabliers (poids total 1 700 tonnes) dans le sens perpendiculaire aux voies.
Cette opération ne fut qu'une des dernières phases d'une série de travaux entrepris depuis 1929 et qui sont décrits ci-après.
I. — Description et historique de l'ancien ouvrage
Le pont de Pontoise a été construit entre 1860 et 1863 pour l'établissement d'une ligne allant de « Pontoise vers un point à déterminer de la ligne de Paris en Belgique, près de St-Ouen-1'Aumône », ligne concédée à la Compagnie du Chemin de fer du Nord par la convention du 21 Juin 1857.
Il a donné passage, à partir de 1877, à la ligne de Paris à Dieppe par Pontoise de la Compagnie des Chemins de fer de l'Ouest, aujourd'hui Chemins de fer de l'Etat.
L'ouvrage (Fig. 1), légèrement biais, avait une ouverture totale de 106 m environ entre culées ; cette ouverture était divisée en quatre travées inégales par trois piles, dont deux en rivière et une en terre-plein côté Pontoise.
Le tablier en fer était du type dit « à voie inférieure », il comportait (Fig. 3) pour les deux voies ferrées, trois poutres hautes continues : deux latérales et une médiane, reliées, à leur partie inférieure, par des entretoises normales sur lesquelles étaient fixées les files de longerons supportant les rails par l'intermédiaire de traverses en bois.
Une passerelle publique pour piétons, de deux mètres de1 largeur, était accolée au pont, du côté amont. Elle était portée par la poutre amont du tablier et par une quatrième poutre s'appuyant sur les piles et culées de l'ouvrage.
Les piles et culées avaient été fondées sur des pieux en bois dont les têtes étaient enrobées dans un massif de béton servant de base à la maçonnerie de moellons.