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Titre : L'Univers israélite

Éditeur : L'Univers israélite (Paris)

Date d'édition : 1916-08-18

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344300007

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb344300007/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 34229

Description : 18 août 1916

Description : 1916/08/18 (A71,N50).

Description : Note : GG14181.

Description : Collection numérique : Documents consacrés à la Première Guerre mondiale

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k64821418

Source : Bibliothèque nationale de France, département Fonds du service reproduction, 8-Lc3-60

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 04/04/2013

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L'UNIVERS ,.¡-.' n.'- ISRAÉLITE Journal des Principes Conservateurs du Judaïsme

FONDÉ PAR

S. BLOCH Paraissant le Vendredi DPûttJtoa -m mn bxiioi bsbi (Exode, X, 23.)

Calendrier Israélite be la Stmaiiu

Août 1916 Ab 5676 19 Samedi, P. Equev. Pirqui Aboth, IV. — Fin du sabbat à 8 h.~5. 20 20 Dimanche. 21 21 Lundi 22 22 Mardi. , 23 23 Mercredi. 24 24 Jeudi. 25 25 Vendredi (office du soir à 6 heures) 26

Direction et Administration 47, Boulevard Saint-Michel, PARIS (5° arrond.)

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'Bar-MitjZtoa du 19 août NAZARETH AboUdaram (Raymond), 10, rue de Lancry.

Décès Alexandre Haymann, 16 ans, à Argenteuil.

Benoît, Lévy, 60 ans, 61, rue Pigalle.

Mme Vve Henri Chauvin, née Jeannette Franck, 72 ans, à Bagnolet.

David Cahn, 72 ans, 36, avenue Friedland.

Mme Vve Nathan Ruff, née Marie Levis, 78 ans, 265, rue St-Honoré.

Maurice Harmelin, 56 ans, 11, rue Oberkampf.

Dons et offrandes MM. Charles Fred Braun, 200 francs; M. et Mme Beaucaire, 100; MM. Salomon et son fils, 80; Israël, 60; Bechmann, 50; Elie Jacob, 50; Sem Léon, 25; Cahen et son fils Pierre, 20; Salomon Ankoua, 20; Gimpel, 20; Mme F. David, 20; 10 francs : MM. Misslati, R.Eskenasy, Yomtob Nissim,R. Lévy, Vidal Modiano, Steinberg, Fischer, Oulmann; 5 francs : MM. le Rabbin E. Weill, le Rabbin F. Meyer, ElieZerbib, Israël Hanouna, R. Midini, Léon Pontécorboli, Meyer, Scherar, Etinghausen.

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A propos de Distributions de Prix

Lorsque ceux qui écriront l'histoire de ces temps tragiques analyseront les éléments multiples et divers dont l'harmonieuse synthèse constitue actuellement l'âme intégrale de la France, ils se garderont, certes, de ne point signaler, en passant, cette liberté, cette sérénité d'esprit, ce calme imperturbable de nos maîtres et de nos élèves au cours de.ces années de trouble et d'angoisse. Ils ne manqueront surtout pas de rappeler, comme un symptôme révélateur du tempérament moral de la nation, le courage, le sang-froid, le sentiment de fierté et de gravité dontprofesseurs et écoliers ont donné l'exemple dans le voisinage immédiat du théâtre de la guerre, à Belfort et à Fellering aussi bien qu'à Paris ou à Ajaccio. Que des distributions de prix aient pu avoir lieu presque sous la menace du canon, voilà assurément un sujet de réflexion optimiste pour ceux-là même que n'échauffe pas d'habitude cette sorte de solennités scolaires.

Les Allemands — gens sérieux, austères et doctes, comme chacun sait — n'auront pas connu la haute dignité, la rare noblesse, l'inestimable valeur de cet effort pédagogique que le danger n'intimide pas, que les bruits de la guerre — et quels bruits ! — n'interrompent point, qui se poursuit, inlassable, magnifique, malgré le tonnerre de leur artillerie. Ils auront à tout jamais ignoré la joie, la satisfaction morale, d'une essence si particulière, de nos éducateurs, le contentement, l'enthousiasme juvénile de nos enfants, continuant leur tâche avec la conscience de remplir un devoir et de narguer un péril. Aurontils seulement été capables de comprendre la beauté et le mérite d'un pareil effort et d'une pareille tâche ?

Ils n'auront été sensibles, eux, pendant cette atroce guerre, qu'aux tiraillements de leur estomac. Les civils de l'Allemagne, docteurs à lunettes d'or, fondeurs, filateurs, brasseurs et marchands, tranquilles et confiants derrière leur Rhin flanqué de canons, n'auront pas éprouvé la jouissance amère et un peu âpre sans MUie, mais en réalité si tonique et d'une qualité si noble, que nos maîtres d'école ont ressentie dans les départements


exposés aux incursions de l'ennemi, dans les villes « prises sous le feu des pièces à longue portée », pour parler le langage des communiqués allemands. Leur mentalité d'envahisseurs et de dévaliseurs, leur assurance et leur jactance insolente de parvenus, les ont mis momentanément dans l'impossibilité d'apprécier la vertu du danger qui rend l'âme forte, l'esprit ingénieux, trempe le caractère et détermine les résolutions héroïques.

Ils avaient cru, dans leur lourde psychologie, pouvoir engourdir nos volontés par la crainte, paralyser nos efforts par la terreur.

Eh bien, parmi tant d'autres manifestations françaises qui ont fait éclater l'inanité de leurs désirs, c'est la poursuite régulière et paisible des études dans les régions menacées par le canon allemand, c'est la clôture sereine et grave des travaux scolaires, c'est la traditionnelle solennité de la distribution des prix, couronnant l'activité des écoles, à quelques quinze ou vingt kilomètres des tranchées ennemies.

Que l'âme germanique — si toutefois la Germanie a encore une âme — essaie de méditer sur cette particularité de la vie française, secondaire en apparence, capitale en réalité. Voilà qui n'est pas de la fanfaronnade, Messieurs les Allemands, mais le symptôme indéniable d'une énergie morale, d'une conscience de tous les devoirs, supérieure aux vicissitudes de la fortune, supérieure aux atteintes temporaires de la force matérielle. C'est votre méconnaissance absolue de cette insondable et magnifique richesse spirituelle de la France qui ruinera vos espoirs et sauvera le monde.

En écrivant les lignes qui précèdent, je ne puis m'empêcher de songer à la destinée mystérieuse d'un autre peuple, dont l'originalité, l'unité morale, les aspirations idéalistes ont survécu aux plus terribles catastrophes — le jeûne du Neuf Ab vient de les évoquer — sans rien perdre de leur puissance toujours renaissante et rayonnante. Je pense à la vitalité d'Israël, triomphant de la malfaisance séculaire des hommes et des choses. Or, s'il en faut croire la tradition juive, c'est la persistance des études dans la tempête et l'agitation universelle qui fut le véritable instrument de salut du judaïsme.

L'intelligence et le cœur des nations se mesurent à leur degré de résistance dans le danger et l'épreuve. C'est la raison pour laquelle la France mérite de vaincre. Elle vaincra.

Mathieu WOLFF.


UNE ŒUVRE A ENCOURAGER

Elle émane de notre jeunesse.

A l'heure où toutes les énergies du pays tendent à la défense nationale et se déploient en vue d'assurer le succès de nos armes, nul concours, même le plus infime en apparence n'est à négliger. Or, de nombreux jeunes gens et de nombreuses jeunes filles, par les services qu'ils ont rendus à maintes reprises ainsi que par la part si large prise par eux à toutes les souscriptions, ont montré que la jeunesse constituait pour nous une aide des plus précieuses. Que d'enfants même, retirant avec joie quelque menue monnaie de leurs tirelires plus ou moins garnies, revendiquent le droit de joindre une friandise au colis que les parents expédient au brave soldat !

Pourquoi, d'accord avec les pères et les mères, ne mettrions-nous pas davantage à contribution les dispositions si heureuses de la jeunesse et ne profiterions-nous pas plus souvent des oboles, même modestes, de ces jeunes cœurs désireux de soulager le sort de nos malheureux prisonniers ou d'adoucir l'existence de nos héroïques défenseurs ? Nous faciliterions par là même l'éclosion et le développement des sentiments charitables en germe chez les enfants.

La réalisation de cette idée est plus facile qu'on ne le croirait de prime abord. L'exemple donné par la jeunesse israélite de la Communauté de Nice suffit à le prouver. Sous l'impulsion de leur dévoué et actif rabbin, M. Bauer, les jeunes gens et les jeunes filles se groupèrent, il y a quelques années, sous le nom de « Jeunesse israélite niçoise ». Leur but, en temps de paix, était des plus simples : il s'agissait de s'entretenir de questions juives, de développer les études religieuses, d'organiser des séances récréatives au profit des pauvres, etc. Les sociétaires payaient une cotisation minime, mais, grâce à de généreux donateurs, la Société se trouvait posséder, il y a deux ans, une somme assez rondelette, qui servit, au début de la guerre, à expédier des colis aux sociétaires ou anciens camarades mobilisés.

Mais les fonds s'épuisant, ces jeunes gens, secondés par le rabbin, décidèrent tout récemment, et d'un commun accord, d'augmenter les cotisations mensuelles, chacun selon ses moyens. S'il en est qui ne peuvent payer que quelques sous par mois, d'autres se sont inscrits pour une cotisation mensuelle de deux francs. Escomptant la générosité de certains coreligionnaires, auxquels ils ne font jamais appel en vain, ces jeunes gens ont fait bénéficier de leurs envois quelques soldats israélites n'ayant aucun lien avec la Société de Nice, mais qu'on leur avait signalés. Il se sont, en outre, employés à leur procurer des marraines israélites et leurs démarches ont abouti pour quelques-uns. Mais les ressources de la Société étant limitées et le nombre des demandes affluant déjà, il est impossible de donner satisfaction à tous, si intéressants cependant. Aussi conviendrait-il de venir en aide à cette poignée de jeunes gens, dont l'entreprise dépasse leurs forces.


Il serait peut-être moins nécessaire, à mon avis, de leur faire parvenir des dons, qu'ils recevraient assurément avec une profonde reconnaissance, que de partager avec eux la tâche. Il faudrait, par exemple, constituer des groupements semblables dans chaque communauté. A Paris, on pourrait en créer plusieurs. Les enfants des écoles juives, les élèves des cours religieux et même les autres jeunes gens et jeunes filles seraient appelés à en faire partie. On accepterait les plus petites cotisations, on réunirait tous ces versements, on canaliserait les efforts de toute la ;eunesse israélite de France.

Il suffirait ensuite de centraliser ces différents groupements à Paris; les soldats israélites nécessiteux ou sans famille seraient signalés à ce comité central par les aumôniers, par les rabbins, etc.

A son tour, le comité parisien indiquerait à tel ou tel groupement de province ou de la capitale le nom et l'adresse du ou des militaires à secourir, car les demandes seraient réparties entre ces différentes.

sociétés. Chacun des groupements, suivant ses ressources, fixerait lui-même le nombre de soldats qu'il pourrait secourir et que Paris lui désignerait donc.

Il n'y aurait ainsi qu'à grouper la jeunesse partout, à l'intéresser au sort de nos soldats nécessiteux, comme cela s'est fait à Nice. Il suffirait de trouver quelques jeunes gens sérieux, et, à défaut de rabbins, quelques personnes de bonne volonté pour prendre la direction des comités en province et à Paris. La « Jeunesse israélite niçoise » verrait avec plaisir la fondation de plusieurs groupements semblables poursuivant le même but et ne demanderait pas mieux que de se mettre en rapport avec un comité central.

Mais les jeunes, dira-t-on, donnent déjà. Sans doute, mais combien sont en état de verser une petite somme et ne donnent rien parce qu'on ne les sollicite pas ? Puisque les misères et les ruines s'accumulent de jour en jour, puisque les différentes œuvres de charité ne parviennent pas à pallier toutes les douleurs causées par la guerre, ne serait-il pas utile que la jeunesse israélite française parvînt à recueillir l'argent nécessaire et à se chàrger de l'envoi des colis à nos soldats ? Que de sommes actuellement consacrées à cet effet par plusieurs sociétés de bienfaisance, devenant disponibles, serviraient à soulager d'autres misères non moins grandes !

La constitution de ces sociétés peut soulever des difficultés, cela s'entend; mais les obstacles qui pourraient surgir ne mériteraient-ils pas d'être surmontés quand les résultats à obtenir sont si grands, si indéniables?

G. S.

Avis. — La censure ne permettant pas, pour des raisons militaires, de publier les adresses des aumôniers aux armées, nous prions ceux de nos lecteurs qui ont un parent au front et qui désirent savoir si le secteur postal en question est desservi par un aumônier israélite, de nous écrire : nous nous efforcerons de les renseigner.

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Echos et Nouvelles M »

Deuil.

Morts pour la France.

Nous avons appris avec de vifs regrets la mort au champ d'honneur de : M. Marcus Edinger, sous-lieutenant au bataillon de chasseurs à pied, mortellement blessé dans la nuit du 5 juillet, devant Verdun, en repoussant, à la tête de sa section, une attaque ennemie. Il a succombé le lendemain à l'ambulance de D., assisté à ses derniers moments par M. le rabbin J. Sacks, aumônier militaire du corps d'armée, dont il s'était fait un ami et qui lui a rendu les derniers devoirs avec plusieurs coreligionnaires qu'il avait pu réunir.

Parti caporal à la mobilisation, Marcus Edinger avait mérité en février dernier une belle citation à l'ordre de la division (voirUnivers Israélite du 31 mars 1916) et il venait d'être promu souslieutenant. Proposé pour la Légion d'honneur, il a été cité en ces termes à l'ordre du corps d'armée : « Le 5 juillet 1916, au cours d'une opération de nuit, s'élança sur l'ennemi qui l'attaquait en force et, dans un combat à la grenade, réussit à le repousser dans ses tranchées, où il pénétra en tête de ses chasseurs, s'y maintint pendant une heure et, bien que grièvement blessé, assura ensuite le repli de sa section ».

Ce héros était le fils unique de M. Edouard Edinger, le neveu de M. Henri Prague, rédacteur en chef des Archives Israélites, et de M. L. Edinger, administrateur des temples consistoriaux de Paris.

Nous leur adressons nos sincères condoléances religieuses et patriotiques.

* * Nous apprenons avec les plus vifs regrets la mort au champ d'honneur de : M. Georges Ulmann, sergent au. d'infanterie, tué à la tête de sa section, devant M. (Somme), le 30 juillet 1916.

Fils de M. Léon Ulmann, le pieux et dévoué président de la communauté israélite de Châlons-sur-Marne, lui-même mobilisé depuis le début de la guerre, Georges Ulmann était un jeune homme doué et distingué, devant qui s'ouvrait un avenir souriant. Sa belle conduite en Champagne lui avait valu une citation à l'ordre de l'armée que nous avions publiée en son temps. Il venait d'être proposé pour une seconde citation et rêvait de devenir officier.

Nous adressons à M. et Mme Léon Ulmann nos condoléances émues.

* * * * Marcel Lopès, dont nous avons annoncé la mort au champ d'honneur dans notre numéro du 28 juillet, était, nous écrit-on, originaire de Bordeaux et venait d'avoir 22 ans. Il s'était montré pendant toute sa jeunesse intelligent, actif et d'un dévouement absolu.


Engagé volontaire en septembre 1914, il avait été blessé en octobre 1915, dans les tranchées de l'Aisne.

Quelques iours avant de mourir, il écrivait à un de ses oncles, M. Sèches, de Saint-Etienne : «Je ne peux te conter ce qui m'attend, mais à la grâce de Dieu ! Je suis de bonne humeur et j'espère m'en tirer. En tous cas, quoi qu'il arrive, tu pourras être certain que ton neveu n'aura jamais failli à son devoir et se sera toujours conduit en bon Français. »

Ces détails ne peuvent qu'aviver les regrets causés par la mort glorieuse de ce jeune homme et nous renouvelons à la famille, l'assurance de notre sympathie.

* * * Nous avons le regret d'apprendre la mort de M. David Cahn, le banquier bien connu, chef de la maison Lazard frères.

* * *

Nominations et Distinctions Est promu général de brigade : Le général de brigade à titre temporaire Lévi.

* *

Le chef d'escadron d'artillerie breveté Armand Ulmo a été promu au grade de lieutenant-colonel et appelé au commandement d'un régiment d'artillerie.

* * *

Le chef de bataillon Cahn, major du 57e d'infanterie, est nommé commandant de l'atelier de travaux publics de Bougie.

* * ¥ M. Cohen-Bacrie (Gustave-Jacob) a été promu interprète de 3e classe (bureau des affaires indigènes de Colomb-Béchar).

* ¥

M. Dreyfus est nommé capitaine au 11e bataillon du génie aux armées.

* "1 » 4 - > M. R. Kahn est nommé lieutenant au service des chemins de fer et étapes.

1c * * Sont nommés aide-majors de 2e classe, au titre étranger : M. Szmalzmen (Isidore), sujet russe.

M. Lapidus (Aron), sujet russe.

M. Weisselfisch (Moïse-David), du 6e génie, est nommé aidemajor de 2e classe.

* * M. Weiller (Jean-Pierre), maréchal des logis d'artillerie, a été nommé sous-lieutenant.


M. J. P. Weiller, qui a été blessé le 30 avril, dans la région de Verdun, est le fils du député d'Angoulême.

* * ¥ M. C. Lévy, ministre-officiant au Thillot, a été nommé ministreofficiant à Saint-Étienne.

* * * Le Ministre de la guerre a décerné la médaille d'honneur, en argent, des épidémies, à Mlle Alice Hauser, bactériologiste, attachée au laboratoire de bactériologie de la place de Dijon.

Mlle Alice Hauser est la fille de notre éminent coreligionnaire, M. Henri Hauser, professeur à l'Université de Dijon, membre correspondant de l'Institut.

* * * La médaille des épidémies, en bronze, a été décernée à Mlle Elise Haas, infirmière de l'Union des Femmes de France, Hôpital complémentaire Corbineau, à Châlons-sur-Marne, et à Mme Willard, née Hirsch, infirmière à l'Hôpital complémentaire Buffon, à Paris.

* *

Parmi les Alsaciens « déchus » de la nationalité allemande par un récent arrêté du gouverneur d'Alsace-Lorraine, pour hostilité envers l'Allemagne, c'est-à-dire pour fidélité envers la France, figurent M. Maurice Weil, de Strasbourg, avec sa femme et ses trois filles.

* * 4

La mort héroïque du sous-lieutenant Pierre Hadamard.

Nous avions annoncé (numéro du 30 juin) la mort glorieuse du sous-lieutenant Pierre Hadamard, fils de M. Jacques Hadamard, professeur au Collège de France (qui a perdu depuis un second fils).

, Nous trouvons dans le Bulletin des Armées de la République du 6 août, sa citation posthume à l'ordre de l'armée : « Hadamard (Pierre), sous-lieutenant de la 123e batterie de 58 au 20e régiment d'artillerie : jeune officier-bombardier d'une grande bravoure et ayant un sentiment très élevé du devoir. Envoyé le 18 mai 1916 dans une tranchée allemande, peu d'heures après sa conquête, pour observer le tir de ses mortiers, l'a quittée, sa tâche terminée; y est revenu pour prendre part à une contre-attaque. Est tombé glorieusement en faisant le coup de feu avec l'infanterie qu'il encourageait de son exemple ».

*

* * Une médaille militaire.

Dans notre dernier numéro, nous avons signalé la mort au champ d'honneur de Fradkine (Henri), décédé des suites de ses blessures, à Vadelaincourt (Meuse).

Avant de mourir, ce brave avait eu la suprême joie de voir épingler sur sa poitrine la Médaille militaire et la Croix de guerre avec palme, pour ce motif élogieux : « Très bon soldat, qui a toujours été pour ses camarades un


exemple d'entrain et de courage. Le 3 avril 1916, s'est porté à l'attaque avec un élan admirable. A été très grièvement blessé au cours de l'assaut. Amputé de la cuisse gauche ».

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L'aviateur Mesguich à l'ordre de l'armée.

Nous avons signalé, dans notre dernier numéro, la décoration de - l'aviateur Goldschmidt.

Nos lecteurs n'ont pas oublié les explôits du pilote-aviateur R. Mesguich, d'Alger, à qui ils ont valu la médaille militaire. Ce vaillant, qui est sous-lieutenant pilote à l'escadrille n° 12, a été cité il y a quelque temps, pour de nouvelles actions d'éclat, à l'ordre de l'armée : « Médaillé pour avoir abattu dans nos lignes un avion allemand et en âvôir fait tomber un autre en flammes, à proximité de nos tranchées, a fait preuve depuis lors du même dévouement et de la même ardeur. A formé plus de 12 pilotes sur le front, tout en continuant à faire son service d'escadrille. Blessé légèrement à la tête en prenant des photos au-dessus d'une batterie spéciale ennemie, a rempli sa mission jusqu'au bout. A fait, sur sa demande, une reconnaissance de 300 kilomètres à l'intérieur des lignes allemandes. Le 8 février, au cours d'une reconnaissance dans les lignes ennemies , a attaqué, au-dessus de Laon, un avion ennemi qu'il a forcé à rompre le combat. »

* \<

Deux belles citations.

M. Cohen-Scali, médecin-auxiliaire au 141e territorial, a été l'objet, à la suite de l'attaque en Artois de mai 1915, d'une citation à rordre du corps d'armée. En voici les termes : « Blessé d'un éclat d'obus le 24 mai, assurant son service vers l'avant sous une violente canonnade, a fait preuve, dans toutes les situations où il s'est trouvé, de dévouement et de mépris du danger. »

Déjà, lors de l'attaque de La Bassée, en octobre 1914, le médecin- inspecteur, chef supérieur du Service de Santé de la e armée, lui adressait cette lettre de félicitations (la Croix de guerre- n'était pas encore instituée) ; « Le directeur du Service de Santé du e corps m'a fait connaître votre brillante conduite devant La Bassée, en particulier dans la nuit du 6 au 7 octobre, où votre sang-froid, votre intelligence et votre énergie ont permis, lors d'un mouvement de retraite, d'amener dans nos lignes la plupart des blessés et la majeure partie du matériel de la seotion d'ambulance dirigée par vous. Je tiens à vous féliciter personnellement de votre belle attitude. »

M. Cohen-Scali qui, depuis, a été nommé médecin aide-major et a été affeoté à la 18e région comme assistant du professeur Dénucé, est interne au Nouvel-Hôpital de Rothschild et frère de la sympathique surveillante de l'Hôpital-Hospice de Rothschild et de Mme Saguès, la distinguée directrice des Ecoles de l'Alliance à Tunis.


Dans une famille de braves.

Le lieutenant Georges Mayer, du.e d'artillerie à pied, fils aîné du colonel Mayer, commandant l'artillerie en Algérie, avait été cité une première fois à l'ordre de la division (nous avons publié cette citation en son temps, voir l'Univers du 31 décembre 1915) ; il vient de l'être à l'ordre du corps d'armée : « Officier d'un sang-froid remarquable sous le feu, en toutes circonstances. Le 20 mars 1916, pris sous le bombardement violent et prolongé de quatre batteries ennemies, qui obstrua deux des créneaux et démolit une des encoignures de l'observatoire où il se trouvait, se maintint à son poste et continua à exécuter les réglages de tir qui lui étaient demanda » Nous a\;ions,,¥jà parlé de cette belle famille de soldats dans notre numéro du 18 décembre 1914 et dans celui du 14 mai 1915.

*

Une belle famille.

Nous lisons dans le Bonnet Rouge (15 juillet 1916) :

« Pendant que les embusqués de la Libre Parole insultent les juifs en les accusant de ne pas se donner tout entiers à la cause de la France, les volontaires juifs continuent, sur le front, à faire héroïquement leur devoir.

Un de nos lecteurs, indigné des ignominies rédigées par Jean Drault, nous signale le cas d'une famille juive dont il est le voisin, la famille Marcovitz.

Elle se compose de six personnes : le père, la mère et quatre fils.

L'aîné, André, a été tué en août 1914, en Argonne, Le second, Georges, réformé avant la guerre, s'engage à la mobilisation. 11 est blessé trois fois, obtient la croix de guerre, la médaille militaire et la croix de Saint-Georges. Il est actuellement pilote- aviateur et combat sur le front.

Le troisième, Léon, a été blessé trois fois, et la troisième fois, il y a quinze; jours, alors qu'il avait été atteint par un éclat d'obus à la tête, il a demandé à ne pas être évacué et il n'a pas quitté sa formation.

Voilà quels sont les gens que les drôles de la Libre Parole peuvent abominablement diffamer ».

* A l'ordre du régiment.

M. René Sriber, caporal au 306e d'infanterie, vient d'être cité à l'ordre du régissent : « Parti comme volontaire en patrouille, sans aucun renseignement sur l'ennemi, a accompli sa mission courageusement. Blessé en rentrant dans nos lignes, sous un violent feu de barrage, après avoir pris spontanément le commandement de la section, dès la disparition du sous-officier qui venait d'être blessé, ne s'est laissé évacue; qu'au moment où, il était certain d'être remplacé dans son commandement. »

Ce brave est actuellement en traitement à l'hôpital du Lycée de Janson-de-Sailly, où sa mère, Mme Ernest Sriber, dirige l'économat, depuis le début de la mobilisation, avec le plus grand dévouement, secondée par Mme Lazard-Lévy, également sur la brèche depuis 1914.


Le 14 Juillet en Alsace-Française

LES ISRAÉLITES D'ALSACE-LORRAINE ET LA FRANCE Allocution prononcée par le rabbin Dr B. Meyer au temple israélite de Felleringen à l'occasion de la Fête Nationale

Nos lecteurs ont certainement été intéressés par la relation, que nous avons publiée dans notre avant-dernier numéro, de la cérémonie organisée à la synagogue de Felleringen à l'occasion du 14 juillet. Nous avons demandé à M. le Dr B. Meyer, rabbin de Thann — le premier rabbin alsacien redevenu français — de bien vouloir nous communiquer le texte de son allocution.

« Ce jour, c'est Dieu qui l'a amené, soyons heureux et réjouissons-nous en lui. »

Chers frères, chères sœurs, Comme, dans le passé, nous avions l'habitude de célébrer la Fête Nationale le samedi, jour que la religion nous recommande de consacrer à nos besoins spirituels, nous voulons aussi rester désormais fidèles à cet usage et nous rappeler aujourd'hui l'importance de la fête qui a été célébrée hier, pour la seconde fois, sur le territoire de l'Alsace reconquise et qui mérite d'être observée dans nos temples avec autant de ferveur qu'une solennité religieuse.

Loin de moi la pensée de vouloir faire de la politique dans cette synagogue, qui, malgré sa modestie et sa simplicité, est devenue, au cours de cette grande guerre, le seul endroit du Territoire où nous pouvons nous réunir en nombre pour exercer notre culte.

Je tiens cependant, en cette heure si solennelle, à exprimer les sentiments que nous, Israélites, nous éprouvons pour notre nouvelle patrie.

Que dis-je ? La France, qui a vu naître la plus grande partie d'entre nous et avec laquelle, malgré la longue séparation, nous sommes toujours restés en relations par des liens de famille, n'est-elle pas notre ancienne patrie ou plutôt, dans toute l'accep-


tion du mot, notre mère-patrie? Nous remercions du fond de notre cœur la Providence de vivre depuis bientôt deux ans sous l'égide protectrice de ce noble et généreux pays, qui a toujours fait rayonner au dehors ses conquêtes morales et dont le travail qu'elle a accompli sur elle-même a toujours servi de modèle à l'univers entier.

N'est-ce pas la France, en effet, qui a été à travers l'histoire le champion du droit et de la liberté ? C'est à elle que nous devons notre émancipation ; c'est elle qui a toujours aspiré à être la protectrice des faibles et des opprimés ; c'est elle qui « a gravé dans ses institutions l'égalité de tous les citoyens devant la loi et le droit d'arriver aux emplois publics et aux grades dans l'armée, la liberté des opinions religieuses et la souveraineté de la nation, d'où émane toute autorité légitime ».

Ce sera un éternel titre de gloire pour la France d'avoir proclamé les Droits de l'Homme, dont la déclaration seule a suffi à la rendre immortelle et à tracer la ligne de conduite aux peuples du monde entier qui veulent restera la hauteur de leur tâche et se rapprocher de jour en jour davantage de l'idéal de la civilisation.

C'est pourquoi, mes frères et sœurs, il ne faut pas nous étonner qu'après les terribles désastres de 1870, des milliers de nos coreligionnaires d'Alsace-Lorraine aient donné à la France la marque la plus éclatante de leur attachement en s'éloignant douloureusement du sol où ils étaient nés et où reposaient les cendres de leurs parents, pour ne pas être obligés de cesser de l'aimer librement. Nous-mêmes, que les circonstances ont retenus dans cette chère Alsace-Lorraine, à laquelle nous nous sentons liés de toutes les fibres de notre cœur, nous avons toujours pris une vive part aux douleurs de la France et à ses joies.

Il est donc naturel que nous, qui vivons des moments historiques, formions aujourd'hui des vœux sincères pour la grandeur de ce noble pays, pour lequel tant des nôtres se sont sacrifiés au cours de cette longue lutte et ont sanctifié notre religion en prouvant, par leur glorieuse mort, que le patriotisme n'est le privilège d'aucune secte, mais qu'il est l'apanage de toutes les religions.

Plus que jamais nous nous proposons d'observer la parole du prophète Jérémie : « Recherchez le salut de la patrie à laquelle vous appartenez, car dans son salut est contenu le vôtre. *

Implorons la Providence pour que se réalise bientôt la parole


de notre section : « J'accorde mon alliance de paix», pour que cette guerre soit couronnée d'une paix glorieuse, qui réunisse nos autres frères d'Alsace-Lorraine à nous, c'est-à-dire à la France.

Alors, mes frères et sœurs, tout en pleurant ces valeureux soldats que la mort a sacrés héros et dont le souvenir restera gravé dans notre cœur, nous nous consolerons de toutes nos tristesses et de toutes nos angoisses par la parole du Psalmiste : « C'est un jour préparé par Dieu lui-même : soyons heureux et réjouissons-nous en lui ». Amen.

AUTOUR DE L'ACTUALITÉ

I. — Guillaume Il à Jérusalem Il y a quelques semaines, quand M. Morgenthau, ambassadeur démissionnaire des États-Unis à Constantinople, révéla que des ministres turcs l'avaient entretenu du projet de céder la Palestine aux juifs, le Peuple juif, qui est sioniste, et le jewish Chronicle, qui est sionisant, triomphèrent rétrospectivement : avait-on assez raillé Herzl d'avoir voulu acheter la Palestine aux Turcs ? < Si les Turcs veulent, ce n'est pas un conte. » Les Turcs. et les grandes Puissances.

Il y a quelques années, lorsque Guillaume II fit son voyage théâtral en Terre Sainte, Herzl alla le trouver à la tête d'une délégation de colons juifs; une photographie fameuse représente le chef sioniste haranguant le Kaiser.

Quelles étaient alors les pensées et les arrière-pensées de l'empereur d'Allemagne, nous pouvons le voir, ou l'entrevoir, aujourd'hui, dans un livre récent : Les dessous de la politique en Orient), par un Allemand (4e édition, Paris, Plon-Nourrit, 1916).

« Une chose particulièrement remarquable, y lisons-nous (p. 82 et suiv.), fut le pélerinage de Guillaume II en Terre-Sainte. Quand il arriva en vue de la vallée de Jérusalem, H demanda qu'on lui montrât le point exact d'où la tradition rapporte que Godefroy de Bouillon eut la première vision de la Ville Sainte. S'y étant placé, il resta quelque temps immobile à la regarder et exprima ensuite le désir d'élever à cette place un monument : « Parce que, ajouta-t-il, il convient qu'une pierre commémorative destinée à perpétuer le nom du premier roi de Jérusalem soit dressée par le premier souverain allemand qui a pu marcher dans la trace de ses pas. »

Le dignitaire turc, attaché à la suite de l'Empereur, qui m'a rapporté cet incident, m'a révélé aussi une proposition bien curieuse que fit Guillaume II lorsqu'il vint s'incliner devant le sanctuaire de l'église du Saint-Sépulcre. Tous les visiteurs savent qu'un calme recueilli n'est pas du tout l'atmosphère habituelle de ces lieux et que


des disputes continuelles s'élèvent jusque dans l'intérieur du sanctuaire entre les différentes communautés religieuses. Aux yeux de l'Empereur, c'était une sorte de sacrilège que le maintien de l'ordre, dans l'endroit le plus saint de la chrétienté, fût confié aux Musulmans et il fit au Pacha, qui lui servait de cicérone, cette question extraordinaire : « Ne croyait-il pas possible d'obtenir du Sultan la cession à l'Allemagne de la ville de Jérusalem avec l'église du Saint-Sépulcre, afin qu'elle puisse la défendre contre toute profanation ? Il n'est pas décent que le tombeau du Christ soit le théâtre de contestations continuelles. Si le Sultan consentait à faire de l'Allemagne la gardienne de Jérusalem, tous ces incidents déplorables cesseraient.

Que son désir soit accueilli, ajoutait-il comme argument, et la tranquillité sera rétablie entre tous ces guides chrétiens en rivalité, qui rôdent autour de l'enceinte sacrée et se battent pour dépouiller les voyageurs et les pélerins. »

« L'empereur allemand suivit avec tant d'ardeur cette idée nouvelle qui avait soudainement illuminé son esprit que, malgré l'affirmation du Pacha que jamais le Sultan ne se prêterait à un pareil désir, Guillaume II saisit de la question son ministre des Affaires étrangères. L'impossibilité de faire sérieusement une proposition de ce genre apparut si évidente aux fonctionnaires de la Wilhemstrasse que la demande impériale ne fut transmise à la Sublime Porte que dans des termes tels que les autorités turques comprirent à demi-mot et n'eurent pas d'hésitation à répondre par un refus catégorique dans des formes polies. > Ainsi ce n'est pas un État juif, mais un État chrétien placé sous le protectorat allemand que Guillaume II rêvait d'établir à Jérusalem.

II. — Le Sionisme, la Turquie et l'Allemagne Toujours à propos des déclarations de M. Henri Morgenthau sur une cession projetée de la Palestine aux Sionistes, le journal ParisMidi (le Siècle) a publié, dans son numéro du 25 juillet, une longue correspondance datée de New-York, 24 juillet.

Le « correspondant particulier » se demande si les sionistes veulent créer une république juive en. Palestine avec l'aide des Etats-Unis (hypothèse déjà avancée par le correspondant parisien de la Gazette de Lausanne, n° du 17 juillet). Il observe « que la politique de Washington, en ce qui concerne la Turquie, ne varie pas. A très peu d'exceptions près, l'ambassadeur des Etats-Unis près la Sublime Porte est israélite et par surcroît sioniste. M. Henry Morgenthau n'a pas failli à la tradition. A Constantinople même, il s'entourait de préférence des chefs sionistes, des membres du « petit » Comité d'action sioniste qui sont tous acquis aux Allemands. M. Henry Morgenthau, influencé en cela .par le chef du petit Comité sioniste, Jacobson, a essayé de faire sortir le sionisme du domaine de la théorie pure. [Le gouvernement turc] a admis, poussé par les Allemands, le principe de cette cession. Que l'Allemagne, tenue au courant de ces démarches et de ces négociations par les deux représentants principaux des associations sionistes, Jacobson et Lichtheim, qui sont en ce moment, l'un à Berlin, l'autre à Constan-


tinople, prête la main à ces combinaisons, rien d'étonnant, puisqu'il s'agirait pour elle de faire échec à l'Entente ».

A cet article, le président de la Fédération sioniste de France, le Dr A. Klein (et non Krein) répondit un peu nerveusement en opposant « un démenti formel à deux assertions de l'auteur de l'article : 1° que les fonds pour achats de terrain seraient fournis par des « riches israélites » ; et 2° que le petit Comité d'action sioniste serait tout acquis à l'Allemagne », Paris-Midi du 31 juillet). La rédaction du journal répliqua immédiatement par ces précisions tendancieuses. 1° L'installation d'une famille israélite en Palestine coûte environ 11.500 francs d'où sont venus les fonds? La réponse cette question est très simple : jusqu'ici les sionistes ont installé très peu de colons en Palestine ; les colonies juives doivent leur existence aux colons eux-mêmes et plus encore à la philanthropie. Rien de mystérieux en cela. — Sur le second point, la rédaction de ParisMidi observe : c Le petit Comité d'action sioniste, qui est le pouvoir exécutif, a deux membres qui agissent, tranchent toutes les questions, l'un est Lichtheim, l'autre le Dr Jacobson. Le premier 'eèt allemand, foncièrement, franchement allemand. Le second est Russe. Sans vouloir faire état des opinions germanophiles nettememt affirmées depuis le début de la guerre par le Dr Jacobson, notre correspondant nous permettra de demander ce que nous avons le droit de penser d'un sujet russe qui, étant encore sujet russe, a pu, son pays étant en guerre avec l'Allemagne, entrer en Allemagne, en sortir comme il voulait, circuler librement dans l'intérieur du pays.? » Le rédacteur de Paris-Midi, qui paraît avoir été bien renseigné ici, ignore cependant que le gouvernement allemand traite les membres des « nationalités opprimées par le gouvernement russe » comme la France traite les Tchèques et les Polonais sujets de l'Autriche. La liberté de circulation dont jouit le Dr Jacobson à Berlin ou à Constantinople ne prouve donc pas qu'il soit « tout acquis à l'Allemagne ».

(A suivre.)

LETTRES DE SUISSE Les Israélites de Suisse et la Guerre La population israélite de la Suisse se compose de quatre groupes non encore confondus. Ce sont les juifs du canton d'Argovie, tolérés en deux villages seulement depuis le XVIIe siècle; les juifs d'Alsace qui, depuis au moins aussi longtemps, fréquentaient le pays, mais qui n'ont obtenu des droits d'habitation, d'abord très restreints, qu'au XIXe siècle ; puis les AllemandsAutrichiens, qui y ont su prendre pied dans les dernièrescinquante années et, enfin, les Russo-Polonais, dont l'arrivée ne date que de trente ans environ.


Les recherches que pourrait susciter la coexistence d'éléments si divers sont multiples et extrêmement intéressantes.

Nous nous bornerons à une courte analyse de leur situation en général et de leur état d'esprit en face des événements politiques contemporains.

Le groupe alsacien, que nous trouvons particulièrement nombreux dans l'ouest de la Suisse, dans les cantons de Bâle, Berne et dans la partie romande du pays, ne renie pas ses origines.

Quoique le plus grand nombre des familles ait été naturalisé après l'annexion de 1871, quoique l'assimilation aux mœurs suisses ait accompli des progrès notoires, la sympathie pour la mère-patrie des générations antérieures se fait jour en maintes occasions. Elle se sent naturellement plus à son aise dans l'ambiance vive et ardente des centres romands, mais elle ressort aussi chez la population des cantons au tempérament plus modéré.

Certes, il existe des exceptions presque sensationnelles. Des personnalités aux importantes relations françaises sont éblouies par la force germanique, qu'elles jugent d'ores et déjà invincible et à laquelle elles croient prudent de se rattacher de bonne heure.

Ces originaux se trouvent en infime minorité, mais en imposent par des situations qu'ils détiennent à tort ou à raison.

L'élément argovien du judaïsme suisse a quitté pour la plupart le sol natal et s'est créé une existence nouvelle dans d'autres cantons. Etant en minorité manifeste, il ne joue guère de rôle important. Ses prédilections ne sont pas uniformes.

Les israélites d'origine autrichienne se trouvent surtout à Zurich et à Saint-Gall. Dans cette dernière ville, ils jouissent d'une prépondérance numérique. L'origine de la plupart d'entre eux remonte à l'ancienne communauté de Hohenems, dans le Voralberg. Les ressortissants de l'empire allemand sont dispersés sd ans toute la Suisse. A Zurich, ils forment probablement la majorité de la principale communauté, mais on les rencontre aussi, en moins grand nombre, à Bâle et même dans la Suisse française. Les Allemands originaires du sud de la ligne du Mein sont bien plus nombreux parmi eux que les véritables Prussiens.

L'état d'âme et les sympathies des Israélites austro-allemands ne semblent pas douteux et sont compréhensibles. D'autre part, on doit relever que, même dans ce groupe, il y a des esprits au jugement pondéré, qui ne se laissent pas abuser par les fanfaronnades officielles et qui jugent l'avenir avec pessimisme.

Les Russo-Polonais forment le facteur le plus jeune, mais non


le moins important du mouvement israélite suisse. Leur puissance d'assimilation et d'adaptation est franchement miraculeuse. Une grande partie de ces immigrés de date récente a su se créer, au bout de peu de temps, des situations satisfaisantes ; d'autres jouent dans la politique du pays un rôle plus actif que leurs coreligionnaires établis dans le pays depuis longtemps. Quant à leurs convictions, elles sont des plus variées. Celui qui croirait que les persécutions russes les ont rendus ennemis absolus de la Russie ferait erreur. Il y en a dont le dévouement pour le pays natal ne le cède en rien au patriotisme des juifs occidentaux. La question de l'émancipation des israélites russes déteint naturellement sur leurs points de vue et prime pour beaucoup d'entre eux tout autre problème. C'est aussi dans ce milieu qu'on rencontre les sionistes extrêmes qui croient qu'une théorie peut remplacer le régime des faits.

Le judaïsme suisse, envisagé dans son ensemble, donne l'impression d'une agglomération en voie d'évolution, encore à la, recherche de son orientation définitive et dont le développement futur pourrait être compromis par une exubérance qui ne reconnaîtrait pas cet état de choses et se tromperait elle-même par une certaine volubilité de gestes et de paroles, oubliant qu'avant de se produire au dehors, un fondement bien assuré est indispensable à l'intérieur. Il nous semble donc que la prétention de faire jouer au judaïsme suisse un rôle capital au prochain Congrès de la paix prête fortement à critique.

Nous nous expliquerons sur cette situation dans une prochaine correspondance.

HELVETICUS.

NOUVELLES DE L'ÉTRANGER

ÉTATS-U3VIS Pour l'émancipation juive.

La question du Congrès des juifs américains.

La question du Congrès juif d'Amérique, autour de laquelle s'est cristallisée l'activité du judaïsme des Etats-Unis en faveur de l'émancipation juive, vient de faire un pas en avant imprévu.

Le projet de Congrès, lancé par les éléments immigrés et démocratiques, soutenu par les sionistes et des loges philanthropiques, avait été mis sur pied, les 2 6-27 mars derniers, par la


Conférence de Philadelphie, qui s'était prononcée pour la convocation d'un Congrès entre le Ier septembre et le 31 décembre 1916.

L'American Jewish Committee, qui représente l'élément bourgeois américanisé, etle National Workmeris Committee on Jewish Rights, qui représente l'élément ouvrier, avaient invité, de leur côté, les organisations juives du pays à une conférence préliminaire pour le 16 juillet, à New-York.

La résolution soumise à cette session portait que « la Conférence désirant réaliser l'unité d'action entre les juifs d'Amérique d'abord et ensuite entre les juifs du monde entier pour assurer la plénitude des droits aux juifs de tous les pays et l'abrogation de toutes les lois restrictives, étant entendu que l'expression « plénitude des droits > comprend les droits civils, religieux et politiques et, en outre, là où les peuples divers d'un pays sont reconnus comme ayant des droits distincts de groupes, l'octroi aux juifs de ces pays des droits désirés par eux », et que« cet objectif étant celui sur lequel il y a unanimité complète entre tous les juifs, la Conférence se prononce pour la convocation d'un Congrès des juifs d'Amérique dans le seul but d'entreprendre une action appropriée pour la réalisation de cet objectif ». Le Comité exécutif à élire fixerait la date et le lieu du Congrès, ainsi que le mode d'élection.

Vingt-sept organisations se sont fait représenter à la Conférence du 16 juillet. Le Comité exécutif de l'organisation congressiste avait décliné l'invitation, mais avait envoyé, à titre de commissaires, trois de ses principaux membres, dont le président,Louis D.

Brandeis (qui a été nommé tout récemment conseiller à la Cour Suprême des Etats-Unis, sur la présentation du président Wilson).

C'est ainsi que les représentants les plus éminents du judaïsme américain ont pris part à des délibérations historiques, qui ont donné lieu à des débats animés. M. Brandeis fut pressé par le docteur Magnes et par Oscar Strauss de se rallier à leur point de vue ; il insista de son côté pour que les délégués adoptassent le programme impératif, et plus vaste, de la Conférence de Philadelphie. Le juge honoraire Mayer Sulzberger sortit au milieu en disant : « Cinq millions de nos frères saignent à mort et ils ont besoin d'actes, non de discours ».

Après trois heures de discussion, M. Brandeis et ses deux collègues se retirèrent et la résolution soumise à la Conférence fut adoptée à une grande majorité.


Dans une autre séance, tenue le soir, la conférence se constitua en corps permanent sous le nom de « Conférence des organisations nationales des juifs d'Amérique » (Conferencé of American National Jewish Organisations), administré par un Comité de vingt-cinq membres, dont le président est M. Louis Marshall, président de l'American Jewish Committee. Ce comité a été chargé d'ores et déjà, d'une part,d'entreprendre toutes démarches en faveur des juifs dans les pays où ils sont opprimés et d'obtenir, si possible, la coopération d'autres organisations dans ce but, d'autre part, d'étudier la création d'une institution pour reconstituer la vie juive dans les-régions du front oriental de la guerre et en Palestine après les hostilités.

Ces résolutions avaient pour effet de renforcer l'autorité de l'American Jewish Committee et d'opposer à l'organisation congressiste une organisation rivale. La rupture paraissait consommée quand un coup de théâtre se produisit. A l'issue de la Conférence, des membres du nouveau Comité eurent deux entrevues avec des membres du Comité congressiste (en l'absence de M. Marshall comme de M. Brandeis). « Les points sur lesquels il y avait accord et les divergences, dit le communiqué, ont été discutés à fond. Le sentiment a été favorable à une action unie. Les délégués ont abouti finalement à une décision sur toutes les questions controversées et ont émis l'espoir que leurs rapports seraient ratifiés à des réunions qui seront convoquées incessamment ». Un Congrès serait tenu à Washington « le plus tôt possible » pour demander la plénitude des droits en faveur des juifs dans les pays où ils sont soumis à un régime d'exception.

Si ce pacte est scellé et maintenu, c'est peut-être une nouvelle période qui s'ouvre dans l'histoire de l'émancipation des juifs.

PETITE CORRESPONDANCE

J. S., aumônier: Il nousest défendu maintenant de publier ces indications.

D. B., aumônier : Ne pourriez-vous pas nous envoyer à nous aussi les documents ou demander qu'il nous soient communiqués?

F. L.- W., : Nous avons réexpédié le n°47 et nous en avons envoyé 4 exemplaires à M. B.


Dactylographie; travaux au duplicateur; copie de rapports; correspondance commerciale. Travail soigné et rapide; prix modérés (tarif sur demande). Excellentes références. —

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AUCUN RÉGLEUR OU AGENT DE FUNÉRAILLES N'EST AUTORISÉ A SE PRÉSENTER CHEZ ELLES COMME ENVOYÉ OU REPRÉSENTANT DU CONSISTOIRE.

Le Consistoire informe, en outre, les familles éprouvées par un deuil qu'il leur est remis un duplicata du compte des frais payés à leur nom au Secrétariat général.

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