VIE- ADMIRABLE
DU SATNT PAUVRE
BENOIT-JOSEPH LABRE
CHAPITRE I.
La patrie. — Famille patriarcale. — Naissance de Benoît-Joseph Labre.
— Heureuses dispositions pour l'étude et la piété. — Ses premiers maîtres d'écoie. — L'arbre séculaire.
Sur les confins de l'Artois, de la Flandre et du Boulonnais, se trouve un joli petit village perdu au milieu des terres ; le voyageur doit gravir des collines escarpées, descendre dans des creuses cailloutées et boueuses, et traverser plusieurs fois le lit des ruisseaux ou des torrents, avant d'apercevoir la flèche élancée de l'antique église Saint-Sulpice d'Amettes; c'est alors qu'il commence à jouir de l'aspect pittoresque de ee village, encadré d'anciennes carrières et de bosquets d'arbres touffus ; il s'avance au milieu des pâtures verdoyantes plantées de pommier -, et des maisons badigeonnées aux couleurs vives et tranchées. C'est la patrie de ce pauvre volontaire qui mérita d'être appelé par le grand Pape, Pie IX, le modèle et le Patron du pèlerin.
De tout temps, la France fut célèbre par les saints nombreux qu'elle a produits ; de nos jours encore, elle se glorifie de pouvoir compter parmi ses enfants un homme qui, vil, méprisable, abject aux yeux du monde, attira tout à coup sur lui l'attention de l'Europe et de l'univers entier. Ce qui excite l'étonnement, ce ne sont