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Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial

Éditeur : [s.n.] (Rennes)

Date d'édition : 1925-06-14

Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 135307

Description : 14 juin 1925

Description : 1925/06/14 (Numéro 8639).

Description : Collection numérique : BIPFPIG14

Description : Collection numérique : BIPFPIG29

Description : Collection numérique : BIPFPIG35

Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne

Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k648036p

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 28/11/2008

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La réforme électorale

Faut-il, comme le demande le gouvernement et, avec lui, le parti radical-socialiste, rétablir le scrutin d'arrondissement ?. Ici, nous avons toujours été partisans de la Représentation Proportionnelle et nous lui restons fidèles. La Chambre de 1914, où dominait l'élément radical, mais qui comprenait aussi une bonne centaine de socialistes unifiés, favorables comme la plupart des représentants du centre, au principe proportionnaliste, essaya, à la fin de son règne, de réaliser l'équité électorale. Elle vota cette loi du, 12 juillet 1919, qui tendait à l'organisation de la représentation des minorités, mais dont tout le système trébucha, si l'on peut ainsi parler, sur l'amendement du député radical Bouffandeau, instituant la prime à la majorité absolue. Ce mélange de l'idée de proportionnalité et de l'idée majoritaire ne pouvait manquer d'aboutir, dans la pratique, à la plus grande confusion et, par là, au discrédit de la réforme. En laissant passer l'occasion de supprimer la prime à la majorité, la Chambre du 1{> novembre 1919 se suicida. Dès lors, en effet, qu'elle offrait ainsi aux radicaux et aux socialistes le moyen de se grouper dans une mê me formation, de combat, il était certain que ceux-ci s'empresseraient d'en profiter. Nous multipliâmes, à cette époque, nos avertissements. On ne voulut point nous entendre. Quelques semaines plus tard, le 11 mai 1924, le Bloc National était décimé par le Cartel des Gauches. 11 en eût été différemment sous le régime de la Proportionnelle. Les partis fussent allés à la bataille, chacun sous son drapeau, et tous eussent obtenu leur part légitime de représentation. L'opposition d'aujourd'hui, majorité d'hier, en eût été singulièrement renforcée. D'autre part, les partis eussent conservé leur originalité et leur indépendance, et le confusionnisme politique, qui n'est pas moins paralysant dans une assemblée que l'extrême diversité des conceptions et des programmes, aurait cédé la place aux idées précises, les seules dont puissent s'inspirer, pour une oeuvre constructive, de vrais hommes de gouvernement. Ce n'est pas seulement parce qu'elle consacre la justice et la vérité électorales que nous réclamons, depuis plus de vingt ans, la Proportionnelle intégrale. C'est aussi parce que nous tenons pour immorales et trompeuses ces vastes coalitions qui, sous le nom de « blocs » ou de « cartels a, rassemblent dans une même action brutale, pour la conquête du pouvoir, des partis d'aspirations et de doctrines opposées. Qu'y a-t-il de commun, par exemple, entre les radicaux bourgeois qui veulent maintenir la propriété privée et les socialistes révolutionnaires qui en préconisant l'abolition, entre les républicains de gauche qui croient à la Patrie et aux devoirs qu'elle nous prescrit et les adeptes de l'Internationale pour qui les frontières des peuples n'existent pas, mais seulement celles qu'un esprit de classe jaloux et haineux peut élever entre les citoyens d'un même pavs ? Ce sont pourtant ces hommes si profondément divisés sur quelques-uns des principes essentiels de la Société moderne que nous avons vus s'unir dans le Cartel des Gauches. Comment s'étonner après cela du désarroi des esprits, de l'incohérence, des contradictions, des à-coups et de l'agitation stérile dont la politique actuelle nous offre le spectacle décevant ? Et comment un gouvernement qui s'appuie sur une majorité parlementaire aussi disparate que celle du Cartel, et qu'il sait en continuel péril de dislocation, pourrait-il s'employer utilement aux grandes oeuvres de restauration nationale qui supposent avant tout l'esprit de suite et la continuité

Voilà, sans parler des autres, l'un des graves inconvénients des lois électorales qui poussent par leur mécanisme même à la formation des coalitions de partis. C'est le défaut de la loi de 1919 et de cette absurde prime à la majorité qu'y introduisirent les radicaux. Ce sera semblablement, et avec aggravation, le défaut de la loi nouvelle que l'on prépare et qui doit remettre en vigueur le scrutin d'arrondissement.

Il v avait, dans la loi de 1919, un germe de justice, une faible espérance de réforme ultérieure, et c'était, si réduite qu'elle fût, la part qu'on y avait faite à l'idée proportionnaliste. Avec le scrutin d'arrondissement, cette espérance s'évanouira. Il ne restera plus que la guillotiné sèche de l'iniquité majoritaire et la suppression pure et simple du droit de représentation des minorités. Quant aux coalitions et aux cartels que quelques-uns s'imaginent rendre plus malaisés par la suppression du scrutin de liste et le retour au sctutin uninominal, nous les verrons reparaître au second tour avec la même malfaisance que précédemment. Il n'y aurait eu'un moyen de les empêcher, à savoir le système anglais qui n'admet pas de second tour, mais je ne pense pas

qu'il y ait, d'ici longtemps, à la Chambre et au Sénat, une majorité pour accepter cette simplification vraiment audacieuse du droit de suffrage.

Les choses étant ce qu'elles sont, que feront nos amis du Parlement ? S'ils sont bien inspirés, je ne doute pas qu'ils profiteron. du débat pour affirmer d'abord leur conception de la justice électorale. Ils réclameront donc. en premier lieu, la R. P. intégrale, le vote obligatoire, le vote familial et le vote des femmes. Malgré le vote émis hier par la commission du Suffrage Universel, il est à peu près certain qu'ils ne les obtiendront pas et, la bataille s'engageant alors sur le maintien ou l'abrogation de la loi de 1919, ils se prononceront pour le statu quo, parce qu'entre deux -maux, il faut choisir le moindre et qu'une loi qui ne prive pas absolument les minorités de leurs possibilités de représentation vaut encore mieux que l'injustice brutale du scrutin majoritaire. Mais, cette fois encore, il est infiniment probable qu'ils seront battus. Il ne leur restera plus, dans ces conditions, le principe du scrutin d'arrondissement étant admis, qu'à livrer un dernier combat sur ce que l'on appelle, si je ne me trompe, la péréquation des circonscriptions.

Q'est-ce crue la péréquation ?. Quelque chose de si juste, de si simple, de si parfaitement élémentaire, qu'il est scandaleux qu'un Parlement qui se prétend et. peut-être, se croit démocratique, ne l'ait pas encore réalisé.

Sous le régime du scrutin d'arrondissement, tel quc nous l'avons connu jusqu'en 1914, et tel qu'on s'apprête à le restaurer, Ion enregistre, en effet, de déconcertantes énormités. C'est ainsi que, dans les Basses-Alpes, une circonscription éomme celle de Sisteron, qui ne compte que 5.000 électeurs, a droit à un représentant, ni plus ni moins que celle de Loudéac qui en compte plus de 23.000 1. Je ne cite que cet exemple. Dans l'ensemble, si l'on prend la peine d'examiner, de ce point de vue, la carte électorale du pays. on constate que les départements du' Midi bénéficient, au détriment des départements du Nord et de l'Ouest, beaucoup plus peuplés, d'un inadmissible privilège. C'est à cette injustice flagrante que remédierait la péréquation. Nos amis demanderont l'égalité des électeurs devant les urnes. Ils demanderont que l'électeur des Basses-Alpes ou de telle ou telle circonscription méridionale n'ait pas un pouvoir électoral quatre fois plus fort que celui de l'électeur de Bretagne ou de Normandie.

Ils le demanderont et sans doute sans grand espoir de succès, puisqu'à cet égard, des radicaux paraissent décidés à ne rien entendre. Mais la question sera posée devant l'opinion et l'on saura de quel côté se trouvent les véritables démo craies, ceux qui croient à l'urgente nécessité de réformer un système électoral dont Jaurès et Paul Dcschanel ont pu dire qu'il est « barbare » et qu'il contredit essentiellement aux exigences les mieux démontrées de la logique et de.la vérité républicaines.

Emmanuel DESGRÉES DU LOU. REVIENDRA-T-IL ?

Paris, 13 Juin. M. Krassine va partir pour Moscou, où.l'appellent ses obligations de commissaire du commerce extérieur. h Intransigeant croit que M. Krassine ne rfr-iendra pas à Paris. Il a, ¡parait-il. le sentiment qu'il a médiocrement réussi.

L'express Paris-Berlin tamponné par un train de marchandises

UN POSTIER EST TUÉ,

HUIT AUTRES SONT BLESSÉS Maubeuge,-13 juin. On annonce que l'express Paris-Berlin n» 133, parti de Paris hier soir, à 21 h. 55, a été tamponné cette nuit, aux environs de Landrecies, au passage à niveau des Etaques, par un train de marchandises qui le suivait.

L'express avait été obligé de s'arrêter par suite du mauvais fonctionnement d'un frein. Le fourgon de queue, et le wagon-poste ont été brisés. Il y a eu un mort et plusieurs blessés; tous appartiennent au personnel ambulant des postes, de la brigade de Paris. Ce sont MM. Gorez Albert, âgé de 38 ans, tué; Hoiland François, courrier, amputé de la jambe droite; Dubaud, courrier, jambe coupée; Magne, contrôleur, blessures graves. Cinq autres employés des postes MM. Simonard, chef de brigade; Gallois, Savard, Cousin, Puech, commis principaux, ont des blessures légères ou ont reçu des contusions. M. Blin, directeur régional des postes à Lille, s'est rendu sur les lieux de l'accident. APRÈS LA COUPE

GORDON-BENNETf.

L'aéTOnaute bélge -Vecnslra qui' -a- attcrri en Espagne et a été- proclamé vainqueur de la Coupe.

UN PAQUEBOT AUX PRISES AVEC UN CÉTACÉ ?

CHERBOURG 13 juin (de notre correspondant particulier). Le vapeur. anglais Homcric est arrivé ce matin à Cherbourg, venant de hew-York, ayant effectué une très bonne traversée. Il avait un léser retard sur l'horaire prévu. En voici l'inattendue explication

Alors que YHomérlc voguait au milieu de 1 Océan, il rencontra un poisson d'une granr de taille, baleine ou requin, les avis diffèrent, qui, jaloux sans doute du puissant transatlantique, s'attaqua à lui avec ardeur. A un certain moment le malheureux poisson se présehta de flanc à l'étrave de l'Homéric qui, sans heurt, le coupa 1 moitié. La bête était de belle dimension. Les témoins parlent de 6 à 7 mètres et, dit le capitaine, la baleine, à moins que cette baleine ne fut un ruequin, resta ainsi à l'avant du paquebot pendant plusieurs heures, sans qu'on put l'en retirer, présentant une large urface de résistance, s'opposant à la pénétration du bâtiment et en retardant la marche. Le Homérie était de taille à résister, mais que fut-il advenu d'un petit vaisseau 7

DES AVIONS

AMPHIBIES

Londres, 13 juin. La Morning Post ap- prend que les autorités du port de Londres ont donné leur consentement à ce que des expériences fussent faites pour l'amerrissage d'aéroplanes s amphibies français sur la Tamise, à Hammersmith.

L'appareil choisi sera muni d'un moteur de 350 chevaux et sera fabriqué en France.

LES ÉVÉNEMENTS DU MAROC La pression riffaine augmente

sur le front espagnol La; élélégation parlementaire française

est partie pour le Marc MADRID, 13 juin. (Communiqué officiel) On annonce que la pression de l'ennemi augmente sur tout le front, particulièrement dans la région occidentale, mais oela n'a rien d'étonnant, étant donné l'agitation existant sur tout le territoire rebelle.

L'ennemi a essayé hier de rompré la ligne espagnole, dans le secteur de Béni-Hos,mar. Au cours d'un combat d'une certaine importance, les contingents ennemis, commandés par les principaux chefs rebelles Djebala ont subi des pertes sérieuses, laissant entre les mains des Espagnoles, une cinquantaine de morts et de bleasés avec leurs armes. Les troupes espagnoles sont restées sur les positions de combat.

Le départ de la délégatien parïenfsntabe MARSEILLE, 13 juin. La délégation de la Commission de l'Armée, qui se rend au Maroc, est arrivée ce matin à Marseille. Elle est composée de MM. Guilhaumon, Guy de Montjou, Cluzel, Fiori. députés, accomptgnés de M. Çhalot, secrétaire.

La délégation s'est rendue à bord du paquebot Anfa, où elle a été saluée par le haut personnel de la Cie de Navigation à laquelle appartient le navire.

L'Anfa a quitté Marseille à 11 heures. Les Espagnols nous autoriseront-ils à pénétrer dans leur zone ? Londres, 13 juin. Dans un article sur le Maroc, le Times dit qu'on ne sait pas encore si l'Espagne autorisera la France à poursuivre les hostilités dans sa zone dit si la France a sollicité cette autorisation. On ne sait pas non plus si l'Espagne ne continuera pas les pourparlers avec Abd-elKrim, parallèlement avec les négociations avec la France.

La moisson-est commencée chez les tribus. Abd.el Krinv va éprouver des difficultés pour garder: toutes ses troupes^ tandis' que Jes moiss'oWs "les: appellent.

On .ne connait pas ses intentions, mais il pourrait bien simuler des négociations. Le coup est classique; Abd el Krim joue sa dernière carte. Les conséquences de cette campagne sont pour la France, la tranquillité et la sécurité de son empire Nord-Africain.

Le Times conclut

«Nous nous réjouirions d'une paix au Maroc, mais il serait criminel de rester inactif et de crier Paix quand celle-ci n'exis- te pas. »

La journée de M. Painlevé

FEZ. '13 juin. Parti de Fez à 7 heure, M. Painlevé a gagné la zone de Taounat où il a' examiné les dispositions prises pour la défense du massif et de la plaine de l'Ouergha, depuis le débouché de ce fleuve des montagnes du Riff jusqu'aux conflns à Meseoud. 11 a passé ensuite à Garamanza la revue du 6" bataillon de la Légion et remis des médailles et des croix aux plus bravos de ces braves, qui viennent de se couvrir de gloire.

L'après-midi, M. Painlevé. de retour par Arba de Tissa a décoré les plus vaillants défenseurs des postes qui subirent les premiens chocs des Riffains, et résistèrent brillamment à leurs assauts répétés. Il est revenu à Fez, a visité le camp d'aviation, puis l'hôpital.

Le passage de M. Painlevé IL Fez et dans la région a été longuement commenté dans tous les milieux européens et surtout dans les milieux indigènes qui s'accordent i. voir dans ce voyage une preuve de la sollicitude de la France pour son protectorat et la ferme volonté du Gouvernement d'assurer la sauvegarde du pays et de s'élever de toutes ses forces contre les prétentions- d'Abd el Krim. Le pacha de Fez a insisté auprès du Président pour le prompt châtiment des Riffains. Une haute personnalité indigène a confirmé que les tribus soulevées par les Riffains donnaient des marques renouvelées de lassitude, ne tenant que par la crainte d'atroces représailles. Certaines attendraient notre arrtvée chez elles comme une véritable libération.

Pour entretenir le moral, Abd #1 Krim fait publier une sorte (le communiqué officiel qui est lu dans les vrillages et les souks par un lettré de confiance. Ces communiqués sont fertiles en succès imaginaires.

Sur le front

Rabat, 13 juin. La situation est stationnaire dans les divers secteurs. Le groupe mobile du secteur Ouest est actuellement à Zitouna au Nord-Ouest .d'Onezzan. L'ennemi a tenté sans résultats des attaques par tielles sur nos organisations du secteur de Taounat.

UN LAD SE FAIT ÉCRASER PAR UN TRAIN

Bordeaux, 13 juin. Ce matin, à la gare St-Jean, voyant partir le train dans lequel se trouvait le cheval de course dont il avait la garde, un lad, M. Jean Cassannoles, âgé de 25 ans. demeurant à Ludon, voulut monter dans le corivoi en marche.

Manquant le marchepied, il tomba sur la voi: et fut traîné sur un parcours d'une quarantainè de mètres. Quand les témoins de l'accident purent le dégager, le malheureux M avait $ess4.de vivre.

L'élection de Maine-et-Loire, La Fédération

catholique nationale est-elle

un parti politique ? On sait qu'une élection sénatoriale aura lieu le 28 juin; en Maine-et-Loire, pour la siège laissé vacant par la mort de M. Jules Dalahaye.

Le Cartel des Gauches présente un candidat, -NI. Tardif, mais sans espoir de succès. L'opposition anticartelliste dispose, en effet, dans le Maine-et-Loire, d'une très forte majorité. Si l'on consulte les chiffres du renouvellement de 1024, on constate que les divers groupes de cette opposition .pourraient réunir, en bloquant leurs voix, plus de 600 suffrages sur 931 votants. Les pertes subies aux dernières élections municipales par le parti conservateur n'ont pas sensiblement modifié cette situation.

La question qui se pose n'est donc pas de savoir qui l'emportera, le 23 juin, du Cartel ou de l'opposition, mais quel est celui des candidats anticartellistes sur qui se fixeront les préférences de la majorité. En d'autres termes, la partie se jouera entra M. Léon Daudet, directeur de l'Action Française, royaliste révolutionnaire; M. Fabien Cesbron, conservateur libéral, et notre ami, M. bfanceau, républicain catholique. La candidature de M. Léon Daudet, étran» ger au département, avait d'abord été écartée par le Comité conservateur de Maineet-Loire, qui lui avait. préféré celle de M. Pellaumail, président de la Chambre de Commerce de Cholet; M. Daudet ne s'étant pas incliné devant cette décision, le Comité conservateur réunit le 6 juin un Congrès où le directeur de l'Action Française fut invité à exposer son programme. Sur 600 délégués sénatoriaux convoqués par le Comité. 30? seulement répondirent i cet appel. M. Léon Daudet ayant obtenu 158 voix contre 93 à M. Pellaumail et 49 au marquis de Dampierre, fut proclamé candidat des droites., C'est à ce moment que M. Fabien Cesbron. ancien sénateur conservateur de Maine-etLoire, posa, par une lettre que nous avons publiée, sa candidature. Nos lecteurs se souviennent, d'autre part, que M. Manceau avait également posé la sienne, dès le lendemain de l'article où l'Action Française aafnonçait celle de M. Léon Daudet. Faisant allusion à l'échec de NI. Pellaumail devant le Congrès, M. Fabien Cesbron s'exprimait ainsi

En écartant l'homme de bien qu! eût assuré l'union de toutes les forces d'ordre; de concorde et de pai.r, la réurzion privée du 6 courant vient de m'affranchir de mes scrupules.

« Puisqu'il lui a plu de dresser une candidature d'agitation. de haine et de guerre civile, j'ai le devoir, en posant la mienne, d'élever contre elle la protestation de tous les républicains modérés et conservateurs libéraux dont le loyal cmtcours m'a déjà conduit à la victoire.

Nous nous retrouverons au 58 juin Les choses en étaient là quand la Ligue des Catholiques de l'Anjou, dont le siège est à Angers, 2, rue Saint-Aubin, et qui est affiliée à la Fédération catholique nationale, présidée par NI. le général de Castelnau, crut devoir intervenir. En conséquence, M. Manceau et M. Fabien Cesbron reçurent chacun la lettre suivante

Angers, le 9 juin 1925»

Monsieur,

A l'issue d'une réunion du Comitt de la Ligue des Catholiques de l'Anjou, j'ai l'hon-' neur de vous faire connattre la décision qui vient d'!f être prise.

Vous plaçant au-dessus des questiont de personne et dans le seul but de réaliser un front unique contre les adversaires de nos idées religieuses, nous avons résolu, de faire appel à l'esprit de discipline des électeurs catholiques du département.

Nous espérons que vous voudres bien vous incliner devant le vote du Congrès des délégués sénatoriaux du fi juin.

Mais quelle que soit notre décision, jat voulu qu'avant tous Ies dèlégm's sénatoriaux vous soyez prévenu de la circulaire que nous leur adressons et vous prie de croire mts sentiments de haute considération.

Le président de la Ligue

Docteur Cocard.

Nous ne connaissons pas encore la réponse que M. Manceau a faite à cette sorte da mise en demeure, mais voici celle de M. Fabien Cesbron

Rennes, le 13 juin 19?5.

Monsieur le Président,

C'est eet après-midi setzlemcnt, mnn retour d'Angers, que je prends connaissance de votre lettre. Je vous remercie de la ennr- totsic de votre procédé, mais je maintiens énergiquement mon attitude.

Je ne savais pas que votre Ligue pût se transformer en Comité politique.

Libre à vous d'essayer d'embrigader les catholiques dans le parti des violents. J'espère, quant à moi, leur démontrer facilement qtt'its auraient à la fois plus d'honneur et de profit a confier leurs qui. depuis qu'il a l'àge d'homme lutte pour leur défense. qu'à un catholiqiir d'occasion, de fraîche date en tout cas, que ses antécédents et ses terits ne semblent pas désigner spécialement pour remplir une pareille mission.

l'ous trouverez légitime qu'en réponse à votre communication aux délégués sénatoriaux, je leur donne connaissance de la présente réponse.

Signé Fabien CesbUoc

Nous n'insisterons pas, pour le moment.