LA NOUVELLE POLITIQUE DES CHARBONS DE LA TRACTION AUX CHEMINS DE FER DE L'ÉTAT
Par M. BARRIER, SOUS-CHEF DU SERVICE DE LA TRACTION
Au mois de Novembre 1933, le Réseau de l'Etat qui consomme annuellement 1 500 000 t de combustibles a mis en service ses dernières installations de mélange et de distribution des charbons destinés aux locomotives. Il a paru intéressant, à cette occasion, de faire part, non seulement des dispositifs adoptés, mais aussi, dans son ensemble, de la nouvelle politique des charbons sur le Réseau.
Pour l'élaboration du nouveau programme, le Réseau s'est inspiré de ce que (rantres Réseaux, comme le Nord, l'Est, l'Etat fielge ont réalisé.
La formule du Nord, qui se trouve être exposée dans le second chapitre de cet article : « Schéma du fonctionnement de la nouvelle organisation » a été retenue nomme s'appliquant particulièrement bien au Réseau de l'Etat, étant donné son étendue, la dispersion des points de pénétration des charbons et de ses dépôts et, enfin, la très grande variété des qualités des combustibles.
I. — Situation ancienne
Les combustibles de qualités variées nécessaires au Réseau proviennent de diverses sources : Mines du Nord, charbonnages anglais, de la Sarre, du Kohlen Syndikat.
Ces combustibles pénétraient sur le Réseau soit par terre (Achères, Darnétal) soit par mer (Dieppe, Le Havre, Rouen, Honneur, Caen, Cherbourg, Granville, SWMalo, Brest, Nantes et La Pallice).
Les charbons reçus en ces différents points étaient de là acheminés directement sur les dépôts de l'intérieur d'après leurs besoins immédiats ou futurs.
Mais, étant donnée l'impossibilité d'obtenir des arrivages ponctuels, l'insuffisance des moyens de déchargement dans les ports lors d'arrivages simultanés, ou trop forts, l'étendue du Réseau, la difficulté de suivre la situation des stocks des diverses qualités de charbons dans 60 Dépôts, la manière de faire, adoptée jusqu'alors, entraînait de nombreux inconvénients.
On peut citer, parmi ceux-ci, le paiement de surestaries et l'immobilisation prolongée du matériel ; l'impossibilité d'approvisionner les qualités voulues de combustibles pour permettre l'établissement de mélanges judicieux, constants et économiques, capables de faciliter la tâche du chauffeur et enfin, l'inutilité de certains transports ou de certaines reprises de charbons.