AMELIORATION « EXTENSION DES VOIES FERRÉES AUX ABORDS DE STRASBOURG
Par M. CHAUDRE INGÉNIEUR PRINCIPAL, CHEF D'ARRONDISSEMENT DES LIGNES NOUVELLES DU RÉSEAU L'ALSACE ET DE LORRAINE
Strasbourg a été, de tout temps, un centre commercial important dont la prospérité est essentiellement liée aux voies de communication qui le desservent.
Avant 1870 l'Administration Française avait déjà relié ce centre au reste de la France par les canaux de la Marne au Rhin et du Rhône au Rhin et par les deux grandes lignes de chemins de fer de Paris à Strasbourg et de Strasbourg à Belfort et Mulhouse sur lesquelles se greffaient les lignes de liaison avec la Suisse et l'Allemagne.
Après 1870 l'Administration Allemande a eu à développer les installations des gares de Strasbourg pour faire face au développement considérable de l'Industrie et du Commerce qui s'est manifesté à la fin du dix-neuvième siècle ; elle a eu, également, à se préoccuper de la situation créée par les efforts de la Ville de Strasbourg pour construire un port rhénan relié aux lignes de chemins de fer et aux voies d'eaux qui aboutissent à Strasbourg, efforts auxquels elle ne s'est associée, d'ailleurs, qu'avec une certaine réserve en raison de la concurrence que le nouveau port aurait pu faire aux autres ports rhénans allemands et notamment à celui de Kehl.
Comme nouvelles installations ferroviaires réalisées par l'Administration allemande avant l'armistice, il convient de citer la vaste gare de triage d'Hausbergen et la gare de marchandises P. V. (Cronenbourg) pour le service local. Ces installations, placées au Nord de la Gare Centrale des Voyageurs de Strasbourg permettaient le trafic des trains de marchandises P. V.
sans passer par la Gare des Voyageurs, sauf toutefois pour les trains en provenance de ou pour l'Allemagne, par Kehl, et pour la desserte des Ports de Strasbourg.
Au Nord de Strasbourg, les liaisons entre la gare de triage de Hausbergen et la gare locale des marchandises de Strasbourg, d'une part, et les lignes des directions de Paris, Metz, Sarreguemines, Wissembourg et Lauterbourg, d'autre part, ne présentaient pas d'inconvénients particuliers.
Ceci n'était pas le cas, pour les lignes au Sud de Strasbourg où le système des voies ferrées comportait le gros inconvénient d'avoir une traversée à niveau des voies de marchandises de la ,ligne de Bâle avec la voie voyageurs Strasbourg-Bâle et la voie de Strasbourg à Molsheim (Saales), au poste dit c( du Pont de la Bruche ».