Si vous avez visité les cales de Bretagne, ou tout au moins si vous avez étudié la carte de ce merveilleux pays, vous avez dû, par la configuration même de son territoire, voua expliquer le caractère de ses habitants. Les peuples empruntent sans aucun doute du pays qu'ils habitent, leurs mœurs, leur esprit et jusqu'à leur physionomie extérieure. A ce point de vue, la Bretagne devait être ce qu'elle a été le pays des luttes et de ce sublime entêtement qui fait la nationalité. En effet, jetez les yeux sur le profit de la province bretonne depuis le cap Fréhel au nord jusqu'à la presqu'île de Rhuis au sud. Voyez-vous ces aspérité? sans nombre, entendez vous ces rumeurs sans fin? C'est la lutte de la terre et de l'Océan: de l'Océan, ce conquérant patient, parce qu'il est éternel; de l'O:éan,qui bat incessamment la proue du vaisseau continental, comme s'il craignait en s'arrêtant de se laisser envahir à son tour par cette terre hardie; de l'Océan, qui semble vouloir repousser éternellement cette lumineuse Europe dont la civilisation croissante a éclairé chaque peuple. Depuis six
TRISTAN LE ROUX
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E.R CRI DU COUTE AHTHU9