Ligne de Limoges à Kii-fles-Fossés Par M. SOUSTELLE, L\I;¡:;;-'¡ŒCII ADJOINT Pl" SKHVK :ii CENTRAL IJF LA VOIE A LA l.OMPAGNIK DOHLÉANS.
Avant la guerre, les transports par voie terrée entre l'Ouest et l'Est. de l'Europe étaient, organisés de telle façon qu'ils empruntaient inévitablement une portion plus ou moins grande - des Empires Centraux. Pour aller de Paris à Constantinople ou de Lisbonne à Odessa, la seule voie pratique passait par l'Allemagne et l'Autriche. Non seulement nous étions tributaires des services de transport de ces deux puissances, mais ceux-ci étaient organisés de façon à entraver les relations de contrées qu'unissaient des origines communes ou de semblables al'linilés et à détourner ces relations vers les pays allemands.
Cette situation était tout particulièrement celle de la Suisse. Avant la guerre, ce* pays était de plus en plus attiré dans l'orbite allemande. Il suffit de rappeler la Convention du Gothard pour montrer comment s'exerçait l'intervention de l'Allemagne à cet égard ; les échanges de la Suisse avec les Pays d'outre-mer étaient sollicités, presque contraints, d'emprunter les voies ferrées ou navigables conduisant soit à Hambourg, soit à Rotterdam ou Anvers à travers le territoire allemand. C'est ainsi qu'en 1913, sur 644.0001 importées en Suisse d'Amérique et des autres pays d'outre-mer, 244.000 seulement ont passé par les ports français. De même pour l'Exportation, le transit par la France n'a atteint que 62-.000 t sur 151.000. En définitive, la participation de la France à ce mouvement total est restée inférieure au 1/3 et n'a guère touché que le port de Marseille el, cependant, nos ports de l'Océan sont beaucoup mieux placés pour ce transit que ceux d'Allemagne ou de Hollande. De Bordeaux, par exemple, la distance par mer est inférieure d'environ : 500 milles marins pour le Centre d'Amérique, 600 milles marins pour l'Amérique du Sud, à celle du trajet effectué depuis Hambourg.
La distance par voie ferrée est également à l'avantage de notre pays. De Berne par exemple, considéré comme point central de la Suisse, il y a 1.000 kilomètres jusqu'à Hambourg et 950 seulement jusqu'à Bordeaux.
Si donc l'Allemagne a réussi à mettre la main sur la plus grande partie du commerce extérieur de la Suisse, c'est en quelque sorte en désorientant les conditions naturelles qui auraient du nous assurer la suprématie.
Le moment est venu de reconquérir la place qui nous revient légitimement. La Suisse elle-même nous y pousse en réclamant instamment des facilités d'accès vers nos ports de la Méditerranée el de l'Océan. La solution de ce problème consiste à organiser une grande ligne de communications l'attachant par une chaîne continue la France, l'Italie, la Yougo-Slavie et la Tchéco-Slovaquie, la Serbie, la Roumanie et la Russie Méridionale, plaçant sur une même voie