LES LOCOMOTIVES 232 R ET S
par M. DE CASO, Ingénieur principal à !a Division des Études de Locomotives à la S. N. C. F.
La locomotive 232 R (Photographie prise avant l'achèvement des travaux de peinture),
La locomotive dont on va lire la description constitue un nouveau type pour les lignes françaises. Sauf l'essai effectué en 1910 avec les 2 locomotives 3 1101 et 3 1102 de l'ancien Réseau du Nord, qui ont d'ailleurs peu roulé, le parc des chemins de fer français n'a pas comporté encore de locomotives type 2-3-2 à tender séparé pour trains de grandes lignes.
La raison d'être de l'apparition de ce type nouveau est la suivanté : l'ancien Réseau du Nord a voulu, pour améliorer le service par rapport à ce que permettent les Pacific actuelles, disposer d'une chaudière plus puissante, munie d'une grille supérieure à 5 m2, alors que les Pacific n'ont en général qu'une grille de 4,25 m2. On a, en somme, appliqué sur un train de roues accouplées de Pacific une chaudière de locomotive Mountain. De là la nécessité, pour supporter le poids supplémentaire
et en même temps accroître la robustesse de l'ensemble, d'un deuxième essieu porteur et la naissance du type 2-3-2. C'esf une évolution naturelle de la machine à 3 essieux accouplés, qui d'abord réalisée sous la forme « Ten Wheel » type 2-3-0 à grille de 3 m2 en 1901, est devenue le type Pacific 2-3-1 à grille de 4,25 m2 en * 1907, puis aujourd'hui le type 2-3-2.
Dans le cas présent, cette augmentation de puissance répond surtout au désir d'avoir une machine largement conçue, travaillant au-dessous de son taux maximum ; mais on conçoit qu'elle puisse servir aussi à réaliser éventuellement de grandes vitesses atteignant 150 ou 160 km/h. Le tableau ci-après donne une idée de la place qu'occupe cette machine dans l'ensemble des locomotives de vitesse 231 ou 232 européennes.
Le présent numéro aurait dû paraître il y a près de trois mois; mais dès ce moment là, l'imprimeur habituel de la Revue n'était plus en mesure d'exécuter le tirage et d'en faire parvenir les exemplaires à Paris. Nous avons donc dû, de concert avec l'éditeur, adopter des dispositions provisoires en nous adressant à un autre imprimeur, afin de ne pas accroître encore le retard déjà considérable que les circonstances nous avait imposé. Nous espérons que l'année ne s'achèvera pas sans que nos lecteurs aient reçu les trois numéros du second semestre.
LE COMITÉ DE RÉDACTION.