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Titre : Notice sur Henri Boulet, scholastique de la Société de Jésus, mort à Angers, le 23 juillet 1870

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1877

Sujet : Boulet, H.

Notice du catalogue : Notice de recueil : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39365141f

Relation : Appartient à : Biographies contemporaines

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb36496793z

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-8°. Pièce

Format : Nombre total de vues : 12

Description : Collection numérique : Fonds régional : Pays de la Loire

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k64643871

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LN27-29941

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/02/2013

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"HÉBE SUR HENRI BOULEr

i SC~O~STI~~E DE LA SOCIÉTÉ DE JÉSUS ', - ,\,. E DE LA SOCIÉTÉ DE JÉSUS ", I t\\,. ',' -*–Morl à Angers, le 23 Juillet 1870. à l'âge de 25 ans.

.- 101'1 il Angers, le 23 Juillet 1870. à l'âge de 25 ans.

Voici un jeune homme remarquable qui fut montré à notre Société pendant peu d'années, et nous fut enlevé alors que nous espérions le voir pendant de longues années briller par ses vertus et ses connaissances.

Henri-Vincent Boulet, né à Paris le 25 mars 1845, perdit sa mère alors qu'il n'avait que six ans ; il en avait douze quand son père mourut. Il fut alors confié aux soins d'une bonne tante (1), religieuse à Paris, à l'hôpital Saint-Louis, et qui l'éleva, ainsi que sa sœur, comme aurait pu faire une vraie et excellente mère.

Après avoir fait ses études primaires à Vaugirard, dans la maison des Frères de Saint-Vincent-de-Paul, il étudia les belles-lettres dans les deux petits séminaires de Paris, car il aspirait au sacerdoce. A la fin de ses classes, il n'eut pas de peine à être reçu bachelier ; mais, durant ses dernières années d'études, sa fidélité à sa vocation parait avoir un peu vacillé. Plus tard, complétement affermi dans ses désirs de sacerdoce, il se reprochait ses hésitations comme une faute ktrès-grave.

r Sa ferveur était grande et lui avait valu l'amitié de Msr Buquet, évêque de Parium et vicaire général de Paris, lorsqu'il entra à l'école des Carmes, afin de poursuivre le grade de licencié ès-lettres. Toutefois, au bout de dix mois, il renonça à se présenter à l'examen ; est que ce jeune homme, chaste, avide d'abnégation et d'obéissance,

(1) Sœur Sainte-Adélaïde.


enflammé de zèle pour le salut des âmes, s'était senti appelé par Dieu à entrer dans la Société de Jésus. Son grand désir était d'hériter du ministère que l'un des nôtres, depuis de longues années, exerce, avec tant de succès, auprès des ouvriers de la Société SaintFrançois-Xavier et des pauvres de la Sainte-Famille. De plus, à mesure qu'il voyait les attaques injustes se multiplier contre la Société de Jésus, il l'estimait davantage. Et bien qu'il aimât ardemment sa tante, sa sœur et plusieurs amis, les uns séminaristes, les autres vivant dans le monde ; bien qu'il fùt tendrement attaché à une famille (1) dont on lui avait confié, pendant les mois de vacances, deux enfants, et qui le traitait lui-même en fils, il ne fut pas retenu par ces liens d'affection. L'aiguillon du cœur de Jésus et la Croix le poussaient vers une voie plus parfaite. La seule résistance de Mgr Darboy, Archevêque de Paris, fut quelque temps un obstacle à l'arrivée parmi nous de ce jeune clerc si remarquable.

Ayant enfin obtenu permission, Henri tressaillit de joie ; et à cet avis qu'il ne pourrait plus tard entrer dans le clergé de Paris, il répondit qu'en entrant dans la Compagnie de Jésus son intention était de ne la quitter jamais.

Devenu novice, il commence de suite à rivaliser avec les anciens de la Compagnie de Jésus, à embrasser une discipline dure, à poursuivre les vertus les plus difficiles.

Sa modestie était telle, qu'à peine levait-il les yeux sur ses frères, encore moins sur les étrangers, sa tempérance lui rendait pénible d'accorder au corps le nécessaire ; son humilité ne le détournait pas seulement de rechercher la gloire, elle allait jusqu'à la fouler aux pieds. On le voyait bien, lorsque dans les essais oratoires en usage parmi les novices, le frère Boulet, après avoir commencé avec une grande éloquence, comme son talent lui en donnait le moyen, finissait souvent par des phrases ridicules pour détourner ainsi les compliments de ses frères. Plus d'une fois on le vit dans la joie lorsqu'il reçut, en public, quelque réprimande; et de fait, plusieurs fois, il fut grondé avec sévérité par le maître des novices, le Père Stanislas Fréchou, auquel les excès, dans la vertu, déplaisaient autant que la lâcheté.

Or, Henri appliquait sur sa chair une des chaînes de fer et s'infligeait de fortes disciplines ; des plaies se formaient sur son corps, et tandis que ses voisins s'en apercevaient à la seule odeur, lui ne paraissait y faire aucune attention.

(1) M. Turgis.


H avait achevé son noviciat.

Avant de l'envoyer à Laval, le Père Provincial lui donna ordre de venir passer quelques jours à Paris pour faire ses adieux à sa sœur qui allait entrer en religion. Il le fit, plutôt pour obéir à son supérieur que pour suivre le sentiment naturel qui le portait vers cette sœur, rapprochée de lui par la triple communauté du malheur, de la vocation et de l'affection.

A Laval, tout en s'appliquant avec ardeur à l'étude de la philosophie et des sciences, il ne se relâcha presque en rien pour sa rigueur envers lui-même. Outre ces mortifications habituelles , rarement même par les froids les plus rudes, il se couvrait d'un manteau et il se privait de feu, à moins d'être contraint-par obéissance. Dans les études, il brillait par une aptitude aussi développée pour les sciences que pour les lettres. Si, devant ses frères, Henri avait quelque sujet à exposer ou à répéter, tous admiraient cette logique, cette enchaînement dans les pensées, cette facilité et cette distinction dans les paroles qui, pendant une heure entière, ne se démentaient jamais.

Mais une douleur aiguë d'entrailles, une lente consomption d'un poumon, -le forcèrent à renoncer aux études avant la fin du second an. H avouait aux nôtres que les sources vitales s'épuisaient en lui, et voici en quels termes il écrivait à sa tante, le lundi de Pâques 1870 :

t « Alléluia. Ma bien chère tante, je voulais vous écrire hier, mais c'est encore aujourd'hui la fête de Pâques et vous n'ignorez pas que le lundi de Pâques est le jour dans lequel le bon Dieu m'a fait venir au monde. C'est pourquoi je viens tout joyeux vers vous. Alleluia.

« Que de fois j'ai pensé à vous pendant le Carême. Dites-moi, comment allez-vous ? et vos malades ? et les sœurs qui m'ont connu enfant, m'ont vu grandir et devenir jeune homme et qui n'ont cessé de m'aimer et de venir à mon aide lorsque je m'étais tant éloigné de la vertu ?

« Ma plume semble courir avec allégresse, comme si elle s'était ennuyée d'un trop long repos. Voyez-vous ce que je veux dire : le médecin, depuis quelques semaines, m'a absolument interdit toute

- espèce d'études. C'est ma Croix, elle est encore bien plus légère que celle de mon Sauveur Jésus. Ne vous laissez pas aller à la tristesse,


mais plutôt à la joie. Pouvait-il m'arriver quelque chose de plus utile que cette souffrance? Réjouissez-vous donc avec moi, je vous en prie.

-« Je vais écrire à ma sœur pour la féliciter de sa profession et lui donner de mes nouvelles. »

Bientôt de retour à Angers, il essaya de faire partager à sa tante, à sa sœur et à ses bienfaiteurs, l'espérance d'une guérison et d'un complet rétablissement ; espérance que, du reste, il nourrissait luimême.

D'après le conseil du R. P. Provincial, il avait entrepris une neuvaine en l'honneur du vénérable Julien Maunoir, avec l'engagement, s'il recouvrait la santé, de consacrer ce qui lui resterait de vie au ministère des ouvriers et des pauvres de Paris.

Le neuvième jour écoulé, il forma un autre désir : celui d'offrir à Dieu sa mort pour obtenir la Définition Solennelle de l'Infaillibilité du Souverain Pontife.

Tout le monde sait que cette remarquable prérogative du SaintPère a été proclamée le lundi 18 juillet 1870, et, le samedi suivant, notre cher Henri quittait cette vie pour une meilleure, après avoir, en quatre ans, égalé les anciens les plus fervents.

Le 10 novembre, sa sœur qui, sous le nom de Marie des Archanges, faisait partie de la Congrégation de la Présentation de Marie, mourait, elle aussi, au Bourg-Saint-Andéol, et s'envolait, à la suite de son frère, dans le Ciel.