INAUGURATION DU CHEMIN DE FER
DE
ROTHAU A SAALES ET A SAINT-DIÉ
Le 21 Octobre 1928, a eu lieu, sous la présidence de M. Poincaré, Président du Conseil, assisté de M. Tardieu, Ministre des Travaux Puhlics, l'inauguration officielle du chemin de fer de Rothau à Saint-Dié par Saales, qui est incorporé au Réseau d'Alsace et de Lorraine.
Cette nouvelle ligne qui forme le prolongement de celle de Strasbourg à Rothau, réalise ainsi la jonction de Strasbourg à Saint-Dié à travers les Vosges (Fig. 1).
Jusqu'ici il n'existait que deux liaisons entre les Réseaux Est et A.L. : celle de la ligne de Paris à Strasbourg et celle de la ligne de Paris à Mulhouse, séparées par une distance de 125 km. La percée de Saales est située entre les deux, à 45 km au sud de la première et à 80 km au nord de la seconde (Carte des percées des Vosges, Fig. 5).
L'antenne existante de Strasbourg à Rothau était formée de deux sections successivement construites: la première de Strasbourg à Mutzig; la deuxième de Mutzig à Rothau.
La première est l'une des plus anciennes lignes du département du Bas-Rhin et elle a été construite par la France, comme la première ligne d'un caractère « économique » (1). Concédée par une loi du 1er Août 1860, cette ligne fut ouverte au trafic à la fin de l'année 1864. La France prit également l'initiative de prolonger cette nouvelle voie de communication dans la direction des Vosges et un décret en date du 27 Avril 1870 déclara d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Mutzig à Schirmeck.
La construction de cette ligne fut réalisée dans les années qui suivirent la guerre de 1870 par l'Administration allemande, qui l'ouvrit au trafic le 15 Octobre 1877, en en reportant le point terminus à Rothau. Son prolongement de ce point jusqu'à Saales fut réalisé à partir du 1er Octobre 1890 par la construction d'un simple tramway à voie normale, utilisant sur presque tout son parcours l'accotement du chemin vicinal existant.
La nouvelle ligne s'arrêtait à la frontière, les circonstances ne permettant plus, avec l'annexion, de poursuivre les anciens projets de liaison des deux versants des Vosges, envisagés par le Gouvernement français.
(1) A cette première conception d' «économie» dans la construction d'une ligne de chemin de fer remonte l'histoire des lignes d'intérêt local.