NOTE SUR LES ÉCHAPPEMENTS DE LOCOMOTIVES
RÉSULTATS D'EXPÉRIENCES EFFECTUÉES A LA COMPAGNIE DE PARIS - ORLÉANS
Par M. André CHAPELON, INGÉNIEUR DES ARTS ET MANUFACTURES, INSPECTEUR DU MATÉRIEL A LA COMPAGNIE D'ORLÉANS.
A. — INTRODUCTION.
Les Chemins de fer auront à célébrer, bientôt, le centenaire du concours fameux de Liverpool à Manchester où, le 9 Octobre-1829, la « Fusée » de G. Stephenson réalisant, après 25 ans de labeur assidu (1), le type accompli de la locomotive à vapeur, remporta le plus remarquable des succès. -
« Seule parmi ses concurrentes, la « Rocket » avait plus que réalisé les conditions du concours, en traînant derrière elle une charge de 12.942 kg à la vitesse de 22,5 kmh en palier.
» Haut le pied et sur le même profil, elle avait atteint la vitesse encore irréalisée de 56 kmh ».
Pour la première fois se trouvaient réunis sur une locomotive la « chaudière tubulaire » et (i l'échappement de la vapeur dans la cheminée » pour y produire le tirage forcé.
Il n'est pas douteux que la réussite. de G. Stephenson était due à cette heureuse combinaison (2).
Imaginée par M. Seguin (brevet du 20 Décembre 1827), puis peu après par Booth, la chaudière tubulaire apportait à la nouvelle machine la puissance et le rendement de vaporisation, fonctions vitales qui lui avaient jusque là fait défaut.
(1) La première locomotive due à Trewithick et Vivian date de 1804.
(2) Marc Seguin avait compris dès l'origine que le tirage forcé était indispensable au bon fonctionnement de la chaudière titulaire à cause de la grande résistance qu'offrait cette chaudière à la circulation des gaz.
La première locomotive construite par lui en 1828 comportait, à cet effet, deux ventilateurs qui soufflaient Pair comburant sous la grille.
La Fusée, sortie tout d'abord de construction sans l'injection de la vapeur d'échappement dans la cheminée, donna de mauvais résultats par suite du manque de tirage ; elle fut rénovée et devint la victorieuse du plateau de Rainhill le jour où G. Stephenson lui appliqua ce mode d'échappement.