ÉLÉVATEUR-CULBUTEUR POUR DISTRIBUTION DE COMBUSTIBLES
par M. RICH ON, INGÉNIEUR EN CHEF DE LA TRACTION A LA COMPAGNIE PARIS-LYON-MÉDITERRANÉE
I. - GENÉRALITÉS
Le problème de la distribution du combustible aux locomotives a depuis longtemps préoccupé les Services de Traction des réseaux et en particulier du réseau P.-L.-M. Les deux buts principaux poursuivis sont les suivants : augmentation de la quantité maxima qu'il est possible de distribuer dans un temps donné et réduction de la main-d'œuvre nécessaire à la distribution d'une quantité donnée de combustible.
Dans la presque totalité des cas, les solutions ont été obtenues grâce à l'introduction d'appareils de manutention mécanique nouveaux ou à l'amélioration d'appareils existants.
Toutes les installations de distribution de combustible aux locomotives peuvent se classer en deux grandes catégories.
La première catégorie est caractérisée par le fait que le combustible à distribuer est disposé à l'avance à une hauteur telle qu'il suffira d'une translation horizontale ou d'un simple déversement de haut en bas, c'est-à-dire sans intervention de moteur mécanique, pour l'introduire dans le tender à charger. A ce groupe appartient notamment l'humble quai (ou estacade) à paniers encore en usage dans de nombreuses annexes de dépôts, les distributeurs à trémies et les quais mécaniques. Ceux-ci qui sont très répandus sur le réseau P.-L.-M. comportent, sur une plate-forme élevée de 4,75 m au-dessus de la voie des locomotives, un gril de voies Decauville où sont remisés les wagonnets qu'on déversera par basculage dans les tenders. Les wagonnets sont montés sur la plate-forme à l'aide de monte-charges simples ou multiples, mus mécaniquement.
Dans certains cas, en vérité exceptionnels, les dispositions du terrain ont permis d'établir le quai dans le plan même du parc à combustibles, les locomotives circulant en contrebas du terrain du parc. La distribution se fait, là aussi, par wagonnets, mais sans monte-charges, c'est-à-dire sans aucun appareil moteur.
Toutes les installations de cette première catégorie possèdent donc, par définition même, une « réserve en l'air » de combustibles très variable suivant les cas. Avec le quai de niveau cité en dernier lieu, la réserve n'a pour ainsi dire d'autre limite que la capacité même du parc.