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Titre : Aux citoyens maire, officiers municipaux et habitans de la commune de Bayeux. [Signé : P.-M.-V. L'Écuyer. 4 ventôse an III (22 février 1795).]

Auteur : L'Écuyer, Pierre-Michel-Vincent. Auteur du texte

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30769327v

Type : monographie imprimée

Langue : français

Langue : Français

Format : In-8° , 6 p.

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Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6459162s

Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LN27-28550

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 06/02/2013

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AUX CITOYENS Maire, Officiers municipaux et Habitans 1 - de la commune de Baveux.

ÇITQYENS, ,r

LE despotisme est passé , son trôné renversé, son sceptre brisé, et ses vils suppôts tout dégouttans de ang, se sont ."us forcés de renrrer dans fantre ténébreux d'où ils n'étoient sortis que pour le matheur de l'humaniré. La justice vient d'établir son siège sur ses débris encore teints du sang des victimes immolées à son injuste vengeance. L'aurore d'un beau jour commence à paroître, et bientôt, libre et dégage de toute contrainte, le Français pourra enfin élever la voix, et fane entendre ses justes recta Forcé par des circonstances malheureux à garder tMY rtorne siicute,'' il n'a hi que gémir et -


se taire. Anjourd'hui que l'arbitraire et terrorisme ne sont plus à l'ordre du jmr je ne pourrois sans crime, le garder plus long-tems sur la tyrannie exercée à mon égard» Arrêté le 5 février 1794 (vieux style ),.

pour un délit préteadu, je me suis vu conduire à la maison d'arrêt, où j'ai gémi pendant près de deux mois. Si j'avois agi contre la loi, elle devoit peser sw^moi a et je devois porter ma tête sur l'échafaud; mais je ne l'avois point enfreite, et fort de ma conscience, j'attendoisavec résignation ma délivrance. Mais quelle fut ma surprise, lorsqu'on m'annonça que ma liberté ne me seroit rendue que par la remise de mes lettres de prêtrise ! Cette nouvelle eût lieu de me surprendre, et j'éspérois une toute autre justice ; car j'étois coupable ou innocent. Dans le premier cas, je devois être puni suivant la rigueur des loi; dans le second , on ne devoit pas mettre de conditions à ma libération ; mais peut-on composer avec les tyr ans? Leur cœur bronzé ne s'ouvre jamais aux doux sentimens de la nature. Ils ne savent que commander, se faire craindre et se faire obéir. Malgré-


toute ma répugnance à faire le sacrifia de mes lettres, et le chagrin mortel que je ressentis de me. voir ainsi enlever, au

mépris de* lois, une prepriété qui devoir êlre sacrée, je fus obligé , après bien des combats 1 de me rendre aux sollicitations - de mes amis, aux larmes d'un père et d'unemère âgés et sans fortune, qui n'avoient d'autre espoir qu'en moi, et qui voyoient à chaque instant la hache levée ( sur ma tête. Dans ces temps malheureux, vous le savez, citoyens, on ne parloit que de sang; la terreur règnoit par-tout; il n'étoit personne qui ne tremblât pour ses jours. On ne voyait que proscriptions, que victimes qu'on traînoit à la mort, et mes malheureux pareas craignirent de m'en voir grossir le nombre. Cette crainte, augmentée par l'acharnement, la ragt et la fureur de mes ennemis, les porta à me solliciter, au nom de la nature et de ramitié, de me sauver, par le sacrifice de ces lettres, à la mort qui paroissoit m'atteadre. Touché de ces puissants motifs, trop attaché peut-être à une vie qui leur devenoitsi utile dans leur vieillesse , dont


je suis le seul appui, trop foible, hélas!

pour leur résister, je donnai mon consentement, mais avec l'amertume dans l'âme, et le regret le plus sincère. Comme cette remise, quoique forcée, pourroit pa.oître aux veux de mes concirovens, une apostasie, je déclare,quoiqu'il puise m'ar ri ver, qu'elle n'a jamais été ni dans mes sentimens ni dans mon cœur, que je la deteste et l'abh~re. Quoique privé ue mes lettres, je n'ai point pour cela perdu de vue ce que je me devois à moi même, ce que je dois à ma religion, et au caractère auguste et indélébile dont j'ai été honoré. J'ai sû et saurai toujours le respecter, et les obligations qu'il m'impose sont et seront dans tous les tems, la règle de ma conduire. Je n'ai jamais agi et n'agirai point contre la loi, mais je ferai tout ce qu'elle ne me défendra point de faire.

La Convention n'ayant point décrété la remise des lettres, on ne devoit et ne pouvoit , sans injustice , exiger le <acrifice des miennes Comme il n'y a eu qu'arbitraire , despotisme et violence exercés à mon égard, et que j'étois dans


les fers, je déclare que je proteste l,.

contre tout consentement que j'aurais donner, tout acte que j'aurois pu sigir pendant ina détention ; 2.0 contre la remise de ces kttres, faite en mon nom, 3.0 contre l'acte dressé le lendemain de ma some, contre lesquels je proteste de fait e. de droit, P. M. V. L'ECUYER.

Ce 4 ventôse 3e annet républicaine 9 lz (évri" /JO.) ( vieux style ).


COPIE De la lettre adressée par Pierre-MichelVincent L'ECUYER, Aux citoyens maire et ojiciers municipaux de la commune de Bayeux, en conseil-général.

Bayeux , le 4 ventôse, 3.e année républicaine.

CITOYHNS,

Vous trouverez dans l'imprimé ci- joint, l'expression simp'e et naturelle de mes sentimens. Je vous prie de les consigner sur vos registres, afin de prouver à la postérité, que si j'ai eu le malheur de commettre une faute, en donnant un consentement forcé à la remise de mes

lettres de prêtrise, j'aurai ojns

le courage de la réparer.

SALIT ET FR n:'RJttTÉ.. --Signe P. M,