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Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial

Éditeur : [s.n.] (Rennes)

Date d'édition : 1913-07-04

Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 135307

Description : 04 juillet 1913

Description : 1913/07/04 (Numéro 5303).

Description : Collection numérique : BIPFPIG14

Description : Collection numérique : BIPFPIG29

Description : Collection numérique : BIPFPIG35

Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne

Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k643676j

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 04/11/2008

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Brindeionc, le Breton

PARIS. S juillet. On s'habitue aux prouesses et tous les raids aériens de ville & ville accomplis presque chaque jour par les aviateurs français, mais le circuit des capitales que vient d'aooomplir si glorieusement le jeune Brindejonc des Moulinais dépasse de très loin les précédeats records des Vedrines, des Garros et des Guillaux, et c'est très justement que le bourgmestre d'Amstedam saluait l'autre jour en Brindejonc le plus grand des héros de l'aviation française L'énergie et le sang-froid de Brindejonc, la maîtrise avec laquelle il pilota son monoplan au' travers des tempétes, le mépris des dangers auxquels il 6'exposait avaient forcé l'admiration des plus indifférente. On le vit bien hier à la 6plendide réception qui lui fut faite à sa descente sur l'aérodrome de Villacoublay.: Brindejonc tveit annoncé son arrivée entre seize heures et seize heures et demie; il eut la coquetterie de réaliser ce. tour de force.d'être ponctuel.. Il était seize heures. Sur'le fond nuageux du. ciel une file ..de monoplans, apparut à grande hauteur. C'était l'escadrille d'avions partie le matin à la rencontre de Brindejonc et qui l'escortait depuis Compiègne.

Quand ils furent droit au-desws de l'aérodrome,.la descente commença, rapide, superbe. Legagneux .prit terre le premier, en passant au-dessus du hangar qu'il parut frôler presque. Puis, les uns après les autres, les monoplans de l'escorte se posèrent sur l'aérodrome devant les hangars, s'arrêtant les uns après les autres; oe fut Biot, puis le lieutenant Ronin, Gilbert, La-haut dans le ciel. Brindejonc attendait, n descendit enfin et piqua droit. passa au-dessus du public qui l'acclamait et qui se précipita derrière le monoplan léger qui allait atterrir doucement non loin.

Une ovation enthousiaste salua le jeune pilote qui apparat, debout dans le fuselage, son visage halé, tout souriant.

Un remous dans la foule on apportait des gerbes de fleurs:-les amis et camarades accouraient, et dey, fillettes, les deux .jeunes sœurs du pilote, vinrent lire un souhait de bienvenue leur grand frère.

Quand les photographes eurent opéré, Brindejonc fut porté en triomphe jusqu'au hangar où le champagne était préparé.

Là. entouré du public qui s'entassait devant la table, au-dessus de laquelle une grande carte ̃d'Europe portait le tracé de son merveilleux «e?age, Brludejonc reçut les TéBcitaOons officielles.

Au nom du gouvernement qu'il représentait, M» I^on Berthou prit la parole, félicita le jeune pilote de la part du Président du Conseil, pour se majrnifiqur.rîpopAe aérienne qui avait eu un tel retentissement à travers le monde et, en fermes émus. il sut associer il ce joli triomphe les parents de l'aviateur oui se tenaient près de leur fils.

Pourquoi faut-il que M. Léon Barthou n'ait pu faire Reste que sans doute il eût -tant désiré faire remettre la Légion d'honneur à Brindejonc, ajoutant cette récompense de la France aux nombreux ordres par lesquels les souverains étrangers ont tenu à honorer le courage du jeune aviateur ? A la fin du discours de M. Barthou. chacun attendait la phrase qui eût Été uue récompense si vaillamment méritée tette phrase ne fut pas prononcée.

Au nom du ministre de la Guerre et de l'Aéro-

nautique militaire, le général Hirsohauer félicita le pilote, puis le président de la Ligue Nationale Aérienne, M. René Quinton, ajouta à ces félicitations une bonne nouvelle le matin même, le marquis de Polignac venait de lui remettre 60.000 francs,pour.une nouvelle Coupe Pommeryfqui, 6 partir de l'an prochain, pourrait être disputée dans d'autres conditions, permettant de plus longs exploits. Le vol entre le lever et le coucher du soleil serait remplacé par le vol entre ie lever du soleil et le coucher du lende- main, soit une Quarantaine .d'heures. En sou- riant, M. Quinton souhaita à Brindejonc de revenir l'an'prochain de Perse.

'Entre deux acclamations, Brindejonc voulut répondre

Je suis beaucoup trot) jeune et trop ému pour pouvoir parler, commença-Wl, je me contenterai de dire merci.

1 A 1? h. 15, soit une heure environ après s'être posé sur l'aérodrome de Villacoubley, Brindejonc des Moulinais filait vers Paris, où l'attendaient d'autres réception

Brindejonc' nous raconte son voyage

Dans la soirée, l'héroïque aviateur voulait bien s'arracher quelques instants à un repos bien gagné pour nous confier quelques impressions sur sa fantastique randonnée « De Paris à Varsovie,' nous dit-il, la randon-' née ne fut pas dangereuse et je n'eus guère à lutter que contre le vent par exemple, il était de traille, à Berlin notamment, où je vins atterrir en pleine bourrasque. Je trouvai, du reste, l'aérodrome de. Johannistal presque désert, car on ne m'attendait nullement par oe temps troublé. L'aviateur Von Gorissen me reçut absolument comme un ami et j'allai me reposer un peu chez lui. "Puis" je repartis. Le vent soufflait toujours avec une violence que je n'aurais pu soupçonner; les. arbres en. étaient déracinés et les cheminées emportées: Cela ne m'empêcha pas de'coucher le soir à Varsovie, ainsi que j'en avais formé le projet. Ayant franchi 1.450 kilomètres, .j'étais détenteur de.la Coupe Pommay je ne saurais vous dire combien ce succès me console de mes précédentes tentatives si malheureuses. Mis en goût par ce début, je décidai de continuer. Je voulais ¡ne rendre de Varsovie à SaintPétersbourg nn une journée, mais le vent était contraire, et il ne pouvait être question iâ franchir la 1.100 kilomètres du lever va coucher du soleil. Je résolus donc de partager mon voyage en deux et d'aller' seulement Jusqu'à Dvînsk la premier jour. J'eus tellement froid que j'en aurais pleuré mes jambes étaient insensibles, mes pieds nie faisaient horriblement souffrir et cela pendant quatre heures trente. A Vilna, on ne m'avait préparé'ni terrain,' ni feu, et je ne dus qu'à la chance de trouver un petit coin. A SAINT-PETERSBOURG

Le surlendemain matin, j'arrivais à Pskow par un temps .assez calme, volant toujours audessus de terrains marécageux, de sapins, de sable, de sillons, de champs labourés coupés de ruisseaux, bref, un sol peu rassurant. J'atterrissais dans un vilain petit terrain d'où j'eus un mal terrible à repartir,, à ce point que j'étais obligé de m'incliner latéralement presque à 65' pour laisser passer un arbre sous mon aile. Enfin, tout alla

bien, et je retrouvais pendant quatre heures le même paysage. Saint-Pétersbourg m'apparut enfin entre des nuages de pluie au-dessus desquels je me tenais. C'e6t une bien belle ville, vue d'en haut, mais mes yeux fatigués me donnaient des illusions d'optique. Bref, il était temps que j'arrive.

KA Saint-Pétersoburg je reçus un. accueil inoubliable. Les officiers aviateurs d* l'aérodrome de Gatchina organisèrent en mon, honneur une réception grandiose, présidée par le général Siskiewich, chef de l'aéronautique militaire russe M. Boris Souvorine, directeur du Novoié Vré- mia, offrit dans un grand restaurant de Saint- Pétersbourg, un diner de 150 personnes, auquel assistait le ministre de la marine russe. Le grand-duc Alexandre me remit alors, de la part da tsar, l'ordre de Sainte-Anne, ainsi que l'insigne des aviateurs russes. DANS LA BRUME

L'étape Saint-Pétersbourg-Stockholm me fut très pénible surtout dans sa partie maritime. Ayant rencontré le brouillard à quelques milles de la côte, il me semblait évoluer en pleine nuit, ne sachant où je me dirigeais. L'amirauté russe avait bien fait échelonner des torpilleurs sur le parcours marin, mais la brume épaisse m'empêchait de rien voir..Alors les nerfs tendus, je commençais désespérer lorsque tout à coup j'aperçus un des torpilleurs Un homme à demi noyé qui réussit à s'accrocher à une bouée de sauvetage n'aurait pas été plus joyeux que je le fus. Je me mis à chanter la MarseilIaise, accompagné par la cadence du moteur. Je repris confiance.

Mais de nouveau la brume m'enveloppa. Je volais toujours sans en voir la fin. C'était énervant. Soudain, je vis une chose qui me parut surnaturelle. Il sembla sortir d^au-dessous de moi des nuages floconneux qui apparaissaient et disparaissaient. Plus loin une large bande brumeuse s'effilochait, s'éclipsait, nuis réaDDa-

raissait. Je croyais être le spectateur d'une illu- sian. Et toujours pas de terre. Pendant ces minutes qui. me' parurent longues, les petits nuages dansaient et disparaissaient. A ce moment, je crus, que par suite d'une, fatigue ner- veuse j'allais devenir fou, Un frisson s'empara de moi. A mesure que j'avançais, cette idée de folie me gagnait tout entier. Et je me répétais sans cesse n Je vais devenir fou. » Puis, comme si l'on eùt tiré un rideaU tnvisl- Ne. la campagne suédoise m'appsrnt'-<MJfciei>- se. Et par une réaoBon bien naturelle, mon cœur se mit battre la chamade.

LA RECEPTION DU ROI DE DANEMARK L'accueil qui me fut fait à Copenhague fut peut-être plus chaleureux encore que celui qui m'avait été réservé à Saint-Pétersbourg dans ce petit pays du Danemark, si peu connu, existe pour la France un amour qu'on ne peut s'imaginer. Je fus porté en triomphe sur les têtes des spectateurs, qui sautaient, suivant l'usage du pays, en poussant des hurrahs; ils me lançaient aussi des bouquets de fleurs dont certains venaient me frapper avec force, le visage. Ma posture n'avait, en ce moment, rien d'emiaMe, mais les Danois ne s'en apercevaient pas, tout à leur joie d'acclamer un aviateur français

Le roi de Danemark me reçut dans ses appartements particuliers et me remit la plus haute dignité nationale l'ordre de Danebrog. Ne sachant en quels ternies m'adresser ses félicitations, il me dit simplement en me décorant « Ecoutez, vous l'avez bien mérité De Copenhague à Paris, mon voyage fut assez agréable. A Hambourg, les Allemands s'excusèrent de n'avoir pas été préparés à n l'honneur de me recevoir ils me traitèrent avec les plus grands égards et, malgré le peu de durée de mon escale, me firent visiter un ZeppeJe ne m'éternisai pas à La Haye et j'en repartis ce matin, en présence du Prince consort. Il pleuvait assez fort et je me dirigeai à la boussole jusqu'à Cambrai je suivis ensuite le chemin de fer jusqu'à Compiègne, où je fus heureux d'arriver pour déjeûner avec mes camarades, venus me chercher pour me ramener à Villacoublay. Le Conseil municipal m'offrit, au nom de la ville de Compiègne, un artistique coffret ciselé.

Je suis heureux, croyez-le bien, d'avoir pu mener à bien ma randonnée travers les capitale européennes, car elle n'aura pas été inutile. Mon voyage a été un stimulant fantastique en faveur de l'aviation et a contribué à grandir encore le prestige de la France aux yeux des autres nations.

Ce résultat me fait un plaisir extrême, car il est toujours agrrable pour un Français de iwnvoir augmenter le patrimoine de gloire de «n pays.

LA. 'GUERRE parait in.évitable La Bulgarie se repent trop tard

Serbes et Grecs ne veulent rien entendre

SAim-.PETERSBouRG, 3 juillet. On annon- ce que le ministre de Bulgarie a rendu vi. site à M. Sazonow et lui a proposé les conditions suivantes qul permettraient, selon son gouvernement, de sortir de la crise actuelle.

Ceasatfon immédiate des hostilités démobilisation de la Bulgarie, de la Serbie et de la. Grèce occupation en commun des terri. toires litigieux effin, départ simultané de MM. Danef et Patohich pour Saint-Pétersbourg.

Sofia, 3 juillet. En présence des événe..Pt*nts, M. Danef ajourne son départ pour- Saint-Pétersbourg. Il a offert, dit-on, hier soir, sa démission au rot. On n'aperçoit pas de solution à une crise éventuelle, aucun chef de parti ne paraissant disposé à prendre la responsabilité d'une déclaration de guerre. Za "Roumanie a mobilisé Bucarest, 3 juillet. Le roi a ordonné la mobilisation.

On croil que le cabinet Majoresco donnera sa démission. Il sera remplacé par-un cabinet national comprenant des représentants des trois partis. On exprime partout le regret d'avoir tant tardé il mobiliser.

Vienne, 3 juillet. La présenee à Vienne du prince Cantacuzene fournit aux journaux l'occasion de nombreux commentaires sur l'évolution de la politique roumaine. La « Deutsches Volksblatt » dit apprendre

1 qu'u n'existe pas d'alliance militaire entre la Roumanie et la Serbie. Pour le même journal, il est à présumer que la Roumanie occuperait tout d'abord la ligne bulgare Roustchouk-Varna, puis attendrait les événements. On mande de Bucarest à la Nouvelle Presse Libre qu'une manifestation populaire s'est i produite hier soir en faveur de la guerre. La foule 6'est également livrée à une manifesi lation de sympathie devant la légation de Serbie, pâte' s'est rendue devant le palais royal ou elle a acclamé le roi et la guerre. La Turquie contre la Bulgarie Consmntinople, 3 juillet. Tous les journaux apichent des 'sentiments extrêmement belliqueux contre les Bulgares et laissent entendre qu'en cas de guerre entre les anciens alliés balkaniques, la Turquie prendrait position Contre la Bulgarie. Le Tanine estime que la Turquie devrait joindre ses forces à celles-de la Serbie et de la Grèce, la Bulgarie ayant agi de la façon la plus cruelle vis-à-vis des musulmans..

Za Serbie entend se défendre BELGRADE, 3 juillet. La Skoupchtina, par son dernier vote, déclare qu'après l'agression bulgare, elle considère la guerra comme commencée.

Les m!lieux officiels scrbes sont exaspérés par les attaques bulgares et les personnalités les plus en vue n'hésitent pas à dire que la guerre qui existe déjà en fait devra être poursuivie jusqu'au complet écrasement de l'un des adversaires.

La diplomatie n'hésite pas à considérer que la question de déclarer oue non la guerre n'a que la valeur d'une formalité, mais qu'en L'état actuel des choses, tout le monde en Serbie désire que les hostilités soient poussées à fond.

La Grèce pose ses condtltons Athènes, 3 juillet. M. Venizelos a déclaré qu'avant de partir pour Saint-Pétersbourg il exigera la réalisation de deua conditions la Un engagement formel de bf. Danef d'accepter que l'arbitrage gréco-bulgare se poursuive sinott solidairement, du ntoins en même temps que l'arbitrage bulgaro-serbe. 2' Le retrait de toutes les troupei bulgares quai ont dépa.ssé la ligne de démarcation acceptée le mois dernier.

A ces deus conditions, mais à ces deux conditions seulement, il partirait pour SaintPétersbourg.

Dans les milieu officiels on considère que le départ du roi pour l'armée indique que les solutions pacifiques ne sont plus possibles. Les journaux manifestent un grand enthousiasme des succès remportés par les Grecs et les Serbes. On croît ici pu'au lieu de faire une déclaration de guerre, le gouvernement grec se bornera à une proclamation au peuple dans laquelle il expliquera la nécessité d'une lutte pour défendre les droits nationaux.

On est convaincu que les puissances se borneront à localiser la lutte et n'interviendront pas autrement.

On dit que la légation de Bulgarie s'apprête à partir.

GUERRE DECLAREE ?

VIENNE, 3 juillet. La Zeit reçoit de Sofia le télégrantme suivant envoyé la nuit dernière

La Gréce aurait déjà déclaré la guerre à la. Bulgarie. Différentes persunnalités politiqucs et les chefs du parti de l'opposition en ont été informés.

L'action de la Russie

Saini-Petersbourg, 3 juillet. L'optimisme d'ailleuïs tout relatif de la diplomatie russe se maintient à peine aujourd'hui. Les mau- vaises nouvelles qui arrivent des capitales balkaniques font considérer la situation comme grave.

La légation de Serbie continue à assurer que c'est bien la guerre qui commence. L'action russe consiste à tenter d'arrêter les opérations militaires. Le ministre des affaires étrangères a fait faire hier une démarche dans les trois capitales balkaniques pour demander 1* la cessation immédiate des hostilités 20 une déclaration des trois gouvernements exprimant leurs regrets pour les derniers incidents. ̃̃

Il sera en tout cas bien difficile à la Russie d'obtenir un arrêt dcs hostilités après les sanglants engagementsde ces jours-ci. Certains prétendent' d'ailleurs que la guerre aurait été déclarée au moins enlre la Grèce et la Bulgarie et que si la Serbie ne l'a pas fait, ce qui est douteux à l'heure actuelle, c'est qu'elle juge cette formalité complètement oiseuse.

La situation des belligéranls Côté serbe

A l'heure actuelle la situation est la suivante Succès marqué du cOté serbe, où l'on ne, parle de rien moins que d'être dans quinze jours à Sofia.

Dans la région de Timok et de Palanka 1 armée serbe reste sur l'expectative. Le roi a plis le commandement des troupes du quartier général de Koumanovo.

On estime que la totalité des effectifs engagés des deux parts atteint 200.000 hommes. Sur la Haute Zeltovska, les Serbes se sont emparéa de t'importante position de Retki Boukvi. Les opérations sont conduites de leur côté par la troisième armée d'Uskub, soutenue par une division monténégrine, dont le général Voukotitch, président du Conseil monténégrin, vient de prendre le commandement.

Les Serbes ont attaqué Kotchana le 2 juillet.

Côté grec

Du côté grec, le -roi Constantin est aujourd'hui au milieu des troupes hellènes et a pris la direction des opérations. On pense égale- ment dans les milieux diplomatiques grecs que l'on est véritablement en guerre avec la Bulgarie et qu'il faudra poucser les hostilités jusqu'au bout.

Cependant le but actuel qtte ne propose te roi Constantin est de refouler les Bulgares et de les rejeter hors des territoires grecs qu'ils ont occupés par'surprise.

La lutte est encore indécise entre les trou.pes grecques et bulgares, qui combattent avec acharnement.' II semble que pour l'instant le principal effort des Bulgares se porte contre les Grecs, avec l'objectif d'arriver à Salonique.

Le général Ivanof, commandant l'armée de Seres, se propose d'attaquer aujourd'hui, 3 juillet, Salonique.

Kilkich a été pris par l'armée grecque hier soir, après le coucher du soleil. Le combat Il été acharné. Des deux côtés les pertes sont considérables. Le quartier général grec avec le roi Constantin a été transféré à Kilkich. Kilkich se trouve au nord de Salonique, sur la ligne du chemin de fer Salon ique-Constantinopie,

LE FINISIÉRIEN PRIGENT est l'assassin

du contremaître

DE VILLENEUVE-SAINT-GEORGES Paris, 3 juillet. Le mystère qui enveloppait le drame de ViUeaeiuve-Saint-Geo*ges est aujourd'hui éclaicci en partie par un nouveau coup de théàtre. Apre., i«^s aveu% du jeune Quéron, suivis de tia rétractation justifiée par un alibi indiscutable, les inspt-cteurs de la première brigade mobile avaient continué leurs recherches et avaient été ainsi amenée à suivre une piste nouvelle. On avait découvert dans La cabine où fut assassiné le malheureux comremaitTe Fortin, un bordereau signe mais non paye portant les sommes que devait recevoir pour sa semaine chaque ouvrier de l'équipe. Les s=lfr.ia<tures s'arrêtaient à un nom qu4 fut t-oîgneuftemem reJeve et l'individu qui portait cm nom devint l'objet d'une surveillance attentive.

C'ttait un nommé François Prigant, àgié de vingt-quatre ans, et demeurant 34. rue de Gergovie. Il fut arrêté hier dans la soirée et conduit aux bureaux de la première brigade mobile pour y être interrogé. Prigent nia énergiquement avoir pria une part au meurtre du contremaître et fournit un alibi destiné à montrer son. innocence. L'emploi deson temps fut contrôlé e't les témoins qu'il avait cités, comme pouvant .confirmer s-ea dires furent unanimes à lui infliger un. demen-ti formel. Après avoir été confronté dans la matinée d'aujourd'hui avec ces personnes qui ne varièrent pas dans leurs dépositions, Prigent fut emmené par les inspecteur» de la première brigade à Corbeil afin d'y être confronté avec le jeune Quêro.

Au cours du trajet et tout spontanément, Prigent fit des aveux comptets ri déclara avoir tué le contremaître, contre lequel i1 avait une vieille haine et qu'il accusait de l'avoir fait renvoyer. Il ajouta qu'il n'avait pas été seul pour commettre le crime, mais malgré les questions .pressantes qui lui firent -posées, il a refusé jusqu'ici de faire connaître te nom de son complice.

Prirent avait travaillé en effet comme ma. ncewvre à l'erçtreprise Carpentier jusqu'à la semaine dernière et avait quitté son travail il. la suite d'une altercation qu'i:l eut avec le malheureux contremaitre. Il avait continué néanmoins à, travaille* à Villeneuve-Salntl̃Georcres dans un autre chantier et son crim« semble avoir été longuement prémédité. Il ne parait pas d'aife-rs avoir eu te voi pour mobile puisque la somme de 350 tra.i» qui constltuait le montant des salaires des ouwiere de *V5qwtpe dirîpée par Fortin a retrouvée dans les vêtements de ce dernier Benf Quéro cependant n'a par encore remis en liberté, car ges magistrats tiennent à nu demander quelques explications ik> tamment =»jr des taches remarquées fut se* effets et aussi sur le fait qu'il fit couper ses moustaches, le jour du crime. Il sera inces- samment confronté avec François Prirent et mis en liberté si son attitude le permet. LE CONFLIT MINIER DANS lA LOIRE Saint-Etienne. 3 juillet. M. Lallemand- préfet de ia Loire, continue activement ses tentatives auprès des comités des houillères et des délégués du comité fédéral des mineums en vue d'obtenir un rapprochement et d'éviter un conflit. Le préfet a r<?cii i^, di. recteurs cet après-midi.

Le vote des trois ans est assure La Chambre repousse

le projet Messimy

par 312 voix contre 266

Après avoir copieusement perdu son temps, la Chambre a pu enfin émettre hier sur la question du service de trois ans, un vote décisif.

En dépit de l'argumentation habile, sinon convaincante, de M. Messimy, la majorité, entrainée par le discours très clair de M. de Montebello et les déclarations très énergiques de M. Barthou, s'est prononcée contre le projet de trente mois. Désormais le vote du texte du gouvernement ne fait plus aucun doute.

On sait en effet que la Chambre avait à choisir les élucubrations de M, Jaurès étant mises à part entre trois systèmes le statu quo proposé par M. Augagneur, la rallonge de six mois du projet Messimy-Boncour et les trois ans réclamés par le Conseil supérieur de la guerre. la commission et le gouvernement. Le projet Augagneur avait obtenu quelque 220 voix celui de M. Messimy en a eu 266 contre 312. Il ne reste donc plus que le service de trois ans.

Si l'on observe qu'il y a dans la minorité favorable au texte de M. Messimy une qua- rantaine de députés partisans d'un accroissement sérieux des effecttfs, résolus à pourvoir aux nécessités de la défense nationale et qui par conséquent se rallieront au projet du gouvernement, on peut dès à présent affirmer que celui-ci obtiendra au moins 360 suffrages.

Tous les bons français se réjouiront de ce vote qui assure enfin la sécurité de la nation à une heure où l'Europe est à nouveau menacée d'une crise redoutable.

PARIS, 3 juillet. La séance de l'aprèsmidi est ouverte à 2 heures et demie, sous la présidence de M. Deschanel.

La Chambre adopte après urgence dée!aTée 1° la proposition de loi de M. Steeg et plusieurs de ses collègues ayant pour objet la réglementation du paiement des lovers d'avance 2" la proposition de loi de NI. Jules Coutant, relative à la garantie des cautionnements des dépôts de garantie du montant des loyers ou fermages payés d'avance et à la création d'une caisse de secours en faveur des familles nécessiteuses chargées d'enfants.

La Chambre revient ensuite au projet militaire. Les députés sont nombreux M Lannes de llontebello, auteur du projet adopn par le gouvernement et la commission vital combattre à la tribune le contre-pruiet dE MM. Messimy et Paul Boncour,

LE GÉNÉRAL PAU VA SE COUCHER A ce moment on remarque que 'e "énera« Pau qui avait pris sa place habituelle au banc des commissaires, derrière le gouver- nement. quitte la salle après un court entre. tien avec NI. Barthou, président .!u Conseil Cette sortie provoque une vive émotion sur tous les bancs. Plusieurs députres quittent leur place pour venir demander des explicalions il M. Barthou. Pendant quelques minutes une certaine agitation se manifeste dans la salle aux bancs de gauche on re.marque une certaine satisfaction.

Renseignements pris, le général Pau devait prendre la parole cet après-midi pour combattre le contre-projet Messimy-Boncour. Il avait pris force notes et préparé soignen- sèment son discours. Il était même venu uu Palais-Bourbon à 2 heures avec ·a =erviette mais à peine arrivé il annonçait à -NI. Barthou et au ministre de la guerre que son médecin lui avait prescrit du repos et qu'il allait se coucher. En effet, le général a quitté la Chambre au moment de la reprise de la discussion. M. Barthou a annoncé que le général parlerait lundi. Dans les couloirs on croit à une maladie iliplomatique. Le général Pau qui n'a pas peur du feu, aurait-il peur de la tribune

DISCOURS DE M. DE MONTEBELLO Pendant ce temps, M. de Montebello commence son discours. Il s'étonne que NI. Messimy qui a reconnu l'importance de 1 effort allemand et affirmé la nécessité d'un effort analogue, n'ait pas suivi le gouvernement et la commission et ait adopté des conclusions contradictoires avec ses déclarations premières.

Son contre-projet cree un remède pour les mois d'hiver il n'en crée pas pour les mois d'été. Le trou de l'hiver est comblé, mais on en creuserait un en été, tout aussi dangereux que celui que nous vaut le service de deux ans. On ne sait quels résultats donnera l'intervention de l'Etat au sujet de la préparation de la jeunesse et personne ne saurait nier que l'augmentation des périodes de réserve constituerait pour te pays un sacrifice très lourd. (Vils applaudissement* au centre et t