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Titre : Carte blanche : comédie en un acte et en prose / de MM. Léon Halévy et Paul Duport

Auteur : Halévy, Léon (1802-1883). Auteur du texte

Auteur : Duport, Paul (1798-1866). Auteur du texte

Éditeur : C. Tresse (Paris)

Date d'édition : 1839

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb305699364

Type : monographie imprimée

Langue : français

Format : 16 p. ; gr. in-8

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Description : Collection : La France dramatique au XIXe siècle ; 519

Description : Collection : La France dramatique au XIXe siècle ; 519

Description : Avec mode texte

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k64333036

Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, 4-YTH-632

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 26/11/2012

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littérature d'alors, tous nos hommes d'état d'aujourd'hui. Plus spirituels que riches, ils acceptaient volontiers mes invitations au Café de Paris ; ils faisaient les frais de saillies; moi ceux du Champagne. Je ne me doutais guère alors que je grisais une révolution future. En mevoyantleurami, pour réussir auprès d'eux, on s'est adressé à moi. D'autre part, ma position sociale me mettait à même de négocier bien des mariages. De tous les côtés, c'était à qui m'emploierait; et moi, je m'y suis prêté de bon cœur. Grace à l'habitude, c'est devenu une seconde nature, ou plutôt ma joie, mon plaisir. mais, je vous l'atteste, jamais je n'ai rien voulu, rien demandé, rien accepté pour moi. et on m'ose appeler intrigant !

Mme DE FRESNEL.

Justement. c'est peut-être pour cela.

VAUDREUIL. Par exemple!

Mme DE FRESNEL.

Mais que voulez-vous qu'on pense, quand on voit que vous employez votre crédit pour des indifférens, pour le premier-venu?. car vous faites tout pour des étrangers. rien pour vous, rien pour vos amis véritables.

VAUDREUIL.

Ah ! madame!.

Mme DE FRESNEL.

Certainement. Tenez, ce pauvre Delannoy pour qui vous deviez obtenir de l'avancement;.eh bien !

il n'y a pas huit jours encore, il m'a écrit. il se plaint de vous.

VAUDREUIL.

C'est vrai !. je l'ai oublié !.

MOle DE FRESNEL.

Sans doute. vous traitez vos amis comme vousmême. Oh ! si je vous répétais ce que dernièrement me disait là-dessus votre mère !.

VAUDREUIL.

Ma mère !

Mme DE FRESNEL.

Oui, Vaudreuil, croyez-en son expérience. Dans le monde, on ne s'étonne , on ne se formalise jamais de voir un homme solliciter pour lui. c'est naturel. c'est del'ambiton.

VAUDREUIL, gatment.

Mais l'ambition est un vice.

Mme DE FRESNEL.

Et ce vice-là est la vertu du siècle. Mais se mettre sans cesse en avant pour le compte des autres (c'est toujours votre mère qui parle), c'est s'exposer à mille inconvéniens ; c'est faire des ingrats ; souvent même se faire des ennemis de ceux qu'on oblige. Oui, Vaudreuil, il vous faut un poste honorable, un emploi qui vous captive, qui vous arrache aux obsessions dont vous êtes l'objet, et si ma main vous est chère. (Riant.) C'est maintenant moi qui vous parle. eh bien ! monsieur, ne fût-ce que pour vous corriger, c'est à ce prix que je la mets.

VAUDREUIL.

Ah ! tout autre sacrifice !.. mais pas celui-là !.

c'est au dessus de mes forces ! je ne sais pas m'occuper de mes intérêts. je n'y pense même pas.

Mme DE FRESNEL, Quand je vous en prie !.. à la fin c'est de l'égoïsme. Adieu. VAUDREUIL.

Vous partez?

Mme DE FRESNEL , s'arrêtant.

Au fait, pas encore. j'avais à vous demander.

Dites-moi, ce placement qu'on me propose, et pour lequel vous deviez prendra des renseignemens?.

VAUDREUIL.

Ah ! mon Dieu ! je ne sais comment vous dire.

Mme.. DE FRESNEL.

Piait-it?

VAUDREUIL.

Pardon. mais, je vous aime tant. vous m'êtes si chère, que je ne puis m'empêcher de regarder vos intérêts comme les miens.

Mme DE FRESNEL.

Eh bien?

VAUDREUIL.

Eh bien! c'est cause que je n'y ai plus songé du tout.

Mme DE FRESNEL.

En vérité on ne sait si on doit rire ou se fâcher avec vous.

VAUDREUIL.

Le rire vous va si bien.

Mme DE FRESNEL.

Mais il faut que je rentre pour écrire à mon notaire.

VAUDREUIL.

Que ne lui écrivez-vous dans l'appartement de ma mère ?

Slme DE FRESNEL.

Soit; car pour vous punir, je vous emmène à la campagne, afin qu'elle vous gronde comme vous le méritez.

VAUDREUIL.

Ma foi, vous vous en acquittez comme elle !

Mme DE FRESNEL.

C'est que comme'elle peut-être.

VAUDREUIL.

Achevez.

Mme DE FRESNEL.

Non, non, je ne sais plus ce que je voulais dire.

VAUDREUIL.

Au fait, cela vaut bien la peine d'être deviné.

(Il conduit Mme de Fresnel à la porte de droite, et lui baise la main. -Elle sort.) coaaBooaacaooeooooaccoeocceceocoecooooceocoocooecooaceoeo SCÈNE II.

VAUDREUIL seul.

L'aimable femme que cette Mme de Fresnel!.