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Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial

Éditeur : [s.n.] (Rennes)

Date d'édition : 1912-04-17

Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 135307

Description : 17 avril 1912

Description : 1912/04/17 (Numéro 4832).

Description : Collection numérique : BIPFPIG14

Description : Collection numérique : BIPFPIG29

Description : Collection numérique : BIPFPIG35

Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne

Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k643233s

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/11/2008

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APRÈS

LES FETES FRANCO-ANGLAISES

Les Iô'.€s qui viennent d'avoir lieu IL I\ice et Cannes peur l'inauguration des monu- inents élevés il la reine Victoria et au roi Edouard \'11, ont été l'occasion de manifesta- tions fraaco-anglai=es auxquelles l'opinion, des deux côtés de la Manche, a attache une impor- tance sur laquelle on ne peut pas ne pas ingjsicr.

L'Entente, cordiale a aujourd'hui dix ans bientôt d'existence, et., loin de se relâcher en vieillissant1, elle a pris un caractère d'inimité qui pè,e de plus en plus .-ur le développement des événements politiques européens. Ce resserrement d'intimité prouve combien Edouard VII avait vu juste quand, en lïtffl, il prit l'mitia- tice du rapprochement franco-auglais. Jamais réconciliation nie fut plus inattendue. 11 élait arrivé quelquefois, au cours du siècle précédent, que l'on le moi- d'entente cordiale; mais, toujours, la rti_-o;icili;-lioii avait é-té sans lendemain. En 1S01, le peuple <fc Londres avait dctelc les chevaux du colonel de Laurier, venu pour ratilier la pa.x mats, quelques mois plus lard, commençait la guerre qui devait finir à Waterloo. En 183S, le maréchal Soult avait ie;u au couronnement de la reine Victoria un accu?il' enthousiaste mais deux ans après, en ]SI, la guerre était imminente entre la France f\. l'Angleterre. De même sous Napoléon III, l'entante et môme l'alliance qui se manifestèrent en Criante n'euren; qu'un jour et, dès 1860, la mine Victoria prêchait contre la France une « croisade en règle

Le grand mérite d'Edouard \'Il a été de comprendre, dès son avènement, que la situation générale de l'Europe ne se prêJait pas au maintien de ces traditions de défiance ou, tout au moins, que si ces traditions survivaient, la France ef. l'Angleterre feraient le jeu de l'Allemagne dont les prétentions à l'hégémonie s'a!firmriicnt en tovde circonsiance. De là est née l'idée directrice 'qui a caractérisé tout son règne et qu'il est bon de rappeler pour justifier :a fidélité instinctive des deux peuples à l'accord alors Intervenu entre eux.

Edouard VII cvi'ait d'instinct tout ce qui eût pu attirer sur sa personne l'attention de ses contemporaines. Il se faisait oublier autant qu'il ù?pendait de lui..Mais, depuis qu'il a disparu, on mesure d'un coup d'œil la place qu'il occu. pait. MoTBteTOKnt d'abord, il avait, dans la société des souverains, une rase ©riginali'.é arrive au trône à soixante ans. « vieux débutant du métier royal, il avait vécu avant de régner. Atme de Genlis a div que les princes sont, de tous les hammes, les plus mal élevés, en ce sens que leur éducation les sépare des réalités vivantes. Le prince de Galles, pour avoir, avec une liberté parfaite, connu ces réalités, avait préparé le règne d Edouard VU. et ce règne court, de moins de dix ans. sera compté par l'histoire au noiwbue des grands règnes. Non point qu'Edouard VII ait été le Machiavel que certains de ses adversaiivs ont voulu voir en lui. î~on nous apparaît à égale distance ôor, louanges compromettantes et des critiques injustes, comme une oeuvre de bon sens. Ce roi avait l'inVuilion des nécessilés de son temps, un temps de transition, peu soucies des grands effors, optimiste et satisfait. exposé cependant à éprouver le contre-coup des confli's historiques, capable peut-û're par ses déiauts autant que par ses qualités, de prévenir Je retour de ces conflits en 'rouvant les formules de transiiton et d'équilibre qui concilient provisoirement les intérêts divergen's. Edouard V1/ est mort trop 1ôt pour avoir, dans l'ordre intérieur, assuré ce'le conciliation, Mais dans l'ordre international, dix ans lui ont suffi pour modifier, sans heurts irréparables, les données du problème européen et de la politique britannique, Je tout par un travail discret, métho,tique, insinuant, qui ressort mieux à distance de perspective qu'au kndemain de ses manifesimiiaai particulières.

En 1901, l'Europe se débat dans la routine. Deux groupes d'alliance se font face, Triplice et. Duplice, qu se sont accoutumes à se supporter, mais caiis plus. La Grande-Bretagne llirte ou lutte avec J'un et ]'autre, suivant les lieux eu les heures. Elle est « splendidement » isolée, avec la défiance qu'inspire la solitude, engagée de plus dans la gue-me du Tiransvaal.' C'est l'instabilité dans le présent, l'incertitude dans l'avenir. Edouard V1/ le conçoit et se nserve, dès le premier joui-, le rôle de liquidaleur. Liquidateur d'abord de la guerre sud-africaine, il pro6te de victoires cher achetées pour hàter la conclusion de la paix. qu'il veut libérale dans ses clauses immédiates et plus encore dans ses possibilités futures. Mais, cela fait, il liquide aussi tout un passé d'habitudes diplomatiques qu'animait une prétention a'avique à la domination. Il veut pou'r l'Europe un équilibre qui laisse à chacun sa place et où l'Angleterre gard-î la sienne sans empiéter sur celle des autres. Il est modéré, positif et pratique. On va dire qu'il est egressif. L'événement prouvera le contraire.

L'accord avec la France (190i) est tenu à Berlin pour un acte antiallemand. C'est vrai pour les vues courtes des contemporains. Ce n'est pas vrai eu regard de l'histoire. L'Allemagne de 3003 est trop forte, trop expansive, trop impérie-e pour qu'on puisse traiter avec elle sans E'inffoder à elle Ce qui manque à l'équilibre européen, c'est l'égalité des poids. Le plateau franco-russe est trop léger, avec 1es folies asia;iques de la Russie, les quenelles intérieures qui on! occupé la France sous les ministères Brissr-n, Waldeck-Rousseau et Combes. C'est donc x plîitrau qu'il faut charger pour ramener IL Ja verticale l'aiguille de la balance internationa!es. L'alliance franco-russe traverse une crise. Elie a bosoin d'un tonique. L'Angleterre le lui apporte. Car il agit seul. Le voyage de I'aris de 1003, qui a déclenché le mouverijent francoanglais, a élé son œuvre personnelle. Il l'a annoncé n M. Leubet sans que Jes gouvernements fissent informés. L'ancien Késideni de la Répablique et M. i>.ix>t qui a connu le premier tp:vs 'il. Loubet et par lue cette négociationpe nous démenttruienh point.

Le changement est brusque. On peut craindre qu'uns secousse générale n'en résulte c'est la crise marocaine, le conflit franco-allemand, Algésiras. Edouard MI est canstant dans sa volonté. Il n'eût servi de rien de faire le rappro- chemenl franco-anglais si ce rapprochement eût débutc sous les auspices d'un échec. Ainsi, le pacte de liquidation coConiale du 8 avril 1904 devient un instrument d'action solidaire. Il vise non plus le passé, mais l'avenir. L'Entente cordiaùe évolue dans la lutte. La communauté du quai d'Orsay et (le Downing slreet devisent pu- blici juris. On va avec la hâtive exagération de notre Époque jusqu'à parler d'allianoe. Il n'y a pas d'alliance, mais seulement identité de pensée et d'effort au service de ''égalité européenne. L'Allemagne ne comprend pas ou ne veut pas comprendre le fond de cette politique c'est qu'on est sans hostilité contre elle sur lo terrain de l'cquil.:bre, mais qu'on est fatigue de rhûgënioîiie biâniBrckienne. Ue là, deux années 1906, 1007 obscures, incertaines, anxieuses, où les feas se cherchent en da rapides battements, mais sans que personne tire au corps. Il faut donc à la politique d'équilibre une base élargie, puisque ne suffit pas. Edouard %'Il fait alors l'accord Il il le fait par la voie indirecte. aynt commencé en 1002 par l'alliance angîo-ja.panaise, risque de conflit en 100}. La guerre de Mandchourie finie, il est d'accord avec la France pour ne pas vouloir que de nouveau l'Asie divise l'Europe au profit de la Triplice. D'où la série d'accords de 1907, accord russo-japomais, franoo-japonais, anglorusse. La rivalité anglo-franraise et la rivalité anglo-russe avaient créé l'empire allemand. Sans elle, Bismark n'eût pas été à Sadowa. ni à Sedan, ni à Versâmes. Les liquidations successives, dont Edouard Il s'est fait l'agent, brisent le levier allemand .Elles laissent intacte la puissaatce de l'ALJemagne, ôes alliances, ses sources. Elles la privent du moyen d'imposer sa loi à l'Europe par les divisons de l'Europe. Elles ne diminuent pas sa vateur de conservation et de développement. Eûtes diminuent, jusqu'à l'anéantir, sa capacité de dissocia tien et de domination.

Lne polit:que chimérique eût souhaité plus. Edouard VII, ami do la paix par goût et par doc- trine, n'a pas forcé son succès et tout de suite, ce succès aequis, il a porte son effort tuf ramelioration des rapports angjo-a.llem*nds. Oite améliora! krn n'est pas impossible. La. guerre n'est jamais fatale. Ello ne l'est pnt surtout quand elle ne p?ut être décisive, et une guerre ang^o-allemande ne serait pas décisive. Depuis la mort d'Ed-Juard VII, l'Enlente cordia:e a été de nouveau mise à rripreuve. Au cours de la criée de 1J11, l'appui diplomatàque donné gouvernement fTan;aIs par le gouvernement britannique a etc. sans exagération, décisif. Tandis que la diplomatie française, pendant le mois de juillet dernier, s'efforçait de pénéliwr les intentons de l'Allemagne et, sans point de direction, perdait son temps à discuter sur les cessions congolaises au lieu da prendre soin de jeter les bases du pra'eotorat marocain, c'est le gouvernement mglais qui remit les négo dations dans le droi; chemin en not.:fian,t, non sans raideur au gouvernem.?nt allemand, que jamais l'Angleterre n'accepterait une ins'allalion '.erritoriale de l'Allemagne au Maroc. Ce faisant, l'Angleterre indiscutablement, s'est inspirée de ses intérêts plus encore que des nô'.res mais une solidarité d'action née de la communauté des intérêts, offre plus de gage de solidité et de durée qu'une association purement sentimentale.. Le caractère utililaiie de l'Entente cordiale n'est pas pour nous déplaire. Les Anglais sont gens d'affaires avec qui l'on peut parier net et qui ne résisterai pas à de bons arguments présentés par un intiorfociiteMir sérieux. Peut-être, à dire vrai, depuis lors, navonsnous pas fait de l'Ea'enle cordiale le meilleur usage qui se put concevoir. A diverses reprises, au cours des négociations si laborieuses que nous poursuivons avec l'Eipagne, nous avions regretté que l'Angleterre parût soutenir les prétentions de l'Espagne plutôt que les droits de la France. Toutefois, il convient d'ajouter que ce que nous demandions à l'Angla'erre avait nucique chose d'excessif. Constamment, nous avons tâché d'obtenir son approbation pour les demork.es que nous axions à présenter à Madrid. C'ctail déplacer les responsabilité et lui faire endosser celles qu*il nous appartenait de prendre. Le gouvernement britannique s'y est re.fusé c!, dans certains milieux français^ on en a conc:u qu'il était mal disposé à notre égard. Rien de plus faux.

L'Angleterre ne prétend pas nous dicter notre politique vis-à-vis de l'Espagne, mais elle entend que les initiatives qu enous prendrons à Madrid s'y présentent comme des initiatives françaises et non comme des initiatives anglaises. Si nous avions toujours lenu compte de cet état d'esprit du gouvernement britannique, les pourparlers auraient sans doute suivi une autre marche et nous n'en serions pas aujourd'hui au même point qu'en octobre dernier.

A cet'.e réserve près, qui s'applique à la France plus encore qu'à l'Angleterre, l'Entente cordiale garde toute sa valeur diplamatique. Compiété. par le rapprochement italo-russe, eJle assure l'équilibre de l'Europe dans des conditions de stabilité qui n'avaient pas encore été at!eintes antérieurement, et par là, comme le rappelait justement dans son discours Df. Poincaré, les trois puissances unies apportent une garantie nouvelle au maintien de la paix.

Ces finit par un Paris, 16 avril. A la suite d'une chanson publiée par le premier d en.tre eux, Mis Martia et Henry Gauthier-Vtilars (Willy) se sont rencontrés ce matin l'épée à 3a main au Parc des Princes.

M. Henry Gauthier-Villars à la seconde reprise atteignit son adversaire à la cuisse d'une blessure qui mit fin au combat. Il n'y eut pas réconciliatioa entre les deux adversaire*. -••• il i.-

Un phénomème QUE NOUS REVERRONS (!) en l'an 2000

En France nous serons demain à midi ensevelis da s l'ombre PAAIS, 16 avril. Demain mercredi 17 avril, si le temps est pur, si les nuages que Je vent d'est chasse depuis quelques jour au-dessus de nos tètes disparaissent et laissent apercevoir le soleil, les Français pourront jouir d'un inoubliable spectacle, que les vieux d'entre eux n'ont pu encore contempler et que les paris jeunes ne reverront que lorsqu'ils seront bien près d'être centenaires. Une éclipse de soleil totale doit se produire vers midi

Comment apparaîtra l'éclipse

A BREST A HENNES

Dès .10 h. 48, le soleil commencera il s'échancrer comme si un disque noir passait entre lui et la lierre. A 12 heures 10 minutes 7 secondes à Pans, le disque Jioir lecouvrira firouaolem-eui dans sa totalité l'autre du jour. Les obje,s sur terre ne seront plus éclairés que par unie obscure clarté blafarde et vioiacée, tandis que dans le ciel assombri, auwur d'un disque noir entoure d'un bado lumineux, «rav-erse de fulgurations ecarlates, quelques étoii-es apparaiiront, coimne un crépuscule

Puis le disque, continuant sa marche, laissera paraître un croissant, de solejl qui ira en s'agrandissant à mesure que l'echancrure noire disparaîtra progressivement.

Peu à peu, l'obscurité cessera, les astres s'éteindront, le ciel retrouvera son. aspect éternel et sur la terre. avec la lumière revenue, la vie normale reprendra son cours. A 1 heure 32 minutes 44 secondes, l'éolipse stsa terminée. On n'en reverra pas d'autre avant le 11 août 19&9, c'est-à-dire que vous et moi nous avons la certitude de n'en plue revoir du tout.

LE PHENOMENE SERA DE COURTE DUREE Si complet que <pui:à»# tslri le piMBoatin* en cette région, il ne faut pas compter, pourtant, pouvoir observer une nuit oowpièw, tût-elle de quelques secondes. On comprend fort bien que le peu de largeu,c de. l'ombre qui se déplacera permettra à l'atmosphère lumineuse voisine d'envoyer suffisamment de rayons pour qu'il ne soit .pas .nécessaire comme pour la dernière, en 1724 d'allumer les chandelles pour lire l'heure à sa montre. Ce ne sera qu'un rapide crépuscule d'une durée de quelques seconde, quelque chose comme un de ces gros nuage6 dont nous avons tous vu l'ombre opaque courir sur ia plaine par un jour de temps incertain. Tout le monde sait que l'examen d'une éclipse de soleil est rendu facile et sans danger pour J'oeil grâce à l'emploi de verres absorbants. Le plu> souvetut on obtient ces verres en tes noircissant avec du noir de fumée. C'est dà, à vrai dire, un procédé inélégant qui ne donne qu'une teinte souvent Inégale. Mieux vaut tout bonùieinen.t sacrifier quelques plaques photographiques en les exposant à la ,lumière d'une bougie et en les développant. On ciment de cette façon des verres suffisamment opaques qui ont, en plus. l'avantage de ne pas vous maculer les doigts.

On sait également que, pour éviter la fatigue que ne manque pas de procurer rapidement le port de la tète levée vers le soleil, fl n'y a qu'à regardeur l'image du soleil sur la surface d'un lac ou d'une pièce d'eau on peut y voir, sans risquer le torticolis, Je disque lunaire s'avancer lentement sur celui du soleil jusqu'à, le masquer pleinement. L'ECLIPSE SERA PRESQUE COMPLETE EN BRETAGNE

La bande de terre qui sera ainsi privée de la lumière «solaire pendant un court instant partira du Venezuela, traversera l'Atlantique, le nord-oaie^t de l'Espagne, la France, la Belgique. l'Allemagne, la Russie P.t se terminera dans la Sibérie. Elle n'aura guère plus d'un k.Homè'.r-î de large.

En France l'éclipsé sera tola.le dans les vilIles et localités situées sur la ligne droite tirée de la Roche-sur-Yon à Hirson. A midi 2 minutes elle commencera à la Roche-sur'ou et à midi 16 à Hirson. Citons parmi les villes où elle se.ra complète Cholet. Beaufort, Bau.pré. 'La Flèche. Grand-Lucé, Saint-Calais, Chartres, Rambouillet, Marly, Argcnteuil et Hirson.

Comme on petit le remarquer par les deux croquis ci-dessus l'éclipsé ..eN presque entière dans la Bretagne et la Normandie. Une affaire d'espionnage A TOULON

Un ouvrier

de la

Direction d'Artillerie navale est arrê.e

Paris, 16 avril. M- Sébille, inspecteur général des brigades mobiles, a procédé à Toulon, dans le plus grand mystère, à l'arrestation d'un jcune ouvrier appartenant à la direction de l'artillerie nauale, et de sa maîtresse. Tous deux sont inculpés d'espionnage. L'ouvrier arrêté se nomme Henri Zfmmerlé. Il est âgé de 23 ans. Zimmerlé était employé dans le bureau de la Direction de l'artillerie navale, ce qui le mettait méme de connaître les pièces importantes et secrètes concernant notre nouveau malériel d'artillerie et nos stocks d'approvisionnement.

Au minislère de la Marine, on attend le rapport du Préfet maritime pour être fixé sur l'impovlancc de cette al[aire. Mais, dès maintenant, vn considère qu'elle r.c peyl naoir une gravité considérable, les documents de la Direction de l'artillerie navale des ports ne constituant pas des secrets militaires de premter ordre. Il!' ne se rapportent en général qu'à des questions accessoires de pointage, de manœuvre, de chargement des pièces. D'ailleurs, l'ouvrier coupable a été uus en état d'arrestation anant d'avoir pu faire disparaître les plans, dessina et notes qu'il o volés, ̃̃

LA PLl'S ÉPOUVANTABiE CATASTROPHE MARITIME

LE NAUFRAGE DU A FAIT 1.800 VICTIMES

La plupart des Passagers sont sauvés

mais tout l'équipage a péri

PARIS, 15 avril. COSTRAIREMEST A CE QU'AKKOXÇAIEXT LES DERNIEHES DEPECIIES D'HIER, DEPECHES FAITES POUR RASSURER DES FAAIILLES PLONGEES DANS LE DEUIL ET L'ANGOISSE, LE TITAiNlÇ, CE -G£ANT~J)E LA AlER PORTANT DASS SES FLANCS ES0RMES ÎS5H PERSON\ES, PASS.4GERS OU EQUIPAGE, ET UNE CARGAISOS FORMIDABLE, A SOMBRE EN PLEIS OCÊAS C'EST LE DRAME DE LA ;\fER LE PLUS POIGXAST ET LE PLLS GUASD QU'AIT JAMAIS EU .4 ESREGISTRER L'HISTOIRE ET CETTE C.4T.4STROPIIE DEPASSE EV HORREUR TOL.TES CELLES QL'I OST ÉTÉ ESREGISREES DANS CES DERSIERES ASSEES SUR TERRE COMME SUR MER.

On ne connaît pas exactement le nombre de vies humaines qui sont disparues dans cette rencontre fantastique de la banquise et du tram.atlantitrue, mais il ei'- certain toutefois que le chiffre dépasse quinze cents.

On n'est pas encore fixé sur les péripéties du drame, car les dépêches émanées de sources différentes sont souvent contradictoires. Nous nous bornerons donc à donner ces dépêches dans l'ordre où nous les recevons. Les voici L e es! coulé

New-York, 16 avri!. A 3 heures du matin, on ignore encore ks noms des survivants de la catastrophe du Titanic qui sont tous à bord du Carpalhia. On croyait que certains avaient été recueilli^ par le V iryinian et le Parisian ce faux «s'pôir étllit sur de simples supposide la Wtiite Star Line. Seul lé CarjitfMifa. 'arriva; sur les lieux du sinistre à lA heures du matin, c'est-à-dire après que le Tilanic eut coulé. Il trouva iine'llotti!l<; de bateaux de secours ballottés par de violents remous. Les rescapés avaient eruellement souffert du froid et de terribles émotion.

A" part les passagers qui se trouvaient dans les chaloupes, il n'y a pn-f la moindre traiv dfs autres personnes qui voyageaient sur le Titanic. On est persuadé que le capitaine Smith et son équipage ont péri.

1800 victimes

Paris, 16 avril. L'EDITIOS COSTISESTALE DU DAILY MAIL QCI SE PLBLIE .4 PARIS .4 REÇU CE ~MATI\ A 5 HEURES LA TERRIBLE DEPECHE SUIVASTE

SEW-YORK, LUNDI, MISUIT. DANS LA CATASTROPHE DU « T1TASIC IL Y A 1.800 VICTIMES. DE LONDRES, ON C0SFIRME QUE l.800 PASSAGERS ET HOMMES DE L'EQUIPAGE OST PERI DASS LE NAUFRAGE DU « TITASIC ».

Une grande émotion règne partout. Les journaux de Londres publient des éditions spéciales que le public s'arrache. Les bureaux île la Whitc Star Line sont par une foule anxieuse.

868 rescapés

Boston. 1G avril. D'après un radiolèlégramme reçu lard dans la nuit de l'Olympic, le Carpathia est en route pour Scw-York avec à bord 868 passagers du Titanic, pour la plupart des femmes et des enfant. On a de graves craintes sur le sort des autres passagers et de l'cquipage.

On a sauvé principalement des femmes et des enfants PARIS, 16 avril. L'agent général de la White Sta.r Line à Paris, Jlartin, nous déclare 2 heures « Sous ne pourrons avoir avant ce soir de détails sur les survivants, mais dites bicn une chose c'est que. toutes les dépéches que j'ai reçues confirment que les survivants sont surtout non des passagers de première classe, mais des femmes et des enfants. Du reste, la première liste communiguée comprend surtout des femmes.

« Il est évident que nous nous trouvons en face d'un désastre. A l'endroit où la oatastrophe s'est produite, sur la route d'été des transatlantiques, à trois cents milles de Terre-Neuve, il y a peu de chances pour qu'il y ait des bateaux de pêche ou de commerce sur « J'ai reçu depuis ce matin les condoléaneeo de toute la colonie américaine. Remarquez qu'à cette époque ce sont surtout les Américains qui voyagent, rentrant chez eux après un EéifWlr d'hiver en Europe ou en Egypte. L'émfltion est donc encore beaucoup plus grande à Xew-York qu'à Londres et à Paris. >ean- moins, ce matin, l'affluence des gens avides de renseignements a été très grande ici; en plus des amis et parents des y a les familles avant des proches parmi 1 equipage. Une partie du personnel du bord,les cuisiniers, des interprètes et quelques garçons et femmes de services sont français.

Un agent de la White Star Line avoue 1500 victimes

NEW-YORK, 16 avril. L'agent de la 'hile Star Line, après auoir essayé de cacher la vf̃rilé et donné des rapports dcstincs calmer les inquiétudes avoue dans trn communiqué que le Titanic 0 'sombré hier malin iL 2 Il, 20 avec 15->5 pcr,més iL bord, On n'aurnil pu sauver que 675 passagers; pour la plupart des [emmes et des enfants. On ignore du reste si les chiflres sont exacts. Ils ne sont donnés que comme approximatifs par te communiqué.

Des rescapés se trouvent bord du V irgmlan et du Parisian La compagnie refuse de livrer le texte du message transmis par le capitaine de

Le « Titanic

VOlijmpic cf. le naufrage. C'ne foule énorme stationne ici devant la White Star Line et les bureaux des principaux journaux. Le personnel comprend

nombre de français

Paris, 10 nvril. De nombreux parents et amis des p: 0 f -ors du Titanic se sont rendus ce matin au ti. ^o de la Compagnie de la H'hile Star Line. Comme partout. !es tvn.ie;gnemenits piveis font défunt au sujet de la catastrophe. On sait cependant que le Curpathia a recueilli 675 Le Titanic aurait sombré peu après !la collision, puisque le '.rtmsatlail*kjue Olympic, qui empruute la aperçu au- f cime épave. SEULS. TROIS VOYAGEURS SONT 7VS- CBITS COMME FRANÇAIS SUR LE REGIS- TRE; CE SONT Mme AUBART, ES !'• CLAS- •ÏE; MM. PERS0T ET MALACHARD, EN 21 i\i: GRAXDE PARTIE DU PERSOSSEL DU | RESTAURANT ET.iIT COMPOSEE DE FRAN- ÇAIS, MAIS ON S'A PU PRECISEH LEUR NOMBRE LE CAPITAÎNE ET LES OFFICIERS DU PAQUEBOT

SONT NOYÉS

New- York, 16 avril. On dit que le capi- taino Smith et les autres G-iiicie-5 ont coulé avec sur On ajoute que le Titanic, en sombraut, s. entraîné avec iui d uniques- uns des caÿots de sauvc-taRO (fui contenaient de nombreuses personnes.

Une dépêche reçue par la station do té!4ï*raphio sacs fil de Cape Raco donne une liste do (50 survivants, parmi lesquels figiiTont M. Bruce Ismay. un de. propriétaires de la Wiito Stnr Une. M. Vondrrhilt. que 1'011. croyait' bord duTitanic, a télégraphié à sa mère qu'il était sain et sauf en Angleterre.

UN MILLIARDAIRE EST PARMI

LES VICTIMES

Londres, 16 avril. Un cabîogramme de New-York à l'Evcninn News annonce que le corps du colonel Astor a. été retrouvé; Mme Aster est sauvée. Le colonel John Jacob Astor éfait né le 13 juillet 18&t. Il était le petit-fils du célèbre fondateur de la dynastie des Astor sa fortune s'élèce à près d'un milliard

PRESQUE TOUS LES PASSAGERS

OE PREMIERE SONT SAUVÉS

PARis, 16 avril. D'après une dépêche par- ticulière, reçue par un riche ainoricam de pas- sage à Port, 305 passagers de première classe sur 350 seraient sauvés. La presque totalité des victimes se trouveraient parmi les passagers de deuxième et ,de troisième classes.

A LA COMPAGNIE, ON RESTE OPTIMISTE Londres. 16 avril, 6 h. Ce matin, VEx- cliange Tclcjraph fait paraître le communi- jque officiel que voici « Aux bureaux de Loti- dres de la tV'hite Star Line, ce malin, un re- présentai!! de l'Excliangc Tclegrapli a été informé officiellement que le seul message reçu par la Compagnie était un radào-tùkgramme de l'Olympic conçu dans les mêmes termes que celui qui a été reçu à New- York de la stalâon du Cape Race. Il est exact que ce message men- tionnait le nombre des perronr.es sauvées comme atteignant seulement 675 îi'aLs il est rai- sonnable de penser que ce nombre était celu; des passagers recueillis à bord (U vapeur Car- I pathia. On ne pouvait certainement pas dite, jusqu'à ce quo des nouvelles plus précises eussent etc reçues, que toutes les autres avaient péri et l'on avait toute raison d'espérer que des messagers ultérieurs annonceraient moe d'autres navires avaient eux aussi il leur bord des passagers du Titanic aini que des membres de l'équipaôe de ce navire. »

LE • VIRCINIAN » AURAIT, LUI AUSSI DES RESCAPÉS

New-York, 16 avril. Un télégramme de Saint-Jean de Terreneuve, reçu dans la matinée, permet d'espérer qu'il y a à bord du Virginian quelques surrivanls du Titanic. D'apris ce télégramme, le Virginian amènerait à SaintJean tous las naufragés qu'il aurait pu cueillir. L'espoir nuit, du fait que le Virginian revient Il Suint-Jean, ce qu'il n'aurait certainement pas fait s'il n'avait eu une mission de secours à remplir, étant donné qu'il faisait route vers l'est.

LES DERNIERS SIGNAUX DU < TITANIC L'opérateur du o sans ttl » resta

à son poste jusqu'à la fin

Londres, 16 avril. Le Daily Mail publie la dépèche suivante

Halifax (Nouvelle EcOHe), 13 avril. Voici un

relevé du cnmet oe i-.ipôrateiir de la station Marconi du cap liace montrant de quelle façon les nouvelles de la catastrophe du Titanic ont tout d'abord été connues.

Cap Race, dimanche, 10 li. 2ô du soir. On entend le litanic faire des signaux de dêtresso auxquels répondent un certain nombre de navires dont le Carpathia, le Ballic, le Caronia et I'Olympic.

10 h. 55 du soir. Le Titanic a signalé \ous sombrons par l'avant. » lt h. 25 du soir notre poste établit une communication avec le l'informe du besoin urgent de secours du Titanic, lui indique sa position, etc. Le Virginian nous avise qu'il se porte iniinédiatement sur le lieu du désastre. (1 h. 36 du soir le Titanic informe I'Olympic qu'il fait monter les femmes dans les embarcations et. lui demande de tenir aussi ses embarcations prêtes. Pendant tout ce temps le Titanic continue à faire des signaux de détresse et à indiquer sa position.

L'opérateurdu sans fil à bord du Titanic paraissait être absolument de sang-froid, ses signaux ont constamment cle très nets et il a agi du mieux possib!e. Les derniers signaux rci-u5 du Titanic sont de minuit vin^t-sepl; il ce mo- ment le Virginia annonçait qu'il avait reçu quelques signaux confus qui cessèrent brusquement. Ce qu'était le Titanic" SA LONGUEUR ATTEIGNAIT 265 METRES Le Tiianic effectuait son premier voyatM d'iiurope à New- York. Il avait été en effet lancé l'année domiere a Belfast, par la compagnie de ia \1'Lite ;Stur Line et. lor-b de sa mise à l'eau, on av«j.t à iVr.vi célébré la hardiesse et l'habileté des constructeurs qui étaient arrivés à edilier uns niasse aussi coDoidOrubie que celle de ce navire et de sen frère. VOlympir.

Leur tonnage est de ̃iT.l'OO tonnes, leur longuour est de 20Ô métros, leur largeur de 27 m. Tô et leur hauteur de iS 111. 2". lis dimensions inusitées faisaient de ces navires les deux plus grands de toutes I;\s Huttes commerciales. Leur construction n'avait pas cotit.' moins de ̃W millions de francs. Très luxueux avec cela, ces.deux paquebots OUiient destina à être, par excellence, recherchés par les milliardaires. Certaines rabines d'apiwnt avec salons et tout le confort modem'' ne pouvaient être louées qu'à raison de «>.ô(Xj francs pour un seul voyage pendant la saison d'été, celle où l'aftluenc-' est la phi» grande.

Quelques détails sufliront à donner une idée de ce que c'est qu'un paquebot de o<Hte taille, véritable 1 l'Je llotlanlo, capable d'emporter dans ses tlancs plus de :i.000 personnes. Il existe il bord une salle de restaurant à la carte, indépendante de la salle a manger des premières, où 5ôi personnes peuvent trouver plai-e en même temps. 11 y a une salle de gymnase, une piscine ou vingt, personnes peuvent nager à leur aise, un emplacement pour le tennis, et jusqu'à un établissement de bains turcs et de bains électriques des plus complets et les plus perfectionnés.

Une sorte de fatalité semble avoir pèse sur ces deux navires de la White Star Line. Il y a six mois. te -7 septembre, I'Olympic en quittant. S-outliaiiipton, pour effectuer son quatrième, voyage, entrait en collision avec le bâtiment de, guerre anglais i« Hau:e et, ayant eu dans l'abordage son liane crevé, le paquebot eut à subir un mois de réparations.

Hâtons-nous de dire que ces deux accidente, le choj du Titanic contre la banque' la rencontre de VOlympic avec le Hawke. ne permettent pas d'incriminer la solidité de la construction de ces deux géants de la mer.

Très longs, très larges, très imposants de dimensioos, ils ont reçu des ingénieurs qui les ont construits, toutes les consolidations nécessaires, lesquelles, combinées avec les matériaux de résistance supérieure que fournit l'industrie im*derne. assurent aux paquebots les pins grand»; toute la solidité voulue. Et ces masses énormes ne sont, en définitive, pas plus susceptibles que d'autres lorsqu'un heurt survient pour une cause quelconque. Malheureusement, leur longueur extrême a un défaut, celui de remlr» leurs évolutions plus lentes et leurs manœuvres plus difficiles quand un obstacle survient. Et c'est là, en quelque manière, la rançon du progrès.

Les ce- mes de la IL A SUFFI D'UN PETIT ICEBERG

EMERGEANT

POUR COULER LE PAQUEBOT

Paris, 16 avril. Nous nvnî pu <*nn.î!lter une des personnalités les p! i»ème de nous fournir oes c K* causes jrobables *le la ̃•̃̃̃' .< >ui.. le. décla'.iHions qui nous. 1 s

Dans les navires mol portes et les cloisons L'iaitclies sout uiaîiœu\i'i'«s par une transmission hydraulique, conimuiKlëe de l» Dasserelle du capitaine, I es cloisons étaiiche» ont, en conséquence, dû être fermées a temps. ton avant contre un iceberg, les clouons étan-