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Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial

Éditeur : [s.n.] (Rennes)

Date d'édition : 1911-03-06

Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 135307

Description : 06 mars 1911

Description : 1911/03/06 (Numéro 4426).

Description : Collection numérique : BIPFPIG14

Description : Collection numérique : BIPFPIG29

Description : Collection numérique : BIPFPIG35

Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne

Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k642825s

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 18/11/2008

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Quii)zaîi)e LITTÉRAIRE I f. Paul Renauwn. Ce qui demeure, roman. (Plon et Nourrit, 8, rue G*rancière). III. Ouvrages divers.

M. Paul Renaudin, qui est sans conteste parmi les jeunes meilleurs romanciers de l'heure présente et qui s'affirme en progrès à chaque nouvel ouvrage, vient de nous conter dans un excellent style et avec une sobriété délicieuse une touchante et mélancolique histoire d'amour. L'originalité de son livre, c'e6t qu'au lieu de nous montrer, comme on le fait d'ordinaire, le conflit du devoir et de la passion, il nous présente la lutte de la passion affranchie du devoir contre la société qui la condamne. Je préfère mon bonheur à l'approbation du monde Il déclarent volontiers nos belles rtvoltéee. M. Paul Renaudin leur montre qu'ellee n'ont pas la puissance nécessaire pour triompher de ce monde dont elles croient pouvoir se passer, et que, finalement, c'est l'opinion du monde, la vindicte du monde qui défait et écrase leur bonheur. Un égoïsme à deux ne parvient pas à vain. ère la coalition des réprobations mondaines et sociales. Même réfugié dans l'amour, même soutenu par la passion, un individu ne peut rien contre la société. Amère et bienfaisante leçon

Liée par l'indissoluble lien du mariage à un homme indigne d'elle. Thérèse de Fougé n'a plus d'autre intérêt dans la vie que l'éduoation de son enfant. Et elle n'a pas accepté cette abdication de soi-même. Son rêve s'évade hors du foyer à demi déserié où elle vit en tête à tête avec le petit Georges. Elle voudrait pouvoir se donner plus largement, elle revendique, non pas d'autres droits, mais d'autres devoirs, d'autres raisons de vivre. Ceci n'est pas d'une âme commune. Elle s'explique ainsi avec une profonde mélancolie Je ne !ui demande pas de joies, (à la vie.) je mis qu'el:e n'en a pas pour tout le monde. Maie des devoirs, qu'est-ce que ça lui coûte ? Et il y a tant de gens qui en ont trop Si vous saviez combien j'ai jalousé des femmes du peu"plê, qu1 'n'en pouvaient plus de travail. d:en-tenta, de misère, qui venaient me demander l'aumône d'un peu de pitié ou d'argent, et qui ne pouvaient pas me faire celle d'un seul de lètws fardeaux Encore une pauvre veuve, ce malin, qui m'a fait pleurer, pas sur elle. mais sur moi. Ce n'est pas joli, n'est-ce pas T Mais je ne peux pas me résoudre h htre une inutile, une Ame qui meurt goutte 6 goutte dans le silence, pour rien, pour personne Ce n'est pus de me fevte, si j'ai un cœur qu' voudrai! vivre dix vies. Je ne suis (tvr* une re- Menée. mni. Je wux bien me sacrifier, mais à queloue chnse mii en vaille la peine. Je n'ai pas peur de souffrir. Il me semble que je resle assiae. lâchement, nu lieu de me lever et d'aller chercher ma destinée.

Tendre et ardente Thérèse qvelle admirable sœur de charité vous eussiez été si n votre destiné « vous avait conduite sur bot. chemin Comme vous voilà mainteft. nt toute prête pour l'amour S'il vous demande de souffrir, il ne vous en séduira que mieux, car ce n'est pas le bonheur que vous cherchez, mais l'émotion, la lutte, les orages de l'Ame.

Et l'amour vient. Un jeune officier de marine, Michel Sébert est conquis par l'attrait sérieux et profond de cette femme qui a souffert Il avoue son amour, qui n'est pas repoussé. Mais Mme de Fougé espère encore qu'elle pourra se délivrer de sa chaîne et. venir, les mains libres, vers l'homme qu'elle a choisi. Elle demande i'annuation du mariage reigieux ensuite, elle introduira une instance en divorce. M. d'Eoqwvilly. son père, qui est un sceptique et aimable viveur, ayant deviné ces projets, s'y oppose avec une raideur qu'on n'ertt pas attendue d'un homme de son espèce. Lui qui est peut-être le premier responsable, puisqu'il a trahi la confiance et l'innocence de sa fille en la livrant à un mari qui n'était pas digne d'elle et ne pouvait la rendre heureuse, il n'admet pas un seul instant la pensée du divorce. Il laisse entendre à sa fille qu'il lui pardonnerait aisément un caprice, mais qu'il ne lui permettra pas de manquer aux traditions dans leaquelte elle a été élevée et aux habitudes de son monde

« Cest-e-dire, s'écrie-t-elle, que le monde me pardonnerait d'être la maltresse de l'homme que j'aime mais sa femme, jamais. C'est ignoble, voilà tout Il Et Thérèse, indignée, se révolte contre l'hypocrisie et le pharisaïsme du monde, et le lecteur a bien envie d'en faire autant. Mais M. d'Ecquevilly défend fort bien sa thèse

« Pwuh dit-il, c'est ignoble, maie ce n'est point faux, cela revient A dire qu'il n'y a que le sacrément qui compte. Il Ce viveur intelligent est beaucoup moins mauvais moraliste qu'il ne parait. Quand on écarte toute sentimentalité trompeuse, on entre très bien dans son raisonnement et dans celui du monde qu'il représente. Ce monde admet, en effet, que l'on transpresse la loi morale, mais non pas qu'on la nie. Il la confesse dans sa raison, s'il l'oublie dons les entraînements de son coeur. Il manque de constance et de logiqup plus que de clairvoyance. La vérité est qu'il y a un abtme entre la femme qui commet une faute, et qui l'appelle une faute, s'en cache et s'en excuse et la femme qui, commettant la même faute, l'appelle vertu, l'étalé et l'exalte. La femme adultère, c'est la faiblesse la femme divorcée, c'est la révolte. L'une a l'humilité du coupable qui se reeonaatt coupabie, l'autre l'orgueil du cou-

pable qui se proclame martyr du vrai, oonfesseur du bien. L'adultère, c'est le péché de la chair l'oubli de la loi le divorpe, c'est le péché de l'esprit la négation de la loi. Et ce n'eet pas le monde, c'est l'Ecri- ture qui déclare que ce péché seul est sana rémission.

Voilà ce que pourrait dire M. d'Ecquevilly, et ce qu'il dit par endroit à sa fille qui voit très bien, d'ailleurs, que la question se pose en effet ainsi, car elle dit «Je ne dois rien à la morale du 'monde, qui n'a jamais été la mienne et dont j'ai souffert sans répit Quant à l'autre, la morale chrétienne, si je la comprends bien, ele me commande avant tout de ne pas aller contre ma conscience. C'est ce que je fais ».

La voilà bien la révolte de l'individu qui proclame son droit au bonheur supérieur à toutes les lois morales L'amour en quelques heures, nous a changé notre Thérèse. Ne l'entendions-nous pas, naguère, demander à la vie « des devoirs seulement et des sacrifices » ? La vie lui répond, lui propose un sacrifice suprême, le plue cruel de tous et elle le refuse.

L'annulation du mariage religieux est refusée. Tant pis Thérèse et Michel résolus A tout braver s'aimeront hors de la loi, puisque la loi ne veut pas se faire leur complice. Ils goûtent un instant l'orgueilleux mirage qui dans le don d'eux-mêmes semblait leur donner l'univers entier Tout de suite après, c'est toute la misère des faux ménages, les hontes, les déchirements, les regards sous lesquels la femme défaille de honte et l'homme se cabre. Car 'lhomme, dans ces cas-là, souffre peut-être plus que la femme. Elle est heureuse, elle, de souffrir pour celui qu'elle aime elle nfr> ses amertumes, ses douleurs en holocauste à son amour. Mais lui, son amourpropre saigne, il se sent humilié de ne pou. voir assumer son rôle naturel de protecteur il a la sensation d'être vaincu sous les yeux de celle qui s'est confiée à lui, par un ennemi trop nombreux et trop fort. Thérèse de Fougé sent bien qu'elle entraîne vers le malheur l'homme à qui elle s'est donnée. Voilà déjà qu'à cause d'elle il est à demi brouillé avec sa mère et sa famille. La petite sœur de Michel, qui est une âme charmante, est torturée de tant d'inquiétudes sur le sort de son frère chéri si troublée, si attristée, qu'elle finit par demander à son excellent et chevaleresque fiancé M. de Kerhualé un Breton doué des plus belles qualités de la race de lui rendre sa parole. Thérèse peut se neprxhar maintenant d'avoir brisé deux vies. Un instant, dans un élan d'ardeur et de désespoir, elle poussera le cri nietszchéen par lequel l'être fort, enivré de sa joie, jette aux faibles le vœ victls

« Quimporte si leur amour ne valait pas le nôtre ?. Quand tu m'aimes, je sens que l'amour a le droit de marcher sur un chemin de sang. A nous deux, nous valons le monde. u

Vaine exaltation qui tombe vite Renonceront-ils donc à tout. aux êtres qu'ils aiment, à leuTs autres devoirs, lui, à sa carrière, elle, à son enfant, pour s'enfermer dans leur amour ? Déjà Thérèse, accourue à Paris, en hâte. en rougissant pour ainsi dire comme si elle pensait qu'à se débarrnsser de lui, a placé Georget dans un internat. Voici que Michel, de son côté, sonpe donner sa démission. Thérèse ne le veut Elle s'examine elle-mème, et se voit toute entourée d'ombres et d'incertitu.des. Le regret lui vient d'avoir oédé à sa passion, espérant follement y trouver le bonheur « Pourquoi est-ce que la vie m'a refusé de me sacrifier. dans l'ombre pour celui que j'aime ? C'est ce qu'il y a de plus beau, de plus dmrx. Et voitd qu'au lieu d'être le soutien d'une âme haute, je suis In meule au cou d'un homme faible n. Et elle rencontre pour exprimer sa détresse toute entière une formule admirable Je ne suis que la maltresse de ta vie, la puissance tyrannique et mauvaise qui pèse sur ta vie au lieu que je voulais en étre la servante ». Pour être utile et bienfaisante à l'homme aimé, pour le servir dans le sens élevé et complet du mot, il faut être sa femme devant Dieu et devant les hommes n.

Ainsi Thérèse de Fougé perd sa foi dans la supériorité et la pleine indépendance de l'amour. Elle ne croit plus que l'amour se suffise à lui-même, ni qu'il puisse, à lui seul remplir l'âme et le monde. Voici l'heure venue de se replier sur cet idéal sans splendeurs n'être qu'une honnête femme qui pardonne à la vie injuste et qui remet tout son carar aux mains d'un petit enfant, n'être plus qu'une femme fidèle sans amour, une mère attentive et tendre. Non, ce n'est pas le monde qui triomphe c'est quelque chose de plus grand, de plus noble qne lui. Par l'amour et par le sacrifice, Thérèse a compris « la beauté d'un étroit devoir Il, et que. dans la plus humble des tAches une Ame héroïque peut dépenser des ardeurs infinies.

Tel est. bien mal interprété par moi, le beau livre de M. Renaudin. On y respire une émouvante atmosphère morale. Deux femmes l'enchantent de lei!r charme Mme de Fougé, l'amoureuse, et Marie-Louise, la petite sœur de Michel. De fins passages méditerranéens servent de toile de fond à ce drame d'amour. Et c'est une oeuvre délicate. ardente et mélancolique, d'émotion contenue et toute baignée de tendresse et de pitié pour la misère des âmes égarées et meurtries.

Que de livres. Est-ce l'approche du printempe qui fait pousser lee feuilles ? Voici sur une table un volume où M. Marcault (Blond. éditeur) a réuni, A bonne intention tous les renseignements et documents sur L'Art de tromper, d'intimider et de corrompre l'électeur. Je souhaite que des candidats 1 peu acrupudaux n'en fasseot pas leur bré-

II M, 11 talie hé à HÉ Les deux parties vont discuter les propositions du préfet d'Ille-et- Vilaine LE VENT SOUFFLE A LA CONCILIATION

Un long soupir de soulagement vient de s'échapper de toutes les poitrines. Subitement, le conmt est entré dans une phase nouvelle. Au tumulte, à l'émeute, succède le calme. C'est la trêve des hostilités les deux part es négocient depuis vingt-quatre heures et, souhaitons-lie pour tous, ces pourparlers ne traineront pas en longueur. Ils donneront à bref délai d'heureux résultats.

Vous savez qu'aussitôt arrivé à Cancale, M. Saint, préfet d7Ule-et-V laine, a décidé de prendre des mesures d'ordre énergiques dans le but dVmpècher le renouvellement des scènes tragiques de samedi. A 6 heures 50, il faisait afficher en ville et sur le port l'avie su.vaut AVIS PRÉFECTORAL

Le préfet d'Ille-et-Vilaine et le directeur'de l'Inscription maritime, dans le aés r de calmer les inquiétudes des marins pêcheurs de Cancale, prennent l'engagement d'honnear qu'aucun bâtiment destiné la pêche sur les bancs de Terre-Neuve ne qu.ttera le port de Cancale avant le 14 courant.

« Le préfet d'Ile-et-Vilaine a le devoir d'assurer l'ordre sous sa responsabilité et de prendre toutes les mesures propres à préven:r le trouble. Il compte surtout et &vant tout sur le calme, la sagesse et la modération ^e la population cancaiaise.

UNE MESURE SIEN AOOUEILLIE

Il poursuit ce matin les efforts commencés hier, en vue d'&ssurer une conciliation qui sauvegarde dans un même esprit d'équité l'ensemble des intérêts en cause, et s'oppose à la sortie des navzes jusqu'à la solution du conflit.

C'est, de l'avis unanime, le seul moyen d'éviter des échauffourées susceptibles de devenir sanglantes. Ne sont-ce p&s, en effet, les tentatives de déhalement des terreneuviers qu. ont depuis trois jours provoqué la plupart des incidents. Félicitons-nous donc que l'on ait commencé par là.

LES FANTASSINS RESTENT AUX PORTES DE LA VILLE

Je vous ai dit oe matin qu'un bataillon du 47* d'infanterie était arrivé de Saint-Ma!o hier soir 4 5 heures, amené par un tramway spédal. Ces quatre cents hommes se sont arrêtas sur la rdnte de Saint-Coulomb, à un k.lomfctre de Cancale, attendant des ordres. A ce moment, une foule nombreuse, violemment surexcitée, stationnait sur les quais du port. Comment, dans ces conditions, introdu re à la Houle les fantassins et leur confier la garde des bateaux à la place des gendarmes rentrés dans leurs cantonnements à 4 heures N'était-ce pas s'exposer 4 de nouveaux tumultes ? Femmes et marins n'allaient-ils pas se jeter sur les soldats et les assaillir a coups de pierres Saint le redoutait et il a ordonné au détachement envoyé d'attendre les événements à la porte de Cancale. Au large, on aperçoit à ce moment le contre-torpilleur Grenadier, qui est venu de St-

et l'administrateur de l'inscription mar time l'engagement de recevoir les revendications des manns pècheurs -orssiers à la tin de la campagne actuelle, et de les étudier avec le désir sincère de leur donner satisfaction dans la me,sure du possible. »

ON BRISE QUELQUES VITRES

La nouvelle de la réception de MM. Rivelli et Marchand par M. Saint calme aussitôt la foule, et c'est heureux, car le tumulte vient de recommencer. Un groupe important de femmes et de marins s'est tour à tour attaqué à trois immeubles appartenant aux armateurs, sur la Houle. La devanture d'une épicerie tenue par Mme Noblet a été brisée coups de pierres. On sait que, à Mme Noblet et M. Rumiiiy, appartient le terreneuvier .\tala près duquel s'est déroulée l'émeute de lapros-midi Toujours à coups de pierres les manifestants ont assailli, boulevard Thiers, la maison de Ni. Ruminy, et rue RobertSurcouf. la villa où habite M. Alfred Girard. Dans les deux endroits des vitres ont été brisées. On a immédiatement envoyé des gendarmes sur les lieux, mais ils sont chaque fois arrivés trop tard. Des pelotons il cheval sont dépCrhés vers midi ils doivent aller garder les domiciles des autres armateurs. C'est alors que les manifestants cessent le tumulte. sur la nouvelle qui vient de parvenir de la mairie. Il était temps.

LES DCI.COUCS N'ACCEPTENT PAS LES PROPOSITIONS PREFECTORALES Mais il la mairie, que se passe-t-il donc ? Les choses n'a'laient pas toutes seules. MM. Rivelli et Marchand ont remercié le préfet de ses bonnes intentions, mais ils ont affirmé qu'a leur grand regret il leur était impossible d accepter les grntiflrations proposées.

M Snint insiste vivement auprès de M. RivelIl. Il lui demanda d'user de « toute son influence » sur les marins pour les faire consentir à s'en tenir en 1911 il ces sortes de promesses. Je ne ré\iy;irai pas. M. le préfet, répond M. Rivelli. Depuis près de six mois, nous nV'nmnns que !e mille de morues soit ramené de 30 a 25 qtinitaux, et cette amélioration nous l'avons formulée narre que nous sommes persuadiSs que les armateurs peuvent nous rnocordfr «ns diminuer sonsihlenvnt leurs biWWs.. Et VOUS voudriez. M. le Préfet, qu'au dernier moment nous cédions ? Encore une fois. c'est impossib1». Je suis certain que si j'engneeais mes camarades abandonner ta partie, ils me jetteraient l'eau immédiatement. Pouvez-vous me promettre que dens ce cas je serai protégé par vous au point de n'avoir aucun mal ? Je ne puis vous donner cette assurance. Voila nnurquoi je ne ferai pas aux mnrns une proposition de cette nature, ils ne m'éoouteraient pas.

Et comme M. Saint revient Il la charge avec une vive insistance. M. Rivel'i lui promet qu'il soumettra aux pécheurs la proposition relative aux gratifications, mais une dernière fo's il dit

Servan pour protéger les terreneuviers et les empêcher de nartir.

PREMIERS POURARLPERS

A 9 heures, coup de théâtre, on apprend que les armateurs, réun s à la Mairie, ont refusé de modifier le calcul du mille de morues mais ils sont partisans d'accepter le principe d'une gratification aux dor ssiers en fin de campagne, qui leur était proposée par le préfet.

On aperçoit aussitôt MM. Bienvenue,' commissaire de la mar ne Cancale. et Gérard, commissaire spécial, qui se hâtent vers la Houle ils coupent chercher les représentants des inscrits. Quelques m nutcs. et Ni. Ilivelli, secrétaire de la Fédération des inscrite, acrompagné de M. Marchand, délégué de la section cancalakse. entrent la Mair e. M. Saint les reçoit immédiatement. Après leur avoir exposé rapidement la situation, il leur soumet l'avis et la proposit on suivante

1 L'avis Sur l'ordre formel du préfet, l'accès des bâtiments est interdit formellement aux armateurs et employés, tout comme aux p2cheurs. Seuls sont tolérés deux gardiens par bâtiment. »

2* La proposition « A la fin de la campagne, des grat fications seront accordées sur les bases suivantes pour bâtiments de 25 hommes ayant pêché 3.000 quintaux, de 26 hommes ayant pèché 3.200 quintaux, de 88 et 29 hommes ayant poché 3.400 quintaux, de 30 hommes ayant poché 3.800quintaux, de 32 hommes ayant péché 4.500 quintaux, et de 35 hommes ayant péché 5.000 quintaux, les patrons de dors auront 50 francs et les avants de doris chacun 30 francs. viaire. Voici un recueil de nouvelles de M. Berthier qui nous apitoie sur les malheurs d'une petite Bretonne, Marie-Rose, perdue et avilie par la grande ville, que des marins venus pour les inondations sauvent fort à propos, corps et âme. Voici des Essais et Poysages (Sauaot, éditeur) de M. Gaston Sevrette, qui oon-tienne de jolies pages sur la Bretagne.

Que de livres J'ai vu l'autre jour combien il en avait paru en une seule semaine. J'aime mieux ne pas vous le dire vous en seriez épouvantés 1

Jean DES COCHETS.

sa certitude qu'une pareille démarche ne servira arien.. Ce sera.donc, s'écrie M. Saint, la rewse des hostilités et peut-être le retour de l'émeute M. Rivelli réplrque rt Je ne le crois pas, Mon. sieur le Préfet en tout cas, vous avez un dern er moyen d'empêcher cela. Demandez à M Delacour, directeur de l'inscription maritime ici présent, de vous apporter les comptes officiels de pêche de la dern ère campagne de SUMalo, SainUServan et Cancale. M. Quéma, président du syndicat des armateurs cancifais s'est offert, je le sais, à présenter ta comptablelité personnelle. Acceptez. Monsieur le Préfet vous pourrez a nsi établir quels sont les bénéfices accuses par les armateurs. Vous nous direz ensuite si, oui ou non, les armateurs peu.vent nous accorder les 25 quintaux au mule Si la preuve est faite que la chose est impae. s ble, je vous donne ma parole que tous les ma- rins, sans aucune exception, embarqueront le jour même aux conditions actuelles. » M. Saint promet de faire avec M. Delacour cet examen des comptes de pêche. Il est près de 11 heures quand les délégués des pêcheurs quiŨient la Ma rie. La toule stationne dans les rues voisines. M. Rivelli la met au courant des décisions qui viennent d'être prises. Il la supplie de rester calme, de ne créer aucun incident regrettable pendant toute la durée des pourparlers.

C'est entendu, telle est la réponse qu'il reçoit, et chacun s'en va se coucher.

UNE PROPOSITION DE M. RIVELLI Nous nous rendons à la Houle. Sur les quais à peine une dizaine de marins qui. méfiants vont passer la nuit, montant la garde devant les bateaux. Ils ont tort. car rien, absolument r'en ne sera tenté pour déhaler les navires M. Rivelli a dit d'ailleurs h la Mairie qu'il répondait du calme le plus absolu si les gendarmes se ret raient complètement et ne se montraient plus. Le préfet a répondu « Supprimer complètement le service d'ordre, je ne le puis pas Ce serait manquer au premier de mes devoirs mais seules deux patrouilles permanentes, par^ tant des extrémités des quais, vont circuler et se croiser toute la nuit.

Ainsi a-t-il été fait, et quand le jour s'est levé, on a appris, ce qui n'a d'alleure étonné personne, que la tranquillité la plus complète avait r^gné partout. Il en sera de même toute la journée.

LIS ARMATEURS FERAIENT

DES CONCESSIONS

M. Saint a téléphoné dans la soirée, avant 7 heures, 4M. de Boismenu, président du syndicat des armateurs servannais et malouins, pour lui demander si, au cas où les armateurs cancala's consentiraient i réduire les trente quintaux au mille, les armateurs, ses collègues de Salnt-MaJo et Saint-Servan, ainsi que ceux de Granville qui ont déclaré marcher d'accord avec eux, feraient les mêmes concessions. M. de Bosmenu a réuni ses collègues des deux ports et il a été décidé que si les Cbncalais croyaient devoir, dans l'intérêt de la campagne qui va commencer, faire une concession, ils les suivraient. Or le préfet a réussi à obtenir des Cancalais qu'ils donnent aux marins 28 quintaux au lieu de 30 au mille. Donc c'est le commencement des concessions.

Demain matin, à 9 heures, les délégués des inscrits se réuniront Il la Marie, où .il. Saint leur résumera la situation et leur demandera s'ils veulent accepter 28 quintaux au mille. J. RAMPÉ.

(Voir la suite en Dernière Heure.)

UN ARTISTE B!IETO\ Nous avons annoncé la mort et les obsNrues de M. Charles Colin, organiste Il Snint-Brieuc, et l'un dos plus sympathiques et des plus

M. CHARLES COLIN

estimés parmi les artistes bretons. Nous sommes heureux de pouvoir reproduire aujourd'hui une des dernières photographies du défunt.

ÉLECTION SÉNATORIALE DÉPARTEMENT D! LA OORRUI

Inscrits 712. Votants 711.

MM. Bussière, anc. d., rad.-soc. 373 v. ELU Laurier, cons. gén., rad. s. 334

Il s'agissait de remplacer le docteur Labrousse, radical, décédé.

YlTIilOLÉ EN PLEIN BAL Dcnkerqub, 5 mars. Cette nuit, vers deux heures et demie, an cours d'un bal masqué qui avait lieu, café des Arcades, une femme masquée a lancé le contenu d'un bol de vitriol sur NI. Eloy, entrepreneur. Celui-ci a été atteint au visage. Cinq autres personnes qui se trouvaient près de 1 lui ont été sérieusement brûlées aux mains, aux bras, à la figure par le liquide corrosif. T'O'lv

Explosion à Fougères un mort.

A Redon Cultivateurs assaillis sur la route.

De Nice la Corse EN AÉROPLANE

SANS ÊTRE CONVOYÉ

un lieutenant de tirailleurs réussit cette traversés

11 va poursuivre son voyage vers l' Algérie Nice, 5 mars. Le lieutenant Bague, des tirailleurs algériens, qui s'entraînait depuis plusieurs jours, est parti ce matin sur monoplan de l'aérodrome de la Brague, dans la direction de la Corse. Il compte atterrir à Ajaccio. Hier, le lieutenant Bague était allé voler en mer et au-dessus de la trontière italienne. Le lieutenant Bague, pour tenter la traversée de ;.lice à la Corse, a emporté 120 litres d'essence. La distance est de 160 kilomètres. Il a l'intention, s'il réussit dans sa tentative, d'autant plus audacieuse qu'aucun service de sécurité en mer n'a été prévu, de gagner ensuite la Sardaigne, puis l'Algérie, avec arrêt en Sicile.

Edouard Jean Bague a donné sa démission récemment. Il est né à Paris le 19 mai 1879 et possède seulement depuis le 23 dôcenUm 1910 son brevet de pilote aviateur.

ON L'ATTEND EN CORSE

Ajaccio, 5 mars, Le télégramme annonçant le départ de Bague a causé un vif enthousiasme parmi la population. Des dispositions ont été prises pour faciliter l'atterrissace de l'aviateur.

A 11 h. 40, il n'était pas encore signalé. L'arrivée

Ajaccio, 5 mars. Le lieutenant Bague a atterri à une heure de l'après-midi à Rorgona, près de Calvi. par suite d'une erreur de parcours. Le monoplan a été fort endommagé à l'atterrissage.

tA Le conseil des ministres en arrête les termes Paris, 5 mars. Les ministres et sous-spcréta res d'Etat se sont réunis cette après-midi, & 5 heures, en conseil de cabinet, sous la prés¡,. dence de NI. Monis.

Le conseil a adopté les termes de la déclaration ministérielle qui sera lue aujourd'hui aux Chambres.

Un conseil des ministres sera tenu demain matin à l'Elysée.

En sortant du oonse'I, les ministres que nous avons pu interroger se sont montrés tout if fait satisfaits de la déclaration, 9 laquelle aucun d'eux n'aurait fait d'objection.

L'un d'eux nous a confirmé que, en ce qui concerne l'impôt sur le revenu, \1. Capitaux a trouvé une formule jugée très heureuse par le conseil, et qu'il estime devoir onner satisfaction au Sénat. Cette formule est dans l'esprit du discours prononcé par M. Caillaux à L»U«. ECHOS PARLEMENTAIRES LES RETRAITES OUVRIÈRES

PARIS, 5 mars. Après s'être entretenu avec ses chefâ de service, M. Paul Boncour, ministre du travail, s'est mis en rapport avec M. Coulon. président du conseil d'Etat, et a reçu l'assurance que le Conseil d'Etat aurait terminé avant le l"r avril l'étude dn règlement d'administration publique concernant l'application de la loi sur les retraites ouvrières et paysannes.

LA MORT MYSTÉRIEUSE TE NOYAL-SUR-SEICHE

♦»♦

JOSQU'ICI, LA HUCHE GARDE SON SECRET Le Parquet s'est transporté sur les lieux

et a fait pratiquer l'autopsie du cadavre

L'Ouest-Eclair a été le premier à relater, hier, la macabre découverte qui a été faile, au village de la Touche, en Noyal-sur-Seiche. Au fond d'une huche, on a trouvé, dans les circonstances que nous avons indiquées, le cadavre d une cultivatrice, la femme Letireton, qui y était enfermée depuis un mois.

Un de nos collaborateurs a narré, en détail, ce que lui avait appris l'enquête minutieuse à laquelle il s'était livre, nvanl même qu'il ait été procéda a une enquête judiciaire. En effet,

La lemme LeDrelon

1 .ce n'est qu'après le départ de notre r.Vlacteur qu'arrivaient 1rs gendarmes de la brigade de Rennes, désignés pour faire les premières constatations. Ceux-ci accomplirent d'aiJeurs cette tâche d'une façon scrupuleuse, ne rentrant à leur caserne que dans la. nuit.

Et le Parquet ? Le Parquet attendait le r6. sultat de cette enquête préliminaire et il attendit le rapport du médecin. M. le docteur Fraleu, que l'on avait chargé d'examiaer le cadavre.

Or NI. le docteur Fraleu, qui se rendit hier matin, à neuf heures, à Noyai, rédigea un certificat aux termes duquel il refusait le permis d'inhumer, l'état de docomposiiion avance*' du cadavre l'empêchant de se prononcer formrtl-« ment sur les causes du décès.

Dans ces conditions, un transfert de justice était nécessaire il eut lieu hier lapi-ès-midi. LE PARQUET SUR LES LIEUX

A 1 heure une automobile quittât le Palais de Justice, emmenant M. Guesdon, juge d'instruction, son greftier. NI. Brohan, substitut au procureur de la République, et NI. le docteur Perrin de la Touche qu'accompagnait un garçon de l'amphithéâtre de Rennes.

A 1 heure 1/2, ils arrivaient au village de la Touche nous y étions nous aussi, ft la grande surprise de NI. Ouesdon.

La venu,' du Parquet ne manqua pas de causer dans tout le voisinage une certaine émotion; les cens appnraissent sur le seuil rie leur porte. mais intimidas, i!s n'osent avancer, de telle sorte que pendant toute la durée de la descente de justice, la « matson du crime » comme on dit déjà, restera isolée. Cependant l'on devine que derrière chaque haie des yeux sont braqués, épinnt les allées et venues des « juges ».

On est allé chercher NI. le Maire de Noyai qui se tient à la disposition du Parquet, puis M. le docteur Perrin de la Touche se met aussitôt en devoir de pratiquer l'autopsie de la femme Lebreton.

Tandis que se font les lueuhres préparatif le nwf de la défunte, l'nir triste..9., tient dans une attitudo prostrée, adossé au mur de sa maison, une misérable demeure dont les murs mvn<wés menacent nrne.

Le petit garçon. dont le visaae pAIo indice lVtat mnlwlif, parait inconscient il joui», le jeune enfant, ne se rendant pas compte de la gravité du moment.

L'AUTOPSIE

Nous n'avons certes point l'intention de dut