REINE
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JULES LERMINA
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H deviendra bientôt plus facile de reconstituer l'antique cité des Pharaons ou les capitales des anciens Celtes que de donner aux Parisiens d'aujourd'hui une idée exacte de ce qu'était leur vilto, telle que l'habitaient nos pères de 1815. Le Paris du commencement du siècle était vieux comme la société que la Révolution avait balayée, vieux comme les pr~ugés; H avait contracté toutes les maladies: engorgement des poumons, hypertrophie du cœur, cancer de l'estomac. Si le cerveau restait sain, la vie no circulait ptus qu'avec dMncutte dans ses veines, où l'embolie était & t'ëtat chronique; grâce aux opérations miraculeuses de la chirurgie civilisatrice, aujourd'hui l'air et la lumière ont pénètre dans ce corps que menaçaient, non l'anémie, mais la pléthore, l'apoplexie.
Avenues, quais, places, squares, autant de soupapes ouvertes & cette activité, jusque-la comprimée, qui se heurtait, grondait, escaladait et retombait, vague vaincue, mais non domptée, sûre de la victoire finale. Nos enfants, qui n'ont même pas connu le. Paris de 1848, né le peuvent imaginer dînèrent, sauf quelques nuances, de ce qu'il est aujourd'hui.