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Titre : Athlétic : organe officiel de la Fédération française d'athlétisme et de basket-ball

Auteur : Fédération française d'athlétisme. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1934-02-08

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34423826n

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34423826n/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 819

Description : 08 février 1934

Description : 1934/02/08 (A3,N92).

Description : Collection numérique : Musée national du sport.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6423592m

Source : Fédération Française d'Athlétisme, 2012-247628

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/02/2013

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Rapport scientifique pour l'année 1933 par M. le Docteur A. THOORIS

Monsieur le Président, Messieurs, I. Je vous remercie de la confiance que vous avez bien voulu me témoigner en me chargeant de présenter au Congrès de Médecine Sportive la doctrine morphologique que la Fédération Française d'Athlétisme a fait sienne. L'inauguration du Stade Mus- solini à Turin et les Jeux universitaires étaient une magnifique occasion de faire connaître nos conceptions dans un milieu réceptif.

Les médecins français, assez nombreux, se composaient de professeurs et de praticiens. Notre contact avec nos confrères italiens fut des plus sympathiques, il fut moins étroit avec les Allemands, sans doute faute de se comprendre.

Les communications de médecine sportive au Congrès de Turin peuvent se classer sous trois rubriques : 1° organisation ; 2° fiches biométriques; 3° examens physiologi- ques.

II. Communications relatives à l'organisation de l'éducation physique et du sport.

Permettez-moi de poser ici la question préalable ! La profession de médecin, bien entendu, n'exclut pas la compétence en matière d'organisation. Clemenceau en est la preuve. Mais nos études ne nous préparent nullement à cette matière. Voyez ce qui se passe dans l'armée ! Les militaires séparent les attributions : d'un côté les armes, de l'autre les services. D'un côté le commandement qui décide et de l'autre les techni- ciens que le commandement écoute, départage et arrête dans leurs empiétements, le cas échéant.

Transposons du militaire au civil ! Vous aurez d'un côté les dirigeants, de l'autre les experts et leurs vetos éventuels, voilà pour le sport ! D'un côté l'éducateur, de l'autre le médecin, voilà pour l'éducation physique. La pédagogie et la médecine ont tout intérêt à voir leurs attributions défi- nies.

Cette loi organique me parait sage car elle permet l'action sans l'entraver ni la dévier du but poursuivi.

III. Communications relatives aux fiches biométriques.

Biométrie est le nom nouveau de la ci- devant anthropométrie. Elle ne mesure pas, pour cela, la vie, mais simplement son armature et ses résidus. Ne nous laissons pas prendre au piège des mots ! Les anatomistes ont naturellement marché à fond pour la fiche biométrique internationale. Cette fiche est le reflet de leur esprit statique.

C'est l'un d'eux qui a allumé la mèche et, pour qu'elle prenne, s'est rallié non seulement à la typologie italienne, mais encore à la plus anthropométrique de leurs typologies. celle du vieux Viala représenté, au

Congrès, par le jeune Benedetti.

J'ai assisté à une démonstration de ce dernier dans le Laboratoire du Stade, avec deux de mes confrères des Facultés. Je n'ai rien vu qui ne fut pratiqué chez nous de manière non moins précise et avec un non moins bon outillage. Nos anthropologisles sont depuis longtemps du métier. Le professeur Papillault est bien connu pour l'exactitude des mesures qu'il prend et qui font foi- dans toutes les parties du monde. Viola estime les sujets d'après leurs volumes segmentaires et leur relation avec l'indice dynamométrique. Le rapport - -- donne - la -

valeur du sujet et. voilà pourquoi votre fille est muette ! Il faut dire que les volumes ne sont appréciés que par le subterfuge de formules empiriques et qu'on les suppose respectivement tous de même matière.

Voilà donc la question des fiches de nou- veau posée. Mai.? il y a cent ans qu'on pi end des mesures en Franco, qu'on use du dynamomètre de la toise et du mètre, qu'on rivalise dans le choix d'indices numé- riques de roljusticifé, sans grands résultats au point de vue de la conduite de l'entraî- nement. L'expérience est faite. Faire du pouveau avec du vieux ne peut faire illusion qu'aux illusionnistes.

« Nous ne voulons plus être de simples

maquignon ! », s'est-on écrié. Mais quand et où avez-vous fait œuvre de maquignons ?

« Nous voulons introduire la science dans le sport ! »

Quelle science ?

Des statistiques ? Sur combien de paramètres ? L'analyse a une limite. Mais alors ces statistiques sont faites, elles ont été dressées par Bertillon. Vous en voulez d'autres ? Qui les fera ? Et à quoi serviront-elles pour la détermination des aptitudes et leur emploi, chaque candidat étant cliniquement

un problème particulier.

Frassetto, pour établir sa fiche, demande deux heures et deux spécialistes. Encore faut-il tout l'outillage dont il dispose. Il faudra du matériel, du personnel, des laboratoires, encore des laboratoires. Il faudra le consentement des jeunes gens, celui des parents, ou bien la dictature. Les fiches s'accumuleront dans les casiers. Qui les rédigera, qui les consultera, qui les com- mentera. Elles ne vaudront que mises à jeur périodiquement en relevant les cour-

bes. Comment colliger ces courbes, et de quelle utilité seront-elles pour chaque cas individuel ? J'ai passé aussi par là, j'ai fait ce 1 rayait avec des actuaires, des calcula- teurs, sur des mensurations prises par moi avec les mêmes instruments. Les mesures ne m'ont jamais apparu que comme des références à l'appui d'inférences qu'il s'agit d'établir d'abord, sans quoi les chiffres ne peuvent rien donner par eux-mêmes. Il faut observer d'abord, puis mesurer, mais la mesure, sans observation, est inutile et vaine.

Je signale le danger : mesurer sans observer. Toujours la loi du moindre effort !

L'acte essentiel, indispensable est l'obser- valioQ, La mesure n'est qu'un luxe corroboratif. Chose étrange, on a parlé de tout, dans ce Congrès, sauf de mécanique animale et pourtant c'est dans la mécanique animale que réside le problème. Prenons par exemple les sprinters. Il y en a de toute masse percentuelle et de toutes proportions. Il y en a de longs et étroits comme Ali Khan et de courts et larges comme Auvergne ; il y en a entre les deux comme Paddock

et Mourlon. Que- vous apprendront les mesures ? Bien mieux, de deux individus ayant les mêmes mesures, l'un est un bon sprinter, l'autre ne vaut rien dans la vitesse.

A ce propos, permettez-moi une remarque de Castex au dernier Congrès des professeurs de chant, où j'avais été invité à expo- ser mes idées sur le mécanisme phonateur : Deux excellents. chanteurs américains étaient venus le consulter, l'un, une basse ; l'autre, un ténor. Or l'un avait un larynx

de basse, c'était le ténor ; et l'autre, un larynx de ténor, c'était la basse.

En somme, les mesures aboutissent à une classification en types moyens, et le type moyen, purement abstrait, ne ressemble à aucun des types qui ont servi à le créer.

Allez-vous présenter ce type irréel comme le canon du sprinter ?

Tout irait bien si nous étions des types homogènes, mais nous sommes des mosaïques. Aucun des paramètres n'aJlelyariation

constante Ce n'est pas en appelant nos mosaïques des mixotypes que Benedetti fait avancer la question.

Non, la science n'est pas seulement un barème numérique. La biométrie n'est qu'un « make up )) de la science. Disons simplement un instrument qui ne pourra jamais-remplacer un œil exercé et qui, sans un œil exercé pour s'en servir, perd toute valeur pratique. Chaque champion est à la fois un inventeur et un fait nouveau. Où

allez-vous le caser dans vos statistiques.

Tout ce qui fait qu'il est un champion dis- paraîtra dans le tout-venant de vos nombres, Or, l'œil exercé s'aperçoit que tous les sprinters, quel que ,soit- loi-ir type, quelles que soient leurs proportions, ont un caractère commun : savoir, la puissance de l'at-

tache pelvienne de la masse vibrante et la légèreté de l'extrémité de celle-ci. Mais d'autres peuvent avoir les mêmes caractères quantitatifs, c'est la qualité du matériau qu'il faut reconnaître et cette qualité n'est pas mesurable, elle relève de la clinique. L'observateur surprend cette qua- lité par l'inspection, la percussion et la palpation en quelques instants, sans instrument, sans matériel ni personnel, comme le maquignon, comme le pédiotribe, mais discipliné par la clinique.

Comment ! c'est au moment où le médecine officielle fait faillite, se détourne des laboratoires, pour revenir à la saine observation, que vous allez vous lancer dans les mêmes errements d'où nous sommes revenus depuis trente ans, guidés par les grands maîtres de la morphologie française, précurseurs de l'étranger ?

En avons-nous fait du bertillonnage, des courbes binomiales, des classements de contingents d'après tel ou tel paramètre.

Cela peut avoir un intérêt ethnique, mais non clinique. Ce qui m'importe, ce n'est pas

la race d'un type, mais sa qualité individuelle. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas ce par quoi il ressemble à un groupe, mais ce par quoi il diffère du groupe et les indications particulières qui en résultent. Interrogez les managers

III. Communications physiologiques.

Anatomistes et physiologistes n'étaient guère d'accord à Turin. J'ai assisté à une dispute qui m'a rappelé la querelle de Pan- crace et Murphurius.

On a parlé de tension artérielle, d'images de cardiogrammes des réactions du rein chez le sportif, de ses hu- meurs, d'analyses colorimétriques de la salive des athlètes au cours de l'entraîne- ment. A entendre les physiologistes, on devrait préciser le métabolisme basal de chaque individu, son indice de viscosité, ses réactions sérologiques, sa réserve alcaline, la balance de ses1 recettes et de ses dépenses mesurées en calories, J'ajouterai que rien n'a été dit sur le mécanisme des mouvements, le dispositif réciproque des leviers, les joints et les commandes de la machine humaine dans les sports plus particulière-

ment pratiqués.

Cette fois le programme demande non plus une fiche mais un dossier, des physiciens, des cinématographes et des chimistes.

IV. En résumé, le médecin s'est présenté comme un contrôleur curieux et empressé, qui voudrait tout contrôler mais se met à priori dans l'impossibilité d'accomplir ce contrôle. L'idée est louable, mais l'exécution en est impossible puisqu'elle absorberait à elle seule, en personnel et matériel, toutes les ressources, si maigres d'ailleurs, dont disposent actuellement les sports athlé-

tiques. Le résultat serait-il en rapport avec le sacrifice ?

Renoncerez-vous à une fiche internatio- nale compliquée pour adopter une fiche ré- duite, vous n'en retomberez pas moins dans les paramètres de Bertillon, avec le mirage des grands nombres où disparaît l'individu, c'est-à-dire la vie qui, seule, donne lieu à l'examen efficace et utile. A moins que vous ne vous contentiez du registe d'incorporation où ne figurent plus que le poids, la taille et le périmètre thoraci-

que : la taille, paramètre de l'enfant, le poids, paramère de l'adulte. Dans la pratique cela suffit.

V. Je suis allé à Turin pour présenter nos vues au cor fis médical, dans un pays où les idées morphologiques ont été le mieux comprises de la masse. J'ai posé nos antériorités et ma déclaration sera publiée aux comptes rendus.

Dans mon rapport de fin d'année, j'établirai combien nos idées se font jour et

pénètrent dans les esprits.

Chose curieuse, nous avons reçu surtout les approbations des Italiens attentifs aux morphologistes français et de leur Ecole.

Baron, Sigaud et Houssay sortiront du silence, comme la vérité sort du puits. Déjà le langage de Sigaud, décrié même par

LES CHAMPIONNATS INTERREGIONAUX Voici les dispositions prises pour les championnats interrégionaux, qui seront disputés après les « régionaux » et qui constituent la dernier degré éliminatoire avant le « National » Deuxième degré : Le Championnat interrégional est à disputer entre les Ligues réparties en 5 groupes. Sont qualifiés pour le Championnat interrégional, les deux premières équipes du Championnat régional, la troisième équipe si neuf clubs sont classés au Championnat régional et ainsi de suite, et les coureurs n'appartenant pas à ces équipes et classés dans les cinq premiers. Pour Paris, les individuels classés dans les trente premiers.

Troisième degré : Pour Je Cross National sont qualifiés :

Groupe Nord-Est : A Chaumont (Alsace-Fran- che-Comté, Ardennes, Bourgogne, Champagne, Lorraine, Seine et Yonne et Paris en partie). Les six premières équipes du Championnat interré- gional et les individuels classés dans les quinze premiers et n'appartenant pas à ces équipes.

Groupe Nord-Ouest : A Kvreux (Basse et Haute-Normandie, Ile-de-France, Nord, Orléanais et Paris en partie). Les six premières équipes du Championnat interrégional et les individuels classés dans les quinze premiers et n'appartenant pas à ces équipes.

Groupe Ouest : A Nantes (Atlantique, Berry, Bretagne, Beauce et Maine et Touraine). La première équipe du Championnat interrégional et les individuels classés dans les cinq premiers et n'appartenant pas à celle équipe.

Groupe Sud-Est : A Marseille (Alpes, Corse, Côte d'Azur, Littoral et Lyonnais). Les trois

premières équipes du Championnat interrégio- nal et les individuels classés dans les huit pre- miers et n'appartenant pas à ces équipes.

Groupe Sud-Ouest : A Langon (Centre, Cha- rentes, Côte d'Argent. Limousin. Pays B.-B.-B., Périgord-Agenais et Pyrénées». Les trois premières équipes du Championnat interrégional et les individuels classés dans les huit premiers et n'appartenant pas à ces équipes.

Afrique du Nord : (Alger. Oranie. Constantine, Maroc et Tunisie). La première équipe du Cham- pionnat interrégional et les individuels classés dans les deux premiers.

Calendrier d'Athlétisme 1934 15 avril : Courses à travers Paris (SF)..

G mai : Béunion du C.A Orléanais.

27 mai : Premier Tour de la Coupe de Franco d'Athlétisme.

27 mai : Championnats scolaires et universi- taires d'Athlétisme.

3 juin : Grands Prix des Jeunes.

10 juin : Championnats régionaux d'athlétisme.

17 juin : France-Italie a Milan.

24 juin : Deuxième T<air de la Coupe de France d'Athlétisme.

1er juillet Critérium des Corporations.

7 et 8 juillet : Championnats de France et Dé- cathlon.

15 juillet. : Championnats militaires d'Athlétisme.

22 juillet : Finale de la Coupe de France d'Athlétisme.

29 juillet Franco-Angleterre à Paris.

5 août : Parcours d'athlétisme général.

12 aoiU# : Challenge Mayrisch.

7, 8, 9 septembre : Championnats d'Europe.

23 septembre France-Allemagne.

certains de ses élèves, est repris par Pav- lov sans que Pavlov CUllltlH Sigaud, et les ingénieurs biolugistes, qui ont fait irruption dans la médecine, comprennent mieux ce langage, plus près du leur, que l'argot pseudo-scientifique de la médecine classique. Nous voilà de nouveau en pré- sence de résistances et de tendances auxquelles nous avons déjà dû faire, front avant la guerre. Nous nous heurtons de

nouveau au parti pris des gens en place qui s'opposent aux vérinouvelles parce qu'ils savent que notre édiP-e ne peut s'élever que sur les ruines du leur. Quant à nous, fort des leçons du passé, nous avons repris la belle tradition clinique de notre pays, Entre celui qui (I: l oui et celui qui dit non, le dernier mot restera au bon sens des œUvTi: posltiv. On y mettra le temps, mais des jeunes médecins sont

déjà prêts à prendre le flambeau quand le destin le fera tomber de nos mains, animés par cette belle devise : L'idée au service de l'action et de la vie.

Dr A. THOORIS, Lauréat de l'Institut, Conseiller Scientifique de la Fédération française d'Athlétisme,