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Titre : Athlétic : organe officiel de la Fédération française d'athlétisme et de basket-ball

Auteur : Fédération française d'athlétisme. Auteur du texte

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1932-06-23

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34423826n

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb34423826n/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 23 juin 1932

Description : 1932/06/23 (A1,N8).

Description : Collection numérique : Musée national du sport.

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6423558k

Source : Fédération Française d'Athlétisme, 2012-247628

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 14/02/2013

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LES CAMPIONNATS DE FRANCE

HIER ET AUJOURD'HUI Par Marcel DELARBRE

L'histoire des Championnats de France d'athlétisme créés en 1888 par la défunte Union des Sociétés Françaises de Sports athlétiques, dont notre Fédération a gardé et suivi la tradition, doit se contenter du palmarès assez sec, inscrit à l'Annuaire.

Cette histoire est cependant évocatrice d'une immense bonne volonté et d'un puissant idéal, et si la légèreté des hommes n'a pas encore donné gain de cause aux vérités premières exprimées par l'athlétisme, ce n'est certes pas la faute aux athlètes et à leurs amis et défenseurs qui depuis 1888, s'évertuent pour se faire comprendre.

Tout, il est vrai, s'est bien modifié.

Les progrès de la technique ont pris le pas sur la simplicité loyale de l'ancien protocole. Les sévérités officielles, dont on ne saurait médire ici, ont succédé à ce « bon garçonnisme », dont la note dominait les épreuves de jadis.

Laissons de côté les récriminations. Les sports athlétiques se trouvent, en fait, sacrifiés en raison de leurs exigences. Le jeu facile, la publicité trop accommodante, les élans capricieux de la foule ont servi les uns et desservi les autres. A quoi bon se discipliner durement pour l'honneur d'un résultat, lorsque tant de gloire superficielle est distribuée à meilleur compte ?

Or, l'athlétisme s'il peut s'exercer et se doser à différents degrés, ne peut souffrir ni de la médiocrité de l'entraînement, ni de la paresse dans l'effort, ni des fautes personnelles de l'hygiène.

Il est, lui, sport supérieur, frappé dans son recrutement et dans ses manifestations extérieures, par les conséquences d'une époque où le dilettantisme a pris la place de la doctrine.

Ce destin n'est pas plus définitif que ne le sont les affres d'une crise sociale, qui, elle aussi, met à mal, beaucoup d'efforts sportifs.

Il n'est que de patienter et d'oeuvrer avec cœur, avec dévouement, sans perdre de vue la petite fleur bleue d'un idéal, qu'estompent présentement quelques nuages.

Précisément, voici la classique mani- festation des Championnats de France, qui nous permettra de faire le point, et nous amènera à réfléchir. Ils seront ce qu'ils seront ces Championnats nationaux. Ils seront peut-être mieux qu'on ne les suppose. Et les amis de l'athlétisme, en y venant nombreux, serviront l'idée par la présence et par la nécessaire analyse.

Sommes-nous à la veille de réformer nos méthodes ? Aurons-nous demain à classer mieux les hommes et à faciliter la tâche de certains d'entr'eux ?

Est-il possible, dans l'actuel état du Monde, que nos sports de base n'aient que moyens réduits et horizons limités ?

Les « pastorales sportives » d'il y a quarante et quelques années, peuvent-elles être comparées et préparées de la même façon que les farouches assauts internationaux d'aujourd'hui ?

Les journées nationales d'athlétisme préludes des Jeux lointains feront nécessairement penser à de tels problèmes, dont je sais bien qu'il ne suffit pas de les agiter pour les résoudre. 1

SAMEDI ET DIMANCHE l'Athlétisme français vivra sa fête annuelle

Les mots n'ont pas le pouvoir de retracer ce que signifient pour nous les deux journées des Championnats de France que nous allons vivre.

La fête annuelle de l' athlétisme national tiendra ses assises au Stade de Il Colombes, que nous n'espérons pas noir de monde mais tout de même convenablement garni par la foule des fervents des luttes pédestres.

L'espérance nous reste que tous, dirigeants, clubs, athlètes, journalistes communient dans le but unique de permettre la réussite totale de ces journées annuellement attendues. Trêve pour quelques jours des discussions puériles et pénibles !

La parole est aux athlètes et au sport !

De tous les coins de France, les représentants les plus qualifiés de nos provinces accourront à l'assaut du titre envié.

Si l'athlétisme parisien manifeste quelques faiblesses, il appartiendra à ceux dès régions lointaines ou proches de démontrer, qu'à tout prendre, le muscle national n' a pas démérité.

Désireux d'aider au triomphe du clocher et du pays, les athlètes se livreront corps et âme avec la conviction intime qu'ils représentent, mieux qu'un unique champion, la force d'un sport qui ne se compte point par unité.

Si les performances n'atteignent pas le niveau de celles réussies aux Amériques ou dans quelques pays d'Europe, que l'on tienne compte aussi de la situation spéciale de ce pays où le sport n'est pas considéré comme un métier mais comme un délassement, le meilleur de tous et où par conséquent le champion, l'être exceptionnel, se révèle à la suite d'un hasard heureux et non comme la consé-

quence d'un plan savamment mûri.

Issus en majorité des classes moyennes, nos athlètes ont conservé l'esprit d opi- niâtreté qui caractérise leur race et leur milieu. Aucun d'entre eux ne donne au sport la première place dans la vie, et l'on voudrait bien que chacun se rende un compte exact des réalités et dédaigne des rapprochements irraisonnés entre les nôtres et d'autres qui ont déjà et depuis longtemps dépassé le but.

A ce propos, il nous plaît de reproduire quelques passages d'un livre trop méconnu dû à la plume autorisée du Baron Pierre de Coubertin, dont on va bientôt fêter le 70e anniversaire. 4 -

Sur les Jeux Olympiques de l'Antiquité, il écrit: Une institution quelconque ne dure pas mille ans sans se modifier et se déformer. Rien n'est plus instructif que d'étudier les péripéties sportives de l'anti- quité. La gradation naturelle s'y révèle. On voit avec le succès se développer la complication et le spécialisme d'où sortent bientôt le professionalisme et la corruption.

L'esprit sportif, cet « aïdos » dont Pindare écrit que son pire ennemi est le désir du gain, se trouve vite mis en péril.

-,.

Ce sont alors les exagérations de l'entraînement; l'athlète tend à devenir un être anormal vivant du sport comme ceux qui s'occupent de lui. C'est le mercantilisme. Callipos, l'Athénien, achète ses adversaires qui lui laissent gagner le Pentathlon (332 av. J.-C.) ou bien Crotone et Sybaris s'efforcent par d'énormes subventions de monopoliser pour leurs fêtes les champions les plus renommés.

Les Jeux sont entourés d'une sorte de vaste foire où s'entassent les curiosités et les spectacles: il faut toujours du nouveau, du sensationnel, à cette foule énervée et bruyante. A plusieurs reprises pourtant s'esquissent des mouvements de salutaire réaction mais peu à peu l'opinion se détache et se détourne; la religion athlétique perd ses fidèles; elle n'a plus que des clients.

Et plus loin, le Baron Pierre de Coubertin conclut en ses termes : L'athlète moderne a, de par la cilivilisation trépidante au sein de laquelle il vit, deux ennemis qui lui sont plus redoutables qu'à ses prédécesseurs: la hâte et la foule. Qu'il se garde. Le sport moderne durera s'il sait être, du nom charmant que les Coréens donnaient jadis à leur pays: « l'empire du Matin calme )).

Nous osons croire que l'on saura revenir, avant qu'il ne soit trop tard, à une compréhension saine des choses. Les Championnats de France de tout à l'heure marqueront-ils le début de la réaction salutaire ?

Réservons toutefois nos applaudissements pour cette circonstance solennelle et nos critiques pour plus tard, sans jamais perdre de vue que « plus on arrivera à diminuer autour du sportif les contacts malsains de la publicité et à réduire aux circonstances solennelles le crépitement dangereux des acclamations, plus la renaissance sportive actuelle aura chance de durer et d'accomplir jusqu'au bout sa mission régénératrice. »

Gaston MEYER.

IL Y A 35 ANS Par G. F. CAMPBELL-WOOD Nous avons demandé à notre ami. G. F.

('.a inpbell-W'ood de bien vouloir remémorer à l'intention de nos h,-leurs quelques souvenirs sur les ( 11n1111)i(>11nats de France du passé.

Il s'est exécuté volontiers, mais il a choisi à dessein les Championnat:--' de 1897, eeiix au cours 'desquels il fut 'hattu, e:tr notre émunent correspondant fut champion de France des 8(H> et des l.fi<H mètres en ('ans les temps, un foi, Irès honorables, de 2\Y' I ô et de i'ïT 4/8.

M. Canipbeli-Woiid. t!olil nos lecteurs ont pu ;lI'P!'i'"J¡'I' la compé'ence. a détenu encore le record mondial du kilomètre en i?'37'\ De fous les ehairm'ons du passé, il esl peul-èlre le ,SI'I!! à n'avoir rien perdu de la foi vibrante des piemie;s jours. Les lecteurs d' i< AI i i ! el je >> ont pu apprécier maintes fois la valeur de sa collaboration.

Jr lui passe la plume ave.- l'espoir que les souvenirs publiés ci-dessous eu remémorant une rc è jama s perdue, (,1m i lieront à tous la nosîalgie de la pureté qui n 'l'St plus. — G. M.

le vous les donne avec plaisir ces souvenirs de mes premiers championnats de France, ceit.r de 1S;:7, mon cher Mcyer, mais ils sont bien loin, tellement loin même .que, condensés et sélectionnés par le temp, ils risquent fort d'avoir ]>ris - du moins j'en tii bf'n: peur un caractère fdcheisement personnel.

Situons jlabord le moment, car l'on a trop tendance à étiqueter toute V époque, d'avanl-yuerve du qualificatif « héroïque » sans percevoir l'évolution continue qui amena l'athlétisme en France de la période si curieuse du Tir aux Pigeons et des casa- ques de jockey au temps des André, des Failliot, des Bouin. d!'s Keyser, des Arnaud, grands internatiouuu r d'il j a vingt ans.

En 1S<)7, les 'Championnats \tilionaux se couraient pour la dixième fois. Les cinq épreuves de 1SS^ I• ) m.. i-K) m., l.âOO m., 110 m. haies et 4.000 m. steeple-chase étaient devenues douze [quatorze si /'oH comprend les championnats de marche).

Ils se disputaient, bien entendu, dans le.

cadre délicieux des pelouses ombragées de la Croi.r-Culclau. tjui pendant près de vingt ans jouirent d'un quasi-monopole pour l' organisation des grandes réunions d'ath- létisme à l'a lis et devaient, trois ans 2'lus tard, voir se dérorler les deuxièmes Jeux Olympiques. Fa piste en gazon du Racing Club de France n'a été modifiée qu'en ces toutes dernières années changement jieul-être nécessaire mais qui pour les anciens de l'athlétisme tirait quelque chose de sacri- lège. — Il n'y a donc pas lieu de la décrire spécialement. Ses cinq cents mètres ne pré- sentaient pas une surface absolement lJ/ane et c'est précisément la ligne d'arrivée qui se trouvait être légèrement en moulée.

Vers la fin juin certains endroits, dans la ligne opposée, sous les arbres, se trou- vaient, du moins à la corde, dénués de ga- zon. Lorsque le temps était sec et te gazon bien taillé, la surface ne manquait pas de fermeté ni d'élasticité et sans être, compa- rable à la cendrée de « Jean liouin » ou de Colombes, elle permettait de bonnes perfor- mances, comme d'ailleurs les merveilleux 49" de Failliot en font foi.

Cet après-midi ensoleillé du 27 juin 1897 c'était la grande animation sur les pelou- ses et dans les allées de la Croix-Catelan.

Organisateurs et officiels, les deux grands animateurs Dezaux et Raymond en tête, s'affairaient, mettant la dernière main aux préparatifs, d'ailleurs parfaitement menés.

Le public? La foule? Eh bien, tout de même beaucoup plus de monde qu'aux ré- cents Championnats de Paris! Un public intime, assez élégant, presque mondain, s'apparentant à celui qui suit actuellement -