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Titre : L'Ouest-Éclair : journal quotidien d'informations, politique, littéraire, commercial

Éditeur : [s.n.] (Rennes)

Date d'édition : 1909-03-20

Contributeur : Desgrées du Lou, Emmanuel (1867-1933). Directeur de publication

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32830550k/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 135307

Description : 20 mars 1909

Description : 1909/03/20 (Numéro 3717).

Description : Collection numérique : BIPFPIG14

Description : Collection numérique : BIPFPIG29

Description : Collection numérique : BIPFPIG35

Description : Collection numérique : Fonds régional : Bretagne

Description : Collection numérique : Yroise, bibliothèque numérique de Brest

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k642109f

Source : Bibliothèque nationale de France

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 17/11/2008

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LA GREVE DES P.T.T.

LE GOUVERNEMENT CEDERA PAS Un grand débat à la Chambre

M. lariii sévir

Ln Chambre est appelée a se prononcer sur l'attitude du gouvernement dans la grève des P. T. T. Quel qui il soit, le vote qu'elle émettra marquera la faillite duparti radical.

Tant qu'il a suffi de déclamer quelques tirades anticléricales ou d'énoncer, sans aucun lien logique entre elles, toute une nomenclature de réformettes bariolées, le parti radical a pu se donner l'air d'un parti de gouvernement ayant un programme coordonné et obéissant à des prmcipes nettement établis. Mais son impuissance et son incapacité apparaissent éclatantes, aujourd'hui que se pose, avec la grosse question du statut des fonctionnaires, le problème d'une réorganisation complète des services publics et peut-être même d'une transformation organique de l'Etat.

La mine déconflte des amis du gouvernement et les vaines rodomontades, même de celui-ci sont un aveu de cette impuissance radicale.

Le dernier mot dans le conflit actuel restera certainement au gouvernement, mais la question de la réorganisation administrative ne sera pas résolue parce qu'une révolte des fonctionnaires aura été étouffée par la terreur ou vaincue par de fallacieuses promesses.

C'est avec la grève des postiers toute une révolution qui commence le vieil édifice de l'Etat centralisé et dominateur menace ruine. Malheur à ceux qui sientêteront à vouloir quand même habiter la maison. Les fonctionnaires, trop longtemps asservis à de basses besognes politiciennes, victimes du favoritisma le plus éhonté, se sont redressés et réclament le respect de leur dignité. Ils font mieux encore contre une hiérarchie routinière, paperassière et incompétente, ils prennent en mains les intérêts du public et réclament le droit de servir ces intérêts non pas en machines, mais en hommes.

C'est vers une décentralisation et une autonomie plus grande des services publics que ce mouvement nous emporte. Et le parti radical n'a ni assez de généreuse audace, ni assez de conflance démocratique pour oser tenter pareille réforme.

La grève des postiers, qui pourrait être considérée comme une illégitime révolte si les fonctionnaires étaient pourvus d'un statut légal, devient la dernière arme dont disposent des hommes qui veulent rester libres.

La grande faute du parti radical est de s'être laissé acculer à la nécessité de réprimer brutalement les revendications les plus justes au nom de la raison d'Etat. H. T. LA SITUATION PARIS, 19 mars.

Que sera la journée d'aujourd'hui ? Assurera-uelte la reprise du travail, ou bien accentuera- t-e*e le mouvement gréviste ? Dans les milieux of6ciels, on a une tendanoe très optimiste nar contre, les postiers maintiennent 1eurs sentiments de grève à outrance. La situation est de plus en plus tendue, et on se demande avec anxiété ce qui adviendra aorte la séance de la Chambre.

En attendant, la situation demeure la même au central télégraphique, c'est-àdire que les électriciens du génie s'efforcent de se familiariser avec les appareil et parviennent à expédier Dlus ou moine bien un nombre infime de télécrammes. Quant aux enmlovés. hommes et damna, ils persistent à s'abstenir en masse on a même pu constater ce matin aue les travailleurs étaient moine nombreux encore qu'hier. Voici les chiffres officiels

A 7 heures ce matin, sont entrée 174 dames et 180 nommes à 11 heures, 163 dames et 183 hommes mais de ces chiffres, il convient de défalquer les rédacteurs, chefs de sectian, garçons de bureaux et petits téflécraphisles. Dans ces conditions, de l'aveu même de l'administration, le nombre des travailleurs effectifs se réduit à presque rien.

A la permanence de la place Vauban, on déclare cru'en réalité î2 dames seulement ont pris leur service 11 heures, sur 800 que comporte l'effectif normal encore 25 de ces dames n'appartiennent-elles pas au central. Quand aux hommes, sur 600, une quinzaine seuiemaot ont fait acte de présence.

A noter cette réflexion que répètent lee grévistes

n Les noms de celles et de ceux qui travaillent sont relevés soigneusement par nous. et quand la grève aéra terminée.

Qu'on lasse ce qu'on voudra, le gouvernement ne cédera pas.

nous leur demanderons des comptes on leur fera la vie si dure. qu'ils devront démissionner. »

Une délégation de rédacteurs de l'administration centrale s'est rendue ce matin au comité de crève, rue Danton les lélégraphistes ont oromis aux soufi-agents leur concours absoln ils ont promis qu'ils ne consentiraient pas à faire le travail des commis si l'administration le leur ordonnait.

Même animation que les jours précédents à l'HOted des Postes. Un incident, qui a eu pour conséquente l'earvutsion des facteurs d'imprimés, s'est produit vers 7 heures environ 150 de ces facteurs, qui ne faisaient aucun servioe, ont été priés de quitter le bureau. Comme ils s'y refusaient, M. Serres, receveur principal, est intervenu et les a invités à quitter le travail. Les grévistes sont partis en conspuant Simyan et tai criant a Vive la grève 1 Il

Le service du tri des lettres est toujours confié aux soldats du 310 de ligne. On nous annonce que ces soldats resteront affectés à ce service et qu'une allocation d'un franc leur est distribuée chaque soir.

Enfin des hommes appartenant aux 760, 102*. 5* et #>• d'infanterie sont installés en permanence à la recette principale, ou escortent les facteurs de l'Est, qui le désirent. dane leur tournée d'inspection.

Les mêmes mesures qu'hier sont prises par M. Béraud, chef du service intérieur, pour canaliser le nublic qui entre aux bureaux de la rue du Louvre.

UN MEETING A L'EDEN-PALACE Les acents des postes et dames employées du télégraphe et des téléphones ont tenu ce matin un important meeting dans la salle de l'Eden-Palaoe. ancien Tivoli-VauxHaH la réunion n'avait d'autre but que d'acclamer les agents des postes arrêtés lors des premiers incidents qui amenèrent le mouvement actuel, et libérés ce matin à 7 heures et demie.

M. Fourès prend le premier la parole et remercie tous ses camarades pour leur mapninque mouvement de révolte. Après lui, Mme Cahours. des téléphones, demande à ses camarades de montrer qu'elles ne sont pas des poupées, et de savoir arir. Enfin. M. Subra fait l'exposé complet de la situation CI Le mouvement est enlier,. dit-il, et la province marche avec un ensemble parfait. Il annonce que des déléués sont partis pour Lvon. Marseille, Brest et Nevers. où la grève a été volée. M. Subra ajoute CI Jusqu'aux gardiens de la paix qui noue ont envoyé leur appui moral et ftnancier. Il termine en annonçant qu'il n'y & rien à craindre.

Divers orateurs se succèdent et parlent dans le même sens.

M. Vallet déclare que M. Clemenceau a peur, et le meeting prend fin par le vote de lord» du jour suivant

Les dames employées et agents grévistes réunis au nombre de 4.000, sous la présidence du camarade Fourès, sorti de prison ce matin, acclament avec un enthousiasme unanime tes divers orateurs qui ont expose la situation et montré tes progrc's du mouvement

S'engagent d mener la lutte jusqu'à la victoire complète, et se séparent au cri de Il Vive la grève d outrance Il

La sortie s'est effecluée sans incident. Les huit postiers prisonniers, qui sont sortis de la prison de la Santé à 7 heures, se sont rendus dans leurs famillee.

D'autres réunions ont été tenues ce matin dans différents quartiers.

L'APPEL DES AGENTS MILITAIRES Au cours du conseil des ministres, les membres du cabinet ont proposé, affirme1-on, de mobili3er tous les télégraphistes de Paris qui sont en grwe, ausst bien que les autres, de façon à les rendre passibles du conseil de guerre.

Cette proposition, après une vive discussion, a été écartée. la situatian ne comportant pas cette mesure extrême, que seule la proclamation de l'état de siège pourrait entraîner.

Sur la proposition du ministre de la guer. ree, M. Simyan fera ventr aujourd'hui à Paris pour être répartis au central, une cenfaine de télégraphistes de l'école de Saumur. Ce sont des spécialistes du télégraphe, connaissant le maniement des Baudot, des Hughes et des Morse. ILi prendront iusqu'd nouvel ordre les services en même temps que les sapeurs du génie. Le Central télégrapHique va donc dire complètement militarisé.

LE COMMERCE PROTESTE

La Chambre svndicale des commissionnaires et négociants en beurres et œufs en gros communique la note suivante Les divers syndicats de I'nlimentaiton organisent une démarche collective auprès du urésident du Conseil, pour lui demandrr de faire cesser l'état de choses actuel, qui compromet d'une f.-iç.on ex'rÊmement grave les intérêts les plus indispensables, çd menace la Fronco d'une crise terrible. En effet. les approvisionnements de l'alimentation pnnsimne sont i1 la veille de faire défaut. Les expéditeurs de province, privés d*envciis d'arpent pnr la ïusponsion des services postaux, sont dans l'impossibilité motéiielle de continuer leurs envois.

Lee conséquences de la "rêve, aux Halles, sont. en effet, particulièrement désastreuses. Non seulement les mandataires des commissionnaires ne sont plus en restions avec leurs expéditeurs, mais il leur est impossible de faire parvenir l'argent qui leur est dû. Les mandataires aux poiseons ont plus de 200.000 francs en retard ceux de la boucherie, plus de 500.000 francs.

omet dosN beurres et œufs, 100.000 francs, et du gibier, ÎOO.OOO francs.

Ces sommes sont à la disposition des ex.péditeurs, mais on ne peut tes leur expédier.

Les mandataires ont adresse une demande d'audience au président du conseil, qui n'a pas encore répondu.

M. Maréchaux, président de l'Union des mandataires, a envoyé ce matin une lettre à M. Maurice Barrés, député du 1" arrondissement, pour le prier d'intervenir au cours des débats de l'après-midi en faveur des mandataires aux poissons, gravement lèses par la situation actuelle.

Un expéditeur de Boulogne, a yi il était dû un millier de francs, a décidé d'envoyer à Paris un employé pour chercher les fonds.

UN INCIDENT

PARIS, 19 mars. Un grave incident de grève s'est déroulé ce matin, rue Mathis. Vars neuf heures, un facteur, attaché au bureau du n» 137 de la rue d'Allemagne, Louis Lelbet, allait faire sa distribution, lorsqu'il fut abordé par un de ses collègues grévistes, le nommé Alexandre Mallet, qui, après l'avoir insulté, s'est mis à le frapper avec brutalité. Des agents arrivèrent sur ces entrefaites et mirent fin à cette scène en conduisant Mallet devant M. Rouffaud, commissaire de police, qui a envoyé le facteur brutal au dépôt.

LE DECRET DE M. BARTHOS

Le Journal Officiel publie le texte du décret arrêté hier par le conseil des ministres. Ce décret est précédé d'un rapport au président de la République, dont voici le texte

Paris, le 18 mars 1900k

htonsieur le Président,

Le décret du 16 novembre 1001, qui a Institua au sous-secrétariat des postes et des télégraphes un conseil de discipline et le décret du 9 juin 1906 qui a modifié la compétence de ce conseil et créé des conseils régionaux, ont eu pour but d'accorder au personnel des services oxiérieurs de l'administration postale les garanties nécessaires d'une impartiale justice, en lui donnant la connaissance complète des dossiers disciplinaires, en lui fournissant les moyens de se défendre en toute liberté et en faisant entrer dans les conseils des représentants élus de la catégorie laquelle appartient Mais, dans la pensée de l'administration, des conseils de discipline affectés à l'examen des fautes professionnelles ou des écarts individuels ne pouvaient être appelés à formuler un avis sur la cessation concertée du service. L'idée d'une semblahe grève aurait paru Injurieuse au personnel qui proclamait l'attachement absolu à ses devoirs et affirmait sa volonté de les remplir.

Malheureusement, les incidents actuels démentent ces prévisions optimistes et montrent qui} est indispensable d'affirmer d'une manière précise les droits du ministre on présence d une situation qui met en péril un service public essentiel.

On ne saurait, en effet, tolérer qu'un grand service public, comme celui des postes des télégraphes et des téléphones, soit interrompu, même partiellement, et qu'une défection concertée du personnel jette îo Irouble dans la vie économique du pays. menace ses intérêts gé.néraux et, en supprimant les relations avec l'étranger, risque même de compromettre la défense nationale.

Un psreil état de choses crée au gouvernement des devoirs et des responsabilités auxquels il ne peut se soustraire.

Il n'est pas question de porter atteinte aux garanties que les décrets de 19pi et ae 1906 ont accordées au personnel, et qui sont si étendues au point de vue de la procédure et de la défense qu'aucune autre administrntfon de l'Etnt nren comporta de plus importants il s'agit seulement d'appliquer à une situation exceptionnelle une procédure particulière. Il importe que le ministre puisse, sans délai prononcer d office et sous sa responsabilité les peines -nécessaires pour réprimer l'indiscipline collective et assurer l'exécution d'un service public indispensable à la vie de la nation En conséquence, i'al l'honneur, monsieur le président, de soumettre à votre haute approbation le projet de décret ci-joint ayant pour objet d'insérer dans le décret du 9 juin 1906. un article additionnel donnant le droit au ministre, en cas de refus de service collectif ou concerté, de prononcer des peines disciplinaires qui lui paraissent nécessaires.

Veuillez agréer, etc.

Le ministre des travaux publics, des postes et de., télégraphes,

Loufs Barthop.

Décret

Art. 1". Le di'rrct du 9 Juin «flS eut complété afnsi qu'il tnrit

Art. 11 bi«. En cas de refus rollentil ou concerta de service, f<?» peints de 9- et ,V degré sont prononcées âiTrcliimcnt.r>ar le minisIre ou par le sous-scerstnire d'Elal. conformément aux distinctions édictées par Varlicle 4. UN MANIFESTE DES POSTIERS

Le journal Le Professionnel, orrrnne des employés des Postes, publie le manifeste, suivant, rpii expose avec une clarté parfaite les griefs des agents des P. T. T.

Haut les Coeurs 1

L'heure est grave. La lutte se trouve engagée à l'irraproviste par des incidents qui n'étaient ni prévus ni préparés. N'importe 1 Nous irons à la bataille sans défaillances. Profondément blessés par la morgue hautaine et la malveillance de M. Simyan, I révoltés dot .ses mensonges réitérée devant 1

le Parlement nous ne pouvions laisser plus lomrteroce porter atteinte à nos intérêts et à noe droits les plus incontestables. Depuis plus de dix-huit mois, noue avons formulé nas griefs qui ne tendent au'à la défense de situations aoqaiees l'opinion publique est restée indifférente, le Parlement est resté sourd et l'hostilité de M. Simyan n'a fait que s'accroître. Nous avions mis notre suprême espoir en l'équité de M. le ministre des travaux publics celui-ci, après nous avoir fait attendre longuement l'audience sollicitée, nous a répondu, non pas mie nous avions tort, mais qu'il ne pouvait rien pour nous.

Depuis deux ans, nous subissons un svstème d'administration innommable. Nos chets les plus haut placés, les plus dignes, les plus compétents, sont traitée comme des valets par un parvenu en qni se résume toute la hiérarchie. L'irresponsnbilité et l'improbitô sont érigées en règles d'ndmini8tration par cet autocrate sans cournge, qui donne CI verbalement ses ordres dans les matières les plus délicates, pour renier ensuite sa parole si les circonstances l'v contraignent. Du haut en bas de l'échelle hiérarchique, c'est partout le même écœurement.

Politiciens et tripoteurs

Le cabinet du 6OUB-eecrétaire d'Etat n'est plus qu'une agence commerciale, où les plus grosses affaires (adjudications, marchés, etc.) se traitent d'homme à homme, sans contrôle et sans les garanties prévues par les règles administrativea. Tandis qu'un personnel profondément honnête et dévoué s'efforce de donner satisfaction aux besoins du public, en haut c'est la gabegie et l'anarchie organisée.

Sous les injures ou sous les menaces, nos chefs ont dù courber la tête. Seule, l'A. G. a su résister vicforieusement aux mesures de coercition comme aux tentatives de corruption. De là, la haine féroce que nous a vouée l'homme néfaste pince à notre tête. De là. les mesures régressives prises contre nous dans le dessein manifeste de nous brimer nt de nous réduire au silenon.

M. SUCRA

Pour arriver à ses fins, M. Simyan n'a pas hésité à faire parmi nous de véritables hécatombes (Narborme. gare Saint-Lazare, 300 receveurs et receveuses) et à s'adrers<;f aux préfets de M. Clemenceau. Sur les rapports de ceux-ci, d'excellents axants se voient privés de tout avancement à raison de leurs oonvictions politiques ou reljgieuses, On veut faire de nous des machines dans le travail, des courtiers électoraux hors de nos services.

Nous ne nous laisserons ni ni do mes tiquer.

Nous ne sommes pas, en effet. des parasites dout que nos concitoyens s'en rendent compte nettement, il ouf'3r«.it sans doute oue nous suspendions momentanément notre effort quotidien.

II faut en finir

Livrés à la discrétion d'un homme qui a perdu notre estime et notre rearect, nous nous refusons à supporter l'opprobre d'une pareille subordination. Pour le bien du puWic et nour l'honneur de notre administration, il faut que M. Simyan soit rendu à ses propres affaires. Il il faut en flnir Et puisqu'il s'est toujours trouvé à la Chambre une majorité pour approuver, malgré tes critiques et les blâmes des rapporteurs du budget, les actes d'arbitraire, les gaspillages, les irrégularités et les insolences de M. Simyan, c'est le personnel luimême qui signifiera son congé à l'ancien médecin aliéniste unanimement exécré Haut les cœurs, donc Que les guichetiers renseignent longuement le public sur les causes du retard de leurs lettres et de leurs télégrammes et que tous les autres. se souviennent nu'ils ont de nombreux camarades emprisonnés ou révoqués pour avoir crié leur dégoût. Le sort de ces camarades est entre nos mains ils rentreront dans nos rangs le jour où l'Apostat commencera à expier.

Courage Montrons aux profiteurs de tous les régimes qu'il est encore au cœur des humbles des sentiments de dignité d'où découle une force morale incompressible. Si violente que soit la répression, elle ne fera nu'exciter notre enthousiasme et exaspérer notre résistance. Le public comprendra que l'on n'a pas le coeur au travail quand on a ses amis en prison.

Nous avons le droit pour nous, nous ne céderions pas.

En avant, -our l'honneur

En avant, pour le mieux-être et pour la liberté 1

A bas Simyan 1

UN APPEL A L'OPINION

Les grévistes viennent de faire afficher un c( Appel à l'opinion », dont voici le principal passage

.M. Simyan a fait dire par ses agents que les employés des Postes n'auraient pas d0 se mettre en grève sans avoir épuisé tous les moyens de conciliation. Nour allons rétablir les /aits, de façon indéniable. Après le dépôt de plusieurs rapports adressés au ministre et au sous-secrétaire d'Etqt. par FA. G. des agents, Le Parlement o été saisi par deux fois de la question des

gercements. La première lois, la majorit! a été trompée par les déclarations mensongères de M. Simyan. La deuxième fois, par esprit d'hostilité contre nous, ette n'a a voulu entendre raison. Il en lui de mém» au sujet du déplacement brutal et injustifié de trois cents n receveurs et receveuses.

Comment expliquer l'hostilité Il peine dissimulée de la Chambre

ON NE NOUS PARDONNE PAS NOS BRUYANTES PROTESTATIONS CONTRE L'INTRUSION DE LA POLITIQUE DANS LES QUESTIONS ADMINISTRATIVES ON V EUT A TOUT PRIX MAINTENÏ'r LES EMPLOYES DE L'ETAT DANS UNE SUJETION ETROITE ET EN FAIRE DE VERITABLES COURTIERS ELECTOR.4UX. Forts de notre droit, nous avons Init appel Il l'arbitrage dit ministre des Travaux publics, qui nous a reçus après un mois d'attente. A la fin de la discussion et devant l'intransigeance de dl. Simyan, M. Barthou, sans constester le bien-fondé de notre plainte, nous a fait connatfre qu'il ne pouvait intervenir.

La situation, Il ce point de vue, était donc sans issue.

Puis le manifeste ajoute

Par la malveillance systématique, et les injures adressées Il nos chefs, nos camarades, aux représentants des associations, Af. Simyan avait provoqué dans tout le personnel le plus vif ressentiment une série d'actes arbitraires récents derait porter Il son comble t'exaspération des agents. Jamais ils n'avaient envisagé la grève, comme moyen de défense ce sont les outrages adressés leurs collègues dames qui tes ont poussé à bout, et lorsqu'ils ont vu leurs camarades jetés en prison., pour avoir crié n A bas Simyan nleur indignation est devenue une révolte.

Af. Clemenceau ne s'est pas mieux conduit leur égard.

La Chambre va-t-elle, encore une /ois, sacrifier la justice

Quoiqu'il en soit, ils sont résolus lutter jusqu'au bout le sentiment de solidarité oui unit tes travailleurs, les conduira à la victoire. C'est une question d'honneur qui est en jeu ils ne transigeront pas A LA CHAMBRE Avant la séance

UNE'DEMANDE D'ENQUETE ?

PARts. 19 mars. La séance de la Chambre s'annonce comme des plus passionnan- On sait que MM. Massabuau, Leroy, Rosambo et Sembat interpellent le gouvernement sur les mesures qu'il compte prendre pour mettre fin à la grève des postes et tblégraphes.

Cette interpellation sera, d'accord avec le gouvernement, jointe au débat que doivent soulever MM. A. Le Roy et Ceccaldi. Plusieurs députés annonçaient, d'autrn part, qu'après le vote de confiance qu'ft leur avis le gouvernement obtiendra auprès ses explications une demande d'enqnéte Il sur les faits qui ont amené la srèv» serait déposée sur le bureau de la Chambre.

Cette motion dormerait lieu A un nonveau débat, dont l'issue serait intéressante à bien des égards. En effet, te gouvernement combattrait sans doute cette enquête. que la majorité serait disposée vraisemblalement à voter pour donner satisfaction aux grévistes dans ces conditions, M. Simyan, visé et attemt, serait amené donner sa démission, et c'est cet événement que l'on escompte grandement dans les milieux politiques et parlementaires.

C'est M. Barthou, ministre responsable des postes et télégraphes, qui répondra, an nom du gouvernement, et défendra sorTadministration.

M. Simyan, sous-secrétaire d'Etat, n'interviendra que pour fournir des expirations sur des questions d'organisation intérieure et aussi sur l'attitude quTl a cru devoir prendre à l'égard de son personnel, dès les premiers jours du mouvement grévistes. M. Clemenceau prendra également la »varole, et l'on s'attend de sn part à des déclarations particulièrement importantes. La seance

La séance est ouverte à 2 heures 15 son la présidence de M. Berteaux. La .<al!e s'empLit 'rapidement, l'animation est grande. les» conversations sont bruyantes, les tribunes du public sont bondées. M. Gemenrenn <*t plusieurs de ses collègues, y compris M. Simyan, sont à leur poste.

Le président annonce qu'il a reçu quatre demandes d'interpellation sur la grève des postiers, émanant de MM. Alfred Leroy, Massabuau, de Rosambo et Sembat. Le président demande quai jour le gouvernement propose pour la discussion.

M. Barthou propose la jonction des inter>. pelletions il ajoute que IVitérêt ffénêTal demande la discussion immédiate.

M. LEROY FAIT

UN ACTE DE CONFIANCE

M. Alfred Leroy a la parole. Son discour» constilue une déclaration de confiance dans la vigilance du gouvernement pour mettre fin au conflit. Aussi M. Durre afllrme-t-tt que M. Leroy a fait tire son discours à M. Simyan avant de monter à la tribune. M. Leroy lit en effet son discours, mais il pour» suit imperturbablement malgré un bruit in.tense qui fait qu'on entend difficilement l'orateur.

Le président doit inviter la Chambre à écouter en silence et comme on parle au banc des ministres, il prie les membres du gouvernement de donner l'exemple. M. Leroy termine en exprimant l'espoir que les employée des postes, si dévouée à la République, écouteront le langage de la raison.

LE MEA DE LA MAJOlTE M. Messabuau estime que la Chambra doit prendre sa part de responsabilité dane la cris* actuelle. On aurait dû créer un bud.