expériences faites dans tes petits laboratoires de chimie, où les substances sont traitées éii faibles quantité*, ne sauraient, il est vrai» donner atie idée parfaitement «xacte des phénomènes qui ont pour théâtre la nature elle-même, et qui s'accomplissent, soit dans les espaces de l'air, soit dans tes grands bassins océaniques. Ainsi que'le dit le célèbre météorologiste jMûhpy, le* flots immenses et l'eau salée contenue dans un baquet: n'obéissent pas absolument aux mêmes lois de température et de densité; mais en attendant que la différence soit constatée, rien n'autorise à maintenir contre toutes les expériences des chimistes une théorie surannée, d'après laquelle les masses salées de la mer offriraient, en se refroidissant, des phénomènes identiques à ceux des lacs d'eau douce. D'ailleurs,, pendant les dernières années, de nombreux observateurs des mers polaires ont- trouvé à de grandes profondeurs des couches liquides dont la température était inférieure à 4 degrés'. Ce qui reste des recherches de l'éniinent navigateur James Ross, c'est que, dans les mers tropicales et tempérées, la chaleur diminue graduellement et d'une manière constante jusqu'à une profondeur considérable. C'est là ce qu'ont mis hors de doute les sondages de Fitz-Roy et autres explorateurs des mers. Au sud de File de Madagascar, la surface de l'eau ayant alors une température de 24 degrés centigrades, Fitz-Roy constata que le thermomètre s'abaissait de la manière la plus régulière jusqu'à 768 mètres, où s'arrêtèrent les opérations de sondage, et où la température indiquée dépassait à peine 11 degrés*.
Dans les bassins fermés des mers intérieures, les observations thermométriques sont beaucoup plus faciles a faire qu'au milieu du grand Océan, parce que les eaux y sont en général moins profondes, et que les courants y troublent 1. Pitz-Roy, Wealher-Book, p. 81.
2. Adventure and Beat/le, deuxième vol. Appendice, p. 303.