littoral du Cotentin et de la vallée de la Seine produit une différence correspondante entre les végétations des deux pays. Dans les environs de Cherbourg» les figuiers. les lauriers, les myrtes et un grand nombre d'autres espèces d'arbres et d'arbustes qui périraient dans le voisinage de Paris, prennent un développement remarquable. Il en est de môme sur toutes les côtes de Bretagne, et notamment a Roscoff, où l'on voit un énorme figuier, l'un des plus magnifiques monuments du monde végétal.
Le contraste est plus grand encore entre les Iles environnées de vapeurs marines, comme l'Irlande ou la GrandeBretagne, et les régions tout à fait continentales, situées, comme les steppes de la Tartarie ou les plateaux de l'Asie centrale, à plus de 1,000 kilomètres des rivages de l'Océan. Tandis qu'en Irlande, baignée par les eaux «u Gulf-slream, une température, comparativement fraîche en été, tiède en hiver, entretient une végétation constante et transforme l'Ile en une « émeraude des mers », les steppes des Bachkirs, situés sous la méme latitude, sont tour a tour torréfiés jiar la chaleur et glacés par le froid, et la végétation y est des plus appauvries. Dans les environs d'Astrakhan, qui se trouve à la même distance de l'équateur que les vignobles de la Charente, les ceps donnent d'excellents vins, grâce à la forte chaleur de l'été, mais à la condition qu'on les enterre pendant l'itiver pour qu'ils échappent à l'action fatale du froid.
Les autres contrastes climatériques observés dans les différents pays à égale latitude proviennent de la diversité des reliefs et des sols. De hautes montagnes changent la température normale d'un pays, soit en arrêtant, soit en détournant les vents chauds ou les vents froids, soit aussi en abaissant la température de l'atmosphère et en la privant de l'humidité qu'elle contenait. Les forêts ont aussi leur action. Elles abritent le sol contre les rayons du soleil, puis, quand la chaleur reçue par la terre retourne dans