Du veste, on peut voir la mer à l'oeuvre sur toutes ses cotes basses, où elle dépose des couches saillies, destinées à devenir à la longue des masses de sel gennoo» #s qu'elles seront enfouies dans l'intérieur de la terre par la formation de strates plus modernes. Lorsque, ta la suite d'une tempête ou d'une lorte marée, les eaux de l'Océan s'étalent en une mince nappe sur une plage horizontale ou dans quelque dépression peu profonde, cette faible couche liquide, épanchée sur une vaste surface, s'évapore rapidement sous les rayons du soleil et laisse à sa place une légère croûte blanche de cristaux salins d'autres nappes, poussées par la houle ou le flux dans le même bassin d'évaporation, disparaissent également en formant de nouvelles couches de cristaux; c'est ainsi que se forment graduellement, au bord de la mer, de même que sur les plages des lacs salés et des mers intérieures, de véritables bancs d'une épaisseur considérable'.
Même la mer Noire, où la proportion de sel est relativement très-pea considérable, est sur une grande partie de son pourtour bordée de ces marais salants naturels. En Bessarabie, au sud d'Odessa, trois « iûuans » d'une superficie totale de plusieurs centaines de kilomètres carrés, cessent de recevoir en été leurs affluents d'eau douce, et toute l'eau qui s'y est épanchée en hiver s'évapore en laissant une croûte de sel; vers le centre des bassins de cristallisation, la masse solide finit même par avoir trois décimètres d'épaisseur. En 1826, ces fabriques naturelles, exploitées par les indigènes, produisaient environ 120 mille tonnes de sel pur'. Dans la plupart des contrées populeuses de l'Europe occidentale, l'homme change les plages vagues en marais salants aux contours réguliers; les dépressions inégales, où l'eau de mer s'évaporait au hasard, 4. Voir, dans le premier volume, le chapitre intitulé les Lacs.
$. Bischof, Lehrbuch der chemischen vnd phytikalischen Géologie.