la trombe par l'appel de l'air vers la circonférence. En dépit des récits populaires, il est bien rare que l'eau soit emportée jusqu'aux nuages bas qui pèsent sur la mer et qu'elle aille retomber en déluge à une grande distance; toutefois les flots d'eau salée qui se déversent au loin dans les terres pendant les ouragans prouvent que ce phénomène n'est pas impossible, et que des masses liquides, et. non pas seulement des vapeurs ou des gouttelettes éparsés, peuvent être aspirées dans l'espèce de cheminée que forme le météore. On dit que des navires menacés par une trombe ont réussi à détruire à coups de canon cette colonne mouvante de vapeurs et à rétablir ainsi l'équilibre de l'atmosphère mais lorsque la !rombe a des dimensions considérables, le passage d'un boulet à travers les vapeurs tourbillonnantes ne peut avoir que des résultats bien passagers. D'ailleurs, une trombe est rarement un phénomène isolé; presque toujours elle se rattache à une tempête que le navire ne peut pas éviter. En général aussi, l'influence des remous aériens se fait sentir jusqu'à une grande distance de leur pourtour apparent ainsi des mâts de vaisseau ont été brisés par le vent, alors que sur le pont on ne s'apercevait d'aucun mouvement violent de l'atmosphère et que le tourbillon semblait encore éloigné.
Malheureusement, il faut le dire, les trombes sont, de tous les météores, ceux qui ont été le moins soigneusement étudiés. Et pourtant il est certain qu'une connaissance approfondie des phénomènes divers qui s'accomplissent dans la formation de ces faibles remous aériens fera bien mieux comprendre les tourbillons plus vastes des cyclones, le système des vents tout entier, et peut-être aussi les mouvements des astres dans le ciel et la rotation des nébuleuses. De même que l'embryogénie a contribué, plus que toute autre étude, au développement des sciences anthropologiques, de même c'est en suivant dès l'origine de son mouvement la molécule d'air qui tourbillonne dans l'espace