déblayait, ils ne manqueraient pas de s'élever bientôt a la hauteur du toit.
Sur le plateau faiblement ondulé qui s'étend au pied des grandes pyramides d'Egypte, on peut étudier aussi les mêmes phénomènes. Les vents d'est et de nord-est qui viennent frapper la face orientale des énormes masses de pierre, rebondissent en arrière et, développant sur le sol leurs ondes réfléchies, ne permettent pas au sable de se déposer sur les degrés inférieurs des édifices; c'est à une certaine distance seulement, à l'endroit précis où le cou* rant répercuté est neutralisé par les masses d'air venues directement de l'est, que se dressent les renflements de la dune. A l'orient des pyramides, an contraire, de longs talus de sable, plus ou moins inclinés, viennent s'appuyer à la base des monuments. De méme au pied de certaines falaises de la Ligurie où les sables s'accumulent en dunes. il existe toujours une sorte de fosse entre le roc et les amas mobiles.
Lorsque le travail de l'homme n'intervient pas pour arrêter le progrès des dunes formées sur le rivage de la mer, les divers obstacles qui ont déterminé l'accumulation des sables disparaissent d'abord du côté du talus d'éboulement sous des couches successives; puis, quand cette partie est cachée en entier, la face antérieure commence il s'engloutir à son tour. Le vent, au lieu de se développer suivant un plan horizontal, comme sur la surface de l'Océan, est obligé de prendre une direction oblique pour remonter la pente de la dune; dès que celle-ci est assez élevée, le courant atmosphérique passe librement au-dessus de l'obstacle qui l'arrêtait auparavant, le petit remous qui tournoyait en deçà arrête ses gyrations, et rien n'empêche alors le sable de combler peu à peu le ravin que la répercussion du courant aérien avait maintenu devant la barriére. Bientôt l'aréte de la dune coïncide avec celle de l'obstacle; celui-ci disparaît complétement; et le monticule,