grosseur par le mouvement des flots qui les froissent les uns contre les antres, ne cessent de cheminer vers l'ensbouehnre de la Somme. Arrêtés, à dix kilomètres au delà des dernières falaises à silex, parle promontoire du Honrdei, ainsi nommé du heurt des flots, Ils sont ensuite repris par le courant qui se porte vers le détroit; de plus en plus triturés, ils voyagent de banc de sable en banc de sable, puis, après avoir franchi le détroit, ils vont se déposer en nuages de vase, soit à la surface des innombrables bancs de la mer du Nord. soit sur les rivages des Flandres, de la Hollande et de l'Angleterre orientale ce sont les dépôts qu'on appelle du nom expressif de gain de flot dans. les parages de la Manche. Les 10 millions de mètres cubes de débris enlevés annuellement aux falaises de Sussex et de Kent, .ainsi qu'à celles du Calvados et du pays de Caux, sont reportés sur le littoral des pays du nord c'est aux dépens des côtes de la Manche que se forment les polders de la Hollande et les fens de Norfolk et du Liucoln-shire. Par suite de ce double travail, d'érosion sur un point et de dépôt sur un autre, les rivages situés au nord du détroit offrent un .contraste parfait avec les côtes de la Manche. Tandis qu'aux bords de cette mer, les falaises de France et d'Angleterre sont découpées en baies concaves, les plages qui se prolongent au nord du Pas-de-Calais affectent uniformément une disposition convexe. Le flot rend en sables et en vase ce qu'il a pris en roches et en galets*.
Il ne faut point croire que ce soit la seule force d'impulsion de l'eau marine qui démolisse les falaises du bord. La masse liquide serait presque impuissante contre les durs rochers si, en approchant de la rive, elle ne se chargeait de débris de toute espèce, blocs et galets, sables et coquillages, projectiles que lance chaque vague contre les murs qui la •dominent. Se servant des pierres tombées précédemment 1. Ji.i:-o!i.il, Annales des l'onts tt Chamécs, I" sem., p. tOi.