Si doux marées se superposent lorsque, venant de pointe opposés, elles se rencontrent à l'heure <lti plein, par contre, «Iles se neutralisent et se suppriment lorsque le flux de l'une se croise avec le reflux de l'autre t il se produit alors un phénomène d'interférence comparable celui de deux vibrations lumineuses s'éteignant mutuellement. FitzRoy, le premier» a signalé une région de l'Océan où les marées contraires maintiennent en équilibre la surface des eaux. Cette région est l'estuaire de la Plata. A la vue de ce golfe, qui n'a pas moins de 2&0 kilomètres h rentrée, on afiPïùt liartè de croire que l'amplitude du flux et du reflux y est énorme comme dans la baie de Fundy ou dans le golfe de Saint-Malo mais au contraire, les marées y sont presque nulles. Les fortes oscillations de niveau qu'on observe dans cet estuaire sont dues presque uniquement aux brises régulières et aux tempêtes qui dépriment les vagues d'un côté pour les soulever de l'autre. Or, comme en général les vents de terre dominent pendant la matinée, et sont remplacés le soir par la brise du large, le flux et le reflux, obéissant à l'impulsion alternative de l'atmosphère, se succèdent de douze heures en douze heures; In marée monte l'après-midi pour redescendre le lendemain matin'. Cette anomalie apparente s'explique facilement par la rencontre de la haute et de la basse mer a l'entrée de l'estuaire. Les vagues de marée, qui se dirigent, au sud vers le Brésil, au nord vers la Patagonie, ne frappent point les cOtes au même instant du jour; elles se suivent à un intervalle de plusieurs heures, et les courants latéraux qui en dérivent se succèdent au débouché de l'estuaire de la Plata, de manière à en maintenir la masse liquide à peu près au même niveau. Au moment où le reflux de la marée septentrionale tendrait à se produire, arrive le flux méridional, dont la pression, exercée en sens contraire, empêche «. Martin de Moassy, Confédération Argentine, 1. 1, p. 79.