insoucieux du temps, ils se laissent bercer par le flot sans même se donner la peine de tendre les voiles leur goëlette, plus lente qu'une tortue de mer, avance ad plus d'un mille par heure. puis, après Irait ou dix jours de traversée, ils aperçoivent enfin les montagnes bleuâtres de la NouvelleGrenade et les rives sablonneuses ombragées de cocotiers. Parmi les courants, il en est qui se produisent évidemment par suite de la rupture d'équilibre entre les niveaux. Ainsi la mer Baltique, recevant plus d'eau par les apports des fleuves qu'elle n'en perd par J'évaporation, doit nécessairement épancher ce trop-plein dans la mer du Nord à Lav&rs le détroit du Sund et les deux Belt. Toutefois ces issues étant assez larges et profondes pour déverser en peu de temps la masse d'eau surabondante, le courant de sortie n'est point permanent; fréquemment les flots chassés par le vent d'ouest se portent à sa rencontre, de la mer du Nord à la mer Baltique, et de ce conflit des eaux naissent des mouvements locaux et imprévus redoutables pour les navires sur quatre jours, les eaux superficielles coulent en moyenne pendant quarante-huit heures vers le Cattegat, elles refluent dans la Baltique pendant un jour, et pendant l'autre jour on ne remarque aucun mouvement sensible dans l'un ou l'autre sens. Souvent aussi, d'après Forchhammer, deux courants contraires glissent au-dessus l'un de l'autre, l'un superficiel et plus léger, venant de la Baltique, l'autre plus lourd à cause du se! qu'il contient et glissant au-dessous; c'est l'eau de la mer du Nord. A l'autre extrémité de l'Europe, des phénomènes analogues se passent dans le Bosphore, à l'issue de la mer Noire. Ce détroit, qui reçoit les eaux surabondantes du Pont-Euxin, offre en moyenne une largeur de 1,800 mètres et 27 mètres et demi de profondeur S de sorte que si les eaux marines y coulaient d'une manière continue comme dans 4. Tchihatclief, Asie Mineure.