surface des mers glaciales» continuent-elles leur marche vers le pôle? Là commence l'hypothèse, puisque nul navigateur n'a pu encore explorer ces parages et en étudier lé régime hydrologique mais du moins on connaît en partie les origines du courant polaire, et, par la direction que prend cette masse d'eau, on peut indiquer celle que doit. suivre le Gulf-stream luiTmôme, Le.long de toutes les côtes septentrionales de la Sibérie, ainsi que nous l'ont appris Wrangel et d'autres explorateurs, un courant d'eau froide se porte dé l'est à l'ouest. Rencontrant sur son chemin la grande île de la Nouvelle-Zemble, il en recouvre les plages et les écueils d'énormes quantités de glace qui rendent l'Ile tout à fait inhabitable et ferment les détroits à la navigation. Arrêtées par cette barrière, les eaux du courant glacial sont obligées de refluer au nord, et de se diriger au nord-ouest vers le Spitzberg, dont elles contournent l'archipel au nord pour entrer ensuite dans les parages du Groenland. C'est là qu'elles commencent enfin prendre directement le chemin des iners équatorialcs tous les navigateurs qui se sont hasardés au nord-ouest de l'Islande ont reconnu l'existence de ce courant qui longe le littoral jusqu'au cap Farewell; sa vitesse moyenne, d'après Graah et Scoresby, est de 5 à 6 kilomètres par jour.
Au sud du Groenland, la nappe amincie du Gulf-stream doit rencontrer ce courant transversal et sans doute, par suite du poids plus considérable que lui donne sa forte teneur en substances salines, elle plonge dans les profondeurs pour se changer en un courant sous-marin, qui finit par se mêler complétement aux eaux froides des mers boréales et reflue ensuite vers l'équateur en sens inverse de sa première direction. Ainsi le fleuve d'eau tiède sorti du golfe du Mexique alimente, par ses apports incessants, les contre-courants polaires, et le grand circuit s'établit de la zone des chaleurs à celle des glaces. Peut-être même le reflux du Gulf-stream s'accomplit-il parfois, sous la pression des