au-dessous. fi se produit ainsi une alternative constante de positions eiUre tes nappes liquides du Gulf-streaov et l'on peut en conséquence remarquer, en traversant le courant dans toute sa largeur, une série de bandes parallèles d'une température inégale Dans chacune de ces bandes, les eaux chaudes s'élèvent tour à tour à la surface refroidie de la mer. Chose remarquable, si le Gulf-stream ne coulait pas, comme il le fait, dans un lit entièrement composé d'eau froide, et se mouvait sur le fond même de l'Océan, il perdrait.rapidement sa haute température et cesserait par conséquent d'être un foyer de chaleur pour l'Europe occidentale. En effet, le sol terrestre étant un bon conducteur du calorique, les eaux tièdes du courant lui communiqueraient leur température et finiraient par se refroidir tout à fait; mais les eaux froides du courant polaire, interposées entre le fond de la mer et les couches du Gulf-stream, servent à celles-ci d'écran protecteur pour empocher le refroidissement. C'est par de semblables contrastes que s'établit l'harmonie du monde.
La quantité de chaleur que le courant du Golfe entraîne vers les régions septentrionales est une partie très-notable du calorique emmagasiné dans les eaux sous le climat torride. les cétacés, les poissons et les autres habitants de la zone tropicale descendent le cours du Gulf-stream sans s'apercevoir qu'ils ont changé de patrie, et souvent ils poussent leurs voyages aventureux jusqu'aux Açores et sur les côtes de l'Islande; les oiseaux du sud remontent aussi vers le nord dans la couche d'air attiédie qui repose sur le courant. Les animaux des mers septentrionales, au contraire, sont retenus prisonniers dans l'océan Glacial, et les baleines franches, dit Maury, reculent devant le Gulf-stream, comme devant une « barrière de flammes.» La chaleur totale du courant suffirait, si elle était ramassée sur un seul point, pour 4. Franklin Bâche, UniledStotet Coasl-Suneg.