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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1839-12-31

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 31 décembre 1839

Description : 1839/12/31 (A4,N47).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63665376

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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^–g-====^mm j , Les actionnaires de la Revue du XIX Siècle, ont déjà été prétends dans le bulletin, que les coupons d'intérêts de leurs actions 1 lié.devaient être soldés que par les correspondans des colonièt.

Ghaqtteooupon, vaut une demi année d'abonnement à la Revue, iMlWnéB lil bulletin. L'intérêt de trois actions, paye ainsi tout tteftis ttàe année d'abonnement à la Aevw et au bulletin. Cet iMérêtie pari que dû jour on le prix des actions a été encaisse.

;, TfàtTe correspondant de h Poiate-à-Pitre nous a fait part d une drculaire adressée par lui aux actionnaires et abonnés de la Revue du XIX- tiède, en retard pour leurs paiemeos, et dans Jttupllfe il réclame vivement les sommes par eux dues. Malgré le Stt très-grave que de pareils retards ont fait subir au jourftal, fin retardant son développement, sa propagation et son succès, qp'e&L dès long-temps assuré le recouvrement des fonds sur lesquels il avait dû compter, nous n'avons cessé d'avoir pleine cototiance dans la parfaite loyauté des habitans à remplir leurs fogaggemeuB. C'est donc avec regret que nous avons vu notre correspondant, dominé par l'ardeur de son zèle et .par le

sentiment des besoins de la Revue, réclamer avec trop dewacité peut-être les sommes arriérées. Les colons qui volontaireméat; se sont rendus par leur signature comme actionnaires vies débiteurs de leur organe le plus ancien et le plus fidèle, et ceux qui ^depuis quatre ans, ont été ses abonnés , ne sauraient concevoir même la pensée de se soustraire à une dette d'honneur, qne W circonstances rendent doublement aerée. N081 serions ronc forcés de désavouer notre correspondant, s'il avait eu réel-

lement l'intention d'élever à cet égard un doute injurieux pour le «àructère des créoles, ou s'il avait cru nécessaire de violenter leur bonne 'volonté qui, dans aucun cas , ne nous parait susceplibie'd'être mise en question. Mais nous préférons voir dans la -,vke imkimu de notre correspondant l'effet non calculé de son à la cause coloniale, identifiée avec la Revue du XIX* attofey et nous croyons que tout nos amis auront pensé ifamne BOUS.

1 Il est des bornes à toutes les choses justes, à toutes les actions M<nt<<t«, à toutes les idées raisonnables; mais lorsqu'il s'agit di la dérmm, de la calomnie et de l'ablurcle, l'horison n a plus de limites;* Nous venons d'en avoir la preuve par un fait arrivé ? tout récemment à notre connaissance, et qui témoigne à quels pitoyablesexpédiens peut recourir, pour se satisfaire, l'esprit i dè nvalité et de dénigrement.

- - ----- _L_-

1 il nous est revenu que dans une de nos colonies on avait cneriH ché à accréditer cette étrange imputation à l'égard de la Revue 1 cIÎI, XIX» siècle, que dans les numéros qui renferment des articles sur les questions coloniales il était tait deux éditions, une pour les colonies, dans laquelle se trouvaient ces articles. une tftre pour le public métropolitain dans laquelle ces articles étaient supprimés et remplacés par d'autres.

11 fajùt, pour oser proférer de pareilles absurdités , avoir une bien triste opinion de l'intelligence de ses auditeurs. Quel est celui d'entre eux qui n'aura pas fait cette simple réflexion, qu'en

èupposaiit qu'il existât un homme assez élionté pour jouer un rôle de cette nature , il ne pourrait s'en rencontrer d'assez stunon pas quatre ans pide pour espérer le jouer impunément, non pas quatre ans , mais une seule fois? Gomment, en effet* pourrait-il venir à la peipsée du. directeur d'une Revue qui s'imprime à la même presse et aui mêmes heures qu'une concurrence, de pratiquer sous les yeux de cette-ci une fourberie qui, le lendemain, serait dénoncée aux deux émisphères? Et Ion même que ce directeur se compléraît à supporter bénévolement une perle très-considérable

pour se livrer à une réimpression clandestine dont les dépenses në sauraient figurer sur les livres de la société, le secret de cette déloyauté serait encore chose impossible, puisqu'en France environ" 200 créoles ou népocians des ports reçoivent b Revue avec tous ses articles colonaaux. et qu'ils auraient bientôt mis en regard leur édition avec celle des cafés et des cercles abonnés du journal

Un homme très-spirituel disait, au temps de la terreur, que s'il était accusé d'aifeir emporté dans ses poches les tours de Notre-

Dame, il en serait fort inquiet. Cette critique de r esprit gobemouche parisien auquel on fait adopter parfois les plus incroyables bourdes, ne saurait en rien s'appliqner à l'esprit créole, clui a fait pleine justice de la bourde qu'on avait essayé de lui débiter, à travers l'Atlantique. Il était bon cependant de tenir nos amis en garde à l'égard des insinuations malveillantes dirigées contre la Revue par des motifs suffisamment appréciés a cette heure.

Paris, 30 Décembre. Le ministère parait indécis sur la base du projet de loi qu'it doit prochainement présenter aux Chambres concernant les sucres. Les journaux, qui de temps en temps abordent cette grave question, semblent eux-mêmes partager cette incertitude. Quelques unes se, prononcent en faveur de l'opinion qui demande la I suppression pure et simple de l'industrie du sucre indigène.

D'autres veillent seulement qu'on modère sa production. Une

troisième classe enfin réclame un ajournement nouveau, conuei lequel s'éleveraient et les colonies et les producteurs métropolitains. il est difficile de pressentir quelle sera celle de ces opinions qu'adoptera le ministère, et nous craignons bien que les colonies souffrent encore quelque temps des incertitudes de cette situation provisoire, et des complications nouvelles que parait présager l'attitude des différens partis au sein du parlement.

- Le discours de la couronne doit cependant les rassurer, non seulement parce qu'il annonce d'une manière explicite que la Chambre aéra spisie d'un projet de loi, mais parce qu'il indique une grande réaction qui s'opère à cette heure dans les esprits par rapport au système colonial. Jamais le gouvernement ne s'était prononcé avec autant de précision et de fermeté sur noséta-

blissemeos d'Afrique. L'assurance donnée par la couronne que la France ne quittera plus l'Algérie a trouvé d'énergiques sympathies dans la presse et dans le pays. Cependant les dépenses excessives dont elle a grevé l'état depuis dix ans, le peu de solidité des relations que nous y avons établies, l'état précaire de

nos établissemens, où le premier des vagabonds peut, en quelque sorte, promener à son gré le ravage et l'incendie, donnent beau jeu aux-adversaires du système colonial. Tous ont gardé le silence devant cette manifestation des vœux du pays i rtw qu'il y a peut-être de plus étrange, c'est qu'elle soit sortie d'un cabinet qui renferme l'un des adversaires autrefois les plus opiniâtres de la colonisation. Si la conservation d'une colonie, qui jusqu'à présent nous a coûté tant d'hommes et de millions sans rien nous donner en.

échange, préoccupe et enthousiasme à ce point l'opinion publique, quettes ne seront pas ses sympathies pour ses colonies, qui sans rien coûter au Trésor, sont un élément nécessaire de la prospérité de notre commerce et de t avenir de notre marine! Le temps est à tout le meilleur remède : il détruit les préjugés, il apaise les dissentimens , il éclaire un peuple raisonnable sur ses véritables intérêts.

Un nouveau débouché se prépare, en même temps , pour le sucre des Antilles. Les négociations commerciales commencées entre le gouvernement français et la Hollande paraissent avoir fait un pas imporlanl. On est à peu près tombé d'accord sur l'introduction directe en Hollande des sucres français. L'importation par navires français jouirait des mêmes privilèges que celle qui serait faite au moyen des navires liollandais. Si le traité est conclu sur ces bases, comme tout semble l'annoncer les colonies n'auront qu'à tW féliciter des nouveaux et importans débouchés que trouveront leurs productions.

L'état comparatif des revenus de la Jamaïque pour les récoltes de 18,58 et de 4839 a été déposé le 12 novembre dernier sur la bureau de l'Assemblée coloniale par lé gouverneur. Il résulte ce document officiel que le déficit du sucre a été de 18,135 --:;.

cauls ; celui du café de 4,644,974 livres ; celui du rum de 9 boucauts, celui du gingembre de 1,542 futailles. ,.-..4>,_: Ce déficit général a pour cause la paresse des noirs, qui -

sent de travailler.. P cjc

- La lettre suivante de M. le ministre du commerce, a éte^*«*~ adressée aux chambres de commerce des ports : « Messieurs, certaines dispositions des réglemens anglais sur le pilotage, détruisaient l'assimilution du pavillon français au pavillon britannique, telle qu'a voulu l'établir la convention du 26 janvier 1826. Pour y obvier, le gouvernement du roi avait demandé: - - -,

1° L'affranchissement pour ceux de nos battmens qui jaugent moins de 60 tonneaux, de l'obligation de prendre un pilote entrant dans tous les ports de la Grande-Bretagne ; » 2° Le droit pour tous les bàlioiens français de ne pas payer le pilotage quand ils n'ont pu parvenir à se procurer de pilote après avoir tait tous les signaux d'usage, » J'ai la satisfaction de vous annoncer, que ces demandes ontété accueillies, el que des ordres vieuneut d'être donnés en conformité par l'administration anglaise aux autorités compétentes: » Le ministre de l'agriculture et du commerce.

» Signé L. CUNIN-GRIDAINE. »

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UNE HISTOIRE D'IVROGNE.

Jamais Vienne n'avait subi de plus horrible tempête! Let vents le pluie éelatait en brisant ses lourdes gouttes sur les j pavés qui ruisselaient ; la foudre jetait partout ses burlemens et ses Main 1 Aussi, un jeune homme d'apparence maladive, soigneusement enveloppé dans les plis de son manteau resserréautour de son eorps, s'efforçait de se soustrnire, du moins mal possible, à la violence de l'orage. La tête basse, les yeux à demi fermés, il regagnait à pas précipités la maison qu'il habitait, et où l'attendait sa jeune femmè. tonqieil trébucha et faillit tomber. --,

Il s'était heurté contre un homme couché dans le ruisau. JHavmc de ce corps gisant dans la fange, il frisonna d'épouvante ; car il crut d'abord âne ses pieds avaient foulé la victime d'un mal-. heur ou d'un assassinat. Mais quand il se baissa pour secourir l'infortuné supposé, il reconnut qu'il avait tout bonnement atraire il un homme pris de vin, et non à un cadavre.

Maudit ivrogne! s'écria-t-il.

4 ces mots, l ignoble créature qui se vautrait complaisamment dans le fuÎMeau, se releva Voûte dégouttante de l'eau qui trempait ses vêtemens et qui souillait sa longue chevelure en désordre. Elle essuya, du reven de la main, son front marbré de boue, regarda le jeune homme, et d'une voix hébétée et entrecoupée par l'ivresse : Maudit ivrogne ! tu dis, Carie Maria de Weber? Maudit ivrogne !. Un maudit ivrogne qui te vaut bien, entends-tu?

Et couune Weber voulait s'éloigner ivecd-goùt.

- Ne t'en va point !. Ne vous en allez pas, je vous prie, monsieur de Weber. Parce que je suis un ivrogne, ce n'e.-t pa* une raison pour que je meure. Or, si vous me lassez là dans le ruisseau, je serai bientôt noyé sous l'eau, étouffé par la boue, ou saisi par le froid. Reconduisez-moi donc chez moi. Je demeure à deux pas d'ici dans New Staad. N'ayez paslpeur. Vous êtes assez trempé par la pluie pour ne pas avoir à craindre que mon contact vous mouille davantage.

Weber céda à un mouvement de compassion, prit l'ivrogne par le bras et se dirigea vers le quartier qu'il lui avait indiqué. Cependant le malheureux que soutenait le maestro finit par retrouver, grâce au mouvement et à la position perpendiculaire qu'il avait reprise, un peu de force et d'inlelligeuce. Mais cette intelligence- flottait encore dans -les soubresauts causés par les ondulations du vin, et tenait à la Fois du bon sens et de la déraison. - -

- Une belle tempête ! disait-il, une fort belle tempête !. Et cependant, il y a cinquante ans, j'en ai vu une bien plus belle, une bien plus considérable, dans les environs de Torre del Greco, en Italie !

Atorsl nMMMieur Weber, j'étais jeune! Alors, j'étais beau! Alors, j'avais du talent comme vous! Comme vous j'écrivais des partitions d'opéra ! Bétc de somme que j'étais, je révais de la l'enommh, de la gloire, de la fortifie, moi qui devais tomber, en poursuivant l'art, dans le trou de la crapule et de rivrognerie! une = fond de ce

cloaque infime, c'est une bonne chose que de se griser. Fi donc, que dis-je, se griser?. Il laut laisser ce mot et cette cbo%e-là aux n-eluquelâ-C'est se saouler que je voulais dire. J'aila laugueé paisse, elle tourne mal. Oui, se saouler ; tomber ivre mort dans le ruisseau i et tout oublier durant quelques heures : tout, jusqu'à la misère et la honte!. Bon, voilà que je radote, au diable le radotage!

Et il poussa un éclat de rire qui domina la foudre, les vents, la tempête, et auquel répondirent les hurlemeu de trois ou quatre

chiens épouvantés.

Voyons, que disais-je tout à l'heure? Ah ! je m'en souviens ! j'errais dans les environs de Torre del Greco, par 'un horrible temps comme celui qu'il fait. Je frappe à la porte d'une maison isolée, Pan! pan! pan ! On ne répond pas. Je refrappe 1 Pan! pan! pan!

Rien. Je frappe de nouveau ! Pan ! pan ! pan ! pan ! pan ! pan ! pouf!

ventrebleu ! Qui est là, crie une voix fa<bte?–Un étranger égaré (lui demande asile. La porte s'ouvre et je vois un jeune homme pâle comme vous, avec des apparences maladives comme vons d qui avait quittélelit où il àouflVaiî: pour remplir les devoirs de l'hospitalité envers moi. Quaud je dis l'hosl)italilé,cet hospitalité consistait tout bonnement à m'accoi dt-r un nhri, car je ne trouvai dans la chaumière, ni un morceau de pain à manger, ni unverrede vin à boire.

(Juand nous eûmes un peu fait connaissance, je ne pus m'empêcher de témoigner à mon bote ma surprise de l'isolement dans lequel il vivait. Je suis venu ici, me dit-il, pour cacher ma honte et pour mourir inconnu.

Inconnu! 'm'éc,'iAi-je. Cependant, je vois là des manuscrits de musique chargés de ratures et qui semblent m'annoncer que vous vous occupez de composition ? Singulier hasard qui nous réunit ! Car moi aussi, je rève la gloire de maestro ; moi aussi je subis les initiations de la pauvreté, pour pouvoir - entrer dans le sanctuaire de l'art.

Je me suis enfui de la lioutique de mon pere, honnête et riche marchand de Vienne, et je voyage en Italie avec une bourse qui n'a jamais été bien roncle et dont le ventre s'aplatit de jour en jour. Mais j'ai la gloire devant moi ! Je marche gaiement, comme les Isralélilt M suivaient dans le désert la colonne de feu qui les menait à la terre promise.

Vous avez une famille, vous avez un père, et vous les avez quilles pour courir sur les liaces d'un fantôme perfide et menteur?

Ab l je n'en eusse pas fait autaut, moi! Ecoutes, je vais vous dire ma vie. Peut-être ce récit vous sauvera-t–il du sort qui vous attend