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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1839-11-19

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 19 novembre 1839

Description : 1839/11/19 (A4,N41).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k6366531q

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86%.


Nos œrrespondaos de la Guadeloupe et celui de Sainl-Denys à Bourbon, ont commencé à combler l'arriéré, et nous donnent l'assurance que désormais les recouvremens s'opéreront plus rapidement, et nous parviendront plus régulièrement que par le passé. - - -

- Quelquesabonnés paraissent ne pas bien comprendre la nécessité 1 pour la Revue de faire réclamer d'avance leprix des abonnemens ; nous ne pouvons que répéter ici ce que nous avons déjà dit à cet égard dans le Bulletin, à savoir, qu'il est de principe absolu, en

fait de journaux de ne jamais servir un abonné qu'il n'ait préalablement versé le montant de sa souscription. Tout journal qui agirait différemment en France compromettrait son existence , à

plus forte raison dans les colonies ou 1ns recouvremens sont plus difficiles et plus lonfts à opérer. Si la Revue du XIX* tiècle, n'a pu dès le principe adopter ce mode universel, cela tient à la 1 manière inopinée dont ses relations se sont établies avec les colo-

nies. Il en est résulté que les abonnemens dus se sont accumules, et que la Revue, avec un artif considérable, s'est trouvée dans me situation très-difficile, lorsqu'il a fallu fournir son caution-

nement pour la politique, et suflire en même temps à toutes les dépenses du journal réduit à ses seules rpcettes d'Europe. Servir huit cents numéros aux co!onies un an, deux ans, et jusqu'à trois ans de suite sans en recevoir le prix on comprendra que c'est

une charge beaucoup trop lourde pour une publication dont le capital social n':t pas été calculé dans une prévision d'avances si énormes. Il est donc évident que ces avances sont désastreuses puisqu'elles privent la Revue des ressources qui serviraient à

accroître son influence en étendant sa publicité. Y a-t-il un seul abonné des colonies qui puisse alléguer d'aussi bonnes raisons pour se dispenser de solder dès le mois de janvier l'année d'a-

bonnement qui commence à cette epoque ? Toutefois, même en supposant que leà recouvremens et les envois de fonds se ftssent avec une grande célérité, la Revue n'en resterait pas

moins a découvert durant six a sept mois pour les Antilles, et huit ou neuf mois pour Bourbon , avant d avoir pu encaisser le montant des traites qui lui seraient expédiées.

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Plusieurs de nos correspondans demandant desrenseignemens sur le mode de paiement des coupons d'actions, nous les invitons à - se régler d'après les - explications - suivantes :

Tous les coupons des actions placées aux colonies ne doivent se régler qu'aux colonies même.

Chaque coupon d'action donne droit à une demi-année d'abonnement pour la Revue ou à une année pour le Bulletin. De

telle sorte qu'avec trois coupons d'actffn on solde une année d'a- bonnement pour la Revue et le BulleKn, avec deux coupons on

n'a que 15 francs à donner pour compléter l'abonnement, et 30 francs, si on n'est porteur que d'un seul coùpbn.

Les créoles qui, ainsi que MM. de Périnelle, Pecoul, Callard,

Tabouillot, de Richemont, CUbrièrdll GoI, Mad. Dévarjeux, etc., ont cinq actions ou un plus grand nombre, comme MM. Zénon Douillard, Gachet, Chérot-Djumaine, etc. Après avoir donné trois coupons pour leur abonnement, recevront le prix des autres cou-

pons en argent d après la somme indiquée sur chaque coupon.

Or, les coupons sont exigibles au 5 janvier de chaque année pour l'intérêt de l'année précédente, et se reçoivent pour l'apour

bonnement de ranuee qui commence.

Toutefois l'intérêt n'est dû qu'à dater de l'époque de l'encaissement du prix des actions. Ainsi, par exemple, M. Tabouillot

qui a souscrit à Bordeaux, en 1837, et qui a reçu ses actions a la Basse-Terre, en 1838, ne pourra exiger le paiement de ses coupons qu'à dater de l'époque ou M. Bonnet aura fait parve- -.- - - -. - - - --

nir les iUUU francs qu u a au encaisser ae cet nonorauie membre du conseil colonial.

Nous espérons qu'à St Pierre (Martinique). M. Bourdillon, qui n'a pas soldé le prix de ses actions, voudra bien, sans autre avis,

les remettre à M. Rufz, notre correspondant. M. Bourdillon a du recevoir de M. Laroche la traite qu'il avait fournie et qui a été retournée protestée par défaut de paiement.

Ces considérations suniront sans aucun doute pour que des le commencement de 1840 nos correspndans rencontrent partout de l'empressement à acquitter l'abonnement de l'aonée en même temns nue l'arriéré. s'il en existe encore à cette époque. Les

abonnés de la Revue ne sauraient manquer de répondre a l'appel !

que nous leur faisons à cet égard. Qu'est-ce d'ailleurs, pour chacun d'eux, que 45 francs? Tandis que cette somme multipliée deux ou trois fois par 800 devient un capital très-important pour les destinées de la Rêtue.

Paris, 18 Novembre.

UN paocès CRIMINEL A LA GUADELOUPE.

Si l'on venait dire à un habitant de Paris que le procès de Pevtel ayant retenti jusqu'au-delà des mers, les habitans des

colonies en ont conclu que les notaires en France sont des scélérats , capables des plus grands crimes, le parisien demanderait si le soleil des tropiques ou quelque tremblement de terre n'a pas troublé le jugement et la raison des colons.

Peut-être la Gazette des Tribunaux arrive-t-elle jusques dans ces paisibles habitations où l'on dort portes et fenêtres ouvertes.

Il ne faudrait pas être surpris si, en lisant les longs récits de meurtres, de vols, d'attaques nocturnes, de suicides et de dé-

plorables accidens qui remplissent les colones de celte feuille, quelques créoles simples et naïfs s'imaginent que Paris et la France sont une caverne de brigands, un véritable coupe-gorge.

cette opinion ne serait pas plus raisonnable que la précédente, et cependant, elle aurait une base de vérité.

On se vante d'avoir en France beaucoup plus de lumières et de

pénétration que dans les colonies; et cependant on y tombe dans des erreurs encore plus grossières que celles que nous venons de supposer. Aux yeux de certaines gens, les rigueurs et les ca-

chots de l'inquisition n'étaient rien auprès du régime des habitations de nos colons. La malveillance et la mauvaise foi aident à la crédulité, qui leur est en aide à son tour. Nous:en avons un.

exemple récent.

Le procès d'un sieur Aimé Noël, porté devant les assises de la Goadelnnpe, a fourni un nouveau prétexte à des accusations

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1 passionnées, et peut-être à quelques spéculations ; car la cupi1 dité est très-ingénieuse à créer des prétextes, à exploiter le faux mieux encore que le vrai, pour nuire aux intérêts qui lui -- , - - - -- - - -

sont opposés. De quoi s agit-il, cependant ? d'un fait colonial si l'on veut, car il y figure un maître et un esclave, mais qui, pour le fond des choses, ne diffère en rien des mille procès dans

lesquels, en Europe, les passions jouent le principaf rôle. Tous les détails de cette affaire prouvent que le principal moteur a été ce qui, même encore en France, produit de déplorables excès et trouble des populations entières, la superstition. -

Mais analysons rapidement ce drame fastueusement arrangé par un journal judiciaire, pour le plus grand progrès de l'abonnement. Quels sont les accusés? Un homme appartenant à l'an-

cienne classe dite de couleur, une négresse libre, un char d'atelier mulâtre, que l'on avoue être tous trois sans éducat" et plongés dans l'ignorance. Que va dire M. Isambert ! voilage^

clientelle compromise. Que vont dire nos abolitionistes ? que 'i avec les esclaves,si les émancipés de longue date offrent si petkwfr-^ ressource ! \j p :::

Quels sont les juges ? Ce sont des blancs, des blancs d'El1 rope, invoqués comme magistrats par la métropole, sans préjugés par conséquent, qu'on ne peut accuser de connivence avec les colons, devant qui les faits ont été solennellement discutés, et dont l'arrêt a prononcé une simple amende.

L'esclave en faveur de qui la justice est intervenue, était, cela est établi, un sujet indocile, paresseux, livré d'habitude du vagabondage et qui, selon les mœurs locales, avait com-

SOUVENIRS INTIMES DU TEMPS DE L'EMPIRE.

KteUlj.

II.

Le siège de Saint-Jean-d'Acre fournit à Krettly l'occasion de réparer dignement la faute qu'il avait commise. Les Turcs ayant fait prisonnier du bataillon de la 18e demi-brigade , forcèrent nos soldats à boucher la brèche que notre artillerie élargissait à chaque instant. Le général en chef, ne voulant pas tirer sur ses propres sol-

dats , expédia un officier en parlementaire à la tour de Tautourah.

Chose qui paraîtra incroyable , vingt et un officiers avaient été envoyés déjà, et aucun d'eux n'était revenu ; le vingt-deuxième venait d'être tué en approchant de la tour, et personne ue se souciait plus

de se charger du message pour le teroce Djezzar, lorsque Krettly vint s'offrir généreusement d'être le vingt-troisième parlementaire, se flattant d être, non pas plus brave, mais moins malheureux que ceux qui l'avaient précédé.

- Bonaparte fait remettre au trompette un de ses mouchoirs blancs ,

signe ordinaire que prend tout envoyé de quelque nation qu'il soit, dans ces sortes de missions. Krettly s'avance en faisant flotter ce guidon improvisé qu'il avait attaché à l'extrémité d'une branche de palmier ; puis, dès qu'il fut parvenu à portée de fusil, il se jeta à plat-yentre et continua de ramper jusqu'au pied de la tour ; là. il

se leva et sonna la sommation ordinaire ; mais, pour toute réponse, 1 les Turcs font aussitôt sur lui une effroyable décharge qui coupe eu deux la branche de palmier qu'il tient à la main , et qui perce son guidon de tant de balles qu'il ressemble à une dentelle. Après une

telle réception, Krettly comprend de reste que les Turcs ne veulent pas entrer en pourparler avec lui, et, sans perdre de temps à en chercher la raison diplomatique, il ramasse un caillou, coupe avec son sabre le cordon de sa trompette, roule la pierre dans la lettre

que le général en ctael lui a remise pour Djezzar, lie le tout ensemble et le'lance aux maugrabins qui, sur le rempart, sont relta tout ébahis de tant de lUS-froid et de témérité.

En revenant, Krettly rencontra Eugène Beauharnais, seul et blessé à la tète par un éclat d'obus. Pour faciliter à son commandant la descente du boyau de la tranchée, le trompette lui offrit son bras, que celui-ci accepta.

« Je te connais déjà de nom, lui dit Eugène, j'aime les soldats

aussi résolus que toi. -

Mon commandant, répond Krettly avec modestie, ce que vous me faites l'honneur de me dire me flatte d'autant plus qu'en fait de bravoure et de résolution vous vous y connaissez, vous n'êtes pas non plus - de ces traînards qui ont toujours des engelures aux

yeux » (i).

A dater de ce jour , le fils de Joséphine accorda à Krettly une bienveillance , nous dirons même une amitié dont il lui donna par la suite les plus touchons témoignages.

A peine le trompette avait-il quitté son commandant, que les

soldats de la trancliée le conduisirent en triomphe à la tente du géné- !

ral Vcrdier, qui le félicita et l'engagea à aller en personne rendre compte de sa mission au général en chef* Napoléon était à table quand Krettly entra dans sa tente. Après

avoir exprimé à son parlementaire toute sa satisfaction, il remplit lui-même un verre de vin de Chypre, et l'offrant au trompette : « Tiens, bois cela, Bamboche, lui dit-il en souriant. Une politesse en vaut une autre, ajouta-t-il en se rappelant l'aragui du dé-

sert. Maintenant nous sommes qutttes." - Bonaparte abandonna un instant le siège de Saint-Jean-d'Acre pour aller, dans la vallée de Josaphat, au secours de Kléber et de unot, qui étaient bloqués, malgré la victoire éc latante que ce der-

nier venait de remporter. A peine arrivé sur le champ de bataille de MODt-Thaoor. Krettly aperçut l'adjudant-major Dalhmanu entouré par un groupe de mamelucks, et près de succomber sous leurs coups.

Il s'élance pour le délivrer, reçoit au même instant un coup de

lance et deux coups de feu. Tout couvert de sang , il sabre les - mamelucks qui le pressent et parvient à dégager son capitaine.

Le trompette tournait bride pour aller rejoindre son peloton, lorsqu'il s'aperçut qu'il était poursuivi par un mameluck qui scmblait acharné aprèslui. Malgré sa fatigue et ses blessures, Krettly

(i) Il est présumable que Krettly faisait ici allusion aux nombreuses ophtalmies qui firent tut d'aveugles en Egypte.

s'arrêta pour faire face à ce nouvel ennemi ; il pare un coup de taille, et son sabre est coupé un peu au dessus de la poignée par le dama3 du Turck ; mais , prompt comme l'éclair , Krettly se jette à corps perdu sur lui, le saisit à la barbe et, par un effort inoui , le renversant sur la croupe de son cheval, lui brise le crâne avec la crosse de son pistolet, seule arme qui lui restait. Un sabre d'honneur

donné par Bonaparte au brave trompette fut la récompense de ce fait d'armes.

De retour devant Saint-Jean-d'Acre, Krettly fut envoyé en parlementaire vers le coinmodorc anglais Sidncy Smith , à bord du vaisseau-amiral. La métier de trompette a quelquefois cela de bon ou de

mauvais qu'il tient tout à la fois au champ de bataille et à la diplomatie militaire. Sidney Smith , à la manière de certains héros d'Homère , lesquels n'aimaient rien tant, après un rude assaut donné à la ville de Vriam, que de faire rôtir un quartier de bœuf , régala

Krettly d'une tranche énorme de rosbeef , qui était encore tumant sur la table du commodore, pour aider le trompette à passer le temps qu'il allait mettre à répondre à la missive de Bonaparte. Quand l'un eut achevé sa part de rosbeef et l'autre sa lettre , ils se retrou-

vèrent sur le pont du vaisseau. L'élégance de l'uniforme du trompette ayant attiré l'attention du commodore, ce dernier lui demanda courtoisement et en s'exprimant en bon français à quel corps de l'armée française il appartenait.

« Aux guides du général en chef Bonaparte, répondit Krettly. -

vous ètes de fiers sabreurs ! reprit Sidney Smith en souriant ; puis s'adressant aussi à l'officier qui avait accompagné Krettly : Messieurs , ajouta-t-il, votre armée est brave et intrépide j mais il paraît que vous manquez de projectiles, puisque vous venez manœuvrer autour de nous pour nous forcer à tirer sur vos soldats, afin qu'ils

puissent ramasser nos boulets et nous les renvoyer ensuite.

En ce cas, vous n'avez pas sujet de vous plalhdre, répliqua Krettly. Ce n'est qu'un emprunt que nous vous faisons. »

La réflexion fit sourire le commodore qui congédia les deux diplomates avec beaucoup de politesse.

Bonaparte leva le siège de Saint-Jean-d'Acre pour rentrer eu

Lgypte en suivant la route du Caire. Arrivé sur le rivage de liazan, Krettly aperçoit une caravane de chameaux ; il s'éhmce avec son chef d'escadron sur la caravane. Deux Arabes veulent leur barrer le passage, d'un coup de revers Krettly décolle la tète du premier et