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Titre : Bulletin colonial : supplément à la Revue du XIXe siècle

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1839-10-24

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415

Notice du catalogue : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327173415/date

Type : texte

Type : publication en série imprimée

Langue : français

Format : Nombre total de vues : 495

Description : 24 octobre 1839

Description : 1839/10/24 (A4,N38).

Droits : Consultable en ligne

Droits : Public domain

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63665287

Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-3013

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/11/2012

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Paris, 23 octobre.

Le complément nécessaire du rapport, présenté par M. de Tocqueville au nom de la commission de la chambre des Députés. est nécessairement le procès-verbal des déclarations de MM. les délégués des colonies admis au sein de cette commission.

Nous le reproduisons en entier comme un témoignage, non seulement de la fidélité avec laquelle MM. les délégués remplissent leur mandat, mais encore de la haute raison, de la sagesse et du talent qu'ils ont apportés dans cette discussion.

Un grand intérêt s'attache à cet exposé des droits, de la situalion et des souffrances des colonies françaises. Dans ce procèswrbuj, qui est un long dialogue, les faits sont présentés dans leur réulilé, par l'expérience; ce sont des hommes honorables qui ont YII, 'lui ont une longue habitude deschoses, qui en ont la conscience, en présence d'autres hommes étrangers à l'objet de la question, et dont l'esprit flotte dans le varoue des théories.

I.es explications claires, précises, données par MM. de Cools, de Luhtiiti, Vidal de Liugendes, de Saint-Georges et Laurence, sont L* véritable expression des vœux des colons. On y reconnattra avec quel soin ils ont dû concilier les droits de l'humanité avec (ceux de leurs coimnettaus ; on verra surtout que les infortunés esclaves ont dans leurs maîtres des protecteurs plus bien"ieUans et plus sages, que dans les imprudens théoriciens dont la précipitation n'aurait d'autre résultat que de jeter cette classe de travailleurs dans le désordre et dans la misère.

lie m tour à MM. les délégués! Ils ont dignement commencé leur tache. Les explications données par eux ont déjà fait reculer u i projet désastreux ; leurs efforts subséquens triompheront sans doute encore des fausses doctrines et des passions qui menacent l'esislcuce des colonies..

On lit dans un journal : « Le gouvernement portugais vient de donner son approbation à une convention conclue entre le gouverneur d'Angola et le commandant des forces navales anglaises dans ces parages, pour la répression de la traite des noirs. Cette approbation, insérée au Diario, est à peu près le premier acte de M. Ottolini, le nouveau ministre de la marine et d'outre-mer, et on peut le regarder comme un acheminement à une réconciliation entre les gouver"etis d'Angleterre et de Portugal.

Ceci «i*e>t qu'un acte particulier et entièrement local, arraché sans doute par la menace. Cetie exception prouve , au contraire, que le gouvernement portugais maintient les conventions qui lui ont assuré jusqu ici le privilège de la traite.

PROCÈS-VERBAL DE LA SEANCE DU 10 JUILLET 1839 DE LA COMMISSION (1) CHABGÈE WazAmoNsa LA PROPOSITION TRACY.

Déclarations de MM. les délégués des colonies (s).

M. le Président. Messieurs, comme il y a déjil eu une enquête l'année dernière, nnus nous bornerons à poser quelques questions fortrsimples auxquelles chacun de vous est prié de vouloir bien répondre, en donnant tous les renseigncinens et toutes les communi-

cations qn il jugera tonvennblel.

La pr< mière question s'adresse à ceux d'entre vous qui ont déjà été entendus l'année dernière.

Est-il rien arrive, depuis l'année dcnaière, qui ait pu modifier l'opinion que vous avez exprimée?

AI. ile C oo/s. Rieu n'a pu modifier mon opinion d. p-iis l'an flt-tnier. Je ne fatiguerai pas la Commission par des répétitions. Je supposa que, dans les procès-verbaux de la dernière Commission, on retrouvcia les objection* que j'ai faites contre l'application immédiate du principe de l'abolition de l'esclavage, contre tous les moyens partiels qu'on pourrait être dispose à employer, et sur la nécessité première d'une préparation. Le fond de nies idées n'a pas changé, et le rap port de la Coinmsssion n'a pu que me fortifier dans inon opinion

- M. de Jabrun. Mes idées sont absolument les mêmes que l'année dernière, et conformes à celles de M. de Cools.

M. le Président. Trou Vf x vous que la répugnance des colons contre l'émancipation ait diminué?

M. de Cools. Il n'y a pas de répugnance absolue contre l'émannipOtiou , de la part des colons; il y a répugnance contre la deslruetion du travail et des gages de sécurité; DUli". soyez-en bien convuineul, les colons ne se sont pas fait un système de la perpétuité du présent élut de choses, et, pourvu que l'ordre qu'on aura décidé d'y substituée leur offre des garanties de sécurité et de travail, ils n'y feront point de ré^stance.

M. de Jabrun. J'ai la même déclaration à faire. On voudrait qu'il fût procédé si l'émancipation, quand le moment sera venu , d'une manière générale et non d'une manière partielle, parce que les moyens partiels désorganisent le travail.

M. Vidal de Lingendes. Je partage l'opinion de MM. de Cools el de Jabrun. Du moment où une indemnité pleine et entière sera assurée, ainsi que l'ordre et le travail, les colons n'aurunl aucune répugnance pour l'émancipation.

(t) Membres de la Commission.

MM. le comte de Satie, président; l.e baron nugr, Le vicomte de l'anat, Otlilou Itarrot, Vissienberg, Dupalié, lie Tocqueville.

Cadeau ri'Acy, De Hémosat.

(2) Dètèijuès des colonies.

MM.

De Cools, la Marlinique.

Vidal de Liiiseudes. la Guyane.

De Saint-Georges, Laurellce.

l'île Bourbon.

De Jabran, 1 la Goiadeloupe.

M. de Ôtdnl-Gcorgcs. Quoiqu'il se s'tit déjà écoulé bien du temps depuis que la question d'émancipation est agitée, il est vrai de dire qu'aucune mesure n'a été prise pour préparer les esclaves à cette grande révolution. La métropole reconnaît bien la nécessité des mesures préparatoires ; mais elle n'a rien fait pour les accomplir; et il est vrai de dire que les colonies sont à peu près dans le même état où elles étaient il y a deux ou trois ans. Nous ne craindrons pas de le clire devant vous, messieurs, parce que nous vous savons disposés à entendre la vérité ; si nous sommes démeurés presque stationnaires, la faute en retombe entière sur notre métropole. Us colons, livrés aux plus cruelles préocupations, voués en quelque sorte à la misère par suite des odieux priviléges conférés au sucrc de betterave, n'ont pu donner tous leurs soins et n'ont pu subvenir si toutes les dépenses nécessaires à l'amélioration morale et diciplinnire de leurs nlelicrll.

Croyu-Ie bien , Messieurs, le bien-être du maître fait celui de l'es- t-lave ; et la meilleure , la plus indispensable de toute* les préparations à l'abolition de l'esclavage, est de sauver les colons de la ruine

imminente qui les menace , par suite de edte odieuse inégalité de taxe sur les sucres, sous laquelle ils gémissent d--pui% àbi long-temps.

Al. Laurence. Messieurs, les intentions des colons ont été si uial comprises ou plutôt si dénaturées, que je vous supplie de ine permettre quelques observations générales naturellement provoquées par la question.

Les partisans de l'émancipation, la plupart des écrivans qui, du point de vue théorique, se sont occupés de ce grave sujet, ont paru croire à une opposition systématique et déraisonnable de la part des colonies. C'est une erreur, et de plus, une injustice.

Sans doute, dans les premiers temps. lorsque les attaques contre l'esclavage étaient elles-mêmes irrélécbics. et tendaient, sans examen , sans garanties , au bouleversement des sociétés coloniales, les colons ont résisté. Les risques pour eux étaient trop grands pour qu'on puisse leur faire un crime d'avoir défendu leur fortune el leur vie. La résistance était alors légitime, d'autant plus que Vàdtniaaistra; ion et le pouvoir législatif n'étaient pas disposés à intervenir. Sans doute encore quand l'expérienee qui se consume dans les possessions anglaises n'avait pas donné un cours plus régulier, aùx idées, les colonies et les représentans réclamaient, au lieu de discussions inop-

portunes et dangereuses, l'étude approfondie de la question, et refu- saient d accepter, sous quelque forme qu'il se présentât, un déliât qui ne pouvait que troubler l'ordre établi, et, en menaçant tous les intérêts, amener peut-être de grands malhcurs. Mais , depuis quel- ques années , la situation a changé , et il est aujourd'hui possible d'enlrevoir l'epoqueoù l'assentiment Je concours , peut-ttre t qui ont dû manquer si long temps, pourront être obtenus. Les intentions clsiirement manifestées de la métropole, si elles eussent été conformes à l'équité et à la constitution , auraient procuré plus tôt ce résultat; et aujourd'hui, assurément, la certitude, si elle est obtenue, qu'elle ne voudra ni sanctionner une spoliation, ni désorganiser des pays français, disposera les possesseurs d'esclaves à discuter les conditions de la transformation dont leur fortune est ménacée., Les législatures coloniales ont été récemment renouvelées, et, pour qui voudra examiner sans partialité les actes émanés d'elles, il sera démontré que ce n'est pas la discussion qu'elles veulent éviter, mais la ruine. Qu'on

9Btttl>&X&4>SL

LE SERRUMEft DE PUILADELPNIE.

( Suite. Voyez n* 35 , 27 août 1839. )

L'avocat chargé de soutenir l'accusation pour la banque en déduisit habilement ses divers moyens, les tirant en quelque sorte de l'état de l'opinion publique et de l'influence que de vagues soupçons, joints à l'évidence de l'adressc extrême du mécanicien, pouvaient exercer sur.l'esprit du jury ; s'attachant avec une insidieuse persistauce à ce que lui fournissait d'insinuations l'examen minutieux de chai pic vis ,t de chaque lerrurc ; revenant, a la moindre oeeasion , sur ce qui s'était passé entre le marchand et le serrurier près du coffre-fort ; sur la pauvreté incontestable d'Auios, d'où il faisait jaillir l'id e d'une tentation probable et sur l'emploi de son temps, consommé évidemment en pure perte , s'il n'avait pas eu pour but d'atteindre ainsi l'accomplissement de quelque énorme dessein. Ainsi , parce quO Amft!' était p «uvre , M»n application , l'amour de son art, sa ptlieucc, toutes ses vertus devaient tourner contre lui.

L avocat terminait en disant qu'il pensait ilut- le prononcé d'un jugement de condamnation serait immédiatement suivi d'iui aveu ; 'ar, pour lui, eu son âme et conscience, il croyait Amos coupable.

ht qre fut ainsi qu'il parvint à faire partager cette opinion à la grande ,nain' ité 14-s auditeurs. Quelques membres du jury même, ¡aSf'Z inclinés à se fier sur la probabilité d'un aveu ,et entraînés dans le torient iles soupçons, n étaient pas éloignés de condamner s;«ns preuve, e tlananl par là, tout bas, que le résultat vieuJrait justifierf en

présence de tous, leur perspicacité. Mais il n'en pouvait être ainsi au milieu d'une cour de justice en Amérique, même à l'époque où s'est passé le fait que nous retraçons.

Le résumé du juge fut clair et décisif. Il établissait, il est vrai, qu'il existait des motifs tle suspicion : que certaines circonstances se rattachant à la msinière d'être particulière de l'accusé, étaient réellement difficiles à concilier avec son étsit habituel de pauvreté ; mais que pourtant l'accnsalion manquait totalement de preuves I>usi

siiives; et qu'enfin, non seulement les fils qui eussent pu conduire an flagrant délit se rompaient sur divers poinls, mais même qu'on u'en apercevait pas un seul qui s'étendit au-delà de la maison de 1 ouvrier. Amos fut, en conséquence, acquitté.

Quoique non après cela ne justifiai plus les soupçons, ils n'en restèrent pas moins suspendus sur sa tète comme l'épée de Dainoelès Le vindicatif négociant et les directeurs de la banque , dans leur dépit , n'hésitèrent pas à déclarer que, malgré l'acquittement du prévenu , ils ne doutaient nullement de sa culpabilité. Cette opinion, répandue à dessein, passa dans l'esprit «l'un grand nombre de gens, qui, peu soucieux d'examiner à quel point elle était probable, fuient I naturellement conduits à ne voir qu'un heureux coquin dans le lIIéeanieien absout. Comment, en effet, la réputation du pauvre t tit

elle pu rester intsicle sous les sitlcintcs traîtreusement calculées de tant de puissans calomniateurs?

Amos se réjouit de son acquittement, dans la consolante pensée que les jurés avaient consciencieusement rempli leur devoir; et l'épreuve qu'il avait subie avait plutôt fortifié qu'altéré sa confiance dans la justice de son pays. Il reçu les cmbrasscuiens de sa famille comme un homme qui venait de poser le fardeau d'une immense responsabilité et d'éviter un péril imminent ; et son cœur, en se dilatant, laissa échapper de touchantes actions de grâces à Dieu, quand sur le soir ils se trouvèrent tous réunis devant le foyer domestique, témoin de leur ancien Imuheur.

Cepeudaut, Amos, bien acquitté par le verdict du jury, sentait

qu'il ne l'était pas dans l'opinion publique. Il avait trop de sagaeité pour n'avoir pas lu cela dans la physionomie de quelques jurés et de la plupart des auditeurs. Toutefois, il se contenta d'attendre 194 chances d'une révolution, et se résigna à vivre exposé aux absurdes accusations que la Providence, sans doute dans la sagesse de ses vues, continuait à laisser peser sur lui.

Mais Amos ne songeait pas comment il ferait désormais pour vivre. Il se sentait, a la vérité , assez lort pour supporter le froid ae- cueil des gens prévenus, l'affectation insultante avec laquelle plusieurs détournaient leurs regard s à son a pproche, enfin, la pensée de toutes les calomnies dont il était l'objet, parce qu'il espérait bien nu jour ou l'autre obtenir une revanche victorieuse ; mais la déserlion des pratiques fut ce qui lui ouvrit les yeux sur l'affreuse léalité de sa posiliou, Il ne recevait plus de commandes; le peu d'articles qu'il coul'eefionliait ne trouvaient plus de placement ; et comme, le pécule as*«-z (<iildc tle I epati'j;ne sivait et«: dévoré par les fmi." du pr« • ces, la pauvée famille en vint fatalement à let-oiiuaitre qu'avec toute s.m activité el son économie, il lui serait impossible de pourvoir nié.ne à son pain quotidien.

Le sacrifice d'une pièce d'ameublement, celui d'une partie de* vétemens jugés superflus , était bientôt suivi d'un autre; puis cVlat quelque nouvesiu retranchement qu'ils s'imposaient sur leur nnHnairedéja sichétii. Enfin, après quchiues mois passés daus la détresse et le démuneut, la table, à rlicure des repas, ne s'offrit plus a leurs yeux inquiets elue toute uuc entre «piatre murs comptétcnient dépouillés. Il fallait ou meutlier, ou mourir de faim y ou fuir.

Ce dernier expédient avait souvent fait le sujet des entretiens do la famille. Ln Amérique, c est là le remède autpiel on a recours dausles positions extrêmes, dans ht grandes calamités. Le banqucrtHt*» tier. par exemple, irsi dans l'Oliio jouir clt! ses biens mal ncquis, sinon ouvrir un compte nouveau à la fortune; c'est en Albanie, où il sera bientôt n très-respecté »• j que fuira l'éclcsiastique qui aura violent"